La malédiction de Smenkhare, la relève d’Indiana Jones en BD plutôt qu’au cinéma ?
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La malédiction de Smenkhare, la relève d’Indiana Jones en BD plutôt qu’au cinéma ?

La bande dessinée, c’est une affaire de traits. Dans certains cas, il en faut beaucoup mais parfois quelques-uns suffisent allègrement à faire « passer le message ». Avec « La malédiction de Smenkharê (on a mis un moment avant de bien savoir le prononcer, rassurez-vous), son premier album, Anthony Auffret réalise une bande dessinée d’aventure et d’archéologie sur lequel plane l’esprit d’Indiana Jones mais avec un dessin minimaliste qui n’appartient qu’à lui. D’emblée, étonnant, détonnant même parfois. Dans la lignée des jeunes et talentueux auteurs que Casterman tente de sortir de l’anonymat depuis quelques mois (avec Les lâmes d’Apretagne et Boca Nueva, notamment).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Anthony Auffret chez Casterman

 

Résumé de l’éditeur : La sépulture du prédécesseur de Toutankhamon, Smenkharê, vient d’être découverte. Des terroristes sont prêts à tout pour s’emparer des richesses et des pouvoirs maléfiques du pharaon maudit. Alexandra détient la clef du tombeau et ne les laissera pas faire !

 

 

 

 

© Anthony Auffret chez Casterman

 

C’est parfois des zones d’ombre de l’histoire que naissent les bonnes idées d’histoires. À n’en pas douter, le destin de Smenkharê avait tout pour plaire à Anthony Auffret, jeune diplômé d’histoire de l’art et grand amateur de l’école classique belge mais aussi de la culture pulp. Smenkharê, de mes petits restes de grand amateur de l’Égypte ancienne, je n’en avais jamais entendu parler. Et pour cause, pharaon fantôme dont on ne sait même pas s’il a réellement régné, Smenkharê est le sujet par excellence si vous voulez générer une foire d’empoignes entre égyptologues. Personne ne sait avec précision qui était cet homme qui vécut dans les années 1300 avant J.-C. Et sa maigre histoire de s’écrire avec une multitude de points d’interrogation.

 

 

 

 

© Anthony Auffret chez Casterman

 

Ce n’est pas bien grave pour nous, puisqu’Anthony y a trouvé une belle occasion pour en faire une grande aventure avec un point d’exclamation… et totalement moderne puisqu’en homme bien informé qu’il est, il nous apprend que si les terroristes de l’EI ne détruisent pas les cités antiques pour le plaisir mais plutôt pour assouvir leur quête du pouvoir dévastateur du pharaon Smenkharê. Les nazis ne sont pas là mais on ne peut s’empêcher de penser aux Aventuriers de l’Arche perdue et à l’Arche d’alliance.

 

 

 

 

© Anthony Auffret chez Casterman

 

Sauf que le récit d’Auffret va se révéler nettement plus barré entre serpents, vieilles pierres et las vagues d’une mer vraiment rouge. Dans des décors qu’on dirait dessiné par Brüno et avec des personnages aux traits brouillés (quelque part entre Mique Beltran, Mignola ou le Hergé des Soviets), l’auteur nous entraîne mine de rien dans une aventure fort plaisante même si son dessin, au-delà de sa personnalité, n’évite pas une certaine redondance nous empêchant de prendre intégralement notre pied. D’autant plus que les personnages manquent quelque peu de charisme, qu’est-ce qu’on aimerait mieux les connaître. Rien qui n’enlève cependant l’audace et n’obstrue l’impeccable découpage d’un premier album au charme pulp et vintage? Tout n’est pas encore maîtrisé mais le style est redoutablement imposé.

 

Alexis Seny

 

Série : Les archéologues de l’interdit

Tome : La malédiction de Smekharê

Scénario, dessin et couleurs : Anthony Auffret

Genre : Aventure

Éditeur : Casterman

Nbre de pages : 48

Prix : 13,95€



Publié le 01/05/2017.


Source : Bd-best

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