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The Ex People 2 ... et si la rédemption était possible ?

Blaise, Pervenche, le lieutenant-colonel Von Bertholt, Gertrude, Felideus et un mystérieux cheval blanc ... voilà nos 7 trépassés poursuivant leur croisade bien particulière.

Quittant Constantinople pour Jérusalem, chaque étape voit leur trésor augmenté pour arriver finalement aux portes de la ville sainte ! Chacun avec son histoire, ses raisons d'y être, ses secrets, ne vise qu'une chose : retrouver son corps, son intégrité physique !

Mais Dieu est-il prêt à leur pardonner si facilement leur péché, surtout si pour les racheter, ils tentent de le faire avec de l'argent "sale" !

Car gagner de l'or propre n'est pas évident pour ces fantômes aux antécédents surprenants.

Peut-être qu'en s'adjoignant l'aide d'un prêtre comme conseiller ?

 

 

 

 

 

C'est ainsi qu'au fur et à mesure de leur périple, chacun raconte les circonstances parfois rocambolesques qui l'ont condamné à leur triste sort !

Passant par Ankara, Tarsus, Antioche, Damas, ... les liens unissant ces Ex People se renforcent au point que certaines attirances naissent. C'est le cas de Blaise qui aurait bien quelques sentiments pour la belle Pervenche aux yeux bleus !

 

 

© Desberg - Utkin - Grand Angle 2024

 

 

Voici donc la suite de cette quête improbable, de cette fable imaginée par une Stephen Desberg bien inspiré. Scénario original, rebondissements amusants, le rythme du récit ne s'en trouve que plus soutenu. Loin de ses autres scénarios de prédilection comme IR$, Le Scorpion ou encore 421, Le Rédempteur, Les enfants du Ciel, ... Stephen Desberg nous plonge dans un récit proche du conte épique avec une touche d'humour et de second degré. Un peu plus proche d'Ecoline !

 

 

 

© Desberg - Utkin - Grand Angle 2024

 

Des personnages, légèrement iconoclastes, déjantés par moments dans un esprit jubilatoire et ouvert à tous les sentiments, frisant ici et là une absurdie philosophique !

Bref, ce petit exercice pourrait s'apparenter à une récréation bien plaisante entre ses autres univers pour un Stephen Desberg plus créatif que jamais.

 

 

© Desberg - Utkin - Grand Angle 2024

 

Il faut avouer que le style graphique d'Utkin s'y prête parfaitement. Un rien naïf, fort figuratif, utilisant une palette de couleurs vives, voire criardes, mêlant effet pastel et gouache, son découpage des planches accélère le rythme de la narration aux moments adéquats.

Soignant la mise en page, notamment des flash back, certaines cases exaltent par leur angle de vue puissance, force et énergie, d'autres intimité ou encore passion.

Le tout dégageant un plaisir visuel garanti !

 

 

© Desberg - Utkin - Grand Angle 2024

 

Bref, un diptyque entre aventure, fantastique et héroïc fantasy avec une association scénariste / dessinateur qui se lit facilement, en laissant une impression de "tiens on ne s'attendait pas à cela de Desberg ... et c'est bien réussi !" Mais pas sûr que cela plaira à tous !

 

 

Thierry Ligot

 

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Série : The Ex-People

Tome : 2/2

Scénario : Stephen Desberg

Dessin / Couleurs : Alexander Utkin

Editeur : Bamboo

Collection : Grand Angle

Page : 72

Parution : 10/1/2024

Format : 22,1 x 29,8 cm

ISBN : 978-2-8189-9011-7

Prix : 16,9 €



Publié le 15/01/2024.


Source : Bd-best


Ecologroom.   Spirou et la gorgone bleue

 

"-Hiiiiiii !

-C'est la voix de Lara !

-Encore une de ses exaspérantes crises d'hystérie !

-On aurait dit un cri d'effroi ! Dans le coin, les araignées son velues, mais velues… Brrr !...

-Lara ! Ça va ?... ?! Lara ??... Mais où est-elle passée ? Lara ! Lara !?

-Là ! laà ! là !...

-Houlàlàlà ! "La gorgone bleue" ? C'est quoi, ça ?...

-Heu ! De gros soucis de contre-production en perspective, je le crains, monsieur !..."

 

 

 

 

 

 

 

Sur le tournage de la nouvelle campagne de publicité pour la chaîne de fast-food Mac Burgy, au beau milieu d'une île paradisiaque, l'actrice principale vient d'être enlevée par un groupe d'activistes. Les ravisseurs de la mannequin Lara se revendiquent de l'organisation de la gorgone bleue. De leur côté, alors qu'ils étaient en train de se restaurer dans un restaurant du même type, Spirou et Fantasio voient débouler des demoiselles en costumes bleus. Ce sont les filles de la gorgone. Elles badigeonnent les murs de peinture bleue en dénonçant les temples de la malbouffe. Le groom et son acolyte n'auront pas ici le rôle manichéen qui les caractérisent. D'abord engagés au sein des combattants, ils accompagnent rapidement les forces aux mauvais rôles pour comprendre les agissements parfois violents des membres de la gorgone. Il faut dire que Lara n'est autre que la fiancée de Simon Santo, magnat du fast-food.

