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Les nouveaux chevaliers.   Strom 2 – Le collectionneur

 

"-Vous avez l'objet ?

-Vous êtes là. Oui, ce fut très difficile, mais je l'ai. Il…

-Posez-le sur la pierre.

-Voilà. Bien sûr, il est à vous, au prix nouvellement convenu.

-Vous ne serez pas déçu… si je ne le suis pas.

-Il est dans l'état où nous l'avons… trouvé."

 

 

 

 

 


                Mais qui est donc ce mystérieux être encapuchonné connu sous le nom du collectionneur ? Raphaëlle et Raphaël, les jumeaux en initiation dans la confrérie des chevaliers de l'insolite, vont devoir se rendre en Allemagne afin de résoudre le mystère de cet homme, mystère lié à l'ordinateur trouvé dans un sarcophage, énigme spatio-temporelle de 4000 ans. En attendant, leur parrain Tristan vient de les déposer au Louvre afin qu'ils découvrent les différentes salles de la commanderie, avec les autres jeunes initiés et leurs avatars anges-gardiens : les mouchards. Les adolescents vont découvrir leurs salles de cours et une bibliothèque imposante avec manuscrits, parchemins, livres et internet, tout ce qui pourrait leur être nécessaire pour leurs études.

© Lylian, Christ, Vincent, Saint-Chamas - Nathan

                C'est dans ce Poudlard moderne que nous retrouvons nos héros pour la deuxième partie du premier cycle de Strom. A l'occasion de leur double anniversaire, leur parrain Tristan, qui les élève, va leur offrir un cadeau un peu spécial, une lettre de leurs parents qui va leur en apprendre plus sur le passé de leur famille et leur mission. Et oui, Papa et Maman étaient des Chevaliers de l'Insolite. Ils ont écrit ce courrier deux semaines avant leur naissance pour qu'ils la découvrent le jour de leurs douze ans. Ils savaient que leurs enfants commenceraient alors à éveiller le dragon d'or qui sommeille en eux. Avec leur parrain, où qu'ils soient, les parents promettent dans cette lettre à leurs enfants de les aider dans leur apprentissage. Il va être temps de partir sur les traces du collectionneur.

© Lylian, Christ, Vincent, Saint-Chamas - Nathan

                Lylian poursuit l'adaptation de la série de romans d’Emmanuelle & Benoît de Saint-Chamas. La fin de ce premier cycle continue la longue mise en place des personnages. Ce deuxième tome est composé de deux parties distinctes : d'une part, la suite de l'initiation, d'autre part, la suite de l'énigme de l'ordinateur semblant avoir traversé les âges. Le rythme assez lent et la quasi absence d'action ne rendent pas les choses faciles pour les adaptateurs du roman en bande dessinée. Peut-être aurait-il fallu aller plus vite dans certaines scènes, quitte à revenir plus tard sur certaines informations. Toujours est-il que la première partie, poussive, ralentit considérablement le rythme et fait que l'on tarde à entrer dans le vif du sujet. Le final émouvant rattrape les choses et le twist de conclusion relance l'intérêt pour la série. On sent que James Christ fait tout ce qui est en son pouvoir pour dynamiser le récit et on le rêve dans des scènes spectaculaires. Espérons que le second cycle nous les offrira.

© Lylian, Christ, Vincent, Saint-Chamas - Nathan

                Les souterrains du Louvre cachent bien des secrets. Et ceux-ci peuvent faire parcourir le monde et le temps. Bienvenu dans le voyage !

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Strom

Tome : 2 – Le collectionneur

Genre : Aventure fantastique

Scénario : Lylian

Dessins : James Christ

Couleurs : Cyril Vincent

D’après : Emmanuelle & Benoît de Saint-Chamas

Éditeur : Nathan

ISBN : 9782095000141

 



Publié le 27/02/2024.


Source : Boulevard BD


Always a fair lady.   Audrey Hepburn Un ange aux yeux de faon

 

"-Allez, plus souple ! Plus hautes les jambes ! Et souriez !

-Alors Monsieur Van Der Linden, y en a-t-il une qui vous plairait ?

-La grande là ! Quelle grâce… Et ce sourire… J'ai rarement vu une fille aussi parfaite.

-Edda ! Peux-tu venir une seconde ? Edda, Monsieur Van Der Linden aimerait te proposer du travail.

-Chouette ! C'est pour faire quoi ?

-Une hôtesse de l'air dans un film."

 

 

 

 

 


1948, au Pays-Bas, Edda Hepburn a dix-neuf ans lorsqu'elle est repérée en cours de danse classique par un réalisateur pour faire de la figuration dans un film. C'est la première fois qu'elle tourne, et ce ne sera pas la dernière, loin de là.

© Cornette, Innocente - Glénat

Bruxelles, Belgique, 4 mai 1929, les frères Hepburn entendent résonner le premier cri de leur petite sœur aux yeux de faon. Elle s'appellera Edda. Son père, anglais de pure souche, la déclare née là-bas. La famille bourgeoise déménagera aux Pays-Bas dans une grande propriété, avant que les parents n'envoient leur fille étudier dans une école anglaise pour apprendre la langue, sous le prénom Audrey. Joseph Hepbrun-Ruston, le papa, est fasciste et sympathisant d'Adolf Hitler. Dévoué à la cause nazie, un adultère scellera la séparation du couple. Le père part à Londres. Les enfants restent aux Pays-Bas avec leur mère mais dans une modeste maison de ville. On a vu comment la future star eut sa première proposition de tournage, avant des pas plus marqués, tant au cinéma qu'au théâtre. En 1951, Colette lui propose de jouer Gigi à Broadway.

