Information générale concernant le monde de la BD
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Une licorne dans l’estomac.   Trésor 2 - L’énigme des trois soleils

 

"-Les amis, je voulais vous dire… cette carte, je l’ai pas vraiment trouvée…

-Tu l’as achetée ?

-Non…

-Tu l’as volée ?

-Non plus…

-Tu l’as piratée ?

-Je l’ai fabriquée.

-Whaaaaaat ? T’as dessiné une île et l’île est apparue ??

-La Grande a dit que quand on y croit très fort..."

 

 

 

 


Le voyage de Trésor, dit Trez’, et ses amis à bord du vieux bateau à voile Brigantine, ne s’est pas tout à fait terminé comme prévu. Ils ont débarqué sur une île n’existant sur aucune carte, sauf sur celle que Trésor a dessinée. Parce que cette carte, il ne l’a pas achetée, il ne l’a pas volée, il ne l’a pas piratée, il l’a fabriquée. Alors que la Grande la leur a dérobée, les enfants se dirigent vers l’intérieur de l’île pour échapper au terrible pirate William Vague Rouge qui ne serait autre que… le père de Trésor. Il n’y a pas que lui qui soit à leurs trousses. Il y a aussi l’antiquaire et son automate. Après avoir traversé une jungle luxuriante et échappé à des plantes carnivores, le club des cinq va se retrouver au milieu d’épaves dans l’estomac d’une mystérieuse créature.

© De la Provôté, Saurel - Dupuis

Les histoires de bandes de gamins font florès, que ce soit en littérature, en bande dessinée, au cinéma ou à la télévision. En littérature, Enid Blyton leur a donné évidemment ses lettres de noblesse avec le Club des 5 et le Clan des 7, tout comme Sempé et Goscinny avec le Petit Nicolas et ses copains. En télévision, les plus anciens groupes de mômes sont les P’tites canailles et ceux d’Autobus à impériale. Mômes, on rêvait d’en faire partie. En bande dessinée, si contemporainement, les enfants de Seuls sont peut-être les plus célèbres, il ne faut pas oublier qu’avant eux il y a le Club des Peur-de-Rien, la bande de Totoche,… Plus récemment, on a les enfants de Créatures. On pourrait trouver des tonnes d’exemples. Trésor et ses amis, avec un dynamisme manga, entrent avec vigueur dans cette grande famille.

© De la Provôté, Saurel - Dupuis

Jean-Baptiste Saurel et Pauline de la Provôté poursuivent cette aventure à cent à l’heure qui reprend à l’instant même où s’était arrêté le tome 1. Le seul reproche que l’on pourrait faire aux auteurs serait justement que l’histoire est difficile à suivre pour qui n’aurait pas lu la première partie. Une petite remise en place des personnages en début d’histoire aurait été bienvenue. Les auteurs multiplient les références. La plante carnivore n’est pas sans rappeler celle qui cause bien du mal au Grand Schtroumpf dans Les Schtroumpfs et le Cracoucass. La bestiole qui avale les enfants, même si l’on ne voit que ses amygdales, son œsophage et son estomac, est un clin d’œil à Monstro, la baleine qui ingurgite Pinocchio et Gepetto. Gerbouille dans les cheveux de Noé a une touche de Rémy sur la tête de Linguini dans Ratatouille. Et l’énigme des 3 soleils, elle est un clin d’œil plus qu’appuyé à celle de la Licorne, ce navire qui a un secret : « Trois frères unys. Trois licornes de conserve vogant au soleil de midi parleron. Car c'est de la lumière que viendra la lumière. Et resplendira la † de l'Aigle ».

© De la Provôté, Saurel - Dupuis

Avec une petite ambiance japonisante dans la rapidité de narration, Saurel et de la Provôté vont peut-être réussir à amener les jeunes lecteurs de manga vers le franco-belge. Trésor se sortira-t-il de cette île aussi hostile à cause de sa faune et de sa flore qu’à cause des malfrats qui y débarquent ? L’énigme des trois soleils ne va pas être facile à résoudre.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Trésor

Tome : 2 - L’énigme des 3 soleils

Genre : Aventure

Scénario : Jean-Baptiste Saurel

Dessins & Couleurs : Pauline de la Provôté

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9791034770151

Nombre de pages : 72

Prix : 12,95 €

 



Publié le 27/02/2024.


Source : Boulevard BD


Spirou 4480 – 21 Février 2024

 

 

Frnck Emoi et gravité 

 

 

 

 

 

 

 

            Après deux ans d'absence, voici le retour de Frnck. On l'avait laissé en "exode", on le retrouve en pleine "apocalypse". En plus de préhisto, de sauts temporels, de dinosaures, de météorite et d'éruption, il va aussi être question d'amour. Beaucoup d'émotion dans ce numéro de Spirou avec des scènes poignantes à découvrir tant dans Sangdragon que dans Tokyo Mystery Café.

 

            Pendant ce temps, les abonnés ne feront rien, parce qu'il n'y a pas de supplément cette semaine. Hors numéros doubles, c'est la première fois depuis des lustres qu'il n'y a pas de cadeau. Snif !