Outre Spirou et Fantasio, Spip joue un rôle crucial. Il n'attend pas les ordres et agit pertinemment quand il le faut. Seccotine s'infiltre avec courage pour un reportage en immersion. Quant au Comte de Champignac disparu, on ne le retrouvera qu'à la fin de l'histoire, dans un état surprenant, très drôle et inattendu.

 

 

 

 

© Dany, Yann - Dupuis

 

 

Après des années d'attente, voici enfin le Spirou de Dany et Yann. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les auteurs n'ont pas dévoyé leur image. Yann montre son côté subversif, avec son air à dire : "Ha, ha ! Vous 'avez prêté un jouet ! Maintenant, j'en fais ce que je veux !" Il donne à l'histoire un côté sale gosse, avec des personnages secondaires aux caractères bien trempés comme l'amirale Denzelle Jackson, "pacha" du porte-avions USS Obama, ou encore le milliardaire Simon Santo, un des plus grands responsables de la pollution industrielle mondiale, un look à la Trump pour une profession à la Monsanto, grand producteur de plastique dans les années 40 et maintenant entreprise américaine dans le secteur de la chimie absorbée par Bayer depuis 2018. Yann utilise également un personnage créé par Greg pour Dany : Kay Mac Cloud, co-héroïne avec Jo Nuage de l'unique album qui portait leur nom au milieu des années 70 chez Dargaud. Le scénariste truffe l'histoire, et en particulier la fin, de privates jokes, faciles à comprendre pour les fans de BD.

Fidèle à son habitude, Dany s'en donne à cœur joie dans la bimbo sexy. Il ne manque plus que Colombe Tiredaile, mais elle est largement bien remplacée par Lara. Compte tenu du caractère et les caractéristiques des deux auteurs, il n'est pas étonnant que l'histoire n'ait pas été prépubliée dans l'hebdomadaire de Marcinelle. Une scène de champignons, notamment, aurait fait hérisser les cheveux sur la tête de certains parents de lecteurs. (Et non pas les petits lecteurs eux-mêmes qui en ont certainement vu d'autres.)

 

 

 

 

© Dany, Yann - Dupuis

 

 

Bref, on delà de tout ça, les auteurs donnent une orientation fortement écologique à l'aventure. L'épisode est dans l'air du temps. Sous couvert d'humour, voire de raillerie, Yann dénonce. Il accuse la malbouffe de créer une génération, voire maintenant des générations, d'obèses. Dany nous montre en long en large et en travers le septième continent, cette nappe gigantesque de déchets plastiques qui s'amoncellent au gré des courants. Véritable scandale sanitaire industriel international, cet amas d'immondices pollue non seulement les océans, mais empoisonne également la faune et la flore à cause des particules de plastique qui s'en détachent, tombe aux fonds des mers ou sont ingérées par des poissons. Ha, tiens, le Marsupilami apparaît également. Pas celui que l'on connaît bien mais le grand Marsupilami blanc des marais de Palombie d'où Spirou et Fantasio reviennent de reportage.

 

 

 

 

© Dany, Yann - Dupuis

 

 

La série des Spirou de tel ou tel auteur a pour principe de porter une vision parallèle sur l'univers de Spirou. C'est tout à fait le cas ici. Ce ne sont pas Dany et Yann qui vont chez Spirou, c'est ce dernier qui va chez eux. C'est tout l'intérêt et le sel de cette collection.

 

 

 

 

 

 

Laurent Lafourcade - Thierry Ligot

 

 

Série : Spirou 

Titre : Spirou et la gorgone bleue 

Genre : Aventure  

Scénario : Yann 

Dessins & Couleurs : Dany 

Éditeur : Dupuis

ISBN : 99782800167800

Nombre de pages : 88 

Prix : 18,95 €

 



Publié le 14/01/2024.


Source : Boulevard BD


 

83 après J-C, petit ludus du laniste Aulo Suetto Certo, propriété de Quintus Pollia.

Cleio, ancien esclave gaulois devenu gladiateur par la haine de Quintus, frère de son ancien Dominus, commence à se faire une renommée comme "thrace" sous le nom de Pardus.

Sa renommée naissante n'est pourtant pas sans risque ... et attire bien des regard sur lui.

 

 

 

 

 

 

"N'oubliez jamais qu'un jour viendra où vous serez fiers d'être gladiateur ! Même pour des parias comme vous, il y a une chance de rédemption et de gloire dans la gladiature !"

 

 

 

 

© Trifogli - Celestini - Graph Zeppelin 2023

 

Lors de son premier combat dans l'arène, il retrouve son amour d'enfance, Adriana, fille de Prima Pollia, mariée de "force" depuis par Quintus à un vieux sénateur bègue. Toujours amoureuse de Cleio, Adriana est prête à tout pour lui obtenir sa liberté, son rudis !

 

Pour cela, elle devra approcher l'Empereur Domitien !

Patricienne, le chemin le plus court serait pour elle de passer un pacte avec Giulia, la maîtresse de ce dernier. Il faut dire que celle-ci aux mœurs dissolues aimerait bien faire succomber Adriana afin d'en faire son jouet intime Pourtant cette dernière est loin d'être consentante.