© Cornette, Innocente - Glénat

De Vacances romaines à My fair lady, de la comédie musicale Funny Face à Comment voler un million de dollar, elle tourne avec les plus grands réalisateurs : Billy Wilder, John Huston, Blake Edwards, Stanley Donen ou encore Mel Ferrer dont elle partagera la vie et avec qui elle aura un enfant. Seule dans la nuit restera l'un de ses rôles les plus originaux. Elle y joue une aveugle poursuivie par des malfrats qui veulent récupérer une poupée remplie de drogue. Lorsque ses engagements humanitaires prennent le pas sur sa carrière, seul Steven Spielberg la sortira de sa retraite cinématographique en lui offrant un second rôle dans Always en 1989.

© Cornette, Innocente - Glénat

Onzième volume de la collection 9 ½ des éditions Glénat consacrée aux grandes stars du cinéma, Audrey Hepburn est seulement la deuxième femme à avoir les honneurs de la série après l'iconique Jayne Mansfield. Jean-Luc Cornette détaille sa vie de sa naissance à sa mort. Ses premières années démontrent comment son destin est lié à celui du XXème siècle. Son enfance est nécessaire pour comprendre ses choix de vie. De même, ses dernières années accompagnent une époque en mutation. Hepburn est une des premières actrices altruistes, tournée vers les autres, dans un engagement auprès de l'Unicef vers les enfants du monde, de l'Amérique du Sud à l'Asie. Que les cinéphiles se rassurent, Hollywood tient le haut du pavé dans l'album. Agnese Innocente dessine l'actrice avec une vive émotion. Ses grands yeux constamment écarquillés, ses yeux de faon, happent le lecteur comme elle le faisait avec la caméra, preuve en est cette sobre et sublime couverture où elle semble nous inviter dans sa vie.

Les étoiles brillent dans le ciel. Mais avant cela celle d'Audrey Hepburn a illuminé les planches et les plateaux de tournage. Cette biographie donne envie de se replonger dans ses films.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Audrey Hepburn Un ange aux yeux de faon

Genre : Biographie cinématographique

Scénario : Jean-Luc Cornette

Dessins & Couleurs : Agnese Innocente

Éditeur : Glénat

Collection : 9 ½

ISBN : 9782344056356

Nombre de pages : 164

 



Publié le 27/02/2024.


Source : Boulevard BD


XIII thérapie.    Lettres mortes

 

"-Jodie ! Ça fait longtemps !

-Pardonnez-moi, mais…

-Je m'appelle Narcisse… Et nous sommes des amis d'enfance, Jodie. Lili m'a tout raconté.

-Tout ?

-Enfin ! L'essentiel…"

 

 

 

 

 

                Amnésie complète, disait la lettre du médecin. Lorsque Jodie revient dans son village d'enfance, tout le monde sait déjà qu'elle a perdu la mémoire dans un accident de voiture. Retourner aux sources pour retrouver son passé, être attendu par ses souvenirs, replonger dans une vie avec ses plaisirs, ses doutes, ses bonheurs et ses peurs, Jodie prend rendez-vous pour une deuxième naissance. La jeune femme est accueillie par Narcisse, aujourd'hui facteur, jadis un de ses amis d'enfance. La grand-mère de Jodie vient de décéder. L'employé de la poste la connaissait très bien. Il va guider Jodie sur les pas de son passé, et, en premier lieu, l'installer dans la maison où elle habitait avec ses parents, morts depuis cinq ans déjà. Jodie est bien décidée à refaire le puzzle, mais tout le monde n'a pas envie qu'elle remette les pièces en place.

© Lallemand, Tangi – Editions du Tiroir

                L'histoire est une enquête tout ce qu'il y a de plus classique. On ne peut pas dire loin de là que Lettres mortes réinvente le polar. Lettres mortes est "le polar", genre en soi, polar campagnard, polar de petit village où tout le monde se connaît mais personne ne sait ce qu'il se passe chez son voisin quand la porte est fermée. Christian Lallemand au scénario et Tangi au dessin signent leur premier album. De grands personnages élancés, une pure ligne claire et des tons grisâtres,  le graphisme et la colorisation ne sont pas sans rappeler les débuts de Christian Durieux avec la série Avel. Quand on voit le chemin fait depuis par cet auteur, on souhaite le même destin à Tangi.

© Lallemand, Tangi – Editions du Tiroir

                Ce qu'il y a de bien avec les éditions du Tiroir c'est que, même quand elles publient des albums inédits d'auteurs contemporains, ceux-ci on la savoir des vieux récits oubliés, non pas qu'ils soient désuets, mais ils ont cet esprit et cette saveur dans le fond et dans la forme. Avec Lettres mortes, on ne peut s'empêcher de penser aux enquêtes de Félix par Maurice Tillieux. Nuages et scènes de pluie, 4L et bistro de village, tout est réuni pour se retrouver dans heroïc-albums si ça existait encore. Il y a même la page avec plus de textes que de dessins, comme dans toutes les histoires où Tillieux n'avait plus assez de place pour finir. Ici, ce n'est pas un fait exprès mais évidemment un clin d'œil.

