Entre fan fiction et auto-fiction déjantées autour de Triggerfinger, Highway to love comme une ode au rock et à ses groupies
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Entre fan fiction et auto-fiction déjantées autour de Triggerfinger, Highway to love comme une ode au rock et à ses groupies

Cet été, il faudra se rendre sous d’autres latitudes pour ressentir les bonnes vibes bien rock du groupe Triggerfinger (bien décidé à faire retentir son nouvel album, Colossus, dès septembre)… Quoique, rien n’est perdu, et il y a une autre manière de profiter de l’énergie phénoménale et dévastatrice du trio anversois : la bande dessinée Highway to love de Jean Chauvelot et Zoé Thouron qui nous embarque dans un trip bruxellois et halluciné dans l’enfer des groupies et dont vous nous direz des nouvelles.

 

 

 

 

 

 

 

© Triggerfinger

 

Résumé de l’éditeur : Nul ne sait où conduit l’autoroute de l’amour…
Freakytiger

 

 

 

 

 

© Chauvelot/Thouron chez Casterman

 

I, I follow, I follow … HIGHWAY TO HELLLLLLLLL… C’est une contraction improbable entre le tube de Likke Ly rendu encore plus tubesque par Triggerfinger et l’hymne décapant d’ACDC que nous offrent Jean Chauvelot et Zoé Thouron à travers les aventures de Zède et Ji (ils sont déjà sur Facebook), leurs alter égos barges. Deux héros qui réussissent parfaitement leur coup d’essai. Il convient d’abord de dire que leur réalité, si proche de la nôtre, est pourtant parallèle, déformée par l’autre côté du miroir, en pleine autofiction parodique et folklorique.

 

 

 

 

© Chauvelot/Thouron

 

C’est ainsi que nous retrouvons Zède et Ji en voiture pour le carrefour européen et le concert de Freakytiger, band rock adulé par une armée de groupies. Zède est excitée comme une puce et ne jure que pas Ruppert Colt (ou peut-être est-ce Ruben Block?), le charismatique leader et guitar hero du groupe. Ji, lui, encaisse le coup : ce qu’il voulait être un simple aller-retour dans le pays voisin risque bien de se transformer en week-end à suivre le rythme essoufflant et épuisant de Zède. Bref, la décontraction et le délassement promis sont à géométrie variable pour les deux héros. Et ce n’est que le début… Avant le rappel, Ji s’évanouit. Sale affaire pour Zède qui ne veut rien rater du spectacle mais qui vient quand même en aide à son compagnon d'(més)aventure.

 

 

 

 

© Chauvelot/Thouron chez Casterman

 

Mais comme le hasard fait bien les choses, voilà que l’admiratrice tombe nez à nez avec, on vous le donne en mille, Ruppert. Sur un coup de folie (et de bloc de béton, surtout), tout s’accélère, et voilà la rockstar assommée au pied des deux amateurs, soumis au charme de cette psychopathe en devenir qu’est Zède. Le mal est fait et la marche-arrière impossible, Zède et Ji doivent fuir en emportant le corps momentanément inanimé du leader des Freakytiger. Ce soir, de rappel, il n’y aura pas ! De cavale jusqu’au bout de la nuit, par contre… Complètement novices dans le domaine du crime et l’art de la fuite et poursuivis par les deux autres membres du groupe, Monsieur Jean (alias Monsieur Paul Van Bruystegem) et Marcus « Le Fou » (alias Mario Goossens) prêts à en découdre (tel le C. Thomas Howel de The Hitcher); Zède et Ji nous entraînent dans un road-trip exacerbé et complètement fou.

 

 

 

 

© Chauvelot/Thouron chez Casterman

 

Des fan fictions sur Justin Bieber ou les One Direction, il y en a légion, souvent inintéressantes. Mais si on avait du prendre les paris, sans doute, n’aurions-nous jamais misé sur Triggerfinger. Encore moins pour mettre en pratique le syndrome de Stockholm ! C’est dire si Jean Chauvelot et Zoé Thouron réussissent, d’emblée, leur surprise du chef. Et, de bout en bout de ces 120 planches (avec pré-générique et post-générique ainsi que des bonus), cette épopée bariolée et pourtant noir sur blanc. Jean et Zoé ont particulièrement saisi toute la portée et la folie des Triggerfinger et, assortie à la leur, s’en servent comme locomotive bien rodée pour renverser tout sur leur passage, en humour, en frayeur et en trip complètement salvateur.

 

 

 

 

© Chauvelot/Thouron chez Casterman

 

Le trait de Zoé n’a rien à envier à celui de Lefred, son papa, et se révèle explosif et dément, tout en maîtrise de son média (on ne va pas tout vous dire). Pour preuve, on pleure de rire et on en vient à se demander si ce petit roman graphique sans prétention ne serait pas l’hommage ultime à la fièvre du rock’n’roll. Si vous y ajoutez une bande-son concoctée à partir des meilleurs Tarantino (notez, du Triggerfinger, c’est très bien aussi), voilà un moment d’anthologie.

 

Alexis Seny

 

Série : Zède et Ji

Titre : Highway to love

Avec la bénédiction des Triggerfinger

Scénario : Jean Chauvelot

Dessin et couleurs (enfin, le rouge) : Zoé Thouron

Genre : Road Trip, Fan Fiction, Parodie, Humour

Éditeur : Casterman

Nbre de pages : 123 (+ 4 pages de bonus graphiques)

Prix : 17,95 €



Publié le 10/08/2017.


Source : Bd-best

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