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2024, année de confirmation pour nos sites, pleine de rencontres, découvertes et échanges BD

Les lumières de 2024 viennent de s'éteindre. Mais elles laissent en nous de nombreuses petites étoiles de souvenirs.

Au niveau de vos sites "BD Best" et "Boulevard BD", nous avons tenté de vous faire partager nos passions pour la bande dessinée, dans tous ses états, tous ses genres, toutes ses facettes.

Entre découvertes d'albums "coups de cœur", couvertures d'événements spécifiques (vernissages, foires, fêtes, festivals, journées presse, ...), rencontres, interviews et capsules vidéo, ... il nous serait difficile de nous plaindre de n'avoir pu vivre cette passion pour le 9e Art de façon aussi intense !

 

 

 

Parmi tous ces moments de rêve, ces lectures qui nous ont fait voyager, nous ont profondément touchés, voire nous ont retournés, chamboulés, ..., ces interviews vivantes et passionnées, ... nous avions envie de revenir sur certaines !

 

Juste pour le plaisir, car elles nous ont peut-être un peu plus marqués, impressionnés, ...

Pas un classement, pas exhaustif, seulement quelques instants qui font de ces heures de lecture, d'écriture de chroniques, de montages de capsules et de diapos, ... des tranches de vie illuminées et loin d'être pénibles ou des obligations.

Un hobby, une passion, une curiosité infinie pour ce 9e Art qui ne cesse de se renouveler, de s'épanouir, de nous faire rêver ... ou parfois de nous faire réfléchir ! Car la BD est aussi un passeur des messages.

"Par lui, avec lui et en lui", ce média peut faire évoluer les pensées, les aprioris, les visions de la société. Un crédo pas toujours correctement compris par tous les acteurs, responsables ou dirigeants de cet art.

Il est et doit rester un espace de liberté d'expression et de création. On peut ne pas être d'accord avec certaines œuvres, mais on ne peut les brûler et les censurer sans porter atteinte à cette liberté ! L'intelligence passe par le dialogue, la compréhension et non le pilon ou le bûcher ! Rappelez-vous il y a 10 ans !

 

Pour ce premier "souvenir", j'aimerais revenir sur l'interview que m'a accordé un "Grand Monsieur" de la BD. Un spécialiste qui a réussi à faire de sa passion pour la lecture son métier ! Journaliste, chroniqueur, scénariste BD à ses heures, écrivain également quand il en trouve le temps, commissaire d'exposition, ... ses journées sont bien de 24 h mais il les remplit comme si elles étaient de 72 h !

Thierry Bellefroid, lors du BD Comic Strip Festival, en septembre dernier, nous avait accordé un petit quart d'heure. Une capsule à son image où son amour pour son hobby-métier pourrait en faire le Roméo de Clio ou de Calliope !

La revoici !

https://youtu.be/fgD4yT-W934

 

 

 

 

Thierry Ligot



Publié le 11/01/2025.


Source : Bd-best


Spirou 4526 – 8 Janvier 2025

 

 

 

Rejoignez les amis de Spirou

 

 

 

 

 

 

Bienvenue en 1943 ! Le Spirou de Rob-Vel vous salue en couverture dans le S de son nom. Le logo de l'époque remplace celui de 2025 sur un papier légèrement jauni. Tout cela, c'est pour célébrer le démarrage du deuxième épisode des amis de Spirou, par Evrard et Morvan. Un ami de Spirou a du cran, il sait dire oui ou non… En pleine seconde guerre mondiale, on retrouve Spip, Spirouette et leurs amis opposés à Poildur qui revient d'une formation aux jeunesse hitlériennes.

Lui, il n'était pas là en 43, mais en 46 quand même : Lucky Luke termine sa nouvelle aventure sous pression.

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 

 

© Dupuis

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Ile de minuit (L’) : Le réveil de l’automate

Grebil / Lylian

Lucky Luke : Un cow-boy sous pression

Achdé / Jul / Mel Acryl’Ink

Tanis : Les tombeaux d'Atlantis

Perger / Bajram / Mangin

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

Brad Rock

Jilème / David

Dad

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Fish n chips (La pause-cartoon)

Tom / Cerq

Game over

Midam / Adam / Benz / Angèle

Gary C.Nell, mon papy à l'Ouest

Gorobei / Ced

Kid Paddle 

Midam / Dairin / Patelin / Angèle 

Pernille

Trichet / Dav / Esteban

Psychotine

Zimra / Pujol

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

Titan Inc.

Boisteau / Martin

Willy Woob

Moog / Bernstein

 

 

Rubriques :

 

Bienvenue dans le Spirou de 1943 !

 

Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans ma bibliothèque

Mangin & Bajram

En direct du futur : Trésor 3

Saurel

Jeux : La guerre des châtaignes

Joan

Leçon de BD (La)

Laurel

Test : Etes-vous un véritable fan des Amis de Spirou ?

 

 

 

Supplément abonnés :

 

Carte de membre des AdS Amis de Spirou

 

 

 

En kiosques et librairies le 8 janvier 2025

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 



Publié le 09/01/2025.


Source : Boulevard BD


Les Etats-Unis, terre de toutes les promesses où tout est possible !

Un dikkenek de Berchem-Sainte-Agathe qui devient champion d'arts martiaux et acteur-réalisateur-producteur super star aux States !

Un bodybuilder autrichien devenu star de cinéma US de films musclés, puis de comédies, devenant Gouverneur de Californie !

Ou encore un petit acteur de série B (pour être poli), lui-même ancien Gouverneur de Californie qui devient, en 1980, Président des Etats-Unis, première puissance mondiale !

 

Qui est ce dernier ? Ronald Reagan ! 40e Président des Etats-Unis. Il entre en fonction le 20 janvier 1981 pour deux mandats. Et retourne à la "vie civile" le 20 janvier 1989 !

 

Celui auquel les vieux routards républicains, lors de leur convention à Détroit le 17 juillet 1980, ne croyait pas ...

 

"Attends, il ne fera pas le poids face à Carter. C'est un amateur. Non, mais tu l'imagines ? L'acteur Ronald Reagan à la Maison Blanche ! Et pourquoi pas Jerry Lewis Vice-Président ?"

 

Avec un slogan porteur : "Together . A new beginning" !

 

 

 

Il va néanmoins littéralement écrasé son adversaire ... 489 grands électeurs contre 49 pour Jimmy Carter, le Président sortant ! Un score sans appel ... 44 états sur 50 !

Et il fera encore mieux le 6 novembre 1984, pour son second mandat : 49 états sur 50 et 525 grands électeurs !

 

Jouant adroitement sur la personnalité même de l'ancien président, Le Naour reconnaît qu'il a été frappé par son humour, sa capacité à toujours savoir retomber sur ses pattes, malgré les innombrables gaffes et âneries qu'il pouvait commettre. Mais n'est-ce pas la qualité première d'un grand acteur ... Et Ronald Reagan était bien un acteur avant d'être un  président !

Mais son objectif, son rêve était simple :

 

"America is back !"

 

Créant son propre mode de communication, il a su se rendre populaire et sympathique, ... surtout quand il s'agissait de récupérer la situation.

C'est au travers de multiples exemples (authentiques) que Jean-Yves Le Naour finit par nous le rendre aussi "sympathique" ... malgré l'idée que l'on ne cesse de se faire, à la lecture, que réellement ce Reagan était un vrai ... "comique", dirons-nous !

Et dire qu'il était l'homme le plus puissant du monde !

 

© Le Naour - Le Bihan - Grand Angle 2024

 

Totalement néophyte sur toutes les questions économiques, qu'il abandonnait à ses conseillers, comme de politique internationale ...

 

"- A 14 h, nous avons prévu une rencontre avec l'ambassadeur du Pakistan pour ...

- Le Pakistan ? Je ne savais même pas que ce pays existait ... mais 14 h, cela me sera pas possible. Vous le savez, bon sang ... de 14 à 16 h, je fais la sieste.

- Dans ce cas, on peut peut-être reporter le rendez-vous à demain en fin d'après-midi.

- Demain, c'est samedi et le week end, c'est sacré. Vous n'avez qu'à le recevoir, votre Pakistan, vous ferez ça très bien."

 

... il prit néanmoins ces dernières très à cœur, surtout celles en lien avec l'URSS ! Car son intention est claire à ce sujet !

 

"On dit aux Popov qu'on ne veut pas la guerre ... et on continue à les asphyxier et à souffler le chaud et le froid."

 

Mais au final, sa stratégie restera : "on gagne, ils perdent".