© Lallemand, Tangi – Editions du Tiroir

                Lettres mortes montre que le polar "à papa", expression tout sauf péjorative, est encore vivant, et c'est tant mieux.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Lettres mortes

Genre : Polar

Scénario : Christian Lallemand

Dessins & Couleurs : Tangi

Éditeur : Editions du Tiroir

ISBN : 9782931027967

Nombre de pages : 56

Prix : 15 €


 



Publié le 27/02/2024.


Source : Boulevard BD


La neige Crisse.    Anya 1 – L'oiseau bleu

 

"-Couvre-toi bien. Nous allons en ville, il va faire glacial pendant le trajet.

-Tu tousses beaucoup, Papouchka.

-Ce n'est pas grave… C'est à cause de mes bottes. Elles sont percées. Du coup, j'ai froid aux pieds."

 

 

 

 

 


                Dans une glaciale forêt soviétique, la petite Anya vient de trouver de jolies plumes sur la neige : des bleues, des rouges, des roses, … Elles sont très belles mais son grand-père n'aime pas qu'elle s'aventure dans les bois. Plein d'animaux sauvages y vivent : des loups, des ours, des lynx, et surtout Baba Yaga la sorcière. Anya n'est même pas impressionnée. Son chien Kozak la protègera. Aujourd'hui, Papouchka, son papi, l'emmène avec lui en ville à bord d'un traîneau tiré par un cheval de trait. Pendant que l'aïeul tente de vendre les jouets qu'il fabrique à la propriétaire d'une boutique, la petite fille va faire une drôle de rencontre dans la ruelle d'un bas-quartier.

© Crisse, Besson – La Gouttière

                Après le succès interplanétaire de La reine des neiges, revisitée par les studios Disney, on aurait pu penser qu'il n'était plus possible de raconter d'histoire féérique dans des paysages glacés. Crisse prouve ici le contraire. Lorsque l'oiseau bleu se métamorphose en jolie dame, la magie se dégage du livre pour atteindre le lecteur en plein cœur. On retrouve dans cette histoire toute la grâce des contes russes que l'on pouvait nous lire enfant dans les gros bouquins de chez Gründ. L'ombre de Babayaga plane au-dessus des steppes.

© Crisse, Besson – La Gouttière

                Des années après Nahomi, la petit princesse japonaise, Crisse semble avoir de nouveau la fibre tous publics qui toque à sa porte. On l'a vu et lu récemment avec Uluru une odyssée australe dessinée par Christian Paty. Voici cette fibre universelle encore plus développée dans Anya, petit album merveilleux à lire le soir dans le lit avec son enfant, ou petit-enfant à côté de soi. Loin d'être mièvre, le scénario est malin et l'on ne comprend bien la fin que si l'on a été très attentif aux discussions du début. Graphiquement, l'auteur est aussi au meilleur de sa forme. Ses animaux sont en particuliers incroyables. Aux couleurs, Crisse fait appel au talentueux Fred Besson dont les tons violacés se reflétant sur la neige enveloppent le récit d'une doucereuse bienveillance.

© Crisse, Besson – La Gouttière

Une famille pauvre, un hiver rigoureux, la maladie qui frappe à la porte, mais aussi la féérie, la recette est éternelle. Encore faut-il un metteur en scène de talent. C'est fait grâce à lui : la neige crisse, c'est la neige Crisse.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Anya

Tome : 1 – L'oiseau bleu

Genre : Conte russe

Scénario & Dessins : Didier Crisse

Couleurs : Fred Besson

Éditeur : La Gouttière

ISBN : 9782357960985

Nombre de pages : 32

Prix : 10,70 €

 



Publié le 27/02/2024.


Source : Boulevard BD


C'est l'histoire de la vie.   Les merveilles

 

"-Bonjour à tous. Merci de votre présence pour ce XXIème congrès. Nous sommes réunis ce jour pour célébrer la bonne santé de l'économie. Nous aurons bientôt asphalté tous les recoins du monde. Mais il nous reste quelques problèmes à résoudre. La grande forêt résiste !"

 

 

 

 

 

 


                Un arbre pousse à l'intérieur d'une bulle. Ses branches grandissantes explosent cette gangue pour qu'il continue de croître. Mais voilà que des flammes viennent lécher son tronc. L'arbre se consume et il n'en reste plus rien. Dans une ville polluée par des usines tournant à plein régime, des hommes en rouge traquent des individus. Ils ne les trouvent pas, mais sont certains qu'ils ne sont pas loin. Il y a de l'extermination dans l'air. C'est pour cela que ces gibiers se cachent. On les voit apparaître dans une pièce sombre. Cachés derrière des feuilles d'arbre qui se matérialisent, des lutins sortent de leurs habits des boules lumineuses. Ce sont des "Merveilles". Elles semblent saines et sauves. Ils les protègent. Il y en a de moins en moins. Chacun de ces réceptacles contient un arbre en devenir. La grande forêt est en feu. Des soldats la brûlent pour qu'elle disparaisse. Il n'y aura pas de marche arrière possible. Il n'y a pas de temps à perdre. Il faut continuer à planter des merveilles.

