Fer contre fer avec Renaud Farace : « Ma première version du Duel de Conrad? J’étais tellement respectueux que ça n’avait aucun intérêt ! »
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Fer contre fer avec Renaud Farace : « Ma première version du Duel de Conrad? J’étais tellement respectueux que ça n’avait aucun intérêt ! »

Un auteur de BD, ça ne se fait pas en un jour. Parfois, ça peut aller très vite, d’autres fois, la patience est de mise. Comme pour Renaud Farace. Riche de collaborations dans des collectifs notamment, le jeune quadragénaire révèle un peu plus toute l’étendue de son talent avec Duel. Une adaptation de Joseph Conrad fidèle mais différente, pleine de fulgurances, dans laquelle celui qui rêve de reprendre Spirou et Fantasio le temps d’un album a cherché le côté pile et côté face pour consolider un duo fratricide et pourtant lié à jamais. De bonnes raisons de croiser le fer avec un auteur qui a du faire du chemin et noircir bien des pages pour en arriver là.

 

 

 

 

 

 

 

Autoportrait en Jack Sparrow © Renaud Farace

 

Bonjour Renaud. On vous attendait avec un récit de pirates, vous voilà avec un premier album qui fait briller les lames, mais de manière moins maritime, n’est-ce pas  ?

C’est vrai, au départ, j’avais prévu d’adapter Frères de la côté de Joseph Conrad. Un gros pavé de 500 pages qui devait être mon premier album.

 

 

 

 

Recherche pour Frères de la côté © Renaud Farace

 

Mais un ami éditeur m’a conseillé de commencer avec une adaptation plus courte. Par hasard, dans un recueil de nouvelles, j’ai eu un coup de foudre magnifique pour Le Duel, toujours de Joseph Conrad. Le genre me plaisait, Napoléon et sa campagne de Russie, le renversement qui allait s’y dérouler.

 

 

 

 

© Renaud Farace chez Casterman

 

Encore du Conrad !

Oui, il a écrit des textes de genre, d’aventure, très divertissant tout en arrivant à y mêler, à chaque fois, une vision très fine de l’âme humaine. Ce qui permet de (se) faire plaisir avec du fond. Exactement comme un Sergio Leone et sa façon d’aborder la guerre de sécession ou un Coppola au coeur de la guerre du Viêt-Nam. Joseph Conrad faisait pareil avec quelque chose d’universel aussi, car l’histoire aurait pu être transposée dans une autre époque. Au temps des samouraïs, par exemple. J’avais le désir de cet univers.

 

 

 

 

Recherche et rough © Renaud Farace

 

Mais…

J’avais trouvé l’histoire. Restait à l’adapter. Je me suis ainsi lancé dans une version scolaire, linéaire. Je l’ai relue et me suis rendu compte que je n’avais pas choisi le bon biais, j’étais tellement respectueux que ça n’avait aucun intérêt. Alors, je me suis demandé pourquoi j’étais fasciné par ce récit. J’ai relu le dernier paragraphe de la nouvelle et j’ai eu une révélation. J’ai ôté le « Le », pour me retrouver avec « duel », et cette notion de dualité sur plusieurs plans.

 

 

 

 

© Renaud Farace chez Casterman

 

Quel a été votre apport, du coup ?

Dans le texte original, le lieutenant D’Hubert est le personnage principal, froid, renfermé. Féraud, lui, est important mais sert plutôt de révélateur de D’Hubert.

Du coup, il m’importait de traiter la dualité pile-face d’une même pièce, de réhabiliter Féraud et de le laisser vivre sa vie. Féraud, c’est quelqu’un de populaire, de chaleureux, avec une certaine aisance dans les relations qu’il mène. Cela m’a amené à créer plein d’autres personnages pour l’entourer.

 

 

 

 

Première version du personnage de Féraud © Renaud Farace

 

 

On a parlé de Conrad, mais n’y a-t-il pas un peu d’Hugo aussi dans Duel ? Votre culture serait-elle plus littéraire que bédéphile ?

