En images et en bulles
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Un tournage en enfer –  Au cœur d’apocalypse Now

 

 

Un air de Wagner, la chevauchée des Walkyries, un vol à basse altitude d’hélicoptères au-dessus d’une rivière au lever du jour !

La musique s’accentue, le village se rapproche … et soudain c’est l’enfer qui s’y déchaîne !

Le célèbre 7e de Cavalerie passe et repasse … au son du clairon !

 

 

 

 

 

 

 

 

Du soleil, de la pluie, un petit chien et un gros buffle, entre sauvagerie et un brin de douceur, folie guerrière et napalm (« J’adore respirer l’odeur du napalm le matin », Robert Duvall), le cauchemar qui s’épaissit dans une brume de plus en plus inquiétante, accordéon, opium

et équipée sauvage …

Dennis Hooper, Martin Sheen, Harrison Ford en gamin, Laurence Fishburne bien avant Matrix et John Wick, Robert Duvall, Albert Hall, Sam Bottoms et un Marlon Brando divin !

Un fond de Doors …

 

 

 

 

 

©The Doors - Elektra

 

 

 

 

Evidemment, plus besoin d’en rajouter … un monument du 7e art. Un film exceptionnel, mythique de Francis Ford Coppola sorti en 1979 ! Le film de tous les dangers pour ce réalisateur qui y risqua sa carrière, sa fortune et son avenir !

Un tournage d’ailleurs qui fut à l’image du film … titanesque et apocalyptique, semé d’embûches et d’incidents tels le renvoi du 1er rôle après 15 jours seulement, la crise cardiaque de Martin Sheen qui a repris le rôle, les soucis de surpoids d’un Marlon Brando exceptionnel ou le passage du typhon Olga ! Sans parler de l’aspect financier … un gouffre !

En conclusion, risque de débâcle financière, psychose entre alcool et drogues diverses, forces naturelles hostiles, polémiques diverses, peur constante de voir « les pontes du studio faire une attaque » et donc stopper le projet, … rien ne lui fut épargné ! Et pourtant …

 

 

 

 

 

 

Inspiré très librement du roman de Joseph Conrad, « Au cœur des ténèbres » (Heart of Darkness, 1899) qui se déroule en Afrique subsaharienne, Coppola le transposa sur les rives du Mékong, en plein conflit du Viêt Nam, débuté en 1955 et qui divise l’Amérique en deux !

Du petit roman d’origine, le scénario réécrit pour le film, initialement intitulé « The Psychedelic Soldier », comptera 1000 pages et sa réalisation, autant d’anecdotes, d’obstacles, de contretemps, … !

 

 

 

 

© Silloray – Casterman

 

 

 

C’est tout cela que Florent Silloray a décidé de mettre en scène dans un style documentaire - making of BD du film. Il débute sa narration le 1er mars 1977. Nous sommes dans la province de Pagsanjan, aux Philippines et Martin Sheen fait un infarctus !

C’est parti pour une plongée immédiate dans l’hystérie du tournage, entrecoupé de flash-back permettant de mieux comprendre toute la tension et la paranoïa qui tournèrent, dès le premier jour, autour de ce projet insensé ! Accrochez-vous ! C’est ainsi que nous nous retrouvons à une garden party à Beverly Hills, Los Angeles, durant été 1975 pour y assister au lancement définitif du projet, après des années de patience …

 

 

 

 

© Silloray – Casterman

 

 

 

 

Fidèle aux habitudes prises lors de ses derniers albums, Florent place son regard dans celui d’un personnage. Sa voix off sera cette fois-ci Sarah Evans, jeune attachée de production de 26 ans. Ceci en hommage à la voix off du capitaine Willard (Martin Sheen) dans le film … Elle nous emporte au cœur du tournage, autant épique que cauchemardesque, s’arrêtant à toutes les facettes y compris les plus rocambolesques de ce monument du cinéma, ce chef-d’œuvre qui « plus de 44 ans après sa première sortie en salle, « Apocalypse Now » brille toujours comme un diamant noir au Panthéon du cinéma ». Le film qui marqua la fin du Nouvel Hollywood !

Pourtant, il nous arrive parfois d’oublier cette narratrice trop discrète … dommage !

 

 

 

 

 

© Silloray – Casterman

 

 

 

 

Par sa narration aussi nerveuse qu’immersive, Florent Silloray nous tient en haleine tout au long de ces 152 pages, des débuts de l’aventure en 1974 à 1979 … avec une Palme d’Or, la consécration au Festival de Cannes … ou plutôt une demi Palme d’Or, comme le dira plus tard Coppola !

