Information générale concernant le monde de la BD
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Diptyque

 - Mademoiselle Tilia dit des bêtises ? Tu me sembles bien sûres de toi.

- Elle dit que notre civilisation est devenue exemplaire et serait même à son sommet. Tout cela parce que nous avons vaincu la pollution, les maladies, les guerres inutiles et tout ce qui a gâché la vie des générations précédentes.

Maman ! Tu sais bien que la conséquence de tous ces "progrès", c'est qu'on est devenus trop nombreux. Les robots font tous les travaux pénibles et pour nourrir tout le monde, on ingurgite des pilules nutritives écologiques et sans goût. C'est ça une civilisation à son sommet ? Après avoir atteint un sommet, on ne peut plus faire que redescendre, non ?

 

 

Un monde lointain, très lointain. Futuriste, très futuriste ... ou peut-être pas trop malgré tout sur certains aspects ...

Omula, petite fille de 9 ans, HP reconnue, s'ennuie clairement à l'école. Ses camarades, sa prof, tous lui semblent tellement "bêtes" devant ses propres réflexions et sa vision de sa société si parfaite. Elle ne rêve que d'architecture, métier de son papa, afin de construire, avec lui des habitations. Elle n'a pas de temps à perdre.

Mais ce monde est surpeuplé et épuise dangereusement ses ressources naturelles. La solution existe. Envoyer des vaisseaux d'exploration rechercher de nouvelles planètes habitables, des planètes "B". Parmi les destinations possibles, Ertha ! Plus de quatre milliards d'années plus tôt, menacée par une météorite, leurs ancêtres l'avaient quittée pour faire le chemin inverse.

Aujourd'hui, l'objectif est de voir si la planète est à nouveau vivable.

Omula, ses parents et un autre couple sont sélectionnés pour former l'équipage d'un de ces vaisseaux, baptisé de son nom.

A bord, ils sont rejoints par leurs "substituts". Sorte de clones médicaux, leur "rôle" est de fournir des organes de remplacement à leur "étalon" en cas de besoin ! Et le long périple à travers les galaxies commence.

 

 

Omula et Rema 1 - © Sente - Miguel - Rue de Sèvres 2023

 

De l'autre côté de l'univers, sur Ertha, la vie a repris le dessus. La civilisation humaine en est à un développement semblable au monde antique. La ville d'Albalonga, dans le Latium, s'apprête à connaître d'importants événements. Son souverain, Procas Silvius, 15e roi des Albains, descendant d'Enée, envisage de désigner entre ses 2 fils son successeur ! Ce sera son aîné, Numitor ! Vexé, le cadet, Amulius est loin d'accepter cette décision. Complots et plans machiavéliques germent dans sa tête ... patience ... patience ... Les années vont passer pour que lentement son destin se réalise. L'oracle le lui l'a prédit à certaines conditions.

 

Entretemps, à bord de l'Omula, une tragédie fait qu'Omula se retrouve seule survivante d'un violent virus ayant décimé l'équipage, avec comme seule compagnie une de ses substituts, Réma ! Ensemble, elles finissent tant bien que mal par atteindre Ertha.

 

Leur navette amerrit près d'Albalonga au moment où les événements s'y accélèrent. Malheureusement, coincée, sous l'eau, par un énorme rocher, les 2 gamines sont obligées de l'abandonner. Les voilà forcées à se fondre dans une population locale tellement primitive à leurs yeux. Perdues dans un monde inconnu, leur chemin croise celui d'Aaxius, fils de Bagliaror, architecte du défunt roi Procas Silvius.

De simple témoin au départ, Aaxius se retrouve involontairement mêlé aux intrigues du palais royal. Il sera celui par qui le destin de sa ville mais également d'Omula et Rema devra se réaliser !

Omula et Rema 1 - © Sente - Miguel - Rue de Sèvres 2023

 

Recueillies ensuite par Lupavia, dit "La Louve", Omula et Rema lui cachent leur origine "extraertienne". Par suite d’une méprise, cette dernière est convaincue que les 2 fillettes sont les "élues des Dieux" qui renverseront le tyran. Leur mère adoptive les élèvera alors comme ses propres enfants, faisant d'elles de redoutables combattantes.

Pourtant entre l'étalon et son substitut, la rivalité ne cessera de grandir. Dominées chacune par leurs ambitions personnelles, rancœurs et jalousies vont petit à petit les éloigner l'une de l'autre.

Désormais tous les pions sont en place pour un dénouement sanglant !

 

Omula et Rema 1 - © Sente - Miguel - Rue de Sèvres 2023

 

Une surprenante épopée entre mythe antique et science-fiction, mêlant adroitement tous les ingrédients des deux genres. Telles de petits cailloux semés ici et là au gré des pages, le récit se construit naturellement mais sans que le lecteur ne devine trop vite vers quoi il aboutira. Un subtil faisceau d'indices qui ne révèlera sa finalité extrême qu'au final du second tome ! Bref la chute de ce diptyque ravira les fans aussi bien de récits antiques que de S-F.

 

Il n'est plus utile de vanter le talent scénaristique d'Yves Sente. Ainsi il imagine ici à la fois une société futuriste idéale et un péplum légendaire. La première, hautement technologique, aura vaincu tous les maux de la nôtre sans en avoir pour autant supprimé le plus grand danger : la surpopulation et ses dangers.

Le second sera à l'origine d'un "empire destiné à régner sur l'univers" !

 

Passant judicieusement d'un espace-temps à l'autre, d'un endroit à l'autre, Yves maintient le suspense au fur et à mesure de l'avancée de son intrigue.