Je ne lis, en effet, pas beaucoup de bande dessinée, même si j’adore ça. En revanche, je suis passionné de cinéma et littérature, celle qui partage ma vie est d’ailleurs professeure de lettres. Elle me nourrit constamment (et pas que culinairement)… c’est elle qui m’a mis la Légende des Siècles de Hugo entre les mains, qui allait m’inspirer le texte d’introduction à la campagne de Russie, qui est une référence directe au grand Victor. C’est elle, encore, qui a suggéré l’idée de la chanson de geste quand je cherchais la forme pour raconter le troisième duel… Et c’est après avoir vu les Liaisons dangereuses au théâtre que nous avons imaginé ensemble la scène « épistolaire » avec Féraud et ses deux amantes…

 

 

 

 

© Renaud Farace chez Casterman

 

Comment êtes-vous passé d’une version à l’autre ?

La première était donc littérale, sans changer une virgule, ni les couches dramaturgiques.  Le fait de travailler les dialogue m’a remis les idées en place. Après, j’ai écrit au fur et à mesure, en soumettant les séquences à l’éditeur qui m’encourageait. Cela s’est corsé les trois derniers mois, où j’ai dû abattre le tiers du livre, soixante pages. Sans sommeil, quasiment.


La transition d’une version à l’autre se voit, sur votre blog notamment, avec des pages inédites.

Oui, c’est rigolo, ces planches, ces dessins non-retenus, je les appelle les bébés Féraud, les bébés D’Hubert. Plus caricaturaux, plus manga. J’avais la volonté de dessiner comme ça, mais ce n’était pas finalement mon style.

Au final, votre album est essentiellement noir et blanc, avec des notes de rouge.

Le noir et le blanc sont des contraires parfaits. Ils impliquaient la notion de dualité. Ce à quoi j’ai ajouté le rouge à certains moments pour suggérer une dimension supplémentaire. J’ai pensé à utiliser le rouge sur tout l’album, mais je trouvais cela trop chargé. Suffocant, à vrai dire.

 

 

 

 

Recherches de personnages © Renaud Farace

 

Comment êtes-vous arrivé chez Casterman ?

J’avais maquetté et imprimé mon projet en A3, avec une couverture rouge pétant, pour qu’il dépasse obligatoirement des piles de dossiers et se repère à plus de 50 mètres… Vincent Petit, mon éditeur chez Casterman, m’a confié qu’il l’avait effectivement remarqué grâce à cette ruse, et aussi parce qu’il adorait le film de Ridley Scott.

Honnêtement, comme je ne lis plus beaucoup de BD, je n’étais pas très au fait du catalogue Casterman. Mais je savais que c’était un éditeur qui n’avait pas peur de soutenir des projets en noir et blanc (j’ai essuyé quelques refus à cause de l’absence de couleur). Puis j’ai découvert, lors de nos premiers rdv, que nous partagions le même goût pour le grand romanesque qui met en scène des personnages travaillés, pour le divertissement intelligent. Là encore, que de bienveillance, de compréhension et d’encouragements… pour moi, c’est une belle rencontre, sans flagornerie aucune !

 

 

 

 

Strasbourg © Renaud Farace chez Casterman

 

C’est votre premier grand album rien qu’à vous. Mais on vous avait déjà vu sous le pseudonyme de Lu-k chez Petit à Petit, dans des ouvrages collectifs sur les Beatles, The Doors, la mythologie…

Oui, mais avec Olivier Petit, il y avait une sorte d’émulation, c’était différent, plus simple à dépasser.

 

 

 

 

The Doors © Renaud Farace chez Petit à Petit
Le Minotaure © Renaud Farace chez Petit à Petit

 

Ici, si j’étais tout seul, il y avait quand même Joseph Conrad. Son texte m’a accompagné. Je suis hyper-content d’avoir su mener ça à bien.


Avec des doutes ?

Duel, c’est une BD sans doute plus classique que ce qui parait actuellement. J’avais peur que ça paraisse austère. On est très loin de l’expérimental et fou Détective Rollmops que j’ai scénarisé pour Olivier Philipponneau.