 © Cunill - Bang

                Au XXIème congrès mondial d'économie, les grands industriels ne sont pas du même avis. Leur but est d'asphalter le monde pour détruire les forêts qui les empêchent d'extraire l'eau de son sol. Les technocrates veulent contrôler l'eau de la planète. Il va leur falloir pour ça éviter que les sauvages qui la protègent continuent à planter. L'assemblée est d'accord. Il faut mettre le paquet et prendre des mesures strictes. Pendant que les lance-flammes crachent leur venin dévastateur, les lutins recueillent les merveilles qui feront les arbres de demain. Y aurait-il des humains qui pourraient les aider à sauver la planète ?

 © Cunill - Bang

                C'est un message fort que délivre l'autrice espagnole Marta Cunill dans cet album en tous points merveilleux. On ne passera jamais assez de messages écologiques aux générations grandissantes, et ce livre en est un. En s'adressant aux plus jeunes, c'est ainsi que l'on touche leurs parents. La préservation de la nature n'est pas qu'une question de beauté, c'est aussi une question de vitalité. Cunill oppose un yin et un yang avec des économistes dont les cœurs sont remplacés par des porte-monnaies contre des enfants portant l'avenir du monde. Cunill oppose la mort avec le feu à la vie avec l'eau. Le graphisme ligne hyper-claire est de toute beauté, de la famille d'une Domitille de Pressensé, autrice des aventures du quotidien d'Emilie, la petite fille habillée en rouge.

 © Cunill - Bang

                Avec Les merveilles, les éditions Bang frappent un grand coup. Fable écologique, cet album est l'un des premiers événements de l'année. Par son message, par sa narration, par son graphisme, et même par sa maquette, Les merveilles est en tous points merveilleux.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Les merveilles

Genre : Emotion

Scénario, Dessins & Couleurs : Marta Cunill

Traduction : Léa Jaillard

Éditeur : Bang

Collection : Caos

ISBN : 9788413715032

Nombre de pages : 96

Prix : 20 €


 



Publié le 27/02/2024.


Source : Boulevard BD


Une licorne dans l’estomac.   Trésor 2 - L’énigme des trois soleils

 

"-Les amis, je voulais vous dire… cette carte, je l’ai pas vraiment trouvée…

-Tu l’as achetée ?

-Non…

-Tu l’as volée ?

-Non plus…

-Tu l’as piratée ?

-Je l’ai fabriquée.

-Whaaaaaat ? T’as dessiné une île et l’île est apparue ??

-La Grande a dit que quand on y croit très fort..."

 

 

 

 


Le voyage de Trésor, dit Trez’, et ses amis à bord du vieux bateau à voile Brigantine, ne s’est pas tout à fait terminé comme prévu. Ils ont débarqué sur une île n’existant sur aucune carte, sauf sur celle que Trésor a dessinée. Parce que cette carte, il ne l’a pas achetée, il ne l’a pas volée, il ne l’a pas piratée, il l’a fabriquée. Alors que la Grande la leur a dérobée, les enfants se dirigent vers l’intérieur de l’île pour échapper au terrible pirate William Vague Rouge qui ne serait autre que… le père de Trésor. Il n’y a pas que lui qui soit à leurs trousses. Il y a aussi l’antiquaire et son automate. Après avoir traversé une jungle luxuriante et échappé à des plantes carnivores, le club des cinq va se retrouver au milieu d’épaves dans l’estomac d’une mystérieuse créature.

© De la Provôté, Saurel - Dupuis

Les histoires de bandes de gamins font florès, que ce soit en littérature, en bande dessinée, au cinéma ou à la télévision. En littérature, Enid Blyton leur a donné évidemment ses lettres de noblesse avec le Club des 5 et le Clan des 7, tout comme Sempé et Goscinny avec le Petit Nicolas et ses copains. En télévision, les plus anciens groupes de mômes sont les P’tites canailles et ceux d’Autobus à impériale. Mômes, on rêvait d’en faire partie. En bande dessinée, si contemporainement, les enfants de Seuls sont peut-être les plus célèbres, il ne faut pas oublier qu’avant eux il y a le Club des Peur-de-Rien, la bande de Totoche,… Plus récemment, on a les enfants de Créatures. On pourrait trouver des tonnes d’exemples. Trésor et ses amis, avec un dynamisme manga, entrent avec vigueur dans cette grande famille.