Son programme de guerre des étoiles y jouera un rôle primordial.

 

Mais pour les dirigeants européens, François Mitterand, Helmut Schmidt, Margaret Thatcher, Giovanni Spadolini, ... Ronald Reagan est un "individu ... comment dire ... curieux ....".

 

"- Il n'a aucune culture ni aucune idée.

- Je lui ai parlé brièvement tout à l'heure, il ne sait rien de la situation européenne."

 

Pourtant, à force de raconter constamment ses "histoires", ses blagues, souvent anti-communistes, de prendre les situations à la légère, de paraître aux yeux de tous un électron libre ingérable, il atteint ses objectifs internationaux !

 

© Le Naour - Le Bihan - Grand Angle 2024

 

Et le 19 novembre 1985, à Genève, Ronald Reagan, accueille "en vainqueur" Mikhaël Gorbatchev pour parler de désarmement et de la fin de la guerre froide !

 

Fin qui lui sera exclusivement attribuée par une grande majorité des Américains ! Un succès international incontestable, tout comme son appel, lors d'une visite à Berlin Ouest, à ce même Gorbatchev de faire tomber le rideau de fer ...

 

Ceci dit, sans les développer excessivement, Jean-Yves Le Naour s'arrête aussi sur des mesures économiques phares des années de reaganisme. Favorisant un libéralisme dur et une politique du laissez-faire, il renforça la valeur du dollar face aux monnaies étrangères, opta pour la diminution des impôts pour les plus riches, le retrait des aides fédérales aux plus pauvres, une attitude climatosceptique, ... car

 

"dans cette période de crise, le gouvernement n'est pas la solution à nos problème ; le gouvernement est le problème."

 

© Le Naour - Le Bihan - Grand Angle 2024

 

Entre humour, moquerie et événements historiques majeurs, Le Naour nous dresse ainsi un portrait malgré tout sévère d'un homme qui marqua clairement son époque et y laissa son empreinte.

 

Manipulant le crayon de façon fort adroite, Cédrick Le Bihan passe d'une style semi-réaliste à humoristique et caricatural, genre manga, en fonction des situations ici sérieuses, ici comiques, ici absurdes ou complétement décalées.

D'accord, si le dessin est donc semi-réaliste, il n'est pas toujours évident de "reconnaître" certaines personnalités reprises dans l'album.

 

Néanmoins, il participe largement au côté sarcastique de la BD. Ajoutant sa touche graphique à la question que tout lecteur finit par se poser : comment un tel "crétin" a-t-il pu devenir président des Etats-Unis ? ... et même 2 fois !

 

© Le Naour - Le Bihan - Grand Angle 2024

 

Ceci dit, l'était-il vraiment ? Lui, l'as de la communication ... n'a-t-il pas joué de cette corde apparente pour faire bouger les choses et obtenir ce qu'il voulait ?

Ronald Reagan n'est-il pas le OSS117 mis à la tête de la 1er puissance mondiale en pleine guerre froide ? Avec un contexte international pleinement en sa faveur ... ?

 

Une lecture au second degré serait peut-être la clé de déchiffrement indispensable ...

 

 

Un album dont le second tome pourrait bien porter sur un autre ... un ex et à la fois très prochain futur président des Etats-Unis ...

Voyez-vous à qui nous pensons ?

 

 

Thierry Ligot

 

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Titre : Le Crétin qui a gagné la guerre froide

Scénario : Jean-Yves Le Naour

Dessin & couleurs : Cédrick Le Bihan

Éditeur : Bamboo

Collection : Grand Angle

Genre : Histoire, humour

Public : ado, adulte

Parution : 8/1/2025

Pages : 64

Format : 22,1 x 29,8 cm

ISBN : 979 1 0411 0266 2

Prix : 15,9 €



Publié le 08/01/2025.


Source : Bd-best


Spirou 4525 – 1er Janvier 2025

 

 

Que les fêtes continuent ! (…ou pas !)

 

 

 

 

 

 

 

Bonne année à tous les Spirouphiles ! Avec Spirou, on ne commence jamais l'année avec la gueule de bois, sauf Fantasio, Champignac et le Marsu qui cuvent sous les pinceaux de Renaud Collin pendant que Spirou danse encore au milieu des cotillons. A l'intérieur, le même dessinateur met les personnages en scène dans un récit complet sur scénario de Sti, juste avant les mythiques Cavaliers de l'apocadispe !

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 

 

© Erre, Fabcaro – Dupuis

 

 

Histoires à suivre :

 

Ile de minuit (L’) : Le réveil de l’automate

Grebil / Lylian

Lucky Luke : Un cow-boy sous pression

Achdé / Jul / Mel Acryl’Ink

Tanis : Les tombeaux d'Atlantis

Perger / Bajram / Mangin

 

 

Récits complets :

 

Cavaliers de l'apocadispe (Les) ont mangé de la bûche de Noël

Libon

Spirou et Fantasio : L'après-fêtes

Collin / Sti

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

3 lutins

Dairin / Del / Eloi

Capitaine Anchois

Floris

Crash Tex

Dab's / Gom

Dad Flashbacks

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Fish n chips (La pause-cartoon)

Tom / Cerq

Game over

Midam / Adam / Benz / Angèle

Gary C.Nell, mon papy à l'Ouest

Gorobei / Ced

Léon & Lena

Clémence / Cerq. / Alizon

Nelson  

Bertschy 

Pernille

Trichet / Dav / Esteban

Psychotine

Zimra / Pujol

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

Titan Inc.

Boisteau / Martin

Willy Woob 

Moog / Bernstein

 

 

Rubriques :

 

Coin des lecteurs (Le) : Les BD de ma vie

Dan

En direct du futur : Angoulême La piste aux étoiles

 

Jeux : L'heure des bonnes résolutions

Mouk

Tuto dessiné : Louca

Dequier

 

 

En kiosques et librairies le 1er janvier 2025

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 



Publié le 02/01/2025.


Source : Boulevard BD


Spirou 4524 – 25 Décembre 2024

 

 

Neige en Palombie

 

 

 

 

 

 

 

Splendide couverture signée Marko pour le dernier numéro de l'année. Sur scénario des Beka et des couleurs de Maëlla Cosson, l'animal vient faire un petit tour pour un récit complet féérique. Gally et Vero Cazot signent une seconde histoire courte pour cette semaine : La défaite de Noël ; tout est dit dans le titre. L'une des curiosités de la semaine est l'invitation de Christophe Bec, auteur de la mythique série Carthago, dans la planche de Psychotine.

 

A part ça, qui dit fin d'année dit calendrier. Les Fabrice vous offrent le calendrier 2025 sur le thème Vos héros dans le feu de l'action. Les héros du journal habillent chaque mois aux couleurs des pompiers.

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 

© Erre, Fabcaro – Dupuis

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Ile de minuit (L’) : Le réveil de l’automate

Grebil / Lylian

Lucky Luke : Un cow-boy sous pression

Achdé / Jul / Mel Acryl’Ink

Soda : Révélations

Dan / Tome / Zidrou / Falzar / Cerise

Tanis : Les tombeaux d'Atlantis

Perger / Bajram / Mangin

 

 

Récits complets :

 

Défaite de Noël (La)

Gally / Cazot / Grinette

Marsupilami : La nuit blanche

Marko / BeKa / Cosson

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

Brad Rock 

Jilème / David 

Dad Flashbacks

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Fish n chips (La pause-cartoon)

Tom / Cerq

Game over

Midam / Adam / Benz / Angèle

Gary C.Nell, mon papy à l'Ouest

Gorobei / Ced

Kid Paddle

Midam / Dairin / Patelin / Angèle

Lettre au Père Noël (La)

Tom

Nelson  

Bertschy 

Psychotine

Bec / Zimra / Pujol

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

 

 

Rubriques :

 

Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans mon atelier

Zimra

En direct du futur : Angoulême et nous

 

Jeux : Houbi en Palombie

Priou / Maëlys

Leçon de BD (La)

Marko

 

 

Supplément :

 

Calendrier 2025

Erre / Fabcaro / Nob / Janry / Batem / Colman / Saive / Kox / Libon / Cossu / Bocquet / Grosjean / Schwartz / Abitan / Guerrive / Barbucci / Di Gregorio / Dequier / Bertschy / Atelier Sentô

 

 

En kiosques et librairies le 25 décembre 2024

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 



Publié le 29/12/2024.