Le résultat, ce roman graphique construit comme une enquête et un documentaire au plus près de ce que fut cette traversée de l’enfer, ce tournage dantesque !

 

 

 

 

 

© Silloray – Casterman

 

 

 

 

Son dessin au crayon et à l’aquarelle semble parfois manquer de précision et de détails. Mais là est probablement la force du récit. Ce trait ajoute à cet aspect « témoignage », souvenir.

Le tout intéressera et plaira aussi bien aux cinéphiles avertis, qu’aux fans du film (qui risquent peut-être de ne pas apprendre grand-chose) ou simplement aux néophytes et curieux.

 

 

 

 

 

 

 

Car quoi qu’il en soit aujourd’hui, ce film est un miraculé du 7e Art devenu film-culte … qui méritait amplement ce reportage original du 9e Art !

 

Reportage BD qui lui justifie largement une prochaine rencontre avec Florent pour une nouvelle capsule de « Derrière la palette … » !

 

 

 

Thierry Ligot

 

 

 

 

Titre : Un tournage en enfer – Au cœur d’apocalypse Now

 

Genre : Documentaire

 

Éditeur : Casterman

 

Scénario : Florent Silloray

 

Dessin : Florent Silloray

 

Nombre de pages : 152

 

Prix : 24,00 €

 

ISBN : 9782203216532

 

 



Publié le 31/05/2023.


Source : Bd-best


Paul & Pauline T.1

 

 

Juin 1944, Pauline réside dans un petit village corrézien en compagnie d’Eugène, un homme âgé resté au village. Cette vie tranquille est brisée par le passage d’un véhicule occupé par des officiers allemands qui n’hésitent aucunement à exécuter Eugène. Assistant à distance à cet acte barbare, la petite décide de quitter le village pour partir à la recherche de ses parents employés par les nazis sur la construction du mur de l’Atlantique. Elle emporte ses affaires sur une chaise roulante.


 

 

 

 

 

 

 

 

Dans sa fuite, elle rencontre Paul, un petit vieux blessé qu'elle va soigner et prendre sous sa protection. Elle embarque ce dernier sur la chaise roulante continuant avec lui sa progression vers la mer.


Mais Pauline peut-elle faire confiance à tout le monde ?

 

 

 

© H.Tonton – Kennes Éditions 

 

 

 

Arrivé à Tulle, nos deux voyageurs découvrent une ville occupée par les Allemands qui n’ont pas hésité à effectuer une répression cruelle sur les habitants. Au coin d’une rue, ils rencontrent deux soldats nazis qui reconnaissent en Paul un de leur lieutenant. Paul sort son revolver et tire sur ces derniers.

 

 

 

 

© H.Tonton – Kennes Éditions 

 

 

À partir de cet acte, les secrets de nos deux héros tombent. Pauline découvre que Paul l’a trompée, emmenant cette dernière dans la direction opposée à la mer. Idem pour Paul découvrant que la jeune fille qui a pris soin de lui est de confession juive. En réalité, Paul (Franz Zümer, oberstleutnant dans la Wehrmacht du troisième Reich)  fait partie d’un monde où il n’y a pas de place pour les Juifs ! Un personnage s’invite en fin d’album laissant présager une suite passionnante lors du prochain tome.

 

 

 

 

© H.Tonton – Kennes Éditions 

 

 

 

H. Tonton écrit son scénario sur base d’une histoire ayant eu lieu le 9 juin 1944 dans la ville de Tulle (17.000 habitants). L’exécution d’une partie de la population locale (99 pendus et 200 déportés) victime de la barbarie nazie. Il illustre son histoire à l’aquarelle utilisant des couleurs douces en totale contradiction avec les horreurs et la violence de la Seconde Guerre mondiale.

 

 

 

 

© H.Tonton – Kennes Éditions 

 

 

 

En résumé, une bande dessinée agréable à la lecture grâce à la beauté de ses illustrations évoquant un fait historique : le martyr de la ville de Tulle lors du retrait des troupes nazies. Impatient de prendre connaissance de la suite de l’aventure vécue par Pauline.

 

 

 

 

 

 

Alain Haubruge

 

 

Titre : Paul & Pauline

 

Tome : 1

 

Genre : BD aventure

 

Éditeur : Kennes Éditions

 

Scénario : H. Tonton

 

Dessin : H. Tonton

 

Nombre de pages : 56

 

Prix : 15,95 €

 

ISBN : 9782380752137 

 

 



Publié le 30/05/2023.