© De la Provôté, Saurel - Dupuis

Jean-Baptiste Saurel et Pauline de la Provôté poursuivent cette aventure à cent à l’heure qui reprend à l’instant même où s’était arrêté le tome 1. Le seul reproche que l’on pourrait faire aux auteurs serait justement que l’histoire est difficile à suivre pour qui n’aurait pas lu la première partie. Une petite remise en place des personnages en début d’histoire aurait été bienvenue. Les auteurs multiplient les références. La plante carnivore n’est pas sans rappeler celle qui cause bien du mal au Grand Schtroumpf dans Les Schtroumpfs et le Cracoucass. La bestiole qui avale les enfants, même si l’on ne voit que ses amygdales, son œsophage et son estomac, est un clin d’œil à Monstro, la baleine qui ingurgite Pinocchio et Gepetto. Gerbouille dans les cheveux de Noé a une touche de Rémy sur la tête de Linguini dans Ratatouille. Et l’énigme des 3 soleils, elle est un clin d’œil plus qu’appuyé à celle de la Licorne, ce navire qui a un secret : « Trois frères unys. Trois licornes de conserve vogant au soleil de midi parleron. Car c'est de la lumière que viendra la lumière. Et resplendira la † de l'Aigle ».

© De la Provôté, Saurel - Dupuis

Avec une petite ambiance japonisante dans la rapidité de narration, Saurel et de la Provôté vont peut-être réussir à amener les jeunes lecteurs de manga vers le franco-belge. Trésor se sortira-t-il de cette île aussi hostile à cause de sa faune et de sa flore qu’à cause des malfrats qui y débarquent ? L’énigme des trois soleils ne va pas être facile à résoudre.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Trésor

Tome : 2 - L’énigme des 3 soleils

Genre : Aventure

Scénario : Jean-Baptiste Saurel

Dessins & Couleurs : Pauline de la Provôté

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9791034770151

Nombre de pages : 72

Prix : 12,95 €

 



Publié le 27/02/2024.


Source : Boulevard BD


Spirou 4480 – 21 Février 2024

 

 

Frnck Emoi et gravité 

 

 

 

 

 

 

 

            Après deux ans d'absence, voici le retour de Frnck. On l'avait laissé en "exode", on le retrouve en pleine "apocalypse". En plus de préhisto, de sauts temporels, de dinosaures, de météorite et d'éruption, il va aussi être question d'amour. Beaucoup d'émotion dans ce numéro de Spirou avec des scènes poignantes à découvrir tant dans Sangdragon que dans Tokyo Mystery Café.

 

            Pendant ce temps, les abonnés ne feront rien, parce qu'il n'y a pas de supplément cette semaine. Hors numéros doubles, c'est la première fois depuis des lustres qu'il n'y a pas de cadeau. Snif !

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 

© Erre, Fabcaro, Greff - Dupuis

 

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Créatures : Rendez-vous avec le Bogeyman

Djief / Betbeder

Frnck : Apocalypse

Cossu / Bocquet / Guillo

Sangdragon

Bédu / Cerise

Spirou & Fantasio : La mémoire du futur

Schwartz / Guerrive / Abitan / Doucet

Tokyo Mystery Café : La disparue d’Akiba

Atelier Sentô

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

Antre case (L') (La pause-cartoon)

Waltch / Derache

Boule et Bill

Bastide / Cazenove

Capitaine Anchois

Floris

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Elliot au collège

Grosjean / Riccobono

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Game over

Midam / Adam / Patelin / BenBK

Gaston

Delaf / Benbk

Kid Paddle

Midam / Dairin / Patelin / Angèle

Méthode Raowl (La)

Tebo

Nelson

Bertschy

Petit Spirou (Le)

Janry / Cerise

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

Titan Inc.

Boisteau / Martin

Willy Woob

Moog / Bernstein

 

 

Rubriques :

 

3 infos 2 vraies 1 fausse

Bercovici / Bernstein / Le Gall

Coin des lecteurs (Le) : Les BD de ma vie

Salma

En direct du futur : Yoko dans les Highlands

Leloup

Interview

Cossu / Bocquet

Jeux : L cvrn

Priou / Maëlys

Spirou et moi

Jilème

 

 

En kiosques et librairies le 21 février 2024

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 



Publié le 27/02/2024.


Source : Boulevard BD


La littérature offre parfois de véritables chefs-d'œuvre qui traversent les siècles sans prendre une ride. Marqués parfois d'opprobre à certains moments mais marquant néanmoins générations après générations, ils ne se limitent pas à un genre en particulier. Aventures, fantastique, dramatique, historique, ... voire fantasy ou science-fiction, aucune catégorie n'est exclue. Seul compte le talent de leur auteur, leur inspiration, leur sens de la narration, leur style, ... ou le sujet abordé !

Leurs adaptations sont dès lors nombreuses et variées ... dans d'autres versions littéraires évidemment, mais également en pièces de théâtre, films, musiques aussi ... ou tout naturellement en BD !

 

 

 

 

 

C'est le cas pour cet album paru déjà en 2013 ! Ce n'est évidemment pas la première fois que ce roman se voit transposer, mais ici quelle adaptation !!! CE roman, disons plutôt "ces" deux romans !

 

Raulo Caceres s'attaque à probablement les 2 plus grands romans érotiques de la littérature française : "La nouvelle Justine, ou les Malheurs de la vertu" et "L'Histoire de Juliette, sa sœur, ou les Prospérités du vice" de Donation Alphonse, Marquis de Sade !

Deux monuments littéraires du libertinage du XVIIIe siècle !

Mais à nouveau ... "libertinage" ou "déviance sexuelle" ou carrément "perversion sadique" ?