Source : Boulevard BD


 

Avez-vous déjà décidé de votre menu de Noël ? Un réveillon mérite bien quelques mets succulents sortant de l'ordinaire. En effet, que serait une excellente compagnie sans de quoi la substanter en faisant exploser nos papilles ... sans parler de quelques grands crus qui accompagneraient idéalement les saveurs cuisinées avec amour ?

 

"- Un restaurant n'est pas un camion ! Un restaurant est un lien, un village, un pèlerinage ! On va au restaurant ... la gastronomie ne vient pas à toi !

- Et c'est quoi ta gastronomie ?

- Un art ! Une tradition !"

 

C'est ainsi que Paul présente à sa fille Daisy l'héritage qu'il s'apprête à lui offrir ! Elle va, avec son compagnon Karim, reprendre l'auberge paternelle ! Mais sont-ils sur la même "vision" de cet héritage ? Le père dans sa tradition de la grande cuisine française établie dans son auberge, la fille dans son envie de la rendre itinérante par le foodtruck de son compagnon !

Paul va ainsi, au travers 5 âges, retracer les grandes étapes de cette tradition culinaire.

 

 

© Deyriès, Michael Sadler, Daisy Sadler, Stengel & Degreff - Delcourt 2024

 

Tradition qui trouve ses fondements à la Préhistoire. Depuis la nuit des temps, se nourrir est la préoccupation première de l'Homme. Mais très vite, la recherche du raffinement, des saveurs exquises, des produits nouveaux, ... vint agrémenter cette obligation naturelle. Ainsi naquit la "gastronomie" !

C'est ainsi qu'à travers les âges, les époques, les lieux, ce qui allait devenir un véritable art se développa pour atteindre la "Perfection" ... ou du moins s'en approcher. Avec ses Maîtres, ses Innovateurs, la gastronomie fit de la nécessité de manger un art de vie impliquant une multitude de domaines différents ... tels la littérature, le mobilier, les ustensiles, les bonnes manières, ...

 

 

© Deyriès, Michael Sadler, Daisy Sadler, Stengel & Degreff - Delcourt 2024

 

Pour n'en citer que l'un ou l'autre exemple ...

 

1555, Nostradamus en plus d'être un célèbre astrologue, écrivit un ouvrage sur les confitures.

 

Duprat, ancien précepteur de François 1er, crée la table échancrée afin de permettre aux invités corpulents d'être mieux installés ... le ventre sous la table.

 

Ou encore, en littérature, la "gastrolâtrie" mettant en scène les géants Pantagruel et Gargantua de Rabelais. On peut être humaniste, libre penseur, écrivain et amateur de bonne chair !

 

 

© Deyriès, Michael Sadler, Daisy Sadler, Stengel & Degreff - Delcourt 2024

 

Dès le Moyen-Âge, sous les pressions de l'Église, ses rituels, ses interdits, l'année est rythmée par des traditions culinaires.

Pensez au Carême qui amena le Carnaval, 40 jours avant Pâque. De l'italien "carnevale", autrement dit "adieu la viande".

Il en est de même dans l'islam avec le Ramadan ...

Ces 2 moments de jeune se clôturant par la tradition de l'Agneau Pascal pour les chrétiens et la fête de l'Aïd pour les musulmans.

 

 

© Deyriès, Michael Sadler, Daisy Sadler, Stengel & Degreff - Delcourt 2024

 

Mais que seraient les meilleurs mets, cuisinés avec finesse et raffinement si l'art de la table n'avait pas suivi ? Avec Catherine de Médicis, celui-ci se fait luxueux grâce à la faïence d'Urbino, à la verrerie de Venise, aux couverts ciselés de Benvenuto Cellini, aux plats émaillés de Bernard Palissy, ...

 

Mets raffinés et dives boissons vont de pair ... Depuis les Égyptiens et les Romains, un repas se devait d'être correctement accompagné ! Vins et autres boissons ... connurent ainsi, au cours des siècles, leur propre développement et recherche de la perfection gustative.

Cela mena, en France au XIXe siècle, au classement en cru !

 

"Les courtiers de l'industrie viticole établissent en avril 1855 un classement des crus rouges selon leur réputation et leur prix depuis 2 siècles. Les vins sont classés de 1er au 5e cru.

Tous les rouges viennent du Médoc : Lafite, Latour, Margaux, sauf le haut-Biron qui est un Graves ...

Rien n'a changé depuis - excepté Mouton Rothschild qui en 1975 passe du 2e au 1er cru."

 

 

© Deyriès, Michael Sadler, Daisy Sadler, Stengel & Degreff - Delcourt 2024

 

Ensuite viendront les guides culinaires, les livres de cuisine, ... dont le premier sera "Le Cuisinier François" de François Pierre de la Varenne. Nous passons de la cuisine médiévale à la grande cuisine moderne.

 

La grande cuisine se développe, s'imagine, s'invente dans des restaurants, des hôtels. En 1900, avec l'émergence de l'automobile, 2 frères, André et Edouard Michelin, fabricants de pneumatiques, décident d'offrir un "guide" à tous les chauffeurs. Ce dernier les renseignera notamment sur les bonnes adresses, les tables à visiter avec des notes, conseils, ... Ainsi naît le mythique "Guide Michelin" !

Devenant payant en 1921, il deviendra le "Graal" de tout amateur de bonne chair. Ses étoiles, apparues 5 ans plus tard, seront à la fois recherchées et craintes ... tout comme les mystérieux et redoutables "inspecteurs" du Guide !

 

 

© Deyriès, Michael Sadler, Daisy Sadler, Stengel & Degreff - Delcourt 2024

 

C'est tout cela, et plus encore, que cette véritable anthologie de la gastronomie vous propose en 160 pages. Une BD unique qu'adoreront tous les amateurs de bonne cuisine qu'ils soient néophytes, futurs chefs voire des Bocuse qui s'ignorent !

 

"Pour être un grand chef, il faut de l'amour, du travail et de l'audace !"

 

Bernard Deyriès, pour l'écrire, y a repris la même recette que pour "L'Histoire de la musique en BD" : recherche approfondie, souci de l'exactitude doublé d'une volonté de présenter le tout de façon agréable et savoureuse.

Un scénario à multiples mains, comme la préparation d'un festin digne des dieux ! Michael Sadler, Daisy Sadler et Kilien Stengel ont réussi à condenser cette passionnante épopée en un récit vivant, passionnant et plein d'humour.

 

 

© Deyriès, Michael Sadler, Daisy Sadler, Stengel & Degreff - Delcourt 2024

 

5 âges (du feu, de la fourche à celui de la fourchette, de la conserve, des guides et de l'IA) pour retracer cette odyssée épicurienne extraordinaire des plaisirs du palais ... loin d'être achevée !

Riche en faits historiques comme en anecdotes, cette bible de la bonne cuisine s'enrichit de réflexions actuelles sur la cuisine d'aujourd'hui et son "univers impitoyable" : ses fast food avec leur malbouffe, les émissions télés (conseils, recettes, jeux, concours, ...), nouvelles tendances (moléculaire et autre végan, ...), modes de production et de conservation, questions écologiques et éthiques, ...

Bref un tour complet de la table !

 

Si nous y ajoutons un graphisme agréable mis en couleur de façon succulente par Degreff, la sauce prend dès la première page ! Et nous voici transportés dans un voyage des sens par la part des anges ...

 

 

© Deyriès, Michael Sadler, Daisy Sadler, Stengel & Degreff - Delcourt 2024

 

S'il vous manque encore un ultime cadeau pour le chef-coq de votre cœur, votre papa, votre maman, votre ... qui que ce soit amoureux de la table, voici la BD idéal à ajouter demain soir sous le sapin et à offrir entre le plat et le dessert !

 

Thierry Ligot

 

PS : Merci à l'hôtel Van Der Valk de Waterloo pour le décors et l'ambiance de la photo de couverture prise dans leur superbe restaurant "La Sucrerie"

 

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Titre : Il était une fois la Gastronomie

Scénario : Michael Sadler, Daisy Sadler & Kilien Stengel

Dessin : Bernard Deyriès

Couleur : Degreff

Editeur : Delcourt

Genre : culinaire, guide, humour

Parution : 30/10/2024

Pages : 160

Format : 22,7 x 29,9 x 1,9 cm

ISBN : 978 2413 04393 5

Prix : 25,50 €



Publié le 23/12/2024.


Source : Bd-best


Quand Gaston lui-même s'offre comme secrétaire particulier !

Alors que 2024 s'apprête à tirer sa référence, 2025 s'annonce riche en événements de toutes sortes.

 

Rendez-vous privés ou professionnels, culturels ou familiaux, sportifs ou de loisirs, il s'agira de ne rien oublier, d'éviter les doublons et pire, les chevauchements !