Puis, j’ai douté d’y arriver dans les délais impartis. Je suis arrivé chez Casterman fin 2014, j’ai signé en janvier 2015, ce fut le feu vert pour la version finale. Jusqu’il y a un an et demi, quand on a arrêté le nombre de pages. J’ai commencé à voir le bout… avec la difficulté de finir.

Malgré vos expériences, vous êtes finalement un « jeune auteur ». Il est comment le monde de la BD vu de vos yeux ?

Ce n’est pas facile. C’est différent de Petit à Petit pour lequel je travaillais sur commande. Je n’avais pas à réfléchir au scénario. Ça m’a permis d’en apprendre sur ce milieu stakhanoviste.

 

 

 

 

Dans un tout autre genre, une membre de The Zombie Girls Gang Band © Renaud Farace

 

Vous saviez que derrière l’histoire passée à la postérité, il y avait deux personnages ayant réellement existé ?

Pas du tout, c’est mon éditeur, Vincent Petit, qui m’a aiguillé vers l’histoire réelle qui était derrière. Celle de François Fournier-Sarlovèze (Féraud) et  Pierre Dupont de l’Étang (D’Hubert). Une histoire avec des éléments intéressants, comme cette charte qui obligeait les deux à se battre dès qu’ils se croisaient.  Ainsi :

« Article 1er. Chaque fois que MM. Dupont et Fournier se trouveront à trente lieues de distance l’un de l’autre, ils franchiront chacun la moitié du chemin pour se rencontrer l’épée à la main ;

Article 2. Si l’un des deux contractants se trouve empêché par son service, celui qui sera libre devra parcourir la distance entière, afin de concilier les devoirs du service et les exigences du présent traité ;

Article 3. Aucune excuse autre que celles résultant des obligations militaires ne sera admise ;

Article 4. Le traité étant fait de bonne foi, il ne pourra être dérogé aux conditions arrêtées du consentement des parties. »

Fournier était un guerrier beaucoup plus cruel, un démon presque, antipathique et sanguinaire.

 

 

 

 

© Renaud Farace chez Casterman

 

Il y a un troisième personnage, non ?

Oui, le Corse, Paoli. Il est  important, c’est lui qui fait le lien. Je me suis projeté en lui. Tellement que quand il m’a fallu le tuer, ce fut très douloureux. J’étais très triste. Je rentrais chez moi avec le moral dans les chaussettes. Mes enfants, ma femme me demandaient pourquoi. Je leur disais que j’avais dû tuer un personnage qui m’était cher.

 

 

 

 

© Renaud Farace chez Casterman

 

Vous avez fait de l’escrime, ça aide dans le dessin des postures des deux personnages ?

J’en ai fait en tant que sport, pas en tant qu’escrime de guerre. C’est d’ailleurs comique parce que j’ignorais totalement que Ridley Scott avait fait un film sur base de la nouvelle de Conrad. En l’apprenant, je suis tombé sur l’affiche qui m’évoquait un lointain souvenir : c’était celle qui, des lustres auparavant, trônait au-dessus de la salle d’escrime dans laquelle je m’entraînais.

Après, oui, j’imagine que ma pratique de l’escrime m’a aidé à mieux saisir des attitudes, les parades. En plus, quand je dessine, je mime. Je me suis mis à faire des feintes, des parades devant mes camarades à qui je demandais de me prendre en photo.

Plus loin, pour le duel relaté en alexandrins, j’ai du faire pas mal de recherches pour retrouver les termes techniques et précis de l’époque.

Finalement, le film de Ridley Scott, vous l’avez vu ? Verdict ?

Vu ! Et assez conforté dans ma décision de ne pas le regarder durant la conception de mon Duel, tant les somptueuses images m’auraient complexé ! Sinon, au-delà de la magnifique photo, j’ai beaucoup apprécié le scénario de la première demi-heure, je suis moins friand des choix faits pour la suite…

 

 

 

 

Recherches de personnage © Renaud Farace

 

Il est donc différent de votre œuvre ? En quoi ? Finalement quelles sont les limites du cinéma que la BD compense et vice-versa ?