Source : Bd-best


Face-à-face et chasseurs de primes.  SuperPatate Grabuge cosmique 2 – La vengeance du roi limace

 

"-Ha, ha, ha ! Terriens, nous sommes là ! Ecoutez-moi bien !

-Des extra-terrestres !

-C'est une invasion !

-Livrez-moi le terrien que vous appelez SuperPatate, et mon ami ne mangera personne !"

 

 

 

 

 


                Le roi Limace est furieux. Il exige des terriens qu'ils lui livrent SuperPatate contre qui il a plus d'une dent. A cause de SuperPatate, le roi Limace est resté emprisonné pendant onze années baveuses dans une prison micronienne. Le Super-héros a démantelé le zoo spatial du super-vilain qui n'est pas content, pas content, du tout. Alors, il n'a qu'un mot à la bouche, à sa bouche dégoulinante : vengeance. Et, tiens, il va profiter de l'occasion pour s'emparer de la Terre. SuperPatate ne va pas tarder à se présenter face à lui, avec dans les mains Le Mastiqueur, un bandit qu'il vient de rattraper après qu'il a volé un joyau inestimable de la banque Rupin. Le face-à-face peut commencer. Qui en sortira vainqueur ?

 

© Laperla - Bang ediciones

 

                On retrouve le monde décalé de SuperPatate, un super-héros pas comme les autres, puisque c'est une pomme de terre. Et il risque de se faire de l'amidon dans cette aventure dangereuse. Le roi Limace possède un atout inestimable, un allié de poids, en la personne de Rah, le coléopticorne de la planète Farçoune. Heureusement, des chasseurs de primes vont venir à la rescousse, mais ils sont un petit peu désorganisés. Aïe, aïe, aïe !

 

© Laperla - Bang ediciones

 

                Artur Laperla s'amuse comme un petit fou avec SuperPatate. Il faut considérer la série avec un côté parodique. C'est déjà le douzième album publié en France et il serait temps que le féculent rencontre enfin le succès mérité. Dans cet épisode en particulier, Laperla rend un vibrant hommage à une autre patate très célèbre : Monsieur Patate. Le jouet à construire, celui-là même qui tient aussi l'un des rôles principaux de Toy Story, est indubitablement l'une des références de l'auteur de cette bande dessinée. La "déstructure" est au rendez-vous !

 

© Laperla - Bang ediciones

 

                Le cycle Garbuge cosmique de SuperPatate se poursuit dans une aventure qui n'a rien à envier à Advengers : endgame. Artur Laperla invente le blockbuster amidonné. C'est complètement déjanté, absurde à souhait et à prendre au second degré. Vous ne mangerez plus des pommes de terre comme avant… ou plutôt vous n'en mangerez plus, l'une d'entre elles pourrait un jour sauver l'humanité.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Super Patate Grabuge cosmique

Tome : 2  - La vengeance du roi limace

Genre : Super-héros dès 6 ans

Scénario, Dessins & Couleurs : Artur Laperla

Éditeur : Bang ediciones

Collection : Mamut

ISBN : 9788413714783

Nombre de pages : 62

Prix : 13 €

 


 



Publié le 29/05/2023.


Source : Boulevard BD


Le club des cinq.  Les Héricornes 1 – L'appel de la déesse

 

"-Je m'en veux tellement de t'infliger ça. C'était mon devoir d'aînée… mon fardeau… Kof Kof. C'est injuste ! Tu ne devrais pas avoir à affronter ce danger !

-Bah, c'est juste un petit voyage… Une prière, et puis je reviens.

-Céleste ! Tu ne te rends pas compte ! C'est loin de Lémuria… Kof Kof.

-Ça va bien se passer, Astra. Ne t'inquiète pas.

-Promets-moi d'invoquer les armes et Sadalbari au moindre péril !

-Le truc de la licorne, là ? C'est sérieux, cette histoire ?

-Céleste ! Promets-moi !

-Promis. Et toi, promets-moi de guérir !"

 

 

 

 

 


Comme tous les cent ans, c'est aujourd'hui que la princesse héritière du royaume de Lémuria doit se rendre au temple de la déesse pour lui demander protection, paix et prospérité pour tout le pays. Mais aujourd'hui, celle qui doit accomplir cette mission est bien malade. Il n'y a pas d'autre solution pour elle que d'envoyer à sa place sa petite sœur Céleste. C'est sur les épaules de la jeune rouquine que repose la sérénité du royaume. Au moindre péril, elle pourra toujours invoquer les armes et Sadalbari. C'est le pouvoir de la Licorne. Cette histoire est-elle bien sérieuse ?