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 

© Erre, Fabcaro, Greff - Dupuis

 

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Créatures : Rendez-vous avec le Bogeyman

Djief / Betbeder

Frnck : Apocalypse

Cossu / Bocquet / Guillo

Sangdragon

Bédu / Cerise

Spirou & Fantasio : La mémoire du futur

Schwartz / Guerrive / Abitan / Doucet

Tokyo Mystery Café : La disparue d’Akiba

Atelier Sentô

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

Antre case (L') (La pause-cartoon)

Waltch / Derache

Boule et Bill

Bastide / Cazenove

Capitaine Anchois

Floris

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Elliot au collège

Grosjean / Riccobono

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Game over

Midam / Adam / Patelin / BenBK

Gaston

Delaf / Benbk

Kid Paddle

Midam / Dairin / Patelin / Angèle

Méthode Raowl (La)

Tebo

Nelson

Bertschy

Petit Spirou (Le)

Janry / Cerise

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

Titan Inc.

Boisteau / Martin

Willy Woob

Moog / Bernstein

 

 

Rubriques :

 

3 infos 2 vraies 1 fausse

Bercovici / Bernstein / Le Gall

Coin des lecteurs (Le) : Les BD de ma vie

Salma

En direct du futur : Yoko dans les Highlands

Leloup

Interview

Cossu / Bocquet

Jeux : L cvrn

Priou / Maëlys

Spirou et moi

Jilème

 

 

En kiosques et librairies le 21 février 2024

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 



Publié le 27/02/2024.


Source : Boulevard BD


Les Profs refont l'Histoire, t 3 ... Historiquement désopilant puissance 3

Samedi 24 février ... en Belgique francophone, 1er jour des vacances de Carnaval ... en fonction d'un nouveau calendrier totalement aberrant et illogique, pédagogiquement aussi mal réfléchi qu'inadéquat tant pour les élèves que pour les enseignants !

 

D'ailleurs en parlant de profs, voici de quoi leur redonner le sourire ... et à nos chers têtes blondes (et autres pour ne pas faire de discrimination) de revoir un peu leur culture générale.

Ce nouvel opus "Les Profs refont l'Histoire" de Pica et Sti va nous dévoiler certainement quelques vérités "vraies" sur notre Histoire. La grande, comme la petite ! Accrochez-vous, c'est du solide ... et de l'hilarant dur !

 

 

Grâce à ces "boulardises", à n'en pas douter, le résultat futur, plus que probable, de nos étudiants avec ce fameux "Pacte d'Inexcellence" en Wallonie-Bruxelles !

Mais passons, et revenons-en aux profs du plus célèbre lycée français, le Fanfaron ! Ces derniers sont clairement au sommet de leur "art" d'incompétence.

 

De la Gaule de César à la France de Molière, en faisant un crochet chez les Vikings avant un détour chez les Incas, l'Education Nationale française n'a plus rien à craindre quant aux résultats au bac de ses étudiants !

 

 

 

© Sti - Pica - Bamboo 2024

 

Désopilant, jouant allégrement sur nos acquis "culturels", 7 chapitres qui aideront à coup sûr Boulard à avoir son bac !

 

Personnellement, mon préféré "Amineige et les 7 profs", à moins que cela soit "Le chercheur d'or". J'hésite, j'hésite !

 

Troisième tome seulement de cette série, le second datait de 2022 et le premier de 2008 ! Le rythme s'accélère et ce pour le plus grand bien de nos zygomatiques ! Côté scénario, Sti continue de jouer avec les périodes historiques en les réinterprétant grâce au bon vouloir de ce cher Boulard ! Des détournements remplis de clins d'œil que même les plus jeunes lecteurs pourront apprécier et reconnaître.

 

Pour ce qui est le côté dessin, plus de surprise ! Pica reste lui-même ! Pourquoi changer un style qui plaît et s'accommode parfaitement aux histoires, plus farfelues les unes que les autres de Sti ?

 

 

© Sti - Pica - Bamboo 2024

 

Bref, un duo qui une fois encore fait mouche et frappe là où c'est utile !

 

 

 

© Sti - Pica - Bamboo 2024

 

 

Pour finir sur une note "intelligente", savez-vous d'où vient le nom "Amérique" ? Non, Leif Erikson vous l'expliquera page ... à vous de trouver !

 

 

Thierry Ligot

 

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Série : Les Profs refont l'Histoire

Tome : 3

Scénario : Sti

Dessin : Pica

Couleurs : Jacqueline Guénard

Editeur : Bamboo Edition

Parution : 28/02/2024

Pages : 48

Format : 21,6 x 29,2 x 1 cm 

ISBN : 979-1-0411-0330-0

Prix : 11,9 €



Publié le 26/02/2024.


Source : Bd-best


La littérature offre parfois de véritables chefs-d'œuvre qui traversent les siècles sans prendre une ride. Marqués parfois d'opprobre à certains moments mais marquant néanmoins générations après générations, ils ne se limitent pas à un genre en particulier. Aventures, fantastique, dramatique, historique, ... voire fantasy ou science-fiction, aucune catégorie n'est exclue. Seul compte le talent de leur auteur, leur inspiration, leur sens de la narration, leur style, ... ou le sujet abordé !

Leurs adaptations sont dès lors nombreuses et variées ... dans d'autres versions littéraires évidemment, mais également en pièces de théâtre, films, musiques aussi ... ou tout naturellement en BD !

 

 

 

 

 

C'est le cas pour cet album paru déjà en 2013 ! Ce n'est évidemment pas la première fois que ce roman se voit transposer, mais ici quelle adaptation !!! CE roman, disons plutôt "ces" deux romans !

