Nouvelles relatives ŕ la bande-dessinée ou au graphisme
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Soudan soudain l'espoir.   L'Ĺ“il du Marabout

 

"-J'espère que ce sera une petite sœur pour jouer à la poupée avec elle…

-Hi ! Hi ! Tatie s'est bien occupée de toi, tu as grandi. Tu es une bien jolie petite fille… Tu vas être bien ici… Moi, je ne peux pas trop bouger ces jours-ci, mais Georges prendra bien soin de toi. Viens, ton frère va te faire visiter le camp."

 

 

 

 

 


                Soudan, années 2010, des réfugiés débarquent à Bentiu, un campement surveillé par des Casques Bleus de l'ONU. L'Unicef veille sur eux. Parmi ces rescapés de la guerre civile, il y a la famille de Georges et Nialony. Suite à une maladie, leur père ne voit plus que d'un œil. Leur mère est enceinte. Georges est un jeune adulte ou un grand adolescent alors que sa sœur n'est encore qu'une enfant. Aujourd'hui, Georges fait découvrir le camp à sa sœur et à sa poupée. L'endroit est grand, constitué non pas de quartiers mais de "blocks" où les riches et les pauvres vivent ensemble, dans la "même merde". Il y a un endroit, où tous les jours les familles viennent remplir leurs bidons. Un mur d'enceinte surveillé les protège des dangers extérieurs, et notamment des rebelles qui cherchent à enrôler les jeunes dans leurs troupes.

© Pendanx - Daniel Maghen

                En 2016, Jean-Denis Pendanx accompagne l'Unicef au Soudan pour réaliser une fresque sur un mur du camp de Bentiu. Il est intervenu auprès de jeunes et d'enfants qui lui ont raconté leurs conditions de vie. Georges et Nialony étaient de ceux-là, même s'ils ne sont devenus frère et sœur que pour l'intérêt de la fiction. Par leur biais, Pendanx présente les lieux et la problématique de la situation. Attention, le livre n'est pas un simple reportage. Il y a une histoire émouvante, des destins en question. Là où le récit prend une toute autre dimension, c'est lorsque Nialony rencontre le marabout, non pas un vieil homme ou sorcier raconteur de légendes, mais un "vrai" marabout, un oiseau. Un virage onirique et philosophique se prend alors. Les deux personnages se parlent comme le feraient deux humains. Le marabout symbolise à la fois l'âme du pays et la capacité de résilience de la petite fille. Tous les deux assistent impuissants à la folie meurtrière des hommes. Accrochée à son doudou, Nialony a la force de l'enfance en elle.

© Pendanx - Daniel Maghen

                En postface, un cahier graphique et documentaire met des photos et des dessins pris sur le vif qui raccrochent et rappellent à la réalité. Le vrai Georges tient un dessin qu'il a réalisé en atelier avec Jean-Denis Pendanx. Page suivante, les yeux de la véritable Nialony transpercent le papier pour frapper le cœur du lecteur. "Tout ce que j'ai lu, c'était donc vrai ?" Plus question à présent d'en douter. Perrine Corcuff, membre de l'Unicef, rédige les textes accompagnant les photos, permettant de mieux comprendre la situation et le quotidien des réfugiés, familles parfois séparées qui se retrouvent grâce au travail des bénévoles des associations humanitaires, comme c'est le cas pour Nialony dans le début de l'histoire mise en scène par Pendanx.

Pour vouloir la belle musique
Soudan mon Soudan
Pour un air démocratique
On t'casse les dents
Pour vouloir le monde parlé
Soudan mon Soudan
Celui d'la parole échangée
On t'casse les dents

Oh oh oh et je rêve
Que Soudan mon pays soudain se soulève
Oh oh
Rêver c'est déjà ça, c'est déjà ça

© Pendanx - Daniel Maghen

                La chanson C'est déjà ça d'Alain Souchon résonne dans les pages de ce magnifique album. L'œil du marabout regarde un monde qui ne tourne pas rond. Il est des auteurs comme Jean-Denis Pendanx qui sont là pour rappeler qu'il y a un monde au-delà de nos frontières dites civilisées et que l'on a de quoi se sentir concerné. Quand en plus, graphiquement, c'est maîtrisé et immersif, il n'y a pas de quoi se priver de cet album pour lequel chaque exemplaire vendu est un don de 0,80 € à Unicef France.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : L'œil du Marabout

Genre : Emotion réaliste

Scénario, Dessins & Couleurs : Jean-Denis Pendanx

Dossier complémentaire : Perrine Corcuff

Éditeur : Daniel Maghen

ISBN : 9782356741530

Nombre de pages : 160

Prix : 26 €

 



Publié le 14/02/2024.


Source : Boulevard BD


Sportifs, beaufs, Duduche & Compagnie.   Cabu Vive le sport !

