Hillbilly : ne regardez pas l’Appalache qui passe, regardez seulement quand il a hâché
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Hillbilly : ne regardez pas l’Appalache qui passe, regardez seulement quand il a hâché

Après avoir animé (de pas si bonnes intentions) un nain ultra-violent, c’est à un autre marginal que s’intéresse le virtuose Eric Powell. Un héros trouvé dans une légende urbaine… ou plutôt forestière… qui a traversé les temps pour arriver jusqu’à nous, celle des Hillbilly, habitants caricaturés des Appalaches. Pas méchant, vous savez, mais pas vraiment de notre monde. Et l’auteur de The Goon prête souffle et hâchoir au plus inquiétant de cette populace un peu crasse : Rondel, aveugle mais pas sourd aux maux qui risquent de s’abattre sur ce monde où les chiens parlent et où ça ne surprend personne que notre héros se trimbale un grand ours à l’allure préhistorique dans les jambes.

Du même auteur => Big Man Plans, l’ultra-violence dans laquelle baignent nos mains et nos… nains

 

 

 

 

 

 

© Eric Powell chez Delcourt

 

Résumé de l’éditeur : Rondel est un vagabond aveugle, qui en réalité comprend et voit le monde bien mieux  que le commun des mortels. Rondel est un solitaire, armé d’un hachoir géant qui est finalement plus à l’aise auprès des créatures magiques et des sorcières. Il est même devenu pour beaucoup un héros de folklore pour ceux qui errent à l’orée du monde des rêves. Mais Rondel est également bien plus que cela…

 

 

 

 

© Eric Powell chez Delcourt

 

Des chasseurs de monstres et de sorcières, c’est sûr, on en a vu de tous les poils. Même Vin Diesel, c’est dire. Mais en voilà un qui a bien plus de gueule et un look bien plus badass que le fast, bold and furious. Dès les premières planches, on trempe dans la fantaisy tendance dark, brunasse, faisant l’économie des couleurs (pour utiliser des tons unis plutôt bien réussis) mais faisant péter les ambiances, des roots aux étoiles.

 

 

 

 

© Eric Powell chez Delcourt

 

C’est d’ailleurs par petites touches narratives qu’Eric Powell établit son histoire et impose son héros, qui n’a pas besoin qu’on le lui dise très fort pour s’exécuter. Ce premier volume est ainsi une succession de quatre chapitres qui sont autant de contes macabres, fantastiques et machiavélique lorgnant autant du côté de Seignolle mais aussi de Wrightson, un peu de la Hammer aussi. Powell est sous influence mais pas que… et il en va de son style sanguinolent et à part, condamnant les p’tits Mickey (il y a aussi une part de Disney et son génie d’animation dans l’art de Powell, non ?) à la damnation perpétuelle.

 

 

 

 

© Eric Powell chez Delcourt

 

Au fil de ces quatre histoires qui peuvent tout à fait se lire indépendamment, l’auteur tisse son univers, convainquant le lecteur que dans cette forêt moribonde il ne doit surtout pas se fier aux apparences. Apparences dont l’hideusement attachant Mendel sera victime, pris à partie dans une guerre de sorcières qui n’aura de cesse d’en faire son bras armé. Loin d’utiliser son personnage comme un prétexte, pourtant, Eric Powell en fait l’élément-clé, celui qui surgit pour détricoter les situations mal embarquées. Rondel n’est pas à proprement parler un porte-bonheur. Que du contraire, il porte malheur et a l’énergie du désespoir qui a fait sa légende. Le temps est suspendu et le combat fait rage, les sorcières prennent toutes les formes et Rondel continue sa route. C’est vilainement bien foutu.

 

Alexis Seny

 

Série : Hillbilly

Tome : 1

Scénario, dessin et couleurs : Eric Powell

Traduction : Nick Meylaender

Genre : Fantasy

Éditeur VF : Delcourt

Collection : Contrebande

Éditeur VO : Albatross Funnybooks

Nbre de pages : 96

Prix : 15,95€



Publié le 19/03/2018.


Source : Bd-best

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