 

Raulo Caceres s'attaque à probablement les 2 plus grands romans érotiques de la littérature française : "La nouvelle Justine, ou les Malheurs de la vertu" et "L'Histoire de Juliette, sa sœur, ou les Prospérités du vice" de Donation Alphonse, Marquis de Sade !

Deux monuments littéraires du libertinage du XVIIIe siècle !

Mais à nouveau ... "libertinage" ou "déviance sexuelle" ou carrément "perversion sadique" ?

Longtemps ostracisé par les milieux culturels, le "divin marquis" semble revenir peu à peu en grâce aux yeux de nombreux intellectuels. Et ce depuis 1 siècle et demi ! Mouvement de pendule des mœurs ? Reconnaissance d'une liberté d'expression ? Figure pré-féministe pour certains ? Son influence sur des écrivains tels Baudelaire d'un côté, Simone de Beauvoir de l'autre n'est plus un mystère. Un grand écart qui invite clairement à réflexion !

Les rouleaux originaux d'une des premières œuvres du marquis, "Les 120 Journées de Sodome, ou L'Ecole du Libertinage" n'a-t-elle pas été acquise en 2021 par la prestigieuse Bibliothèque nationale de France afin d'être intégrée à son catalogue ?

Mais revenons-en à cette intégrale ...

 

 

© Raulo Caceres - Tabou BD 2013

 

Il n'est pas utile de revenir réellement sur l'histoire, celle de 2 orphelines, Justine, la blonde, la sage, la vertueuse et sa sœur aînée, Juliette, la brune, plus orgueilleuse, plus réaliste face à son statut ... plus libertine quant aux moyens et principes moraux pour accéder à son désir de liberté et de reconnaissance, de pouvoir et de domination !

 

L'une destinée à la vertu et qui connaîtra la déchéance, les affres de la pauvreté et de la misère. L'autre vouée au vice, à la perversité et qui dans son monde corrompu trouvera non seulement sa place, mais y sera même adulée !

 

Deux sœurs que la mort de leurs parents va séparer ... chacune son chemin, son destin, sa route !

Et l'excellente idée de Raulo Caceres est de nous conter en parallèle ... ces deux destinées croisées. Une narration unique rassemblant les 2 romans du Marquis de Sade, racontés en prenant comme narratrice Juliette !

 

 

 

© Raulo Caceres - Tabou BD 2013

 

Poussant son art à l'extrême, aussi bien dans sa composition de planche qui explose en fonction des scènes, de leur ambiance, que dans le ton et le graphisme, Caceres fait de chaque page un régal de sensualité ici, de sadisme là, de compassion en général pour nos yeux.

 

Par son jeu de clair-obscur en noir et blanc, le soin particulier apporté aux visages et expressions, le lecteur peut aisément ressentir sentiments, passions et douleurs des protagonistes. Un sublime travail graphique au service d'une narration violente.

 

L'ensemble est non seulement cohérent, mais également intense dans un récit allant crescendo !

 

 

 

© Raulo Caceres - Tabou BD 2013

 

Si à l'origine, ces 2 écrits ont été publiées clandestinement en plusieurs versions, cette adaptation libre leur donne un regard nouveau, sulfureux.

Divisé en 28 chapitres, ils parurent séparément par 2 magazines différents. Mega-multimedia publia les 5 premiers dans Wet Fetish, puis de 6 à 16 dansWet Comix. Mais jugeant la réécriture de Caceres trop "éloignée" de la ligne éditoriale de ses revues, l'éditeur espagnol préféra stopper la publication des chapitres suivants.

Cette intégrale chez Tabou BD est donc une première ...

 

 

 

© Raulo Caceres - Tabou BD 2013

 

Et pour mieux connaître, ou simplement découvrir, ce "Divin Marquis", nous ne pouvons que vous conseiller la vision du documentaire de France 5, "Le Doc stupéfiant - Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Sade" (Magazine Culturel - France 2021).

Un portrait inédit de ce libertin hors catégorie !

 

"Le Doc stupéfiant - Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Sade" (Magazine Culturel - France 2021)

 

 

Adulé par les uns, vomi par les autres, il est évident que jamais le Marquis de Sade, sa vie, ses œuvres ne laisseront indifférent celles et ceux qui croisent ses écrits !

 

Une adaptation qui emportera sans conteste l'approbation de tous les amateurs du genre.

 

 

Thierry Ligot

 

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Titre : Justine et Juliette de Sade

Adaptation scénario : Raulo Caceres

D'après les romans : "La nouvelle Justine, ou les Malheurs de la vertu" et "L'Histoire de Juliette, sa sœur, ou les Prospérités du vice" de Donation Alphonse, Marquis de Sade

Dessin N & B : Raulo Caceres

Traduction française : Manon des Gryeux

Editeur : Tabou BD

Genre : érotisme

Public : adulte - averti

Parution : 1/2/2013

Page : 136

Format : 23,3 x 31,7 x 1,9 cm

ISBN : 978-2-35954-057-4

Prix : 25 €



Publié le 24/02/2024.


Source : Bd-best


Entre

Entre 2002 et 2022, comme tout dessinateur de talent, Raulo Caceres satisfait de nombreux admirateurs de son art en leur créant de petits chefs-d'œuvre personnalisés.

 

Esthétiquement surréaliste, utilisant son crayon comme un véritable ciseau de sculpteur, il sculpte les corps de ses héroïnes dans leur extase, leur jouissance la plus totale. Une pornographie assumée dans un univers décomplexé imprégnés de certains grands mythes et classiques repris parfois dans sa propre bibliographie !

