Le Juge, Le dernier shérif est mort sans que justice soit faite
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Le Juge, Le dernier shérif est mort sans que justice soit faite

Le 3 juillet 1975, à Lyon, le juge Renaud, qui enquêtait sur des dossiers, est assassiné de trois balles. Malgré les enquêtes, les soupçons, les théories parfois extravagantes, ce meurtre reste sans explication officielle depuis plus de quarante ans ! Grâce à un travail colossal de documentation et à l'aide du fils du juge Renaud ainsi que celle d'autres protagonistes, Olivier Berlion raconte dans cette passionnante trilogie les liens qui unissaient le milieu à certains hommes politiques. Cette histoire est aussi, tout simplement, celle de la faillite d'une justice restée sans réponse face à ce scandale. Le Juge se lit comme un polar implacable d'une très grande tenue.

 

 

 

 

 

 

 

Oubliée par les plus âgés, non connue des plus jeunes, Olivier Berlion nous propose un retour sur une affaire datant du milieu des années soixante-dix en nous faisant partager les derniers mois de la vie du juge François Renaud, premier juge d'instruction de Lyon. Le 3 juillet 1975 alors qu’il enquêtait sur le gang des Lyonnais, le juge Renaud fut froidement exécuté de trois balles dans la tête lors de son retour à son domicile. Un juge d'instruction assassiné en France, c'était la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et pas n'importe quel juge : le shérif, un juge flamboyant qui s'était mis à dos la pègre lyonnaise.

 

 

Sa dernière affaire fut celle du gang des Lyonnais. Cette bande dirigée par Edmond Vidal était soupçonnée de plusieurs braquages, dont celui de la poste centrale de Strasbourg le 30 juin 1971. Le gang aurait dérobé ce jour-là 11 680 000 francs, le casse du siècle pour les médias de l’époque.

 

 


Malgré la promesse faite par le garde des Sceaux (Jean Lecanuet) lors des obsèques, alors que les assassins du juge avaient été identifiés, leur inculpation n’a jamais été prononcée car elle se basait essentiellement sur des témoignages d'indicateurs, la justice n’a jamais été rendue. Selon un de ses fils, une collusion entre le Service d'action civique (SAC) et une partie du milieu serait à l'origine du meurtre de son père. Après dix-sept ans d'enquête qui ont vu se succéder six juges d'instruction, le magistrat Georges Fenech signa  une ordonnance de non-lieu le 17 septembre 1992, et la prescription fut prononcée en 2004.

 

 

 

 

Armé d’une solide documentation, Olivier Berlion présente son travail en trois albums, n’hésitant aucunement à charger les phylactères d’informations précieuses pour la bonne compréhension  de l’histoire. En 1974, à l’époque ou le juge Renaud enquête sur le gang des Lyonnais, il n’existe pas en France de loi régissant le financement des partis politiques. On soupçonne alors une organisation parallèle appelée le SAC de financer les campagnes électorales du Parti gaulliste, l’UDR. A signaler l’excellent dossier de plusieurs pages présenté par Berlion en fin du troisième tome. Une BD destinée à un public à partir de 16 ans qui plaira aussi aux amateurs d’histoire et de banditisme.



Haubruge Alain


Juge (Le), la République assassinée

Tome : 3

Scénario et dessin : Berlion (Olivier)  

Éditeur : DARGAUD

Nombre de pages : 68

Prix : 13.99 euros

ISBN :  9782205076066



Publié le 16/01/2017.


Source : Bd-best

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