Neuvième opus de cette saga palpitante qui ne cesse de se développer sans se répéter.
La recherche de Lucas par les autres Lulus se poursuit. Pour eux, il est impossible qu’il se soit noyé avec le naufrage du bateau qui l’emmenait en Angleterre.
Que lui est-il réellement arrivé depuis leur séparation et son passage en Hollande ?
La réponse sera-t-elle à Eijsden ? Dans ce centre d’accueil d’enfants orphelins en attente de repartir chez eux, si Lucas n’y est pas, ils trouvent néanmoins une lettre de sa part qui leur est adressée !
« Je vais plutôt vous raconter ce qui m’est arrivé depuis que je suis seul. Ah ben oui, parce que faut d’abord que je vous dis : Lucien Luigi et Ludwig ont été capturé par les Allemands. Mais peut-être que vous le savez déjà ?
En tout cas, j’espère qu’ils vont bien, et que vous aussi.
Moi, ça va … Bon … Par où commencer ? »
© Hautière - Hardoc – Casterman 2023
Ayant été recueilli dans un centre d’accueil tenu par une comtesse, à Eijsden, il pensait y vivre une « vie de château ».
Mais un orphelinat reste un orphelinat … avec ses multitudes de gamins de tout âge. Et pourquoi ceux-ci seraient-ils différents de ceux de Valencourt ?
Si la plupart laisse indifférent Lucas, il se lie d’amitié avec la petite Marie. Bien qu’ayant encore ses parents, elle les aime mieux depuis qu’ils sont loin ! Pourquoi ? Lucas ne le sait pas et ce n’est pas vraiment son souci premier.
Il faut dire que Marie a également sa « bande à Octave ». Ils s’appellent Raoul, le costaud pas fort malin, Léon et surtout Agnès, la tête à l’intelligence méchante !
© Hautière - Hardoc – Casterman 2023
C’est donc tout cela, Luce, Luigi et Lucien apprennent en lisant cette lettre ! Il y raconte son passage dans la « maison de l’espoir », sa rencontre avec Marie et son départ pour l’Angleterre … Car étant plus âgé que les autres réfugiés, il a la possibilité d’y aller avec des représentants de la Croix-Rouge !
A la lecture de ce récit, ils découvrent que le périple de leur ami est loin d’être achevé. Bien des épreuves et obstacles ont encore parsemés son chemin. Et pas toujours pour son meilleur !
© Hautière - Hardoc – Casterman 2023
Centré donc sur Lucas, nous poursuivons, avec ce 9e tome, cet épilogue en forme de « spin off » de chacun des Lulus !
Scénario à la hauteur des précédents et sans ce petit goût amer de « déjà vu » ailleurs ou précédemment. L’histoire poursuit ainsi son développement en variant les schémas narratifs. En effet, nous sommes invités ici à découvrir les péripéties qui ont frappé Lucas via une lettre qu’il a écrite à ces amis. Le style est vivant et direct. L’émotion mêlée à une intrigue basée sur l’amitié reste en parfaite logique avec ce qui pourrait s’apparenter à un premier cycle. Le tout conserve cette atmosphère de plausible et d’historique (contrairement à d’autres séries basées sur l’idée d’enfants dans la guerre et qui à force de rallonge en deviennent incohérents et peu vraisemblables même pour un jeune public …).
© Hautière - Hardoc – Casterman 2023
Côté dessin, plus de surprise … le trait est assuré, agréable. Hardoc joue intelligemment avec les angles de vue, les zones d’ombre et hachurées, clair-obscur et alternant panorama – vue d’ensemble, contre-plongée, gros plans, … !
L’évolution des personnages est remarquable, naturel. Les années de guerre les ont clairement fait mûrir tant physiquement que psychologiquement et mentalement.
Le graphisme retient sans problème le regard d’un lectorat de tout âge.
Le travail de mise en lumière conserve son apport essentiel par ses palettes de couleurs vives, mettant en avant des atmosphères et des ambiances réalistes.
© Hautière - Hardoc – Casterman 2023
Comme à chaque tome, un petit bonus bien sympathique clôture l’album : 4 pages de croquis, sans oublier les 2 premières planches du prochain opus « Ludwig » … le 10e et dernier (?) de cette saga débutée en janvier 2013 déjà !
Le cadeau parfait pour Saint-Nicolas ou à ajouter sous le sapin déjà pour tout ado, voire jeunes lecteurs.
