Nouvelles relatives ŕ la bande-dessinée ou au graphisme
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La fabrique d’un héros.  Milou humain, trop humain

 

« - Ah ! Si je pouvais raconter tout ce que j’ai vu !... Mais on ne me croirait pas. » (Milou, dans Vol 714 pour Sidney)

 

 

 

 

 

 

 

                S’il est impossible de séparer Lucky Luke de Jolly Jumper, Astérix d’Obélix ou Boule de Bill, Tintin et Milou sont de même indissociables. L’un ne peut aller sans l’autre. Depuis leur première aventure au pays des Soviets jusqu’à la dernière inachevée L’Alph’Art, les deux compagnons ont tout partagé dans les déserts et sur les océans, en Amérique et en Asie, sur Terre et dans l’espace. Si de nombreuses analyses ont été publiées sur le reporter lui-même, il manquait un ouvrage consacré à son chien et au rôle prépondérant qu’il tient, peut-être plus important que ce à quoi on pourrait penser au premier abord. Renaud Nattiez l’a fait.

 

 

 

 

 © Nattiez - Les impressions nouvelles

 

 

                En 1878, le philosophe Friedrich Nietzsche publie l’essai Humain, trop humain. Il y affirme son « moi » profond, libéré de ses influences. Il s’interroge sur le monde. Il philosophe par essais, hypothèses et points de vue dans une logique interprétative. Il psychanalyse l’âme humaine non pas seulement dans sa raison mais jusqu’à ses instincts et ses pulsions qu’il considère comme le "trop humain" de l'humain. Renaud Nattiez reprend le titre de Nietzsche pour creuser l’âme de l’animal et démontrer que la bête est beaucoup plus humaine qu’en apparence.

 

 

 

 

 © Nattiez - Les impressions nouvelles

 

 

                Tintin est un mythe grâce au génie de Hergé qui a associé son acteur principal à son double, son joker, son négatif. Tintin est un mythe en grande partie grâce à Milou. Renaud Nattiez l’explique en neuf chapitres. Un animal étant dépourvu de langage, Milou ne correspond pas totalement à cette définition. Tintin ne comprend pas ce qu’il dit, à une ou deux exceptions près au début de la série, mais le lecteur est le complice privilégié des pensées de la bête. Milou a un rôle d’anti-héros. Contrairement à son pelage immaculé, il n’est pas tout blanc. Il se plaint quand il a faim, ne déteste pas l’alcool et joue parfois le trublion. Son rapport avec les autres bestiaux n’est pas des plus pacifiques, que ce soient des perroquets, des animaux sauvages ou le chat de Moulinsart.

 

                Renaud Nattiez attribue quatre fonctions principales au fox-terrier : la fonction salvatrice, protecteur de son maître qu’il sauvera à plusieurs reprises et qu’il s’apprête à sauver en pleine interruption de L’Alph’Art, la fonction théâtrale, Sancho Panza de son Don Quichotte de reporter, la fonction ludique, dédramatisant des scènes violentes avec espièglerie et n’hésitant pas à jouer dans la voiture à pédales d’Abdallah, et enfin la fonction de transmission, interprète entre Tintin et le lecteur. Pour autant, le rôle de Milou va s’amoindrir au fil des années, d’une part à cause de l’importance prise par Haddock, leurs rôles agissant comme des vases communicants, d’autre part à cause de la volonté de l’auteur de donner plus de crédibilité à la série. Milou s’effacera mais ne disparaîtra heureusement jamais.

 

 

 

 

 © Nattiez - Les impressions nouvelles

 

 

                Nattiez aborde également le sujet de la sexualité de Milou, dont le nom est inspiré du sobriquet de celui d’une des premières petites amies de Hergé, sa morale, sa philosophie et son influence sur Tintin sont aussi décortiqués. Si après cela le lecteur prétend ne pas connaître Milou, c’est qu’il n’a pas bien lu cet ouvrage qui ne donne qu’une envie : relire tout Tintin par le prisme de Milou. Quand on a fini de lire Tintin, on peut recommencer à lire Tintin. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

Série : La fabrique des héros

 

Tome : Milou humain, trop humain 

 

Genre : Ouvrage d’étude

 

Auteur : Renaud Nattiez

 

Éditeur : Les impressions nouvelles

 

Nombre de pages : 144

 

Prix : 13 €

 

ISBN : 9782874499401

 

 

 



Publié le 06/04/2022.


Source : Bd-best


De la grande aventure grand spectacle.  Le cimetière des Sargasses

 

« - Que se passe-t-il ?

- Il y a eu un sacré choc !

- Où est le Capitaine ?

- Pas de panique, allons ! Pas de panique !

- Nous avons heurté un cargo… Les pompes sont en marche… Les dégâts semblent hélas sérieux.

- Capitaine ! Capitaine ! Les cloisons 2 et 3 ont lâché ! L’eau a inondé les cales… Les machines sont touchées !

- L’eau risque de faire exploser les chaudières d’un moment à l’autre ! Il faut évacuer ! »

 

 

 

 

 

 

 

Le yatch « L’Ulysse » du baron Hugues de Lesseps était parti pour une petite croisière de cinq à six semaines sur les mers du globe...jusqu’à ce qu’il se fasse harponner par un gigantesque cargo qui ne l’a pas vu. L’équipage et les passagers quittent leur embarcation avant qu’elle ne coule. Elle ne coulera pas. Et heureusement, parce que deux hommes sont restés malencontreusement à son bord. L’un d’eux, c’est Paul Dampierre, le neveu du baron, désemparé par la chute en pleine mer de sa fiancée. L’autre, c’est Patrick Morrisson, une force de la nature, qui en empêchant Paul de faire une sottise lui a sauvé la vie… Enfin…. Pour l’instant… Dans une mer d’algues infestée de crabes géants, le bateau dérive jusqu’à un cimetière de navires abritant une communauté dirigée par une reine belle, magnifique même, envoûtante et gardienne des règles bien particulières du groupe de survivants.

