Le guerre des Lulus : Rencontre avec Régis Hautière
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Le guerre des Lulus : Rencontre avec Régis Hautière

 

Rencontre avec Régis Hautière à l’occasion de la sortie du deuxième album « La guerre des Lulus » sous-titré « Hans » daté de l’année 1915. « La guerre des Lulus», c’est la première guerre mondiale vue au travers des aventures de quatre orphelins (Lucas, Lucien, Luigi & Ludwig) accompagnés de Luce une jeune réfugiée Belge qui les rejoints dans leur refuge dans la foret.

 

 

 

 

Qui a eu l’idée de départ du scénario de la « Guerre des Lulus » ?

Régis Hautière : L’idée m’a été inspirée lors d’ une conversation que j’ai eue avec une amie qui travaillait à l’époque à l’historial de Péronne qui est un musée sur la guerre de 14-18 et elle me faisait remarquer que beaucoup de BD existaient sur la grande guerre (Tardi, ect..) par contre il n’avait pas de BD jeunesse qui traitait de la guerre et elle était embêtée pour conseiller une bd pour enfants traitant de la guerre de 14. Cela a trotté dans ma tête et je me suis dit tient c’est vrai pourquoi pas faire une bande dessinée pouvant être lue aussi par des enfants sur un sujet aussi dur. Cela, c’était un vrai défi. J’habite en Picardie et j’ai trouvé que l’action pouvait se dérouler dans cette région. J’ai donc écris une histoire avec un synopsis de départ qui devait faire dix ou quinze lignes maximum et dans lequel il y avait déjà cette idée d’orphelins ayant des prénoms a peu près identiques et se trouvant dans un orphelinat en zone occupée par les Allemands.

 

Lorsque vous écrivez l’histoire, avez-vous déjà Hardoc en tête comme illustrateur ?

Pas lors du démarrage, par contre lors de l’affinage du synopsis oui. Je l’avais écris pour un dessinateur qui m’avait demandé une BD pour la jeunesse et je lui ai envoyé le tout début de l’histoire et il m’a répondu que la guerre de 14 ce n’était pas pour lui, persuadé que l’on allait traiter des tranchées, des corps démembrés etc. alors que moi ce n’était pas du tout mon propos. J’en avais parlé à Hardoc qui m’avait dit qu’il était intéressé. « J’ai toujours eu envie de raconter une histoire avec des enfants et puis la guerre de 14 cela me parle » m’avait-il répondu. J’ai ensuite écris une histoire beaucoup plus détaillée, on a monté un projet et on est partit la dessus.

 

Au début, on pense à une série en dyptique ?

Oui, cela est dû au verso de la couverture alors que pour nous il a toujours été question d’une histoire en quatre ou cinq tomes car on voulait faire traverser toute la guerre aux enfants. On commençait donc en 14 en partant avec des enfants pour terminer à la fin du conflit en compagnie de grands adolescents voir de jeunes adultes. L’intéressant dans ce projet était de faire évoluer un groupe d’enfants dans un contexte traumatisant tel que celui de la guerre qui fait évoluer psychologiquement plus vite les individus, et à force priori les enfants.

 

 

 

 


 

Le scénario est-il totalement écrit ?

Non, seuls les deux premiers tomes étaient vraiment détaillés dès le synopsis, ensuite j’ai les grandes lignes mais je sais comment il va se terminer. Entre les deux, je me laisse une grande liberté qui me permet de rester intéressé par le projet car si tout était déjà écris je n’aurais plus la même flamme dans cinq ans. Cela me permet aussi de rebondir sur de nouvelles idées typiquement inspirées par le dessin de Hardoc. Par exemple, l’épisode ou les enfants se rasent le crane (chasse aux poux) vient du fait que je n’aimais pas la coiffure de Luce et afin de ne pas recommencer les planches déjà dessinées, Hardoc m’a proposé cette astuce qui au départ n’était absolument pas prévue dans le scénario.

 

En lisant les deux premiers tomes, on se sent plongé en plein téléfilm. Avez-vous déjà reçu des propositions ?

Pas encore, mais on aimerait bien ! Spielberg ne nous a pas encore rencontrés ! Je crois qu’il pense que nous sommes trop « expansive » pour lui.

 

Quels seraient vos arguments pour vendre votre album ?

C’est un album familial, que tout le monde peut lire. C’est ce que l’on voulait dès le départ. C’est une histoire qui mélange pas mal de choses, de l’humour, des moments légers et forts et beaucoup d’émotion. Je sais que moi en tant que lecteur, c’est quelque chose que j’apprécie car cela peut me faire sourire mais aussi cela me compresse le cœur. C’est ce que l’on essaie de faire à travers les « Lulus ».

 

 

 


 

Interview © Bertrand Lepage-BD-Best 2014

Images et photos © Casterman 2014

 



Publié le 21/01/2014.


Source : Bd-best

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