La cour des miracles, l’enfer du décor à vos risques et périls et sans héros auquel s’accrocher
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La cour des miracles, l’enfer du décor à vos risques et périls et sans héros auquel s’accrocher

On a tous une vision forcément encrassée de ce qu’a bien pu être la cour des miracles, sans doute nourrie par toutes les incarnations du Notre-Dame de Paris d’Hugo. L’incursion que nous proposent Stéphane Piatzszek, Julien Maffre et Laure Durandelle en est une autre, emmenée au pas de charge et nous forçant à vous prévenir que, dans ces recoins de Paris, dans l’ombre d’Anacréon, vous vous aventurez à vos risques et périls.

 

 

 

 

 

 

 

© Piatzszek/Maffre

 

Résumé de l’éditeur : Comme Louis XIV, Anacréon aime passionnément le métier de roi, et comme le roi  Soleil, il n’envisage le pouvoir que comme absolu. L’âge et la fatigue venant, il songe à sa succession. Il rêve de voir son fils devenir le nouveau roi de Thunes, mais face à une police qui gagne en efficacité et en intégrité, la canaille doit se professionnaliser. Une féroce guerre de succession s’engage…

 

 

 

 

© Piatzszek/Maffre

 

Alors, mes petits souillons, comme ça vous avez des envies de misère mais aussi de comédies humaines ? Vous quêtez la pièce ? celle qui vous permettra de tenir la journée dans ce grand bal encrassé du Paris XVIIe ? Si Louis XIV n’y peut et n’y fait rien, il faut bien un Roi pour s’élever sur la populace indigne des rayons du roi Soleil : le grand Coëstre est là pour veiller sur vous et faire sa loi, sur son trône sous un chien empalé depuis un bon bout de temps.

 

 

 

 

© Piatzszek/Maffre/Durandelle chez Soleil

 

 

 

 

© Piatzszek/Maffre/Durandelle chez Soleil

 

Le temps se fait d’ailleurs long pour Anacréon, et s’il n’a rien du vieillard chétif qu’on pourrait voir en lui au premier abord, le 84e Roy de tunes veut remettre les clés (façon de parler quand on est né et qu’on vit dans la rue) de son palais à ciel ouvert. Mais si Anacréon verrait bien son fils accéder au trône, les choses vont vite se compliquer, alors que le pouvoir en place est bien décidé à sévir et à nettoyer la ville.

 

 

 

 

© Piatzszek/Maffre/Durandelle chez Soleil

 

Après avoir dynamité, dès le deuxième tome, les aventures de son croque-mort, à lui et à son frère, Julien Maffre éclabousse, cette fois, de sa frénésie de chien fou, le Paris de 1667. Et ça lui réussit vraiment bien. D’autant plus que Stéphane Piatzszek a concocté un scénario de fou furieux dans lequel bien fortiche sera le dernier personnage à rester debout. Car, si le lecteur se retrouve guilleret dans le ventre de la bête, l’inquiétude va vite poindre, il ne peut se fier à personnes.

 

 

 

 

© Piatzszek/Maffre/Durandelle chez Soleil

 

Il n’y a pas de héros dans cette Cour des Miracles, juste des fripouilles qui tentent de vivre (si vivre est le mot) comme ils le peuvent, et les deux auteurs brouillent les pistes et les fausses pistes, donnant des cordes auxquelles s’accrocher avant de les sectionner, diaboliquement.

 

 

 

 

© Piatzszek/Maffre/Durandelle chez Soleil

 

Si bien qu’on est perdu, on croit tenir le bon bout en suivant le père, puis le fils, Petit-Jean, puis la fille, « La Marquise »; avant de se rendre compte que cette histoire ne se lit pas en cherchant les vivants, mais les survivants. L’heure est grave et l’ombre de Piatzszek, Maffre et Durandelle (les deux derniers font décidément toujours aussi bien la paire) qui plane sur Paris donne à la ville pas encore vraiment Lumière toute sa densité et sa ferveur quelque part assassine. Un premier tome qui coupe les vivres et le souffle.

 

Alexis Seny

 

Série : La cour des miracles

Livre : 1 – Anacréon, Roi des Gueux

Scénario  : Stéphane Piatzszek

Dessin : Julien Maffre

Couleurs : Laure Durandelle

Genre: Historique, Aventure

Éditeur: Soleil

Collection : Quadrants

Nbre de pages: 64

Prix: 15,50€



Publié le 13/03/2018.


Source : Bd-best

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