L’idylle d’une idole pour sa musique dans une histoire d’amour à mort. Vince Taylor, l’ange noir
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L’idylle d’une idole pour sa musique dans une histoire d’amour à mort.  Vince Taylor, l’ange noir

 

 

« - Je m’appelle Brian Maurice Holden. Je m’appelle aussi Vince Taylor. J’aime bien l’idée d’avoir plusieurs noms. Il faut que vous sachiez, mon père, que j’ai dédié ma vie au rock’n’roll… D’ailleurs, les anges n’ont pas besoin d’aller se confesser… N’est-ce pas ?

-          Je ne sais pas, mon fils, je ne connais pas d’ange. Et comment votre rêve se termine-t-il ?

-          Il ne se termine pas. Il s’interrompt avant que j’aie touché le sol. A chaque fois, la douleur me réveille. »

 

 

 

 

 

 

Cette histoire est une histoire d’amour. Et les histoires d’amour finissent mal en général. Cette histoire n’est pas l’histoire d’amour entre un homme et une femme. C’est l’idylle d’une idole avec sa musique : le rock’n’roll.

 

Le rock n’est pas qu’une musique de danse. Vince Taylor le définit comme l’art du bruit. Pour lui, le rockeur est un voleur de décibels livrant aux hommes stupéfaits le fruit de son larcin. Vince Taylor vit sa musique dans ses veines, dans son sang, jusqu’aux tréfonds de son âme. Le genre est tout autant mystique que mythique pour cet écorché vif. Son dieu s’appelle Elvis. Il ne fait que le singer. Sa trinité est complétée par Eddie Cochran et Jerry Lee Lewis. Lui s’imagine en diable du rock. L’homme est croyant ; la religion fait partie de sa vie.

Vince voit en cette musique qu’est le rock le moyen aristocratique élégant d’être élevé au rang de héros. Il trouvera son pseudonyme sur un paquet de cigarettes et son surnom à cause ou grâce à un costume de cuir.

Vince est torturé. Il aurait souhaité un destin à la Ritchie Valence, Buddy Holly et Big Bopper. Mais il n’était pas dans leur avion lors du crash.

 

 

 

 

 

 

 

© Le Gouëfflec, Malès - Glénat

 

 

 

Le chapitre en France a une saveur particulière. Eddie Barclay, Brigitte Bardot, Dick Rivers, Gilbert Bécaud, Monsieur Pompidou,… Vive la France ! Ce Johnny Hallyday ne durera pas. Ils veulent l’original.

Puis viendra la chute sur terre… Les histoires d’amour finissent mal en général.

 

Le Gouëfflec raconte la vie de Vince Taylor, de son enfance en Angleterre à l’exil en Amérique, où « là-bas, tout est neuf, les enfants. », jusqu’à son retour en Europe, son succès en France et la descente aux enfers.

Après Le chanteur sans nom et Dominique A., Vince Taylor est un autre trophée au tableau des excellentes biographies signées Le Gouëfflec. Même si l’on n’est pas fanatique du genre de musique pratiqué par l’ange noir, on ne peut qu’être séduit par l’artiste, partager ses succès et compatir à ses faiblesses.

En étant aussi à l’aise dans ce domaine que dans l’extravagance de Mondo Reverso, Arnaud Le Gouëfflec devient un scénariste valeur sûre sur qui il faudra compter dans les années à venir.

 

 

 

 

 

© Le Gouëfflec, Malès - Glénat

 

 

 


L’Amérique fait partie de la biographie de Marc Malès depuis longtemps. Des Révoltés à De silence et de sang, il est un spécialiste de l’Amérique des années 50. Alors que le début de l’album est d’un noir et blanc classique, au fil des planches, le dessinateur joue avec les textures, les ombres et toute la force de son trait se déploie au fur et à mesure que l’ange noir déploie ses ailes.

Malès a juste des problèmes pour dessiner les enfants. Son Taylor version kid est disproportionné, comme si une tête d’adulte était posée sur un corps d’enfant. Heureusement, il n’apparaît que dans quelques courtes scènes.

 

            Toutes les idoles finissent jetées à terre. Le Gouëfflec et Malès ont relevé Taylor pour le réinstaller en haut des charts.

 

            Cet album est évidemment à lire en écoutant Vince Taylor. Embarquez dans the Brand new Cadillac : https://www.youtube.com/watch?v=HvNHXbTL7Oc

 

Well, my baby drove off in a brand-new Cadillac
Ooh, my baby drove off in a brand-new Cadillac
Well, she looked at me, "daddy, I ain't never comin' back"
I said baby-baby-baby won't you listen to me?
Come on sugar, come on hear my plea
Well she looked at my Ford, we'll never agree
Cadillac car, oh yeah

 

Well, the Caddy's rollin' and going 'bout ninety-five
Well, the Caddy's rollin' and going 'bout ninety-five
Well, me and my Ford, we're right by her side
I said baby-baby-baby won't you listen to me
Come on baby, come on hear my plea
Turn that big car around, come on back to me
Hangin' on Scotty, here we go

 

Paroliers : Henry Nicola Mancini / Vince Taylor

Paroles de Brand New Cadilac © Warner/Chappell Music, Inc, Universal Music Publishing Group

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

One shot : Vince Taylor, l’ange noir

Genre : Biographie

Scénario : Le Gouëfflec

Dessins : Malès

Éditeur : Glénat

Collection : 1001 feuilles

Nombre de pages : 152

Prix : 22 €

ISBN : 9782344006016



Publié le 03/07/2018.


Source : Bd-best

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