Thierry Ligot
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Série : La Guerre des Lulus
Tome : 9 - Lucas
Scénario : Régis Hautière
Dessins : Hardoc
Couleurs : Hardoc - David Périmony – David François
Éditeur : Casterman
Genre : Jeunesse
Parution : 15 novembre 2023
Nombre de pages : 64
Prix : 13,95 €
ISBN : 978-2-203-22427-8
Alors que décembre approche, c’est ainsi l’heure des bilans de fin d’année, mais également le moment de se dire que l’année à venir sera certainement pleine d’événements à retenir, des festivals à bloquer, des séances de dédicaces à programmer.
Comment ne rien oublier, ne rein superposer, ne pas se tromper d’heure ou d’endroit ?
Un bon calendrier ! Un bon agenda ! Un bon memento !
Evidemment, il existe des appli gsm, ordi & cie … bref du digital froid, impersonnel, sans âme ni personnalité !
Ou alors … restons dans le classique … le bon vieux papier sous la forme d’un agenda de poche, d’un calendrier mural ?
Et là également, un « truc » passe-partout ou … un dédié à un de ces personnages du 9e Art qui jour après jour, semaine après semaine, mois après mois saura nous rendre la vie plus « positive », plus « légère », plus « humoristique » ?
© Philippe Geluck – Casterman 2023
Personnellement, je n’hésiterais pas. Et dans cette optique, nul doute que Philippe Geluck va nous régaler.
Si 2023 était « L’année peinte » pour le Chat, 2024 sera « Année olympique » avec une couv’ en or en toute modestie : « Médaille d’or du plus bel agenda » !
Et il a bien raison.
Plus de 55 dessins inédits pour les agendas en 2 formats et un douze photos des statues géantes du Chat pour le calendrier … que du plaisir !
Et pour le reste, n’oubliez pas qu’aux Jeux Olympiques, …
© Philippe Geluck – Casterman 2023
Pour rappel, l’exposition « Le Chat déambule » au Parc Royal de Bruxelles est encore visible jusqu’en février 2024. Toujours une excellente occasion de voir, revoir et revoir cette exceptionnelle galerie de monumentaux « Chat » en bronze !
© Philippe Geluck – Casterman 2023
Bref, une excellente idée de cadeau … pour soi … ou pour un(e) proche car les vrais fans du Chat l’auront déjà !
Thierry Ligot
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Auteur : Philippe Geluck
Editeur : Casterman
Petit agenda :
Format : 16 x 9,5 x 1 cm
ISBN : 978-2-203-24858-8
Prix : 12 €
Grand agenda :
Format : 22,5 x 18,5 x 1,3 cm
ISBN : 978-2-203-24859-5
Prix : 17 €
Calendrier :
Photos : Thomas Van Den Driessche
Format : 29 x 29 cm
ISBN : 978-2-203-24861-8
Prix : 12 €
1973. Dans chacun des cinquante-deux numéros du journal Tintin qui paraîtront cette année, Turk et de Groot signent un dessin. Mis bout à bout, ils constituent une seule et unique image, tout simplement la plus grande image du monde.
Tout commence devant le café de la Bonne Mine. Un enfant porte un petit drapeau 1973. Aux fenêtres, deux fêtards se réveillent d'une nuit difficile. On est le lendemain du réveillon. La rue est déjà en effervescence. Le Père Noël fait la queue au bureau de chômage. L'usine de pâtes alimentaires tourne à plein régime pour faire des spaghettis. Alors que tout le monde roupille au ministère du travail, les bandits sèment le désordre. Pendant que l'un braque un autobus, un autre est coursé par un policier. Un troisième est un pauvre hippie encadré par deux gendarmes zélés. Tarzan vient faire son marché à l'animalerie A l'arche de Noé pendant que le patron de la boucherie chevaline prépare son tiercé.
© Turk, De Groot – Le Lombard
Cinquante-deux tableaux en continu forment une fresque inédite. Sans case, sans texte, sans phylactère, Turk et De Groot racontent un an d'événements d'une ville de France ou de Belgique. L'ensemble se lit comme une histoire aux multiples personnages éphémères. C'est un exploit artistique d'une part pour les auteurs, technique de l'autre pour l'éditeur. Présenté en soufflet et pouvant s'étaler sur quinze mètres de long, l'image est présentée avec une couverture et un quatrième plat, sans tranche, dans un coffret enveloppant le tout.
