Janitor good as gold, les cauchemars à la française ont de beaux jours devant eux !
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Janitor good as gold, les cauchemars à la française ont de beaux jours devant eux !

Accrochez-vous, voilà un truc qui démange et déménage : Janitor. Tout droit sorti de l’excellent Label 619 et de l’esprit frappeur de feu DoggyBags, la revue d’Ankama, le premier album du Polonais Sztybor et du Russe Ivan Shavrin fait moins dans la dentelle que dans la charpie des êtres-humains. Car l’or ne protège pas de tout. Du tout !

Résumé de l’éditeur : « II n’est point de monstre qu’on puisse comparer à la soif de l’or, elle est la source de tous vices. »

 

 

 

 

 

 

© Sztybor/Shavrin

 

Sans ambages, dès la première page, nous voilà mis – que dis-je, propulsé – face à une montagne, un colosse, un monstre impossible à stopper. Un Matagot ! Un gros matou, pas franchement câlin avec ses griffes acérées, que Dots et sa bande de potes de la cité ne pensaient trouver que dans des livres archaïques. Si du moins, quelque chose ou quelqu’un devait leur mettre la puce à l’oreille. Une chance sur mille ou dix-mille. Ouais, sauf que pas de chance, paf et bardaf, le Matagot attendait son heure tapi dans l’ombre, attendant le bon moment pour se jeter sur la lumière impie de l’or. Et déchirer en lambeaux quiconque en possède un poil de trop. L’heure est au carnage dans la ville et le voilà qui touche de plein fouet les quatre compères qui n’en seront bientôt plus que… trois.

 

 

 

 

© Sztybor/Shavrin

 

C’est fou comme, coup sur coup, deux ouvrages uppercut (et bientôt hyper-cultes ?) ont pris sur eux d’adapter des monstres issus des croyances populaires françaises avec classe, bagout et une vision très précise et éclaboussante de la chose. C’est le cas des deux volumes de Croquemitaines de Salvia et Djet, et désormais de ce Janitor qui les a suivis de près et dont on se demande comment les deux auteurs ont pu tomber sur le mythe du Matagot. C’est une autre histoire, il faudra leur poser la question. En attendant, cet album (qui n’a rien à voir avec la série quasi-éponyme de Boucq et Sente) prouve que le binôme a bien assimilé la chose pour en faire un monstre grandeur nature et l’imposer dans une ville américaine terrorisée, sous l’oeil de la si laide Kathy Wilkes, la concierge qui pourtant ne semble pas trembler (un conseil, évitez de lire le résumé présenté sur le site d’Ankama qui en dit un peu de trop à mon goût et gâche la capacité d’immersion mystérieuse des premières planches de cet impactant plaisir graphique).

 

 

 

 

© Sztybor/Shavrin chez Ankama

 

C’est bien la seule. Car les coups de crayons et « de ciseaux » de Shavrin (allez aussi voir ses fantastiques évocations de grands héros et de méchants horrifiants sur sa page Facebook, bon dieu, vous nous en direz des nouvelles !) ont vite fait de nous filer la tremblote. Regorgeant d’idées pour faire de cet album un véritable exutoire, le Russe n’a rien à envier aux auteurs de comics américains. Spectaculaire et généreux, débordant des cases et des planches pour mieux s’insinuer dans l’esprit torturé des lecteurs, ce Janitor se révèle être une excellente surprise. Une course contre la mort, un combat de David contre Goliath bien démesuré et jubilatoire même si on sait que le bien survivra… ou le moins mauvais. La relève du Janitor est assurée et on se demande bien si une suite à ce « Good as gold » ne serait pas envisageable.  En tout cas le charme de cette récréation opère et les deux gaillards ont gagné un fan, en tout cas !


 

Alexis Seny

 

Titre : Janitor

Sous-titre : Good as gold

Scénario : Sztybor

Dessin et couleurs : Ivan Shavrin

Genre : Fantastique, Thriller

Éditeur : Ankama

Label : 619

Nbre de pages : 96

Prix : 14,90 €



Publié le 28/07/2017.


Source : Bd-best

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