Jorun de la forge : un héros badass qui donne aux nains un visage plus que jamais… humain
Flux RSSFlux RSS

         Toute l'actualité

Jorun de la forge : un héros badass qui donne aux nains un visage plus que jamais… humain

Après cinq premiers tomes visitant le territoire des Nains et en posant les bases, la série prolonge le plaisir et Nicolas Jarry, Pierre-Denis Goux reprennent là où ils avaient laissé le premier tome, en pays forgeron, pour suivre les aventures de la progéniture de Redwin, le premier héros de la série. Une chose est sûre : le temps a passé. Mais les sempiternels et universels thèmes reviennent, mangé à une autre sauce toujours aussi épique. Mais pas que.



À lire aussi | Tiss du Bouclier: la force et le courage des femmes chez les Nains
© Jarry/Goux/Digikore Studios chez Soleil
© Jarry/Goux/Digikore Studios chez Soleil

Résumé de l’éditeur : Alors qu’il a quatre ans, Jorun, le fils cadet de Redwin, se renverse du métal en fusion sur le visage… Marqué pour le reste de sa vie et jalousant le talent de son frère aîné, Jorun est dévoré par la colère. Si Ulrog, son frère aîné, a hérité du don de leur père pour la forge, Jorun, lui, a hérité seulement de sa rage… Incapable de contrôler ce fils de plus en plus rebelle, Redwin le confie à un recruteur de la légion de Fer, une compagnie de mercenaires regroupant les courtards qui fuient le poids de la tradition naine, le déshonneur ou la justice…

 

 

 

 

 

 

© Jarry/Goux/Digikore Studios chez Soleil

 


© Jarry/Goux

 

Les fictions, qu’elles soient de fantasy ou d’ailleurs, sont comme la vie, ainsi l’histoire peut-elle se répéter. C’est le cas, là-bas, du côté des Forges. Le temps a passé, l’impitoyable Redwin a changé, du téméraire héros d’hier ne reste plus qu’un nain traité comme un lâche pour n’avoir pas anéanti une bonne fois pour toute les mages noirs. Comme les sportifs, mieux vaut savoir s’arrêter au sommet de son art ? Peut-être.

 

 

© Jarry/Goux

 

 

© Jarry/Goux/Digikore Studios chez Soleil

 

Alors loin des démons du monde et des guerre, Redwin a toujours le coeur sur la main mais vit retranché dans sa forge avec sa femme, ses deux fils, Jorun et Ulrog, et sa fille, Préa. Le temps a passé, mais l’héritage génétique a fait son oeuvre, lourd à porter pour certains. Jorun et Ulrog ont hérité chacun de traits de caractère de leur père… bien différents. Tête brûlée dans tous les sens du terme, en rupture totale avec son père, Jorun a vite fait figure de vilain petit canard. Et puisqu’il ne se plie pas aux règles, c’est logiquement sur les champs de bataille que Redwin a envoyé son fils paître, dans la terrible Légion de Fer. Où il semble pourtant bien difficile de se défaire de l’ombre de son géniteur.

 

 

© Jarry/Goux/Digikore Studios chez Soleil

 

 

© Jarry/Goux

 

Quitte ou double ? C’est un peu l’éternelle question qui se pose au moment d’aborder le second cycle d’une telle série (qui a pour grande sœur, « Elfe » qui cumule déjà 16 albums, quand même). La suite tiendrait-elle toutes les promesses amenées jusqu’ici ou pas? Oui, et un grand oui. On ne change pas une équipe qui gagne, ni même les thèmes pertinents et actuels soulevés dans le premier cycle (qui, rappelons-le, pour ceux qui prendraient le train en marche, se proposait de brosser le portrait de cinq héros issus de différents clans et de voir du pays dans des tomes totalement indépendants) : encore une fois, c’est dans des relations familiales qui marquent la chair que les deux auteurs émancipent leur histoire.

 

 

© Jarry/Goux

 

 

© Jarry/Goux

 

Et Jorun, en dépit de son opposition à son père, va marcher dans ses dignes traces et faire les mêmes erreurs, perpétuant la même colère et les mêmes idées tronquées et faussées. Même si avec son look bien badass et son cigare à la bouche (comme quoi Wolverine, n’a pas le monopole de cette coquetterie), Jorun semble n’avoir peur de rien. À moins qu’il ait peur de tout? « Tout ce qu’on peut faire, c’est essayer de tenir sur nos deux guibolles jusqu’au bout… même si parfois, face à la vie, on est bien obligé de plier le genou. »

 

 

© Jarry/Goux

 

 

Une planche dantesque © Jarry/Goux

 

Et s’il a le glaive à la main (celui dont il n’a toujours pas maîtrisé les runes et qui lui sauve la vie autant de fois qu’il lui martyrise les pognes), il n’y a pas tous les éléments pour comprendre et juger Redwin. Tout est bien plus compliqué qu’une question de courage ou de lâcheté, d’autant plus quand la brume tombe sur la vallée ensanglantée. Nous ramenant aux horreurs des guerres plus humaines que naines (même si quelques monstres titanesques viennent faire vaciller l’aventure du côté obscur de la force, les abominables charniers rappellent bel et bien notre histoire), loin de nos contrées et pourtant si proches, Nicolas Jarry et Pierre-Denis Goux, sans oublier l’excellent travail des Digikore Studios, réalisent un album flamboyant, brutal.

 

 

Une planche dantesque © Jarry/Goux

 

 

© Jarry/Goux/Digikore Studios chez Soleil

 

Avec des tripes, du sang mais aussi des larmes. Aussi fantasy soient les réflexes et ambiances de cet album, on peut le dire, le monde des Nains n’a jamais eu autant visage humain. Quelle réussite, quelle puissance, quelle profondeur !

 

Alexis Seny

 

Série : Nains

Tome : 6 – Jorun de la forge

Scénario : Nicolas Jarry

Dessin : Pierre-Denis Goux

Couleurs : Digikore Studios

Genre : Fantasy, Guerre

Éditeur : Soleil

Collection : Heroic Fantasy

Nbre de pages : 68

Prix : 15,50€



Publié le 27/02/2017.


Source : Bd-best

        Toute l'actualité

©BD-Best v3.5 / 2024