Longtemps ostracisé par les milieux culturels, le "divin marquis" semble revenir peu à peu en grâce aux yeux de nombreux intellectuels. Et ce depuis 1 siècle et demi ! Mouvement de pendule des mœurs ? Reconnaissance d'une liberté d'expression ? Figure pré-féministe pour certains ? Son influence sur des écrivains tels Baudelaire d'un côté, Simone de Beauvoir de l'autre n'est plus un mystère. Un grand écart qui invite clairement à réflexion !

Les rouleaux originaux d'une des premières œuvres du marquis, "Les 120 Journées de Sodome, ou L'Ecole du Libertinage" n'a-t-elle pas été acquise en 2021 par la prestigieuse Bibliothèque nationale de France afin d'être intégrée à son catalogue ?

Mais revenons-en à cette intégrale ...

 

 

© Raulo Caceres - Tabou BD 2013

 

Il n'est pas utile de revenir réellement sur l'histoire, celle de 2 orphelines, Justine, la blonde, la sage, la vertueuse et sa sœur aînée, Juliette, la brune, plus orgueilleuse, plus réaliste face à son statut ... plus libertine quant aux moyens et principes moraux pour accéder à son désir de liberté et de reconnaissance, de pouvoir et de domination !

 

L'une destinée à la vertu et qui connaîtra la déchéance, les affres de la pauvreté et de la misère. L'autre vouée au vice, à la perversité et qui dans son monde corrompu trouvera non seulement sa place, mais y sera même adulée !

 

Deux sœurs que la mort de leurs parents va séparer ... chacune son chemin, son destin, sa route !

Et l'excellente idée de Raulo Caceres est de nous conter en parallèle ... ces deux destinées croisées. Une narration unique rassemblant les 2 romans du Marquis de Sade, racontés en prenant comme narratrice Juliette !

 

 

 

© Raulo Caceres - Tabou BD 2013

 

Poussant son art à l'extrême, aussi bien dans sa composition de planche qui explose en fonction des scènes, de leur ambiance, que dans le ton et le graphisme, Caceres fait de chaque page un régal de sensualité ici, de sadisme là, de compassion en général pour nos yeux.

 

Par son jeu de clair-obscur en noir et blanc, le soin particulier apporté aux visages et expressions, le lecteur peut aisément ressentir sentiments, passions et douleurs des protagonistes. Un sublime travail graphique au service d'une narration violente.

 

L'ensemble est non seulement cohérent, mais également intense dans un récit allant crescendo !

 

 

 

© Raulo Caceres - Tabou BD 2013

 

Si à l'origine, ces 2 écrits ont été publiées clandestinement en plusieurs versions, cette adaptation libre leur donne un regard nouveau, sulfureux.

Divisé en 28 chapitres, ils parurent séparément par 2 magazines différents. Mega-multimedia publia les 5 premiers dans Wet Fetish, puis de 6 à 16 dansWet Comix. Mais jugeant la réécriture de Caceres trop "éloignée" de la ligne éditoriale de ses revues, l'éditeur espagnol préféra stopper la publication des chapitres suivants.

Cette intégrale chez Tabou BD est donc une première ...

 

 

 

© Raulo Caceres - Tabou BD 2013

 

Et pour mieux connaître, ou simplement découvrir, ce "Divin Marquis", nous ne pouvons que vous conseiller la vision du documentaire de France 5, "Le Doc stupéfiant - Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Sade" (Magazine Culturel - France 2021).

Un portrait inédit de ce libertin hors catégorie !

 

"Le Doc stupéfiant - Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Sade" (Magazine Culturel - France 2021)

 

 

Adulé par les uns, vomi par les autres, il est évident que jamais le Marquis de Sade, sa vie, ses œuvres ne laisseront indifférent celles et ceux qui croisent ses écrits !

 

Une adaptation qui emportera sans conteste l'approbation de tous les amateurs du genre.

 

 

Thierry Ligot

 

______________________________________________________________________________________________

 

Titre : Justine et Juliette de Sade

Adaptation scénario : Raulo Caceres

D'après les romans : "La nouvelle Justine, ou les Malheurs de la vertu" et "L'Histoire de Juliette, sa sœur, ou les Prospérités du vice" de Donation Alphonse, Marquis de Sade

Dessin N & B : Raulo Caceres

Traduction française : Manon des Gryeux

Editeur : Tabou BD

Genre : érotisme

Public : adulte - averti

Parution : 1/2/2013

Page : 136

Format : 23,3 x 31,7 x 1,9 cm

ISBN : 978-2-35954-057-4

Prix : 25 €



Publié le 24/02/2024.


Source : Bd-best


Entre

Entre 2002 et 2022, comme tout dessinateur de talent, Raulo Caceres satisfait de nombreux admirateurs de son art en leur créant de petits chefs-d'œuvre personnalisés.

 

Esthétiquement surréaliste, utilisant son crayon comme un véritable ciseau de sculpteur, il sculpte les corps de ses héroïnes dans leur extase, leur jouissance la plus totale. Une pornographie assumée dans un univers décomplexé imprégnés de certains grands mythes et classiques repris parfois dans sa propre bibliographie !

