"Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France."
C'est par ces mots que le général De Gaulle s'adresse pour la première fois depuis 4 ans aux Français à partir du sol français ! Un discours historique fait depuis l'Hôtel de Ville de Paris !
Nous sommes le vendredi 25 août 1944. Le général Dietrich von Choltitz, gouverneur militaire allemand de Paris, récemment nommé par Hitler, vient de signer l'acte de reddition des troupes allemandes de la ville lumière !
© Vivier - Denoël - Plein Vent 2024
L'insurrection a éclaté le samedi 19 août lorsqu’un groupe de résistants a pris, sans un coup de feu, le contrôle de la préfecture de police. Cette police parisienne, parfois tant décriée et critiquée pour certaines de ses actions de "collaboration" ouvrait ainsi la page de la libération de Paris !
Totalement improvisée, elle prenait de court De Gaulle, les FFI, le GPRF et ... les Alliés !
De là, s'accélère un jeu de pouvoir à plusieurs niveaux débuté déjà depuis plusieurs jours chez les Alliés pour la prise de contrôle de Paris.
© Vivier - Denoël - Plein Vent 2024
En Angleterre, De Gaulle les pousse à autoriser le général Leclerc et sa 2e DB à foncer sur la capitale pour la libérer.
Mais pour Eisenhower, ceci n'est pas une priorité.
La garnison allemande qui y cantonne n'est pas un danger (6.000 hommes intra-muros et 11.000 en banlieue). De plus les troupes ennemies qui reculent ne font qu'y passer sans s'arrêter !
Militairement parlant, prendre Paris signifierait aussi de nombreux combats de rue, des escarmouches, ... Tout ceci au prix de pertes humaines et matérielles importantes et sans grande valeur stratégique.
Par ailleurs, la capitale manque de tout et surtout de nourriture ! La libérer obligerait également les Alliés à devoir l'approvisionner ... et donc à retarder certaines opérations militaires bien plus vitale pour la victoire finale.
Par conséquent, il préfère ainsi contourner la ville et poursuivre son offensive.
© Vivier - Denoël - Plein Vent 2024
De Gaulle, lui, ne l'entend pas de cette oreille ... Il faut dire qu'une "menace" intérieure" plane sur lui. Celui qui libérerait Paris, qui en prendrait le contrôle s'assurerait également un certain poids dans la suite des événements ... Pas question pour lui donc de laisser les communistes lancer l'insurrection !
"Plus que jamais, l'Union Nationale est nécessaire. La nation n'admettrait pas que cette unité fût rompue."
De son côté, Leclerc ronge son frein et est prêt à foncer sur la capitale ... avec ou sans autorisation.
Un plan est mis sur pied ...
C'est tout cela, ainsi que le déroulement de ces journées d'insurrection que présente, de façon claire et le plus précisément possible, avec un véritable souci d'objectivité, cet album.
Une lutte de pouvoir, une lutte pour le pouvoir, une bataille entre Français dans cette bataille pour la libération de la France, de l'Europe par les Alliés !
© Vivier - Denoël - Plein Vent 2024
Une chronologie parfois difficile à présenter, tant les événements vont s'enchaîner rapidement et s'entrecroiser dans Paris et à l'extérieur.
Un travail d'historien à la base, suivi d'une réflexion de scénariste afin d'en faire une BD cohérente et lisible pour tous.
L'idée d'offrir le rôle de narrateur à Paris elle-même apporte une petite touche plus "poétique" ... comme Paname l'est depuis toujours !
Appuyé par la ligne claire réaliste de Denoël, le rendu des décors et notamment des bâtiments est superbe. Petit bémol peut-être pour les visages et expressions des personnages parfois trop "rigides", parfois trop "simplistes". Tout comme certains corps semblant "mal proportionnés" (exemple : p. 44 - 45). Mais ceci n'est qu'un détail graphique. Et ne serait-ce pas au contraire une des caractéristiques de son crayon ... ne pas "écraser" le texte par un trait trop "réaliste" justement ?
La mise en page dynamique, le cadrage et les cases "panoramiques" donnent à la narration la vigueur nécessaire pour s'immerger pleinement dans ces jours hautement historiques.
La mise en couleur de Joël Costes est toujours aussi efficace et agréable, soutenant parfaitement le dessin et l'ambiance adéquate.
© Vivier - Denoël - Plein Vent 2024
Après "Bir Hakiem - 1942", "Austerlitz - 1805", "Verdun - 1916" et "Diên Biên Phu - 1954", avec à chaque fois Jean-François Vivier au scénario, ce "Libération de Paris - 1944" rentre parfaitement dans la collection "Les grandes batailles de l'histoire de France" chez Plein Vent.
