Corvus Tristis, une oeuvre hybride qui encourage le vol des corbeaux, …des hommes-corbeaux!
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Corvus Tristis, une oeuvre hybride qui encourage le vol des corbeaux, …des hommes-corbeaux!

À cheval (ou peut-être est-ce à corbeau?) sur le manga, l’esprit et le format « comics » et cette bonne vieille bande dessinée franco-belge, Tristan Bellanger dévoile son art dans le premier tome de ce qui devrait être une heptalogie consacrée aux Chroniques des hommes-corbeaux. Une noirceur implacable et impeccable pour une oeuvre multiréférentielle et surprenante. Une bonne entrée en matière.
 

Résumé de l’éditeur: Aujourd’hui, l’apparition de la silhouette noire d’un Homme-Corbeau signale que le temps est venu de rétablir l’équilibre. L’apocalypse a éclaté, l’Homme périt. L’ère de l’humanité touche à son terme… Jadis ils furent gardiens, mais les Hommes-Corbeaux ont échoué, ils se battent maintenant pour leur survie.

 

 

© Tristan Bellanger chez Y.I.L.

 

 

© Tristan Bellanger chez Y.I.L.

 

C’est dans un climat pré-apocalyptique que débute ce premier opus. Comme le personnage principal, baigné par l’ombre, plongé dans la nuit d’encre, nous prenons le temps de nous habituer à l’obscurité pour ne pas perdre une miette du spectacle proposé. Le héros qui émerge lance quelques piques par comics interposés aux super-héros américains. Sorti de nulle part, il n’a pas été mordu par une araignée et n’a rien à voir avec un X-Man. Pourtant, cet homme-corbeau en plein vol d’un building à l’autre de la ville n’a rien d’un fana de cosplay qui aurait pris un peu trop ses rêves pour la réalité. Quand il s’agit de faite couler le sang, Corvus Tristis, l’oiseau de mauvais augure métamorphosé en ultime espoir de l’humanité, n’est jamais à la traîne, défendant bec et ongle ses troupes décimées et le peu de territoire qu’il leur reste face à la Légion Noire.

 

 

© Tristan Bellanger chez Y.I.L.

 

 

© Tristan Bellanger chez Y.I.L.

 

Corvus qui? Corvus Tristis. Et toute ressemblance physique et nominale avec un personnage existant réellement ne peut être fortuite. « Effectivement sans être moi, le personnage me ressemble, raconte Tristan Bellanger. Tout simplement parce qu’il est plus facile de dessiner ce que l’on connait. Quelques-uns des autres personnages sont d’ailleurs inspirés de mon entourage proche. De plus, à travers mes dessins j’imagine toutes les vies que je n’aurais jamais, en partie en tout cas. J’ai toujours été fasciné par les corbeaux et leurs capacités intellectuelles finalement proches des nôtres » Et, s’il a la chance de s’émanciper dans son art, le gaillard (graphiste à ses heures professionnelles) a de l’énergie à revendre et du talent en devenir. « Personnellement, je trouve que Corvus Tristis, Chroniques des Hommes-Corbeaux est encore trop calqué sur les BD américaine, je remédierai à cela sur le tome 2. Après je ne prétends pas être un grand auteur, je suis avant tout un amateur de BD qui se fait plaisir et qui veut faire plaisir à ceux qui voudront bien lire ma BD, donc j’essaie de raconter mes histoires du mieux que je peux, les premiers essais n’étaient pas assez aboutis pour mériter d’être publiés.«

 

 

© Tristan Bellanger chez Y.I.L.

 

 

© Tristan Bellanger chez Y.I.L.

 

En fin de compte (et en début d’aventure éditoriale), s’il ne s’est pas jeté sur le premier projet qui lui est venu en tête (refusant l’idée même d’accomplir un péché de jeunesse), c’est le quatrième projet qui a convaincu son auteur qui se trouve être à l’aube d’une longue et intrépide aventure. « Pour boucler la boucle, j’ai prévu sept tomes. Après, cela demande beaucoup de travail et d’abnégation. Je ne vis pas de la BD, donc je dois conjuguer vie familiale, vie professionnelle et le dessin. La création d’une planche complète me prend en moyenne 12 heures, il y a environ 90 planches, ajouter à cela les retouches, les dialogues, les changements de dernière minute, etc… Je pense que j’ai dû passer environ 2000 heures de travail sur la BD. De ce fait, on verra si je peux atteindre mes objectifs, en tout cas j’essaierai. Le retour du public sur le premier tome sera j’espère bénéfique et motivant pour la suite.«

 

 

© Tristan Bellanger chez Y.I.L.

 

 

© Tristan Bellanger chez Y.I.L.

 

De ce premier tome, au-delà du packaging pouvant sembler rudimentaire mais renforçant l’idée du fait-main et avec le coeur, on peut d’ores et déjà vous dire qu’il est viril à souhait. Réinventant ses références (jusqu’à un extrait de la Vie par procuration de Goldman!), Corvus Tristis est un outremangeur intelligent qui n’a pas peur de se frotter à ses aînés sans les plagier ou se couler dans le même moule. Brillant par des notes d’humour jaillissant même (surtout!) dans les moments critiques (on pense de loin à Deadpool), savoureuse dans son écriture, l’oeuvre de Tristan Bellanger dévoile une sacrée galerie de personnages, en bien ou… en mal. Une nouvelle mythologie bien dans son époque qui ne demande qu’à ce qu’on s’y attarde. Une chose est sûre, l’univers promet d’être assez tentaculaire que pour que le lecteur y trouve son compte.

 

Alexis Seny

 

Série: Corvus Tristis, chroniques des hommes-corbeaux

Tome: 1 – Les larmes du corbeau

Scénario: Tristan Bellanger et Émilie Bellanger

Dessin et couleurs: Tristan Bellanger

Correction: Martine Boudreau

Genre: Fantastique, Heroïc Fantasy

Éditeur: Y.I.L.

Nbre de pages: 102

Prix: 17€



Publié le 06/01/2017.


Source : Bd-best

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