Information générale concernant le monde de la BD
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DON ... titre donné avec respect à un membre éminent de la Costa Nostra et porté notamment par tous les Parrains de la mafia sicilienne, les capifamiglia !

Mais sous la plume de Charles-Henri Dewisme, ou de son pseudo de Jacques Colombo, DON voudrait plutôt dire "Danger, érOtisme et violeNce" !

11 titres publiés entre 1983 et 1986. 11 titres pour se défouler du trop "gendre idéal" de sa casquette "Henri Vernes" qu'était son héros mythique, Bob Morane !

Et ce "Café no ! Marimba si !" en est clairement le parfait exemple.

 

 

 

 

 

Mer des Caraïbes, un puissant schooner de 25 m, le "Lesbos", fend langoureusement les flots en direction de la Jamaïque. A son bord, Linda Dupont-Blair, splendide créature de 35 ans, son richissime époux Ronald Dupont-Blair, un pétrolier du Texas et Jo Kosinski, sorte d'homme à tout faire et accessoirement garde du corps.

Pour les servir, dans tous les sens du terme et à tous points de vue, 3 hommes vigoureux mais qui sont remplacés à chaque escale ...

L'appétit débordant de la maîtresse de bord, certaines tendances "extravagantes" de son époux les incitent à renouveler fréquemment les hommes ou femmes d'équipage.

 

 

 

 

© Henri Vernes - André Taymans - Éditions du Tiroir 2023

 

A Kingston, dans une chambre miteuse du "Paradise", Jan Kaes, Jill Dain et sa femme, Dédée Lecompte sont devant un grave dilemme. Petites crapules sans réelles envergures, héroïnomanes à leurs heures et des coups tordus, n'étant au besoin pas à un ou deux meurtres lucratifs près, sont à court de moyens. Ils cherchent à enfin en réaliser un gros coup qui les mettrait à l'abri du besoin pour longtemps ! L'idée : s'emparer un bateau pour se rendre en Colombie, y embarquer une cargaison de marimba (marihuana en colombien) et la livrer aux States !

 

Ailleurs dans la ville, dans un autre hôtel de 5e catégorie, se cache Don des tueurs de la Mafia. Petit-fils du vieux Don Giovanni Mazzini, le capo di tutti capi de la Pieuvre, il est la cible des membres de la Commissionne qui craignent qu'il prenne la suite de son grand-père, bien que cela ne l'intéresse absolument pas ! Mais dans le doute, ils préfèrent être "prudents" et le voir mort au plus vite !

Et justement ayant été repéré, un de leurs tueurs s'apprête à l'occire dans sa chambre. Réussissant à s'en débarrasser, Don doit à nouveau fuir et trouver un moyen discret de quitter Kingston.

 

 

 

© Henri Vernes - André Taymans - Éditions du Tiroir 2023

 

C'est ainsi que par une troublante coïncidence, les premiers sont engagés comme nouvel équipage à bord du "Lesbos", tandis que Don décide d'y embarquer comme "passager clandestin".

 

En pleine mer, alors que certaines "réjouissances" agrémentent la croisière de Linda, Don est découvert, perturbant ainsi le plan de Jan, Jill et Dédée. Ces derniers passent ainsi à l'acte en mettant leur sinistre projet à exécution ! Mais Don est pire qu'un grain de sable ...

 

Une rencontre explosive et sanglante s'en suit mettant Don en position plus que périlleuse. Profondément dégoûté par les événements, celui-ci se voit pousser à se lancer, s'il s'en sort, à leur poursuite pour une vengeance qu'il veut aussi terrible et sans pitié que fût leur première confrontation !

 

 

© Henri Vernes - André Taymans - Éditions du Tiroir 2023

 

Roman de sang et de sexe extrêmes comme Jacques Colombo pouvait se le permettre sans "corrompre" l'image d'Henri Vernes et de son Bob Morane, ce 7e des 11 romans de la série, est publié en 1984 chez "Fleuve Noir".

Les Éditions du Tiroir dans leur volonté de nous faire (re)découvrir certaines œuvres oubliées de Charles-Henri Dewisme en font une réédition illustrée par André Taymans.

 

 

Dans le pur style des romans noirs des années '80, ce thriller captivant (à plein de points de vue) se lit aisément. Avec parfois force détails et descriptions, nous sommes entraînés sans ménagement dans la violence de l'univers de Don. Pas beaucoup de sentimentalisme (sauf dans certains passages plus "intimistes"), des scènes hard à profusion, clairement à ne mettre qu'entre des mains averties !

Entre rebondissements et scènes d'action, pas moyen de s'ennuyer. De toute façon, l'ensemble est ainsi ponctué de tout ce que Bob Morane ne pouvait se permettre dans ses propres aventures.

Le Ying et le Yang de l'imagination débordante et incroyable de ce maître belge du suspense d'action.

Un cocktail parfait et original de SAS et de San Antonio venant de la part d'un homme qui écrivit avec quasi autant de pseudos et noms d'emprunt que Don lui-même !

 

 

 

© Henri Vernes - André Taymans - Éditions du Tiroir 2023

 

Si comme pour d'autres romans d'Henri Vernes réédités par les Éditions du Tiroir, une version BD est possible, André Taymans (puisqu'il est "attitré" les DON) risque d'avoir quelques "soucis" de transposition afin de conserver toute l'ambiance de violence et de dépravation du roman initial. Un sacré travail l'attend donc !

