Le Testament de William S. André Juillard a un trait classieux. Il a enfilé les bottes de Jacobs tout en gardant son style
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Le Testament de William S. André Juillard a un trait classieux. Il a enfilé les bottes de Jacobs tout en gardant son style

  « - Depuis les émeutes de Notting Hill, les plaintes pour attaques de bandes de Teddys se sont multipliées. Ecoutez ça : ˝ Hier soir, le nouveau premier secrétaire de l’ambassade d’Allemagne a été agressé dans Kensington Gardens ˝ En haut lieu, on se demande si, derrière ces attaques, il n’y a pas une tentative de déstabilisation des autorités britanniques. C’est pourquoi nous avons fait appel au MI5 et nous exigeons une collaboration étroite entre vos services. Nous attendons des résultats rapides. Me suis-je bien fait comprendre, gentlemen ? »

            « - L’inspecteur-chef et moi avons déjà travaillé ensemble avec succès, Sir Isaac. Nous allons réunir nos équipes dès cet après-midi. »

            « - Vous pouvez compter sur nous nous, Monsieur. »

 

            Sir Isaac Hayward a convoqué Francis Blake, chef du MI5, et Glenn Kendall, inspecteur-chef de Scotland Yard. Tous deux ont déjà déjoué les machiavéliques plans de la Marque Jaune. Ils vont cette fois-ci pénétrer les dessous de la jeune bourgeoisie londonnienne dans une affaire liée à la carrière du célèbre dramaturge William Shakespeare, dont l’œuvre et le mystère amèneront Philip Mortimer dans les caves vénitiennes.

 

 

 

 

 

 

            André Juillard a un trait classieux. Il a enfilé les bottes de Jacobs tout en gardant son style. Il parvient à immerger le lecteur de façon impressionnante, aidé par les couleurs de Madeleine Demille. Lorsque les spectateurs assistent à une représentation théâtrale, on est avec eux. Par ailleurs, comme une réminiscence ou une envie d’un retour aux sources, dans cet album, Juillard excelle dans des clins d’œil aux 7 vies de l’épervier lors de courts flash-back moyenâgeux. Hyronimus semble à la porte de certaines scènes.

 

            Yves Sente a choisi un thème connu : l’ambiguïté sur la personnalité ayant signé ses œuvres sous le nom de Shakespeare. Etait-il lui-même ? Blake et Mortimer se trouvent ainsi impliqués dans une affaire qui a tout pour être plausible. Dans son application scolaire à faire du Jacobs, l’ancien directeur éditorial du Lombard pousse un peu trop loin le bouchon. Même si les albums de Blake et Mortimer ont la réputation d’être bavards, celui-ci l’est tellement que les dessins de Juillard semblent parfois minuscules et étriqués. Même s’il est vrai que pour faire du Jacobs, il faut de longs récitatifs parfois redondants avec l’image, attention à ne pas trop se rapprocher de la parodie.

 

            On attend maintenant avec impatience la suite de L’onde Septimus, scénarisée par Jean Dufaux, album fort controversé mais dont les auteurs n’ont absolument pas à rougir.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

Série : Blake et Mortimer

Tome : 24 - Le testament de William S.

Genre : Aventure/Polar

Scénario : Sente

Dessins : Juillard

Couleurs : Demille

Éditeur : Blake et Mortimer

Nombre de pages : 64

Prix : 15,95 €

ISBN : 9782870972427



Publié le 03/01/2017.


Source : Bd-best

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