 

Soucieux également de l'atmosphère de ses illustrations, ses décors sont de toute beauté tant leurs détails plongent le lecteur dans ses univers si exotiques.

 

 

 

 

Après son premier ArtBook "Eros & Thanatos", voici que Raulo Caceres rassemble dans ce second tome plus de 80 illustrations inédites.

 

Dans des univers heroic fantasy empreints d'érotisme extrême, de fantastique des plus gore, 7 chapitres de déesses, reines, prêtresses, guerrières sanguinaires mongoles, aztèques ou incas, pirates et autres Muses ... qui raviront les fans du genre et de l'artiste.

Des intitulés de chapitre d'ailleurs fort explicite, comme ce premier : "Or liquide" ! Allusion presque poétique à ces fontaines "dorées" d'urine féminine ... coulant sur leurs victimes tel l'or tant recherché par les Conquistadors espagnols !

Ou encore "Rigor Mortis" ou le si cosmique "Science Friction" !

 

 

© Raulo Caceres - Tabou 2024

 

Un trait, un encrage, un jeu d'ombres et de hachures exceptionnel font que chacune de ces commandes transpire d'un érotisme violent, explosif, d'une puissance luxuriante et souvent sanglante. Son audace ne semble connaître aucune limite dans ses scènes fantasy, gothiques, ...

Un minimum de texte, un maximum d'illustrations ... qui se suffisent largement à eux-mêmes pour rentrer pleinement dans l'imagination créatrice complexe d'un artiste extraordinaire !

Chaque illustration est, dans son décor, son ambiance, son atmosphère, une histoire complète à elle toute seule !

 

 

 

© Raulo Caceres - Tabou 2024

 

 

Cette réelle sublimation dans son travail fait de Raulo Caceres l'un des maîtres de la BD contemporaine ... érotique !

 

Petit bonus croustillant, le dernier chapitre, "Les Muses". Galerie photos de ses "Muses" et autres modèles présentant l'un ou l'autre de ses ouvrages : "Art Book 1" évidemment, "Elisabeth Bathory", "Aguas Calientes" ou l'onirique "Justine & Juliette de Sade" !

 

 

© Raulo Caceres - Tabou 2024

 

Un "must" indispensable dans votre bibliothèque, au rayon "heroic fantasy adulte" !

Vous l'aurez évidemment compris, cet ArtBook n'est pas à mettre entre toutes les mains.

Un public adulte, plus qu'averti, y trouvera à n'en pas douter son plaisir.

 

 

Thierry Ligot

 

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Série : Art Book

Titre : Passions & Frissons

Scénario - Dessins N&B : Raulo Caceres

Editeur : Tabou

Public : adulte - averti

Genre : heroïc fantasy

Parution : 1/2/2024

Page : 80

Format : 23,1 x 31,8 x 1,8 cm

ISBN : 978-2-3595-4204-2

Prix : 35 €



Publié le 19/02/2024.


Source : Bd-best


Les Griffes du Gévaudan - 1/2 - Un mythe, plus qu'une légende

Entre Jack l'Éventreur, le Yéti ou encore Nessie, voici un mystère mêlant thriller et créature mystérieuse. Plus qu'une simple légende ... un mythe toujours irrésolu !

 

30 juin 1764, la jeune Jeanne Boulet, 14 ans, bergère, est retrouvée morte par son père, atrocement mutilée. Un loup errant ?

Mais rapidement et malgré de nombreuses battues, le nombre de victimes de la Bête augmente ! Enfants, femmes, hommes, personne ne semble être à l'abri de celle que l'on surnommera bientôt la Malbête !

 

 

 

 

Et pourtant, ce ne sont pas les efforts qui manqueront pour la traquer et l'éradiquer. Paysans et habitants dans un premier temps. S'ensuivront les tentatives infructueuses de "grands". Comme ce 7 février 1765 où le capitaine Duhamel, à la tête de son régiment et des habitants, soit plus de 30.000 hommes, organisa la plus grande chasse jamais vue en France ... Pour rentrer finalement bredouille !

 

Ou encore du plus célèbre louvetier de France, Jean-Charles d'Enneval, qui accompagné de son fils, de piqueurs et de six chiens se vanta de pouvoir débusquer ce loup. Et qui finit par ravaler son orgueil face à son échec cuisant.

 

Cela va jusqu'à porter préjudice au Roi de France qui se retrouve moqué dans toute l'Europe pour être incapable de résoudre ce mystère du loup ... de la Malbête !

Mais sa réputation ne peut être entachée ! C'est le Roi, il est de droit divin !

Une prime de plus de 10.000 livres attire chasseurs, traqueurs et autres aventuriers ... Pourtant, la Malbête reste introuvable ... et continue à faire des victimes par dizaines !

La rumeur s'amplifie avec la diffusion de représentations terrifiantes de la bête !

 

 

© Runberg - Poupard - Glénat 2024

 

Agacé par la situation, Louis XV décide alors d'envoyer son Porte-Arquebuse personnel, François Antoine résoudre le problème !

Accompagné de son fils cadet, Robert-François, de 2 louvetiers, de 14 gardes-chasses et de 5 chiens, il arrive le 20 juin 1765 à Saint-Flour. On dénombre à ce moment 59 personnes atrocement tuées et une trentaine de blessées grièvement !