Rien à voir avec les illustrations (même si déjà parfois fort suggestives et osées) enrichissant cette réédition !

 

 

Alors qu'approche le 3e anniversaire de son décès, voici un excellent thriller vintage à lire en vacances ... nous prouvant une fois de plus tout le talent et la maîtrise littéraire de l'homme aux quelque 230 romans !

 

 

 

 

Thierry Ligot

 

___________________________________________________________________________________

 

Série : DON 

Titre : Café no ! Marimba si !

Tome : 3

Auteur : Charles-Henri Dewisme dit "Henri Vernes" sous le pseudo "Jacques Colombo"

Illustrations : André Taymans 

Éditeur : Les Éditions du Tiroir 

Collection : Henri Vernes

Parution : juin 2023 

Pages : 216

Format : 21 x 14 cm

ISBN : 9782931027974

Prix : 18 €



Publié le 20/07/2024.


Source : Bd-best


Les derniers témoins.

 

"-Maman, qu'est-ce qu'on a fait de mal ?...

-Tu n'as rien fait de mal, Chaïm… Tiens-moi fort la main. Je suis là.

-Adieu Salomea…

-Adieu Szymon. S'il vous plaît, commencez par mon fils… Je ne veux pas qu'il me voie…

-Comme tu veux."

 

 

 

 

 


                1942, près de Lublin, en Pologne, des soldats allemands ayant envahi le pays raflent la population juive. Les hommes sont déportés dans des camps de travail. Les femmes, les enfants et les vieux sont priés de se déshabiller et de descendre dans une tranchée creusée en pleine forêt par les nazis. Ils y sont abattus comme du bétail avant d'être recouverts de terre. Une horreur innommable. Aujourd'hui, des témoins racontent les massacres qu'ils ont vus, comme Maria, quatre-vingts ans, dix ans à l'époque, qui a vu tant de personnes abattues sous ses yeux. Passé sous silence dans les programmes scolaires, c'est l'histoire de la Shoah par balles. Ce livre en est le témoignage.

© Saint-Dizier, Girard – Editions du Rocher

                En 2022 et 2023, des étudiants d'Albi et leurs professeurs sont partis en Pologne. Grâce à l'association Yahad-In Unum, ils ont rencontré des témoins de la Shoah par balles et des historiens. C'est de ces rencontres que découlent les faits relatés dans cet album. Les étudiants travaillent sur l'héritage historique européen et la réflexion citoyenne à travers l'étude de cet événement tragique à l'Est de l'Europe. La Shoah par balles est beaucoup moins connue que les chambres à gaz et les fours crématoires. Elle a pourtant fait deux millions de victimes. Malgré le temps qui a passé et le poids des années, les derniers témoins racontent l'indicible.

© Saint-Dizier, Girard – Editions du Rocher

                Pierre-Roland Saint-Dizier et Christophe Girard apportent un livre-témoignage choc, indispensable œuvre de mémoire. La nature ayant repris ses droits, il ne reste plus que les récits des survivants pour raconter ce qu'ils ont vu. Il n'y a pas d'archives. Il était urgent de recueillir les témoignages avec la question cruciale : Quelle valeur donner au témoignage d'un enfant 80 ans après les faits ? Pour être le plus objectif possible, le journaliste raconteur remonte aux origines de l'invasion de la Pologne par le troisième Reich. Les 10 % de la population juive polonaise se sont trouvés au cœur de la politique exterminatrice nazie. En fin d'album, un cahier pédagogique concrétise encore plus le drame. Les travaux de l'association Yahad-In Unum, organisme de recherche et d'enseignement des génocides et des crimes de masse, et ceux des étudiants chercheurs sont illustrés par les photos de vestiges et des témoins âgés dont les rides sont creusées par le cauchemar.

© Saint-Dizier, Girard – Editions du Rocher

                "Il a vu les nazis, le massacre des juifs, les balles dans la nuque à bout portant, les enfants traînés comme des chiens, la fosse commune se remplir, la terre bouger au-dessus des cadavres." Cette phrase glaçante résume le propos. "Je n'ai pas oublié…" Histoires de la Shoah par balles est à ranger à côté d'œuvres majeures comme Maus ou Visages-Ceux que nous sommes.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : "Je n'ai pas oublié…" Histoires de la Shoah par balles

Genre : Histoire

Scénario : Pierre-Roland Saint-Dizier

Dessins & Couleurs : Christophe Girard

Éditeur : Editions du Rocher

ISBN : 9782268109558

Nombre de pages : 150

Prix : 19,90 €


 



Publié le 19/07/2024.


Source : Boulevard BD


TĂŞte pensante.    Rebuild the world 008

 

"-Je vois que Monsieur n'est pas un grand bavard. Tu veux bien me donner ton nom, au moins ? Notre rencontre est sans doute un signe du destin. Je te ferai l'honneur de le retenir.

-Akira.

-Enchantée. Moi, c'est Nelia. Je me souviendrai de ton nom jusqu'à la fin de tes jours. Profites-en, ça ne devrait pas durer plus d'une trentaine de secondes."