 

Mais qu'importe, dans cette Rome décadente, plaisirs et complots se côtoient comme d'anciens amants pervers.

Entre combats de gladiateurs, complots politiques, les enjeux et les donnes sont souvent embrouillés, diffus, obscurs !

 

« Usque ad finem … et ultra »

 

 

 

 

© Trifogli - Celestini - Graph Zeppelin 2023

 

Un second tome à l'image du premier ... passionnant et intense.

 

Faisant la part belle au péplum moderne, l'action se mêle à cette quête désespérée d'Adriana pour retrouver son amour de gamine. Mais Cleio est-il prêt à abandonner sa gloire nouvelle pour recourir chaussées et routes tels des vagabonds ? Qui pourrait en jurer face à une foule hurlant votre nom ?

 

Trifogli poursuit ainsi le développement d'un scénario posé, réfléchi et classique.

Une plongée dans cette Rome antique où luxure, gladiateurs et intrigues ne peuvent se démêler l'un de l'autre. D'un côté, des gladiateurs avides de leur liberté perdue, de gloire dans l'arène, de l'autre, patriciens accrochés à leurs droits, leurs pouvoirs, leur rang qu’ils doivent tenir vis-à-vis des premiers !

 

 

© Trifogli - Celestini - Graph Zeppelin 2023

 

L'ensemble n'est rendu que plus crédible par le soin apporté au dialogue et notamment au vocabulaire par l’insertion de termes latins. En dehors du récit à proprement parler, un certain intérêt historique ressort de la narration. Mœurs des uns, culture des autres, espoirs de tous ...

 

La mise en scène, le découpage des planches, les angles de vue, le rythme de l’action, tout y est pour planter le lecteur dans un spectacle épique de grande qualité ! Un graphisme plus que réaliste, malgré des visages parfois trop figés, anguleux, des couleurs chaudes et violentes à la fois, un souci du détail notamment dans les décors et paysages offrent à la narration cet aspect « historique » indispensable.

 

Le tout finissant sur une scène finale prometteuse d’un tome final "mortel" à plus d'un titre !

 

 

© Trifogli - Celestini - Graph Zeppelin 2023

 

A noter pour le public plus "averti", comme à chaque fois aux éditions Graph Zeppelin, la version "adulte" publiée chez Tabou BD devrait suivre. Enrichie très probablement ici et là de séquences plus hot, l'histoire n'en sera que plus croustillante, vivante diront certains !

Ceci sans pour autant nous faire perdre le rythme et le suspense de l'histoire. Les planches "ajoutées" apporteront certainement des éléments de l'intrigue intéressants pour sa compréhension et son bon déroulement. Mais cela, nous ne le saurons qu'à sa lecture.

 

 

Toujours est-il que le troisième et dernier volet nous promet une apothéose ... complots, trahisons, espoirs, rêves, désirs de gloire et de possession ... ou simplement de domination. Mais n'est-ce pas là toute l'Histoire de Rome ?

 

 

Thierry Ligot

 

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Version "soft" :

  • Série : Thrace
  • Tome : 2/3 – Gloria Mundi (Gloire au monde)
  • Scénario / Dessin : Francesco Trifogli
  • Couleur : Andrea Celestini
  • Traductions : Claire Nyman & Thierry Plée
  • Editeur : GRAPH ZEPPELIN
  • Genre : Historique
  • Public : Ados-Adultes
  • Parution : 12 décembre 2023
  • Reliure : Album couleur, Broché
  • Dimensions : 32,3 x 23,5 x 1,3 cm
  • Pagination : 48 pages
  • EAN : 978-2-38038008-8
  • Prix : 17 €


Publié le 12/01/2024.


Source : Bd-best


Dis-moi qui tuer, je te dirais qui tu es.   L'alibi

 

"-Il m'a désigné sans hésiter… Mais je ne suis pas inquiet, j'ai un alibi en béton ! Toujours ! Pendant le hold-up, monsieur l'agent ? J'étais au bowling avec au moins quinze témoins ! A l'heure du cambriolage, Inspecteur ? Je fêtais mon anniversaire au restaurant, le serveur et quelques amis peuvent le confirmer. Ce que je faisais pendant l'attaque du transport de fonds ? Deux heures de torture la bouche ouverte sous le regard inquisiteur de mon dentiste, vous parlez si j'm'en souviens !'

 

 

 

 

 


                Lorsque l'on risque d'être mêlé de prêt ou de loin à une affaire criminelle, mieux vaut avoir un bon alibi pour pouvoir prouver son innocence. C'est encore plus facile lorsqu'on a un frère jumeau qui plus est n'existe pas officiellement puisqu'il n'a pas été déclaré à la naissance. L'un pourra toujours être l'alibi de l'autre. Cette histoire signée Jack Manini est l'une des dix qui composent ce collectif polar, faisant suite au succès d'Un crime parfait, paru quelques mois auparavant chez le même éditeur : Philéas.