 

 

 

 

© Coutelis, Rodolphe - Idées plus

 

 

Rodolphe écrit une aventure grand spectacle avec tout ce qu’il faut : suspens, exotisme, baroudeurs et jolie princesse. Les deux héros arrivent dans une société organisée. Jérémiah et Kurdy auraient pu être à leurs places. Quand on remet l’histoire dans le contexte du début des années 80, avant que la mode ne soit à ce genre d’aventures au cinéma, on ne peut que saluer les idées précurseurs du scénariste. Un twist final inattendu remet en cause la conclusion du récit.

Coutelis n’a jamais été reconnu à sa juste valeur. Peut-être est-ce parce qu’à part A.D. Grand-Rivière, il n’a jamais eu de héros pérennes à faire évoluer. Il n’y a qu’à voir ces crabes géants, ses scènes maritimes ou aériennes pour se rendre compte du talent de ce dessinateur. Sa mise en couleurs particulière donne un ton inédit au récit. On pourrait discuter de leur choix mais elles font partie de l’ambiance Coutelis.

 

 

 

 

© Coutelis, Rodolphe - Idées plus

 

 

L’histoire a connu un parcours éditorial chaotique. En 1984, les éditions Dargaud éditent Le cimetière des fous, premier tome de la série « Une aventure de Dampierre et Morrisson ». Ils ne publieront jamais la suite. Il faudra attendre trente ans pour que l’album soit réédité sous le titre Sargasses chez Albiana. L’année d’après, ils publieront la suite et fin du diptyque. La série étant indisponible depuis quelques années, les éditions Idées Plus la rééditent en intégrale. Tant mieux pour ce petit éditeur qui devient grand, mais on se demande comment les grandes majors l’ont laissé échappé. La préface qu’avait signée Albert Uderzo est reprise dans cette réédition.

 

 

 

 

 

© Coutelis, Rodolphe

 

 

Voguez sur les mers. Volez dans les airs. Le cimetière des Sargasses est un album majeur dans la bibliographie de Rodolphe et d’Al Coutelis.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Le cimetière des Sargasses 

 

Genre : Aventure 

 

Scénario : Rodolphe 

 

Dessins & Couleurs : Al Coutelis

 

Éditeur : Idées plus

 

Nombre de pages : 96

 

Prix : 22 €

 

ISBN : 9782374700601 

 

 

 



Publié le 22/03/2022.


Source : Bd-best


Un autre Fantômas.  L’enfer pour aube 1 - Paris Apache

 

« - Dans ce wagon, il y avait Ducoroy, conseiller du ministre des travaux publics… Et celui que vous venez de croiser, sur le brancard, c’est Charles Dauger, inspecteur du conseil général des ponts et chaussées. Ils ont été attaqués par un homme qui avait dû se planquer dans le wagon au départ. D’après un ingénieur de la compagnie, il a balancé une grenade sous le plancher, dans les câbles électriques. Ça n’a pas dû être une grosse explosion, mais ça a suffi pour faire dérailler le train.

- Mais… et le terroriste ?

- Il a sauté avant le tunnel. »

 

 

 

 

 

 

                (…) tandis qu’à l’horizon sinistre,

Sous des nuages lourds, hagards, couleur de sang,

Chargé de spectres, noir, dans les flots décroissant,

Avec l’enfer pour aube et la mort pour pilote,

On ne sait quel radeau de la Méduse flotte !

 

                Rangé du côté des Communards, Victor Hugo écrit ce poème A ceux qu’on foule aux pieds, en 1872, dans le recueil L’année terrible.

 

                Quelques années plus tard, janvier 1903, le métropolitain parisien est en plein développement. Les cendres de la Commune sont encore chaudes. Il y a trente ans à peine, Paris a presque été détruite. Incendiée, pillée, saccagée, la capitale a failli finir en ruine. La belle s’est relevée mais la vermine ne meurt jamais. Dans un Paris malade de son peuple, le succès de la ligne Nord-Sud de ce que l’on n’appelle pas encore le métro, mais le métropolitain, était inespéré. Mais alors que Dauger, des Ponts et chaussées, et Ducouroy, conseiller du ministre des travaux publics, essayent la ligne, leur wagon est attaqué par un grand échalas à l’écharpe rouge masquant son visage. Laissant une pièce d’or sur les lieux de ses attentats, l’homme sème la terreur dans Paris avec ses complices les Apaches

 

 

 

 

 © Pelaez, Oger - Soleil

 

 

                Philippe Pelaez fait partie des scénaristes sur qui il faut maintenant compter. Récemment, entre Maudit sois-tu, Le bossu de Montfaucon et maintenant L’enfer pour aube, il réalise un triplé exceptionnel. Avec L’enfer pour aube, il propose un thriller politico-historique passionnant, un des albums remarquables de ce premier trimestre. Le fond historique est précis. La France sort d’une période de troubles internes et ne sait pas que dix ans plus tard ce sera le chaos. Pelaez se sert du métropolitain qui n’a encore que trois ans pour montrer une lutte de classes impitoyable. Des grands magasins luxueux boulevard Barbès aux ruelles boueuses de Charonne, les dames en crinoline n’ont pas vocation à croiser la route des titis aux mains sales. Le personnage à l’écharpe rouge n’est pas un simple truand de grande envergure. Il a la même classe que plus tard Fantômas, mais les fantômes sont en lui et manifestement ils le hantent.