 

 

 

 

 


Est-ce le dernier combat pour Akira ? Face à Nelia, guerrière aguerrie aux lames composées de métal liquide, le chasseur de reliques semble en bien mauvaise posture. Sa combinaison a perdu une partie de ses fonctions. Alpha, son ange gardien, tente de la piloter malgré tout, mais pour pouvoir y arriver, il va falloir gagner du temps, chose que Nelia n'est pas du tout disposée à laisser. Sans spoiler le récit, Akira va se sortir de ce mauvais pas, Nelia aussi, mais pas dans le même état. Si Akira, pris pour un pilleur de reliques, va être arrêté par les forces de défense de la cité de Kugamayama, Nelia est interrogée par un certain Yanagisawa qui cherche à en savoir plus sur le fameux Caïn, qui serait à la tête d'un groupuscule nationaliste de voleurs de reliques.

© Kirihito Ayamura 2022 © Nahuse 2022
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française

Episode de transition pour Akira qui va se trouver proposer une nouvelle mission alors qu'il sort juste d'une passe bien complexe à gérer. Si les combats sont bien mis en scène, l'intrigue avance à petits pas. Comme on l'a dit dans la chronique du tome précédent, on aimerait à présent que l'intrigue se recentre sur les reliques, pour que les lecteurs en aient une vision plus concrète.

© Kirihito Ayamura 2022 © Nahuse 2022
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française

C'est avec une certaine virtuosité que Kirihito Ayamura met en scène le face-à-face ouvrant le volume. Il serait presque musical, chorégraphié par un metteur en scène de spectacle. Plus loin, le mangaka montre qu'il est capable de passer d'une tendresse presque érotique à un massacre virtuel, mais massacre quand même.

Une adaptation anime a été annoncée. Rappelons qu'à l'origine Rebuild World est un web novel écrit par Nafuse en 2017. Le roman a après été adapté en light-novel, illustré par Gin. Il est prépublié dans le Dengeki Bunko de ASCII Media Works. 11 tomes sont déjà parus au Japon.

© Kirihito Ayamura 2022 © Nahuse 2022
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française

Sans révolutionner le genre, Rebuild the world est une valeur sûre du paysage shonen du moment. Divertissant.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Rebuild the world

Tome : 8

Genre : Shonen Survival

Roman d’origine : Nahuse

Dessins : Kirihito Ayamura

Design des personnages : Gin

Design de l’univers : Yish

Design des machines : Cell

Éditeur : Vega Dupuis

ISBN : 9782379503665

Nombre de pages : 178

Prix : 8,35 €


 



Publié le 19/07/2024.


Source : Boulevard BD


Liberté, fraternité, fraternité.    Fidji

 

"-S… Sam ?!!

-Bula, mon pote ! Ça veut dire bonjour en fidjien !

-Mais… Mais qu'est-ce que tu fous là ?

-Je voulais te voir avant Biarritz !

-Merde, j'arrive pas à le croire !

-Direct les câlins ? T'as pas baisé depuis longtemps, toi ! Moi aussi j'suis content de te voir, petit frère."

 

 

 

 

 

 


                Vincent, la trentaine, a tout pour être heureux. Il s'apprête à acheter un appartement en plein Paris avec sa compagne. Il bosse dans une start-up dans la billetterie avec son beau-père qui est prêt à leur prêter de l'argent. Bref, l'avenir s'annonce radieux. Pourtant, l'homme est empreint de mélancolie. Il aurait préféré s'installer à Biarritz, où il a grandi avec son frère Samuel, parti aux îles Fidji. Vincent est nerveux, impulsif. Il va même passer une nuit en garde à vue après avoir balancé une bouteille sur une voiture de flics. Il est sous anti-dépresseur. Il a changé, mais sa chérie n'a pas l'intention de le laisser tomber. Ce ne sera pas réciproque, parce qu'au retour de Sam, il va tout plaquer pour faire avec lui un road trip jusqu'à Biarritz.

© Cano, Goux, Pinchuk – Delcourt

Si vous voulez lire une histoire qui ne ressemble en rien à tout ce que vous avez pu ingurgiter jusqu'à présent, cet album est fait pour vous. Fidji est avant tout une histoire de fraternité. Deux frères se retrouvent après un an de séparation où tous leurs codes ont été déstructurés. On ne peut pas dire que leur route sera semée d'embûches, puisque ce sont eux qui les mettront. Entre intrusion illicite, rapine de commerce et rencontres opportunes, Sam et Vincent vont se retrouver, se chercher,… Iront-ils jusqu'à se perdre ? Les auteurs, en tous cas, n'aident pas les lecteurs à s'y retrouver. Mais tout ça est parfaitement conscient.

© Cano, Goux, Pinchuk – Delcourt

                Jean-Luc Cano prend le prétexte d'un road trip pour un récit d'introspection au plus profond des âmes tourmentées de deux frères. Le scénariste malin n'indique jamais au lecteur vers où l'intrigue va les mener. On s'attend à un récit psychologique. On attend la problématique. On cherche le thriller. Il ne vient vraiment jamais. A quoi bon les Fidji ? A quoi bon Biarritz ? Simplement parce que l'un est de l'autre côté de l'océan de l'autre ?  Cano, lui, sait très bien ce qu'il fait. Bien futé celui qui le devinera avant la fin, poignante à arracher des larmes. C'est dans la dernière scène que le lecteur peut ajouter la pièce qui tient l'ensemble du récit et comprendre tout ce qu'il s'est passé jusque-là. Une mise en scène incroyable.

