L’automne à Pékin, le roman sans queue ni tête de Vian dominé de la tête aux pieds par les Brizzi Brothers
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L’automne à Pékin, le roman sans queue ni tête de Vian dominé de la tête aux pieds par les Brizzi Brothers

Mais qu’allait-il faire dans ce… désert ? Septante ans après sa parution, l’inclassable roman de Boris Vian, « L’automne à Pékin » (qui ne se passe ni en automne, ni à Pékin et tout juste compte-t-il quelques pékins qui vont se révéler aussi barges que ce titre délirant), sème ses grains de sable plus que ses feuilles mortes dans une bande dessinée de Gaëtan et Paul Brizzi totalement acharnée à rendre au mieux le grand n’importe quoi de Vian. Ça fonctionne du tonnerre !

 


 

 

 

 

 

 

© Gaëtan et Paul Brizzi chez Futuropolis

 

Résumé de l’éditeur : Il ne sera question ici ni de Pékin, ni d’automne mais d’une valse de rencontres impromptues entre des personnages loufoques (atypiques) dans des situations pour le moins cocasses, et dans un décor étonnant. Chacun est arrivé là, porté par de curieuses ambitions, des appétits déraisonnables ou des rêves insensés. Une foule se presse alors au milieu de nulle part. En Exopotamie (pays loufoque inventé par Vian), les masques vont tomber.

 

 

 

 

© Gaëtan et Paul Brizzi chez Futuropolis

 

Il n’est jamais trop tard pour se lancer dans la BD. N’ayant plus rien à prouver dans le domaine de l’animation où ils sont passés maîtres (des Studios Disney et de La bande à Picsou, notamment, à La surprise de César ou le court-métrage qui les a césarisés, Fracture, sans oublier leurs storyboards et illustrations), les Brizzi Brothers ont décidé d’en découdre avec le Neuvième Art.

En 2015, d’abord, en compagnie d’un autre nouveau venu du cinéma, Christophe Malavoy, et d’une autre figure du patrimoine littéraire français, Louis-Ferdinand Céline et La cavale du Dr. Destouches. Avec Vian, Gaëtan et Paul Brizzi (au scénario comme au dessin) retrouvent des couleurs pour brasser les destins fulgurants et semblant inconciliables de personnages pas piqués des hannetons.

 

 

 

 

© Gaëtan et Paul Brizzi chez Futuropolis

 

Oeuvre chorale dont l’absurde est maître de cérémonie, L’automne à Pékin est une curiosité qui tel un cyclone en plein désert emporte tout sur son passage, de cet ingénieur de la Wacco qui périra décapité, de ce médecin farfelu et savant fou à ses heures perdues, de cet Indiana Jones de pacotille qui découvre une cité antique, de ce prêtre aux yeux et mains baladeurs en passant par cette jolie fille aux charmes ravageurs et ce duo mal-assorti composé de Anne le musclé fonceur et Angel (le même que dans L’Attrape-coeurs) le maigrelet tourmenté. Alors que le chantier qu’il décrit n’est pas forcément sur les bons rails, voilà un roman qui déraillait à volonté et contenait tout l’ADN d’un Tex Avery pour nous faire sortir les yeux des trous.

 

 

 

 

© Gaëtan et Paul Brizzi chez Futuropolis

 

Et ça, Gaëtan et Paul Brizzi y parviennent à merveille tirant le meilleur de cette oeuvre radicalement surréaliste, menée par les pulsions et les réflexes plus que par un raisonnement intellectuel. Les deux jumeaux font indéniablement partie de ses auteurs dont le trait ne demande qu’à s’animer, bourré de vie dans tous les sens et faisant lien ténu entre Neuvième et Septième Arts.

 

 

 

 

© Gaëtan et Paul Brizzi chez Futuropolis

 

L’automne à Pékin, c’est complètement fou, barré, incompréhensible aussi et c’est ça qui en fait la saveur. Vian y prédomine, se demandant si le non-sens qu’il décrit n’est pas celui du monde qui l’entoure, mais cette adaptation en bande dessinée est aussi traversée par un Jacques Tati mais aussi un Franquin période « Idées noires.

 

 

 

 

© Gaëtan et Paul Brizzi chez Futuropolis

 

Un café enfumé, une route de tard le soir, le mur d’un temple ancien recouvert de hiéroglyphes exopotamiens ou un désert désespéramment jaune, aucun ne résiste aux ambiances amenées par les Brizzi Brothers. Et si tout cela semble sans queue ni tête, le sujet est lui dominé de la tête aux pieds. 

 

 

Titre : L’automne à Pékin

D’après le roman de Boris Vian

Scénario, dessin et couleurs : Gaëtan et Paul Brizzi

Genre : Aventure, Humour, Absurde

Éditeur : Futuropolis

Nbre de pages : 120

Prix : 21€



Publié le 26/10/2017.


Source : Alexis Seny

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