« - Garde tes belles paroles pour d’autres, Sénateur Alix. Je sais que tu n’es pas venu ici juste pour renforcer les liens d’amitié entre Rome et mon royaume. Non, tu es venu aider Syllaios à s’emparer du trône ! Mon mari le considère comme son frère mais moi, je vois clair dans son jeu… C’est un sale serpent ! D’ailleurs, il mordra la main d’Auguste dès qu’il n’aura plus besoin de lui !
- Votre ministre est déjà venu plusieurs fois au palatin, ô Reine. L’empereur sait très bien à qui il a affaire…et moi aussi. »
Alix et ses compagnons ont atteint la cité de Pétra, capitale cachée du royaume de Nabatène. Entre intrigues et séduction, on ne peut pas dire que la vie y soit un long fleuve tranquille. Syllaios, ministre opportuniste, cherche à s’emparer du trône. L’empereur Auguste est prêt à valider cette accession au pouvoir, en lieu et place d’Obodas, s’il lui divulgue les routes commerciales secrètes vers l’Inde et l’Arabie. Syllaios refuse et propose un autre échange en réponse à cet éventuel soutien. Mais la Reine Hagirû tente de déjouer les manigances en ralliant Alix à sa cause. Titus, quant à lui, se trouvera face à un rival de premier plan : Alexandre, le bellâtre fils de Syllaios, qui cherche à faire tomber la belle Camma sous son charme.
Huit albums et toujours la même puissance. On a dit maintes fois qu’Alix Senator était un modèle de reprise réussie. On le confirme. Les auteurs évitent les pièges, séduisent de nouveaux lecteurs et parlent aux fans de Martin de la première heure. Le choix de placer l’action, avec un Alix dans la force de l’âge, plusieurs années après l’époque traitée par le créateur de la série a été un coup de génie.
Valérie Mangin mêle intrigues de cour et histoire d’amour dans un décor magnifique dépeint avec maestria par Thierry Démarez.
Le graphisme, celui des personnages en particulier, n’est pas tout à fait dans la veine de Martin. On est dans un réalisme plus pur. Mais les attitudes sont marquées par l’empreinte Martin. C’est là un des tours de magie de cette série séquelle. Par exemple, quand Titus, Enak et leurs compatriotes sont observés par une ombre légèrement penchée aperçue derrière un rocher, on pourrait croire qu’Arbacès serait de retour avec son rire sardonique. Un bonheur de lecture.
Visitez la cité des poisons. Comme d’autres, vous n’en reviendrez pas.
Laurent Lafourcade
Série : Alix Senator
Tome : 8 – La cité des poisons
Genre : Aventure historique
Scénario : Mangin
Dessins : Démarez
Couleurs : Chagnaud
D’après : Jacques Martin
Éditeur : Casterman
Nombre de pages : 48
Prix : 13,95 €
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