Laudec et Cauvin: « Cédric a trente ans et il a évolué: il jouait aux billes, voilà qu’il a un gsm »
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Laudec et Cauvin: « Cédric a trente ans et il a évolué: il jouait aux billes, voilà qu’il a un gsm »

Trente ans que ça dure. Trente ans qu’à l’école de la vie et sous les lumières du Neuvième art, Cédric fait les 400 coups avec ses amis, se prend le chou avec son grand-père et court toujours plus loin pour échapper à la colère divine et parentale des jours de bulletin. En trente ans, Cédric a eu plusieurs vie mais sous l’inspiration et la bienveillance de ses deux créateurs, Raoul Cauvin et Laudec, il est resté ce petite bonhomme blond qu’on se réjouit toujours de voir à l’oeuvre à chaque parution d’un album. Le trentième, Silence, je tourne!, est un grand cru. Cela valait bien une rencontre bourrée d’humour avec Laudec et Cauvin.

 


Cedric - anniversaire - tome 30 - Sillence je tourne - Cauvin - Laudec - creation

 

 

Bonjour à tous les deux! Trente ans, trente albums, quel luxe à l’époque actuelle où les nouvelles séries ne sont plus aussi vaillantes qu’avant et n’espèrent plus atteindre autant d’albums. 

Laudec: En effet. Mais quand on a commencé, on n’imaginait pas pouvoir aller si loin. Au tout début de la série, on nous avait dit qu’on pourrait faire deux ou trois tomes maximum. Et, voilà trente ans qu’on travaille ensemble, avec Raoul, et qu’on est toujours autant amoureux de nos personnages et de notre travail. Le trentième vient déjà de sortir, mais on bosse déjà sur le suivant.

Oui, j’imagine. Ces trente ans sont plus marquants pour le lecteur que pour vous qui êtes en flux continu et êtes déjà un album plus loin.

Raoul Cauvin: Très loin même.

C’est à dire?

Raoul Cauvin: Trente ans, c’est quand même une paille. Et quand je pense que certains lecteurs sont nés au moment où on créait la série et ont trente ans, à présent, c’est étourdissant.

 

 

Cédric di Raoul Cauvin, Tony de Luca (alias Laudec) e Studio Leonardo (Spirou 3963)

 

 

J’en ai 24! (Rires) C’est la réflexion que je me faisais: beaucoup des moins de quarante ans ont grandi avec Cédric. Et j’étais convaincu que Cédric était un petit garçon de mon âge. Mais non, il existait déjà depuis 1986. Il y a eu des générations avant moi, et il y en a eu après.

Laudec: C’est d’ailleurs ce qui est un peu énervant pour moi: avoir ce personnage qui, comme les autres de la série, ne vieillit jamais. Alors que nous, les auteurs, nous continuons à vieillir. Ce trentième album, on a vraiment voulu le faire comme les autres. Bien sûr, il y a ce cahier de seize pages de documents pour marquer le coup mais il n’apparaîtra que dans la première édition de l’album. Après quoi, il redeviendra un album comme les autres.

Seize pages dans lesquelles on apprend que vous vous êtes parfois joué de votre éditeur avec un malin plaisir en proposant des fausses couvertures, parfois très trash.

Laudec: On nous disait que Cédric était très gentil. Il fallait parfois en prendre le contre-pied. De temps en temps, comme les délais sont très courts – on te demande parfois une couverture pour avant-hier et tu dois y répondre au pied levé -, je m’énervais et je proposais des couvertures un peu trash avec du sang où un Cédric transfiguré par la méchanceté. Une fois, mon éditeur voulait vraiment en passer une passer. C’est moi qui ai du récupéré le coup. « Non non, pas ça!!« 

Raoul: Quand Tony fait une blague, il va loin. Parfois avec des détails qui font qu’on peut vraiment y croire.

 

 

Cedric - anniversaire - tome 30 - Sillence je tourne - Cauvin - Laudec - Chen ecrasee Cedric - anniversaire - tome 30 - Sillence je tourne - Cauvin - Laudec - couverture trash

 

 

Si je comprends bien, les extraits de ce cahier anniversaire ne sont que la partie visible de l’iceberg?