Mais tout cela dans la bonne humeur ...

 

Quand le gaffeur innocent ou l'innocence de la gaffe se met à votre service comme secrétaire particulier ...

 

 

Entre gags et autres lagafferies de l'impayable Gaston, voici un agenda semainier à rendre votre programme hebdomadaire et tous vos rendez-vous plus légers.

Pratique et aéré, il se déploie aisément sur votre bureau, vous offrant une vue

Dans un joli écrin vert, il est facilement possible de le replier afin de l'emporter toujours avec soi ! Prendre ses rendez-vous, y ajouter des notes ou des informations diverses, ... tout cela en compagnie du meilleur assistant de bureau que vous pourriez rêver ! Gaston lui-même !

Le champion toutes catégories du courrier en retard et des rendez-vous manqués ou explosés !

 

 

© Hugo-Image / Dargaud Lombard 2025

 

Et quel plaisir que ce journalier ! Chaque jour, une case, une madeleine qui vous rappellera un gag ... qui se poursuivra sur 3-4 jours ... Mais ne trichez pas ! Il faudra à chaque fois attendre le lendemain pour redécouvrir la case suivante ...

Conçu de façon efficace, chaque feuillet renseigne de la date (logique), du saint ou de la sainte du jour, des heures de lever et coucher du soleil. S'y ajoute quelques lignes pour des notes personnelles.

 

Chaque matin, en arrachant l'éphéméride de la veille (à conserver éventuellement), une nouvelle invitation à commencer sa journée par une tranche de rire !

Une promesse de 365 jours sous le signe du gag et de la drôlerie assumée parfois, involontaire et maladroite souvent du plus grand gaffeur du 9e art !

 

 

© Hugo-Image / Dargaud Lombard 2025

 

Deux cadeaux idéaux pour tous les amoureux de Gaston, soucieux également d'avoir une vision claire, organisée de leur planning présent et futur !

Un grand classique désormais d'Hugo-Image !

 

© Hugo-Image / Dargaud Lombard 2025

 

Et si Gaston Lagaffe n'est pas votre tasse d'humour, Hugo Image vous propose des dizaines d'autres thèmes pour égayer 2025, comme : Mylène Farmer, Paris, voitures d'exception, voitures de légende, sentiers de randonnées, pensées positives, paysages de Bretagne, chevaux, chats et chatons, 24h du Mans, ...

Bref, pour tous les goûts et inspirations !

 

© Hugo-Image / Dargaud Lombard 2025

 

Mais quoiqu'il en soit, c'est avec énormément de plaisirs (et de satisfaction de vous savoir si nombreux à nous suivre) que toute l'équipe de BD Best et de Boulevard BD vous souhaite d'excellentes fêtes de fin d'année ainsi que tous nos vœux de bonheur, santé, amour ... et découvertes BD pour 2025 !

 

 

Thierry LIGOT

 

 

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Titre : Gaston 2025

Éditeur : Hugo-Image

Site : https://www.hugopublishing.fr/

Collection : Beaux Livres et autres

 

Agenda-calendrier :

Parution : 18/9/2024

Format : 24,1 x 17,7 x 3,5 cm

Page : 162

ISBN : 978 2 7556 7633 4

Prix : 15,95 €

 

Éphéméride - Mon année en 365 jours :

Parution : 9/10/2024

Format : 11,7 x 15,6 x 4,6 cm

ISBN : 978 2 7556 7703 4

Prix : 12,90 €



Publié le 19/12/2024.


Source : Bd-best


Spirou 4523 – 18 Décembre 2024

 

 

Dangers sur l'île de minuit

 

 

 

 

 

 

 

Retour au calme après le fabuleux numéro de Noël. L'île de minuit, la nouvelle série d'un des scénaristes phénomènes du moment, Lylian, est à l'honneur. Un article présente les personnages sous forme de cartes. La double planche de jeux signée Tyst emmène sur l'île hostile. Pendant ce temps, Lucky Luke, Soda et Tanis poursuivent leurs aventures.

 

A part ça, à qui enverrez-vous vos vœux pour l'année 2025 avec une hilarante carte des Cavaliers de l'apocadispe ?

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 

© Libon – Dupuis

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Ile de minuit (L’) : Le réveil de l’automate

Grebil / Lylian

Lucky Luke : Un cow-boy sous pression

Achdé / Jul / Mel Acryl’Ink

Soda : Révélations

Dan / Tome / Zidrou / Falzar / Cerise

Tanis : Les tombeaux d'Atlantis

Perger / Bajram / Mangin

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

Dad Flashbacks

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Fish n chips (La pause-cartoon)

Tom / Cerq

Game over

Midam / Adam / Benz / Angèle

Gary C.Nell, mon papy à l'Ouest

Gorobei / Ced

Kid Paddle

Midam / Dairin / Louis / Angèle

Léon & Lena

Clémence / Cerq. / Alizon

Pernille

Trichet / Dav / Esteban

Psychotine

Zimra / Pujol

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

Titan Inc.

Boisteau / Martin

Vie Galaktik (La)

Lecrenier / Gallez

 

 

Rubriques :

 

3 infos 2 vraies 1 fausse

Bercovici / Bernstein / Thomas

Coin des lecteurs (Le) : Les BD de ma vie

Bourhis  

En direct du futur : Moins de suppléments

 

Jeux : Host'île

Tyst

L'île de minuit à la carte

 

Spirou et moi

Grebil

 

 

Supplément :

 

Carte de vœux : Les cavaliers de l'apocadispe

Libon

 

 

En kiosques et librairies le 18 Décembre 2024

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 



Publié le 18/12/2024.


Source : Boulevard BD


Quinze albums au pied du sapin (P1)

Les meilleurs albums de l’année 2024 

 

Comment choisir 15 albums sur une année de lecture de plus de 400 titres ? Forcément, le résultat est subjectif, mais il est là. Choisir, c’est renoncer. Voici donc, sans classement, la sélection des albums retenus pour vous et qu’il est encore temps de déposer au pied du sapin. Parmi eux, sera décerné début janvier le prix Boulevard BD d’or 2024.

 

Laurent Lafourcade

 



Bobigny 1972

L’esprit des lois

« -Laisse-moi entrer, Marie-Claire… Que je te voie. Savoir si je dois t’amener chez le Docteur. Chérie, que se passe-t-il ? Pourquoi tu pleures ? Ce n’est pas grave, voyons… Des coliques… Marie-Claire…. Marie-Claire. Tu dois me raconter ce qui s’est passé. Et tu dois me dire quand cela est arrivé. »

1971. Marie-Claire a 15 ans. Elle n’a pas fait l’amour. Il l’a forcée. Il l’a forcée. Elle est enceinte. Il l’a forcée… Il l’a forcée… Marie-Claire ne veut pas de cet enfant. Sa mère l’accompagne dans sa démarche. Comme des milliers de femmes, elle va aller voir une faiseuse d’anges… pour avorter. Début 1972, sur dénonciation du violeur, Marie-Claire et Michèle, sa mère, sont arrêtées et interrogées par la police. « Quiconque par aliments, breuvages, médicaments, manœuvres, violences ou par tout autre moyen aura procuré ou tenté de procurer l’avortement d’une femme enceinte ou supposée enceinte, qu’elle y ait consenti ou non, sera puni d’un emprisonnement d’un an à cinq ans, et d’une amende de 1800 F à 100 000 F… » Les deux femmes sont libérées en attendant le procès. Quelques mois plus tôt, 343 femmes ont lancé un appel réclamant l’avortement libre. Parmi elles, la célèbre avocate Gisèle Halimi. Michèle Chevalier décide d’aller la rencontrer pour qu’elle défende sa fille, mais elle n’a pas d’argent pour la payer. Pour Halimi, il n’y a pas de problème d’argent. Il n’y aura pas de frais si la famille la laisse agir. L’affaire sera médiatisée afin de pousser l’état à changer la loi. La société patriarcale est-elle prête à faire évoluer sa mentalité ?

© Maurel, Bardiaux-Vaïente – Glénat

Avec Bobigny 1972, c’est tout le parcours du combattant pour l’IVG qui est raconté par Marie Bardiaux-Vaïente à travers une histoire basée sur des faits réels, le procès de Marie-Claire Chevalier. La loi Veil est en ligne de mire, mais avant d’en arriver là, il aura fallu tout le talent et la puissance d’une Gisèle Halimi, avocate qui réussit à embarquer l’opinion publique. Carole Maurel met en scène cet événement avec une pudeur incroyable. Son graphisme réunit les genres et transpire d’émotion. Pour rester dans la militance, Carole Maurel, futur Grand Prix d’Angoulême ! Marie Bardiaux-Vaïente montre à toutes les femmes du XXIème siècle qui l’ignoraient qu’il aura fallu se battre il y a cinquante ans pour qu’elles connaissent enfin la justice de leur liberté.

