Zombillénium transforme le cinéma en parc d’attractions horrifiques et révèle toute la fourmilière d’artisans qui lui a donné vie dans un artbook
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Zombillénium transforme le cinéma en parc d’attractions horrifiques et révèle toute la fourmilière d’artisans qui lui a donné vie dans un artbook

« Faites-nous rêver », le message est équivoque et ne peut mieux résumer nos attentes, énormes, au sujet du film Zombillénium qui sort ce 18 octobre et prête un peu plus vie à ce parc infernal et maudit du Nord où les monstres sont plus vrais que nature. On l’attend de pied ferme, d’autant plus que son créateur, le phénoménal Arthur De Pins, s’est fait plutôt rare dans le monde de la bd, laissant la suite du tome 3 de Zombillénium en jachère pour s’engouffrer corps et âme (au diable) dans la préparation de ce film à petit budget (13,4 millions) par rapport à ses ambitions et ce qui se fait dans le monde de l’animation (Pixar et les autres). Alors, nous n’avons pas encore vu le film, ce sera chose faite très vite mais, en attendant, un an après l’artbook Vectorama (une vraie gourmandise calorique et riche à souhait pour patienter, voilà que sort l’artbook du film. Un vrai making-of compilant plein de visuels, des balbutiements au rendu final.

 

 

 

 

Zombillénium Art par Von Kummant © Dupuis

 

Résumé de l’éditeur : À l’automne 2017, préparez-vous à frissonner au cinéma : Zombillénium, la série diablement drôle d’Arthur de Pins, sort dans les salles obscures ! Pour l’occasion, cet album propose une véritable plongée dans les coulisses de l’adaptation cinématographique à travers des interviews inédites de l’auteur et d’Alexis Ducord, son coréalisateur, des images exclusives et une foule d’anecdotes et d’infos sur les processus de création. Pour ceux qui meurent d’envie de découvrir le film, et tous les autres !

 

 

 

 

Zombillénium Art par De Pins © Dupuis

 

De la difficulté d’adapter en bonne et due forme une BD déjà culte, le tout avec un petit budget. Le sous-titre de cet album accompagnant le film pourrait aisément celui-là. Mais si l’argent est le nerf de la guerre… et de la débrouille, surtout, force est de constater qu’il n’a pas empêché Zombillénium de claquer à l’écran. Sans voir le film, ça saute aux yeux, du clip du Nameless World de Skip The Use en 2013 (pour être un vrai bon pilote) à la bande-annonce, Zombillénium le film donne assez d’indices sur sa capacité à se nourrir de l’imaginaire développé sans trahir sa 3D sur un plan pourtant plane, sans ombre au tableau.

 

 

 

 

Zombillénium Art par De Pins © Dupuis

 

Ce n’est pas pour rien que le film a mis plus de six ans à se faire, des envies de départ (toujours avec Maybe Movies malgré des propositions de pas mal de producteurs, dont des Américains aux sommes astronomiques) au résultat final. Aussi, dans les 120 planches qui composent ce bonus littéraire, Marion Tornicelli et Gérard Viry-Babel (le Gégé Babel de Fluide Glacial) ont essayé de rendre au mieux, et en oubliant le moins possible ses acteurs, la réalité des coulisses, sur les quatre sites de productions du film.

 

 

 

 

Zombillénium Art par De Pins © Dupuis

 

Cela passe beaucoup d’interviews des têtes connues comme Arthur De Pins (forcément), son co-réalisateur Alexis Ducord (qui avait été chef-storyboarder sur le fascinant Avril et le monde truqué) et Mat Bastard (qui a signé les chansons de la BO d’Éric Neveux et prête sa voix à Sirius, le squelette syndicaliste) mais aussi des hommes et femmes de l’ombre : Henri Magalon le producteur-aventurier, Sabine Hitier qui a supervisé la 3D, David Nasser qui a dirigé l’animation, Florent Masurel au colorboard mais aussi David Berthier et Simon Andriveau aux storyboards, Sébastien Rossi qui a supervisé les effets spéciaux 3D, les lumières de Bruno Lesieur et le rendu et les compositions de Philippe Jarland. Sans oublier Thomas Von Kummant qui donne sa couverture (grandiose) à cet album et signe quelques concept art à couper le souffle. Et tous les autres, tous ceux qui ont fait que ce petit monde s’anime, ce qui ne doit rien au hasard, propulsé au rythme de huit secondes par… semaine. Pas de risque de se faire flasher, vous me direz pourtant ce rythme de production est élevé par rapport à la plupart des films d’animation.

 

 

 

 

Zombillénium Art par De Pins © Dupuis

 

Et si le film perd de la dimension plus adulte de la BD pour être avant tout dirigé vers les enfants, cet ouvrage se destine surtout aux plus grands, aux curieux qui veulent tout savoir sur le passage, pas anodin du tout, d’une BD au grand écran et en animation. Serré par la contrainte budgétaire (ici, on prend vraiment conscience du poids et de l’impact de l’argent dans un film par rapport à une BD où tout peut être fait dans les limites de l’art de son auteur) mais porté par le savoir-faire et le fier sentiment de participer à une aventure phénoménale. Ça s’en ressent dans les interviews, c’est communicatif… même si l’ensemble des textes aurait gagné à être un peu toiletté, reformulé et mis en relation tant on n’a parfois l’impression que certains racontent un peu la même chose que d’autres.

 

 

 

 

Zombillénium Art par De Pins © Dupuis

 

Pas de quoi de nous mettre véritablement de mauvais poil (de loup-garou, évidemment) mais c’est dommage parce qu’il manque ça pour que l’ouvrage soit parfait, tant il contient beaucoup de riches informations à sélectionner dans cette tempête de thèmes pas zombifiants du tout et de petits secrets allant de Pierre Bachelet repris façon « Catherine Lara » à un cerbère à trois têtes (berger allemand, doberman et… yorkshire) en passant par les tatoos de Gretchen (la vampirette badass du groupe) et le pourquoi du remplacement d’Aurélien (le héros de la BD) par Hector, l’homme qui voulait fermer le parc d’attractions mais va en devenir un résident.

 

 

 

 

Zombillénium Art par De Pins © Dupuis

 

Sans parler de l’apport visuel, de l’arrière à l’avant-plan. Et comme vous savez que, dans nos chroniques, on aime toujours vous servir des bonus, des étapes qu’on ne voit pas toujours dans les albums finis; on est servis. Amplement. On est ravi d’avoir des extraits de storyboard, de croquis d’Arthur et des autres (à se mettre sous la dent (de vampire, bien sûr). Puis, il y a cette quantité folle d’images issues de film, les recherches et characdesign autour des nombreux personnages (dont il a fallu parfois limiter le temps de parole au fil des cinq ou six versions du scénario). Un must donc qui s’admire et fait l’effet d’un ultime teaser pour nous donner la grande envie de voir ce film qui semble avoir la ferveur des premières critiques.

 

 

 

 

Zombillénium Art par De Pins © Dupuis

 

Notons encore qu’Arthur De Pins et l’équipe du film exposerent leur travail à la Galerie Arludik jusqu’au 11 novembre.

 

 

Alexis Seny

 

Titre : L’art de Zombillénium

Auteur : Marion Tornicelli et Gérard Viry-Babel

Genre : Making-of, Artbook

Éditeur : Dupuis

Nbre de pages : 120

Prix : 32€



Publié le 19/10/2017.


Source : Bd-best

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