Raoul: Oh oui.

Laudec: Bien sûr, il y a pas mal de choses qui reste entre l’éditeur et nous. Ça  fait partie de la vie de tous les jours, c’est ce qui nous permet de sortir de la solitude du métier d’auteur de BD.

Raoul: Pour les dessinateurs, oui. Moi, malgré que j’aie quitté la maison, je vais toujours chez Dupuis pour travailler. Je reste beaucoup trop chez eux.

Laudec: Il faut bien vous dire qu’un scénariste a beaucoup de temps pour aller chez l’éditeur, se pavaner devant les journalistes. Tandis que le dessinateur…

Raoul: Arrête! Les dessinateurs, ils reçoivent toujours les journalistes chez eux, ils font des repas et tout le bazar. Merde alors. Nom di djeu. J’arrête! (Ils rigolent)

 

 

Cedric - anniversaire - tome 30 - Sillence je tourne - Cauvin - Laudec - recherches personnage

 

 

Avant que vous arrêtiez, alors. Préserver cette jeunesse du héros, ça peut être une difficulté, non?

Raoul: Moi, oui, je garde cette jeunesse. Mais Laudec… C’est pas terrible.

Laudec (ramène un peu de sérieux): C’est une difficulté dans le sens où on doit toujours se remettre en question. Un enfant de 2015 n’est pas un enfant de 1986. Tout son environnement a changé. Et on essaye de le faire paraître. Il faut que l’enfant d’aujourd’hui, que le lecteur s’y retrouve.

Raoul: Je dois l’avouer, ça a été une grosse difficulté pour moi. Au début, je continuais à imaginer un Cédric qui jouait aux billes ou aux osselets. Mais le monde changeait et Tony m’avertissait. « Attention, ils ne jouent plus à la même chose. Ils ont des appareils. » Et j’ai du m’y adapter. Je mettais entre les mains des personnages ces appareils mais Tony les rectifiait en GameBoy ou en une autre console adéquate. Moi, je n’y connais que dalle.

 

 

Cedric - anniversaire - Cauvin - Laudec - Ecole

 

 

Puis, le GSM a fait son apparition dans la série, aussi. De manière incontournable.

Laudec: Ça évolue, et c’est tout à fait normal. Un enfant du début de la série ressemble très fort à un enfant de maintenant. Avec les mêmes aspirations, les mêmes problèmes à l’école etc. Mais c’est son environnement qui a changé. Et le pire, c’est que ce changement s’opère de plus en plus vite. Au fur et à mesure qu’on avance, on doit changer les appareils que les enfants utilisent.

Raoul: Maintenant, il y a la Wii, c’est ça?

Laudec: Oui, mais c’est déjà dépassé.

Raoul: Je me souviens d’un gag où le grand-père offrait à Cédric un portable. Pour le grand-père, ce portable était un bête téléphone. Moi, les nouvelles technologies, l’ordi, c’est une cata. Tony, lui, s’y connait à crever. Or les gosses, maintenant, s’y connaissent magnifiquement bien. C’est toujours vexant de voir un enfant qui s’en sort et tape comme un pro, alors que moi je reste à m’interroger.

Laudec: Moi aussi, des fois, j’ai des difficultés. D’autant plus quand je vois la vitesse à laquelle les jeunes s’adaptent aux nouveaux médias. Naturellement, moi, dans le cas du dessinateur, j’ai du changer ma manière de travailler. Je travaille directement sur une tablette.

 

 

Cedric - anniversaire - tome 30 - Sillence je tourne - Photo Laudec (2)

 

 

Qu’est-ce qui a changé en passant à la création d’une BD sur pc?

Laudec: C’est beaucoup plus facile de manipuler les planches. On grandit les cases, on les réduit, nous n’avons pas le stress de la tache d’encre sur la feuille de papier. On peut écrire les textes avec des polices préparées à l’avance. Ça me permet d’être un peu plus relax dans mon boulot.

N’y-a-t-il pas cette perte du contact physique avec le papier?