                Bien loin des Nains des Guerres d'Arran, Pierre-Denis Goux s'empare de ces destins singuliers, cachant dans les regards les secrets, les angoisses, les joies et les doutes de la fratrie et des personnages qui gravitent autour, comme des dommages ou des sauvetages collatéraux. Le découpage, avec de nombreuses grandes cases, des planches muettes, donne un rythme singulier. L'album doit également beaucoup aux couleurs de Julia Pinchuk qui ouvre et clôt le récit avec un coucher de soleil qui en dit très long. Chaque scène est habillée d'un ton qui marque le moment. C'est dans les livres comme celui-ci que ceux qui douteraient encore peuvent s'assurer qu'une ou un coloriste est un auteur au même titre que les autres.

© Cano, Goux, Pinchuk – Delcourt

                Fidji est de ces albums où l'on n'est plus tout à fait le même après les avoir lus. Il démontre que la fraternité est plus importante que toute liberté et toute égalité. Encore plus poignant qu'on ne s'attend pas du tout au final.

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

"Puisqu’on ne sera toujours

Que la moitié d'un tout

Puisqu'on ne sera jamais

Que la moitié de nous

Mon frère....

Bien sûr que rien ne pourra jamais nous l'enlever

Bien plus que tout ce que la vie peut nous accorder

L'amour sera toujours cette moitié de nous qui reste à faire

Mon frère ..."

(extrait de la chanson Mon frère, dans Les 10 commandements)


One shot : Fidji

Genre : Emotion

Scénario : Jean-Luc Cano

Dessins : Pierre-Denis Goux

Couleurs : Julia Pinchuk

Éditeur : Delcourt

Collection : Mirages

ISBN : 9782413085409

Nombre de pages : 160

Prix : 22,95 € 


 



Publié le 19/07/2024.


Source : Boulevard BD


Avant l'aller simple.   Show-Ha Shoten ! 4

 

"-Nous vous prions de bien vouloir nous excuser mais ces délibérations ont duré plus longtemps que prévu. Comme tous ces duos étaient très bons, les membres du jury ont débordé d'enthousiasme ! Bref, passons sans plus attendre à l'annonce des résultats !

-Merci ! Voici donc le bulletin avec le nom du vainqueur. Le duo qui remporte ces éliminatoires du 2ème groupe de la région du Kantô pour participer à la phase finale de l'édition 2022 du Kôshien du rire est…"

 

 

 

 

 


Azemichi Shijima et Taiyô Higashikata attendent impatiemment les résultats du concours d'humour lycéen auquel ils viennent de participer. Taiyo a réussi à rebondir sur le trou de mémoire de son complice. Mais cela suffira-t-il à passer les éliminatoires du Kôshien du rire ?

A part ça, Taiyo est déchiré entre son père et sa mère qui sont séparés. Malgré tout le temps que ses parents lui ont consacré, il a décidé d'arrêter ses cours d'expression scénique et ses passages à la télévision. Mais ça, c'était avant. Aujourd'hui, la phase finale du concours va être diffusé sur le petit écran. Il décide donc de faire face à sa mère et de lui présenter l’alter ego de leur duo "Aller simple pour les cieux". Alors qu'il craignait sa réaction, elle va être tout autre que ce qu'il imaginait.

Show-Ha Shoten ! © 2021 by Akinari Asakura, Takeshi Obata
© Akinari, Takeshi – Kana 2023

Le cœur de ce quatrième tome de Show-Ha shoten ! est un flashback sur les années de Taiyo qui ont précédé sa rencontre avec Azemichi. On va découvrir les relations qu'il avait avec Kunugi, son ancien partenaire malheureusement décédé. On l'accompagne dans ses derniers jours avec une émotion intense. Ce sont des instants qui ont fatalement forgé Taiyo. C'est avant tout pour lui qu'il cherche à devenir une star de l'humour.

Akinari Asakura etTakeshi Obata passent en phase introspection. Ce n'est pas que le rire fasse place aux larmes. D'ailleurs, bien que la série ayant pour thème le rire, elle n'est pas foncièrement drôle. Et ce n'est pas cela qu'on lui demande. Les parents de Taiyo d'un côté, son premier camarade de scène de l'autre, sont les deux fléaux de la balance qui ont fait du jeune homme ce qu'il est à présent.

Show-Ha Shoten ! © 2021 by Akinari Asakura, Takeshi Obata
© Akinari, Takeshi – Kana 2023

Entre les chapitres, le scénariste raconte son expérience dans le domaine des concours d'humour lycéens. Il explique comment il apprenait le texte et la gestuelle des humoristes professionnels. Il témoigne du fait que dans ses passages, seuls 20 % de ses sketchs ont fait rire le public aux éclats et 10 % étaient des gros flops. Il montre enfin pourquoi il n'est pas devenu un humoriste professionnel. Il remet ainsi les pieds sur terre aux lecteurs qui pourraient penser la tâche aisée.

Show-Ha Shoten ! © 2021 by Akinari Asakura, Takeshi Obata
© Akinari, Takeshi – Kana 2023

Une des forces de ce manga est qu'il reste dans la réalité. Il ne prétend pas dépeindre un milieu facile d'accès où tout le monde peut réussir. Comme dans la vie, il faut se battre, se dépasser, comme dans une compétition sportive. Et on le fait avec les armes qui nous ont forgés dans notre passé. The Show(-ha shoten !) must go on.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Show-Ha Shoten !