Récit ponctué intelligemment de rebondissements parfois inattendus, la trame narrative pousse chaque protagoniste à n'être finalement que le jouet du destin. Ceci n'empêchant nullement Yves Sente à donner à chacun une véritable personnalité, à la faire évoluer jusqu'au clash final !

 

Omula et Rema 2 - © Sente - Miguel - Rue de Sèvres 2024

 

Il fallait l'oser ... même si évidemment l'idée n'est pas neuve. De nombreux autres récits mêlent les 2 genres sur des thèmes similaires : une société futuriste obligée de s'exiler et de choisir de revenir sur sa planète d'origine, l'ayant quittée quelques milliers (ici milliards ... mais ne serait-ce pas un "rien" exagéré ?) pour une raison ou une autre (ici, une catastrophe naturelle qui aurait dû détruire toute vie).

Pourtant dans ce diptyque, Yves Sente revisite avec beaucoup d'originalité et d'inventivité le mythe de la création de la ville éternelle dans un scénario à tiroir ! Romulus et Rémus devenant Omula et Rema, l'enlèvement des Sabines devenant le viol des Sabins ...

 

 

Omula et Rema 2 - © Sente - Miguel - Rue de Sèvres 2024

 

Le graphisme à la fois ligne clair et réaliste de Jorge Miguel fait merveille. Illustrateur publicitaire à l'origine, ce dessinateur portugais, à qui on doit aussi "Les Décastés d'Orion", rend, par son trait, hommage aux Grands de la BD franco-belge ! Les amoureux des Jacobs, Hubinon, Martin, Charlier, Jijé, Mitacq Cuvelier et autres du genre ne renieront certainement pas le travail de Miguel. Une mise en page claire, des cadrages dynamiques, une efficacité visuelle certaine, des décors et panoramas détaillés, des scènes d'action nerveuses et surtout des expressions faciales criantes de vérité !

 

Juste deux petits bémols. Le premier sur la couverture du tome 1 représentant Omula et Rema adolescentes alors qu'elles ne sont encore que des gamines dans l'album !!! Ceci n'empêchant nullement sa composition et ses couleurs d'être superbes !

Le second sur certains aspects du tome 2 : tout semble se passer tellement vite et "facilement" dans la construction, l'agrandissement de la ville d'Omula. Comme si subitement les péripéties n'avaient plus réellement d'importance et la narration n'était plus qu'au service de rassembler les pièces d'un puzzle pour atteindre rapidement la conclusion finale ! Peut-être trop rapidement !

Mais ne gâchons pas notre plaisir. Ceci n'est dû qu'à la limite en pages d'un diptyque ! Aller parfois à l'essentiel en acceptant les ellipses temporelles.

 

Une relecture innovante et rafraîchissante d'un classique connu de tous dans un graphisme plus qu'agréable !

 

 

 

Thierry Ligot

 

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Série : Omula et Rema

Scénario : Yves Sente

Dessin : Jorge Miguel

Couleur : Delf

Éditeur : Rue de Sèvres

Genre : S-F, Mythologie, Histoire

Public : ado, adulte

Format : 32 x 24 cm

Page : 84 / tome

 

 

Tome : 1 - La Fin d'un monde

Parution : 19/03/2023

ISBN : 978 2 81020 163 1

Prix : 18 €

 

 

Tome : 2 - La Naissance d'un Empire

Parution : 28/8/2024

ISBN : 978 2 81020 157 0

Prix : 18 €



Publié le 15/09/2024.


Source : Bd-best


Si la Belgique possède la plus belle grand-place du monde à Bruxelles, personne ne remet également en doute le fait qu'elle abrite également le plus beau circuit automobile du monde !

Tous les pilotes le reconnaissent, d'hier comme d'aujourd'hui, Spa-Francorchamps est unique.

Spectaculaire par son tracé, que ce soit le raidillon de l'Eau Rouge, le Double Gauche du Pouhon ou encore le virage de la Source... ce tracé niché au cœur des Ardennes, offre aux spectateurs ... et aux pilotes des épreuves spectaculaires et passionnantes.

 

Depuis 1921, le circuit accueille les plus belles et mythiques courses automobiles et motos. De la F1 à l'endurance en passant par des compétitions spécifiques, telles que des courses réservées aux Porsche, 2 CV, GT, VW Coccinelles et autres Combi t2, ...

Et parmi toutes ces compétitions, outre le GP F1, la plus célèbre est clairement ses 24 Heures !

 

 

 

 

Course mythique, les plus grandes marques et des pilotes de légende s'y sont affrontés dans des tours de cadran exceptionnels.

L'occasion était ainsi trop belle de ne pas rassembler en un recueil les voitures victorieuses et leurs pilotes des 75 éditions de cette chevauchée mécanique épique !

 

 

© Benjamin Benéteau - Éditions Vernet 2024

 

C'est Benjamin Benéteau qui, par son crayon précis et affuté, se charge de nous replonger dans ce passé glorieux. Des crayonnés criant de réalisme,

168 pages de crayonnés superbes vantant la puissance et l'élégance de ces bolides exceptionnels.

Benjamin abandonne donc pour quelques instants Michel Vaillant pour nous offrir ce voyage dans le temps et l'histoire d'un témoin privilégié de l'évolution de la mécanique automobile depuis un siècle !

Une passion qui bout dans ses veines et se traduit par des esquisses superbes de finesse et de dynamisme.

 

 

© Benjamin Benéteau - Éditions Vernet 2024

 

Chaque bolide est renseigné avec le nom de son modèle, de ses pilotes, la longueur du circuit d'alors, le nombre de tours effectués et la vitesse moyenne des vainqueurs. Dire qu'en 1924, cette dernière était de 78,3 km/h ... pour doubler 100 ans plus tard avec 156,7 km/h ! Entre la Bigman 2.0 l. d'Henri Springuel & Maurice Béquet et la BMW M4 GT3 de Philipp Eng, Nick Yelloly et Marco Wittmann, tout un monde de progrès et d'évolution !