 

 

 

 

 © Pelaez, Oger - Soleil

 

 

                Tiburce Oger signe son meilleur album. Oger dessinateur fait des merveilles. Oger coloriste reste dans des tons de gris limite sépia sans en être, sauf pour l’écharpe du tueur et quelques autres touches rougeâtres. De fausses couvertures du supplément illustré du Petit Journal, quotidien de l’époque, chapitrent le récit. On court sur les toits avec l’inconnu masqué, on sent la chaleur de l’incendie sur le boulevard, on s’enfuit d’une ruelle avec une victime des apaches de Belleville. Cerise sur le gâteau, la couverture et la maquette de l’album sont magnifiques.

 

 

 

 

 © Pelaez, Oger - Soleil

 

 

                L’enfer pour aube est de ces albums qu’on ne referme qu’après l’avoir terminé et grâce auquel on peut dire : « Paris 1903, j’y étais ! ». On frise la perfection. Envoûtant, effrayant, passionnant, c’est une petite histoire ancrée dans la grande qui restera l’une des excellentes surprises de l’année.

 

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Série : L’enfer pour aube

 

Tome : 1 - Paris Apache

 

Genre : Polar

 

Scénario : Philippe Pelaez

  

Dessins & Couleurs : Tiburce Oger

 

Éditeur : Soleil

 

Nombre de pages : 68

 

Prix : 15,95 €

 

ISBN : 9782302094390

 



Publié le 14/03/2022.


Source : Bd-best


Osez Joséphine ! …  Joséphine Baker

 

 

 

Que dire de cette dame qui ce jour (30 novembre2021) deviendra la sixième femme mais aussi la première de couleur noire à faire son entrée au Panthéon à Paris ? Vedette de music-hall, militante antiraciste, résistante de la première heure, femme libre aux multiples relations conjugales mais aussi mère d’une tribu « arc-en-ciel » comme elle aimait le déclarer. Catel Muller et José-Louis Bocquet ont choisi de nous raconter en BD l’incroyable histoire de Joséphine Baker.

 

 

 

 

 

Saint-Louis, Missouri, le 3 juin 1906, naissance de Joséphine Baker d’une mère célibataire et d’un père inconnu. D’origine afro-américaine, amérindienne et espagnole, elle alterne entre son éducation scolaire et les ménages effectués dans des familles riches pour subvenir aux besoins de sa fratrie, dont elle est l'aînée. Un premier mariage à 13 ans, suivi d’un second à l’âge de 15 ans.

 

 

 

 

 

 

Adolescente, elle rêve de Broadway et monte à New York. Après deux ans de seconds rôles, on la remarque et on lui propose de venir à Paris pour monter la Revue Nègre, dont elle sera l'héroïne. Elle a alors 18 ans.

 

 

 

 

© Boquet – Catel - Casterman 

 

 

Paris, après la première Guerre mondiale, émerge de la ville de lumière un goût certain pour l'"art nègre", cher à Picasso et aux surréalistes. Faisant l'objet d'une exposition en 1919, il s'affiche comme porteur de modernité. Le jazz, débarqué avec les soldats américains de la Grande Guerre, rivalise avec la musique classique de la Vieille Europe. Cet art est perçu comme révolutionnaire. Dans un tel contexte, Joséphine trouve sa place. Quasiment nue, vêtue d’un simple pagne, elle danse le charleston dans un tableau de la Revue nègre, intitulé "La danse sauvage". Le succès est immédiat, prêtant parfois à confusion.

Caricature de la femme noire ou retour du préjugé raciste à son expéditeur ?  De cette époque, elle précisera dans ses Mémoires: « Il s’agit bien ici de se moquer des blancs et de leur manière de gérer les colonies car la France, bien que moins raciste que les Etats-Unis, a tout de même des progrès à faire concernant les gens de couleurs et leur insertion dans la société ! ».

 

 

 

 

© Boquet – Catel - Casterman 

 

 

 

Une centaine de représentations plus tard, Joséphine veut mener seule sa barque et signe un contrat avec le théâtre des Folies Bergères pour une revue dont elle est la star, "La folie du jour". Elle s'y produit avec un léopard en laisse et sa fameuse ceinture de bananes en peluche.

 

 

 

 

 

© Boquet – Catel - Casterman 

 

Joséphine devient une figure des Années folles, fascinant aussi bien les cubistes, les fauvistes et les surréalistes. Elle pose pour Picasso, Man Ray et Jean Cocteau. Elle devient également la muse de créateurs de mode tels que Christian Dior ou Pierre Balmain. Elle tourne quelques films pour le cinéma, dont "Zouzou" avec Jean Gabin. En 1931, elle rencontre un succès mondial avec sa chanson "J'ai deux amours". En 1937, elle épouse Jean Lion (un industriel juif ayant souffert de persécutions antisémites), acquérant ainsi la nationalité française.

