A moins d’un miracle… Le cimetière des innocents 2 – Le feu de Saint-Anthelme.
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A moins d’un miracle…  Le cimetière des innocents 2 – Le feu de Saint-Anthelme.

 

 

            « - Imaginons que tu arrives à la sortir discrètement de la cellule… Tu en fais quoi, ensuite, de ta fiancée ? Je te rappelle que la ville est bouclée. Une recluse qui s’échappe, c’est pire qu’une sorcière ! Et son complice, c’est le diable en personne… Tu as les épaules un peu frêles pour jouer le rôle.

-          L’amour peut tout !

-          L’amour, qu’il soit de Dieu ou des hommes, ne sert qu’à excuser le pire ! »

 

 

 

 

 

 

1590, en plein Paris en proie à des conflits religieux, Jonas cherche à délivrer Oriane, recluse emmurée au cœur d’un cimetière. Le jeune protestant, aidé par un mercenaire déterminé, va tout mettre en œuvre pour que la fille de l’alchimiste pendu retrouve la lumière du jour. Possédant une pierre qui redonne la vie, Oriane a un atout pour faire trembler l’Eglise.

 

 

 

© Charlot – Fourquemin - Hamo

 

 

Philippe Charlot explore les tréfonds des croyances, mettant en garde contre ce que l’on voit, ce que l’on entend, ce que l’on croit voir et ce que l’on croit entendre.

Une mère dont le bébé pleure est persuadée qu’un miracle se produit lorsqu’Oriane lui donne un simple conseil de bon sens. Un prêtre harangue les foules, prétextant le souffle divin, demandant aux crédules un prix pour la guérison, une indulgence. Et lorsque Saint-Louis revient à la vie grâce à la pierre magique, l’ectoplasme se moque des petits bourgeois qui entraînent les faibles dans leur naïveté : « Rien n’a changé depuis trois siècles ! Ce sont toujours les mêmes arrogants qui donnent les ordres et méprisent les plus humbles. »

 

 

 

© Charlot – Fourquemin - Hamo

 

 

Charlot met de l’humour dans un scénario grave. Le fantôme de Saint-Louis pourrait intégrer sans complexe la bande des vieux fourneaux.

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Xavier Fourquemin aurait pu être étriqué dans ce récit dont l’action ne se déroule essentiellement que sur quelques centaines de mètres carrés. Il dessine une Oriane terrifiée par les pouvoirs de résurrection qui lui tombent dessus, avant qu’elle ne s’en fasse une raison traduite par un visage fataliste. Il montre aussi la haine, l’intolérance et le racisme religieux du curé profiteur. Les ectoplasmes, dans des halos rosés, cherchent leurs raisons d’être. On l’aura compris, ne pouvant trouver une envergure d’expression graphique avec de grands espaces comme dans Le train des orphelins, Fourquemin mise sur les attitudes.

 

 

 

© Charlot – Fourquemin - Hamo

 

 

 

Le cimetière des innocents est une série théâtrale, fable d’expression et d’éloquence. Il y a du Molière dans les dialogues de l’histoire, dont une adaptation sur scène pourrait donner une dimension donnant vraiment à réfléchir. Les guerres entre catholiques et protrestants de ce XVIème siècle restent d’un écho actuel dans un XXIème perturbé par des attentats religieux

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

Série : Le cimetière des innocents.

 

Tome : 2 – Le feu de Saint-Anthelme.

 

Genre : Aventure historique.

 

Scénario : Charlot.

 

Dessins : Fourquemin.

 

Couleurs : Hamo.

 

Éditeur : Bamboo.

 

Collection : Grand Angle.

 

Nombre de pages : 56.

 

Prix : 14,90 €.

 

ISBN : 9782818949924



Publié le 23/10/2018.


Source : Bd-best

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