Tome : 4

Genre : Shonen

Scénario : Akinari Asakura

Dessins : Takeshi Obata

Éditeur : Kana

ISBN : 9782505126478

Nombre de pages : 212

Prix : 7,70 €


 



Publié le 19/07/2024.


Source : Boulevard BD


DĂ©nonciation de l'inceste.   L'homme en noir

"-Ivan ! Regarde ce que j'ai trouvé ! Il ne me manque plus que Aigle Doré et j'aurai tous les justiciers ailés…

-Super ! Alors tu peux les envoyer se battre contre l'homme en noir !

-L'homme en noir n'existe pas…

-Ça va, c'est bon… Je plaisante…"

 

 

 


                Mattéo est un petit garçon tout ce qui semble de plus équilibré. Il vit avec ses parents et son chien dans un pavillon de quartier résidentiel de banlieue. Mais ses nuits sont peuplées de noir. C'est toujours le même cauchemar. Il habite dans un immeuble, une de ces tours aux milliers d'habitants anonymes, et un homme en noir s'approche de lui. Ça le perturbe. Quand il se réveille, en règle générale, il a fait pipi au lit. Sa chambre est un sanctuaire. Les figurines de ses super-héros préférés le protègent. Il vient d'en avoir une nouvelle, Super Faucon,  dans l'œuf-surprise que lui a offert son père, comme tous les dimanches ou tous les jours où l'on a envie d'offrir un cadeau à son fils préféré. Après l'école, c'est le temps des retrouvailles avec le chien Tommy, l'heure des devoirs, le dîner en famille, quelques dessins animés, le brossage des dents, puis le moment de retourner dans sa chambre pour la nuit… une nouvelle nuit d'angoisse.

 © Panaccione, Di Gregorio – Delcourt

                L'homme en noir est une histoire qui traite d'un sujet complexe à aborder : l'inceste. Dans les discrets remerciements des auteurs en préface, le scénariste Giovanni Di Gregorio l'annonce : "Cette histoire est librement inspirée de mon expérience personnelle, même si je ne m'en sui rendu compte qu'à la fin." Avec le récit de Mattéo, loin des Sœurs Grémillet, il exorcise un cauchemar de la réalité dont on ne se remet jamais. Il faut une résilience incroyable. Di Gregorio brouille les pistes en nous envoyant dans des directions qui ne mènent pas droit au bourreau. On est même parfois perdus entre la maison pavillon des jours et l'immeuble des nuits, tant et si bien qu'on se demande parfois où vit réellement la famille de Mattéo. A la fin, comme lui, on assemble toutes les pièces du puzzle pour comprendre la métaphore.

 © Panaccione, Di Gregorio – Delcourt

                Qui aurait pu se douter que le graphisme de Grégory Panaccione pouvait dégager autant d'émotion ? Avec un dessinateur réaliste, il aurait été facile de tomber dans le pathos et le larmoyant, mais sans forcément du recul. Avec le semi-réalisme de Panaccione, on atteint une autre dimension, faussement rassurante pour les jours, étonnamment terrorisante pour les nuits. Les double-planches posent des scènes suspendues. La porte qui se referme sur la chambre vide de Mattéo le matin ou la chute virtuelle au milieu des tours sont des images infiniment puissantes, comme celle, glaçante, de Mattéo, dont on voit les yeux écarquillés dans le reflet de la vitre, apercevant par la fenêtre l'homme en noir debout sur le toit de la maison voisine, tel un croque-mitaine, cigarette à la main, qui lui fait coucou. La couverture synthétise à elle seule le concept d'emprise : le bourreau écrase l'enfant de tout son poids en éteignant son mégot.

 © Panaccione, Di Gregorio – Delcourt

                L'homme en noir est un album témoignage qui peut aider à délier des langues. L'inceste est un crime qui a tendance à culpabiliser les victimes. Si l'album peut aider, même des années après, ne serait-ce qu'une seule personne à dénoncer, il aura atteint son but. Au-delà du message, le livre est scénaristiquement et graphiquement remarquable. Indispensable.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : L'homme en noir

Genre : Emotion

Scénario : Giovanni di Gregorio

Dessins & Couleurs : Grégory Panaccione

Éditeur : Delcourt

Collection : Mirages

ISBN : 9782413082729

Nombre de pages : 128

Prix : 19,99 €


 



Publié le 19/07/2024.


Source : Boulevard BD


Dans le cœur et dans le temps de la ville basque.    Le vrai trésor, c'est Bayonne

 

"-Tu as gagné au loto ?

-Beaucoup mieux que cela !... J'ai une grande nouvelle à t'annoncer. Têtaclic, la boîte qui m'emploie vient de prendre la décision qu'on attendait tous…"

 

 

 

 

 


                 Paris, quatorzième arrondissement. Mais quelle est donc cette nouvelle que Gorka vient annoncer à sa compagne Manon, bouteille de champagne en mains ? Non, non, non, il ne vient pas la demander en mariage. Non, non, non, il n'a pas gagné au loto. Son patron s'étant rendu compte que le télétravail marchait très bien, il a vendu les locaux du siège social. Comme Manon est traductrice et peut donc travailler de n'importe où, Gorka a décidé qu'ils allaient déménager définitivement à Bayonne dans son Pays Basque natal. Le moins que l'on puisse dire, c'est que sa blonde n'est pas enchantée. Réussira-t-elle à s'y faire ? Gorka va tout faire pour qu'elle s'y sente bien. Entre le marché des halles et le stade Jean Dauger, le mal de la capitale ne va pas tarder à rattraper Manon. Elle, supportera-t-elle le retour à Paris sans son chéri ? Lui, vivra-t-il sa vie de rêve de bayonnais ?