 

Ouvrage édité en 800 exemplaires numérotés, il apporte son soutien à l'Institut du Cerveau. Tout comme c'était déjà le cas avec l'ouvrage précédent (Les 100 ans du Mans), il aidera au financement de recherches médicales. Comme les courses d'endurance, elles partagent les mêmes valeurs, les mêmes qualités indispensables pour gagner ... réussir : la patience, le talent, l'intelligence, la technologie doublée d'une créativité innovante.

 

Cet Institut, avec ses 800 chercheurs et cliniciens, œuvre afin de trouver des remèdes efficaces contre les maladies du cerveau qu'elles soient neurologiques ou psychiatriques.

Faire reculer l'Alzheimer, le Parkinson, la sclérose en plaques, la maladie de Charcot, l'épilepsie, la dépression, les maux de crâne ou l'un des maux de notre société moderne, la dépression ! Autant de défis qui nécessitent volonté et persévérance ... comme les pilotes de ces bolides, leurs mécaniciens, leurs ingénieurs ... leur équipe !

Tout est dit, ... la recherche médicale, comme la course automobile est un travail d'équipe !

 

Cet album, directement ou indirectement, rend hommage aux deux !

 

© Benjamin Benéteau - Éditions Vernet 2024

 

Imprimé sur du superbe papier, agréable au touché, un format "paysage" mettant en valeur les dessins de Benjamin, une couverture rigide de qualité, le livre en lui-même est clairement une pièce de collection estampillée "Produit officiel Crowdstrike centenaire des 24 Heures de Spa".

 

Afin d'être complet, l'ouvrage est également édité, quasi au même format, avec une couverture souple. Ce dernier reprend essentiellement le dessin des 75 bolides et leurs infos, sans commentaire, ni citation.

 

Pour les fans, chaque dessin original est aussi proposé à la vente en format A4 ou en agrandissements 30x40, 40x50 voire 50x70.

 

 

 

Album souple © Benjamin Benéteau - Éditions Vernet 2024

 

Pour info, tous les bénéfices de la vente de l'ouvrage, de ses dessins, agrandissements ou produits dérivés sont intégralement reversés à l'Institut du cerveau.

Les albums, livres, reproductions, ... sont commandables sur le site : www.100ansde victoires.fr

 

Un an après le centenaire du Mans, et son propre album "hommage", ce collector a toute sa place juste à côté dans votre bibliothèque, au rayons "BD - Sports Moteurs".

 

 

 

Thierry Ligot

 

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Collection : Un siècle de victoires

Tome : 2 - Les 100 ans de Spa-Francorchamps

Dessin : Benjamin Benéteau

Éditeur : Éditions Vernet

Parution : 1/09/2024

 

Livre, couverture cartonnée :

Pages : 168

Format : 21,5 x 31,5 cm

ISBN : 978 2 490027 15 6

Prix : 79 €

 

 

Album, couverture souple :

Pages : 84

Format : 21 x 29,7 cm

ISBN : 978 2 490027 16 3

Prix : 14,9 €



Publié le 13/09/2024.


Source : Bd-best


Tuer ou se faire tuer, il faut choisir…   Darwin’s incident 6

 

"-Monsieur Graham… Une chambre pour quatre personnes, est-ce bien cela ?

-Oui.

-Euh… Ce monsieur est-il avec vous ?

-C’est mon fils. Il craint la lumière. Hypersensibilité. Y a-t-il un problème ?

-Non, aucun, monsieur. Toutes mes excuses. Je vais vous conduire à votre chambre."

 

 

 

 

 


New-York. Charlie et ses compagnons arrivent dans un hôtel. Il est emmitouflé dans un jogging, avec casquette, masque covid et capuche serrée au maximum, afin que personne ne remarque qu’il n’est pas humain. Si quelqu’un le reconnaît, ça fera du grabuge. L’organisation ALA sera rapidement au courant. Charlie est là pour retrouver le professeur Yuan. Elle était le bras droit de Grossman et sait probablement des choses à propos de Bêta. Bêta, c’est Omelas, l’autre humanzee, frère de Charlie. Ce dernier a l’intention de tout faire pour l’arrêter… en le tuant. Depuis la mort d’Hanna et Bert, Charlie n’a plus aucune valeur pour l’ALA. Lucy ne partage pas son avis et préfèrerait traduire Omelas et les terroristes devant les tribunaux.

© 2023 Shun Umezawa/Kodansha Ltd.
© KANA 2024

Pendant ce temps, dans plusieurs coins des Etats-Unis, des attentats meurtriers font des dizaines de victimes. A Houston au Texas, une étudiante fait feu dans l’amphithéâtre d’une université. A Chicago dans l’Illinois, les habitants d’un quartier résidentiel sont décimés, dans la rue ou à leurs fenêtres. Même scénario à Philadelphie, à San Jose,… A New York, c’est la conférence sur le génome et le futur de l’humanité d’Andrew Davenport, PDG de la société Galton, qui est prise pour cible. La professeur Yuan y assiste. Charlie arrivera-t-il à temps pour l’extraire du massacre avant qu’il ne soit trop tard ?