Bobigny 1972 raconte un pan de la politique de la Vème République, expliquant comment les mentalités ont évolué dans le sens de la fraternité (et de la sororité), de la liberté et surtout surtout de l’égalité. Au-delà de ça, en 2024, les femmes prennent enfin le pouvoir dans le milieu de la bande dessinée et c’est tant mieux.


One shot : Bobigny 1972

Genre : Histoire

Scénario : Marie Bardiaux-Vaïente

Dessins & Couleurs : Carole Maurel

Éditeur : Glénat

ISBN : 9782344045664

Nombre de pages : 164

Prix : 22 €


Lebensborn

La fontaine de sa vie

« -Himmler ! … Les camps de concentration… L’effroyable sélection qui envoyait les enfants juifs se faire gazer ! Et vous connaissez l’autre programme de sélection mis en place par les nazis ? »

Nîmes, octobre 1993, Isabelle est en cours d’Histoire au collège La révolution. La prof leur apprend que la sélection des enfants mise en place par les nazis ne passait pas que par le gazage des juifs. Pendant que ces barbares tuaient des enfants d’un côté, ils en faisaient naître de l’autre. Dépeuplement- repeuplement. Des aryens naissaient dans des maternités nazies scandinaves. Ces lieux étaient appelés des Lebensborn, de « leben » (vie) et « born » (fontaine ou source) en allemand ancien. Ces fontaines de vie cachaient des horreurs. Il y en avait en Allemagne, au Danemark, en Belgique, aux Pays-Bas, en France, mais surtout en Norvège, entre 1942 et 1945. Le cours fait tilt dans la tête d’Isabelle. Sa mère, adoptée, est née en 1944 en Norvège. Viendrait-elle d’une de ces maternités ?

Katherine, la maman d’Isabelle, ne sait pas pourquoi sa mère n’a pas pu la garder. L’époque était compliquée. Elle était peut-être trop jeune ou trop pauvre. Toujours est-il qu’elle a trouvé une famille aimante en France et que mamie est celle qu’elle aime et qui l’a élevée. A son décès en 1998, Katherine, qui n’avait jamais cherché à en savoir plus, décide de mettre de la lumière sur son histoire. 1998, c’est aussi l’arrivée d’internet dans le foyer. Les recherches sont facilitées. Isabelle part faire des études de dessin pendant que sa mère avance dans l’enquête de ses origines. Elle découvre que son père biologique était un soldat allemand. Elle se trouve un frère et une sœur en Norvège. Isabelle apprend qu’elle a des cousins. Katherine est née sous le nom d’Annelise. Elle va aller rencontrer sa famille et découvrir la vie de sa mère Gerda. Isabelle en sera le témoin graphique, pas toujours avec l’accord de sa maman.

© Maroger – Bayard graphic’

Isabelle Maroger explore un pan méconnu de l’Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, peut-être parce qu’il n’y a eu qu’un seul de ces Lebensborn en France. Entre 15 000 et 20 000 enfants seraient nés dans ces pouponnières. En Norvège, de jeunes soldats allemands étaient envoyés pour séduire des filles qui pourraient leur donner des enfants correspondant aux critères aryens. On accompagne Gerda à Hurdal Verk, le manoir qui abrita l’une des plus grandes maternités nazies de la région d’Oslo. Annelise-Katherine y naîtra. Comment échappera-t-elle à une arrivée en Allemagne, comme ce qui avait été prévu ? On le découvrira dans l’album, tout comme on en saura plus sur Paul, le soldat, grand-père d’Isabelle. Dans un graphisme tous publics et une mise en couleurs originale posant des personnages en couleurs ou pas selon les époques sur des décors en tons de gris, Isabelle Maroger transforme une histoire vraie de famille et de généalogie en polar parfois palpitant.

Il est des histoires où la réalité dépasse la fiction. Lebensborn est de ces récits témoignages, témoin d’une époque que l’Histoire du monde aurait préféré ne jamais écrire, mais qu’il est nécessaire de retranscrire pour ne pas l’oublier. Un des albums de l’année.


One shot : Lebensborn

Genre : Histoire

Scénario, Dessins & Couleurs : Isabelle Maroger

Éditeur : Bayard graphic’

ISBN : 9782227500822

Nombre de pages : 224

Prix : 22 €


Copenhague

Une sirène assassinée

« -Madame… Excusez-nous les danois, nous avons un problème. Mais je vais t’occuper. Je suis très francophile. Ici, c’est comme ma maison parce que j’habite là. Je peux t’aider.

-On a vraiment trouvé une sirène morte ? C’est possible, ça ?

-Oui. Nous ne comprenons pas la chose encore. Toute la ville est dans le grand désarroi. Les gens ont la peur ! Ils ont le chagrin. Ils ont l’émotion qui déborde. »

                Partie six jours au Danemark, à Copenhague, Nana Miller, parisienne, ne savait pas qu’elle allait y rester plus que prévu. Elle a quitté Paris sans prévenir son ado de fille. Elle lui a laissé cent balles, un post-it sur le frigo et un reste de lasagnes. Royal ! Arrivée sur place, dans le taxi qui la mène à l’hôtel, c’est la panique sur les boulevards. La radio annonce qu’un corps a été trouvé près d’Amalienborg. Ce n’est pas un homme. Ce n’est pas tout à fait une femme. C’est une sirène. Le personnel ayant déserté l’hôtel, Anna y est accueillie par Thyge Thygesen (prononcez Thüü Thüsen), un excentrique qui y habite en compagnie de « Nom d’un chien », son caniche rose. Le pays est verrouillé. Les aéroports sont fermés. Plus personne n’entre ni ne sort du Danemark. L’information est gardée secrète. Anna va devoir prendre son mal en patience. « Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? »

                Anna ne va pas rester passive en attendant que la situation évolue. Thyge (prononcez Thüü) est animateur de radio. Il est présentateur de l’émission « Les vrais génies ont la parole », dans laquelle il prend au téléphone les seuls qui se posent les bonnes questions : les enfants. Ça ne va louper. Il y en a un qui l’appelle pour lui demander qui a tué la sirène, parce que les sirènes, elles ne meurent pas normalement. C’est comme dans les multivers Marvel : si une brèche s’ouvre sur un autre univers, tout est chamboulé. Il faut qu’un gardien de l’univers remette les choses en ordre. Thyge et Anna vont se transformer en détectives en herbe afin de démêler l’intrigue. Un gourou, un club de caniches, le célèbre parc d’attractions Tivoli en plein centre-ville, des terroristes, la capitale du Royaume du Danemark est le théâtre d’une affaire bien mystérieuse.

© Risbjerg, Pandolfo – Dargaud

                Après Sousbrouillard, le duo Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg est de retour avec une petite pépite, un pavé de suspens et d’émotion à côté duquel il est impossible de passer. Terkel Risbjerg enveloppe l’histoire dans un style proche de celui de Christophe Blain. On est tout de suite pris dans l’action, la problématique est posée dès les premières pages. Bien sûr, les liens entre Anna et Thyge vont évoluer au fil de l’histoire. L’ours fêlé qu’est le danois va se transformer en doux kidulte. La rigide française, dont on ne connaîtra jamais vraiment la raison du voyage, va être attendrie par le moustachu. Jusqu’à quel point ? On est dans une tragi-comédie où les scènes les plus cocasses (comme une réanimation de caniche après un séjour dans l’eau) côtoient des instants très sérieux (comme l’autopsie de la sirène). Anne-Caroline Pandolfo aborde le sujet des dérives sectaires et du terrorisme. On ne peut s’empêcher de penser aux attentats perpétrés à Copenhague en 2015. Ce livre n’en serait-il pas une version décalée ?

                Cette histoire a l’air futile et fantaisiste, mais elle est très profonde. Un de plus beaux messages qui soit est délivré dans l’une des dernières scènes de l’album lors d’une conversation entre Thyge et l’un de ses jeunes auditeurs. Copenhague est ces bijoux grâce auxquels, contre toute attente, on n’est pas tout à fait le même après l’avoir lu. Faire de sa vie un rêve, faire de son rêve une réalité.