Acclamé par la foule, voyant en lui leur "sauveur", reçu en grande pompe par le Comte de Moncan. Parmi les autres notables venus l'accueillir, citons Etienne Lafont, Syndic du diocèse de Mende, le marquis Pierre-Charles de Morangiès et son fils, le Comte Jean-François-Charles de Morangiès ainsi que le louvetier d'Enneval, furieux de son échec et blessé dans son orgueil !

 

Très vite, lors de ses premières chasses, l'envoyé du Roi ressent la jalousie, la résistance, voire une certaine opposition de quelques-uns.

Ceci n'empêchant en rien les massacres de se poursuivre, au point de se poser d'inquiétantes questions quant à la nature exacte de la Malbête ! En effet, voilà subitement qu'elle commence à trancher certains membres de ses victimes. Têtes, bras ou autres qu'elle semble emporter avec elle ...

 

 

 

 

© Runberg - Poupard - Glénat 2024

 

J'ai découvert ce mystère étant jeune grâce à une lecture qui m'avait fort marqué à l'époque. Il s'agissait de "La Bête du Gévaudan" d'Abel Chevalley, chez "J'ai lu", collection "L'Aventure mystérieuse". Attiré par la couverture, je m'étais alors plongé avec avidité dans ce mystère ... sans réponse. Cette couverture rouge foncé avec le dessin sombre et inquiétant de la Bête, le titre ressortant en blanc ! Bref une couverture qui frappait l'imagination.

 

Comme pour la couverture de cet album ! Une Bête, mi-loup mi-iguane, aux contours flous, baignée par une brume matinale, proche d'un calvaire à moitié pourri, surplombant la vallée où se noie un village. Une composition remarquable synthétisant tous les ingrédients et l'atmosphère de ce premier tome.

Créature terrifiante, indéfinissable pour les habitants qui rapidement imaginent loup-garou, envoyé du Diable ou fléau commandité par Dieu pour tel ou tel péché, les interprétations sont nombreuses et aucune ne trouve de réponse "logique", rassurante ... D'ailleurs quel animal décapiterait, démembrerait voire déshabillerait carrément ses proies ?

La Malbête ne serait-elle pas un "peu" humaine ?

 

Que de pistes ... à éviter de creuser pour éviter la panique, la contagion et rapidement étouffer cette affaire ... pour le plus grand "bien" du Roi !

 

 

© Runberg - Poupard - Glénat 2024

 

Jean-Charles Poupard apporte au récit son style réaliste soucieux du détail tant dans les décors, paysages, costumes, ... Fidèle à son dessin comme dans les séries "Jack l'Éventreur" (tiens un autre mystère sanguinaire irrésolu !), "Orcs et Gobelins" ou encore "les Maîtres Inquisiteurs", il apporte un soin tout particulier aux visages, à leurs expressions. Émotions et sentiments s'impriment à chaque case, rendant la narration plus prenante, vivante ... mais plus sombre et dramatique également ! Un savant dosage graphique en parfaite symbiose avec ce scénario haletant.

 

Tout ce talent au service du scénario imaginé par Sylvain Runberg, très en verve en se basant sur des faits historiques réels. Une légende déjà maintes fois racontée mais qui sous sa plume, réussit encore scotcher ! Une insertion fiction - réalité dans laquelle on se laisse emporter dès les premières planches.

Le choix de la focalisation interne nous permet de rentrer à l'intérieur même de l'intrigue par le regard d'un témoin de premier ordre !

 

 

 

 

© Runberg - Poupard - Glénat 2024

 

Entre superstitions, croyances, espoirs et désespoirs d'une population qui ne sait plus que croire ou espérer. Entre chasseurs, traqueurs et nobles de la région, la "nécessité" de satisfaire le désir du Roi de voir ce mystère résolu et la vérité, la solution ne se trouverait-elle pas plutôt cachée dans les entrailles d'un château ?

C'est tout cela qui transpire au fur et à mesure des pages de ce premier tome ...

Bref, une narration rythmée, soutenant un suspense ne faisant d'augmenter par le regard du narrateur, témoin privilégié de cette chasse.

 

 

 

 

 

Un premier tome spectaculaire, haut en couleurs et surtout en hypothèses en devenir ... plus que prometteur pour la suite et fin.

 

A noter, ce dossier de quelques pages, richement illustré de dessins et croquis d'époque, qui clôture l'album ... Semant encore plus le doute, il jette sur cette fiction angoissante un regard plus "réfléchi", tout en jouant sur le trouble d'un mystère jamais résolu ... car n'oublions pas ! ceci n'est pas une légende !

 

Du grand art !!!!!

 

 

 

 

Thierry Ligot

 

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Série : Les Griffes du Gévaudan

Tome : 1/2

Scénario : Sylvain Runberg

Dessin et couleurs : Jean-Charles Poupard

Editeur : Glénat

Public : ado - adultes

Genre : histoire - thriller - suspense

Parution : 10 janvier 2024

Page : 64

Format : 24 x 32 x 1,2 cm

ISBN : 978-2-344-03231-2

Prix : 15,5 €



Publié le 15/02/2024.


Source : Bd-best


Slurps de rire.   Les p’tits diables 35 – Danger sœur baveuse !

 

"-Tu fais pas tes devoirs, microbe.

-Non, j'en ai trop et c'est trop dur.

-Bon, allez, viens, je vais t'aider avant que maman te gronde.

