Calypso, cinégénique et BDgénique, Cosey rattrape le temps perdu à courir des chimères pour suivre une petite sirène qui a bien vieilli
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Calypso, cinégénique et BDgénique, Cosey rattrape le temps perdu à courir des chimères pour suivre une petite sirène qui a bien vieilli

Après le péril jeune, c’est bien au péril vieux que nous devons faire face. Les Expendables, les braquages à l’ancienne, les vieux Rambo ou même dans Amour de Hanneke, les rides défilent sur les écrans. Et la BD intègre l’âge d’or, souvent avec bien plus de finesse qu’Hollywood. Regardez les Vieux Fourneaux, les sept héros et tous les autres. Dans son oeuvre d’après Grand Prix d’Angoulême, entre Septième et Neuvième Arts, Cosey ranime les rêves, ceux qui faisaient danser la Calypso infiniment.

 

 

 

 

 

 

© Cosey chez Futuropolis

 

Résumé de l’éditeur : En Suisse, dans les montagnes. Après leur journée, deux ouvriers se retrouvent au comptoir. À la télé, passe « Calypso », avec la mythique Georgia Gould. Gus apprend à son collègue que lorsqu’il avait 15 ans, Georgia s’appelait Georgette. C’était son premier amour. Quelques jours plus tard, Georgia est de retour au village, internée dans la luxueuse clinique dirigée par son mari. Dépossédée de tous ses biens, l’actrice déchue en est prisonnière. Gus est prêt à tout pour la libérer.

 

 

 

 

© Cosey chez Futuropolis

 

L’âge d’or est passé, l’autre âge d’or est venu, loin des sirènes, cette fois dans la quiétude des montagnes qui étouffe les détresses et étrangle la jeunesse. On peut la quitter mais elle semble toujours plus vous ramener à elle. Enchaînés que vous êtes. Encore plus quand vous creusez des trous à longueur de journée dans les rocs. Une vie de douleur et de sueur, surtout quand on a passé l’âge, mais heureusement qu’il reste le godet à partager, le soir venu. Dans ce bar où les hommes empoussiérés retrouvent forme humaine, l’improbable va se passer matérialisé en une créature de rêve luttant par sa cinégénie à travers les âges et les décennies.

 

 

 

 

© Cosey chez Futuropolis

 

Ah, Calypso, c’était quand même le bon temps, celui des fantasmes, celui où une simple fille des montagnes, tout edelweiss soit-elle, pouvait devenir une étoile. Cette femme, Gus la connaissait, la fréquentait, rêvait d’autre chose… qui ne s’est jamais réalisée. Sauf que Georgia est redevenue Georgette dans un hospice de luxe (aussi isolé que l’hôtel Overlook dans Shining!) qui, au-delà des apparences, est une prison dorée où finir des jours maudits à l’ombre d’une carrière qui a duré moins longtemps que prévu. Comme celle de Copenhague, la sirène a vendu son âme au diable; C’est sûr, peu importe le prix, il faut la sortir de là, la faire évader. Mais sera-t-elle partante, elle qui est désormais clouée sur une chaise roulante ?

 

 

 

 

© Cosey chez Futuropolis

 

Ce qui est bien avec Cosey, le lieu qu’il a choisi, la simplicité et la pureté qui s’en dégagent, c’est qu’il ne peut offrir qu’une histoire autrement que cash. Sans besoin de fleurs, d’envolées, d’effets spéciaux. Brut de décoffrage. Ces personnages, ils parlent vrai et ne perdent pas cette immense qualité lorsqu’il s’agit de passer à l’action. Éh ouais, ils ne sont pas rouillés les vieux et ils ont encore des ressources. Et ces héros différents, plus matures tu meurs (quoiqu’en fait, est-on vraiment mature quand on se lance dans une telle aventure ?), ils valent tout l’or du monde, toute la testostérone des chiens fous. Avec ça, on ne peut que céder au chant de la sirène même si celle-ci s’est écaillée.

 

Titre : Calypso

Récit complet

Scénario et dessin : Cosey

Noir et blanc

Genre : Chronique sociale, Drame

Éditeur : Futuropolis

Nbre de pages : 102

Prix : 20€



Publié le 01/12/2017.


Source : Alexis Seny

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