One shot : Copenhague

Genre : Polar feel good

Scénario : Anne-Caroline Pandolfo

Dessins & Couleurs : Terkel Risbjerg

Éditeur : Dargaud

ISBN : 9782505122159

Nombre de pages : 296

Prix : 29,99 € 


Le combat d’Henry Fleming

Dans l’âme du soldat

« -‘Man… Je me suis engagé.

-Que la volonté de Dieu soit faite, Henry. Mais ne crois pas que ce sera facile. Les sudistes ont l’expérience de plusieurs révolutions, au Texas, au Mexique, ils savent se battre. Face à de jeunes recrues yankees pleines de belles idées, il n’y aura pas de miracle. »

                La mère d’Henry Fleming va devoir se faire à l’idée. Son fils s’est engagé chez les Yankees. Passer son temps derrière le cul d’une mule à labourer les champs n’a jamais fait rêver personne. Les copains ont déjà quitté le village pour aller se battre. Toute la région est à feu et à sang. Il n’en fallait pas moins à Henry pour se décider à enfiler l’uniforme. Il part. Le jeune homme va vite déchanter. Au lieu de se réjouir et fêter ça avec les autres, il se demande s’il sera capable de rester dans le rang quand les premiers tirs vont s’abattre. Aura-t-il les tripes de ne pas fuir comme un lâche ? Quel genre de soldat est-il, au fond ? Quel genre d’homme ? Demain, il va assister à l’une des plus grandes batailles qu’il n’y ait jamais eu. Pendant que la cavalerie va faire diversion du côté de Richmond, les troupes d’infanterie dont fait partie Henry seront face aux Sudistes.

                Compagnie, en avant, marche ! Cette fois-ci, les soldats du 304ème régiment y vont pour de bon. Si certains sont plein d’entrain – « On va mettre une raclée aux rebelles » – « On va les prendre par surprise et les massacrer ! », d’autres sont plus inquiets – »J’espère que mon fusil tire droit. » – « Je voudrais que mon chien soit là ». Dès les premiers tirs, Henry se trouve coincé de chaque côté, prisonnier au milieu d’un troupeau de moutons qu’on envoie à l’abattoir. Ce n’est pas cette guerre-là qu’il a voulu.  Alors, se faire tuer dès le début ? Attendre son tour ? Son pote Wilson est persuadé que c’est sa première et dernière bataille. Il lui confie des lettres pour qu’il les remette à ses vieux. Dans cette putain de fumée, on ne voit pas sur quoi on tire. Comment Henry va-t-il vivre son combat, combat contre l’ennemi et contre lui-même ?

© Cuzor – Dupuis

                Steve Cuzor adapte The red badge of courage, un roman de Stephen Crane datant de 1894. Contrairement à la plupart des histoires de guerres avec ses héros et ses lâches, dans des lieux définis et un instant historique précis, celle-ci met en exergue l’événement, sans endroit ni date claire. Le lecteur est immergé dans la bataille, sa poussière et sa fumée, comme une caméra-témoin. Les affrontements assourdissants sont mis en scène sans onomatopée, comme si les bruits étaient dans les intercases. Cuzor joue avec les ombres et les contre-jours. Les couleurs de Meephe Versaevel chapitrent les séquences dans des tons uniformes. C’est d’ailleurs plus une mise en lumière qu’une colorisation. En adaptant, Cuzor a été contraint à faire des choix. Il a laissé de côté toute une dimension patriotique que l’on retrouve dans le film qu’en a tiré John Huston en 1951.

Cuzor a mis cinq ans à réaliser cet album. Il offre une immersion en plein cœur de la fournaise et invite à se poser la question de comment on aurait réagi à la place d’Henry Fleming. Lâche ou héros ? Blutch ou Chesterfield ? Avec Henry Fleming, les tuniques bleues ont le soldat que chacun de nous pourrait être.


One shot : Le combat d’Henry Fleming

Genre : Histoire

Scénario & Dessins: Steve Cuzor

Couleurs : Meephe Versaevel

D’après : Stephen Crane

Éditeur : Dupuis

Collection : Aire Libre

ISBN : 9791034752485

Nombre de pages : 152

Prix : 26 €


Le meunier hurlant

Mais qui crie le plus fort ?

« -Hé ! Y a un bonhomme ! Un grand ! Il a redressé le moulin ! Le moulin des rapides de la bouche !

-C’est de ça qu’on parlait ! Je lui ai prêté mes bœufs.

-Ho ho !

-Il a été vendu le mois dernier, le moulin. »

1951, en Laponie, ayant fichu les nazis dehors, les finlandais se réacclimatent à la vie. Le vieux moulin, qui n’a pas tourné depuis les années 30, a même été acheté, acheté par un fou. Il faut croire que la guerre ne les a pas tous tués. Il s’appelle Agnar Huttunen. Il est grand. Il vient du Sud de Kilkoiset. Il avait un moulin là-bas chez lui mais il paraît qu’il a brûlé avec sa femme dedans. Ce n’est pas ce que disent les registres de l’église qui l’affirment célibataire. Toujours est-il qu’ici, il l’a redressé alors qu’il était de guingois à cause des glaces qui le compriment. Il a remis en service la scie à bardeaux. De temps en temps, il monte sur le toit de son moulin et pousse des cris intempestifs. Un fou ? Un iconoclaste ? Un simple marginal ? Agnar Huttunen ne laisse personne indifférent et il y en a qu’il dérange. A l’instar du fleuve qui perturbe le moulin au gré de ses gels et dégels, la vie du meunier ne va pas être tranquille.

Le meunier hurlant est un roman de l’auteur lapon Arto Paasilinna, surtout connu pour Le lièvre de Vatanen. Ce meunier a quand même été vendu à 100 000 exemplaires. Il nous immerge dans un pays libéré en proie à la douce folie d’un homme en marge de la société. Il montre comment la différence dérange. Le meunier hurle, mais la foule hurle avec les loups. Dans cette cacophonie, qui criera le plus fort ? Heureusement, certains villageois comme Sanelma et le facteur ont du recul sur la situation et vont permettre à Agnar de continuer à vivre dans son environnement jusqu’à ce que la fatalité ne rattrape tout ce petit monde. Le final n’est pas franchement optimiste sur la société humaine et invite à se remettre en question en tant que groupe. Paasilinna écrit une ode à l’altérité et à la nature. Pour une fois, la Laponie n’est pas froide. Bien que ses habitants ne soient pas tous fréquentables, on a envie d’y vivre.

© Dumontheuil – Futuropolis

Le monde de Nicolas Dumontheuil est en parfaite adéquation avec celui de Paasilina. Celui que l’on a découvert avec L’enclave et surtout Qui a tué l’idiot ? (que Futuropolis réédite) trouve dans ce roman un scénario qu’il aurait pu écrire. Les histoires de Dumontheuil sont peuplées de fous, mais ceux-ci ne sont jamais des fous dangereux à enfermer dans une camisole. Les fous de Dumontheuil, et ce meunier, sont des gens qui ne marchent pas au rythme de la société. Ils sont peut-être même en avance sur leur temps. On verserait même une larme pour eux. Nicolas Dumontheuil traite son dessin en niveaux de gris-sépia, un gris légèrement teinté de marron, assez inédit, un vrai travail graphique qui donne tout son sens au média bande dessinée.

Avec ce meunier hurlant, Futuropolis frappe fort pour ses cinquante ans. Nicolas Dumontheuil livre l’un de ses meilleurs albums. On est tous le fou de quelqu’un. Dans la peau d’Agnar, on peut en être fier. Un album indispensable.


One shot : Le meunier hurlant

Genre : Chronique villageoise

Scénario, Dessins & Couleurs : Nicolas Dumontheuil

D’après : Arto Paasilinna

Éditeur : Futuropolis

ISBN : 9782754835244

Nombre de pages : 152

Prix : 24 €


Là où gisait le corps

Desperate Detective

« -Police ! Bouge pas, petit merdeux !

-Hé, mec… C’est pas ma faute… Ils me…

-Ferme ta gueule. Qui a commencé, je m’en tape… Le problème, c’est toi.

-Héé ! »

                Pelican Road, été 1984. Une rixe oppose trois jeunes gens. Karina reproche à Sid de l’avoir larguée. Tommy s’en mêle. Sid gifle Karina. Tommy s’interpose. Sid lui explose la face. « On se sent impuissant quand la violence se déchaîne. Sauvé par le gong. Palmer, le flic du coin, se pointe et met les choses en ordre en ordonnant à Sid de se casser sous peine de l’envoyer en taule pour trafic de crack ou de coke. Missis Wilson, la commère du quartier, a tout vu, tout comme Toni, la femme délaissée du Docteur Ted Melville, psychiatre de son état. Mais elle n’est pas si délaissée que ça parce qu’elle se réchauffe dans les bras de Palmer. Ajoutons à tout ce petit monde Lila Nguyen, une gamine déguisée en super-héroïne qui fourre son nez partout, Ranko, un vétéran sans abri, et Jack Foster, un détective privé qui pose des questions auxquelles tout le monde n’a pas forcément envie de répondre.