 

© Toussaint, Alvarez – Le Lombard

 

Les garçons avaient Les chevaliers du zodiaque. Les filles ont à présent leur groupe d'héroïnes aux côtés desquelles elles peuvent rêver. Dans un univers heroïc-fantasy, cinq jeunes filles qui ne se connaissaient pas vont se croiser dans la quête initiatique que mène chacune d'entre elles. Elles doivent rendre hommage à la déesse Aurora et établir un protocole d'entente entre les royaumes que chacune d'entre elles représente pour la paix du siècle à venir. Céleste, ainsi que ses camarades ont chacune la possibilité d'invoquer une licorne. Ce sont les "héricornes", autrement dit : les héritières aux licornes.

 

© Toussaint, Alvarez – Le Lombard

 

Pour cette nouvelle saga, le scénariste Kid Toussaint assume et justifie totalement le côté cliché des petites filles et des licornes. Ces dernières sont là pour mettre en évidence les héroïnes fortes, combatives et courageuses. Chacune a sa propre personnalité. On les découvre dans ce tome introductif qui pose les bases solides d'un univers pas du tout réservé aux filles. C'est bien sûr un jeune public qui est ciblé, mais les plus grands y trouveront des références et notamment un clin d'œil plus qu'appuyé à Maléfique, de la Belle au Bois Dormant, avec l'entrée en scène en guise de cliffhanger de la méchante de l'histoire. La dessinatrice espagnole Veronica Alvarez met l'univers en scène avec dynamisme et dans des couleurs pop. Elle maîtrise le sujet puisqu'elle a participé au dessin animé My little Pony. De toutes façons, cette dame ne peut avoir que des qualités puisqu'elle a travaillé sur les mythiques personnages Mortadelo y Filemon.

 

© Toussaint, Alvarez – Le Lombard

 

Avec Les héricornes, Kid Toussaint signe ce qui s'annonce être son nouveau succès. La série pourrait être un préquel mixé de "Magic 7" et de "Elles", comme s'il voulait prendre ses jeunes lecteurs par la main pour les amener à lire ensuite ses autres séries. Et pour les plus grands, ces licornes les feront rêver, comme au bon vieux temps de leur enfance, ou comme au bon temps présent s'ils ont eu la chance de ne jamais la quitter.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les Héricornes 

Tome : 1 – L'appel de la déesse

Genre : Heroïc-Fantasy

Scénario : Kid Toussaint

Dessins & Couleurs : Veronica Alvarez 

Éditeur : Le Lombard

ISBN : 9782808206204

Nombre de pages : 80

Prix : 12,95 €

 


 



Publié le 28/05/2023.


Source : Boulevard BD


Pas de répit pendant le conflit.  La drôle de guerre de Papi et Lucien 2 – Expédition : l'Atlantique !

 

"-Allô, Marie ? De Gaulle, à l'appareil. Alors ? Quelles nouvelles de Londres ?

-Les bombardements continuent Mon Général… Je suis inquiète pour mon père et mon fils…

-Ah ! Ils sont encore avec vous ?

-Impossible de les renvoyer en France, les allemands contrôlent tous les accès !

-On veut pas retourner en France !

-On veut résister !

-Chut ! Arrêter de me résister ! Vous allez m'obéir et obéir au Général ! C'est la guerre !"

 

 

 

 

 


                Londres, 1941, en plein Blitz. Les bombes ennemies pleuvent sur la ville. Vite ! Marie, la Maman militaire, réveille Papi et Lucien et tout ce petit monde se réfugie au sous-sol de l'immeuble. Pendant ce temps, Helmut, le pilote allemand, l'ennemi juré, aussi bête que méchant, s'évade de la prison où il est détenu. Pour Marie, la situation est trop dangereuse. Papi et Lucien ne peuvent rester là. Elle appelle le Général de Gaulle qui se trouve à ce moment-là au Congo à Brazzaville. Il est trop risqué de retourner en France. Pourtant, le ciel s'éclaircit, l'espoir renaît. Le chef des armées propose à Marie que son père et son fils le rejoignent en Afrique. Un cargo de ravitaillement doit justement revenir de Londres. Il leur suffit d'embarquer. Un seul petit problème : Helmut est à bord.