 

 

 

 

Lorsque survient la seconde Guerre mondiale, le contre-espionnage français cherche des correspondants pouvant fournir des renseignements sur les activités allemandes sans éveiller les soupçons. Joséphine, voulant servir sa patrie, se porte volontaire. C'est en tant qu'artiste que Joséphine Baker va œuvrer comme espionne, en passant sur des partitions de musique des renseignements à l'écriture cryptée et à l'encre invisible. Sa visibilité extraordinaire est sa meilleure couverture. Au Château des Milandes, qu'elle loue depuis 1937, elle fait preuve d'un immense sang-froid lorsque les Allemands viennent perquisitionner sa demeure, la soupçonnant de cacher des résistants. En juin 1941, elle tombe gravement malade mais poursuit son activité depuis sa chambre d'hôpital qui devient lieu d'échanges d'informations secrètes. Trop surveillée en France, elle poursuit ses activités depuis le Maroc. Le 23 mai 1944, officiellement engagée dans l'armée de l'air, elle devient sous-lieutenant, rédactrice première classe, échelon officier de propagande. En octobre 1944, elle revient à Marseille. Elle sera décorée de la Légion d’honneur et de la Médaille de la Résistance à la Libération pour ses actions effectuées pendant cette période.

 

 

 

Refusant de se produire dans des théâtres où règne la ségrégation raciale, séjournant dans de somptueux hôtels et partageant les tables des restaurants les plus prestigieux, Joséphine n'a cessé de montrer que la couleur ne devait induire aucune différence de traitement et que l'aisance matérielle n'était pas un privilège de peau. Le 28 août 1963, elle participe à la Marche pour les droits civiques à Washington où elle s’adresse à une foule de 250.000 personnes aux côtés de Martin Luther King et de Daisy Bates. Elle parle, notamment, de la liberté dont elle a pu jouir en France : « La Tour Eiffel est très différente de la Statue de la Liberté, mais qu'importe? A quoi bon avoir la statue sans la liberté, la liberté d'aller où l'on veut si on est retenu par sa couleur? Non, je préfère la Tour Eiffel, qui ne fait aucune promesse ».

 

 

 

 

 

© Boquet – Catel - Casterman 

 

En 1947, elle achète le Château des Milandes, dont elle est locataire depuis plus de dix ans, afin d’y installer sa "tribu arc-en-ciel", les douze enfants qu'elle a adoptés au fil de ses voyages. Elle fait de cette propriété un complexe touristique appelé "village universel" ouvert à toutes les cultures du monde. Mais en 1964, suite à une gestion désastreuse, la demeure est mise aux enchères. Malgré l'intervention de Brigitte Bardot qui lance un appel aux Français lui valant un cours répit, le château est vendu pour une bouchée de pain en 1968.

 

 

 

 

 

Joséphine Baker à Bobino le 26 mars 1975, deux semaines avant son décès.

 © Pierre Guillaud - AFP

 

 

C'est une immense déception pour Joséphine Baker, la fin de son utopie universelle et le début d'une fin de carrière difficile, où pour payer ses dettes elle devra continuer à chanter et à se produire un peu partout dans le monde, même si Jean-Claude Brialy, et Grace de Monaco, veilleront sur son confort. Ces derniers lui offriront, en 1975, un dernier tour de piste à Bobino, quelques jours avant son décès.

 

 

 

 

 

© Boquet – Catel - Casterman 

 

 

Les quelques lignes évoquées ci-dessus ne retracent qu’une infime partie de la vie de Joséphine Baker. Catel Muller (dessinatrice) et José-Louis Bocquet (scénariste) nous racontent plus en détail la vie de cette grande dame. Ils nous remémorent les événements marquant le 20ème siècle, entre les lois Jim Crow, la déségrégation avec M.L. King mais aussi les progrès technologiques, l’essor de la fée électricité dans les foyers, l’arrivée du cinéma parlant, le développement des avancées technologiques sur les voitures....On y côtoie les personnalités croisées par Joséphine : Charles De Gaulle, Grace Kelly, Brigitte Bardot, Sidney Bechet, Jean Gabin, Jean-Claude Brialy, … Plus de 500 pages ...  (accompagnées d’une mini biographie sur chacune des personnalités rencontrées) qui se lisent d'une traite ! Un must à déposer absolument au pied du sapin.

 

 

 

 

 

 

 

Alain Haubruge

 

Titre : Joséphine Baker

 

Collection : Écritures

 

Genre : Biographie – Roman graphique

 

Éditeur : Casterman

 

Scénariste : José-Louis Boquet

 

Dessinateur : Catel Muller

 

Nombre de pages : 568

 

Prix : 30,00 €

 

ISBN : 9782203232297

 

 

 

 



Publié le 30/11/2021.


Source : Bd-best


Le jour le plus noir de l’histoire judiciaire de la Corée.  Un matin de ce printemps-là

 

« - A ce soir, ma petite.

- A ce soir !

- Allez, dis au revoir à Papa.

- Je jouerai avec toi ce soir.

- Au revoir !

- Pa… Papa…

- Tu le verras ce soir, quand il rentrera. »

 

 

 

 

 

 

 

Ce matin de 1974, en partant au travail, Woo Hong-Seon ne se doutait pas qu’il ne rentrerait jamais chez lui. Comme sept autres coréens du Sud, il sera exécuté le 9 avril 1975 au terme de plusieurs mois d’emprisonnement et de tortures et après un procès mascarade. Les huit hommes étaient accusés d’espionnage au profit de la Corée du Nord. Ils ne se connaissaient pas. Tous étaient innocents. Le coup était monté par les services secrets afin de détourner l’opinion publique de la crise que traversait le régime politique de Park Chung-hee.

