Deux ans de vacances, le danger et l’aventure en toute élégance
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Deux ans de vacances, le danger et l’aventure en toute élégance

A-t-on tout dit sur les classiques ? Si la question se pose forcément à la vue des adaptations, il n’en reste pas moins que ces oeuvres cultes et qui comptent dans notre imaginaire de picoreurs culturels sont de formidables marmites qui peuvent bouillir à l’infini si ceux qui les investissent le font dans les règles de l’art. Avec ces récits universels et intemporels (visionnaires aussi), Jules Verne reste une valeur sûre et inspire toujours autant d’auteurs. C’est le cas de Brrémaud, Chanoinat et Hamo qui nous offrent deux ans de vacances. Forcément mouvementées.



 

 

 

 

 

 

© Brrémaud/Chanoinat/Hamo chez Vents d’Ouest

 

Résumé de l’éditeur : Quatorze jeunes garçons, pensionnaires d’un collège en Nouvelle-Zélande, se retrouvent piégés sur une goélette à la dérive au large du Pacifique. Lorsque leur navire fait naufrage sur une île visiblement déserte, ils doivent apprendre à s’organiser pour vivre par eux-mêmes et chercher des secours. Mais des rivalités ne tardent pas à apparaître au sein de la petite communauté. D’autre part, en explorant les lieux, les quatorze aventuriers découvrent que l’île recèle bien des secrets…

 

 

 

 

Recherches de couverture pour les tomes 1 et 2 © Hamo

 

Une île déserte et loin de tous les radars. À notre époque géolocalisé, ça laisse rêveur, ou au moins curieux. Voir des enfants, en précurseurs de Seuls dans des décors façon de Koh Lanta, ça a de quoi titiller nos envies de liberté. Sauf que ça n’a rien du grand calme et de la tranquillité qu’on aurait pu envier. Quand Cross, Wilcox, Donphan,les frangins Jacques et Briant ou encore Iverson se retrouvent sur Sloughi, le yacht d’emblée mis à mal par les flots et les vents violents, les rêves se brisent comme sur des récifs et l’aventure a une voie toute tracée et échouée sur une île sauvage comme terrain de jeu formidable, à plusieurs visages : des montagnes, des falaises, des grottes, des forêts, des marais et un océan Pacifique (qui, dans ces cas, porte bien mal son nom) à perte de vue.

 

 

 

 

Extrait du tome 2 © Brrémaud/Chanoinat/Hamo chez Vents d’Ouest

 

Loin de tout adulte responsable mais non loin d’animaux sauvages que ces enfants n’auraient sans doute jamais approché sans ce naufrage. Mais au-delà d’une certaine fascination et de la résignation à devoir passer des semaines voire des mois avant d’être hypothétiquement sauvés; les enfants vont non seulement devoir identifier les potentiels dangers de cette vie de Robinson en territoire inconnu mais aussi faire jouer leur force collective. Et, ça aussi, c’est loin d’être gagné.

 

 

 

 

© Brrémaud/Chanoinat/Hamo

 

Partant pour une robinsonnade forcément vintage (nous sommes quand même plus de 150 ans après les faits fictifs répercutés par Jules Verne et désormais cette trilogie en BD) mais pas datée, le trio livre un premier acte qui maîtrise les éléments et les saisons qui vont sérieusement envenimer la vie de nos héros.

 

 

 

 

© Brrémaud/Chanoinat/Hamo chez Vents d’Ouest

 

Il n’était pas forcément évident de faire cohabiter la naïveté évidente de ces jeunes qui n’étaient pas voués à jouer les aventuriers et leur psychologie capable de mieux nous faire comprendre leurs attitudes et aptitudes tout en privilégiant la découverte de cette île et son écosystème intact et sauvage (des morses, des lamas, des perroquets et quelque gibier pour ne pas laisser ces naufragés en herbe mourir de faim).

Pourtant, tout baigne dans cette adaptation qui nous fait redécouvrir l’oeuvre de Verne, toujours autant capable de stimuler notre imagination. Les scénaristes ont le temps de déposer délicatement (mais avec fracas, aussi parfois, forcément) leur univers tandis qu’Hamo est toujours aussi doué à s’adresser autant aux jeunes lecteurs qu’aux plus confirmés. Entre son dessin et ses couleurs, Hamo réussit une nouvelle fois un savant mélange, une alchimie qui fait  relief pour nous imprégner de l’air marin et des conditions climatiques qui se succèdent dans ces 46 planches. Quelle élégance de trait.

 

 

 

 

© Brrémaud/Chanoinat/Hamo

 

Pourtant, sur ce lopin de terre cerné par l’eau, il y a trois fois rien (et encore moins de moderne et civilisé), tout est à construire pour donner à ces lieux un peu de confort, mais le charme opère immédiatement et durablement alors que des adultes atteignent enfin ces côtes sauvages. Pas forcément ceux que les enfants attendaient. Ça risque de barder, mille sabords.

 

Alexis Seny

 

Série : Deux ans de vacances

Chapitre : 1/3

D’après l’oeuvre de Jules Verne

Scénario: Philippe Chanoinat et Brrémaud

Dessin et couleurs : Hamo

Genre: Aventure

Éditeur: Vents d’Ouest

Nbre de pages: 48

Prix: 13,90€



Publié le 06/04/2018.


Source : Bd-best

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