La maladie, l’amour et l’art. Les jours qui restent
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La maladie, l’amour et l’art.  Les jours qui restent

« - Merci, c’est gentil de me dépanner.

- Comme si c’était la première fois !

- Bah, je repasserai demain au secrétariat de l’hôpital chercher la prescription et je vous la ramène, promis !

- Je vous fais confiance, Monsieur Mercier. Comme le mois dernier et le trimestre précédent… Ça s’est toujours bien passé !

- Tant qu’on a la santé comme on dit !

- Ne parlez pas de malheur ! Ce serait mauvais pour les affaires ! »

 

 

 

 

 

  Le pharmacien de Daniel Mercier est bien gentil. Il a bien voulu lui délivrer ses médicaments sans ordonnance.

 

  Comme Charlotte, comme Catherine, Daniel a une maladie grave. Comme Charlotte, comme Catherine, Daniel a un traitement. Trois destins croisés, trois façons différentes d’appréhender les troubles.

 

 

 

 

© Dérian, Foutrier - Delcourt

 

 

  Daniel est célibataire. Il a l’impression d’être devenu transparent. Catherine parle avec le fantôme de sa mère. Hospitalisée à domicile, elle vient de mourir. Catherine a toujours vécu avec sa maman. La vieille fille se retrouve aujourd’hui avec un vide à combler. Charlotte est beaucoup plus jeune. Elle vient de jeter son petit copain qui ne comprend pas pourquoi. Quand on est étudiante, on ne dit pas qu’on est malade. Ça ne se peut pas…

 

  Ceux qui ne savent pas sont parfois maladroits. L’ex de Charlotte, qui la traitait de tous les noms après son largage, s’inquiète maintenant que personne n’ait de ses nouvelles.

 

 

 

 

© Dérian, Foutrier - Delcourt

 

 

  La méchanceté de ceux qui ne savent pas est encore plus impardonnable. Les collègues de bureau de Catherine sont des « Catherine et Liliane » à gifler.

 

  Et Daniel, personne ne l’attend… Alors il boit…

 

  A la manière d’un film chorale, Dérian croise les destins de trois personnes bouleversées par la maladie. Et nous, que ferions-nous si l’on pouvait mourir demain ? Le scénariste joue la carte de l’émotion sans jamais abattre la carte du larmoyant.  Les membres du trio principal avancent en parallèle. Ils se croisent furtivement en début d’album, mais leurs destins vont se lier.

 

  Dérian, à la base dessinateur humoristique (Remember Turalo le petit lapin), ose poser des petites notes d’humour dans la tragédie. Finement placées et jamais ridicules, elles offrent de petites bouffées de respirations. L’allégorie du squelette dans la salle d’attente de l’Hôpital Saint-Placide en témoigne, ainsi que dans un autre style Cookie, le chien de la gardienne de l’immeuble de Charlotte.

 

 

 

 

© Dérian, Foutrier - Delcourt

 

 

  Foutrier apporte toute sa sensibilité avec la rondeur de son trait à mi-chemin entre celui de la dessinatrice Laurel et celui du duo Dupuy et Berbérian. Il ne manquerait plus que l’on croise Monsieur Jean au détour d’une rue. Immeubles haussmanniens, escaliers de Montmartre, on est bien à Paris. La représentation de Charlotte roulée en boule de douleur comme sur la couverture revient plusieurs fois dans l’album comme un refrain tragique.

 

  Eric Dérian et Magalie Foutrier signent un des albums les plus émouvants de ce début d’année et font rimer Art avec Espoir.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

One shot : Les jours qui restent

 

Genre : Drame

 

Scénario : Dérian

 

Dessins & Couleurs : Foutrier

 

Éditeur : Delcourt

 

Collection : Mirages

 

Nombre de pages : 136

 

Prix : 18,95 €

 

ISBN : 9782756042138

 



Publié le 03/04/2019.


Source : Bd-best

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