Laudec: Si, mais dès le départ j’ai dégagé cet aspect là, je voulais faire fi de ça. Puis, c’est marrant, un jour je lisais un bouquin sur les conducteurs de fiacres à Paris. Ils disaient qu’avec l’apparition des automobiles, ils n’avaient plus la sensation du cheval devant eux, de la bête qui répond aux ordres, des odeurs … Finalement, à l’heure qu’il est, tout le monde s’est adapté et plus personne ne se pose la question. Je me suis inscrit dans le même ordre d’idée. Je devais passer sur palette graphique et ne pas être le dernier.

Chez vous, Raoul, c’est le papier qui prédomine!

Raoul: J’adore le papier. Je ne peux pas me planter devant mon écran en attendant que les idées arrivent. Je continue à écrire.

Laudec: Oui, mais, au départ, tu envoyais les scénarios par la poste, puis par fax. Et maintenant par mails.

Raoul: Oui, d’accord. Mais dans le processus de création, il n’y a rien à faire. Je me mets toujours sur ma chaise longue et je pense à mes idées. Je passe sur l’ordinateur pour écrire les textes, c’est vrai. Mais le scénario final, avec mes petits dessins, je les fais à la main. Par contre c’est vrai que Laudec travaille d’une manière différente. Mais ce qui m’énerve surtout, c’est la lecture sur écran. Dire que des enfants lisent des BD’s sur tablette. Moi, j’aime bien avoir le bouquin dans mes mains.

Laudec: Lire sur tablette, je n’ai pas pu le faire non plus.

Raoul: Ce n’est pas marrant, quoi. Mais, on y va tous.

Laudec: Je tiens à préciser que si l’outil a changé, je n’ai rien changé à ma méthode de travail. Je mets une feuille blanche devant moi, je fais les crayonnés, puis les encrages. Rien n’a vraiment changé.

 

 

Cedric - anniversaire - Cauvin - Laudec - Visite médicale

 

 

Revenons sur Cédric et son rapport aux nouvelles technologies. Des nouvelles technologies qui peuvent parasiter la communication. Or de communication, il en est diablement question dans votre série.

Raoul: Quand ça passe par la parole, ça va. Mais, à partir du moment où ces « bon dieu d’engins » viennent s’immiscer, je suis bloqué. Il doit quand même jouer avec Christian et ses copains, bon sang. Quand je vois les jeunes, maintenant, 10-12 ans, ils sont là avec leurs téléphones, ils ne se parlent plus. Je suis incapable de mettre Cédric dans ce rôle-là, ce serait malheureux. Comme c’est malheureux de voir ces jeunes qui ne se parlent plus que par ses machins-là. Donc Cédric continue à parler, à discuter.

Laudec: Raoul n’a pas tort. Rien que dans certaines familles, les enfants sont dans le fauteuil et sont en train de jouer avec leur tablette. Et les parents ne sont pas loin de faire la même chose. On ne se parle plus. Mais, alors, on ne pourrait pas dessiner ça. Il n’y aurait plus de scénario, plus de gag.

Raoul: Note que ça m’arrangerait bien! (Rires)

Il y a ce problème de l’orthographe aussi qui apparaît dans un gag. J’imagine que le langage sms a fait des dégâts.

Laudec: Un dessinateur en avait déjà parlé dans les années 60: Edgar P. Jacobs. Dans Le piège diabolique, Mortimer se retrouvait dans le métro parisien dans les années 2000 et il voyait sur les murs des textes qui ressemblent aux textos de maintenant.

 

 

Cedric - anniversaire - Cauvin - Laudec - Ecole

 

 

Vous les lettres vous ne les avez jamais compté. Sur plus de 1300 planches parues. L’inspiration est toujours là?

Raoul: L’inspiration jusqu’ici ne s’est pas tarie. Cédric, c’est un monde, et donc il évolue, comme le nôtre. Et ça, ça ne me dérange pas.

Laudec: Ce sont des histoires de tous les jours qui sont racontées.

Raoul: En tant que telle, la famille ne change pas. L’amour non plus. Cédric aime sa petite Chen, ils se disputent, il a un sale caractère.

Mais vous ne faites jamais du sur-place. On a tendance à voir certaines séries qui se répètent, qui sont trop longues. Avec Cédric, vous faites toujours mouche même après trente ans.

