Black Monday Murders : la finance, ce n’était pas trop votre truc ? Elle va devenir votre pire cauchemar dans un livre-objet vénéneux !
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Black Monday Murders : la finance, ce n’était pas trop votre truc ? Elle va devenir votre pire cauchemar dans un livre-objet vénéneux !

Dans une de ses toutes premières chansons, Florent Pagny vociférait qu’Économie était une déesse et il ne croyait pas si bien dire. L’or, l’argent et tous les petits ruisseaux qui font les grandes et colossales fortunes sont toujours assimilés à un lexique extra-large allant des nues aux tréfonds de notre monde plus ou moins civilisé, plus ou moins gangréné par Satan. Avec Black Monday Murders, Jonathan Hickman, Tomm Coker et Michael Garland mettre le chiffre du diable (et plus encore de Mammon) à la une des bourses.

 

 

 

 

 

 

 

© Hickman/Tomm/Garland chez Urban Comics

 

Résumé de l’éditeur : Depuis les premiers trocs et la création de la monnaie, l’argent, au-delà de sa valeur symbolique, se chargea d’une véritable puissance magique. Cette puissance, manipulée et alimentée par un groupe d’individus vénérant Mammon, Prince des Enfers et de la Cupidité, est aujourd’hui au fait de sa gloire. Le premier krack boursier de 1929, le premier choc pétrolier de 1974, la crise bancaire de 2008… Autant d’événements qui furent orchestrés par les serviteurs du Démon pour régenter en sous-main l’humanité. C’est sur cet univers occulte que l’enquêteur s’apprête à braquer les lumières de son enquête liée au meurtre ritualisé de l’une des grandes figures de Wall Street…

 

 

 

 

© Hickman/Tomm/Garland chez Image Comics

 

Des théories du complot, il y en a à la pelle, encore plus à l’heure des réseaux sociaux. Black Monday Murders en est une autre, de derrière les fagots et solidement armée et argumentée par des auteurs qui, en guise de premier tome, Gloire à Mammon, livrent un cheminement épatant d’ésotérisme et d’esthétisme. Black Monday Murders, c’est plus qu’une BD, c’est un livre-objet. Un peu comme quand petit garçon, je m’aventurais dans les incroyables aventures de l’Oncle Ernest sur pc, cherchant les indices pour mieux trouver le fin mot de ses histoires. Il y a de ça ici. Si tout se passe sur papier, sans prolongement sur internet, le trio maléfique s’est chargé d’éparpiller des traces de méfaits satanico-économiques, un langage d’initié impossible à déchiffrer et une succession de légendes urbaines et faits réels qui parcourent l’échine des cours boursiers pour mieux les faire frissonner.

 

 

 

 

© Hickman/Tomm/Garland chez Urban Comics

 

Et on fait bien plus que frissonner devant ce grand déballage de secrets bien gardés, même au prix du sang, qui met à mal les puissantes familles qui jettent les bases d’une saga politico-fantastico-économique dont il est bien trop tôt que pour comprendre vers quoi elle se dirige. Car, oui, il convient d’être accroché et de passer outre la frustration de ne pas toujours tout comprendre à cette histoire retorse mais diaboliquement enlevée. Le mystère est épais et même les auteurs se sont fait avoir : s’ils nous donnent toutes les pièces de leur puzzle au fur et à mesure que l’enquête avance, celles-ci ont été travesties par un dessein intelligent mais néanmoins malveillant. Comme ses interrogatoires et discussions retranscrites dans lesquelles on pourrait saisir plein d’éléments pour dénouer ce noeud semblant inextricable si de nombreux passages essentiels n’étaient pas recouverts d’un noir qui ne présage rien de bon.

 

 

 

 

© Hickman/Tomm/Garland chez Image Comics

 

Pour le reste, le dessin de Tomm Coker et Michael Garland fait bon ménage pour voyager dans ces cités friquées mais maudites, dans les tours d’ivoire calfeutrées, dans la violence des regards acérés et des passages à l’acte (un interrogatoire du principal suspect absolument mémorable), dans les heurts que provoquent les discussions tendues et les visages inquiets. Quelque chose nous échappe, quelque chose leur échappe, mais il est sûr que les trois auteurs ne s’arrêteront pas en si mauvais chemin. Argent comptant ou flanchant. Vénéneux, redoutablement.

 

 

 

 

© Hickman/Tomm/Garland chez Image Comics

 

PS : L’étagère imaginaire l’a également bien placé dans ses rayons !

 

Alexis Seny

 

Série : Black Monday Murders

Tome : 1 – Gloire à Mammon

Scénario : Jonathan Hickman

Dessin : Tomm Coker

Couleurs : Michael Garland

Traduction : Maxime Le Dain

Genre : Drame, Ésotérique, Fantastique, Polar, Thriller

Éditeur VF: Urban Comics

Éditeur VO : Image Comics

Nbre de pages : 240

Prix : 10 €



Publié le 01/08/2018.


Source : Bd-best

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