 

 

 

 

© Park Kun-Woong - Rue de l’échiquier

 

 

L’histoire des huit victimes impliquées dans l’incident du PRP, le parti révolutionnaire populaire, est racontée dans « Un matin de ce printemps là ». Dix chapitres. L’introduction est poignante. Un uppercut. C’est l’exécution. Le Capitaine Park, officier chargé des services religieux dans la prison est appelé pour accompagner les derniers instants des condamnés. Il ne pourra leur adresser le moindre mot. Il priera en silence. La prime de 300 000 wons qu’il recevra pour service particulier lui donnera un sentiment de culpabilité.

 

Le cœur du manhwa est consacré au parcours de chacune des huit victimes. L’auteur, Park Kun-Woong a recueilli les témoignages des témoins de l’époque et essentiellement les familles des victimes. Ils étaient professeur, journaliste, étudiant, petit chef d’entreprise,…  Pourquoi la sanction est-elle tombée sur ces hommes irréprochables ? Le gouvernement de Park Chung-Hee n’a pas d’autre but que de montrer son autorité au peuple.

 

 

 

 

© Park Kun-Woong - Rue de l’échiquier

 

 

L’auteur coréen Park Kun-Woong écrit une œuvre majeure de sa carrière. Alors qu’en Occident, on ne connaît qu’Hitler, Mussolini, Staline et quelques autres, le chef d’Etat de Corée du Sud des années 70 ne vaut pas mieux que ces Vlad Tepes. Entouré d’un gouvernement complice, Chung-hee s’est imposé comme un dictateur impitoyable.

C’est vraiment sur la vie intime de chacune des victimes et de leurs familles que se concentre le livre. Le lecteur vit et vibre aux travers des femmes et des enfants qui se battent et espèrent le retour de leurs maris et de leurs pères. Kun-Woong reste dans une sobriété graphique poignante. Les personnages n’ont pas de visage, sauf le Président Chung-hee, comme si l’auteur disait : ces victimes, c’est eux, c’est vous, c’est moi, c’est n’importe qui, mais lui, le coupable, c’est lui, regardez-le, rappelez-vous en pour que l’Histoire ne se répète pas.

Chaque fin de chapitre est d’une poésie indescriptible. Il ne faut pas avoir de cœur pour ne pas avoir de larmes. Il y a des livres qui racontent, il y a des livres qui expliquent, il y a aussi des livres qui font tout ça en étant en même temps des œuvres d’art.

On passera sur le titre, sublime lui aussi. La maquette, magnifique. Un matin de ce printemps-là va sans nul doute faire parler de lui fin janvier lors d’un certain festival.

 

 

 

 

© Park Kun-Woong - Rue de l’échiquier

 

 

Le 9 avril 1975, à l’aube, dix-huit heures après avoir été condamnés à mort, huit hommes innocents sont exécutés dans la prison centrale de Séoul. L’art est un rempart à la dictature. A l’instar de Maus, Un matin de ce printemps-là est de ces œuvres mémorielles indispensables à la marche du monde.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Un matin de ce printemps-là 

 

Genre : Témoignage historique

 

Scénario & Dessins : Park Kun-Woong

 

Éditeur : Rue de l’échiquier

 

Nombre de pages : 390 

 

Prix : 29,90 €

 

ISBN : 9782374252957

 

 

 



Publié le 12/11/2021.


Source : Bd-best


Un retour inattendu et inespéré.  Goldorak

 

« - Le signal a été coupé, Général !

-   Nous… nous ne recevons plus rien de l’expédition lunaire. Tout ce qu’on a maintenant, c’est ce vaisseau en approche.

-   On va rassembler tout ce qu’on a pour évaluation et interprétation…

-   Ne vous fatiguez pas, Lieutenant. Le message est très simple… Ils sont revenus. Mais cette fois, il n’y aura pas de géant d’acier pour nous protéger. »

 

 

 

 

 

 

 

 

                Un Golgoth vient d’arriver sur Terre. On croyait la guerre avec Vega bel et bien terminée depuis des années. Les forces du mal se sont réveillées. Cette fois-ci, il ne faudra pas compter sur Goldorak. Actarus est reparti sur Euphor depuis des années. Alors que le puissant Hydragon ravage le pays, Yros d’Arkhen, dernier général de la division Ruine propose un marché au gouvernement. Les survivants de Stykadès, son peuple, ayant besoin d’un espace vital, il laisse sept jours aux japonais pour quitter l’archipel. Le professeur Protion aurait-il les moyens de lutter contre l’invasion ? Alcor et Venusia sont prêts à reprendre le combat. Il ne manque qu’un Prince et son robot géant…

 

 

 

 

© 2021 Go Nagai / Dynamic Planning

© Dorison, Bajram, Cossu, Sentenac, Guillo - Kana

 

 

                En 1978, un robot créé par le japonais Go Nagai débarque sur les écrans français. Le succès part comme un feu de paille. Goldorak devient le sujet principal des discussions des cours de récréations, les fabricants de jouets se frottent les mains, les parents sont outrés par la violence (du pipi de chat à côté de ce que l’on peut voir aujourd’hui) et par la laideur du dessin animé. Les gamins, eux, ont trouvé leur nouveau héros. Jamais un dessin animé n’a eu et n’aura une telle aura.