Raoul: Si on restait bloqué à un moment, sans possibilité de s’en sortir, ce serait atroce. Cédric va à l’école, voit ses copains. Du moment qu’on peut amuser les gens avec ça.

Laudec: Moi, je travaille les attitudes, j’essaie d’en trouver qu’on n’a jamais vues. Quand le grand-père rigole, j’essaie de varier les situations. Il ne faut pas lasser le lecteur. Lors des disputes aussi. Ici, j’ai opté pour les ombres chinoises. C’est la première fois, je crois.

 

 

Cedric - anniversaire - tome 30 - Sillence je tourne - Cauvin - Laudec - Colere

 

 

Raoul: Mon inspiration, je la puise avant tout dans ma jeunesse. Mon père avait le coeur sur la main. Mais quand il jouait aux cartes et qu’il avait le malheur de perdre, il était épouvantable. C’est un peu le grand-père de Cédric. Je réutilise les caractères que j’ai fréquentés. Puis, la femme aux chats a vraiment existé, elle en avait des tas. Le boucher, je le connaissais. Je me remémore ces choses et les réajuste de manière moderne. C’est ma série la plus autobiographique. Pierre Tombal, pas! Mais c’est sans doute celle qui sera bientôt la plus proche de mon passé. (Rires) Cédric, c’est la plus familiale de mes séries.

Des Français m’ont dit un jour: « Tiens, c’est marrant, chez vous, les vieux restent avec vous, dans la famille. Nous, on les place dans des homes. » C’est horrible à dire. Moi, j’ai eu la chance d’avoir un vieux pendant pas mal de temps à la maison. Et c’était bien.

Au niveau des amours, Cédric a parfois fait des infidélités à Chen.

Laudec: C’est vrai qu’au début, il aimait bien son institutrice. Puis, il y a la petite Lili qui en pince pour lui. Mais bon, il la trouve trop petite!

 

 

Cedric - Cauvin - Laudec - Chen

 

 

« Silence, je tourne! », c’est le nom de ce nouvel album. Cédric se frotte à la caméra, mais ce n’est pas la première fois. Il y a quinze ans, Cédric devenait un dessin animé. Cela vous a-t-il apporté certaines choses?

Laudec: Oui, rien qu’au niveau des produits dérivés qui n’existaient pas du tout au niveau de la série, le dessin animé a permis de lancer toutes sortes de produits dérivés. D’ailleurs, je pense que c’est la série qui a eu le plus de produits dérivés chez nous. À un moment donné, il y avait 142 licences différentes.

Avec des produits loufoques, parfois!

Raoul: Toujours, ça!

Laudec: Des jeux, des vêtements, des skates. Même des parfums, un bleu pour Cédric et les garçons et l’autre rose pour Chen et les filles. Même des gaufriers.

Maintenant, il y a quelques temps d’ici, un projet de film est apparu. Là, c’est différent. Autant dans le dessin animé, on s’était impliqués, autant pour le film, on ne nous demande quasiment rien. On va nous faire lire le scénario, mais c’est plus par politesse qu’autre chose.

Raoul: Ce qui est terrible, c’est quand ça loupe. Alors, on tombe sur les auteurs. Alors que le scénario a été adapté par d’autres scénaristes pour des comédiens qui, eux-mêmes, adaptent. C’est pour ça que j’ai un peu peur.

Maintenant, vous avez droit à une série de timbres!

Laudec: C’est une proposition de La Poste. On est fier, c’est formidable d’avoir un timbre à l’effigie de nos héros pour le trentième anniversaire.

Raoul: C’est bien. Ce sont les petits plus qui font vraiment plaisir. C’est vraiment aller vers un autre public. En l’occurrence, les philatélistes. Mais encore une fois (il soupire), c’est le dessin qui est mis en valeur…

 

 

Cédric feuille OK

 

 

Si on revient au dessin animé, cela a changé certaines choses?

Laudec: Oui, des complications (rires). Au niveau de la répartition des pièces dans la maison, du plan de la ville. Avant, la maison, je ne la dessinais jamais de la même façon. Une fois la cuisine était à droite, l’autre fois à gauche. De gag en gag, je mettais les pièces comme je voulais. À partir du moment où le dessin animé a vu le jour, il m’a fallu y regarder de plus près, dessiner un plan de maison et m’y tenir. J’ai du pédaler pour trouver quelque chose de cohérent.