 

Soucieux également de l'atmosphère de ses illustrations, ses décors sont de toute beauté tant leurs détails plongent le lecteur dans ses univers si exotiques.

 

 

 

 

Après son premier ArtBook "Eros & Thanatos", voici que Raulo Caceres rassemble dans ce second tome plus de 80 illustrations inédites.

 

Dans des univers heroic fantasy empreints d'érotisme extrême, de fantastique des plus gore, 7 chapitres de déesses, reines, prêtresses, guerrières sanguinaires mongoles, aztèques ou incas, pirates et autres Muses ... qui raviront les fans du genre et de l'artiste.

Des intitulés de chapitre d'ailleurs fort explicite, comme ce premier : "Or liquide" ! Allusion presque poétique à ces fontaines "dorées" d'urine féminine ... coulant sur leurs victimes tel l'or tant recherché par les Conquistadors espagnols !

Ou encore "Rigor Mortis" ou le si cosmique "Science Friction" !

 

 

© Raulo Caceres - Tabou 2024

 

Un trait, un encrage, un jeu d'ombres et de hachures exceptionnel font que chacune de ces commandes transpire d'un érotisme violent, explosif, d'une puissance luxuriante et souvent sanglante. Son audace ne semble connaître aucune limite dans ses scènes fantasy, gothiques, ...

Un minimum de texte, un maximum d'illustrations ... qui se suffisent largement à eux-mêmes pour rentrer pleinement dans l'imagination créatrice complexe d'un artiste extraordinaire !

Chaque illustration est, dans son décor, son ambiance, son atmosphère, une histoire complète à elle toute seule !

 

 

 

© Raulo Caceres - Tabou 2024

 

 

Cette réelle sublimation dans son travail fait de Raulo Caceres l'un des maîtres de la BD contemporaine ... érotique !

 

Petit bonus croustillant, le dernier chapitre, "Les Muses". Galerie photos de ses "Muses" et autres modèles présentant l'un ou l'autre de ses ouvrages : "Art Book 1" évidemment, "Elisabeth Bathory", "Aguas Calientes" ou l'onirique "Justine & Juliette de Sade" !

 

 

© Raulo Caceres - Tabou 2024

 

Un "must" indispensable dans votre bibliothèque, au rayon "heroic fantasy adulte" !

Vous l'aurez évidemment compris, cet ArtBook n'est pas à mettre entre toutes les mains.

Un public adulte, plus qu'averti, y trouvera à n'en pas douter son plaisir.

 

 

Thierry Ligot

 

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Série : Art Book

Titre : Passions & Frissons

Scénario - Dessins N&B : Raulo Caceres

Editeur : Tabou

Public : adulte - averti

Genre : heroïc fantasy

Parution : 1/2/2024

Page : 80

Format : 23,1 x 31,8 x 1,8 cm

ISBN : 978-2-3595-4204-2

Prix : 35 €



Publié le 19/02/2024.


Source : Bd-best


Les Griffes du Gévaudan - 1/2 - Un mythe, plus qu'une légende

Entre Jack l'Éventreur, le Yéti ou encore Nessie, voici un mystère mêlant thriller et créature mystérieuse. Plus qu'une simple légende ... un mythe toujours irrésolu !

 

30 juin 1764, la jeune Jeanne Boulet, 14 ans, bergère, est retrouvée morte par son père, atrocement mutilée. Un loup errant ?

Mais rapidement et malgré de nombreuses battues, le nombre de victimes de la Bête augmente ! Enfants, femmes, hommes, personne ne semble être à l'abri de celle que l'on surnommera bientôt la Malbête !

 

 

 

 

Et pourtant, ce ne sont pas les efforts qui manqueront pour la traquer et l'éradiquer. Paysans et habitants dans un premier temps. S'ensuivront les tentatives infructueuses de "grands". Comme ce 7 février 1765 où le capitaine Duhamel, à la tête de son régiment et des habitants, soit plus de 30.000 hommes, organisa la plus grande chasse jamais vue en France ... Pour rentrer finalement bredouille !

 

Ou encore du plus célèbre louvetier de France, Jean-Charles d'Enneval, qui accompagné de son fils, de piqueurs et de six chiens se vanta de pouvoir débusquer ce loup. Et qui finit par ravaler son orgueil face à son échec cuisant.

 

Cela va jusqu'à porter préjudice au Roi de France qui se retrouve moqué dans toute l'Europe pour être incapable de résoudre ce mystère du loup ... de la Malbête !

Mais sa réputation ne peut être entachée ! C'est le Roi, il est de droit divin !

Une prime de plus de 10.000 livres attire chasseurs, traqueurs et autres aventuriers ... Pourtant, la Malbête reste introuvable ... et continue à faire des victimes par dizaines !

La rumeur s'amplifie avec la diffusion de représentations terrifiantes de la bête !

 

 

© Runberg - Poupard - Glénat 2024

 

Agacé par la situation, Louis XV décide alors d'envoyer son Porte-Arquebuse personnel, François Antoine résoudre le problème !

Accompagné de son fils cadet, Robert-François, de 2 louvetiers, de 14 gardes-chasses et de 5 chiens, il arrive le 20 juin 1765 à Saint-Flour. On dénombre à ce moment 59 personnes atrocement tuées et une trentaine de blessées grièvement !