© 2023 Shun Umezawa/Kodansha Ltd.
© KANA 2024

Ce sixième épisode de Darwin’s incident prend une allure d’American Nightmare. Shun Umezawa passe un cran dans l’escalade de la violence. Certaines scènes auraient même été à la limite du soutenable en couleurs. Omelas est déchaîné, assoiffé de sang. Les manipulations génétiques restent au cœur de la problématique. Et si des expériences de reproduction par insémination artificielle entre singes et humains avaient déjà eu lieu dans la réalité ? Umezawa surfe sur une frontière, en équilibre entre une uchronie et une réalité en soi relativement plausible qui fait froid dans le dos.

© 2023 Shun Umezawa/Kodansha Ltd.
© KANA 2024

Entre protection animale, magouilles pharmaceutiques et manipulations génétiques, Darwin’s incident est une série plus addictive que jamais. Le volume se lit à la vitesse d’un cheval au galop. Inlâchable.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Darwin’s incident

Tome : 6

Genre : Anticipation

Scénario & Dessins : Shun Umezawa

Éditeur : Kana

Collection : Big Kana

ISBN : 9782505126140

Nombre de pages : 160

Prix : 7,90 €


 



Publié le 10/09/2024.


Source : Boulevard BD


Spirou 4509 – 11 Septembre 2024

 

 

Elliot au collège (sans Elliot)

 

 

 

 

 

 

 

 

Elliot au collège (sans Elliot), c'est pas banal. On va en profiter pour accompagner Eglantine et ses angoisses pendant ses vacances. L'autre récit complet de la semaine est marrante. Il est signé Tofy, qui commence à être un habitué des histoires courtes. Côté récit à suivre, Spirou et Fantasio terminent leurs problèmes avec la mémoire du futur.

 

Pendant ce temps, les abonnés… attendent la semaine prochaine pour leur prochain cadeau.

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

© Erre, Fabcaro - Dupuis

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Marsupilami (Le) : El Diablo

Nesme / Trondheim

Spirou et Fantasio : La mémoire du futur

Schwartz / Abitan / Guerrive / Doucet

Tuniques Bleues (Les) : De l'or pour les bleus

Lambil / Neidhardt / Leonardo

 

 

Récits complets :

 

Elliot au collège : Les vacances d'Eglantine

Grosjean / Mallo

Tourte aux champignons (La)

Tofy / Guisquier

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

Annabelle pirate rebelle

Ghorbani / Sti / Cerise

Dad Flashbacks

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Fish n chips (La pause-cartoon)

Tom

Game over

Midam / Adam / Benz / Angèle

Gary C.Nell, mon papy à l'Ouest

Gorobei / Ced

Kid Paddle

Midam / Dairin / Patelin / Angèle

Léon & Lena

Clémence / Cerq / Alizon

Méthode Raowl (La)

Tebo

Nelson

Bertschy

Pernille

Trichet / Dav / Esteban

Psychotine

Zimra / Pujol

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

Titan Inc.

Boisteau / Martin

Willy Woob

Moog / Bernstein

 

 

Rubriques :

 

3 infos 2 vraies 1 fausse

Bercovici / Bernstein  / Le Gall

Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans mon atelier !

Paul Martin

En direct du futur : Natacha, un retour glam et vintage !

Walthéry  

Interview

Grosjean

Jeux : Skate Park

Vog

Tuto dessiné

Elliot

 

 

En kiosques et librairies le 11 Septembre 2024

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 



Publié le 10/09/2024.


Source : Boulevard BD


Terriblements humains.   Autreville

 

"Nous interrompons notre programme pour un flash spécial. Je suis en ligne avec Jean-Marc Grivin, reporter pour l’agence Média-multipresse. Bonsoir Jean-Marc… Crrr… Bonsoir, Etienne… Crrr… Alors Jean-Marc, vous vous trouvez en ce moment dans un petit village du nnom d’Ernelse, c’est bien ça ?... Absolument, Etienne? « Ernelse  », qu’on aurait pu qualifier de « petit village tranquille ». Mais ce soir , ce n’est plus exactement le cas, ce soir où un paisible retraité a fait une macabre découverte en promenant son chien : un sac orange en plastique qui contenait un bras. Arrivés rapidement sur place, les gendarmes ont entamé des recherches dans les alentours et ont trouvé trois autres sacs orange abandonnés dans des endroits épars."

 

 

 

 

 


Luc et Stéphane, exilés dans le Sud, partent rejoindre Rudy, leur ami d’enfance resté dans le Nord de la France, leur région de naissance. C’est pas la joie. Juste avant de partir, ils ont enterré Olina, la chienne de Luc, après une nuit de souffrances. Le séjour tombe à point nommé pour leur changer les idées… ou pas. Alors qu’ils approchent de leur destination, Autreville, ils apprennent à la radio qu’une découverte macabre a été faite non loin de là. Un corps démembré a été retrouvé dans des sacs plastiques. Bref, ils ne sont pas venus pour mener l’enquête. Arrivés chez Rudy, ils retrouvent Grazziella, sa femme, qui veut qu’on l’appelle Grâce. Tous les quatre étaient à l’école primaire ensemble, avec un cinquième larron, Etienne, qui a acheté une maison au bout de la rue. Il ne va pas tarder à débarquer.

© De Thuin - Sarbacane

La joie des retrouvailles, somme toute fort sobre, va rapidement laisser place pour Stéphane à un sentiment étrange. Alors qu’il se sentait tout excité de retrouver les lieux de son enfance, lors d’une promenade, Etienne, doté d’un pessimisme chronique, lui pointe du doigt une atmosphère sombre insidieusement installée dans la société. Docteur en nanophysique, ce dernier présente à son camarade une machine qu’il a conçu tout seul, installée dans sa maison, offrant une expérience immersive en survolant virtuellement les localités de la région. De retour tous ensemble, le repas des copains mêle émotion et confidences avant que la télévision ne leur rappelle qu’un meurtrier sévit dans le coin. Avant de se coucher, Stéphane fait une promenade digestive dans la forêt de son enfance. Des fragments de jeunesse ressurgissent intacts.

