Fog de Seiter et Bonin finit de nous captiver dans une Angleterre sur laquelle le brouillard s’est levé mais où bon nombre de mystères planent encore et toujours
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Fog de Seiter et Bonin finit de nous captiver dans une Angleterre sur laquelle le brouillard s’est levé mais où bon nombre de mystères planent encore et toujours

Pour embarquer dans la deuxième intégrale des aventures de l’écrivain-journaliste Ruppert Graves, de l’inspecteur principal de Scotland Yard Andrew Molton et de l’archéologue-conservatrice de musée Mary Launceston dans l’Angleterre victorienne, vous avez le choix entre un zeppelin ou des reliques de l’Égypte ancestrale. Des siècles séparent les deux thèmes qui sont les fils conducteurs de ces quatre derniers albums de Fog, et pourtant… Entre hier et ce qui était aujourd’hui en cette deuxième partie de XIXème siècle, Roger Seiter et Cyril Bonin, sans besoin d’anachronisme, tendaient de grandes perches vers notre monde d’aujourd’hui. Et c’est pourquoi Fog ne vieillit pas et n’a fait que bonifier.

 

 

 

 

 

 

 

© Seiter/Bonin aux Éditionsdu Long Bec



Résumé de l’éditeur : Dans ce deuxième volume de l’intégrale de Fog, nos deux héros enquêtent d’abord dans les Highlands, sur fond d’antagonisme entre l’Angleterre et l’Écosse. Leur but : retrouver l’identité d’une mystérieuse amnésique. Mais bientôt, ils découvrent que son cas n’est pas isolé… Entre intrigue policière et complot, aux frontières du fantastique, le troisième cycle de Fog s’achève dans une incroyable bataille aérienne… Dans le second diptyque contenu dans ce volume, Graves et Launceston replongent  dans les bas-fonds londoniens. Confrontés à la pègre locale, à un étrange justicier tout droit sorti de la tombe secrète d’un pharaon égyptien, mais aussi à plusieurs personnages récurrents du premier cycle, Graves et Launceston bouclent la boucle. C’est avec ce mélange d’aventures archéologiques et d’enquête policière, clin d’oeil à Howard Carter et au trésor de Toutankhamon, que l’épopée Fog se conclut…

 

 

 

 

© Seiter/Bonin aux Éditionsdu Long Bec

 

Dans ces quatre derniers épisodes de cette série qu’on a vu se clôturer à regrets, Roger Seiter et Cyril Bonin sont toujours autant à leur avantage. Mieux, ils enfoncent le clou pour offrir deux histoires haletantes dans lesquels le pire ne se fait jamais attendre mais a la délicatesse de ne pas prévenir et de soigner ses entrées pour frapper les esprits. Quelque part entre Poe et Wilkie Collins (encore plus dans le premier récit confectionné par La mémoire volée et Remember), Seiter et Bonin réussissent toujours autant à captiver dans cette Angleterre sur laquelle le brouillard s’est levé mais où bon nombre de mystères planent encore. Des mystères qui ont retrouvé taille humaine et dont le spectre fantastique s’est quelque peu éloigné, ce qui rend peut-être ses histoires effrayantes, baignées dans la folie des hommes seuls, ces monstres qui ne se l’avouent pas.

 

 

 

 

© Seiter/Bonin aux Éditionsdu Long Bec

 

Ce n’est pas pour rien que la première version de ces intégrales parues chez Casterman s’était logée dans la collection « Haute densité ». Deux mots qui résument si bien les tours de force des deux auteurs qui se sont admirablement trouvés dans cette esthétique luxueuse et très « 1800 » et ces récits qui ne laissent rien au hasard. Car s’ils ont plongé dans une époque qui, 130 ans après, semble révolue, le duo ne s’est pas privé de ramener à la surface des problématiques qui non seulement font date mais n’ont pas pris un cheveu blanc, toujours bouillantes en 2017. Que ce soit pour parler de deux peuples qui feraient mieux de se réconcilier et de faire des compromis mais préfèrent se déchirer et répandre les chairs… ou pour parler, en quelques mots glissés dans l’oreille en fin d’album mais qui font leur chemin, du pillage des civilisations.

 

 

 

 

© Seiter/Bonin aux Éditionsdu Long Bec

 

Bien sûr, Fog n’est pas série à essais socio-politiques, mais le fait d’effleurer ses problèmes, de les amener à la conscience, de cette manière alors que sa vocation est avant tout de divertir, ne fait que donner du cachet à cette série qui multiplie les personnages et les intrigues, éclate le propos et suit la dynamique chorale pour avancer vers le dénouement. Les deux auteurs manipulent l’info et l’image (certains personnages de l’histoire en savent souvent bien plus que le lecteur qui doit creuser et faire avec ce qu’on lui donne) profitant aussi pour éclairer le passé embrumé de certains personnages et relier les ennemis dans les points communs. De l’ombre à la lumière, du mal au bien, il n’y a finalement jamais grand-chose. Un peu de brouillard qui défie le temps et est toujours aussi pesant aujourd’hui.

 

Série : Fog

Intégrale – Livre 2

Scénario : Roger Seiter

Dessin et couleurs : Cyril Bonin (Page Facebook)

Genre : Mystère, Thriller, Fantastique

Éditeur : Éditions du Long Bec

Nbre de pages : 240

Prix : 34,50€



Publié le 31/10/2017.


Source : Alexis Seny

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