© George, Viollier – Atlantica

                Bien évidemment et pour notre plus grand plaisir, non. Les amoureux ne vont pas pouvoir se passer l'un de l'autre. Manon revient. Gorka organise une visite culturelle du vieux Bayonne. C'est en lisant un livre consacré à l'histoire de la ville acheté dans une vieille librairie que le couple découvre, collé entre la couverture et les pages de garde, une lettre d'époque signé Antoine VII, duc de Gramont, pour sa bien aimée Marie-Henriette. Commence alors pour Manon et Gorka une enquête historique. Qui était-il ? En quoi était-il lié à l'histoire de Bayonne ? C'est parti pour un voyage de plus de deux-cent cinquante ans dans le temps.    

© George, Viollier – Atlantica

                Jean-Yves Viollier et Pierre George délaissent momentanément les forces de l'ordre représentées par Manzana et Patxaran pour un voyage empreint d'émotion à Bayonne. L'album se divise en deux parties distinctes : celle de l'arrivée au Pays Basque, avec ses traditions et sa culture, sa multiculture même, puis celle sur l'histoire de la ville au XVIIIème siècle. Connaissant les auteurs, ne vous attendez pas à une histoire trop didactique. L'humour n'est pas oublié. Le basque est libéré et décomplexé. N'est-ce pas Gorka ? Et quel plaisir tout au long de l'histoire de retrouver les lieux familiers. Le marché de Noël et la grande roue, le petit Bayonne, le Musée basque, le trinquet Saint-André, la rue Pannecau, jadis célèbre pour un certain commerce, la librairie de la Rue en pente et ses critiques acerbes pas forcément nécessaires, le Château-Neuf et le cabaret de la Luna Negra : l'immersion est totale. On apprend même des choses. Saviez-vous que Saint-Esprit était à l'origine une ville à part ?

© George, Viollier – Atlantica

                La prochaine fois que vous arpenterez les rues de Bayonne, ou même si vous le faites pour la première fois, allez-y avec cette BD en mains. Ça vaut mieux que n'importe quel guide touristique. Et si pour un prochain album les auteurs proposaient le pendant pour Biarritz, dont on apprend dans ce livre la différence avec Bayonne ? Maïder Arosteguy, la mairesse, ne serait certainement pas contre. Le vrai trésor, ce sont les albums de Jean-Yves Viollier et Pierre George.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Le vrai trésor, c'est Bayonne

Genre : Visite historique

Dessins & couleurs : Pierre George

Scénario : Jean-Yves Viollier

Éditeur : Atlantica

ISBN : 9782758805809

Nombre de pages : 52

Prix : 18 €


 



Publié le 19/07/2024.


Source : Boulevard BD


Félinspiration.    Miss Chat 4 – Le chat rebooté

 

"-Il y a quelques jours encore, ma fille était une virtuose, une petite Paganini… Et son violon est un Stradivarius, le plus cher au monde. A présent, quand elle tente un simple menuet de Mozart, on croirait entendre, excusez-moi, un chat qu'on étripe.

-Comment expliquez-vous ça ?

-On lui a volé son talent.

-Qui ? Comment ?

-Vous êtes là pour le découvrir. C'est vous la spécialiste des cas difficiles."

 

 

 

 

 


Une Rolls-Royce est venue chercher Miss Chat. L'automobile la conduit 100 Lac Toze pour une affaire de la plus haute importance. Elle arrive à Elonmüx, le nouveau parc à riches au nord-ouest de la ville, chez Knut Klikenbom, le Pharaon de la Tech. Elle est reçue par son épouse qui lui expose le problème. Leur fille Klorina était une virtuose du violon. Depuis quelques jours, elle joue comme une casserole. C'est inaudible. On lui aurait volé son talent. Quel qu'en soit le prix, Miss Chat est engagée pour démêler l'intrigue. Y aurait-il un rapport avec la disparition de Bolex, le chat de Klorina ? Pour 50 krotz par jour plus les frais, voilà Miss Chat embarquée dans une enquête bien mystérieuse.

© Jolivet, Fromental - Hélium

Jean-Luc Fromental et Joëlle Jolivet ne pensaient certainement pas écrire un best-seller lorsqu'ils ont créé Miss Chat dont voici le quatrième volume. 22 000 exemplaires vendus en trois tomes. Incroyable pour une bande dessinée jeunesse petit format s'adressant aux lecteurs débutants… mais pas qu'eux. Voilà peut-être le secret de fabrication si secret il y a. La dessinatrice Joëlle Jolivet, dans un graphisme dynamique et jeté, est dans l'esprit Lisa Mandel. Fromental s'adresse aussi aux parents. Il parsème son scénario de clins d'œil à plusieurs degrés. Cet épisode raille la high-tech. Knut Klikenbom, le père de Klorina, est le créateur du réseau social Klik Klik qui l'a rendu milliardaire. Il pense que tout s'achète mais ce n'est pas si simple que ça. Dans un autre ordre d'idées, les jumeaux Dum et Dee, ces forbans, rappelleront aux plus anciens Tweedeldum et Tweedledee, popularisés par leur apparition dans Alice au pays des merveilles.