Ce qui est très intéressant, c’est qu’il s’agit réellement de deux adaptations distinctes, chacune s’étant attachée à ce qui la passionnait dans le récit de Conrad. Pour ma part, j’y ai vu, et développé, une thématique de la dualité, choisissant de traiter les deux duellistes à part égale, alors que Ridley Scott et son scénariste ont privilégié d’Hubert, Féraud (Harvey Keitel) restant cantonné à son rôle de brute épaisse. En ce sens, ils ont été plus respectueux du matériau d’origine, mais ils se sont moins glissés dans les interstices du texte…

 

 

 

 

Étude de personnage © Renaud Farace

 

Le film déroule également une adaptation que je qualifierais « d’anglaise »… attention, rien de péjoratif dans ma formulation, je suis loin d’être chauvin, mais dès les premières minutes du film, on constate un certain parti pris dans le traitement de l’épopée napoléonienne, l’empereur étant d’emblée traité comme un dictateur sans foi ni loi, et un conquérant sanguinaire… je n’ignore pas les réalités du règne de Bonaparte, mais le film fait l’impasse sur l’émulation et l’euphorie qu’il provoqua à ses débuts. De plus, on sent bien que Ridley Scott apprécie particulièrement l’oncle aristocrate de la promise de d’Hubert, personnage très réussi au demeurant.

Vous avez passé votre enfance sous d’autres latitudes. Vous étiez en contact avec de la BD ? Qu’est-ce qui a fait votre culture, vos premiers coups de cœur ?

Étonnamment, partout où nous résidions avec mes parents, je trouvais facilement Pif Gadget, Rahan et divers comics américains traduits par LUG, j’ai donc pu dévorer toutes ces publications dans ma langue maternelle, très jeune.

 

 

 

 

Illustration d’un bateau pirate © Renaud Farace

 

Comme je vivais dans des pays très chauds, je passais le plus clair de mon temps dehors, et le retour définitif sur Paris posa quelques problèmes : plus question d’aller jouer dehors à cause du trafic et du climat. Pour palier l’ennui qui me menaçait, mon père a installé sa collection de BD dans ma chambre, plus de 400 albums qu’il avait acquis durant son adolescence (à l’époque, c’était énorme), et ma passion est née, principalement à la lecture des Spirou de Franquin (que je rêvais — et rêve toujours — de reprendre le temps d’une aventure), mais aussi avec Johan & Pirlouit, Gil Jourdan, Marc Dacier, Achille Talon, Barbe-rouge, Buck Danny, Lucky Luke, Oumpa Pah, Benoit Brisefer, la Ribambelle, et les recueils brochés de Spirou Magazine datant des années 60… du old school, en somme !

Plus tard, vous gagniez le concours Jeune Talent d’Angoulême. Ça aide ? Ou c’est une arme à double-tranchant ?

J’ai effectivement fait partie de la sélection des 20 lauréats du concours Jeunes Talents, en 2005. Cela faisait quelques temps que je me demandais si j’allais continuer la BD, car, à part mes collaborations actives dans le fanzinat, je n’étais toujours pas édité… cette sélection a confirmé mes choix et mes envies, m’a re-motivé… et m’a ouvert les portes de l’édition professionnelle, principalement avec des mini-récits de commande qui m’ont permis de vivre et surtout de me roder.

 

 

 

 

Une planche de La querelle des arbres, première mouture © Renaud Farace

 

Entre-temps, c’est la psychologie que vous avez étudiée. Pourquoi, ce choix ? L’attraction pour la BD n’était pas assez forte ? Vous y êtes revenu assez vite quand même, mais quel a été votre apprentissage du Neuvième Art ?