© Brubaker, Phillips, Phillips – Delcourt

                Les Desperate Housewives de Wisteria Lane n’ont rien à envier au microcosme de Pelican Road. Le scénariste Ed Brubaker offre un nouvel exercice de style incroyable. Commençons par le titre, énigmatique, « Là où gisait le corps ». On s’attend à un whodunit tout ce qu’il y a de plus classique. Et bien non. Le corps va mettre 102 pages à apparaître. Toute la première partie est comme un puzzle que l’on commence en assemblant tous les contours. Un plan des lieux est placé en introduction, ainsi que les portraits des neuf principaux protagonistes du récit. On se plaît à essayer de deviner lequel d’entre eux sera le fameux corps, à moins que ce ne soit quelqu’un d’autre qui n’y est pas représenté ? Les personnages s’adressent aux lecteurs comme si ces derniers les interrogeaient. Après avoir découvert le final, désarmant, dans la postface, Brubaker expose sa démarche scénaristique. Ce type est un génie. Au dessin et aux couleurs, le père et le fils Phillips imposent leur style. Si le graphisme est irréprochable, il reste classique mais est transcendé par une colorisation qui prend une importante part artistique à l’album, avec ses aplats et ses ombres qui déstructurent parfois les images.

                Les auteurs de Reckless nous avaient déjà épatés avec Night Fever. Avec Là où gisait le corps, le trio Brubaker-Phillips-Phillips s’installe définitivement dans la liste des auteurs majeurs de la bande dessinée internationale. On pourrait inventer pour eux le premier grand prix d’Angoulême décerné à un groupe d’artistes indissociables.


One shot : Là où gisait le corps

Genre : Thriller / Polar

Scénario : Ed Brubaker

Dessins : Sean Phillips

Couleurs : Jacob Phillips

Éditeur : Delcourt

Collection : Comics

ISBN : 9782413083054

Nombre de pages : 144

Prix : 17,95 € 


La cuisine des ogres – Trois-fois-morte

Bon appétit, bien sûr !

 « -Tu sais c’qu’on raconte sur c’te montagne, dans la région ?

-Ben non.

-Quand y a des nuages comme ça sur la dent du chat, c’est que les cuisiniers de l’enfer ont allumé leurs fourneaux… Même qu’des fois, on aperçoit des lueurs rouges briller dans la nuit, quand les diables font leur banquet infernal ! »

Dans une cité moyenâgeuse, un groupe d’orphelins tente de glaner ce qu’il trouve pour arriver à se sustenter. Pas facile d’arriver tous les jours à manger à sa faim. Quelques légumes oubliés feront une soupe qui permettra de se remplir un peu l’estomac. Mais d’autres qu’eux cherchent à se remplir la panse, et avec des enfants. Un croquemitaine ne cesse d’en capturer, pour les amener aux ogres. Le jour, ou plutôt la nuit, où les compagnons de Trois-fois-morte vont se faire attraper, la gamine va ameuter le quartier pour alerter la population. Le chevalier de Sainte-Ombre la fait grimper sur la croupe de son cheval au galop pour rattraper le ravisseur et ses otages pris dans le sac. Ils ne vont réussir qu’à sa faire attraper eux-aussi. Direction La cuisine des ogres, pour se faire croquer. Mais ça, c’est sans compter sur la détermination de Trois-fois-morte.

Comme son nom l’indique, déjà morte trois fois, que pourrait bien craindre notre orpheline ? Dès leur arrivée chez les ogres, ils sont vendus. Certains sont tout de suite mis au court-bouillon, d’autres sont engraissés quelques mois et les derniers sont destinés au hachoir, avec les quartiers d’aurochs marinés au vin de cassis. C’est justement le cas de notre héroïne qui va réussir à échapper au carnage. Va commencer alors pour elle une grande aventure dans les bas-fonds de l’antre des ogres. Entre fantômes, kraken et chèvres, Trois-fois-mortes va devoir user d’alliances, de stratégies et de négociations pour éviter à ses compagnons de devenir les ingrédients d’une recette gastronomique.

© Vehlmann, Andreae – Rue de Sèvres

Fabien Vehlmann retrouve sa veine de conteur de Jolies ténèbres. Il se rapproche des poncifs originels chers à Charles Perrault et aux frères Grimm, qui sous-couvert d’histoires édulcorées au fil des réécritures et adaptations, traitaient de thèmes dramatiques aussi graves que l’abandon, l’inceste, la culpabilité ou l’emprise. La cuisine des ogres ne déroge pas à la règle. Le final hors du commun repousse les limites du concept en rebattant les cartes entre les personnages pour une éventuelle suite qui pourrait amener vers un nouveau point de vue.

Au dessin, Jean-Baptiste Andreae poursuit sa carrière sans faute. Il soigne chacun de ses albums, chacune de ses planches, chacune de ses cases avec un respect du lecteur qui fait de lui l’un des meilleurs dessinateurs de sa génération. Depuis Mangecoeur au début des années 90, il développe des univers fantastiques mêlant humains et animaux et créatures fantastiques, privilégiant toujours la qualité par rapport à la quantité. Ici, des scènes remarquables sur le lac montrent quelques cases exceptionnelles tant par leurs cadrages que par leurs exécutions, comme cette image en plongée où le kraken glisse sous l’embarcation des personnages, ou cette autre vue de côté sous l’eau lorsqu’un éléphant pousse la saucière sur laquelle a pris place Trois-fois-morte.

A mettre dans les mains de tous ceux qui aiment frissonner, La cuisine des ogres est l’un des événements tout autant scénaristique que graphique de l’année. Immanquable.


Série : La cuisine des ogres

Tome : Trois-fois-morte

Genre : Conte cruel

Scénario : Fabien Vehlmann

Dessins & Couleurs : Jean-Baptiste Andreae

Éditeur : Rue de Sèvres

ISBN : 9782810202683

Nombre de pages : 80

Prix : 20 €


Les fantômes de Syracuse

Le passage

« -Je ne vous ai pas vu tout de suite, avec cette pluie. Je m’appelle Matteo.

-Enchanté.

-Je vais à Syracuse.

-Belle ville.

-Je vous dépose quelque part ?

-Oui, c’est fort probable. »

Circulant sur une route pluvieuse de campagne dans sa voiture rouge, Matteo embarque un mystérieux auto-stoppeur. Matteo est mycologue. Il étudie les champignons et se rend à Syracuse pour une conférence. C’est sa ville natale. Il n’y est jamais retourné depuis son adolescence. Le passager lui propose d’emprunter un raccourci pour gagner du temps, puis demande à se faire déposer en plein désert. Ce maudit autostoppeur, maudit dans tous les sens du terme, a dérobé le portefeuille de son conducteur. Ce n’est pas l’argent qui l’intéresse, mais son âme. Désormais, elle lui appartient. Pour Matteo, la suite de la route sera psychédélique. Après un virage raté et une chute dans l’eau, un silure le ramène à la surface. Il regagne la route et cherche un véhicule pour l’emmener jusqu’à destination. Arrivé sur place, il trouve une ville à demi en ruines, son cousin Tancrède, une scientifique hors du temps, à moins que ce ne soit lui qui le soit, ainsi que l’autostoppeur qu’il avait pris, et qui lui avoue être un modeste passeur… de vie à trépas.

Le voyage concret de Matteo Galleone va se transformer en expédition hors des frontières du temps. L’aventure du professeur de mycologie ressemble à ce genre de rêves que nous faisons tous. On croise des connaissances, famille, collègues ou amis dans des lieux improbables. On passe d’un lieu à l’autre comme s’ils étaient contigus. On flotte dans des situations déjà vécues ou presque. Mais Matteo n’est pas dans un rêve. Il est dans un autre état, que l’on comprend plus qu’on ne le découvre, au fil de l’album, et que la dernière scène ne fait que confirmer, mais toujours à demi-mots, sans l’énoncer.