Raoul: De même pour la ville, le parc, les rues.

Laudec: Seulement, j’essaie de m’en affranchir un peu. À un moment donné, je me suis retrouvé dans un carcan: ils quittaient la maison toujours du même côté. Dans le parc, rien ne changeait, c’était toujours la même chose. Le lac, pareil. Du coup, je suis sorti de ça, j’y ai apporté d’autres choses. Le parc existe toujours mais le schéma a changé…

Raoul: Il y a des travaux partout (rires).

 

 

Cedric - anniversaire - tome 30 - Sillence je tourne - Cauvin - Laudec - plan village

 

 

L’avantage de la BD par rapport au dessin animé?

Laudec: Une chose qui nous a énervés, c’est l’accent de Chen. Comme le dessin animé avait été produit pour beaucoup de pays différents, il y avait un certain politiquement correct. Du coup, un des ressorts comiques de la bande dessinée a totalement disparu du dessin animé. Chen parlait normalement, sans accent.

Raoul: Ils n’ont fait qu’un épisode avec l’accent, mais ça ne fonctionnait pas.

Dans ce trentième tome, vous imaginez Cédric en train de rêver qu’il a grandi. Vous y avez déjà pensé?

Raoul: C’est comme Boule et Bill. Je ne le vois pas évoluer. Il reste dans une sphère de vie, il ne doit pas en bouger. Puis, en faisant vieillir Cédric, le grand-père devrait disparaître.

Laudec: Le lecteur aime reconnaître la série, les personnages, il n’aime pas les voir vieillir. Mais Cédric peut se projeter. Il s’est déjà marié d’ailleurs dans un épisode.

 

 

Cedric - anniversaire - Cauvin - Laudec - Chen Skate

 

 

Quelle est la suite pour vous?

Laudec: Travailler encore looooongtemps sur Cédric, si le scénariste le veut bien.

Raoul: S’il vit toujours, on dit!

Laudec: On continue à s’amuser. Je crois que le jour où ce ne sera plus le cas, on arrêtera.

Raoul: Ce n’est pas un métier, c’est une passion. Pourquoi s’arrêter, si la passion demeure? Si la flamme s’éteignait, ça se ressentirait, de toute façon. (Il regarde Laudec, le pique) Regardez le dessin, ce n’est plus ça! (Rires)

Laudec: Ce n’est pas ce qu’on m’a dit tout à l’heure.

Il y a le Bâtard des étoiles pour vous Raoul?

Raoul: J’attends les résultats pour voir si on continue. Maintenant, chaque BD qui sort, c’est une gageure. Elle ne reste plus des semaines en valeur. Dans cette semaine-là, il faut qu’elle accroche le lecteur. Mais sinon, je ne lance plus de nouvelles séries, j’arrête, j’ai largement de quoi m’occuper.

 

 

Le batard des etoiles - Cauvin - Curd ridel - Sandawe - couverture

 

 

Pour terminer, Cédric, c’est une manière de continuer à faire les 400 coups?

Laudec:… et de rester jeunes, surtout. C’est la seule chose qui nous le permet, de voir le monde des enfants, des adultes.

Raoul: Sinon, je serais le pensionné qui ne bouge plus de chez lui. Alors avec Cédric, tant que je peux, j’y vais.

Laudec: On reste jeune dans notre tête!

Merci à tous les deux.

 


Cedric - anniversaire - Cauvin - Laudec - Televie 2

 

 

Notons que dans un généreux élan du coeur et de la vie, les deux auteurs participent au Télévie en proposant aux enchères le scénario original et amélioré de ce trentième album. Un bel objet quand on sait que les scénarios de Raoul Cauvin sont loin d’être de simples pages où s’étale le texte en long et en large. Non, Raoul Cauvin dessine carrément le croquis des cases. Les pages finalisées de Laudec ont également été inclues en même temps qu’un dessin inédit. Un beau cadeau, donc, à s’offrir tout en assurant la recherche de progresser. Ça se passe ici.

 

Propos recueillis par Alexis Seny




Publié le 18/04/2016.


Source : Bd-best

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