-Ah oui ? Et contre quoi ?

-Rien."

 

 

 

 

 


Quand Nina propose à son frère Tom de l'aider à faire ses devoirs pour qu'il ne se fasse pas gronder par sa mère, il y a quelque chose de louche. Tom n'est pas dupe. Il n'est pas près de se faire avoir. Il va les faire tout seul, ses devoirs, tiens ! Ha, si ! Tom est une nouvelle fois dupé. C'était une girly stratégie pour faire bosser le gamin. Nina a réussi son coup. Plus qu'à récupérer le salaire du forfait auprès de maman qui ne trouvait aucun moyen pour faire travailler son fils. Et pour que Tom prenne sa douche, Nina, ce génie, va développer un plan similaire, en faisant croire à son frère que l'eau avec laquelle on se lave est issue de cerveaux fondus et permet ainsi de récupérer son intelligence. A ce rythme-là, maman risque d'être rapidement ruinée.

 © Dutto, Bekaert – Soleil

Ils ont faim. Ils ont soif. Ils sont fatigués. Ils ont mal. Ils s'ennuient. Ils en ont marre. Ils ne laissent jamais leur père tranquille cinq minutes. Faut toujours qu'il râle celui-là ! C'est pas un bon exemple pour ses enfants. Faut dire qu'il y a de quoi craquer. Paradoxalement, quand la maison est trop calme, les parents ont le cafard. C'est qu'ils seraient capables d'asticoter leurs enfants pour remettre de l'ambiance dans la maison. Non ? C'est sûr que si un jour il y avait un traité de paix dans la fratrie, il faudrait au moins garder les guilis et les fléchettes.

 © Dutto, Bekaert – Soleil

Comme l'indique le titre, la bave est au cœur du sujet de ce trente-cinquième album. Dans un tuto santé, Nina explique les bienfaits des agrumes qui, en les mastiquant lentement, irritent les zones latérales de la langue, ce qui fait saliver abondamment, et grâce à quoi on peut faire les bisous les plus baveux du monde, au grand dam de Tom. Il va devoir sortir son arme fatale pour la contre-attaque : la chaussette la plus puante du monde. Gare à l'auto-atomisation. Grâce à une page shopping, le lecteur pourra acheter de la bave de sœur. 100 % bio, 100 % naturel, 100 % efficace, 1 litre acheté, c'est 1 mois de tranquillité et 1 litre supplémentaire est offert. Ça hydrate la peau et chasse les frères. Génial ! A part ça, on apprendra entre autres d'où viennent les pizzas, comment seront Tom et Nina vieux et que dans le futur il n'y aura peut-être plus de frères.

 © Dutto, Bekaert – Soleil

Si les vrais diables sont comme ceux-ci, ça donnerait presque envie d'aller faire un petit tour en enfer. Olivier Dutto et son complice Benoît Bekaert le font pour nous et c'est tant mieux. Toujours aussi drôle.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les p’tits diables

Tome : 35 – Danger sœur baveuse !

Genre : Humour fraternel

Scénario & Dessins : Olivier Dutto

Couleurs : Benoît Bekaert

Éditeur : Soleil

ISBN : 9782302095311

Nombre de pages : 48

Prix : 10,95 €


 



Publié le 14/02/2024.


Source : Boulevard BD


Nous sommes ce dont on hérite.   Visages - Ceux que nous sommes 4 – Soleil Cou Coupé

 

"-Sheila, ça te tente une promenade ? Tu n'es pas trop fatiguée ?

-Volontiers, Papa ! Je ne me lasse pas du paysage ! Quand j'étais sur le front, je ne réalisais pas à quel point mon homeland me manquait… Maman va chaque jour un peu mieux.

-Notre Maureen est si heureuse que tu attendes un enfant. Elle s'accroche à ça. Puisque ce Georg va épouser ma fille, ce serait bien qu'il épouse notre cause.

-Ce sera son choix.

-Dire que c'est le fils de Louis !"

 

 

 

 

 


                1943, à Berlin, Georg apprend que sa mère Lieselotte est à Dachau. Enquêtant sur les camps de la mort, elle s'y est trouvée prisonnière. 1944, à Paris, Louis, directeur de cabaret, tente d'extirper son amour de ce mauvais pas. Quant à Sheila, l'amour de Georg, enceinte, elle vient de regagner l'Irlande en urgence. Sa mère est malade. Transférée à Mauthausen, Lieselotte retrouve l'ignoble docteur Mühle, auprès duquel elle a travaillé lors de la guerre de 14 et qui pratique des expériences chirurgicales sur de pauvres victimes déportées. Alors qu'en Irlande, la résistance de l'IRA contre les "brits" s'organise, sur le continent, les nazis voient arriver les premiers véhicules américains. Louis, Lieselotte, Georg et Sheila se retrouveront-ils tous ensemble ? Leurs destins se lieront-ils à nouveau ?