© Turk, De Groot – Le Lombard
Les auteurs glissent ça et là quelques clins d'œil à certains de leurs camarades du journal. Max, l'explorateur de Bara, a dressé son drapeau de naufragé sur un tas de sable de chantier. Ric Hochet, le journaliste détective de Tibet et Duchâteau, est dans sa Porsche sur un camion transporteur de voitures, tout en tirant sur le voleur qui l'a subtilisé. Rififi, le moinillon de Mouminoux survole un camp de naturistes. Cubitus, le chien de Dupa, court sur le trottoir. Il y a même Mickey et Donald à la chasse, le premier ayant tiré sur le second. Au fil des pages, pardon de la page, puisqu'il n'y en a qu'une, le délire est de plus en plus grand. Les auteurs y vont à fond dans la loufoquerie. On entre dans de l'absurde poétique à la Raymond Devos.
© Turk, De Groot – Le Lombard
La tapisserie de Bayeux n'a plus l'apanage de l'histoire en longueur. Editer cette image est un véritable pari. Les fans de Léonard, Robin Dubois et Clifton retrouveront avec grand plaisir le duo aux manettes de ces séries dans un exercice de style inédit, cinquantenaire, et depuis lors jamais réédité.
Laurent Lafourcade
One shot : La plus grande image du monde
Genre : Humour
Scénario : Bob de Groot
Dessins : Philippe Turk
Éditeur : Le Lombard
ISBN : 9782808210799
Nombre de pages : 52
Prix : 39,90 €
"-Devant vous, le château de Versailles. Nous n'allons pas entrer par ici. Il faut partir à droite.
-On visitera le château ?
-Je crois que c'est prévu.
-Voici l'entrée des artistes, par la grille de la Reine. Nous allons être très nombreux, alors restez bien groupés."
Léo et ses camarades scouts de la patrouille du Faucon arrivent au château de Versailles. A la base modeste pavillon de chasse de Louis XIII, c'est son fils Louis XIV qui investira les lieux en 1682 après que l'architecte Jules Hardouinn-Mansart lui en donne l'aspect que nous connaissons aujourd'hui. Diverses congrégations de scouts s'y retrouvent à présent dans ses jardins. Les chefs de patrouille organisent le montage des tentes. Pendant l'installation, Charlie découvre l'histoire du scoutisme. A part Baden Powell, il ignorait la suite de l'histoire du mouvement. Il apprend ce qui s'est passé depuis la création des scouts de France en 1921 par le père Jacques Sevin, et notamment comment le scoutisme a traversé la seconde guerre mondiale. Le rassemblement de Versailles a pour but de faire vivre la fraternité scoute malgré les différences des diverses branches.
© Vivier, Gleyse, Costes - Plein vent
Tout ne va pas se passer comme prévu. Jean-Gabriel, jeune scout de France, fils de l'ambassadeur d'un pays africain, fait partie du regroupement. Son père a pas mal d'ennemis dans son pays. Là-bas, Jean-Gabriel n'avait pas trop le droit de sortir de chez lui. Depuis que le papa a été nommé en France, l'ambiance était nettement plus détendue. C'est pour cela qu'il a inscrit son fils aux scouts, comme lui-même l'avait été pendant plusieurs années dans sa jeunesse. Mais quand on parle de détente, c'était avant que Jean-Gabriel ne soit enlevé pendant le feu d'artifice. Les ennemis de son père ont passé les frontières. Les ravisseurs réussiront-ils leur coup ?
© Vivier, Gleyse, Costes - Plein vent
Romuald Gleyse et Jean-François Vivier poursuivent les aventures de La patrouille du Faucon, avec un côté historique et didactique assumé. En s'installant avec les scouts pour leur rencontre, on en apprend plus sur la création et l'évolution du mouvement. Comme pour l'épisode précédent, on regrette un peu que le côté aventureux succède à cette première partie, plutôt que d'y être imbriqué. On voudrait que les prochaines aventures de nos scouts entrent plus rapidement dans le vif du sujet. Ça devrait pouvoir se faire à moment donné par la force des choses une fois que tout aura été dit sur l'histoire des scouts.
© Vivier, Gleyse, Costes - Plein vent
La série pourrait paraître old school. Pas du tout. Dans une ligne claire réaliste, les auteurs expliquent simplement qu'il y a une vie pour les loisirs en dehors des écrans et de toute technologie superflue. De nos jours, ça fait du bien.
Laurent Lafourcade
Série : La patrouille du Faucon
Tome : 3 – Rapt à Versailles
Genre : Aventure scoute
Scénario : Jean-François Vivier
Dessins : Romuald Gleyse
Couleurs : Joël Costes
Éditeur : Plein vent
ISBN : 9782492547911
Nombre de pages : 48
"-Bon, passons à l'entraînement. Tu vas explorer cette zone par toi-même, à l'aide de ton collecteur de données.