 

 

 

 

© 2021 Go Nagai / Dynamic Planning

© Dorison, Bajram, Cossu, Sentenac, Guillo - Kana

 

 

                Il est des œuvres auxquelles il ne faut pas toucher comme il est des rêves qu’il vaut mieux ne pas réaliser sous peine d’être déçus ou désabusés après les avoir réalisés. Xavier Dorison et son équipe ont osé toucher au mythe, de quoi risquer être maudits pour plusieurs générations. Il n’y a pas de mots pour qualifier le résultat. Goldorak, l’album de bande dessiné, signé Dorison, Bajram, Cossu, Sentenac et Guillo est … Ex-cep-tion-nel. C’est une merveille. C’est un enchantement. L’équipe a été frappée par la grâce. Mais comment les auteurs ont-ils pu réussir un tel tour de magie ?

 

 

 

 

© 2021 Go Nagai / Dynamic Planning

© Dorison, Bajram, Cossu, Sentenac, Guillo - Kana

 

 

                Début 2016, Xavier Dorison envoie une note d’intention à Go Nagai. Le créateur accepte. A la manière de ce qui se fait au cinéma, Dorison s’entoure d’une équipe. Denis Bajram l’accompagne à la création de l’histoire. On le retrouve au dessin accompagné de Brice Cossu, dessinateur de Frnck, et d’Alexis Sentenac. Yoann Guillo est à la couleur. L’idée de génie de Dorison est de ne pas faire une adaptation mais une suite se déroulant plusieurs années après la fin du dessin animé. Au dessin, le trio fait des merveilles. Inutile de rentrer dans les détails. Pas besoin d’en dire plus. Enjoy. Il y a juste une question à laquelle on ne saurait répondre : la magie opère-t-elle de la même façon chez les lecteurs qui ne connaissent pas le dessin animé ?

 

 

 

 

© 2021 Go Nagai / Dynamic Planning

© Dorison, Bajram, Cossu, Sentenac, Guillo - Kana

 

 

 

                Complément indispensable, la revue Animeland sort un hors-série consacré à Goldorak et aux robots géants, de Mazinger à Evangelion.

 

 

 

 

© 2021 Go Nagai / Dynamic Planning

 

 

                Il traverse tout l’univers, bien plus vite que la lumière. Qui est-il ? D’où vient-il ? Formidable robot des temps nouveaux.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Goldorak 

 

Genre : Science-fiction 

 

Scénario : Xavier Dorison & Denis Bajram 

 

Dessins : Denis Bajram, Brice Cossu & Alexis Sentenac 

 

Couleurs : Yoann Guillo 

 

Éditeur : Kana

 

Nombre de pages : 168

 

Prix :  24,90 €

 

ISBN : 9782505078463

 



Publié le 28/10/2021.


Source : Bd-best


Rendez-vous en terre inconnue.  Tananarive

 

« - Monsieur le Maire

-   Maître…

-   Dites… Ça en est où la succession ? C’est pas qu’il y ait urgence mais… C’est un beau terrain, quoi.

-   Faudrait demander à mon successeur…

-   Oui ben, justement, Maître Stora dit qu’il a rien. On pensait que vous vous étiez gardé ça sous le coude, vu que vous aviez des rapports privilégiés avec… le défunt. »

 

 

 

 

 

 

 

Amédée est un notaire retraité. Il vient de perdre son ami et voisin Joseph, un aventurier dans l’âme qui passait ses soirées à lui raconter sa vie trépidante. Joseph est mort à présent. Il paraît qu’il aurait eu un enfant. Avec qui ? Aujourd’hui adulte, où se trouverait-il ? C’est la mission que va se donner Amédée, moins pour que la maison lui soit attribué, mais plus pour lui léguer la collection des albums de Pinpin de son père.

 

 

 

 

© Vallée, Eacersall, Delf - Glénat

 

 

En enquêtant sur le passé de son ami, Amédée s’inscrit dans une quête initiatique où il va se chercher lui-même. Le fantôme de Joseph l’accompagne comme un ange gardien. Amédée a voyagé au travers des récits de Joseph. Ce dernier a fait ce que lui n’aurait jamais osé accomplir. Une vie pépère, marié, sans enfant,… Amédée a besoin de donner un sens à sa vie et c’est pour ça qu’il va se lancer dans ce « Perdu de vue ». Tananarive est la capitale de Madagascar. Le voyage d’Amédé l’amènera-t-il jusque-là ?

 

Dès qu’il est question de vieux dans une BD, on pense inévitablement aux Vieux Fourneaux. Il y a maintenant tellement d’albums mettant en scène le troisième âge qu’il est temps d’arrêter de faire des comparaisons. Si on devait parler de Lanfeust dès qu’il est question d’Heroïc Fantasy, on ne serait pas couchés. Bref, offrons à chaque album de vieux son autonomie. Et s’il en est un qui le mérite, c’est bien Tananarive.

 

 

 

 

© Vallée, Eacersall, Delf - Glénat

 

 

En deux albums aussi différents l’un que l’autre, Mark Eacersall, scénariste de télévision, fait une entrée fracassante dans le monde de la BD. Après Gost 111, polar pur et dur dessiné par Marion Mousse paru en 2020, il joue la carte de l’émotion et de l’humour avec Tananarive. Le scénariste prouve que les plus beaux voyages se font dans les livres. Les titres des ouvrages qui composent la bibliothèque de Joseph parlent d’eux-mêmes : Monfreid, Kessel, Conrad, London, et une série de BD dont les titres sont inspirés d’albums mythiques. Hommage à Spirou, à Blake et Mortimer, et surtout à Tintin, Tananarive est l’histoire d’un homme qui a parcouru le monde dans sa tête sans bouger de chez lui. On croit que Joseph est le pivot de l’aventure. C’est faux. C’est bel est bien en Amédée que réside tout l’intérêt de l’intrigue.

