La terre, le ciel et la mer à remuer pour sauver une petite sirène sexy mais dans de sales filets !
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La terre, le ciel et la mer à remuer pour sauver une petite sirène sexy mais dans de sales filets !

Vous l’entendez ? Si, si, prêtez l’oreille, le chant des sirènes vient vous chercher, vous embarquer. Le chant… ou peut-être est-ce une complainte ? Car les goélands qui survolent les écumes et sont inatteignables savent ce que les hommes font des créatures qui ne leur ressemblent pas, qu’elles soient difformes ou sublimes. Dans la réinterprétation et réappropriation qu’ils font du conte d’Andersen, Meredith Finch et Miguel Mendonca donnent une toute autre tournure au mythe, plus sexy, plus moderne et sans doute plus effrayante. Dans la collection Grimm Fairy Tales qui possède un nombre certain d’admirateurs.

 

 

 

 

 

 

 

© Finch/Mendonca/Cortes chez Graph Zeppelin

 

Résumé de l’éditeur : Erica, sirène du monde submergé d’Atlantis, est kidnappée par un scientifique humain qui cherche à créer un philtre qui donnerait à une armée humaine le pouvoir de conquérir l’Océan. Manipulés par la Sorcière des Mers, le prince Issoro et l’humaine Liz, parents d’Erica, viendront en aide à leur fille pour la libérer des griffes du scientifique…

 

 

 

 

© Finch/Mendonca/Cortes chez Zenoscope

 

Les clichés ont la vie dure et qui, de ma génération et de celles qui les encadrent n’a pas été bercé par la poésie et la jovialité marines qu’a bien pu générer la petite sirène de Disney. Sans doute, y’avait-il un âge pour apprendre la maturité et se rendre compte que les contes possèdent leur face obscure et impitoyable, bien moins scintillantes que la couverture qu’en ont faite les dessins animés merveilleux mais néanmoins tout public, aussi effrayants soient-ils. Le conte d’Andersen était ainsi bien plus machiavélique que ce qu’en a retenu le studio aux grandes oreilles. Et Meredith Finch et Miguel Mendonca n’ont pas plongé tête baissée dans l’étendue océane sans avoir pris sa température et voir ce qu’ils pouvaient en faire.

 

 

 

 

© Finch/Mendonca/Cortes chez Graph Zeppelin

 

 

 

 

© Finch/Mendonca/Cortes chez Zenoscope

 

Surfer la vague d’un mythe qui ne se polit pas face aux vagues des années, cela aurait été bien trop facile et peu original. Alors, les deux auteurs (qui n’en sont pas à leur première collaboration) ont secoué cet univers pour en faire un récit moderne et prenant.

 

 

 

 

© Finch/Mendonca/Cortes chez Zenoscope

 

En effet, oubliez tout ce que vous savez sur La petite sirène, le bagage a bien peu d’importance. Prenant place sur deux plans, l’ère actuelle et vingt ans plus tôt, La petite sirène façon 2010’s est une histoire de famille, un conte qui a retenu les stratagèmes d’Andersen et les accommode à sa sauce. Bien sûr des bateaux font naufrage, le premier pour magnifier la rencontre entre Liz, la jeune femme en détresse et Issoro, l’homme-poisson en sauveur; le deuxième pour sceller le sort du fruit de leurs entrailles, Erika, piégée et amenée aux mains d’un savant plus que fou (après l’enlèvement des Sabines et celui des Sardines par Patrick Sébastien, celui de la sirène est glaçant) et déterminé à percer son secret, elle qui est capable de se transformer en sirène (et même plus).

 

 

 

 

© Finch/Mendonca/Cortes chez Zenoscope



Les intentions de ce grand taré entourés de plein de sbires, lui qui n’a pas toutes ses billes, sont peu louables mais peut-il parvenir à ses fins quand une mère et un père, quelle que soit leur condition (humaine ou poissonnière) ont le ciel, la terre mais aussi la mer à remuer.

 

 

 

 

© Finch/Mendonca/Cortes chez Zenoscope

 

En reprenant ingénieusement l’emblème de Copenhague et en n’y alliant pas le syndrome de Stockholm (et on le comprend, on ne l’aime pas mais alors pas du tout le ravisseur d’Erika), Meredith Finch et Miguel Mendonca livrent un récit redoutablement sexy tout en sachant ne pas l’être trop. Quelque part entre un méchant tendance Dr. Octopus et la guerre façon 300 (dans l’armure des Chevaliers du Zodiaque), le tandem (appuyé dans sa quête par les couleurs de Ivan Nunes et Jorge Alberto Cortes) livre un récit bien pensé et indécis, musclé et magique, en n’oubliant pas tout ce qui faisait la substance du conte d’Andersen et sa notion du sacrifice. Un bel ouvrage stylé auquel on mord à plein tri…dent.

Alexis Seny

 

Titre : La Petite Sirène

Récit complet

D’après l’oeuvre d’Hans Christian Andersen

Scénario  : Meredith Finch

Dessin : Miguel Mendonça

Couleurs : Ivan Nunes & Jorge Alberto Cortes

Traduction : Stéphanie Chaptal

Genre: Héroïc Fantasy, Aventure, Science-fiction

Éditeur VF : Graph Zeppelin

Éditeur VO : Zenoscope

Nbre de pages: 160

Prix: 16€



Publié le 26/02/2018.


Source : Bd-best

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