-Moi, je veux bien, mais j'ai aucune idée de comment on s'en sert…
-Je vais t'afficher le mode d'emploi et tu vas mettre à profit ton apprentissage de la lecture et de l'écriture. Lis-le, et essaie de te débrouiller.
-Ça marche ! De toute façon, les monstres du coin ne sont pas dangereux. C'est parti !"
C'est parti pour Akira. En exploration dans les ruines de la zone résidentielle de Kugamayama, le jeune chasseur de reliques ne se doute pas qu'il n'y a pas de monstres qui ne soit pas dangereux. Il faut rester sur le qui-vive. Alpha, son ange gardien virtuelle, l'accompagne afin qu'il apprenne à se servir de son collecteur de données, et collecter des reliques au passage. Elena et Sarah, la brune et la blonde, l'augmentée nanomachinique physique et l'humaine, sont également sur place. On leur a proposé d'assister des chasseurs dans leur entraînement. Un autre groupe arrive également sur les lieux, dont les membres cherchent à devenir des chasseurs accomplis.
© Kirihito Ayamura 2021
© Nahuse 2021
© 2023, Editions Dupuis, pour l’édition française
En explorant une ruine, Akira découvre une nouvelle forme de réalité augmentée en la personne d'une servante. Seuls les archéoconnectés sont capables de les capter. Akira en est donc un. Il va devoir s'en protéger sous peine de mourir à l'instant où il la verrait. Ça, il pourra le faire grâce à Alpha, qui relaiera les données et filtrera les informations auxquelles Akira pourra accéder. Plus loin, c'est un crocodile vorace que le chasseur aperçoit. C'est un véritable danger imprévu. Allié aux autres traqueurs, Akira tente de l'abattre, sauf que voilà, le bougre se régénère au fur et à mesure qu'il est atteint. Comment vaincre cette créature ? D'où vient cette servante virtuelle ? Akira vit dans un monde qu'il apprend à maîtriser mais qui lui cache encore bien des mystères. Il va bientôt devoir faire un choix : soit faire partie de l'équipe d'extermination, soit de celle d'exploration. Choisira-t-il la raison ou l'impulsion ?
© Kirihito Ayamura 2021
© Nahuse 2021
© 2023, Editions Dupuis, pour l’édition française
Rebuild the world n'est pas qu'un manga de castagne. S'il y a un côté Mad Max ou Starship Troopers avec des bestioles à abattre comme une horde de scorpions géants, Kirihito Ayamura, se basant sur le roman d'origine de Nahuse, multiplie les personnages féminins. On a déjà parlé amplement de Alpha, Sarah et Elena lors de précédentes chroniques. On retrouve Shizuka dans sa boutique et Cheryl dans une fonction anormalement basique. Ici, toutes les nouvelles venues ou presque sont des filles. Il y a la fameuse servante, mais aussi et surtout cette jeune elfe évanescente qui semble diriger les tirs d'Akira. On découvrira aussi Mizha, qui supervise une guilde de chasseurs et Reina, chasseuse de rang 23 et à l'autorité bien assise.
© Kirihito Ayamura 2021
© Nahuse 2021
© 2023, Editions Dupuis, pour l’édition française
Qui a dit que les garçons dominaient les mangas post-apocalyptiques ? Rebuild the world fait la part belle aux femmes, leur donnant des rôles cruciaux. Et si on tenait là le premier manga d'action féministe dans lequel c'est aux hommes de se trouver une place ? Dans la peau d'Akira, le lecteur mâle se pose la question.
Laurent Lafourcade
Série : Rebuild the world
Tomes : 5 & 6
Genre : Shonen Survival
Roman d’origine : Nahuse
Dessins : Kirihito Ayamura
Design des personnages : Gin
Design de l’univers : Yish
Design des machines : Cell
Éditeur : Vega Dupuis
ISBN : 9782379502170 / 9782379502699
Nombre de pages : 178
"-Donc, si je résume, Elo t'écrit pendant tout l'été des cartes hyper gentilles.
-C'est ça.
-Toi, tu réponds jamais, tu passes ton été à jouer…
-C'est ça.
-Et à la rentrée, tu t'étonnes qu'elle te calcule pas et quand elle t'explique, tu sais pas quoi dire.
-C'est ça."
