Un regard sur ...
Un regard sur ...

 

Alors que sort sur les écrans français, plus de vingt ans après sa sortie au Japon, le film d’animation : « Kaze no tani no Nausicaä » le deuxième long métrage d’Hayao Miyazaki, nous avons jugé utile de revenir sur cette bande dessinée qui est à l’origine du film d’animation.

Ce sont les éditions Glénat qui ont eu l’excellente idée de traduire pour nous en 2000 ce chef d’œuvre qui est l’unique manga du maître Miyazaki. La série en 7 volumes fut prépubliée dans le mensuel japonais « Animage » entre février 1982 et mars 1994. C'est en 1984 que Miyazaki, 5 ans après le château de Cagliostro et 2 ans avant la création des mythiques studios Ghibli (mon voisin Totoro, le voyage de Chihiro, le château ambulant…), décida de la porter à l'écran.

L’origine de l’œuvre…

Nausicaä est une princesse phénicienne issu de l’Odyssée, le récit épique de la littérature Grecque. C’est à la lecture d’un petit dictionnaire sur la mythologie grecque de : « Bernard Evslin » que Hayao Miyazaki découvre l’existence de sa future héroïne. Par la suite, pour faire d’avantage connaissance avec cet énigmatique personnage, Miyazaki entame la lecture d’une version romanesque de l’Odyssée d’Homère. Contrairement aux charmes décrits par Evslin, ce dernier ne retrouve pas dans l’Odysséece même engouement pour Nausicaä.

Hayao Miyazaki se rappelle alors d'une héroïne japonaise issue de l’aristocratie décrite dans « les histoires qui sont du passé ». Ce personnage y est désigné par le sobriquet de « la princesse aimant les insectes ». Cette héroïne excentrique, malgré son aisance sociale, s'émeut devant des choses simple et rejetteà toutes les normes de vie imposées dans la société de l’époque.

Pour Miyazaki, a fusionné ces deux personnages pour en faire son personnage..

L’histoire

L’homme, arrivé à une apogée technologique, a toujours été dépourvu de sagesse. Il s'est toujours consacré à l’industrialisation …

« Les sept Jours de feu » guerre ultime du monde civilisé, répandit sur la planète des substance empoisonnée entraînant l’homme vers sa propre perte. De territoire en territoire, les terres se transformèrent peu à peu en un gigantesques désert appelé : « la mer de la décompositions ». Cette "mer", véritable nid à bactéries, est le refuge d’insecte géants et de spores empoisonnées. En ces lieux inhospitaliés, l’homme, prédateur en soif de confort social, devient la proie d’un nouveau système bactériologique très en colère contre lui.

C'est dans ce contexte que nous découvrons Nausicaä qui est la fille de Jill, le chef d’une tribu de 500 habitants située dans la vallée du vent. Elle possède le don de communiquer avec la nature et les insectes de la mer de la décompositions. Un jour, elle assiste à un crash aérien et tente de venir en aide à une des rares survivantes.Cette rescapée, qui n’est autre que Lastel la princesse de Pejite (pays voisin), n'a malheureusement que le temps de lui confier un objet avant de succomber à ses blessures.

Nausicaä découvrira rapidement que le peuple voisin de Pejite veut s’approprier cet objet pour réaliser de biens noirs desseins. Il s'agit en effet de la pièce manquante pour faire émerger d’un sommeil long de mille ans, le dieu guerrier qui, avec ses semblables, avait plongé, en sept jours seulement, l’ancien monde dans le néant et le chaos …

Pour l'anecdote

-Les films de Miyazaki ont été depuis longtemps disponible sur le marché en occident, mais dû à la mauvaise réputation de l’animation japonaise au début des années 90, tout ce qui provenait du pays du soleil levant était tout simplement ignoré.

- « Le château de Cagliostro » apparut discrètement en VHS sous le titre de : « Vidocq contre Cagliostro . Il aurai inspiré Spielberg en 1978 pour la création de son personnage Indiana jones.

-En 1984 le film « Nausicaä » sort brièvement aux USA, lui aussi dans l’ignorance totale, sous le titre de : « Warriors of the wind ». Il s'agissait d'un montage amputé d’une vingtaine de minutes ce qui rendait le film incompréhensible.

-« Mon voisin Totoro » probablement l’une des œuvres les plus personnelles du maître, sort également en VHS, mais hélas, sans soulever les foules.

-« Le château dans le ciel » est présenté au marché du film à Cannes, mais aucun distributeur ne s’y intéresse.

-En 1994 enfin, Jean-pierre Dionet (l’un des fondateurs des Humanoïdes Associés) convainc Canal+ d’investir dans la distribution du film « Porco Rosso » (dont le personnage principal est doublé par Jean Reno) mais le succès commercial en France n'est pas au rendez-vous.

-Il faudra attendre le succès International de « Princesse Mononoke » en 1997 pour que le marché occidental accepte de distribuer les films de Miyazaki.

-Au Japon les films des studios Disney connaissent beaucoup moins de succès que ceux produit par les Studios Ghibli. Après l’immense succès de « Princesse Mononoke » dans le monde, le géant : « Buena Vista » (filiale de Disney) rachète les droits de distributions des films des studios Ghibli sur le marché européen et américain (ce qui n’enchante pas vraiment Miyazaki). Llorsque un film réalisé par Hayao Miyazaki sort sur le sol japonais en même temps qu’un film d’animation Disney, Buena Vista fait tout pour retarder la sortie de la production de son concurrent.

-C’est en 1987 lors de son séjour aux USA que Jean Giraud (Moebius) découvrit un auteur qui lui était complètement inconnu : « Hayao Miyazaki ». Son fils Julien Giraud, âgé d’une dizaine d’année à l’époque, était revenu au domicile avec une cassette vidéo pirate en japonais, qui circulait dans son cercle d’amis et qui, apparemment, connaissait pas mal de succès. Intrigué, le père visionna « Kaze no tani no Nausicaä ». A cause de la barrière de la langue il ne comprit pas de quoi ni de qui il s’agissait, mais il futlittéralement envoûté par le niveau de l’animation et de l’imaginaire qu'il n'avait jusqu'alors jamais rencontré…

-En 2005 à lieu à la monnaie de Paris l’exposition : « Miyazaki/Moebius » …