 

© Ponsard-Gutknecht, Beausang-O'Griafa, Morinière - Glénat

 

                Mais quelle claque ! Ce quatrième et ultime tome de Visages Ceux que nous sommes montre à ceux qui en doutaient encore que cette série porte un message qui ne peut qu'inviter à la réflexion. Elle montre que la vie est un fléau, fléau dans le sens tragédie à cause des guerres comme celles qui ont fait du XXème siècle une époque tout aussi barbare qu'un Moyen-Âge sauvage, et fléau dans le sens aiguille d'une balance, la balance de la vie sur laquelle chacun est en équilibre et doit faire des choix pour la faire pencher d'un côté ou de l'autre. La question philosophique soulevée par la série est la suivante : Dans quelle mesure peut-on soi-même choisir le côté duquel mettre le poids dans la balance de sa vie, et par ricochet dans celle du monde ? Et si l'on va plus loin : L'Histoire, avec majuscule, nous emprisonne-t-elle dans notre histoire personnelle ? Dans un final poignant à arracher des larmes à la fois d'émotion, de fatalité et d'espoir, les auteurs apportent une réponse. Visages est le genre d'histoires grâce auxquelles on n'est plus vraiment le même après l'avoir lue.

 

© Ponsard-Gutknecht, Beausang-O'Griafa, Morinière - Glénat

 

Ce dernier tome fait référence au dernier vers du poème Zone de Guillaume Appolinaire : Soleil cou coupé, expression qui sera popularisée par Aimé Césaire. «Soleil cou coupé» est une exclamation elliptique qui sonne le glas du monde nouveau, décapité et d'avance perdu. Alors, avance-t-on inéluctablement vers une fin dramatique ? Qui lira saura. La cité de l'immigration, au Palais de la Porte Dorée, était autrefois le Musée des arts africains et océaniens. C'était le Musée préféré de nombreux artistes peintres et écrivains comme Picasso ou Appolinaire. C'est la fin d'un monde, mais pas forcément dénuée d'espoir parce que ça peut être également un renouveau. Ecrits en 1913, les 155 vers de Zone résonnent comme une métaphore de la saga Visages, de son début – "À la fin tu es las de ce monde ancien Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin Tu en as assez de vivre dans l'antiquité grecque et romaine" – à sa conclusion – "Tu es seul Le matin va venir Les laitiers font tinter leurs bidons dans les rues La nuit s’éloigne ainsi qu’une belle Métive C’est Ferdine la fausse ou Léa l’attentive Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie Tu marches vers Auteuil Tu veux aller chez toi à pied Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et de Guinée Ils sont des Christ d’une autre forme et d’une autre croyance Ce sont les Christ inférieurs des obscures espérances Adieu Adieu Soleil cou coupé". Relue à la lumière du soleil qui éclaire le monde et d'Appolinaire qui en dégage l'essence, Visages Ceux que nous sommes prend tout son sens.

 

© Ponsard-Gutknecht, Beausang-O'Griafa, Morinière - Glénat

 

Inutile de revenir sur le talent des auteurs. La série aura permis de révéler les véritables "visages" du dessinateur Aurélien Morinière, définitivement entré dans la cour des grands dessinateurs réalistes, et du duo de scénaristes Nathalie Ponsard-Gutknecht et Miceal Beausang-O'Griafa qui ont ici démontré toute la puissance que la bande dessinée peut apporter à l'Histoire. Une série d'entretiens avec les auteurs est disponible sur la chaîne YouTube Boulevard BD. Histoire de guerres, histoire des arts, mais avant tout histoire de personnes, avec un type de narration inédit, osé et efficace, Visages – Ceux que nous sommes se clôt avec maestria. Sublime.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Visages - Ceux que nous sommes

Tome : 4 – Soleil cou coupé

Genre : Histoire

Scénario : Nathalie Ponsard-Gutknecht & Miceal Beausang-O'Griafa

Dessins & Couleurs : Aurélien Morinière 

Éditeur : Glénat

ISBN : 9782344032909

Nombre de pages : 64

Prix : 15,50 €

 



Publié le 14/02/2024.


Source : Boulevard BD


Les contes existent encore.   Uluru Une odyssée australe

 

"-Comment vont-ils ?

-Ils dorment encore. Ils vont bien. Je crois qu'ils ont eu très peur… Qu'allons-nous devenir ?

-Reposons-nous pour le moment. Dans quelques jours, nous…

-Vous venez d'arriver ? Soyez les bienvenus. Enfin, si vous venez en paix…"

 

 

 

 

 


                Décembre 1876, Océan Indien, au large du Sud-Ouest de l'Australie, une tempête fait rage. Le rafiot sur lequel se trouve la famille du jeune Harry risque de ne pas résister. Harry place ses deux chiens et leurs deux petits dans un tonneau. Les côtes ne sont pas loin. Ils auront peut-être une chance de s'en sortir. Il a raison. Les animaux seront sauvés. Leur embarcation va s'échouer sur des terres où ils vont faire des rencontres plus hallucinantes, dans tous les sens du terme, les unes que les autres. Ces chiens, ce sont Ardent et Précieuse. Leurs petits s'appellent Câline et Eclair. Ce qu'ils vont vivre va les marquer à tout jamais. Leur but : retrouver leurs maîtres. Le temps et l'espace le leur permettront-ils ?

© Crisse, Paty - Soleil

                Avant tout, c'est toute une faune locale que vont rencontrer les canidés. Ils sont accueillis, pour ne pas dire recueillis, par un gwaga, race de minuscule kangourou. Lui et ses amis sont tout autant intrigués par les chiens que ces derniers ne le sont par eux, se déplaçant par bonds. Un goanna, drôle de gros lézard à langue bleue, vient leur dire bonjour. Pour l'instant, l'urgence n'est pas de s'amuser mais de trouver un moyen de quitter cette petite île pour regagner le continent. Ils vont y arriver. Les rencontres vont se poursuivre, émouvantes comme avec des tortues, dangereuses avec des dingos les entraînant dans un traquenard, avant qu'un aigle ne capture Câline. C'est là que l'aventure va les entraîner au cœur des légendes aborigènes.