© Jolivet, Fromental - Hélium

Miss Chat n'a pas de portable. Les félins sont sensibles aux ondes électromagnétiques. Pour la joindre, il suffit de laisser un message au Polp'z Milk-Bar. Son ami barman Ole les lui transmet. C'est un poulpe. Il lui fait les meilleurs lait-fraise. Dans ses recherches, elle se fait aider par Griselda, sa copine archiviste du Dag Tablet, le plus grand quotidien de la ville. Elle est en fauteuil roulant. Les auteurs démontrent ainsi que quelle que soit sa condition, on a tous quelque chose à apporter aux autres. Au-delà de cette enquête de double disparition, celle d'un talent et celle d'un chat, le sujet majeur de l'album est l'intelligence artificielle. A quoi sert-elle ? Comment s'en servir ? Quelles sont ses limites ? Sans dévoiler le final, avec leur héroïne non connectée, on peut dire que les auteurs ont réussi le challenge de démontrer que l'essentiel est ailleurs.

© Jolivet, Fromental - Hélium

Miss Chat n'a pas fini d'enquêter à pas feutrés, ou plutôt à pattes de velours. Après l'IA qui en prend une claque dans cet épisode, quelle sera sa prochaine énigme à dénouer ?

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Miss Chat

Tome :  4 – Le chat rebooté

Genre : Enquête

Scénario : Jean-Luc Fromental

Dessins & Couleurs : Joëlle Jolivet

Éditeur : Hélium

ISBN : 9782330190774

Nombre de pages : 64

Prix : 13,90 €


 

 



Publié le 19/07/2024.


Source : Boulevard BD


Spirou 4500 – 10 Juillet 2024

 

 

Le petit Spirou vous dit tout sur Constantin Broutin !

 

 

 

 

 


 

Le petit Spirou raconte une histoire à ses camarades au coin d'un feu de bois en forêt alors que l'orage gronde. Une belle soirée de soir d'été. Pour ce récit court qui inaugurera le prochain album du mini groom à paraître cet automne, Janry s'adjoint les services de Jacques Louis. Un second récit complet est au sommaire avec un tout nouveau personnage Gary C.Nell, dans un univers western signé Ced et Gorobei.

 

Pendant ce temps, les abonnés arboreront leur esprit sport. Foot et olympisme, les paris sportifs sont ouverts avec des autocollants du petit Spirou.

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 

 

 

© Janry Dupuis 

 

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Cœurs de ferraille (Les) : Sans penser à demain

Munuera / BeKa / Sedyas

Lieutenant Bertillon : Sedna

Pomès /Barth / Drac

Sœurs Grémillet (Les) : La villa des mystères

Barbucci / Di Gregorio

 

 

Récits complets :

 

Gary C.Nell, mon papy à l'Ouest

Gorobei / Ced

Petit Spirou (Le) : Constantin Broutin ! (et son fabuleux destin)

Janry / Louis / Cerise

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

Annabelle pirate rebelle 

Ghorbani / Sti / Cerise 

Boule & Bill

Cazenove / Bastide / Pedriset

Capitaine Anchois

Floris

Dad Flashbacks

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Elliot au collège 

Grosjean / Riccobono 

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Fish n chips (La pause-cartoon)

Tom

Game over

Midam / Adam / Patelin / BenBK

Kid Paddle

Midam / Adam / Benz / Angèle

Léon & Lena

Cerq / Clémence / Alizon

Méthode Raowl (La) 

Tebo 

Nelson

Bertschy

Pernille

Dav / Trichet / Esteban

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

Titan Inc.

Boisteau / Martin

Willy Woob 

Moog / Bernstein 

 

 

Rubriques :

 

3 infos 2 vraies 1 fausse

Bercovici / Bernstein  / Le Gall

Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans mon atelier !

Elric

En direct du futur : Paris sportif

 

Jeux : Le resto du Z

Antoine / Rich

Leçon de BD (La)

Laurel

 

 

Supplément abonnés :

 

Autocollants Le Petit Spirou

Janry

 

 

En kiosques et librairies le 10 Juillet 2024

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 



Publié le 19/07/2024.


Source : Boulevard BD


 

6 juin 1944, quelques 156.000 hommes débarquent ou sont parachutés en Normandie pour la plus grande opération aéronavale jamais organisée ! C'est le D-Day ... le Jour J !

Environ 17.000 parachutistes et rien que pour les 2 plages américaines, Utah et Omaha la Sanglante, 57.500 ! Cela sans compter les 261 Rangers, sous le commandement du lieutenant-colonel James-Earl Rudder, chargés de prendre d'assaut la Pointe du Hoc pour neutraliser ses 6 terrifiants obusiers de 155 mm. Pour la petite histoire, ils sont de fabrication française, datent de la 1ère GM et ont été déplacés quelques semaines plus tôt car les Allemands avaient décidé de consolider la Pointe et remplaçant les casemates existantes par des bunkers ... toujours en construction le 6 juin ! Un comble mais je m'égare !

 

 

En Angleterre, à la veille du 6 juin, ce sont environ 1.527.000 GI qui ont été rassemblés !