© De Thuin - Sarbacane

Connaît-on suffisamment bien les amis avec qui l’on était si intimes enfants ? Le temps et la vie faisant leurs effets, les chemins se séparent et lorsqu’ils se recroisent les liens ne sont pas toujours aussi forts. Quand un fait divers d’apparence totalement déconnecté va faire l’effet d’une boule de bowling dans un strike, les relations entre les membres du groupe vont s’en trouver chamboulées. David De Thuin signe un polar intimiste, au cœur des sentiments. La couverture synthétise parfaitement le propos. Stéphane avance dans la lumière, sortant de la forêt noire dans laquelle se trouvent ses camarades qui l’observent, comme s’il venait de réaliser qu’il fallait quitter l’enfance pour comprendre le sens de la vie sur laquelle elle se base.

© De Thuin - Sarbacane

Dans un graphisme Spirou-compatible, De Thuin construit une biographie riche et variée. Sous la caméra d’un Claude Chabrol, Autreville aurait fait un film d’ambiance aussi inquiétant que poignant. Sous les crayons de De Thuin, Autreville est un album encore plus fort que s’il avait été dessiné dans un style réaliste. Il ne faut pas passer à côté.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Autreville

Genre : Polar

Scénario, Dessins & Couleurs : David De Thuin

Éditeur : Sarbacane

ISBN : 9791040805014

Nombre de pages : 112

Prix : 22 €


 



Publié le 09/09/2024.


Source : Boulevard BD


Tourments internes.   Rebuild the world 009

 

"-Akira, on t'a volé ton portefeuille.

-Quoi ?!

-Concentre-toi un peu ! Si tu portais une combinaison de puissance, j'aurais pu manipuler ton corps pour te protéger du vol… Mais tant que tu n'en as pas, tu dois te défendre par toi-même ! Akira ?

-Qui est le coupable ? Alpha, où est la personne qui m'a volé mon portefeuille ? Tu la vois ?"

 

 

 

 

 


Akira et Alpha se promènent dans l'ancien quartier où il habitait. Akira a changé. Il n'est plus comme avant. Il n'est plus celui qu'on agressait, qu'on rackettait, et qu'on laissait à demi-mort dans une ruelle. Il est devenu assez fort pour protéger son argent. Il ne compte plus laisser personne lui marcher dessus. C'est alors que quelqu'un lui dérobe son portefeuille garni de cent mille aurums. Le chasseur de reliques semble déchaîné. Il fonce à travers les ruelles, armes aux poings, à la poursuite de la voleuse, qui se débarrasse du portefeuille après l'avoir vidé de son contenu. La jeune fille se réfugie en pleine foule, dans les bras de Katsuya, prétextant être poursuivie par un homme. Qui réussira à convaincre Katsuya que ce qu'il dit est vrai ?

© Kirihito Ayamura 2023 © Nahuse 2023
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française

L'événement, que l'on pourrait penser presqu'anodin, va perturber Akira à un point qu'on ne pensait pas. Il va culpabiliser, penser que c'est de sa faute s'il s'est fait voler, parce qu'il est faible. Il doit se reprendre, se prouver qu'il a changé. Il semble prêt à faire un massacre pour que plus personne ne lui marche dessus. Heureusement, Yumina va remettre chacun à sa place. Tout cela va décider Lucia, la petite voleuse, à tenter d'intégrer le gang de Cheryl pour obtenir une protection. Elle y vient avec son pactole dérobé pour se faire accepter. Que va penser Akira lorsqu'il va arriver sur le site ?

© Kirihito Ayamura 2023 © Nahuse 2023
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française

Petite pause pour les chasseurs de reliques. Après un huitième épisode très tendu, avec un combat implacable, ce neuvième tome met Akira face à ses démons internes. Le personnage acquiert en profondeur, en psychologie. Ce n'est plus un acteur d'action. Il devient un véritable héros avec une histoire personnelle. Tout doucement, la traque aux reliques se remet en place dans un dernier chapitre après une scène très drôle de lingerie, poncif de la culture shonen japonaise.

© Kirihito Ayamura 2023 © Nahuse 2023
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française

Avec cette respiration, Rebuild the world prend un nouveau souffle qui était nécessaire pour relancer la série. On part ainsi vers un nouveau cycle, avec des personnages qui gagnent énormément en épaisseur.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Rebuild the world

Tome : 9

Genre : Shonen Survival

Roman d’origine : Nahuse

Dessins : Kirihito Ayamura

Design des personnages : Gin

Design de l’univers : Yish

Design des machines : Cell

Éditeur : Vega Dupuis

ISBN : 9782379503672

Nombre de pages : 178

Prix : 8,35 €


 



Publié le 09/09/2024.


Source : Boulevard BD


Maxi humour au Moyen-Age.    Les folles aventures de Gibus 2 – Fantôme et sorcière

 

"-Salut Pa' ! Ça avance, le dressage de Dratar ?

-Halalala ! J'essaie de lui grimper dessus… Pas facile ! Il est fougueux ! Mais bon ! Je ne désespère pas de l'avoir dressé pour la prochaine bataille ! Au boulot !

-Hein ?! Quoi ? Notre petit Dratar à la guerre ?!

-Evidemment ! Un dragon dans son camp, c'est inestimable !"