© Guérineau – Philéas

                Richard Guérineau ouvre le bal avec Alibi en rouge. Des personnes armées, masquées comme le Ku-Klux-Klan, sont à bord d'un vieux tacot roulant dans un bayou de Louisiane, à la poursuite d'un gibier d'un type qu'ils affectionnent traquer. L'homme est un loup pour l'homme, on le savait déjà. Mais, quand on ne sait plus très bien qui est victime et qui est coupable, les cartes s'abattent sans aucune logique. A moins que tout au fond il y en ait une… On connaît le film comique Alibi.com. Mais saviez-vous que bien avant cette agence web, il y avait son ancêtre téléphonique SOS alibi ? C'est ce que nous racontent Laurent Astier et Xavier Bétaucourt. Fidèle à l'ambiance Agata, Olivier Berlion pose la question du succès hollywoodien : rêve ou triste réalité ?

© Berlion – Philéas

                Dans un graphisme atypique, déconcertant par rapport au reste de l'album, Jimmy Beaulieu signe une maline histoire d'espionnage à propos d'un trafic international infiltré sur le point d'être démantelé. Si certains pourraient être rebutés par son trait simplifié par rapport au réalisme de ses collègues d'album, ils seront vite époustouflés par la scène du camion explosant une cabine téléphonique, case déjà iconique. Thierry Robin met en scène une guillotine, pendant que Benoît Blary et Laurent Galandon montrent que l'amour n'est pas toujours plus fort que la haine. On vous laisse découvrir les dernières histoires dans l'album, dont celle de la trop rare Jeanne Puchol.

© Robin – Philéas

                Les auteurs se rejoignent et se complètent dans une harmonie qui se voit de plus en plus dans les collectifs, un genre en plein développement, contrairement à jadis où ils étaient un peu fourre-tout. Saluons aussi l'excellent travail d'Anaïs Bon qui conclue chaque histoire avec des "excuses" finement rédigées. Il n'y a pas que le crime qui soit presque parfait, il y a aussi l'alibi.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : L'alibi

Genre : Thriller/Polar

Scénarios, Dessins & Couleurs : Laurent Astier, Jimmy Beaulieu, Olivier Berlion, Xavier Bétaucourt, Benoît Blary, Vincent Froissard, Laurent Galandon, Richard Guérineau, Séverine Lambour, Etienne Le Roux, Jack Manini, Jeanne Puchol, Thierry Robin, Benoît Springer

Textes conclusifs : Anaïs Bon

Couverture : Hugues Labiano

Éditeur : Philéas

ISBN : 9782385020187

Nombre de pages : 112

Prix : 19,90 €

 



Publié le 11/01/2024.


Source : Boulevard BD


Dieu reconnaîtra les siens.   Miséricorde

 

"-On t'a tous vu à la télé, Kurt Gordel, le massacreur fou poursuivi par toutes les polices du royaume. Lâche cette fille. Tu sais que tu n'as aucune chance, les flics te collent aux fesses.

-J'ai dit : tout de suite ! Ma chance, c'est moi qui en décide."

 

 

 

 

 

 

 

C'est quoi tout ce raffut ? Extrême Est de la Belgique. Le Para Club des Fagnes voit sa journée perturbée par l'irruption d'un truand en cavale, un tueur poursuivi par toutes les polices du royaume. Il menace de tirer si on ne lui donne pas les moyens de s'enfuir. Qu'à cela ne tienne. Il n'y a qu'à demander. Le vol d'Icare est l'une des sept nouvelles criminelles scénarisées par Jean Van Hamme dans ce recueil miséricordieux. Dans cette histoire dessinée par Ricard Efa, comme dans les autres, le destin rend la justice. C'est le point commun de ce collectif aux auteurs prestigieux.

© Munuera, Van Hamme - Dupuis

                Aimée de Jongh, l'une des révélations de ces dernières années, est à la mise en scène de L'ange de miséricorde. Omer Jabot, époux d'Henriette, va découvrir à son âge avancée les véritables raisons du succès de ses polars. Dans la veine des Gens Honnêtes, Christian Durieux s'empare de la vie d'un quinquagénaire bedonnant qui cherche l'amour. Il va le trouver. Mais pas que… C'est dans une quatrième dimension à la Twilight Zone que nous invite le talentueux José-Luis Munuera dans Les bretelles. Une fois n'est pas coutume, Van Hamme joue dans une matrice fantastique, aux frontières du réel, un exercice où on ne l'attendait pas forcément.

© Djief, Van Hamme - Dupuis

                Avec Comment avoir sa statue sur la place Joachim XIII, Emmanuel Bazin livre un drame historique. Nous sommes en Avril 1910. Le Roi Joachim de Serlande revient de l'exposition universelle de Bruxelles où il était en visite officielle. On en veut à sa vie. Il n'y a plus qu'à prier pour qu'un ange gardien veille sur lui. Invitation à Londres pour un apéritif hebdomadaire de la brillante Lady Charity Hethrington, avec Le piège, dessiné par Dominique Bertail. Un peu d'amour parmi tous ces morts, ça fait du bien, même s'il y a là aussi des fourberies. A Maragua, il ne fait pas bon enquêter quand ça ne plaît pas à tout le monde. C'est ce que va apprendre Vincente, journaliste pour Paris-Match dans Adios, amigo, avec Djief aux manettes.

