Des armes aux arts, Peru et Lorusso lèvent le voile sur Cosme de Médicis, bienfaiteur autant que bourreau de Florence
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Des armes aux arts, Peru et Lorusso lèvent le voile sur Cosme de Médicis, bienfaiteur autant que bourreau de Florence

Aaaaaaaaaah l’Italie et ses grandes et belles villes. Rome, Venise, Amalfi et incontournablement… Florence. Florence si belle et pourtant… il n’en a pas toujours été ainsi. Et longtemps la cité des nénuphars, des lys et surtout des arts a cherché à mettre un toit, que dis-je, un dôme à la hauteur de ses ambitions et de la cathédrale Santa Maria del Fiore. Un temps de tous les possibles où commence l’épopée des Médicis. De la boue au marbre, Olivier Peru, Giovanni Lorusso et Élodie Jacquemoire nous content cette histoire qui commence par un duel de longue haleine avant quatre autres tomes.

Résumé de l’éditeur : Le jeune Cosme porte un nom de famille encore inconnu. D’origine roturière, fils d’un banquier de Florence, il ne voit dans l’argent qu’un moyen de s’élever au-dessus des nobles, de sortir sa cité et le reste du monde du Moyen-Âge. Il nourrit les ambitions d’un roi. Mais en un temps où les grands de Florence, le Pape et les seigneurs d’Italie s’affrontent au moindre prétexte, lui qui n’a jamais brandi d’épée va devoir livrer des batailles nouvelles… Celles qui se gagnent par la patience et l’esprit. Ainsi seulement le nom des Médicis épousera les lumières de l’Histoire.

 

 

 

 

© Peru/Loruso

 

Cosme, l’homme qui tutoyait Florence et Florence qui tutoyait cet homme. Dans les rues du changement, entre l’archaïque et le novateur, les auteurs ont ici choisi de donner voix à Firenze, la ville de Florence, pour faire oeuvre de narrateur et commencé l’odyssée tout sauf tranquille de la famille Médicis. Médi… quoi ? Vous avez raison, en 1407, le nom de ces incroyables révolutionnaires n’est pas encore très connu. Tout juste sont-ils de puissants banquiers, mais pas de quoi passer à la postérité. D’autant que celui qui est appelé à régné sur la ville, Rinaldo degli Albizzi, entend bien se débarrasser de ce qui pourrait être une épine dans son pied de titan tyran. Rinaldo, c’est la méthode forte et armée. Cosme Médicis, lui, joue d’intelligence et de ressources insoupçonnables. Tous les coups sont permis et les deux hommes, enfin surtout Rinaldo, ne vont pas se retenir. Dans un duel à l’issue bien incertaine.

 

 

 

 

© Peru/Loruso

 

D’entrée de jeu, tous les ingrédients sont réunis pour un duel au sommet, d’anthologie : une ville comme théâtre tragique, deux bretteurs qui font office de chaud et de froid et une populace qui se fait juge et partie en fonction de ce qu’on lui promet avec des armes ou des sous (c’est ainsi depuis que le monde est monde, cela dit). Simple, efficace et historique.  Et on ne peut s’empêcher de penser à la série de Boisserie, Guillaume et associés : La Banque. On peut jouer les comparaisons, bien sûr, mais on est sûr de trouver dans les deux aventures un intérêt certain, d’autant que l’époque n’est pas la même.

 

 

 

 

© Peru/Loruso/Jacquemoire chez Soleil

 

En 52 planches volubiles, ça se déguste comme un bon vain, et portées par le sens du monumental de Giovanni Lorusso, ce premier tome dissèque admirablement le duel qui va donner naissance au mythe Médicis. Pas question pour autant d’en faire une opposition entre un abominable homme d’Hier et un héros de demain. Pourtant, Médicis n’est pas blanc comme neige et va se durcir sous l’impact des coups bas de son épique ennemi, se faisant bourreau de la ville dont il était le bienfaiteur. Et une machination en entraîne une autre, jusqu’à ce que mort s’ensuive. De l’un ou de l’autre. Des deux, peut-être?

 

 

 

 

© Peru/Loruso

 

À l’ombre mais aussi dans la lumière (qui jaillissent de l’inspiration d’Élodie Jacquemoire) de Santa Maria del Fiore, Olivier Peru et Giovanni Lorusso (sous la direction de Jean-Luc Istin, souvent dans les bons coups) livrent un début de série palpitant, fastueux et détaillé, réussissant à être bavarde sans, à aucun moment, assommer son lecteur. Notamment par sa richesse graphique (des plongées, contre-plongées de bon aloi et une 37ème planche grandiose dont on ne s’est toujours pas remis) Médicis, dans la pure tradition des grandes séries de Soleil, manie arts et armes, architecture et grands combats d’idées pour faire son oeuvre et son charme.

 

Alexis Seny

 

Série : Médicis

Tome : 1 – Cosme l’ancien

Scénario : Olivier Peru

Dessin : Giovanni Lorusso

Couleurs : Élodie Jacquemoire

Genre : Historique, Saga familiale

Éditeur : Soleil

Collection : Aventure

Nbre de pages : 52

Prix : 14,99 €



Publié le 15/03/2017.


Source : Bd-best

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