1989, Super Pixel Boy a des problèmes de couple, ou plutôt des problèmes de futur couple. Lui, aussi, il s'étonne. Alors qu'Elodie lui a écrit tout l'été, il n'a pas daigné répondre, préférant jouer, geeker, quoi. Isabelle, son ex qu'il connaît depuis la maternelle, le remet à sa place. C'est hyper simple. Il n'est qu'un gros débilosse. Il veut la reconquérir. C'est pourtant bien simple. C'est comme dans PacMan. Quand les fantômes s'intéressent à lui, il fuit. Dès qu'il gobe une Pac Gomme, il les poursuit. Il va donc falloir attirer l'attention d'Elo. La rendre jalouse serait la solution… ou pas.
© Mirroir, Clément - Delcourt
En cette fin d'années 80, le jeune Pixel est déchiré entre ses amours et ses jeux vidéos. Déchiré, enfin, le mot est fort. Le môme a choisi son camp. C'est un geek de base. Le game dirige sa vie. Chez lui ou en vacances, c'est la même musique : il faut tâter du joystick. A Calpe, Costa Blanca, on apprend avec lui la technique du pigeon. On s'agglutine auprès d'un joueur dans un bar, et, sans faire exprès, oh, mince, une chute, on tombe sur le bouton "2 players". De quoi se perfectionner à Golden Axe. A Orthez, chez la voisine des grands-parents, Altered Beast est au programme grâce à Jean-Miche, the lover, qui a ramené un jeu oublié chez lui par son neveu. Au Taillan-Médoc, Pixel joue à domicile et découvre Mega Man 2 que lui amène son pote Jérôme, bien plus préoccupé de savoir si c'est vrai que Pixel sort avec Elodie.
© Mirroir, Clément - Delcourt
Pixel Boy, c'est avant tout Loïc Clément lui-même, mais c'est un peu aussi tous les lecteurs qui à quelques années près ont le même âge que lui et qui ont connu cette époque bénie où les video games envahissaient nos vies, au point de faire passer tout le reste au second plan, même et surtout les amours. Mais peut-être n'étaient-on pas prêt pour ça, tout simplement. Dans ce deuxième tome, on grandit avec Pixel, on entre au collège, et on se demande quand même si d'autres centres d'intérêts ne viendraient pas toquer à nos cœurs. Boris Mirroir met en images cette vie, apparemment également parallèle à la sienne. On le découvre dans les portraits pop culture des auteurs en fin d'album.
© Mirroir, Clément - Delcourt
Super Pixel Boy est l'histoire d'une vie, mais aussi l'histoire du jeu vidéo, comment il a pénétré dans les foyers et dans nos cœurs. Tendre, drôle et émouvant, on a envie de glisser l'album dans une console à la manière d'une cartouche de jeu.
Laurent Lafourcade
Série : Super Pixel Boy
Titre : 2 – C'est le plus beau jour de ma vie
Genre : Humour
Scénario : Loïc Clément
Dessins & Couleurs : Boris Mirroir
Éditeur : Delcourt
ISBN : 9782413047773
Nombre de pages : 104
Prix : 19,99 €
"-Qu'est-ce que tu comptes faire au sujet d'Akira ?
-Continuer à le surveiller. L'autre jour, j'ai échoué lamentablement et j'ai l'impression que tu n'as pas apprécié ma façon de procéder.
-Je comprends ta logique mais tes méthodes sont toujours…
-Rien ne t'oblige à essayer de me comprendre… Si tu n'es pas d'accord, tu n'as qu'à m'éliminer. Tu en as parfaitement le droit !
-Je sais… Je ne te pardonnerai jamais !"
Le torchon brûle entre Reiji et Natsuki. Lors d'un combat, Reiji a volontairement écarté Sho pour mettre Akira en danger. Il pensait que l'extraterrestre qui se cache à l'intérieur d'Akira ferait son apparition en cas de danger. Tout s'est bien terminé, mais en attendant, c'est Natsuki qui a dû ramasser les pots cassés et tenté de brouiller les pistes face à Akira. Natsuki reproche à Reiji de ne pas réfléchir en tant que chef de la brigade d'intervention spéciale de la branche du Kanto de l'AMO, l'Alien Management Organization. Reiji ne compte pas changer ses méthodes de travail. Ce que tout le monde ignore, c'est qu'il a tué le père d'Akira, l'homme qui a sauvé Sho et sa sœur d'Hakugin, il y a neuf ans.
