Entre sang neuf et héritage, les monstres d’aujourd’hui n’ont rien à envier à ceux d’hier #9 : du Danemark au Krakatoa, il n’y a qu’un… Cri de Munch
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Entre sang neuf et héritage, les monstres d’aujourd’hui n’ont rien à envier à ceux d’hier #9 : du Danemark au Krakatoa, il n’y a qu’un… Cri de Munch

Plus d’un mois avant la date fatidique et mortelle, les magasins s’habillaient déjà de leurs plus frissonnants atours et mettaient en vitrine des costumes plus halloweenesque les uns que les autres. Les monstres sont de retour. Et même si leur âge d’or est passé depuis longtemps, ces créatures, nouvelles ou archaïques, n’ont pas dit leur dernier mot. Alors que Universal se prépare à réveiller un peu plus les monstres les plus incontournables du cinéma avec son Dark Universe, la bande dessinée n’est pas en reste. Petit tour d’horizon des parutions récentes, histoire que vous soyez fin prêts pour le 31 octobre. Pour l’épisode 9, faisons coup double en plongeant dans les entrailles de la terre. Qui sait dans quel état nous en ressortirons.

 

 

 

 

 

 

 

© Alcante/Gihef/Brahy/Rieu chez Delcourt



Résumé de l’éditeur : 1890, Copenhague. Edvard Munch, déjà fragile mentalement, est interné en secret suite à la mort de son père. Face à la détresse d’une amie du peintre, le directeur demande l’assistance d’un jeune médecin ouvert aux nouvelles théories psychanalytiques. Ensemble, ils pensent avoir découvert l’origine du traumatisme de Munch et décident de l’emmener au bout du monde se confronter à son propre cauchemar.

 

 

 

 

© Alcante/Gihef/Brahy/Rieu chez Delcourt



Alors que le Chat, les Bidochons et d’autres héros populaires ont pris l’habitude de visiter les musées dans des ouvrages souvent faciles, Alcante et Gihef nous ouvrent pour la deuxième fois les portes du Dark Museum en ralliant à leur cause Luc Brahy et Delphine Rieu. Après American Gothic, les quatre auteurs ont trouvé un autre tableau incontournable pour assouvir leur soif de secrets fantasmés et terrifiants : Le Cri d’Edvard Munch. L’oeuvre la plus chère et la plus glauque du monde possédait dans son ciel torturé et surtout dans ce visage de l’effroi tout l’ADN pour nous entraîner dans la fièvre et le sang, dans une histoire qui dépasse l’entendement et les lois humaines.

 

 

 

 

© Alcante/Gihef/Brahy/Rieu chez Delcourt

 

Après un premier tome qui nous file encore des frissons rien que d’y penser, Alcante et Gihef récidivent dans le monde des arts et du bizarre. Cette fois, c’est Alcante qui a pris le tableau par les cornes du diable (American Gothic était un peu plus l’idée de Gihef) et qui nous emmène dans son antre, serrés par l’étreinte de la folie. Retrouvant Edvard Munch dans un asile et en proie aux pires tentations, comme mu par une force qui le dépasse, un esprit surhumain. Plutôt que d’aller lui chercher un exorciste, le duo de scénaristes offre au peintre torturé une balade de santé au bon air de l’Indonésie, lui proposant de soigner le sang par les cendres et la lave du… Krakatoa.

 

 

 

 

© Alcante/Gihef/Brahy/Rieu chez Delcourt

 

Ça en jette comme pitch, non ? Et vous n’allez pas être déçu par la suite. Comme toujours, l’aventure (car c’en est une réelle et baignée dans l’horreur) ne se révélera pas de tout repos et les embûches auront tôt fait de tomber un à un les membres de cette véritable expédition aux frontières de l’humainement acceptable. Liant l’homme et le tableau à de noirs desseins qui les dépassent, la joyeuse troupe de conservateurs du musée des horreurs réussit à égaler la force du premier tome.

 

 

 

 

© Alcante/Gihef/Brahy/Rieu

 

Dans un autre registre graphique, Luc Brahy succède à l’impérial Perger et réussit à nous emporter avec son dessin incandescent capable de passer d’Indiana Jones à Kon-Tiki (avec une superbe planche muette et pourtant criante de la détresse d’un voilier mis à mal par des requins) et de marier les ambiances glaciales du Copenhague de 1890 avec, quelques planches plus tard, la sueur et la tension palpable dans la jungle indonésienne. Delphine Rieu fait peser les ombres sur le visage de Munch et donne toute sa puissance au feu de la colère qui ravage le final de l’album. Le fantastique mène la danse, macabre et irréversible car rien ne sera jamais comme avant.

 

 

 

 

© Alcante/Gihef/Brahy/Rieu

 

La collection n’est pas temporaire et la vraie vie qui se cache derrière les tableaux se grave dans le marbre, dans la tête, dans les yeux. Qu’on soit sur la digue et sous ce ciel brûlant ou dans son fauteuil sous un lustre tamisé, on se prend la tête entre les mains, le cauchemar ne fait que commencer quand arrive le mot fin. Bonne nuit (ou pas).

 

Alexis Seny

 

Série : Dark Museum

Tome : 2 – Le Cri

Scénario : Gihef et Alcante

Dessin : Luc Brahy

Couleurs : Delphine Rieu

Genre : Horreur, Aventure

Éditeur : Delcourt

Collection : Machination

Nbre de pages : 56

Prix : 14,95€



Publié le 23/10/2017.


Source : Bd-best

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