Juste Célib’, juste happy ? Didier, la cinquième roue du tracteur.
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Juste Célib’, juste happy ?  Didier, la cinquième roue du tracteur.

 

 

            « - Docteur… Il me reste combien de temps ? Je vais mourir… Je vais mourir et cela sans même avoir connu l’amour… Je ne parle pas de coups tirés à la va-vite, d’amourettes dans les prés, de saillies dans les foins, non… Je parle du grand amour, celui qui aide à vous lever le matin et vous donne envie de vous coucher le soir… Celui qui rafraîchit les journées et réchauffe les nuits… Celui qui rend beau… qui rend bon…

-          Vous pouvez vous rhabiller… »

 

 

 

 

 

 

 

            Didier, 45 ans, Bretagne. Bonne hygiène, surtout le samedi. Cherche le grand amour de 35 à 55 ans. Silhouette forte, cheveux gris, pas d’enfant, romantique persévérant, non-fumeur, sort pour faire les courses, fait du sport à la télé.

            Ainsi se définit l’agriculteur sur le profil Meetic que lui a conseillé d’ouvrir son médecin, avant que sa sœur Soazic, qui vit avec lui, n’enrobe la description. Dans la Bretagne profonde, la propriété des deux célibataires accueille Régis, un fermier voisin dont l’exploitation vient d’être liquidée aux enchères.

 

 

 

© Rabaté, Ravard - Futuropolis

 

 

            Les trois compères vont devenir les acteurs d’une tragi-comédie campagnarde où, pas seulement Didier, mais chacun d’entre eux, est à la recherche de l’amour. Les conséquences de l’annonce sur le réseau social vont donner un coup de pied dans la fourmilière d’une vie trop pépère dont on ne mesure pas le bonheur.

 

            Avec Didier, Pascal Rabaté remet « Les pieds dans le plat », du nom de la série qui l’a lancé chez Vents d’Ouest dans les années 90. L’auteur aime la France profonde, celle du Tour de France et de la fête des labours.

Sous une apparente moquerie, Rabaté raconte l’histoire de gens qu’il aime. Il a de l’empathie pour ces héros du quotidien, pour ces chevaliers du banal, pour ces combattants au jour le jour. Il ne manque qu’Aimé Lacapelle, le paysan de Jean-Yves Ferri, qui pourrait surgir sur son tracteur au détour d’un virage.

 

 

 

 

© Rabaté, Ravard - Futuropolis.

 

            François Ravard, dessinateur du délicat et drôlissime Pas un jour sans soleil, illustre ce récit avec humour et grand respect pour leurs acteurs.

            Dans sa mise en couleurs, l’album revêt un habillage pas si classique que ça. Une dominante violet-rose est mise en exergue, accentuant l’ambiance bienveillante de l’axe pris pour raconter l’histoire tout en surlignant la problématique : Didier va-t-il trouver l’amour ?

            La couverture est une petite pépite qui résume en un dessin l’ensemble du récit et sur laquelle on découvre à chaque vision un détail que l’on n’a pas vu en première lecture.

 

 

 

 

 

 

© Rabaté, Ravard - Futuropolis.

 

            Didier aurait pu être candidat à « L’amour est dans le pré », mais le personnage a une certaine indépendance. Alors, au lieu de subir la dictature d’un monde où il faut être comme ci ou comme ça, où il faut vivre ainsi ou « ainsa », l’agriculteur nous fait méditer cet adage : A quoi bon vouloir forcer le destin ?

 

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

One shot : Didier, la cinquième roue du tracteur.

 

Genre : Farce campagnarde.

 

Dessins & Couleurs : Ravard.

 

Scénario : Rabaté.

 

Éditeur : Futuropolis.

 

Nombre de pages : 80.

 

Prix : 17,00 €.

 

ISBN : 9782754823845

 



Publié le 18/11/2018.


Source : Bd-best

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