© 2021 Naoe / Square Enic Co., ltd
© KANA 2023
Justement, parlons-en d'Akira. A présent, il est envoyé en mission avec Sho par Reiji et Natsuki. Ils vont devoir filer un extra-terrestre. Il se fait appeler Tetsuya Higashino, a l'aspect d'un homme de trente-cinq ans et est sur Terre depuis cinq ans. Il travaille en ce moment comme ouvrier dans une usine et est soupçonné d'avoir tué deux humains : une femme et son fils de sept ans. Il les a agressés, démembrés, a essayé de se débarrasser des corps dans les toilettes mais les a abandonnés sur place après avoir été interrompu. Les victimes étaient proches de leur bourreau. Ils avaient l'air unis. Est-il vraiment le coupable ? C'est ce qu'il va falloir déterminer.
© 2021 Naoe / Square Enic Co., ltd
© KANA 2023
Après l'épisode précédent flirtant avec le Shojo, Tokyo Aliens rebascule complètement vers le Shonen, même si à la lecture de cette chronique on croirait avoir à faire à un Seinen. La série de Naoe ratisse large. On pourrait lui reprocher parfois de passer du coq à l'âne, introduisant encore de nouveaux personnages avant qu'une énigme ne soit résolue sans qu'on n'en entende plus parler dans le volume. Il est certain qu'il faut garder un fil rouge mais les transitions sont parfois abruptes et sans retour même furtif vers l'enquête qui nous intéresse de prime abord. Il faut s'y faire. C'est un style de narration. Comme on parlait de multigenres, l'humour reste bien présent, avec des gags visuels, cachés ou carrément du second degré comme cet extraterrestre aux allures de pangolin. Ça ne vous rappelle rien ?
© 2021 Naoe / Square Enic Co., ltd
© KANA 2023
Niveau packaging. Naoe et Kana nous gratifient d'une belle jaquette réversible avec deux versions de Natsuki, une face combattant et une autre costard, en bref, une face boulot et une autre bureau.
"Tokyo ne dort jamais. Mais à l'abri de la lumière aveuglante des néons, la nuit n'est que ténèbres." Méfions-nous. Les aliens sont peut-être déjà parmi nous.
Laurent Lafourcade
Série : Tokyo Aliens
Tome : 5
Genre : Fantastique
Scénario & Dessins : Naoe
Éditeur : Kana
Collection : Dark Kana
ISBN : 9782505121282
Nombre de pages : 178
Prix : 7,70 €
"-Je vais t'éliminer une bonne fois pour toutes !
-Inutile d'en arriver là, Atlas.
-Beaucoup trop de tension, non ? Qu'est-on censés faire maintenant ? C'est ma première bagarre…
-Se taire.
-Bien sûr.
-Ils vont se battre."
Monsieur Gesitch et Monsieur Moustache passent en revue les événements importants pour mieux cerner la situation. Conçu par le Docteur Tenma, Astro fut le robot le plus prodigieux jamais créé au moment de sa naissance. Délaissé par Tenma, son ancien camarade le professeur Ochanomizu le prit sous son aile et lui adjoignit une famille : un père, une mère, un frère, Cobalt, ainsi qu'une sœur, Uran, aujourd'hui conseillère de l'union robotique. Mais c'était sans compter avec le Docteur Ram qui créa Atlas, robot aussi perfectionné qu'Astro et créé pour le conflit. C'est à ce combat entre Astro et Atlas auquel assistent Saphir et ses compagnons. Qui de l'union robotique ou des biologiques prendra le pas ? La balle est aussi dans le camp de Saphir qui devra affronter le Chevalier Bleu et dans celui du lion Léo face à Hercule.
© 2023 by Tezuka Productions
© Ruiz - Vega Dupuis
"J'aime les romans policiers, et enquêter sur l'œuvre du maître Osamu Tezuka, pour découvrir les motivations de ses personnages, a été une véritable aventure." Avec cette citation sur le rabat de la jaquette de ce quatrième épisode de Team Phoenix, Kenny Ruiz en dit long sur la façon dont il a conçu l'univers de la Team rassemblant les principaux personnages créés par le maître japonais. Grâce à la discussion entre les deux professeurs, il guide le lecteur dans les événements passés afin de mieux tenir les tenants et aboutissants de l'intrigue. Dans le temps présent, Astro vient d'être secouru. Les pouvoirs de Sharaku et de son troisième œil se révèlent. Il veut faire du Phoenix son trône.