© Bazin, Van Hamme - Dupuis

                Les collectifs ont souvent pâti de déséquilibre, soit au niveau scénaristique, soit dans les dessins. Depuis quelques temps, la tendance s'inverse. Ici, la garantie Van Hamme fait effet pour les histoires. Quant aux dessinateurs, le mixage fait son effet. Miséricorde… Pardonnerez-vous aux coupables ?

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Miséricorde

Genre : Thriller

Scénario : Jean Van Hamme

Dessins & Couleurs : Emmanuel Bazin, Dominique Bertail, Aimée de Jongh, Djief, Christian Durieux, Ricard Efa, Jose Luis Munuera

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9791034770687

Nombre de pages : 96

Prix : 16,95 €

 



Publié le 11/01/2024.


Source : Boulevard BD


L'enquête d'une femme sur les traces des Waffen SS français.   La division

 

"-Nous sommes le mardi 7 juin 1995. Il est 8h19. Dans notre dossier du jour, nou revenons sur la disparition de Maurice Cartier et Charles Barigaud. Deux survivants de la Division Charlemagne. J'ai le plaisir d'accueillir dans ce studio Claire Praslin.

-Bonjour.

-Vous terminez votre thèse sur la Division Charlemagne à l'Université Paris I.

-Tout à fait.

-Pouvez-vous nous expliquer qui étaient ces hommes qu'on appelle parfois "les nazis français" ?"

                Claire Praslin est une jeune historienne. Elle termine ses études en rédigeant une thèse sur la Division Charlemagne, un régiment de militaires français ayant rejoint les rangs ennemis en 1944. Au sein de la Wehrmacht, la compagnie française regroupait des membres de trois mouvements collaborationnistes : la milice de Darnand, le Parti Populaire Français de Doriot et la légion des volontaires contre le bolchévisme. Six mille hommes et quelques femmes ont ainsi combattu aux côtés des SS pour défendre le régime d'Hitler contre les Alliés. Claire souhaitait rencontrer les derniers survivants pour étayer ses travaux mais ils viennent de disparaître. C'est alors qu'elle est contactée par une certaine Thérèse Demongeot. Son frère qui faisait partie de ces troupes rebelles serait encore en vie quelque part en Europe.

© Suarez, Melone - Nathan

                Plus que de "simples" recherches historiques, c'est une véritable enquête policière que va mener Claire Praslin. Elle va se trouver malgré elle actrice d'un thriller. Certaines personnes ne souhaitent pas qu'elle arrive à son but, mais d'autres, dont un mystérieux "ange gardien", veillent sur elle. Le chemin est semé d'embûches. Elle devra prendre garde à ne pas trébucher, d'autant plus qu'elle est enceinte. Petite originalité : c'est le plus proche témoin des aventures de Claire qui en est le narrateur, c'est le bébé dans son ventre. Deuxième originalité : on sait dès la première scène que l'historienne fera une rencontre décisive et que la scène va être tragique. On n'en connaît cependant pas la fin. On accompagnera Claire jusque là tout au long de l'album.

© Suarez, Melone - Nathan

                Le scénariste Emmanuel Suarez adapte le podcast qu'il a écrit pour Radio France et qui a été réalisé par Sophie-Aude Picon. On peut l'écouter sur https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-division-d-emmanuel-suarez. Auteur de théâtre, de fictions radiophoniques et de documentaires, il a reçu le prix SACD (société des auteurs et compositeurs dramatiques) en 2021. Avec La division, il transforme un sujet purement historique en thriller implacable, avec une héroïne, une femme déterminée qui sait ce qu'elle veut et que rien ne semble pouvoir faire renoncer. La dessinatrice Arianna Melone accompagne sobrement le récit, somme toute assez théâtral, ce qui n'est jamais facile à assumer en BD. Un poil plus de précision dans le trait aurait été bienvenu. C'est comme si elle avait voulu s'effacer derrière l'intrigue. Pourtant, on est bel et bien dans une bande dessinée et il est nécessaire d'assurer complètement l'adaptation pour en montrer l'intérêt.

© Suarez, Melone - Nathan

                La division traite d'un pan peu connu, peu traité de la Seconde Guerre Mondiale, certainement parce qu'il est loin d'être glorieux pour l'histoire de France. Suarez et Melone le mettent sur le devant de la scène dans une intrigue haletante.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : La division

Genre : Thriller/Polar

Scénario : Emmanuel Suarez

Dessins & Couleurs : Arianna Melone

Éditeur : Nathan

ISBN : 9782095016777

Nombre de pages : 140

Prix : 22 €


  

 



Publié le 07/01/2024.


Source : Boulevard BD


Un art sous contraintes.   La bande dessinée en Afrique à l'époque coloniale

 

"-Eh bien ! Que t'arrive-t-il ?

-Koumba… Elle est disparue. Vite, il faut que tu ailles voir son père."

 

 

 

 

 


                Si la bande dessinée a plus de cent ans d'existence en Afrique, c'est parce que son apparition coïncide avec l'arrivée des colons européens. Pourtant, il existait déjà dans les civilisations indigènes une culture de l'image et du récit imagé. Les colons vont se servir de ce medium pour faire passer des messages éducatifs, propagandistes et préceptifs aux populations locales. Les envahisseurs vont ainsi impulser et contrôler les connaissances inculquées de leur conception à leur diffusion. Côté francophone (les colons étant aussi anglophones ou lusophones), il n'y eut aucun soutien à l'édition locale en Afrique Noire. Hormis ce qui venait de Madagascar, tout était importé de France. Et s'ils étaient fabriqués sur place, c'étaient des manuels écrits par des fonctionnaires français.

