Le coeur a ses raisons, on connait la chanson, celle du hasard qui fait bien les choses ou pas, les apparences qui se craquellent, les mensonges, les rendez-vous secrets… Il y a de tout ça dans Mon homme (presque) parfait paru chez Grand Angle, dont le slogan « La BD comme au cinéma » porte une nouvelle fois bien son nom. Le scénario de Bernard Jeanjean, tombé dans les bonnes mains de Stéphane Louis, était d’abord prévu pour le cinéma. Mais il ne dépareille pas en BD dans ce jeu de dupes et d’apparences.
© JeanJean/Louis/Daviet chez Grand Angle
Résumé de l’éditeur : Éloïse, enseignante, rencontre Antoine, vétérinaire et veuf. D’emblée, elle est troublée par cet homme étrange qui semble si bien la connaître et deviner ses moindres désirs sans pourtant l’avoir jamais vue auparavant. Fragilisée par son couple qui bat de l’aile, elle se demande si elle doit céder, ou non, à la tentation ? Ce qu’Éloïse ignore c’est que chaque semaine, Marc, son mari, voit aussi quelqu’un en secret… Le destin est-il celui qui tire les ficelles dans la vie de ce couple en perdition ? Lorsque les secrets de l’une et de l’autre finiront par se confronter, la vérité éclatera au grand jour et elle pourrait bien être très différente de ce qu’ils auraient tous pu penser !
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Cette histoire, originale, c’est celle d’un triangle amoureux particulier dont la perte de vitesse en amour est finalement le moteur. Éloïse et Marc filaient le parfait amour. Oui, mais ça, c’était avant. Car depuis quelque temps, Marc n’est pas dans son assiette, remue ses idées noires et pourrit mine de rien la vie d’Éloïse qui l’aime tant, pourtant. Puis, il y a ses sorties mystérieuses, le mercredi, lorsqu’il prétend aller courir. Version des choses dont Éloïse commence à douter. Le dialogue est rompu, Marc est bizarre et Éloïse, esseulée. La dérive des continents, un mouvement tectonique qui pourrait bien ne jamais réparer la mécanique des coeurs.
© JeanJean/Louis/Daviet chez Grand Angle
Et comme Éloïse ne peut parler avec le principal intéressé, elle se tait. Jusqu’à ce qu’elle rencontre, de manière assez fracassante, un confident tombé du ciel… ou plutôt le cul sur la glace. C’est ainsi, au détour d’un tour malhabile de la patinoire (normal, c’est sa première fois) qu’Antoine, et son look à la Reed Richards, est entré en collision avec la vie désormais faite d’incertitudes d’Éloïse. Jusque-là, tout allait bien, Éloïse pouvait se décharger sur cet allié venu au bon moment. Mais quand cet ange gardien cause le trouble de la belle patineuse, prouve que le hasard (poussés dans ses limites) fait bien les choses et se révèle on ne peut plus fusionnel, les choses deviennent plus délicates et laissent le choix à Éloïse du quitte (Marc) ou double (-vie). Le doute est semé et les apparences vont s’affronter.
© JeanJean/Louis/Daviet chez Grand Angle
Quelque part entre Petites confidences à ma psy et le formidables Dédales de René Manzor, l’histoire proposée par Bernard JeanJean possédait le luxe d’être multi-format, multi-médias. En film, ça aurait eu de la gueule, mais aussi au théâtre. Et en BD ? C’est d’enfer. Parce qu’on n’attendait pas forcément Louis dans une histoire comme celle-là et qu’au final, il insuffle un dynamisme super-héroïque qui booste cette histoire d’amours sans perdre de vue la surprise à venir. Les couleurs de Véra Daviet finissent de galvaniser ce conte défait où conquête et reconquête se croisent entre trouvailles et retrouvailles. Tout ça finira au lit, mais dans lequel ?
Alexis Seny
Titre : Mon homme (presque) parfait
Récit complet
Scénario : Bernard JeanJean
Dessin : Louis
Couleurs : Véra Daviet
Genre : Drame psychologique, Comédie romantique
Éditeur : Grand Angle
Nbre de pages : 72
Prix : 16,90€
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