© Crisse, Paty - Soleil

                Après Le pré derrière l'église, Didier Crisse et Christian Paty se plongent au cœur de la magie aborigène. Crisse s'affirme en conteur étonnant, alliant la malice du Rudyard Kipling des Histoires comme ça, avec la poésie d'un Marcel Aymé des Contes du chat perché, tout en apportant une grosse louche de modernité dans la narration. Les plus perspicaces décèleront une allusion du scénariste à l'une de ses séries mythiques. Le voyage est immersif. Les pages de garde montrent les endroits du pays où se déroulent les scènes principales. Sous les pinceaux de Paty, l'Australie dévoile ses décors et ses animaux, dont ceux cités ci-dessus ne sont que quelques exemples parmi tous ceux que l'on peut voir dans cet album. La cérémonie aborigène brouillant les frontières entre rêve et réalité est un grand moment de bande dessinée. Paty est l'un des meilleurs dessinateurs et coloristes du moment. Il serait temps que cela se sache.

© Crisse, Paty - Soleil

                Uluru, cette odyssée australe, démontre la haute qualité que peut avoir la bande dessinée tous publics. Il paraîtrait qu'après des chiens Crisse nous entraîne ailleurs avec des chats. Mais ça, c'est déjà une autre histoire…

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Uluru Une odyssée australe

Genre : Conte

Scénario : Didier Crisse

Dessins & Couleurs : Christian Paty

Éditeur : Soleil

ISBN : 9782302099586

Nombre de pages : 64

Prix : 15,95 €

 



Publié le 14/02/2024.


Source : Boulevard BD


Expériences interdites.   Poltron Minet 2 – Le protocole Seth

 

"-Ben ça ! R'gad'z-y qu'il est tout habillé çui-là.

-Ben ça…

-Qu'est-ce j'y fais, j'y tire ?

-Attends, tu t'souviens quand l'Dédé avait raconté qu'il était tombé sur des bestioles tout habillées ? Il a dit qu'au labo y z'y avait donné un beau pactole.

-Combien ?

-Assez pour payer la première traite de son pick-up." 

 

 

 

 

 


                Alors que des chasseurs viennent de trouver en forêt un lapin tout habillé, voici qu'un chat lui aussi vêtu vient s'interposer. Ce chat, c'est Poltron Minet, celui qui recherche sa petite maîtresse Romane, rentrée de vacances sans lui parce que la famille ne l'avait pas retrouvé au moment du départ. Le lapin, c'est Hardi. Pas question pour les tueurs de tirer dessus. Le laboratoire en donnerait un bon prix. Les deux bestioles sont capturées. Féroce, la renarde, va tenter de retrouver leurs traces pour essayer de les tirer de ce bien mauvais pas.

© Mayen, Madd - Dupuis

                Après un premier tome présentant un univers original entre Billy-the-cat et Balade au bout du monde, Poltron Minet passe un cran dans le domaine de la triste et réelle cruauté. Ça commence simplement, avec des animaux, en pleine forêt, que nos amis tentent d'alerter pour qu'ils fuient les chasseurs. Ce sont eux, lanceurs d'alertes, qui vont se faire prendre et découvrir un lieu dans lequel il valait mieux ne jamais poser la patte. Hardi et Poltron se retrouvent en laboratoire, avec des camarades qui sont là depuis un moment, certains touchés par la folie, sous le regard observateur d'humains visant à les utiliser comme cobayes dans un protocole scientifique sur des expériences cérébrales. Parallèlement, on en apprend plus en même temps que Féroce sur le royaume animal. Son propre père a fait un coup d'état pour prendre le pouvoir.

© Mayen, Madd - Dupuis

                Le sujet est plus profond que la "simple" expérimentation animale. Comme le faisait Macherot dans Chlorophylle et dans Sybilline, le monde animal n'est qu'un prétexte pour parler des travers de l'âme humaine. Le scénario de Mayen traite en profondeur de l'asservissement de populations par d'autres. Les guerres actuelles le démontrent. Il y a encore des peuples qui tentent de se "bouffer" les uns les autres, que l'on soit au Proche-Orient ou dans les balkans. Mayen politise le propos, à la manière d'une Ferme des animaux. Mayen philosophe. Qu'est-ce qu'une société utopique ? Existe-t-elle seulement ? Le cannibalisme moral est-il un passage obligé dans le contrôle de peuples ? En mêlant humains et animaux dans le propos, la série donne envie de devenir végétarien. Le dessin tout en aquarelle de Madd permet de supporter la rudesse du scénario. Que le premier feuilletage ne trompe pas les parents. La série n'est pas faite pour les plus petits.

© Mayen, Madd - Dupuis

                On n'avait pas lu de récit animalier avec un message si fort depuis bien longtemps. Intelligente dans sa mise en scène, esthétique dans sa mise en forme, Poltron Minet est une nouvelle vision de bande dessinée engagée.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Poltron Minet

Tome : 2 – Le protocole Seth

Genre : Aventure animalière

Scénario : Cédric Mayen

Dessins & Couleurs : Madd

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9791034759392

Nombre de pages : 56

Prix : 14,50 €


 



Publié le 14/02/2024.


Source : Boulevard BD


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