 

"-Mon premier fils est un basketteur prodige acheté par Nike… Mon deuxième fils, je l'ai vendu à Reebok… Ma troisième, surdouée du tennis, vendue à Adidas… Ma quatrième, une lolita virtuose du golf, sponsorisée par Coca-Cola… Mais attention, je ne suis pas un négrier : jamais ils ne joueront avec des balles et des ballons fabriqués par des enfants du tiers-monde !"

 

 

 

 

 


                "Dessiner les sportifs, c'était le seul sport de Cabu. Et quel sport !" Ainsi commence la préface de Véronique Cabut, épouse de l'auteur disparu. Quatre-cent-trente dessins décapants sont réunis dans cet ouvrage. Dopage, triche, supporters insupportables, tous les sports en prennent pour leur grade. Et le pire, c'est qu'avec son sourire, on lui excuse tout à Cabu. Côté sport, il a entre autres dessiné pour L'Equipe Magazine de 1982 à 1986. Le livre s'ouvre avec une photo de l'auteur, un feutre et un ballon de foot en mains, sur lequel il a dessiné un militaire scandant : Le foot, c'est la guerre !

© Cabu – Michel Lafon

                On commence avec un abécédaire : Petits joueurs de A à Z. On a A comme Arbitre, soit aux chiottes, soit dans un plumard avec nanas et champagne parce qu'il est acheté. C comme Corrida démontre que cette barbarie est porno : une corne dans le derrière, ou la "queue" et les oreilles du torero découpés. F comme foot, c'est l'opium du peuple pour les politicards, et l'activité qui fait marcher l'hémisphère droit du cerveau, celui qui ne marche jamais à l'école, pour le professeur Henri Laborit. J comme JO fait place à un Cabu visionnaire avec des dessins qui sont encore au goût du jour pour Paris 2024. "Salauds de grévistes qui vont nous priver des J.O." L'enchaînement est parfait avec P comme Pain et jeux : Cannes, les riches regardent les pauvres, Mondial, les pauvres regardent les riches.

© Cabu – Michel Lafon

                Dans la deuxième partie du livre, "Dispensé de gym", Bernard Fournier, ami du dessinateur, raconte l'étonnante carrière sportive de Cabu. On ne peut pas dire que son prof de sport au lycée de Châlons-sur-Marne dans les années 50 lui ait laissé un bon souvenir, pas plus que les matchs de foot entre copains à la récré. Plus tard, il participera à des canulars lors d'une course à pieds et d'un rallye automobile. Lorsqu'on lui demandera dans les années 80 de dessiner pour un hebdomadaire sportif, il sera le premier surpris et finira par accepter.

                Nouvel abécédaire pour continuer, avec celui des têtes de vainqueurs. A comme Armstrong : le multiple vainqueur avant destitution du Tour de France lit avec circonspection "Le tour de France de deux enfants" – "Pas possible… Ils étaient dopés !" D comme Drut : Chirac sur le dos, le ministre-sportif est amnistié pour services rendus à la nation. D encore comme Duduche : contre toute attente, le lycéen recevra le baiser de la fille du proviseur à l'arrivée du cross auquel il ne souhaitait pas participer. V comme Virenque : le cycliste perclus de seringues grimpe en danseuse avec une force de taureau, sous les vivas de la foule même quand il n'est pas là – "Virenque, même absent, t'es le meilleur !" "Chirac, c'est pareil !".

© Cabu – Michel Lafon

                On termine par un quiz permettant de savoir si on a bien tout retenu, avec une petite récompense motivante. Si vous avez tout bon, le Grand Duduche vous signe une dispense de gym. Si vous avez tout faux, aussi.

                Si vous vous attendiez à un livre sur l'éloge du sport, ce n'est pas celui-ci qu'il fallait ouvrir. Il va pourtant vous en faire faire du sport, le sport des zygomatiques, tout autant au détriment des sportifs que de ceux qui les regardent. C'est avec des bouquins comme ça que l'on se rend compte à quel point Cabu nous manque.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Cabu Vive le sport !

Genre : Dictionnaire des champions toutes catégories

Textes & Dessins : Cabu

Éditeur : Michel Lafon

ISBN : 9782749955452

Nombre de pages : 192

Prix : 24,95 €

 



Publié le 14/02/2024.


Source : Boulevard BD


James Bondette de tous les jours.   L'espionne 3 – L'espionne en mission spéciale

 

"-Maman ! Regarde ! Emanuel m'a invitée à sa fête d'Halloween !

-C'est très joli, Romarine… Mais tu ne peux pas y aller.

-Hein ? Mais si ! J'ai promis…

-Je suis désolée, mais moi aussi, j'ai promis à tata Annick que nous irions à La Guernouille, comme tous les ans, pour la Toussaint."

