« - Je te connais par cœur. Je sais parfaitement ce que tu es en train de faire. »
« - Ah oui ? »
« - Oui. Tu mélanges des choses qu’il ne faut pas mélanger. Tu sais très bien que ce ne sont pas ces gens que nous allons frapper. L’événement aura lieu à dix-huit heures, pendant le grand banquet des industriels du secteur électrique. Le grand public aura évacué le palais. Et quand bien même il en resterait quelques-uns… des esclaves volontaires ! Prêts à tous les sacrifices pour aller s’extasier devant leur nouvelle cage, pourvu que les lumières soient jolies… »
En 1900, Paris resplendit sous l’exposition universelle dont la vedette est la fée électricité. Mais un couple d’anarchistes prévoit de frapper. Parallèlement, Victor a quitté Vienne pour Paris afin de se venger d’Alec, aidé par Klément qui profite des joies de la capitale. Léna, cible des attractions coupables a, quant à elle, commit l’irréparable.
Le quatrième tome de cette série de très bonne facture sort dans ce qui semble être l’indifférence générale. Quel Dommage ! Il fallait frapper un grand coup pour la fin d’une telle série. L’éditeur ne fait pas son travail de la défendre jusqu’à son dernier souffle, jusqu’au choix trop classique de la couverture alors que les trois premiers volumes en avaient de vraiment magnifiques. Un cahier graphique finalise cependant l’album.
Les auteurs avaient pourtant imaginé un sujet fort original, avec l’un des meilleurs titres que l’on pouvait imaginer, traité dans un style hachuré, parfois charbonneux, parfois au trait semblant doublé. Mais deux écueils sont apparus : d’une part, la lenteur, ou le perfectionnisme, de Yannick Corboz, dont la conséquence fut deux ans d’écart entre chaque album, d’autre part, le rebond scénaristique de Wilfrid Lupano dans le dernier tome qui fait de personnages nouveaux les principaux individus, dans toute une première partie, sur lesquels le focus se porte. Même si tout est lié, peut-être aurait-il mieux valu répartir l’action par rapport au trio Victor-Alec-Klément. On notera la finesse avec laquelle est traité l’acte horrifique de Léna, tout en suggestion et retenue, qui rend le tout bien plus percutant. Un exemple.
En bref, l’ensemble est quand même de bien bonne tenue. Nul doute qu’une intégrale dans les années à venir proposera à L’assassin qu’elle mérite l’écrin qu’elle mérite.
Laurent Lafourcade
Série : L’assassin qu’elle mérite
Tome : 4 - Les amants effroyables
Scénario : Wilfrid Lupano
Dessin : Yannick Corboz
Couleurs : Sébastien Bouet
Éditeur : Vents d’Ouest
Nombre de pages : 56
Prix : 14,50 €
ISBN : 978-2-7493-0818-0
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