© L'Harmattan BD

                L'essai de Christophe Cassiau-Haurie et de Christophe Meunier s'articule autour de trois périodes : l'introduction de la bande dessinée pendant la colonisation, le cœur des conflits mondiaux, de la Première à la Seconde Guerre mondiale, montrant à l'Afrique que l'homme blanc pouvait vaciller et où les désirs d'indépendance se font ressentir, puis le début des émancipations après 1945 et jusqu'aux années 60, à quelques années près pour certaines exceptions. L'Entre-Deux-Guerres et la décolonisation verront l'émergence de dessinateurs locaux qui travailleront pour la presse locale et créeront quelques personnages récurrents. Revenons sur chacun de ces chapitres.

                Avant la Première Guerre Mondiale, se développe donc la bande dessinée en Afrique en tant qu'instrument de colonisation. Ça ne fait pas si longtemps que Rodolphe Töpffer a inventé ce nouveau langage entre la littérature et le graphisme. Né en 1887, le camerounais Ibrahim Njoya se fait remarquer en exécutant des dessins sur le sable avant de rentrer à la cour du sultan où il fera des dessins sur papier. Il réalisa de véritables histoires illustrées comme La rate et les quatre ratons en 1940. En Egypte, c'est dès la fin du XIXème siècle que l'on peut lire les premiers cartoons, à l'époque, c'était des caricatures proches de la BD. James Yaqub Sanua en était l'un des fers de lance. Sur l'Île Maurice et à la Réunion, les journaux satiriques font la part belle aux railleries. Le Voyage de M.Chose dans la mer des Indes, par Antoine Roussin en témoigne. Les treize planches sont reproduites dans cet essai. Le chapitre se clôt sur la situation en Afrique du Sud-Est avec les cartoonistes.

© L'Harmattan BD

                La deuxième partie s'arrête sur le développement de la presse coloniale de 1918 à 1945. En Afrique belge et notamment au Katanga, les dessins humoristiques racistes de Sav rencontrent un certain succès. Les auteurs reviennent sur l'influence des Pères blancs missionnaires. On apprend que Paul Lomami serait l'un des premiers écrivains dessinateurs congolais avec Le match de Jako et Mako paru dans La Croix du Congo en 1933. Il est aussi évidemment question de Tintin au Congo. On passe ensuite en Afrique Noire française, en particulier au Sénégal, avant de regagner l'Afrique du Nord où arrivent les productions francophones. Le cas de ce qui se passe en Egypte est fort intéressant à observer avec la revue Al-Awlad publiant aussi bien des productions locales originales que des réappropriations de Mickey. On finit par un crochet vers l'Union Sud-Africaine où la population blanche fortement présente entraîne le développement de la presse, avec des bandes dessinées au format anglo-saxons plutôt abouties.

                La partie trois est consacrée à l'indépendance africaine et à la façon dont les africains se sont emparés de la bande dessinée entre 1945 et 1970. Les auteurs locaux émergent aux côtés de dessinateurs francophones confirmés comme Bara, Follet ou Azara. Au Maghreb, également aussi bien au Congo qu'au Rwanda, des magazines connaissent leurs heures de gloire. Une autre partie du continent restera sous influence britannique. L'Océan Indien et l'Afrique lusophone ne seront pas en reste.

© L'Harmattan BD

                Christophe Cassiau-Haurie et Christophe Meunier démontrent dans cet essai l'influence de la colonisation sur le développement de la bande dessinée en Afrique. Il est judicieux de le lire parallèlement à Hergé, Franquin, le chevalier et le missionnaire, de Philippe Delisle, paru chez PLG. L'époque coloniale est bien révolue. Des productions contemporaines montrent leur détachement par rapport à la BD franco-belge. Mais ça, c'est une autre histoire.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : La bande dessinée en Afrique à l'époque coloniale

Genre : Ouvrage d'étude

Auteur : Christophe Cassiau-Haurie et Christophe Meunier

Éditeur : L'Harmattan BD

Collection : Série essais

ISBN : 9782140496172

Nombre de pages : 176

Prix : 20 €

 



Publié le 07/01/2024.


Source : Boulevard BD


La spirale du désespoir.   Kujô l'implacable 4

 

"-L'homme que j'ai tué a changé ma façon de vivre. C'est lui qui m'a appris que j'avais de la valeur. Mais j'ai fini par comprendre que c'est seulement en tant qu'objet de consommation que j'avais de la valeur à ses yeux.

-Pourquoi l'avez vu tué ?

-Je l'ai tué pour redevenir moi-même."

 

 

 

 

 


                Ça risque de prendre un peu de temps, mais Taiza Kujô, avocat réputé de la place de la ville, va devoir écouter la longue et sombre histoire de sa cliente Shizuku Kasagi. La jeune femme vient de tuer son bourreau, celui qui a donné un sens à sa vie tout en l'ayant entraînée dans une bien sombre spirale. Les bras et les jambes scarifiés, le corps tatoué, Shizuku semble libérée d'un poids. Qu'est-ce qui l'a amenée à commettre l'irréparable ? Quelle route a-t-elle suivie pour se retrouver en enfer ? Aura-t-elle des circonstances atténuantes ? Encore une fois, Kujô va accepter de prendre en charge un dossier en apparence indéfendable. Permettra-t-il à Shizuku de se sortir de ce bien mauvais pas ?