 

 

 

 

 


                L'invitation est trop belle. Emmanuel est nul en orthographe, mais super fort en dessin. Il invite Romarine à sa fête d'Halloween, sauf que sa mère a prévu autre chose pour ce jour-là : aller voir sa sœur à la campagne dans leur maison d'enfance qui pue le moisi (la maison, pas tatie). Romarine va devoir s'y résoudre. En plus, il y aura sa cousine Tiphaine, celle qui veut toujours commander et qui fait sa crâneuse. Sa mère lui conseille d'inventer des jeux d'espionnage. Comme ça, c'est elle qui décidera. La cousine se prendra-t-elle au jeu ? "L'espionne frissonne" est la première des trois histoires qui composent ce troisième recueil de L'espionne.

© Ceulemans, Murail – BD Kids

                Dans "L'espionne sauve la planète", notre Sherlock Holmes en herbe part en sortie scolaire. Vendredi, le monsieur de Sauvons la planète est venu dans sa classe de CM1. Or, il se trouve que Romarine, ça l'intéresse de sauver la planète, parce que quand elle sera grande, elle sera espionne, et que les espions, ça sauve souvent la planète. Pour l'instant, Romarine va se contenter de sauvetage mode écolo en allant avec ses camarades de classe nettoyer une plage. Sa boussole (en vérité, celle de sa sœur), ses lunettes de soleil et son compteur Geiger vont-ils lui servir ? "L'espionne est occupée", pour terminer l'album. La maîtresse lit à la classe l'histoire Papa est un héros. C'est l'occasion pour elle de parler à ses élèves de l'Histoire avec un grand H, et notamment de résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale. Romarine et ses copains vont se prendre au jeu et se mettre dans la peau de ces héros de 39-45 pendant leurs loisirs. D'ailleurs, à la maison, notre espionne favorite trouve que son père a un comportement étrange. Serait-il dans une bande organisée ?

© Ceulemans, Murail – BD Kids

                Eglantine Ceulemans adapte les romans de Marie-Aude Murail, gage de qualité dans la littérature jeunesse. Romarine est une espionne en herbe et se rêve dans cette fonction. Elle a fondé un club à l'école et chaque activité de sa vie est l'occasion pour elle de mettre en scène ses talents. Son imagination est débordante. Les autrices mettent en évidence des valeurs de vie : l'entraide, l'écologie, l'empathie. Même si elle a son petit caractère, l'héroïne finit toujours par se diriger vers une solution rassembleuse.

© Ceulemans, Murail – BD Kids

                Il n'y a pas que l'encre qu'elle utilise pour écrire ses messages qui est sympathique, il y a aussi Romarine, héroïne du quotidien dans l'air du temps.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : L'espionne

Tome : 3 – L'espionne en mission spéciale

Genre : Club scolaire

Scénario, Dessins & couleurs : Eglantine Ceulemans

D’après : Marie-Aude Murail

Éditeur : BD Kids

ISBN : 9791036353178

Nombre de pages : 64

Prix : 10,50 €

 



Publié le 14/02/2024.


Source : Boulevard BD


Enquête au pays du soleil levant.   Tokyo Mystery Café 1 - La disparue d’Akiba

 

"-Que voulez-vous ?

-Ah, bonjour ! Je … Je suis votre plus grand fan ! J’ai lu tous vos mangas. Je rêve de travailler pour vous !

-Je ne suis pas Monsieur Komatsu. Je suis son éditeur.

-A… Ah bon ?

-Vous aviez rendez-vous ?

-Pas vraiment, mais… Je suis venu de France exprès. Je peux au moins lui montrer mes dessins ?"

 

 

 

 

 


Français fraîchement débarqué à Tokyo dans l’espoir de devenir mangaka, Nahel s’installe dans un minuscule appartement d’Akihabara. Il se débrouille en japonais. Mirai, le propriétaire, pas de première jeunesse, tient une petite boutique d’électronique au rez-de-chaussée. Le quartier dans lequel Nahel a choisi d’habiter est le royaume des otakus, les passionnés d’informatique, d’anime, de mangas, de pop culture, les geeks locaux en résumé. Il espère intégrer un atelier d’un dessinateur. Dès la première nuit, Nahel entend des sons venir d’une pièce voisine. Quelqu’un chante. Par un petit trou dans le mur, il aperçoit une fille sur un fauteuil roulant. Mirai lui avait pourtant dit qu’il était le seul locataire. Le lendemain, fier de montrer ses dessins, Nahel tente son premier rendez-vous. Il essuiera une fin de non recevoir par l’éditeur de Monsieur Komatsu, un auteur qu’il vénère.

© Atelier Sentô - Dupuis

De retour chez lui, Nahel entend une voix appeler son grand-père. C’est certainement la personne qu’il a aperçu dans la nuit. Mirai nie toute présence. Tard le soir, l’apprenti mangaka va retrouver le vieil électronicien agonisant. La fille a disparu, le fauteuil roulant est vide. Alors que des hommes en noir tentent de l’attraper, il s’enfuit par la fenêtre, guidé par Soba, une gamine collégienne qui l’amène se réfugier dans un restaurant : le Tokyo Mystery Café, dont le gérant est aussi un détective privé. Il va pouvoir aider Nahel à chercher la disparue et à découvrir à quoi sert la clef que lui a remis Mirai avant de mourir.