Acclamé par la foule, voyant en lui leur "sauveur", reçu en grande pompe par le Comte de Moncan. Parmi les autres notables venus l'accueillir, citons Etienne Lafont, Syndic du diocèse de Mende, le marquis Pierre-Charles de Morangiès et son fils, le Comte Jean-François-Charles de Morangiès ainsi que le louvetier d'Enneval, furieux de son échec et blessé dans son orgueil !

 

Très vite, lors de ses premières chasses, l'envoyé du Roi ressent la jalousie, la résistance, voire une certaine opposition de quelques-uns.

Ceci n'empêchant en rien les massacres de se poursuivre, au point de se poser d'inquiétantes questions quant à la nature exacte de la Malbête ! En effet, voilà subitement qu'elle commence à trancher certains membres de ses victimes. Têtes, bras ou autres qu'elle semble emporter avec elle ...

 

 

 

 

© Runberg - Poupard - Glénat 2024

 

J'ai découvert ce mystère étant jeune grâce à une lecture qui m'avait fort marqué à l'époque. Il s'agissait de "La Bête du Gévaudan" d'Abel Chevalley, chez "J'ai lu", collection "L'Aventure mystérieuse". Attiré par la couverture, je m'étais alors plongé avec avidité dans ce mystère ... sans réponse. Cette couverture rouge foncé avec le dessin sombre et inquiétant de la Bête, le titre ressortant en blanc ! Bref une couverture qui frappait l'imagination.

 

Comme pour la couverture de cet album ! Une Bête, mi-loup mi-iguane, aux contours flous, baignée par une brume matinale, proche d'un calvaire à moitié pourri, surplombant la vallée où se noie un village. Une composition remarquable synthétisant tous les ingrédients et l'atmosphère de ce premier tome.

Créature terrifiante, indéfinissable pour les habitants qui rapidement imaginent loup-garou, envoyé du Diable ou fléau commandité par Dieu pour tel ou tel péché, les interprétations sont nombreuses et aucune ne trouve de réponse "logique", rassurante ... D'ailleurs quel animal décapiterait, démembrerait voire déshabillerait carrément ses proies ?

La Malbête ne serait-elle pas un "peu" humaine ?

 

Que de pistes ... à éviter de creuser pour éviter la panique, la contagion et rapidement étouffer cette affaire ... pour le plus grand "bien" du Roi !

 

 

© Runberg - Poupard - Glénat 2024

 

Jean-Charles Poupard apporte au récit son style réaliste soucieux du détail tant dans les décors, paysages, costumes, ... Fidèle à son dessin comme dans les séries "Jack l'Éventreur" (tiens un autre mystère sanguinaire irrésolu !), "Orcs et Gobelins" ou encore "les Maîtres Inquisiteurs", il apporte un soin tout particulier aux visages, à leurs expressions. Émotions et sentiments s'impriment à chaque case, rendant la narration plus prenante, vivante ... mais plus sombre et dramatique également ! Un savant dosage graphique en parfaite symbiose avec ce scénario haletant.

 

Tout ce talent au service du scénario imaginé par Sylvain Runberg, très en verve en se basant sur des faits historiques réels. Une légende déjà maintes fois racontée mais qui sous sa plume, réussit encore scotcher ! Une insertion fiction - réalité dans laquelle on se laisse emporter dès les premières planches.

Le choix de la focalisation interne nous permet de rentrer à l'intérieur même de l'intrigue par le regard d'un témoin de premier ordre !

 

 

 

 

© Runberg - Poupard - Glénat 2024

 

Entre superstitions, croyances, espoirs et désespoirs d'une population qui ne sait plus que croire ou espérer. Entre chasseurs, traqueurs et nobles de la région, la "nécessité" de satisfaire le désir du Roi de voir ce mystère résolu et la vérité, la solution ne se trouverait-elle pas plutôt cachée dans les entrailles d'un château ?

C'est tout cela qui transpire au fur et à mesure des pages de ce premier tome ...

Bref, une narration rythmée, soutenant un suspense ne faisant d'augmenter par le regard du narrateur, témoin privilégié de cette chasse.

 

 

 

 

 

Un premier tome spectaculaire, haut en couleurs et surtout en hypothèses en devenir ... plus que prometteur pour la suite et fin.

 

A noter, ce dossier de quelques pages, richement illustré de dessins et croquis d'époque, qui clôture l'album ... Semant encore plus le doute, il jette sur cette fiction angoissante un regard plus "réfléchi", tout en jouant sur le trouble d'un mystère jamais résolu ... car n'oublions pas ! ceci n'est pas une légende !

 

Du grand art !!!!!

 

 

 

 

Thierry Ligot

 

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Série : Les Griffes du Gévaudan

Tome : 1/2

Scénario : Sylvain Runberg

Dessin et couleurs : Jean-Charles Poupard

Editeur : Glénat

Public : ado - adultes

Genre : histoire - thriller - suspense

Parution : 10 janvier 2024

Page : 64

Format : 24 x 32 x 1,2 cm

ISBN : 978-2-344-03231-2

Prix : 15,5 €



Publié le 15/02/2024.


Source : Bd-best


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