© 2023 by Tezuka Productions
© Ruiz - Vega Dupuis
Décidément, 2023 ne serait-elle pas une nouvelle année Astro ? Alors que Pluto, l'œuvre magistrale de Naoki Urasawa, débarque en anime sur Netflix, le célèbre petit robot est graphiquement transcendé sous le crayon de Kenny Ruiz dans ce quatrième volume de Team Phoenix. Au cœur des combats en ouverture et en clôture d'épisode, Astro allume ses bottes et mitraille des fesses, oui, oui. Sans rire, Ruiz est un mangaka chorégraphe. Il le démontre également dans les luttes de Saphir et de Léo. Côté scénario, l'histoire se densifie. Bien que l'auteur prenne le lecteur par la main, il faut s'accrocher pour rester dans le fil du récit. Pour la suite, Ruiz ne devra pas perdre de vue la fluidité pour ne perdre personne en route.
© 2023 by Tezuka Productions
© Ruiz - Vega Dupuis
Team Phoenix reste l'un des plus beaux hommages à Tezuka. Avec la figuration de Pluto, c'est aussi un renvoi d'ascenseur à Urasawa. Kenny Ruiz ne serait-il pas le troisième homme de cette "Dream Team" ?
Laurent Lafourcade
Série : Team Phoenix
Tome : 4
Genre : Aventure / Manga Shonen
Scénario, Dessins & Couleurs : Kenny Ruiz
D’après : Osamu Tezuka
Éditeur : Vega – Dupuis
ISBN : 9782379501722
Nombre de pages : 192
"-Bah alors, on fait comme chez soi ? La prochaine fois je mettrai "Ne pas déranger" sur la porte.
-Désolé je… je me cache juste le temps de…
-De quoi ? Tu fuis quelque chose ?
-Non je… je suis plutôt du genre… perdu…
-T'as l'air perdu ouais. Dans la mauvaise dimension."
Par une nuit pluvieuse, un individu s'extrait d'un caveau au beau milieu d'un cimetière. L'être ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive. Le curé de l'église voisine lui apprend qu'apparemment il revient d'entre les morts, comme c'était arrivé à Jésus, qui a dû attendre quarante jours pour partir au paradis. Si c'est pareil, ça va être long ! Robbie, c'est son nom, va essayer de retourner attendre dans sa tombe. Mais le cimetière est profané. C'est dans une sépulture grillagée qu'il va rencontrer Carrie, une jeune fille gothique qui va l'accompagner dans ce monde où il se trouve comme un chien dans un jeu de quilles.
© Bruneau, Gleason – Virages graphiques
Se réveiller d'entre les morts et se découvrir zombie, ce n'est pas forcément facile à vivre, surtout quand on a une tête de déterré, au sens propre du terme. Un peu de maquillage grâce à Carrie, et l'errance va être plus simple à gérer. Robbie souhaite retrouver sa famille et découvrir comment il est mort. Ça lui permettrait de libérer son âme. Le professeur Amadaggio est le plus à même de l'aider. Mais ce n'est pas gratuit. C'est un peu Halloween à l'envers. Ça va coûter bonbon !
© Bruneau, Gleason – Virages graphiques
Olivier Bruneau écrit pour Emilie Gleason une aventure iconoclaste. On connaissait la série Mort et déterré, des québécois Julien Boisvert et Pascal Colpron, qui traitait du sujet dans un classicisme franco-belge. Voici Robbie, une histoire décalée, drôle et acide. Les auteurs y font appel à quelques classiques du cinéma fantastique. A la terminaison près, Carrie a le prénom d'une petite fille jadis invitée à un bal du diable. L'assistant du professeur Amadaggio a tout de Scrooge, non pas l'oncle Picsou, mais le clown de Ça, de Stephen King. A la soirée costumée où se rendent Carrie et Robbie déguisé en Néo de Matrix, on croise Mister Jack (de L'étrange Noël), Ghostface, le tueur de Scream, Jason Voorhees de Vendredi 13, Billy Puppet de Saw, ainsi que la créature chauve aux yeux dans les paumes des mains du Labyrinthe de Pan. N'allez pas croire par-là que l'album est horrifique. C'est presque à un désamorçage de toutes ses horreurs qu'on assiste ici. L'histoire est pleine d'espoir et l'on peut compter sur des personnages adorables comme le papa de Carrie.
© Bruneau, Gleason – Virages graphiques
Idéale à lire en période d'Halloween, mais fonctionnant toute l'année, Robbie est un récit optimiste dédramatisant la mort et porté par le graphisme underground et jeté d'une Emilie Gleason en pleine ascension. Une autrice à suivre de près.