 

© Téhem, Erre - Auzou

 

                La drôle de guerre se poursuit pour Papi et Lucien. L'ancêtre et son petit-fils sont au cœur du conflit. Ils embarquent à bord du Karabougaz pour un "boat movie" haletant. Mal de mer et torpillage sont au programme. Fabrice Erre, docteur en Histoire, écrit pour Téhem une aventure humoristico-historique, à la fois parodique et instructive. Leur De Gaulle n'a rien à envier à celui de Ferri, celui qui va à la plage. Ils ont le même recul sur les choses. On le retrouve ici la majeure partie du temps au téléphone ou en pleine réflexion pour organiser la riposte des troupes françaises. Mais il faut aussi qu'il pense à la dimension historique. Ça ne se néglige pas. Helmut quant à lui est un Joe Dalton en puissance. On sait qu'il n'y arrivera pas mais peu importe. Il fait le show.

 

© Téhem, Erre - Auzou

 

                Téhem est en pleine récréation. Planche après planche, il ne peut dissimuler le bonheur qu'il a eu à animer ces personnages de papier. L'influence cartoons est sensible. On est dans du Hanna-Barbera. Helmut est un Vil Coyote. Et quand ça explose, que ça s'énerve ou que ça bagarre, on pourrait dire comme Titi qu'on a cru voir passer un Grosminet. Téhem a également lu Tintin. Quand Papi et Lucien se rendent au port, ils passent devant un certain Karaboudjan pendant que deux mouettes se disputent une boîte de conserve à l'effigie d'un certain crabe.

 

© Téhem, Erre - Auzou

 

                Erre et Téhem arrivent à toucher un large spectre de public, du jeune lecteur à l'adulte avisé. Tout se passe dans un contexte historique rigoureux. Des colonies de l'Afrique Equatoriale Française à la Machine Enigma, apprendre l'histoire en se marrant, il n'y a rien de mieux.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : La drôle de guerre de Papi et Lucien

Tome : 2 – Expédition : l'Atlantique !

Genre : Aventure historique

Scénario : Fabrice Erre

Dessins & Couleurs: Téhem

Éditeur : Auzou

ISBN : 9791039520027

Nombre de pages : 56

Prix : 12,95 €

 

 



Publié le 27/05/2023.


Source : Boulevard BD


La vraie vie d’Adam et Eve.  L'humanité de mes couilles

 

"-Non mais c'est pas vrai, Eve ! C'te godiche ! Se faire engrosser à 16 ans par ce plouc d'Adam !... C'est comme ça qu'on t'a élevée ? Dis queq'chose, toi,Gilbert !

-Blbchbeuh…

-Nan mais chuis pas venue te demander ton avis, la vioque, je me casse pis c'est tout ! Marre de faire la boniche pour des loques pas foutues de mâcher toutes seules !

-Tu l'emporteras pas au paradis ! Un jour tu regretteras d'être partie d'ici !..."

 

 

 

 


Dans d'anciens temps préhistoriques, au plus profond de ce dont se souvient l'être humain, un type vient d'inventer le slip en cousant une peau de bête qu'il se met autour de la taille. Mamoune, sa mère, trouve l'idée complètement débile. On ne voit plus sa bite. Comment va-t-il faire pour impressionner les gonzesses ? Il repart, tout penaud. Qu'importe ! Un jour, il inventera la religion et rira bien qui rira le dernier. Cet homme, c'est Adam. Eve, toute étonnée qu'il dissimule son zguègue, le prend pour un vrai guedin. Ça la fait rire. Elle lui propose la bagatelle. La suite, on la connaît, un serpent qui fait croquer une pomme et des enfants qui viendront et ne s'entendront pas franchement. Enfin, on croyait la connaître… Et si c'était Emmanuel Moynot qui dévoilait la vérité vraie ?

 

© Moynot – Fluide glacial

 

Qui furent les premiers hommes sur Terre ? Les hommes préhistos ou Adam et Eve ? Moynot mélange les deux propositions. Il colle des parents au premier couple de l'humanité, comme ça tout le monde est d'accord. Mais chez Moynot, nos héros ont le langage des djeuns de quartier. Ils s'expriment dans un argot de cité et élèvent leurs enfants à coup d'engueulades. L'ambiance, chez Caïn et Abel, c'était pas fun-fun. On les verra grandir, découvrir la vie, le travail, les gonzesses… et les conflits.