© Atelier Sentô - Dupuis

L’atelier Sentô est un duo d’auteurs passionnés du Japon. Cécile et Olivier l’explorent en bandes dessinées, en illustrations et également dans les jeux vidéos. Le Tokyo Mystery Café est un lieu intriguant, à la fois restaurant et agence de détective privé. Vieux bâtiment en bois au milieu d’un quartier moderne, c’est un peu comme la maison de Monsieur Fredericksen dans le dessin animé Là-haut, un dernier havre d’authenticité.  Pour leur récit, les auteurs ont passé deux mois à Tokyo il y a deux ans. Ils ont rencontré des mangakas et visité la rédaction du mythique Shonen Jump. Nahel, Soba et le patron-détective vont former un trio original dans un pays où la culture est si éloignée de la nôtre qu’elle en est aussi un mystère. On va découvrir non pas le Tokyo des touristes, mais la vraie ville, celle cachée en dessous, celle des tokyoïtes. Un mot sur la délicate mise en couleur : une ambiance bleutée aux reflets aquarellés. Ça fait partie du voyage.

© Atelier Sentô - Dupuis

Tokyo Mystery Café offre un décor inédit au polar à la narration européenne. L’atelier Sentô ne renouvelle pas le genre mais en créé un nouveau, à la frontière de deux cultures.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Tokyo Mystery Café

Tome : 1 - La disparue d’Akiba

Genre : Polar

Scénario, Dessins & Couleurs : Atelier Sentô

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9782808504171

Nombre de pages : 80

Prix : 16,50 €

 



Publié le 14/02/2024.


Source : Boulevard BD


Prise d'otage & médecin chef.   Rebuild the world 007

 

"-C'est… C'est lui… Il m'a tiré dessus alors qu'on était en train de parler ! Il a tenté de m'assassiner !

-C'est faux ! Enfin, je lui ai vraiment tiré dessus… mais seulement parce qu'il a essayé de me tuer !

-Tu mens ! C'est toi qui as engagé les hostilités ! Je n'ai fait que défendre ma vie !" 

 

 

 

 

 


C'est dans un face-à-face impitoyable que l'on retrouve Akira. Le chasseur de reliques vient de marquer un point contre Yajima, un cyborg, qui, à terre, tente de convaincre et Reina qu'il a été visé par Akira. La réalité est toute autre. Ce dernier n'a fait que défendre sa vie. Shiori en doute et veut s'assurer de la vérité. Celle-ci lui reviendra en pleine face lorsque Yajima va se précipiter sur Reina pour la prendre en otage. Il est un voleur de reliques. Elles doivent être dissimulées dans les environs. Il ne laissera aucun témoin. Akira refuse de baisser les armes. Shiori veut sauver son amie. Leur ennemi commun n'a plus qu'à les regarder se mettre d'accord, et ça ne va pas se faire sans mal. Akira aura bien besoin des conseils de son ange gardien Alpha. Les alliances d'un jour ne sont pas celles de toujours. Tout le monde n'en sortira pas indemne.

© Kirihito Ayamura 2022
© Nahuse 2022
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française

La deuxième partie de ce septième tome de Rebuild the world est une invitation, celle de Yatsubayashi, médecin en chef de sa propre clinique à l'annexe des ruines de Kuzusuhara. Akira acceptera-t-il de faire soigner ses blessures légères avec un nouveau remède ? Le docteur lui propose une infiltration de son invention, mise au point après avoir analysé des reliques du vieux monde afin de reproduire fidèlement leurs effets. Alors, génie ou charlatan ? Dans un monde post-apocalyptique, il faut parfois faire le choix le moins pire ou prendre des risques mesurés. Akira repartira-t-il sur un terrain de chasse ?

© Kirihito Ayamura 2022
© Nahuse 2022
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française

L'heure des choix. Voici un titre qui serait très bien allé pour les deux parties de cet épisode. Si l'histoire avait été européenne, on aurait pu penser que les auteurs se seraient inspirés (moralement pas physiquement) du professeur Raoult pour le Docteur Yatsubayashi. Son liquide vert est la chloroquine du médecin marseillais. Graphiquement, Kirihito Ayamura est passé au niveau supérieur. Que ce soit pour des affrontements duels ou des pluies de missiles, les scènes d'action sont immersives, efficaces et détonantes. Il y a parfois plus d'énergie que dans un anime. On aimerait à présent que l'intrigue se recentre sur les reliques, pour que les lecteurs en aient une vision plus concrète.

© Kirihito Ayamura 2022
© Nahuse 2022
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française

On se laisse prendre par l'action, se demandant quelle décision on aurait prise. Sans être d'une originalité redoutable, on ne peut pas reprocher à Rebuild the world de ne pas être efficace.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Rebuild the world

Tome : 7

Genre : Shonen Survival

Roman d’origine : Nahuse

Dessins : Kirihito Ayamura

Design des personnages : Gin

Design de l’univers : Yish

Design des machines : Cell

Éditeur : Vega Dupuis

ISBN : 9782379502750

Nombre de pages : 178

Prix : 8 €


 



Publié le 14/02/2024.