Laurent Lafourcade
One shot : Robbie
Genre : Aventure humoristique
Scénario : Olivier Bruneau
Dessins : Emilie Gleason
Éditeur : Virages graphiques
ISBN : 9782743630970
Nombre de pages : 112
Prix : 22 €
Quand Patrick Mérand était petit, il n’avait pas le droit d’amener d’illustrés à l’école. « Les BD, c’est pour les cancres ! » Il y a pourtant tant à apprendre dans les albums de Tintin. Non seulement on visite le monde de long en large avec lui, mais on découvre d’innombrables informations sur les différentes civilisations qu’il rencontre, les technologies employées et les références historiques ou contemporaines à la création de chacune des histoires.
Hergé était un documentaliste exceptionnel. Et ce, sans internet, sans informatique, et même sans télévision pour une bonne partie de sa carrière. Avec ce bel ouvrage, l’adulte Patrick Mérand parle à l’enfant Patrick Mérand et lui explique tout ce qu’il y a à découvrir, d’apparent ou de sous-jacent, dans les aventures de Tintin. Son livre n’est pas une exégèse savante de la série, mais une sorte de passe-partout qui ouvre des portes dans chacune des histoires pour apprendre une foultitude de choses.
© Mérand – 1000 sabords
Après une introduction sur les premières influences artistiques d’Hergé, Patrick Mérand décortique les albums les uns à la suite des autres, chacun sur une bonne dizaine de pages, voire plus. Les noms des momies dans Les cigares du Pharaon sont des clins d’œil dissimulés. Les pattes du dragon du Lotus bleu ne comportent que quatre doigts. Ce n’est donc pas l’emblème de l’empereur dont le dragon a cinq doigts sur les pattes. Le fameux fauteuil club de Tintin est un mobilier art déco créé en 1925. Dans Coke en stock, le tableau d’Alfred Sisley : Le canal sur le Loing dans le hall du château de Moulinsart doit être une copie car l’original est au musée d’Orsay, à moins que ce ne soit l’inverse...
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Mérand relève même quelques erreurs. Par exemple, dans Tintin au Congo, Milou croit voir un boa alors qu’il n’y en a pas en Afrique. Dans Tintin en Amérique, Tintin est désarmé, on lui ôte son arme et sa ceinture. Il retrouve comme par magie sa ceinture, mais sans arme quelques cases plus tard.
Stanislas, le dessinateur de la biographie dessinée d’Hergé, signe une couverture où il montre le maître ouvrant un rideau vers les secrets de son travail. Serge Lauret s’est chargé de la conception graphique de l’album pour en faire une encyclopédie richement illustrée et fort agréable à feuilleter et à lire.
Patrick Mérand est diplômé de Sciences Po Paris. Tintinophile avéré, il n’en est pas à son coup d’essai avec ces « coulisses d’Hergé ». C’est son onzième livre consacré à l’œuvre de l’auteur belge. La série « ...dans l’œuvre d’Hergé » compte huit volumes : Les costumes, la mode et les uniformes, Les moyens de transport et de communication, Les langues étrangères, Les arts et les sciences, La géographie et l’histoire, La faune et la flore, Architecture, habitations et monuments, ainsi que Les armes, les guerres et la violence. Ajoutez à cela La tintinophilie en 300 questions et le passionnant Le lotus bleu décrypté. Il n’y a aucun dessin signé Hergé dans les livres de Patrick Mérand car ils ne sont pas labellisés Moulinsart. Curieusement, ça ne manque absolument pas tellement les vignettes de Tintin sont ancrées dans les esprits des lecteurs intéressés par ce genre de livres. C’est un indice indéniable qui montre que l’œuvre d’Hergé est d’une force unique.
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Les coulisses d’Hergé est un livre qui peut se lire comme un roman ou se picorer au hasard des pages. On peut le dévorer de A à Z ou le consulter au fil des relectures aléatoires des albums de Tintin. Le livre est déjà paru il y a quelques années. Voici l'édition revue et augmentée de deux index : un index thématique renvoyant aux pages de l'ouvrage et un second concernant les 23 albums achevés
Quand on a fini de lire Tintin, on peut recommencer à lire Tintin. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau.
Laurent Lafourcade
One shot : Les coulisses d’Hergé
Genre : Analyse d’oeuvre
Auteur : Patrick Mérand
Éditeur : 1000 sabords
ISBN : 9782494744066
Nombre de pages : 280
Prix : 29,90 €
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