 

 

 

 

 


                Les Puygras sont de retour. Enfin, nous sommes de retour chez eux, dans leur seigneurie, en plein Moyen-Âge, entre Chinon et Loudun. Nous allons donc, à leurs côtés, nous instruire à l’école, combattre l’Anglois, taquiner la sorcière et côtoyer ectoplasme et dragon. C’est parti pour une douzaine d’aventures au cœur de l’Histoire… avec humour, qu’on se le dise !

© Lhote, Frecon – Bayard / BD Kids

                Drogon de Puygras, Seigneur et accessoirement père de Gibus, n’a pas l’intention de perdre la prochaine bataille. Il dresse donc Dratar le dragon pour la guerre, ce qui n’est pas du tout du goût de Gibus qui ne souhaite pas qu’il arrive du mal à son animal de compagnie. L’histoire suivante est étonnamment d’actualité. Il y est question d’uniforme au collège. Mais notre gouvernement qui veut l’instaurer à l’école primaire n’a pas eu la même bonne idée que le directeur du collège de Gibus, à savoir demander aux élèves d’imaginer un costume. Ça aurait été plus fun. Pour pallier aux problèmes de vue de Brunissende, son frère va faire appel à la sorcière Prédestine. Pas sûr qu’elle soit d’un grand secours. Plus efficace sera le fantôme Méheu pour déchiffrer des écritures sur une vieille pierre découverte par Gibus.

© Lhote, Frecon – Bayard / BD Kids

                Par trois fois, la famille Puygras va goûter de l’Anglois. Et ce n’est pas facile à digérer, surtout quand ils prennent possession du château familial et qu’il faut trouver des stratagèmes pour les en chasser. En effet, Drogon a capitulé devant le Général Mac Console. Son « chez moi » devient chez lui au grand dam du reste de la famille. Rassurez-vous, ça durera moins longtemps que la guerre de cent ans. Ils se retrouveront tous à la plage, au camp de vacances Les cocotiers, pour des joutes qui vont raviver leur rivalité. Les hostilités atteindront leur climax lorsque les anglois réclameront une rançon aux Puygras contre la libération de Mémé, qui se prend pour le Chevalier Noir depuis qu’elle est tombée sur la tête.

© Lhote, Frecon – Bayard / BD Kids

                D’autres aventures émaillent cet opus poilant signé Olivier Lhote et Sylvain Frécon, dignes descendants de la meilleure époque Dupuis. Peyo et Franquin auraient adoré.

                Les folles aventures de Gibus démontrent que l’âge d’or de la BD où les auteurs savaient allier humour et aventure avec maestria n’a pas disparu. Salvateur. On rêverait à présent de voir les personnages dans une grande histoire de longue haleine.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les folles aventures de Gibus

Tome : 2 – Fantôme et sorcière

Genre : Humour moyenâgeux

Scénario : Olivier Lhote

Dessins & Couleurs : Sylvain Frécon

Éditeur : BD Kids

ISBN : 9791036369704

Nombre de pages : 128

Prix : 11,50 €


 

 



Publié le 09/09/2024.


Source : Boulevard BD


Par le prisme animal.   Nos rives partagées

 

"-Je ne comprends pas pourquoi tu t'intéresses à ces humains. Ils nous tuent avec leur mode de vie.

-Je ne m'intéresse pas aux humains. En tant qu'espèce, ils me répugnent. C'est la vie des spécimens qui sont installés ici que je veux connaître, les connaître individuellement.

-Pourquoi ?

-Ce sont nos voisins, c'est important pour nous de les comprendre.

-Mais pourquoi ceux-ci ?

-Pourquoi pas ? Le monde commence au pied de mon nénuphar… Ces humains-là valent bien les autres."

 

 

 

 

 


Les humains se plaisent à regarder les animaux. Il était temps que vienne le tour de ces derniers pour observer les hommes, de s'amuser à les voir se débattre dans leurs petites vies. C'est ainsi que, trônant sur un nénuphar, un crapaud charge chats, araignées, oiseaux et autres biches d'espionner la race des bipèdes, juste pour savoir ce qu'ils font. C'est à Dave Rivage, un village de la campagne belge, que les amours, les amitiés et les soucis de gens ordinaires jouent leurs partitions devant les yeux des bestioles.

© Nicoby, Zabus, Ory - Dargaud

Hugo est un lycéen dont le hobby est la photographie animale. Il initie sa camarade de classe Jill à sa passion. Ils ne sont pas indifférents l'un pour l'autre. Qui fera le premier pas et jusqu'où iront-ils ? Simon, le père de Hugo, est prof de français. En pleine correction d'examens, les copies lui donnent envie de vomir, pas comme Diane, la femme qu'il observe à sa fenêtre et qui a l'habitude de se baigner dans la rivière, en toute discrétion. Elle ne supporte pas les regards indiscrets et fait tout pour ne pas être vue. Elle habite à côté de chez Pierre, l'ancien amant de Nicole qui vient de temps en temps lui rendre visite. Pierre est en fauteuil roulant. Il a une maladie dégénérative, vit en solitaire avec un perroquet, joue de la guitare et passe l'essentiel de ses journées à sa fenêtre ouverte au rez-de-chaussée.

© Nicoby, Zabus, Ory - Dargaud

Vincent Zabus est un scénariste-poète. Après le sublime Mademoiselle Sophie et avant l'émouvant et sensible Les petits métiers méconnus, il livre ici une variation bucolique, analysant les sentiments humains avec une certaine rêverie. Lire un album signé Zabus, c'est la garantie d'être touché dans son âme. Au dessin, le stakhanoviste Nicoby s'accorde avec son camarade de jeu. Son trait jeté a beaucoup plus de profondeur qu'en apparence. Les culs-de-lampe des chapitres et quelques clichés de Hugo sont en couleurs crayonnées montrant une autre facette de son talent. Saluons les couleurs de Philippe Ory, simples et belles, qui vient de nous quitter.