Source : Boulevard BD


Trois tiers de trio en sortie.   Les cavaliers de l’apocadispe 4 - Les cavaliers de l’apocadispe en route vers l’aventure

 

"-Mais c’est quoi cette histoire ?

-Ils sont carrément partis sans nous !

-Oh non ! Ils vont croire qu’on s’est enfuis du voyage ! On va être punis !" 

 

 

 

 

 

 

Le directeur de l’école a convoqué tout le monde pour faire une annonce. Jé, Ludo et Olive, les potes cavaliers, sont aux abois. Les adultes ont-ils trouvé le tunnel géant qu’ils ont creusé et qui passe sous l’école ? Impossible ! Trop bien caché. Ils vont vite être rassurés. Le chef de l’établissement demande un peu de silence devant tous les enfants réunis dans la cour. Il leur annonce que le budget prévisionnel a été validé. Un séjour découverte du poney est donc prévu pour fin avril. Quelques semaines plus tard, c’est le moment du grand départ. Un grand car rouge stationne devant l’école pour le voyage. Il faut compter les enfants mais impossible de les faire mettre en rangs deux par deux. Ça grouille d’excitation dans tous les sens. Distraits dans leur coin par le Manuel des Ragondins Malins, les cavaliers de l’apocadispe ne répondent pas à l’appel qui n’est même pas fait et ratent le départ du bus. Ils sont partis sans eux ! Pour autant, pas question de rater le séjour. Le trio va tout mettre en œuvre pour rejoindre la destination.

© Libon - Dupuis

Les traditions étant faites pour changer, ce nouveau recueil des Cavaliers de l’apocadispe comporte un long récit de trente planches : la classe de poney. On les aura préalablement suivis dans des péripéties au format classique, courts récits de 4 à 10 planches. Ils explorent un manoir, avec le chien grogneur du vieux Pouilly. Ils s'occupent d'un rat voleur de portefeuilles. L'un d'eux se fait élire bien malgré lui délégué de classe. Ils voyagent au XVIIème siècle. Ils font de la poésie. Ils trouvent un téléphone. Ils empruntent un tunnel secret. Ils tentent de récupérer le ballon d'Hypolite envoyé malencontreusement par-dessus un muret. Il y a de quoi faire dans l'aventure. 

© Libon - Dupuis

L’humour Libon passe à la vitesse supérieure. L’un des auteurs les plus drôles de sa génération teste sa série dans un format semi-long. Le thème du voyage scolaire était l’occasion idéale pour s’y coller. On verra peu les enfants au poney club. L’intérêt est le parcours pour y parvenir. Rien qu’en prenant le thème du poney, Libon est dans le décalage. Un enfant « normal », ça monte sur un cheval. Un « cavalier », qui plus est de l’apocadispe, va forcément être plus susceptible d’utiliser un poney. Avant ça, ils vont prendre le train. Evidemment, ils vont devoir rivaliser d’ingéniosité car ils n’ont pas de quoi payer. On appréciera le clin d’œil plus qu’appuyé aux Castors Juniors et à leur manuel. Ici, on a à faire à des Ragondins Malins. Riri, Fifi et Loulou n’ont qu’à bien se tenir. Et que dire de ce truculent papi, encore plus gamin qu’eux, avec qui ils vont faire un bout de route ? Hilarant, comme d’hab’.

© Libon - Dupuis

Eclaté le club des cinq. Atomisé le clan des sept. Pulvérisés les goonies. Les cavaliers de l’apocadispe ont pris le pouvoir et ne sont pas près de le lâcher. Ils sont si coupablement innocents.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les cavaliers de l’apocadispe

Tome : 4 - Les cavaliers de l’apocadispe en route vers l’aventure

Genre : Aventures humoristiques

Scénario, Dessins & Couleurs : Libon

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9782808504690

Nombre de pages : 72

Prix : 12,95 €

 



Publié le 14/02/2024.


Source : Boulevard BD


Jeux d’espions et jeux d’enfants.   Les amis de Jacobs 34 - Décembre 2023

 

"-Pardon, cet individu, qui s'est approprié à votre insu nos documents, tentait simplement de nous arracher le secret de notre code, vous frustrant ainsi des avantages et des honneurs que vous escomptiez de notre capture." Francis Blake, Le secret de l'Espadon.

 

 

 

 

 


Une chaise cheval à bascule, deux automobiles miniatures, un cheval en peluche, une brouette, un chariot à légumes, le tout avec des prix allant de 11 francs 50 à 595 francs, ne vous y trompez pas, vous êtes bien en présence d'une revue sur l'œuvre de Jacobs. L'auteur avait réalisé ces dessins pour un catalogue de jouets des éditions Anspach. Aujourd'hui, c'est la couverture de la trente-quatrième revue Les amis de Jacobs au sommaire de laquelle on va trouver, comme à l'accoutumée, de nombreux articles de fonds sur l'œuvre de cet artiste à mettre sur le même pied d'égalité que Hergé.