 

© Moynot – Fluide glacial

 

La biographie d'Emmanuel Moynot ne cesse de surprendre. Après s'être fait connaître dans le polar noir, il a continuellement pris des risques en s'aventurant sur des chemins où on ne l'attendait pas comme Suite française, adaptation du roman d' Irène Némirovsky. Si l'on se cantonne à ses trois derniers albums, ce sont trois remises en jeu qu'il a proposé. Cherchez Charlie, chez Sarbacane, est un polar décalé. La philosophie dans la savane, chez Rouquemoute, est un traité sauvage mettant en scène les plus grands noms de la discipline. L'humanité de mes couilles surfe sur ce type d'humour en mettant un grand strike dans les considérations darwiniennes et chrétiennes. Le point commun entre ces albums, c'est un ton drôle et engagé, intelligent et prêtant à la réflexion. Dites, il ne serait pas temps de penser à Moynot pour une belle récompense à Angoulême ?

 

© Moynot – Fluide glacial

 

On sort tous des couilles de l'humanité mais à présent on en sait plus sur nos ancêtres. Merci à Emmanuel Moynot de nous détailler les racines de notre arbre généalogique. Regardez, depuis les plus hautes branches, on peut observer nos contemporains ! N'est-ce pas instructif ?

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : L'humanité de mes couilles

Genre : Humour préhisto-philosophique

Scénario & Dessins & Couleurs : Emmanuel Moynot

Éditeur : Fluide glacial

ISBN : 9791038205666

Nombre de pages : 56

Prix : 13,90 €

 


 



Publié le 27/05/2023.


Source : Boulevard BD


Destin brisé d'une étoile filante.  Judee Sill

 

"-C'est de l'or en barre ! Une véritable rareté ! Le premier disque de Judee Sill ! Et… encore plus phénoménal… une lettre de suicide écrite de sa propre main !

-Et c'est qui, bordel, cette Judee Sill ?

-Eh ben… une chanteuse folk vachement connue… je crois…"

 

 

 

 

 


1979, North Hollywood, la police découvre le corps inerte d'une junkie. Elle semble être morte d'une overdose. Cette femme, c'est Judee Sill, une chanteuse de folk. Elle avait trente-cinq ans. Son père est mort alors qu'elle n'avait que huit ans. Sa mère s'est remariée mais Judee ne s'est jamais entendue avec son beau-père. Son adolescence sera compliquée. C'est le moins que l'on puisse dire : un mariage à dix-sept ans avec Larry, un délinquant, des attaques à main armée, un séjour en maison de redressement. Elle y redécouvre le piano. La carrière musicale de Judee Sill semble lancée, mais entre Marijuana, LSD et diverses drogues, le parcours ne sera pour ainsi dire pas fluide. Deux disques seront les points d'orgue de sa musicographie. Feront-ils d'elle une star de la chanson ?

 

© Canales, Iglesias - Nathan

 

La musique de Judee Sill sent bon Joan Baez et Bob Dylan. Autrice-compositrice, ses inspirations seront marquées par la musique sacrée. Malheureusement, le succès critique ne se transformera pas en succès commercial. Ses albums sortis en 1971 et 1973 seront des échecs malgré qu'ils aient bénéficié d'une production soignée. Judee Sill est remarquable par sa voix douce et mélodieuse ainsi que par les harmonies de ses chansons. Un troisième album est paru en 2005 avec des morceaux inédits retrouvés. Une playlist de quatorze titres est conseillée pour être écoutée en lisant l'album. On les trouve aisément sur YouTube.

 

© Canales, Iglesias - Nathan

 

Juan Diaz Canales remet dans la lumière une artiste oubliée. Ayant fort peu de références bibliographiques, en véritable enquêteur, le scénariste de Blacksad a imaginé sa vie à partir des interviews parues dans la presse, et notamment un entretien de l'artiste pour le célèbre magazine Rolling Stone en 1972. Canales découpe son histoire en courtes séquences, naviguant d'une époque à une autre, avec de nombreux flash-back. C'est une succession de chroniques d'une vie. Le dessinateur Jesus Alonso Iglesias offre à Judee Sill une biographie graphique aux couleurs de sa musique et de ses dérives. La scène psychédélique en 1964 en Arizona au Petrified Forest National Park est une immersion dans les dérives de l'acide.