© 2021 Shohei MANABE
© KANA 2022

                Shizuku Kasagi a dix-huit ans. Plante verte, bolosse, elle veut trop faire son intéressante avec ses faux bandages sur les bras. Mû-Chan, une prostituée, lui conseille de se trouver un beau mec sur un site de rencontres. Mais il n'y en a pas de beaux mecs sur les sites de rencontres… Ah ? Si ! Il y en a un, Shûto. Le jeune homme l'invite dans un bar. Ils passent une bonne soirée. Ce ne sera que la première d'une longue série. Masi quand on n'a pas d'argent pour payer, comment faire pour continuer à pouvoir en profiter ? Jouant de la naïveté et du handicap de la gamine, Shûto propose à Shizuku de se lancer dans le porno. Pour lui, elle est prête à tout, même à vendre son corps. Elle est heureuse. Enfin, quelqu'un lui démontre qu'elle a de l'importance. Heureuse ? Comment peut-on l'être dans de telles circonstances ?

© 2021 Shohei MANABE
© KANA 2022

                Absent de plus des deux tiers de l'épisode, Kujô s'embarque dans une affaire encore plus glauque que les précédentes. Reiko Kameoka, avocate spécialiste des droits de l'homme, est une fervente défenseuse des droits de la femme. Elle ne tolère pas que les personnes les plus fragiles soient exploitées comme des produits de consommation. Elle n'est pas toujours sur la même longueur d'onde que Kujô. Ils se connaissent depuis longtemps, ne se sont pas vus depuis un certain temps. Vont-ils avoir le même point de vue sur l'affaire Kasagi ?

© 2021 Shohei MANABE
© KANA 2022

                Shôhei Manabe poursuit son exploration de la société japonaise, qui comme les autres dans le monde, connaît des heures sombres. Il traite ici des problèmes psychologiques d'une jeunesse qui se cherche, perdue dans une jungle moderne, et qui tombe dans un tourbillon infernal, un manège duquel il semble impossible de descendre. Il appuie sur une urgence : sauver les générations futures et mettre de la couleur dans leur avenir qu'elles voient si noir.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Kujô l'implacable

Tome : 4

Genre : Thriller/Polar

Scénario & Dessins : Shôhei Manabe

Éditeur : Kana

Collection : Big Kana

ISBN : 9782505120445

Nombre de pages : 208

Prix : 7,70 €

 



Publié le 07/01/2024.


Source : Boulevard BD


Apprendre de la différence.  Marilou 2 – Le voleur d'amis

 

"-Voilà donc votre petit nid.

-Oh, c'est charmant.

-Tout est neuf. Vous êtes nos premiers vacanciers.

-Merci pour cet honneur. Hé ! Hé !

-Et toi, Jules, si tu veux venir jouer à la maison avec notre fille, elle en sera ravie ! Tiens, la voilà justement. Je vous présente Marilou."

 

 

 

 

 


                Marilou et ses parentsaccueillent pour la première fois une famille dans le gîte de leur nouvelle maison de campagne. Le petit Jules débarque donc avec ses parents pour quelques jours de repos. Il "aime bien ilou maijon". Marilou est au bout de sa vie. Il parle comme Monsieur Bidérassoune, l'épicier du village. Jules a l'âge de Marilou, mais on dirait un bébé. Il ne parle pas bien et fait des bisous super baveux. En fait, il a une trisomie 21, mais Marilou ne connaît pas cette console de jeux. Et pour cause, c'est une maladie génétique. Marilou a peur de l'attraper, mais ce n'est pas contagieux. C'est de naissance. Jules a un chromosome de trop, comme une maison construite avec de petits défauts. Bref, les parents de Marilou lui demandent de l'inclure à ses jeux. Elle est loin d'être ravie d'avoir "un garçon bizarroïde dans les pattes".

© Dutto, Toulmé, Cantreau - Delcourt

Marilou se confie à ses amis Georges et Gédéon, l'âne et le rouge-gorge qui parlent, mais qu'avec elle. Qu'avec elle ? Jusqu'à présent. Parce que Jules, dans un autre mode de communication, va devenir leur nouveau partenaire de jeux, au point de rendre Marilou jalouse comme un pou. Pour elle, Jules n'est rien d'autre qu'un voleur d'amis. Pourtant, quand il va se retrouver dans une bien mauvaise passe, le sens de la justice naturel de la fillette va se réveiller. Comme on dit, chassez le naturel, il revient au galop.