© Editions Blake & Mortimer / Studio Jacobs n.v. (Dargaud-Lombard s.a.)
© Les Amis de Jacobs

L'éditorial de Christian Viard revient, actualité oblige, sur l'article de Jérôme Dupuis paru dans le quotidien Le Monde en décembre dernier au sujet des planches volées de Jacobs. Il résume les exactions de Philippe Biermé, président de la Fondation Jacobs, comment celui-ci a récupéré, entre autres, au coffre d'une banque l'original de la couverture de La Marque Jaune, estimée à deux millions d'euros, contre quatre planches originales d'Astérix, avec des petits transferts d'argent pour accompagner. Plus de deux cents planches se sont ainsi "échappées" de la banque. Un vrai thriller.

© Editions Blake & Mortimer / Studio Jacobs n.v. (Dargaud-Lombard s.a.)
© Les Amis de Jacobs

Dans les articles du semestre, on peut lire une interview de Jacobs accordée au journal Okapi en 1980. Dans les images d'illustrations, on ne peut que se gausser en lisant le Capitaine Blake, dans le secret de l'Espadon, qui dit qu'un individu s'est approprié des documents à l'insu de ses interlocuteurs. (Clin d'œil à Biermé)  Avec Les chronoscaphes américains, on profite de Time Machines sur des couvertures de comics. Le cœur de la revue est consacrée aux vingt-et-une pages Les chemins de l'irréel, par Daniel Vankerckhove. Il expose les sept raisons qui peuvent expliquer le succès des aventures de Blake et Mortimer. La première réside dans le fait que, contrairement à Hergé, Jacobs a accepté que ses personnages lui survivent. Les autres vous les découvrirez dans la revue. Retour sur les jouets en pages centrales avec "Au bon marché", dessins de trains électriques et véhicules réalisés par le maître pour la boîte Marklin. Après le courrier et les découvertes des adhérents, nous avons droit à une correspondance inter-Atlantique entre Jacobs et Monsieur Robert Gaudreault, canadien aujourd'hui adhérent des Amis de Jacobs. On termine avec un article sur les mystères de la sortie du premier tome de l'Espadon au Lombard, puis un autre sur les époux Funcken. En quatrième de couverture, Antonio Lapone propose un portrait de Jacobs, tout en joie.

© Editions Blake & Mortimer / Studio Jacobs n.v. (Dargaud-Lombard s.a.)
© Les Amis de Jacobs

Les amis de Jacobs est une association visant à promouvoir la connaissance ou la découverte de l'œuvre d'Edgar Pierre Jacobs et sa continuité par les nouveaux auteurs et scénaristes. Pour 40 € annuels, les adhérents reçoivent deux numéros des Amis de Jacobs, revue imprimée sur un papier de grande qualité et emplie d’articles d’une richesse incroyable. Toutes les informations pour adhérer et commander, entre autres, d’anciens numéros sont sur le site www.amisdejacobs.org.

On le dit pour Tintin, mais on peut aussi le dire pour eux. Quand on a fini de lire Blake & Mortimer, on peut recommencer à lire Blake & Mortimer. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau. La revue des amis de Jacobs le prouve depuis déjà 40 numéros !

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les amis de Jacobs

Tome : 34 - Décembre 2023

Genre : Revue d’étude

Directeurs de publication : Christian Viard et Didier Bruimaud

Éditeur : Les amis de Jacobs

Nombre de pages : 48

Prix : 15 €


 



Publié le 14/02/2024.


Source : Boulevard BD


They are back !   The Super Villains

 

"Les vilains sont sympas – Tout le monde le sait. C'est cool d'écrire leurs histoires. Ils sont agréables à regarder. Ils sont cool à détester. Il est sympa de les voir vaincus… et revenir avec des projets plus ambitieux." (Kevin J.Anderson)

 

 

 

 

 


                En couverture, le Joker est bien accueillant, tirant la langue, un fusil mitrailleur en mains. Le "méchant" de Batman donne le ton. Nous allons pénétrer dans une galerie de super-vilains, dessinés par le barcelonnais Mike Ratera. Les pires ennemis des personnages héros de comics ou du cinéma entrent en piste. Le grand show commence avec Maléfique, la sorcière de La Belle au Bois Dormant. Dans sa sublime robe noire, avec ses ailes de harpies et ses cornes de bouc, elle ouvre grand ses bras, comme pour inviter dans son emprise. Son sceptre diffuse une aura verdâtre tranchant avec l'opacité de sa tenue. Le livre montre pas moins de huit variations autour de la même image, d'un crayonné noir et blanc, jusqu'aux versions colorisées informatiquement.