© Nicoby, Zabus, Ory - Dargaud

Hugo/Jill, Simon/Diane, Pierre/Nicole, trois histoires de séductions s'entrecroisent sous les yeux des animaux… parce qu'ils partagent la même rive. Cela permettra-t-il aux uns comme aux autres de comprendre la vie ? Inexplicablement fascinant.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Nos rives partagées

Genre : Emotion

Scénario : Vincent Zabus

Dessins : Nicoby

Couleurs : Philippe Ory

Éditeur : Dargaud

ISBN : 9782205212099

Nombre de pages : 160

Prix : 22 €


 



Publié le 09/09/2024.


Source : Boulevard BD


La bonne aventure.   Kernok le pirate

 

"-Dis-moi ce que tu veux.

-Savoir le passé et l'avenir, ma digne mère. Rien que ça. Ce qui est aussi possible que de filer dix nœuds, le vent debout !

-Ta main !

-Sottises que tout cela ! Je ne crois qu'à la lame demon poignard, ou à l'amorce de mon pistolet… Et quand je dis à mon ennemi qu'il va mourir, le fer ou le plomb accomplissent mieux ma prédiction que toutes les…

-Silence !"

 

 

 

 

 


Une nuit de Novembre, sombre et froide. Kernok le pirate ne croit pas à ces sorcelleries qui le faisaient frissonner dans son enfance. S'il vient se faire prédire la bonne aventure avant de prendre la mer, c'est sa compagne Mélie qui le lui a demandé. Pourtant, Kernok tremble déjà. La vieille lui prédit treize jours à vivre. Treize jours et son âme sera à Teus's. Elle ne prévoit pas mieux pour sa compagne. Un rocher noir sera leur lit nuptial avec les lames de l'océan pour rideaux et les cris de corbeaux pour chant de noces. Ça ne va pas empêcher le pirate de prendre le large à bord de l'épervier, son fameux brick, attendu par son fidèle second maître Zéli. La chasse aux trois-mâts marchands peut débuter, à moins que l'on ne croise un vaisseau anglais.

© Corbettini, Brrémaud - Glénat

Kernok est un pirate sanguinaire mais sensible. A l'apparence d'une tête brûlée, il n'en reste pas moins humain et a ses failles. Quand il rencontre la voyante, la terreur des mers redevient un petit garçon qui ne peut cacher la trouille qu'il a à l'annonce de la madame Irma. Kernok est amoureux, amoureux fou de Mélie. Et c'est réciproque. Elle aurait tout donné pour lui. Il l'aime avec passion, à en crever de jalousie jusqu'à l'extrême. Enfin, Kernok est fédérateur. Son équipage est cosmopolite. Il est constitué de matelots recueillis dans tous les coins du globe : français, russes, égyptiens, américains chinois,… Le chef d'équipage a réussi l'exploit de créer une unité entre eux. Ensemble, ils écument les mers. La prophétie fatidique se réalisera-t-elle ou bien la voyante n'est-elle qu'un charlatan ?

© Corbettini, Brrémaud - Glénat

Frédéric Brrémaud adapte le roman d'Eugène Sue. Avec Kernok le pirate, l'auteur des mystères de Paris s'adressait à de plus jeunes lecteurs, pour un récit épique qui fait aujourd'hui figure de classique. Sue y mêle aventure, action, romance, mais aussi humour. Avec cette transposition très fidèle, avec de nombreux récitatifs laissant la narration à Eugène Sue lui-même, Brrémaud démontre comment, en 1830, le romancier feuilletoniste était aux avant-gardes d'un poly-genres intergénérationnel.

© Corbettini, Brrémaud - Glénat

Alessandro Corbettini livre son premier album en lavis de gris. Le choix pourrait être discutable, tellement on aurait eu envie de découvrir certaines scènes en couleurs. C'est peut-être pour fondre la violence dans les combats. Corbettini a un avenir prometteur devant lui tant il explose de talent dans des scènes navales tout ce qu'il y a de plus complexe à représenter.

Bien que le scénario soit librement adapté du roman d'origine, Brrémaud et Corbettini rendent hommage avec fidélité à Eugène Sue, raconteur d'histoires, qui aurait certainement touché à la bande dessinée si elle avait existé à son époque.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Kernok le pirate

Genre : Piraterie

Scénario : Frédéric Brrémaud

D'après : Eugène Sue

Dessins & Niveaux de gris : Alessandro Corbettini

Éditeur : Glénat

Collection : Treize étrange

ISBN : 9782344057629

Nombre de pages : 96

Prix : 17,50 €


 



Publié le 09/09/2024.


Source : Boulevard BD


150 ans de BD outre-Pyrénées.    Histoire de la bande dessinée espagnole

 

"C’est bien la vitalité de cette bande dessinée espagnole qui est à l’origine de l’intérêt du monde franco-belge pour sa production. Mais, paradoxalement, ce sont ses fragilités, structurelles pour les unes, contextuelles pour les autres, qui expliquent aussi bien cette présence si affirmée de cette école tant en France qu’ailleurs. On en conviendra, l’Espagne est un pays à forte tradition bédéesque, par ailleurs très sensible aux mouvances de l’Histoire. Malgré les bouleversements, transformations et mutations, certaines constantes transcendent cependant les époques." (Viviane Alary)

 

 

 

 

 


A l’occasion du festival SoBD qui lui a consacré sa treizième édition, cinq spécialistes de la bande dessinée espagnole retracent 150 ans d’histoire du Neuvième Art dans leur pays. Au fil de l’Histoire avec un grand H, ils nous invitent à dérouler le temps depuis 1857 pour comprendre comment les événements ont façonné un art et ses auteurs et ce que la bande dessinée espagnole a apporté au reste du monde.