© Duffour, Kha – Tanibis

Quatre ans après Les passe-tableaux, album paru aux éditions de la Cafetière, quel plaisir de retrouver Jean-Pierre Duffour, accompagné ici du scénariste Alexandre Kha. Ce dessinateur, parmi les fondateurs de l’Association, ayant publié essentiellement chez Rackham, a sorti seulement treize albums en quarante-quatre ans, dans un graphisme qui n’appartient qu’à lui. A ranger avec des auteurs comme Fabrizio Borrini, José Parrondo ou Tofépi, il a un côté Jean-Michel Folon, influence démontrée dès la couverture. Chaque case, chaque planche est un enchantement. Duffour est inclassable et rare. Son œuvre déclenche une impression d’adulte qui se cherche dans une enfance qui a peur de grandir, à la frontière du rêve et de la réalité, entre Ionesco et Boris Vian. Alexandre Kha lui a taillé une histoire sur mesure. On ne voit pas qui d’autre aurait pu la dessiner.

Les fantômes de Syracuse est une balade sur le sens de la vie. Dans une pure ligne claire, Jean-Pierre Duffour est l’un des piliers d’une intemporelle nouvelle vague.


One shot : Les fantômes de Syracuse

Genre : Emotion

Scénario : Alexandre Kha

Dessins & Couleurs : Jean-Pierre Duffour

Éditeur : Tanibis

ISBN : 9782848410791

Nombre de pages : 1116

Prix : 20 €




Publié le 15/12/2024.


Source : Boulevard BD


"Et quant à la morale de cette histoire, comme dit l'autre, eh ben, elle m'échappe complètement."

 

Dans la BD de nos parents, voire grands-parents, pour raconter des histoires, il y avait l'Oncle Paul ! Sérieux, pédagogique, historique, il nous contait les grands événements ou les épopées de notre Histoire, ses figures marquantes, héros, pirates ou simples quidams auteurs d'exploits héroïques, ...

Nourris par tous les grands noms, au scénario comme au dessin, des Eddy Paape, Jean-Michel Charlier, René Goscinny, Dino Attanasio, Mitacq, Jean Graton, Octave Joly, Gérald Forton, Liliane et Fred Funcken, Victor Hubinon, Aidans ou encore Hermann, ... la quasi-totalité du Panthéon du 9e art franco-belge y a apposé sa signature.

Entre 1950 et 1986, leurs récits ont bercé nos enfances et donné parfois le goût de l'Histoire et des histoires ! Une "vulgarisation historique" dans un dessin réaliste soucieux du détail !

 

Alors si ce type de récits fait "fureur" parmi les jeunes (et moins jeunes) lecteurs, il sera rapidement "transposé" dans des histoirettes parfois plus déjantées !

 

Déjà reconnu par ses séries "Bouldaldar", "L'Épervier Bleu", l'incroyable épopée des "Timour", ou encore "Simon le danseur", Max Mayeu, dit Sirius (pseudo choisi en référence à l'étoile), est attiré par cette idée.

 

C'est ainsi qu'à partir de décembre 1972, et pendant 10 ans, avec l'aide de Gérald Forton à l'encrage pour les 3 premiers albums, il imagine les (més)aventures d'un vieux marin, pilier de comptoir, prêt à raconter ses "exploits" de jeunesse contre un verre (enfin quelques stouts !). Aussi incroyables qu'improbables, son imagination est comme la profondeur de son gosier ... sans fond et illimitée ! Les coups de gnole qu'il se voit offrir par un public de café avide de ses récits ne font que démultiplier ses aventures souvent corsées !

 

 

© Sirius - AD HOC Éditions 2024

 

19 courts récits et une histoire à suivre qui paraîtront d'abord dans "Pilote", puis en albums !

Personnage pittoresque par excellence, ses récits sont d'un parler aussi épique que coloré et imagé. Ceci faisant intégralement partie du charme de sa lecture.

 

"Là, Ça a fait un très gros BOUM ... La terre a tremblotté comme le corsage de ma cousine Adélaïde quand elle court après le train ..."

 

Et quand ce n'est pas Pemberton, c'est alors Jonathan, le serveur, ou une des marins de ces anecdotes.

 

"On est passé à la cousine avec la cuisine Mathilde. Elle est bien roulée la Mathilde ... Elle me plaît bien ... C'est ce que j'ai commencé à lui expliquer avec les mains. Mais vous savez ce que c'est, dans ces moments-là ... on cause, on cause, le temps passe ... et tout à coup ...

Aïe !!!"

 

Il faut avouer que pour toute situation, Pemberton a une philosophie bien à lui et une sagesse de poète persan à partager ...

 

- Eh oui ! Comme dit le poète persan ...

"Les tempêtes d'hiver qui soufflent à travers la Passe de Khaïber ne sont que chétifs pets de lapin à côté des orages de la passion."

 

ou encore :

 

"Le renoncement au monde des formes est la voie royale qui mène à la cessation de la douleur" me disait toujours un moine boudhiste* qui avait ouvert une maison close à Kuala Lumpur.

 

(*Ceci dit, on n'était pas à une coquille près à cette époque !)

 

 

© Sirius - AD HOC Éditions 2024

 

Pour la petite histoire, Sirius adaptera son héros, rebaptisé pour l'occasion Arthur Gordon Penthergast, afin de le publier également dans l'exceptionnel et si irrévérencieux "Le Trombone Illustré" ! Mais cela, nous le découvrirons dans le tome 2 de cette intégrale !

 

Entre décalé, fantasmagorique, humoristique et légèrement grivois, "Pemberton" sera récompensé en 1975 par le "Prix Saint-Michel des meilleurs dessin et scénario fantastique".

 

AD HOC a l'excellente idée de rééditer en 2 intégrales les truculentes aventures de ce sacré menteur de marin !

Le premier tome vient de paraître ... timing parfaite pour les fêtes, à glisser sous le sapin !

 

Dans une introduction fort bien détaillée et illustrée, François Deneyer nous livre la clé idéale pour rentrer dans cet univers si particulier imaginé par Sirius. Nous découvrons ensuite les fac-similés des planches originales des 19 petits récits initiaux.

A noter cependant que 14 de celles-ci n'ont pu être retrouvées. AD HOC a alors scanné en HD les pages parues dans "Pilote". Mais la qualité y est largement ... pour notre plus grand plaisir visuel !

 

 

© Sirius - AD HOC Éditions 2024

 

Sombre par-ci, hilarant par-là et surréaliste sur l'ensemble, humour noir à gogo, ce vieux loup de mer, Pemberton n'a que faire du politiquement correct qui érode l'humour d'aujourd'hui et l'aseptise dans un wokisme des plus banalisant !

Via un graphisme, un rien caricatural (évitons de s'épancher là-dessus vu l'exécrable procès ... lynchage "public" fait dernièrement à un autre Tout Grand du 9e art belge, que personnellement j'admire !), à l'image du ton scénaristique, Sirius crée une ambiance burlesque dans des vapeurs de rhum ou de bière. Mais avouons-le, son talent explose dans ses représentations de la gente féminine, tout comme ses scènes d'action, de colère, ...

 

Bref, une intégrale indispensable qui fait du bien à nos madeleines comme à nos zygomatiques.

Mais également un superbe album dans sa réalisation, sa couverture, son papier, sa mise en page, sa reliure, ... !

Un cahier graphique avec les crayonnés de 3 aventures clôture l'album. L'occasion t'apprécier le processus de création de Sirius, ses étapes et sa méthode.

 

 

© Sirius - AD HOC Éditions 2024

 

Vivement le second tome ...

Puis viendra également une intégrale de ... "Jess Long" agent du FBI, cravate bien ajustée, costume 2 pièces classique, Smith & Wesson 13.2 à 6 coups toujours prêt à sortir de son holster, pipe à portée de main, l'élégance d'un preux chevalier au service de la justice du XXe siècle ! Imaginé par Arthur Piroton et Maurice Tillieux, il sillonnera les Etats-Unis au gré de ses missions, accompagné de son partenaire Slim Sullivan.

 

 

© Sirius - AD HOC Éditions 2024

 

Mais pour ce qui est de ce premier volume de Pemberton, un de nos coups de cœur en cette fin d'année !!!!!!

Un tirage en 1.000 exemplaires seulement ! Un indispensable à rejoindre nos grands "classiques".

 

 

 

Thierry Ligot

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Série : Pemberton - Intégral 1

Scénario - Dessin : Sirius

Encrage : Gérald Forton

Éditeur : AD HOC

Parution : 29/11/2024

Page : 228

Format : 31,5 x 24 cm

ISBN : 978 2 9603545 0 8

Prix : 39 €



Publié le 13/12/2024.


Source : Bd-best


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