© Ratera - Idées Plus

                Dans la famille Batman, on n'a pas droit qu'au Joker puisque Harley Queen a également sa place de choix. Un genou dans le sable avec des griffes à la Wolverine ou en amazone sur une moto avec une batte de base-ball en mains, elle observe le lecteur dans une séduction malfaisante. Sa violence est contrebalancée par la séduction lascive d'une Catwoman, ultra sexy sous les couleurs de Niina Xan. Marvel n'est pas en reste avec Doctor Octopus, remonté comme jamais, Doctor Doom très énervé, ou encore un Magneto électrique. Carnage et Venom sont présentés en vis-à-vis. On voit là les différences d'efficacité des mises en couleurs. Celle de Carnage est classique. Celle de Venom est très informatisée. La première est très Comics, la seconde est plus cinématographique, chacune ayant ses avantages et ses qualités. On ne s'étonnera pas de voir du Star Wars, du Seigneur des anneaux ou de Warhammer. On est plus surpris, et néanmoins ravis, de voir du Maître de l'Univers, avec Skeletor vs. He-Man, alias Musclor en français dans le texte.

© Ratera - Idées Plus

                Dès ses débuts, Mike Ratera s'est spécialisé dans les techniques du Comics en organisant des ateliers itinérants à travers l'Espagne pour en inculquer les techniques, avant de devenir prof à l'école de BD Joso de Barcelone. Il dessine dans plusieurs revues et fait même du Mortadelo y Filemon. En 1993, Marvel lui ouvre ses portes avec Supersoldiers. EN 1996, il travaille sur Conan the Conqueror pour Marvel Italie. C'est la France qui lui donne l'opportunité de travailler en prenant plus de temps pour une meilleure qualité, notamment chez Semic, puis chez Soleil. Idées Plus propose ce bel Artbook thématique autour de son œuvre sur les super-méchants. C'est certainement pour une raison d'exportation mais il est vraiment dommage que la préface et la biographie en début d'album soient uniquement en anglais.

© Ratera - Idées Plus

                Quand on touche à l'imaginaire de l'enfance, de l'adolescence et de nos vies de kidultes comme le fait Mike Ratera, ça ne peut que marcher. Les meilleurs ennemis des grands héros se réunissent pour faire remonter les souvenirs passés et actuels avec des dessins hypnotiques.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : The Super Villains

Genre : Artbook

Dessins & Couleurs : Mike Ratera

Éditeur : Idées Plus 

ISBN : 9782374700717

Nombre de pages : 64

Prix : 22 €

 



Publié le 14/02/2024.


Source : Boulevard BD


Un grand Oui pour le NĂ´.   The world is dancing 1

 

"-Maintenant, je veux te voir danser. Tu ne danses jamais, toi. J'ai jamais vu un sarugaku de ma vie.

-… A quoi bon ? Je n'ai aucun talent. Pour les autres, apprécier un spectacle est une seconde nature. Voilà pourquoi ils s'y consacrent entièrement. Estimer la qualité est un talent à part entière."

 

 

 

 

 


                Japon, XIVème siècle. Oniyasha est né dans une famille d'interprètes. Pour son père, rien ne compte plus que la scène, tant et si bien qu'il ne remarque même pas son fils devant ses yeux. En voyant un groupe de paysans danser comme des forcenés parce que la récolte n'a pas été bonne et la fête annulée, Oniyasha se pose la question de l'utilité et du but de cet art, qui n’en était pas encore officiellement un. Attiré par un gémissement venu d'une maison isolée, le jeune homme s'y rend et découvre une femme dansant avec grâce. Cette danse l'émeut. Il s'étonne d'y être sensible. L'oiseau est fait pour voler, le poisson est conçu pour nager. Quel est donc l'utilité du corps de l'homme ? Oniyasha va analyser les effets des mouvements sur le corps afin d'en comprendre les secrets.

© 2021 Kazuto Mihara. All rights reserved.
© Vega Dupuis

                La femme mystérieuse qu'observe le garçon est une Shirabyoshi, une danseuse déguisée en homme, se mouvant au rythme de poèmes ou de chants populaires. Le nom désigne aussi le style de danse lui-même. L'artiste titube comme une ivrogne et chante en braillant d'une voix rauque. Et pourtant, une magie se dégage de ce spectacle. Ainsi va démarrer la quête de sens d'Oniyasha. Il a envie d'atteindre cet état de plénitude si différent des danses de son père et des siens qui ne le touchent pas. Lorsque la danseuse lui apprend que son corps est l'unique chose qu'elle possède et que son art est l'unique moyen pour elle d'exister en tant qu'être humain, il comprend la notion de don de soi.