© PLG

Manuel Barrero, docteur en communication, rédige le premier chapitre, consacré aux origines, de 1857 à 1939. Comme dans d’autres pays, la BD est née dans la presse bourgeoise avant de pénétrer les milieux populaires. Quand on pense Espagne, il faut penser à pays hispanophones comme Cuba, alors colonie espagnole. La revue La Charanga accueille dès 1857 des BD, avec des cases non détourées sans bulles, des planches légendées signées Victor Patricio Landaluze, alias Bayaceto. En Espagne même, c’est en Catalogne que la presse illustrée commence à se développer. Barrero montre comment des précurseurs ont apporté chacun leur pierre à l’édifice. Au début du XXème siècle, la bande dessinée jusqu’alors plutôt satirique et politique laisse peu à peu place à l’humour. Des revues sont fondées. Bientôt, viendra le temps des Tebeos, publications imprimées essentiellement faites de BD, devant leur nom au magazine TBO né en 1917. En même temps, le public s’élargit. La BD intéresse toutes les classes sociales, publics de tous âges et tous sexes. Dans les années 30, la BD américaine débarque avec des auteurs comme Alex Raymond, Lee Falk ou Harold Foster.

© PLG

Antonio Altarriba, essayiste et scénariste, raconte la bande dessinée sous le régime franquiste de 1940 à 1975. contre toute attente, l’Espagne du Caudillo impose la BD comme le medium dominant. Le réalisme, les sentiments et l’humour se partagent les pages des magazines. Au milieu des années 60, six millions d’exemplaires de Tebeos sortent de presse chaque mois. A l’orée de ces années, Francisco Ibañez créé dans le magazine Pulgarcito édité par Bruguera les aventures de deux détectives privés. Mortadelo y Filemon versent dans le loufoque et la parodie. La série sera éphémèrement éditée en France par les éditions Mon Journal. Considéré comme plagiaire de Franquin, surtout pour sa série …, Ibañez ne sera injustement jamais reconnu de notre côté des Pyrénées. Au début des années 70, le roman-photo prend le pas sur une certaine BD sentimentale. La BD d’aventure ne parvient pas à se renouveler. Les revues humoristiques ne se vendent plus aussi bien qu’autrefois. En 1975, la mort de Franco va marquer un tournant. Place à l’underground et aux Comics.

© PLG

Historien de la bande dessinée, Antoni Guiral prend en charge les années 1975 à 1999, du magazine au comic book. Les premiers titres novateurs ont déjà commencé à paraître depuis quelques années avec des fascicules et magazines pour adultes, notamment dans le domaine de l’horreur. En 1977, les revues Totem et Trocla/Troya scandent le début d’une nouvelle ère, en parallèle au déclin des magazines d’humour. Alfonso Font, Carlos Gimenez, Victor Mora et bien d’autres débutent leurs carrières. Les rapports entre auteurs et éditeurs se professionnalisent. En 1979, c’est la création d’El Vibora, qui deviendra un magazine révolutionnaire, en ouvrant ses pages aux ténors de l’underground, à de nouveaux auteurs comme Daniel Torres ou Jaime Martin, ainsi qu’à des artistes européens et américains (Muñoz, Sampayo, Burns, Clowes, König, Mattioli, Liberatore, Swarte, Tardi, Spiegelman, pour n’en citer que quelques uns). 1980, Corben signe la couverture du premier numéro de Illustration + Comix international. 1981, c’est le premier salon de la BD de Barcelone. Dans la décennie, Antonio Hernandez Palacios fait du western et Carlos Gimenez raconte son enfance dans Paracuellos. Les magazines se multiplient, jusqu’à l’avènement du manga avec, comme en France, Akira et Dragon Ball, et du Comics, versions espagnoles, dont Torpedo par Bernet et Abuli et un digne représentant.

© PLG

Le dernier chapitre, signé Noelia Ibarra et Alvaro Pons, professeurs d’université, s’attache au nouveau visage des Tebeos au XXIème siècle. Le marché a changé. La société est en mutation. Les habitudes de consommation évoluent. Les thématiques abordées se développent. De nouvelles maisons d’éditions voient le jour, comme Bang ediciones, qui ouvre grandement ses bras vers le marché francophone avec des petites pépites comme SuperPatata signé Artur Laperla. En 2023, le fanzine espagnol Forn de Calç reçoit le prix de la BD alternative à Angoulême. Le webtoon se développe également avec notamment Hooky, par Meritxel Garcia, édité en France chez Dupuis. Les auteurs du chapitre concluent sur le paradoxe entre la richesse des productions et les difficultés rencontrées par leurs auteurs. Créativement, la bande dessinée espagnole est au sommet. Il lui faut réussir son ouverture inévitable vers le numérique.

© PLG

Quand on parle de BD européenne, on a trop souvent tendance à la limiter au franco-belge. Cette histoire de la bande dessinée espagnole, publiée dans l’excellente collection Mémoire Vive des éditions PLG, démontre l’importance que revêt celle-ci. La voici enfin réhabilitée. Passionnant.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Histoire de la bande dessinée espagnole

Genre : Ouvrage d'étude

Auteurs : Manuel Barrero, Antonio Altarriba, Antoni Guiral, Noelia Ibarra & Alvaro Pons

Éditeur : PLG

Collection : Mémoire vive

ISBN : 9782917837559

Nombre de pages : 192

Prix : 15 €


 



Publié le 05/09/2024.


Source : Boulevard BD


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