 

Sylvain Vallée est l’un des meilleurs dessinateurs de sa génération. Après deux séries indispensables, Il était une fois en France et Katanga, il revient pour un one shot qui s’inscrit dans la short list des meilleurs albums de l’année.

 

 

 

 

© Vallée, Eacersall, Delf - Glénat

 

 

Rarement un album parvient à balayer un tel panel de sentiments et d’émotions. Digne des meilleures comédies dramatiques dans lesquelles on prend autant de plaisir à rire qu’à pleurer, Tananarive nous cueille au plus profond du cœur.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

One Shot : Tananarive

 

Genre : Emotion 

 

Scénario : Mark Eacersall 

 

Dessins : Sylvain Vallée

 

Couleurs : Delf

 

Éditeur : Glénat

 

Collection : 1001 feuilles 

 

Nombre de pages : 88

 

Prix : 19,50 €

  

ISBN : 9782344038390

 

 

 



Publié le 27/10/2021.


Source : Bd-best


L’espoir d’un retour.  Sélénie

 

« - Toujours le nez dans les étoiles, Méliès !!

-   Je me fiche bien des étoiles !

-   Ah, encore la Terre ! A quoi bon t’user les yeux, nous ne sommes pas du bon côté !!

-   Bon côté ou pas, si on nous envoie un vaisseau, il faudra bien qu’il se montre !

-   Allons, mon garçon, sois patient ! Je désire autant que toi retourner là-bas, mais il nous faudra attendre encore un peu, l’endroit reste dangereux. »

 

 

 

 

 

 

 

Un dôme lunaire abrite une colonie d’humain ayant quitté la Terre. Cacochyme, machine très bien conçue à l’apparence humaine et au visage en forme de lune raconte à Méliès, petit garçon passionné d’astronomie, comment la planète bleue est devenue le théâtre d’une guerre causée par un certain Antacyclès, fugitif évadé d’une planète prison dans une très lointaine galaxie. Le maudit a érigé une armée puissante grâce à sa force hypnotique et ses compétences technologiques. Les humains ne durent leur salut qu’à l’intervention de Doria et Magis, policiers intergalactiques. Ils armèrent les résistants. Méliès et sa grande sœur Sélénie sont les enfants de Doria et d’un humain. Alors que la guerre continue à ravager la Terre, ils ont été exilés sur la Lune, en compagnie d’autres expatriés, sous la surveillance de Cacochyme. En attendant que la Terre se pacifie, la vie menait son cours sur la Lune… jusqu’au jour où une capsule spatiale alunit.

 

 

 

 

© Lebeault, Lofé - Delcourt

 

 

Quelle bonne surprise que ce conte de Fabrice Lebeault. Loin d’une énième histoire de science-fiction, l’auteur propose un conte spatial avec de multiples références. Certaines sont évidentes, comme Le Baron de Münchausen que Jean Image a mis en scène sur la lune dans Le secret des sélénites en 1982, comme encore Moëbius avec une scène d’introduction que le maître n’aurait pas reniée, comme aussi Hergé dont on aperçoit les Dupondt en combinaisons orange dans un tableau et surtout à cause de la virée en engin sur le sol lunaire. Un « cousin » de Tintin est d’ailleurs installé avec son chien blanc au comptoir d’un bar tout droit sorti du tableau Nighthawks d’Edward Hopper. Le professeur Ortaire, à quelques lettres près, sort de l’univers Jacobs. Ajoutons à tout cela la littérature de Jules Verne et le cinéma de Georges Méliès, ainsi que celui de Fred Wilcox avec sa Planète interdite et son robot, et la recette est complète.

 

 

 

 

© Lebeault, Lofé - Delcourt

 

 

Les amateurs du graphisme classe de Fabrice Lebeault ne seront pas déçus. Bien que plus assoupli que dans Horologiom, il garde son essence. Lebeault ajoute quelques nouvelles saveurs. L’histoire racontée par Cacochyme est traitée sous forme d’ombres chinoises. Le pneumaphore, voiture lunaire utilisée par Sélénie, Méliès et leur ami Verne, est conçus comme un personnage animé.

Les couleurs spatiales de Greg Lofé participent à la magie du dépaysement lunaire.

 

 

 

 

© Lebeault, Lofé - Delcourt

 

 

Avec une fin imprévisible, détricotant tout ce qu’il a construit, Fabrice Lebeault démontre qu’après presque trente ans d’une carrière classique on peut encore se dépasser, surprendre et envoûter le lecteur. Sélénie n’a qu’un seul défaut : être un one shot alors que l’univers ne demande qu’à être développé.

 

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Sélénie 

 

Genre : Conte lunaire 

 

Scénario & Dessins : Fabrice Lebeault

 

Couleurs : Greg Lofé

 

Collection : Néopolis 

  

Éditeur : Delcourt

 

Nombre de pages : 72

 

Prix :  15,95 €

 

ISBN : 9782413015215

 



Publié le 10/07/2021.


