Les Schtroumpfs : Intégrale 3 : 1970-1974
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Les Schtroumpfs : Intégrale 3 : 1970-1974

«  C’est le Schtroumpf, Schtroumpf, Schtroumpf qui fait schtroumpf, schtroumpf, schtroumpf. Un p’tit Schtroumpf, deux p’tits Schtroumpfs, trois p’tits Schtroumpfs, Schtroumpfs, Schtroumpfs ! La La Lâââ…. »

            Si le « talent » du Schtroumpf musicien réussit à faire pleuvoir sur les salades du Schtroumpf paysan, ce n’est pas le cas pour le cœur du lecteur, enchanté et ensoleillé par la vie quotidienne des habitants du pays maudit.

 

            Le troisième volume de l’intégrale des Schtroumpfs chez Dupuis est constituée de trois parties auxquelles s’ajoute un touffu dossier rédigé par celui qui avec Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault fait partie des garants de la mémoire Dupuis : Hugues Dayez.

 

            L’apprenti Schtroumpf raconte les mésaventures d’un Schtroumpf qui aurait bien voulu être Grand Schtroumpf à la place du Grand Schtroumpf, non pas pour commander ses compatriotes, mais pour traficoter toutes sortes de produits, fioles, onguents et potions. Comme pour toute aventure de Schtroumpfs, une leçon est à tirer de l’histoire : On ne joue pas avec le feu. Cette histoire est non sans rappeler Mickey dans le costume de l’Apprenti Sorcier de Fantasia, comme le soulignait déjà Dayez dans sa monographie Peyo l’enchanteur parue en 2003 chez Niffle. Et pour la petite histoire, ce récit a été à la base créé pour une marque de chocolat belge. Chaque case était un chromo à coller dans un album, ce qui explique le découpage en gaufrier de l’histoire.

 

 

 

 

 

 

            Une centaine de gags, dont une moitié constituait l’album n°8 : Histoires de Schtroumpfs, permet de voir nos lutins bleus préférés sous un autre jour. Ces gags sont présentés dans leur ordre chronologique de création. Le n°2 restera dans les annales de la bande dessinée avec ce Schtroumpf courant en rond autour d’un trou en annonant « 27…27…27… ». Devinez la suite lorsqu’un curieux se penche pour voir ce qu’il y a au fond de ce trou. C’est une planche, un gag, d’une efficacité redoutable tant sur le point du scénario, du graphisme simple et précis, que sur les attitudes des personnages. Les amourettes autour de la Schtroumpfette, sont tout autant…magiques. Qui lui décrochera la lune ? En tout cas, Peyo (et son studio) l’ont fait pour nous.

 

            Schtroumpf vert et vert schtroumpf met le Grand Schtroumpf face au doute. Comment ressouder ses compatriotes qui se déchirent pour des divergences lexicales ? Tire-bouschtroumpf ou Schtroumpf-bouchon ? Wallon ou Flamand ? Basque français ou basque espagnol ? Canadien francophone ou anglophone ? Ce récit a une essence bien plus politique qu’il n’y paraît au premier abord. Bien sûr, ce sont les compatriotes belges de Peyo qui sont ici plus particulièrement visés. Pour s’en sortir, il faudra s’unir dans l’adversité. Les dialogues, obligatoirement ciselés, sont le résultat de séances de brainstorming entre Peyo et Yvan Delporte. L’encrage de ce récit, à peine commencé par Wasterlain, sera poursuivi par le tout jeune Daniel Desorgher qui deviendra célèbre plus tard avec la série Jimmy Tousseul.

 

            En attendant de déguster le quatrième volume de cette intégrale dans laquelle nous pourrons, entre autres, prendre une bonne soupe, méditons cette maxime : « L’horizon du plus schtroumpf est toujours le meilleur. »

 

Laurent Lafourcade



Publié le 09/09/2015.


Source : Bd-best

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