© 2021 Kazuto Mihara. All rights reserved.
© Vega Dupuis

                Oniyasha est un personnage qui a réellement existé. Il sera plus tard connu sous le nom de Zeami et sera le créateur du fameux théâtre nô. Le nô mêle poésie et danse dans des drames lyriques. Un orchestre et des choristes accompagnent les acteurs. Depuis 2008, cet art est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco. The world is dancing raconte l'histoire d'Oniyasha/Zeami et de son père Kan'ami. Celui-ci fit évoluer le saragaku, forme théâtrale qui adaptait des légendes traditionnelles. On verra dans la suite de la série comment son fils poursuivra et théorisera son travail. Kazuto Mihara s'empare de cet épisode primordial de l'Histoire avec un grand H du théâtre mondial dans un manga au lyrisme fascinant. Les yeux écarquillés du héros en couverture en disent long sur son état d'âme et sur l'émotion qui va s'emparer du lecteur au fil du récit.

                La série comptera six tomes. Si 2023 a été l'année Le fils de Taïwan, paru chez Kana, au niveau Manhua, 2024 est bien partie pour être celle de The world is dancing dans le manga.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : The world is dancing

Tome : 1

Genre : Emotion

Scénario & Dessins : Kazuto Mihara

Éditeur : Vega – Dupuis

ISBN : 9782379504525

Nombre de pages : 192

Prix : 11 €


 



Publié le 14/02/2024.


Source : Boulevard BD


They want to be a part of it.   New York New York

 

"-Les billets qu'on a achetés à l'aéroport incluent le trajet jusqu'à Manhattan, je crois…

-Vous avez des valises énormes, vous !

-Elles pèsent rien, elles sont presque vides.

-Vides ?

-On les remplira avec tout ce qu'on va acheter. Voilà !"

 

 

 

 

 


Trois étudiantes américaines font un séjour à New York. La Grosse Pomme accueille Dani et Zoé, deux amies qui se connaissent depuis le lycée. Zoé découvre Fiona, une camarade d'université de Dani. Le trio se retrouve à l'aéroport. Direction Pennsylvania Sation en train. Elles vont poser leurs valises dans une auberge de jeunesse. Mais avant ça, pizza. Ça se mange en parts pliées, c'est gras, c'est de la malbouffe, mais ce n'est pas grave, c'est new-yorkais. Après leur installation en chambre, c'est parti pour une première virée à Times Square. C'est le soir. Toutes ces lumières, on se croirait en plein jour. Les filles finiront dans un bar, avec les relous qui y vont bien, avant de rentrer se coucher. Demain est un autre jour. Elles iront visiter le MoMA. Cinq jours à New York, ça peut changer des vies.

© Tamaki, Tamaki – Rue de Sèvres

Ces trois étudiantes ont des caractères bien différents. Dani est une fille sage, curieuse, mais aussi introvertie. Zoé a un parent d'origine asiatique. Elle vient de se couper les cheveux. Symbole d'un nouveau démarrage dans la vie ? Fiona, quant à elle, a un caractère plus déterminé que les autres. Pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, la jeune adulte a encore des choses à explorer dans la vie. Si au début de l'aventure, elles ne se connaissent pas avec Zoé, elles vont se rapprocher, spirituellement et physiquement, ce qui va mettre Dani un peu à l'écart. Le trio va devoir se trouver un nouvel équilibre. Heureusement que l'art aide à méditer… tout comme le cannabis… enfin, dans une certaine mesure.

© Tamaki, Tamaki – Rue de Sèvres

New York New York est une histoire d'amour, mais aussi une réflexion sur l'Art. Au musée, Zoé se demande comment il faut regarder les œuvres. Dani, étudiante en histoire de l'art, la rassure en lui démontrant qu'il n'y a rien besoin de savoir. Une œuvre peut juste plaire. Dani essaye d'exprimer des sentiments. Les productions des artistes n'ont aucune autorité. Aucun d'entre eux n'a prédit qu'il finirait célèbre ou sur un tapis de souris. Fiona semble ressentir moins d'émotion face à certaines œuvres. Peut-être est-ce parce qu'elle est déjà envoûtée par Zoé. Entre shopping, lieux culturels et parcs, le séjour du trio va se transformer en chamboulement.

© Tamaki, Tamaki – Rue de Sèvres

Après Skim et Cet été-là, Mariko et Jillian Tamaki, les cousines américaines, signent l'exploration d'une ville, de l'art et des relations entre trois étudiantes. Avec pour uniques couleurs du beige et du gris, la mise en scène originale alterne planches classiques et envolées en images uniques sur doubles pages, réalistes ou psychédéliques. Après avoir lu cet imposant album de près de quatre-cent-cinquante planches, ceux qui n'y ont jamais mis les pieds auront l'impression d'avoir fait un réel voyage dans la cité.

Amour de l'Art, Art de l'amour. New York, la ville qui ne dort jamais, est le théâtre d'une mélodie dont les notes sont jouées sur le piano de trois âmes adolescentes en train de devenir adultes. Bouleversant.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : New York New York

Genre : Aventure émotion urbaine

Scénario : Mariko Tamaki

Dessins & couleurs : Jillian Tamaki

Éditeur : Rue de Sèvres

ISBN : 978281020613125

Nombre de pages : 448

Prix : 25 €

 



Publié le 14/02/2024.


Source : Boulevard BD


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