Source : Bd-best


Le goût de vivre             Madeleine, Cahiers 3

 

 

Avoir une nouvelle bande dessinée entre ses mains pour la lire est souvent un plaisir … non toujours si les auteurs, le sujet, la série, … font partie de nos goûts. Nous la lisons, tournons ses pages, emportés par le dessin, le rythme de l’action, les dialogues ou que sais-je encore.Et parfois, nous nous mettons à penser à tout le travail qu’il a fallu pour la créer, à toutes ces étapes qui auraient pu faire capoter le projet. Pour n’en citer que quelques-unes : de l’écriture du scénario, après son choix, au storyboard, au crayonné puis à l’encrage de chaque planche avant de passer à sa mise en lumière, … sans parler des probables mais inévitables et innombrables échanges entre chaque acteur de cette création.

 

 

 

 

 


Tout ceci pour dire le plaisir de parcourir ce nouveau « Cahiers Madeleine ». Le 3e du nom … nous offre la suite du parcours de Madeleine Riffaud. Nous la retrouvons à son arrivée à Paris, son entrée dans la Résistance, ses premières actions et surtout l’évolution de son regard sur l’Occupation. Dupuis publie ainsi dans sa collection « Aire Libre » le remarquable travail des auteurs en cours de réalisation. Entre les pages déjà mises en bleu et celles uniquement encrées, le lecteur peut suivre le 3e chapitre de ce biopic.

 

 

 

 

 

 

© Bertail -Morvan- Riffaud - Dupuis

 

 

 

Dominique Bertail réussit à superbement mettre en images les propos de la véritable Madeleine Riffaud, recueillis par Jean David Morvan. C’est d’ailleurs ce dernier qui l’a entraîné dans ce projet, après lui avoir fait rencontrer Madeleine elle-même. Son trait délicat et sensible donne au sujet à la fois sobriété et force dans les attitudes des personnages et atmosphères des scènes. Et si cela ne suffisait pas, la jaquette du Cahier complète la partie « travail de mémoire » que cette bande dessinée sera immanquablement. Une chronologie de la Résistance entre septembre 1939 et janvier 1943, 2 poèmes de Madeleine extraits de son recueil « Le poing fermé ».

 

 

 

 

© Riffaud Madeleine

 

Edité seulement à 1.300 exemplaires (les deux premiers cahiers ont été publiés à 2500 exemplaires chacun), ce nouveau Cahier sera une pièce maîtresse pour quiconque désirera posséder dans sa bibliothèque l’ensemble du travail publié réalisé pour ce biopic « Madeleine, Résistante » (date de parution prévue le 20 août 2021 … donc demain quasi). Mais nous y reviendrons certainement alors, tout comme nous vous parlerons plus longuement de cette femme exceptionnelle, résistante, poétesse, journaliste et correspondante de guerre, militante anticolonialiste, amie aussi bien d’artistes comme Paul Éluard ou Picasso que d’hommes politiques.

 

 

 

 

 

 

© Bertail -Morvan- Riffaud - Dupuis

 

 

 

 

 

 

 

 

Thierry Ligot

 

 

Série : Madeleine, cahiers

 

Tome : 3

 

Collection : Aire Libre

 

Genre : Biographie

 

Scénario : Jean David Morvan – Madeleine Riffaud

 

Dessins & Couleurs : Dominique Bertail 

 

Éditeur : Dupuis

 

Nombre de pages : 32 + 2e & 3e couverture + 4 pages intérieures de la jaquette

 

Prix : 15,95 €

 

ISBN : 9791034750283

 



Publié le 05/07/2021.


Source : Bd-best


PRIX EUROPÉEN GABRIEL 2021 de la Bande Dessinée Chrétienne

Le prix Gabriel 2021 de la Bande Dessinée Chrétienne a été attribué à l'ouvrage Monseigneur Vladimir GHIKA, Vagabond Apostolique dessiné par Gaëtan Evrard avec Louis-Bernard Koch au scénario et Bénédicte Quinet aux couleurs

 L'ouvrage est paru aux éditions du Triomphe dans la collection « Le Vent de l’Histoire »

Le prix a été attribué par un jury composé de spécialistes et amateurs de Bande Dessinée réuni le 11 mai sous la présidence de Damien Van Goethem.

Vladimir Ghika est une personnalité remarquable de ce XXème siècle. A l’origine prince roumain orthodoxe, il a été ordonné prêtre catholique du diocèse de Paris et s’investit avec humilité dans le service aux déshérités (pauvres, malades, exilés, persécutés...).  Nommé diplomate du Vatican, on le trouve partout et surtout dans les contextes de tensions (guerre des Balkans en 1913 ; première et deuxième guerre mondiale...) et dans les Congrès eucharistiques des années ’30. En 1948, refusant de quitter la Roumanie livrée aux communistes, il est arrêté, condamné et torturé. Jamais il ne renonça à sa foi, il meurt d’épuisement en prison en 1954.

La BD nous aide à découvrir cette figure majeure de l’Eglise d’aujourd’hui. Il s’agit d’une grande réussite, les personnages et lieux sont magnifiquement représentés, le dessin est clair et précis, et l’histoire est très bien documentée.

La vie de Monseigneur Ghika fut tellement riche, suivie de tant de guérisons et conversions que parcourir celle-ci en un album de 38 pages a obligé les auteurs à condenser certains épisodes en une ou deux cases, mais quel exemple pour nous

Le même jour, le jury a attribué le prix valeurs humaines à LA FORCE DES FEMMES de Joël Alessandra paru aux Éditions Des ronds dans l’O

Le prix jeunesse BD chétienne du CRIABD a quand à lui été attribué à "Les Grands Témoins en BD (tome 4), 14 Femmes d’exception"

Il s'agit d'un album collectif paru aux éditions Bayard Jeunesse



Publié le 17/05/2021.


Source : Bd-best


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