Duke par Hermann & Yves H, un nouveau héros et une expo à Angoulême
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Duke par Hermann & Yves H, un nouveau héros et une expo à Angoulême

1866. Mc Caulky fait régner la terreur sur Ogden, une bourgade du Colorado. L’ancien desperado est le bras armé de Mullins, propriétaire d’une mine d’or qui emploie la majeure partie des travailleurs de la région. À Ogden, tout le monde se doit de courber l’échine devant Mullins.
Y compris le marshal Emmett Sharp et son adjoint, Duke. Mais cette fois, Mc Caulky et ses hommes sont allés trop loin en abattant de sang-froid la femme et la fille d’un mineur. Écœurés par tant d’exactions et d’impunité, certains habitants de la ville tentent d’assassiner les mercenaires. Faisant fi des recommandations de son supérieur, Duke cherche quant à lui une solution pour coincer les tueurs et les traîner devant un juge.

Rien ne semble pouvoir effrayer Hermann qui, à 78 ans, se lance dans une nouvelle série au côté de son fils, le scénariste Yves H. Après plusieurs one-shot (Liens de sang, Manhattan Beach 1957, Retour au Congo, Station 16, ou encore Old Pa Anderson), le duo a senti le besoin de créer un personnage récurrent, qui vivra des aventures indépendantes les unes des autres. Le projet est également né d’une envie commune de se replonger dans le western, genre déjà exploré avec succès dans Sans pardon. Héros pragmatique mais non-dénué de compassion, Duke mène le lecteur à travers l’Amérique de la Conquête de l’Ouest, à une époque où la justice peine encore à s’imposer face à la furie des colts. Une belle manière pour Hermann d’entamer une année 2017 qui s’annonce chargée, avec notamment une exposition à Angoulême à l’occasion de son Grand Prix.

 

 

 

 

Désigné Grand prix de la ville d’angoulême 2016 par une majorité d’auteurs, hermann est cette année à l’honneur dans la cité charentaise. stéphane Beaujean, directeur artistique de la manifestation, revient en détails sur les principaux axes explorés par l’exposition qui lui est consacrée.

Quelle forme prendra l’exposition organisée par le festival d’Angoulême à l’occasion du Grand Prix décerné à Hermann?

Stéphane Beaujean : Le Grand Prix a vocation à créer un panthéon d’auteurs qui ont fait œuvre dans la bande dessinée. Hermann a amené une manière quasiment naturaliste de représenter l’Humanité dans une bande dessinée auparavant très idéalisée, des héros ambigus sur le plan moral. Avec lui - et quelques contemporains du journal Tintin dirigé par Michel Greg - est apparu une nouvelle approche du divertissement. La rétrospective que lui consacre le festival se penchera sur certains points forts qui font l’identité de son travail. Elle se tiendra à l’Espace Franquin et comportera environ 150 pièces.

 

 

 

 

 

Quels axes seront explorés?

Le premier portera sur le fait qu’Hermann est clairement un dessinateur de la génération Greg. Ce scénariste est arrivé dans le milieu de la bande dessinée avec une nouvelle approche du divertissement, plus américaine, différente de l’innocence proposée par la génération d’auteurs qui remplissaient alors le journal Tintin. Leurs univers sont plus sexués et violents, moins lisses sur le plan moral.

L’exposition ne manquera certainement pas de se pencher
sur les spécificités du dessin d’Hermann...

Il s’agit du second point que nous avons développé. Hermann est un dessinateur qui a fait bouger son trait toute sa vie. Il a, de manière constante, cherché à réinventer son dessin, ou en tout cas à ne pas s’ennuyer en dessinant. C’est un comportement très rare, voire unique à ce niveau là. En général, les dessinateurs progressent jusqu’à atteindre un stade à partir duquel ils fixent leur «style» définitif. Hermann est différent. Il change d’outil tous les trois ou quatre ans. Ce n’est pas quelque chose de prémédité ; c’est instinctif.

Hermann qui n’est pas seulement un dessinateur, mais également
un auteur complet...

Son avènement en tant qu’auteur complet correspond également à
l’arrivée du silence dans ses récits. Les bandes dessinées qu’ils réalisent avec Greg sont plus bavardes. Quand Hermann prend son autonomie, il recourt au silence pour créer de la tension, du suspense, ou encore de l’émerveillement, parfois sur plusieurs pages. Ce procédé, assez rare à l’époque en BD, lui est inspiré par le cinéma

Diriez-vous qu’Hermann est un touche-à-tout?

Dans son métier, auteur de bande dessinée, cela me semble assez évident. C’est le chantre de la BD de genre. C’est l’un des rares auteurs à avoir exploré pratiquement tous les registres. Pirates, western, polar, science-fiction, post-apocalyptique, aventure exotique, pamphlet politique, burlesque : il a à peu près tout fait, sauf un album très littéraire. Autant de diversité est finalement assez inhabituel.





Publié le 09/12/2016.


Source : Bd-best

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