Je n’étais pas bien au courant des diverses formations artistiques post-bac, et c’était une culture assez éloignée de mon milieu (je dis cela sans rancœur aucune, c’était juste comme ça). Il semblait aussi assez sage de se former à un métier via l’obtention d’un bon diplôme… mais en réalité, je me suis tourné vers les sciences humaines par goût intellectuel, tout en sachant que jamais je ne pratiquerai, car je voulais vraiment faire de la BD. Ainsi, j’ai passé mes cinq années d’études à créer des fanzines, qui ont constitué l’essentiel de mon apprentissage, que ce soit dans la pratique ou grâce aux rencontres d’autres auteurs en herbe (la plupart sont d’ailleurs édités aujourd’hui). Rétrospectivement, ce fut la meilleure école : tout faire soi-même, de la réalisation de sa BD, à l’édition d’une revue amatrice, en passant par le maquettage, l’impression, etc. En parallèle, j’ai découvert, à la fac, la psychanalyse, la philosophie, la littérature, le cinéma… et j’espère que tout cela fait un bon mix aujourd’hui !

 

 

 

 

Un shérif de l’espace © Renaud Farace

 

Vous avez rencontré des auteurs ? Quels conseils vous ont-ils donné ?

Selon la tradition qui semble toujours aussi tenace depuis la nuit des temps de la BD, je suis allé effectivement présenter mon travail à certains « maîtres », au culot, en trouvant leur numéro de téléphone dans l’annuaire ou en les «pistant » sur les salons. J’en retiens essentiellement une réjouissante bienveillance, très motivante, même si tous n’appréciaient pas forcément ce que je leur montrais… Ils ne se souviennent probablement pas de moi, mais je me permets de les citer, car chacune de ces rencontres m’a profondément marqué : Mézières, Margerin, Stan & Vince, Johan de Moor, Moebius…

 

 

 

 

Un hommage à Adèle Blanc-Sec et Tardi © Renaud Farace

 

Des coups de cœur récents ou plus anciens en BD ? La Bible pour vous, c’est quoi ?

Récemment, j’ai été littéralement soufflé par la Terre des fils de Gipi. J’ai également adoré Une Fessée et au lit de Boris Délévègue et Alcibiade de Rémi Farnos… et j’attends le(s) prochain(s) Pedrosa avec impatience !

Sinon, pour ma petite liste de mes incontournables (et j’en oublie sûrement!) :
– Qrn sur Bretzelburg, Spirou & Fantasio n°18, André Franquin
– La Valléé des bannis,  Spirou & Fantasio n°41, Tome & Janzy
– 3 ombres, Cyril Pedrosa
– Vitesse moderne, Blutch
– Les 5 conteurs de Bagdad, Duchazeau & Vehlmann
– Ici même, Tardi
– Dieu est mort ce soir, Soda n°4, Tome & Gazzotti

Finalement, l’album est sorti en avril. On en parle toujours dans un monde de la BD où les nouveautés se chassent les unes après les autres. Belle performance, donc ? Vous avez dû avoir des retours, que disent-ils ? On parle de vous comme d’un auteur révélé. Au bon moment ?

L’accueil critique est effectivement très chaleureux, et c’est un beau cadeau pour mes quarante ans ! J’espère qu’on lira encore Duel à mes cinquante…

Que nous réservez-vous pour la suite ? La querelle des arbres en album, c’est ça ? D’aussi longue haleine que Duel ? Et Frères de la côte, alors ?

Je vais sauter d’un empire à l’autre, puisque la Querelle des arbres se situe dans l’Indochine des années 30. Il s’agit, pour moi, de comprendre les ambiguïtés de la colonisation, de confronter son discours et ses intentions « humanistes » à sa dure réalité, à travers un récit toujours aussi romanesque que Duel, avec beaucoup plus de personnages principaux… et je ne vois pas comment la raconter avec moins de 200 pages…

Je garde le Frère-de-la-côte pour plus tard, déjà pour ne pas me limiter aux adaptations du grand Conrad (la Querelle est un scénario original), et aussi pour me laisser le temps de le penser sous forme de mini-série.

 

Propos recueillis par Alexis Seny



Publié le 28/09/2017.


Source : Bd-best

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