© Dutto, Toulmé, Cantreau - Delcourt

Olivier Dutto et Fabien Toulmé poursuivent les aventures, ou plutôt les chroniques de vie de Marilou. Après avoir présenté l'univers dans le premier volume, ils traitent d'un sujet de société profond : l'intégration des handicapés, et en particulier l'inclusion des trisomiques dans la société. Fabien Toulmé connaît bien le sujet. Il suffit de lire son album autobiographique "Ce n'est pas toi que j'attendais", paru en 2018 chez Delcourt. Il y raconte la naissance de sa fille, porteuse d'une trisomie non dépistée. L'auteur y raconte comment elle a bouleversé sa vie, le faisant passer par tous les états d'âme, de la colère à l'acceptation, un livre à l'émotion incroyable. Avec Marilou, Toulmé, ici seulement scénariste, cherche à faire comprendre comment on peut avancer avec un trisomique, comment on peut lui apprendre des choses, combien il a de choses à nous apprendre. Il s'adresse aux enfants qui sont les adultes de demain, parce qu'eux comprennent plus facilement, parce qu'eux sont peut-être plus humains que les grands. Le trait comique d'Olivier Dutto apporte le contrepoids nécessaire pour dédramatiser le propos. Aux couleurs, BenBK, qui s'est chargé uniquement de la couverture, laisse sa place à Maëlys Cantreau qui glisse dans ses chaussons.

© Dutto, Toulmé, Cantreau - Delcourt

                Un certain chanteur disait Goodbye à une Marilou. Quand on voit arriver celle-ci, on ne peut que lui dire Hello à bras ouverts.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Marilou 

Tome : 2 – Le voleur d'amis

Genre : Aventures humoristiques

Scénario : Fabien Toulmé

Dessins : Olivier Dutto

Couleurs : Maëlys Cantreau

Éditeur : Delcourt

Collection : Jeunesse

ISBN : 9782413078289

Nombre de pages : 120

Prix : 10,50 €

 



Publié le 07/01/2024.


Source : Boulevard BD


Immersion au cœur d'une épicerie solidaire, espace de vie sociale.   Le sac à malices

 

"-C'est pas possible. Vous avez braqué un supermarché ?

-Même pas. On nous a tout donné. On a deux types de ramasse. Celle de la banque alimentaire et celle de l'hypermarket. Ici, c'est l'hypermarket. On a signé une convention avec un des magasins pas loin pour récupérer tous les produits frais invendus ou dates courtes."

 

 

 

 

 


                Lola vient d'arriver au Sac à malices, une épicerie solidaire et espace de vie sociale. Elle souhaite y être bénévole. Elle est accueillie par Justine l'animatrice, qui lui fait visiter les lieux. Dans son bureau, Badia gère tout l'administratif et la comptabilité. Elle assure aussi la prise de rendez-vous pour les bénéficiaires. Il y a différentes salles, pour les repas, pour les réunions, pour les différents ateliers de couture, cuisine, réparations ou conversation française. Les invendus des grandes surfaces arrivent. Ils sont étiquetés à 10 % de leur prix d'origine, une somme dérisoire mais qui fait bien comprendre au public qui y a droit que tout se paye, que tout a une valeur. Lola découvre ce monde dans lequel elle compte s'investir.

© Lambert - Des ronds dans l’O

                Après La Bigaille, lieu culturel associatif, Thibaut Lambert raconte l'aventure d'un autre endroit, Le sac à malices, alternative aux Restos du cœur, lieu d'intégration sociale et tremplin pour rebondir dans la société. Les bénéficiaires peuvent acheter chaque mois pour une certaine somme définie de denrées. Au bout d'un an, leur situation est réévaluée pour savoir s'ils pourront y revenir, après avoir laissé pendant quelques mois leur place à une autre famille nécessiteuse. Dans les ateliers, on peut même reprendre de l'estime de soi avec du socio-esthétisme, ou encore apprendre à faire du vélo. Ça pourra servir notamment à certaines mamans qui pourront ainsi accompagner leurs enfants en sorties scolaires. Le lieu accueille aussi des jeunes nécessiteux en souffrance psychologique, comme Kimberlay, orpheline, SDF, handicapée, que la rue a changée mais qui a été sauvée par, dixit, son caractère à la con.

© Lambert - Des ronds dans l’O

                L'association se trouve à Saint-Pierre-des-Corps, en banlieue de Tours. Deux tiers de la population y vit sous le seuil de pauvreté. Les 42 % de logements sociaux ne comblent pas les besoins. Par le truchement d'une discussion entre Lola et des bénévoles, Lambert raconte l'historique de la ville. De l'Antiquité à aujourd'hui en passant par la reconstruction de l'après Seconde Guerre Mondiale. On comprend mieux comment la situation a pu en arriver à un tel point. Encore une fois, Thibaut Lambert écrit un récit témoignage émouvant, faisant prendre conscience d'une triste réalité et démontrant que la solidarité est le seul moyen pour aider les bénéficiaires, contre les vents politiques qui rament parfois en sens inverse.

© Lambert - Des ronds dans l’O

                A ranger à côté de La Bigaille, Le Sac à Malices est une nouvelle aventure réaliste immersive signée Thibaut Lambert, le genre d'albums qui donne envie de donner un sens à sa vie, en s'impliquant.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Le sac à malices

Genre : Reportage

Scénario & Dessins : Thibaut Lambert

Éditeur : Des ronds dans l’O

ISBN : 9782374181448

Nombre de pages : 128

Prix : 22 €

 



Publié le 07/01/2024.


Source : Boulevard BD


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