 

© Canales, Iglesias - Nathan

 

Tout au long de l'album, les paroles de Judee Sill sont en rouge magenta, le rouge primaire, comme pour symboliser la violence de ses tourments. Les caprices du destin ont décidé qu'elle ne connaîtra jamais la gloire. Canales et Iglesias offrent enfin à Judee Sill une place dans l'histoire de la musique.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Judee Sill

Genre : Biopic

Scénario : Juan Diaz Canales

Dessins & Couleurs : Jesus Alonso Iglesias

Éditeur : Dupuis

Collection : Aire Libre

ISBN : 9791034751020

Nombre de pages : 96

Prix : 25 €

 



Publié le 27/05/2023.


Source : Boulevard BD


Dis-moi ton nom, je te dirai qui tu es.  Le jour où on a inventé les noms de famille

 

"-M'dame ! Dans le village d'à côté, il y a quelqu'un qui s'appelle comme mon père… Eh bah une fois, il y a des gens de la grande ville qui cherchaient ce type et à cause de son nom, ils ont cru que c'était mon père et ils ont voulu le taper ! Et vous savez ce qu'il a fait mon père ? C'est lui qui leur a mis une raclée…

-Voilà. Merci pour l'exemple frappant, Mouthieu !"

 

 

 

 

 


En plein Moyen-âge, afin de mieux distinguer les individus, le roi décide que chaque famille devra choisir un deuxième nom. Chaque personne pourra ainsi être différenciée d'une autre qui aurait le même nom grâce à ce deuxième nom choisi par la famille. C'est ce que Madame Louiselle explique aux enfants auxquels elle fait classe en pleine nature, aux abords du village. Parmi les élèves, il y a Frédouille. C'est l'ami des plantes mais c'est aussi celui d'Oanna qui ne le laisse pas indifférent, au grand désespoir de la mère de cette dernière aux yeux de qui le gamin n'a pas grande considération. Bref, sur ordre du roi, le bourgmestre demande à chaque famille de se choisir un nom. Leur nom précédent deviendra le prénom. Quel sera donc le nouveau patronyme de Frédouille ?

 

© Allag, Plassard - Nathan

 

Le jour où on a inventé les noms de famille est une histoire originale sur un sujet jusqu'à présent jamais traité en bande dessinée. La scénariste Annaïg Plassard écrit une histoire pleine de tendresse explicitant simplement comment s'est imposée cette nouvelle architecture des noms. Elle y mêle l'aventure d'un enfant pas gâté par le destin mais qui, grâce à ses connaissances, sortira son épingle du jeu. Ce jeune héros et sa camarade permettront aux lecteurs de leur âge de s'imaginer à leur place à leur époque. Au dessin, Mélanie Allag réalise une bande dessinée animalière comme on en fait trop peu. On pense à Macherot bien sûr, mais aussi au merveilleux Temps des mitaines de Loïc Clément et Anne Montel. Mention spéciale à la couverture façon vitrail et enluminures. L'immersion dans l'époque est totale.

 

© Allag, Plassard - Nathan

 

Jean-Louis Beaucarnot, généalogiste et spécialiste des patronymes, signe un cahier documentaire très complet. Il reprend et détaille ce que l'on apprend dans l'album. On y voit que les Leroy ne sont pas issus de famille royale et que les enfants trouvés héritaient de noms parfois… originaux. On découvre les noms de famille les plus courants par pays en Europe. Si les Martin dominent en France, ce sont les Rossi en Italie, les Garcia en Espagne, les Papadopoulos en Grèce et les Ivanov en Bulgarie et en Biélorussie. Beaucarnot donne également leurs significations. Les célèbres Müller d'Allemagne sont issus de familles de meuniers tandis que les britanniques Smith avaient des ancêtres forgerons.

 

© Allag, Plassard - Nathan

 

Instructif et kawaï, pédagogique sans être didactique, Le jour où on a inventé les noms de famille est le genre d'albums à mettre dans toutes les salles de classe.

 

Laurent Lafourcade

 

 


One shot : Le jour où on a inventé les noms de famille

Genre : Aventure

Scénario : Annaïg Plassard

Dessins & Couleurs : Mélanie Allag

Éditeur : Nathan

ISBN : 9782092494486

Nombre de pages : 64

Prix : 13,95 €

 

 



Publié le 27/05/2023.


Source : Boulevard BD


Vie Insulaire.  Cette vie auprès de toi 2

 

"-J'aimerais faire quelque chose pour aider Issei si c'est possible. Je suis prêt à tenter n'importe quoi! [...] J'ai réfléchi et … Je vais essayer de tout faire pour comprendre ce qu'Issei souhaite réellement au plus profond de lui."

