Oeil pour oeil, dent pour dent et… nain contre nain dans un bras de fer politico-financier plongé en héroïc fantasy
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Oeil pour oeil, dent pour dent et… nain contre nain dans un bras de fer politico-financier plongé en héroïc fantasy

« On a souvent besoin d’un plus petit que soi. » La Fontaine ne croyait pas si bien dire, et voilà que la série Nains, et ses personnages complexes mais aussi attachants (bon pas de trop près, ils sont souvent armés jusqu’aux dents), est toujours aussi prenante et addictive. Dans le deuxième volet de cette deuxième salve, et au-delà du titre Derdhr du Talion, c’est une vieille connaissance que nous retrouvons : Ordo du Talion, dont nous suivions déjà les exploits dans le deuxième tome de la série.

 

 

 

 

© Jarry/Crety/Digikore Studios chez Soleil

 

Résumé de l’éditeur : Quinze années se sont écoulées depuis l’incendie qui a ravagé Fort Druz. L’ordre du Talion n’a pas été détruit. Le pouvoir a seulement changé de mains, passant de celles des archivistes à celles des seigneurs de la banque de Pierre. Pourchassé par les maîtres assassins de la loge Noire, Ordo a renoncé à sa vengeance… Jusqu’au jour où la belle et mystérieuse Derdhr, l’un des plus puissants seigneurs de la banque de Pierre, vient le trouver pour lui proposer de terminer ce qu’il a commencé…

 

 

 

 

©Jarry/Créty

 

Dans ses premières aventures, Ordo sacrifiait tout à la vengeance envers et contre ceux qui avaient sacrifié sa vie et son enfance sur l’autel de la violence. Pourtant, le temps a encore un peu plus passé et Ordo s’est ravisé. Parce que le premier acte de sa vengeance ne s’est pas passé comme il le souhaitait et que même en mettant le pouvoir à feu et à sang, il y a toujours des serpents latents qui reprendront les rênes du royaume quelques moments plus tard. Alors Ordo est résigné. De l’équipe qu’il avait formée il y a quinze ans, il ne reste plus que le trio qu’il forme avec la solitude et le mensonge. Ben oui, il faut bien se protéger quand on a « les treize maîtres de la loge noire au joufflu ». De quoi apprendre à profiter de chaque moment comme si c’était le dernier mais aussi de s’inventer « vie après vie », cette fois il est le maître-coordinateur de chantier Joris, en espérant que personne ne retrouvera sa trace.

 

 

 

 

© Jarry/Crety/Digikore Studios chez Soleil

 

Pour le coup, c’est raté et voilà que la vénéneuse Derdhr, seigneur de la Banque de Pierre, arrive pour lui proposer un marché qui commence déjà par quelques menus chantages. Ordo est piégé et la quête de pouvoir financier de Derdhr fait désormais écho à la lutte vengeresse passée du guerrier. Ordo, rouage nécessaire à la gigantesque machination politico-financière qui se met en place, va devoir reprendre les armes et renouer avec sa vengeance sans pitié. Avec en ligne de mire… son père, celui qu’il avait juré de tuer avant de se raviser, celui qui fait figure d’ultime obstacle pour Derdhr et son accession à la domination.

 

 

 

 

© Jarry/Crety

 

Rabattant une nouvelle fois les cartes sans perdre de vue les dimensions père-fils et amour-haine inhérente à la totalité des récits de cette série, Nicolas Jarry nous emmène, cette fois, dans une sorte de thriller financier et politique toujours aussi bien englouti et digéré par le monde de l’Héroïc fantasy. Alors, rassurez-vous, si on parle argent et gros bonnets, les têtes tombent toujours autant, la guerre gronde entre dragons et soldats surentraînés mais s’invite aussi dans les intrigues médisantes et machiavéliques du palais. Et Ordo, dans tout ça, tente de surnager pour ne pas jouer sa dernière pièce dans un final que n’aurait pas renié Jules César. Dans ce jeu de manipulation et de stratégie, Stéphane Créty continue à faire valoir la grande qualité graphique de cette saga. Il retrouve son héros, le métamorphose physiquement, sans toucher à la puissance de son univers, vertigineux entre plongée et contre-plongée, sans jamais se casser les dents sur les éperons rocheux où se perchent les châteaux imprenables (du moins, on le pensait). Le crayon de Créty est un tranchoir de bien belle facture ! Et Nains continue sa success story.

 

Alexis Seny

 

Série : Nains

Tome : 7 – Derdhr du Talion

Scénario : Nicolas Jarry

Designer : Pierre-Denis Goux

Dessin : Stéphane Créty

Couleurs : Digikore Studios

Genre : Héroïc fantasy

Éditions : Soleil

Nbre de pages : 56

Prix : 14,95€

 



Publié le 22/05/2017.


Source : Bd-best

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