Pour réussir à rassembler autant de troupes, les états-majors américains ont dû être persuasifs, voire imaginatifs. En effet, la guerre dans le Pacifique, en Afrique et dans le sud de l'Europe les obligent également à y consacrer d'importantes troupes. Il a parfois valu recruter à tour de bras, partout, avec de fameux arguments ... C'est ainsi que comme souvent dans ce genre de situation, les prisons sont "vidées". Les prisonniers "enrôlés" avec des promesses de remises de peine, ... pour ceux qui survivraient ! Les bataillons de Rangers de la Pointe du Hoc, ces bataillons "suicides" en sont notamment constitués !

 

Dans le fracas des batailles, certains instincts peuvent ressurgir ... On ne fait pas des Moutons avec des Loups et encore moins des Loups-Garous !

 

 

 

© Chacma - Holgado - Marko - Le Lombard 2024

 

C'est pourquoi au lendemain de cette extraordinaire journée, le sergent Howard Cox débarque à son tour en Normandie. Ex-filc new-yorkais, il fait partie de la compagnie de MP du capitaine Settler. Leur mission, maintenir l'ordre dans les territoires libérés ... et protéger la population locale des "dérapages" et éventuelles exactions des GI's !

Tout un programme qui rapidement mène Cox sur une enquête "sensible". Plusieurs femmes sont retrouvées violées, torturées et assassinées. La population civile commence à s'échauffer. Certains allant même jusqu'à "regretter" l'occupant allemand !

 

Promu Prévôt, il est secondé par le caporal Polanski, par le lieutenant Sarah Baynes des Affaires Civiles, ainsi que par un officier SS prisonnier ayant lui-même été policier durant l'Occupation. Ensemble, ils se lancent sur les traces de ce meurtrier ... A moins qu'ils ne soient plusieurs !

Les pistes sont brumeuses, les crimes s'accumulent comme les rebondissements. Dans cette Normandie encore en pleine guerre, où le "match" entre Allemands et Alliés n'a pas encore déterminé le vainqueur final, pas facile de mener une enquête criminelle.

 

Par ailleurs, Cox semble avoir aussi quelques fantômes dans son passé ... et n'est donc peut-être pas là par "accident" ou par hasard ! Ce n'est pas sa première guerre "en France" ...

 

 

© Chacma - Holgado - Marko - Le Lombard 2024

 

Un thriller de guerre ténébreux et obscur, entre "Il faut sauver le soldat Ryan" et "Jack l'Éventreur" ... Le premier pour identifier et retrouver rapidement un ou des GI's, le second pour son intrigue policière des plus morbides !

 

Le lecteur s'y laisse facilement emporter, d'autant plus qu'elle est originale. Rarement traité ou abordé par le 9e Art ... le maintien de l'ordre dans les territoires libérés par cette unité créée spécialement lors de la 2e GM, les MP, est pourtant une source incroyable de scénarii possibles !

Comment ne pas imaginer qu'effectivement ces milliers de soldats "lâchés" dans cette France en guerre, avec la violence des combats d'un côté et l'image d'une certaine "liberté sexuelle des Françaises" vantées par les stéréotypes ou souvenirs des soldats américains revenus de 14-18 n'a pas entraîné les fantasmes les plus fous dans la tête de ces derniers ?

 

 

© Chacma - Holgado - Marko - Le Lombard 2024

 

Évidemment, il s'agit ici d'une pure fiction mais qui colle avec le chaos qui devait exister en juin 44 en France. Les Libérateurs n'étaient pas forcément tous des enfants de chœurs !

Quelques brins d'humour, une touche d'humanité et d'humanisme dans ce monde de sang et d'horreur sont ainsi saupoudrés avec délicatesse au fur et à mesure de l'enquête.

 

Si certains "arrangements" historiques peu plausibles sont présents, scénaristiquement parlant, ils rendent le tout plus captivant. Ceci dit, qui s'en plaindrait ?

 

Un scénario bien ficelé par un Chacma qui, comme pour "Deuxième Bureau" (https://www.bd-best.com/-deuxi-me-bureau-un-tome-2-aux-jo-de-berlin--news-13624.html) nous livre intelligemment une intrigue et ses rebondissements au compte-goutte, perdant le lecteur dans ses propres supputations. J'adore !

Petit bonus "historique" bien utile, le dossier informatif sur le débarquement lui-même ! Chassé le naturel, il revient au galop ... toujours ce souci "pédagogique" de Chacma !

 

© Chacma - Holgado - Marko - Le Lombard 2024

 

Un découpage rythmé de ce dernier rend l'histoire encore plus prenante. Le tout parfaitement représenté par un dessin agréable et une palette de couleurs soutenant l'ambiance et l'atmosphère qui se prêtent à ce type de récit.

 

Un joli one-shot (ou pas ???) sur une chasse au(x) prédateur(s) en plein théâtre des opérations en Normandie ! Et un final insoupçonné !

 

 

Thierry Ligot

 

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Titre : MP - Police Militaire - Dans l'Œil du cyclone

Scénario : Chacma

Dessin : Inaki Holgado

Storyboard : Marko

Couleurs : Léa Chrétien

Éditeur : Le Lombard

Genre : Historique, guerre, thriller

Parution : 31 mai 2024

Pages : 72

Format : 24,1 x 31,8 cm

ISBN : 9782808211222

Prix : 16,95 €



Publié le 18/07/2024.


Source : Bd-best


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