 

 

 

 

 


Riku et son fils Issei entretiennent des liens très forts. Un jour, ils débarquent sur l'île lointaine de Haruta, dans l'archipel d'Okinawa. Le petit Issei commence à fréquenter l'école locale et à faire plein de rencontres enrichissantes... 

 

 © Takahashi Shin
 © Delcourt Moonlight Manga 2023

 


Si vous êtes à la recherche d'un moment de calme dans la tempête, Cette vie auprès de toi est une proposition parfaite. Nos deux protagonistes sont Riku, le père, et Issei, son petit garçon de 9 ans. L'heure est venue pour le duo de démarrer une vie paisible et reposante et de faire face à de nouveaux défis. 

 

© Takahashi Shin
 © Delcourt Moonlight Manga 2023

 

Riku doit se faire un nom sur l'ile en tant que coiffeur et son travail doit être considéré à sa juste valeur. Issei fait face à ses nouveaux camarades et visiblement il n'est pas à l'aise à l'idée d'être le centre de l'attention et se retrouve en compagnie d'une autre enfant non-originaire de l'ile … Cette dernière est exclue par les autres élèves qui ne prennent pas la peine de s'intéresser à son histoire et se moquent d'elle. 

 

© Takahashi Shin
 © Delcourt Moonlight Manga 2023

 

L'atmosphère calme est grandement mise en valeur par les multiples pages sans dialogues (ou presque) et dans paysages à l'apparence inhabitée. Cela va sans dire que cette série nous offre un véritable havre de paix éloigné de toute civilisation fourmillante.

 

Marie Charrière

 



Série : Cette vie auprès de toi

Tome : 2

Genre : Slice of life

Scénario & Dessins : Takahashi Shin

Éditeur : Delcourt

Collection : Moonlight Manga

ISBN : 9782413049364

Nombre de pages : 224

 



Publié le 27/05/2023.


Source : Boulevard BD


Le bon père … Un récit profond sur la mémoire et les origines

 

 

 

Une jeune femme se souvient. De son enfance dans les années 1990, de sa sœur, de son frère et surtout de ce père étrange et taciturne qui dort, regarde la télévision et fume sans presque jamais dire un mot...

 

 

 

 

 

 

 


Au départ, c'est l'histoire d'une famille composée d’une mère et de ses deux filles. Ensuite, il y a également le père : un père toujours en retrait, qui semble vivre uniquement sur sa propre planète. Un père sans emploi, victime de sa nationalité (marocaine) et des discriminations qui l’accompagne (difficultés à trouver un emploi). On ressent fortement la distance qui se creuse peu à peu dans ce couple qui pourtant semble encore connaître des sentiments l’un pour l’autre au point de concevoir un troisième enfant.

 

 

 

 

© Nadia Hafid - Casterman

 

 

Influencée par le travail de Chris Ware, Nadia Hafid (d’origine marocaine) nous relate son histoire. Représentée en trait minimaliste avec très peu de dialogue, elle nous fait découvrir le quotidien de ses parents, depuis leur rencontre dans un bar.

1995 : deux filles composent la famille dont le père  est devenu alcoolique pour compenser son mal-être dans la société.

1997 : vacances à la mer avec un petit frère qui fait son apparition et un père qui disparaît totalement fuyant toutes responsabilités.

 

 

 

 

 

© Nadia Hafid - Casterman

 

 

2015 : on retrouve la mère tentant de garder une cohésion familiale, mais seule et célibataire, elle est devenue accro à l’alcool. Malgré tout, elle arrive à se débarrasser de ce démon admettant devant ses enfants que leur père est définitivement parti.

 

 

 

© Nadia Hafid - Casterman

 

 

On aime ou on n’aime pas, mais le fond de l’histoire est réel et particulièrement grave. Malgré tout, cela se lit très (trop) facilement. Pour ma part, j’aurais souhaité avoir beaucoup plus de dialogue, et ce, malgré l'abondance d'illustrations minimalistes colorées dans différentes gammes de bleu suivant les ambiances du récit. 

 

 

 

Alain Haubruge

 

 

 

Titre: Le bon père

 

Genre: Roman graphique - Famille

 

Éditeur : Casterman

 

Scénario : Nadia Hafid

 

Dessin : Nadia Hafid

 

Nombre de pages : 144

 

Prix : 18,00 €

 

ISBN : 9782203244566

 



Publié le 27/05/2023.


Source : Bd-best


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