Un album indispensable dans cette année du 80e anniversaire de la libération de la France.
Lien : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/25-aout-1944-de-gaulle-liberation-discours-paris-libere
Thierry Ligot
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Série : Les grandes batailles de l'histoire de France
Tome : 5 - La Libération de Paris, 1944
Scénario : Jean-François Vivier
Dessins : Régis Parenteau-Denoël
Couleurs : Joël Costes
Éditeur : Plein Vent
Genre : guerre, histoire
Public : tout
Parution : 21/08/2024
Pages : 48
Format : 24 x 32 cm
ISBN : 9782384880744
Prix : 15,9 €
"-Alors… C'est elle, Rosa ?
-Oui, c'est elle, oui. Comment vous le savez ?
-Ben, en fait, je suis venu pour elle. Enfin… Pour vous aussi, bien sûr. Laissez-moi vous expliquer… Si vous le permettez, j'aimerais faire une vidéo sur votre vie et sur Rosa…"
Dans le Sertao du Nord-Est brésilien, une vétérinaire arrive dans une zone aride. Elle rencontre Cristo et sa femme, qui dit ne pas avoir de prénom. En fait, la nouvelle venue n'est pas là pour soigner des animaux. Elle a fait la route pour Rosa, afin de faire une vidéo à envoyer au programme télé "Un ami intime". Ils aident des personnes comme la famille de Cristo qui pourrait ainsi recevoir l'aide dont Rosa a besoin. C'est leur fille handicapée, qui vit dans un état végétatif sur un fauteuil roulant. Ce n'est pas du goût du chef de famille qui n'a aucune confiance en l'intruse. Sa femme n'aurait pas été contre. Le fermier est plutôt préoccupé par la météo. Ça fait plus de trois cents jours qu'il n'a pas plu. Les récoltes se dessèchent sur pied. Le bétail meurt. Pendant que Cristo cherche un emploi pour faire entrer un peu d'argent dans la famille, son épouse porte sa croix en s'occupant de leur fille.
© Luckas Ionathan - iLatina
Comme une pierre résonne comme une lettre biblique d'un évangile, comme une histoire de l'ancien testament, quand Dieu punit les hommes pour une rédemption. La sécheresse décime récolte et bétail. La fille est lourdement handicapée. Qu'ont donc fait Cristo et sa femme pour mériter ça ? Comme un symbole, la femme n'a pas de nom. Elle n'est personne mais gère tout. Elle a la foi, elle le dit. Comment va-t-elle réagir lorsque des prédicateurs vont venir culpabiliser la famille ? Elle a la foi, mais quand il s'agit de sa fille, elle pourrait avoir des réactions imprévisibles. Cristo n'est pas du tout dans la même démarche, ce qui, inévitablement, va créer de graves tensions.
© Luckas Ionathan - iLatina
Luckas Ionathan est un jeune auteur brésilien. Il livre ici une fable politique et religieuse d'une impressionnante force. L'album est poignant. A arracher des larmes. On ne peut sortir indemne de cette histoire. Le veau qui agonise, la tempête qui s'annonce, au figuré comme au propre. Ionathan fait monter la tension comme le plus grand des auteurs de suspens, jusqu'à ce qu'on se demande à quel point cette histoire ne serait pas un thriller. Graphiquement, l'auteur propose une bichromie noir et orange. Il y a juste les aplats sombres sur les nez qui font bizarre. Un détail. Quand le vent souffle, les cases sont rayées de blanc, comme un gribouillage. Ça fait son effet. Quant au final, apocalyptique, il ouvre une nouvelle perspective et porte à réflexion.
© Luckas Ionathan - iLatina
Comme une pierre est un album d'une rare intensité qui démontre la puissance de la bande dessinée sud-américaine, spécialité des éditions iLatina. Luckas Ionathan met la barre très haut, non seulement pour ses compatriotes, mais aussi pour lui-même. Cet album a tout pour figurer dans la prochaine sélection d'Angoulême.
Laurent Lafourcade
One shot : Comme une pierre
Genre : Drame
Scénario, Dessins & Couleurs : Luckas Ionathan
Traduction : Thomas Dassance
Éditeur : iLatina
Collection : Novela Grafica
ISBN : 9782491042400
Nombre de pages : 116
Prix : 28 €
"-Je ne vous ai pas vu tout de suite, avec cette pluie. Je m'appelle Matteo.
-Enchanté.
-Je vais à Syracuse.
-Belle ville.
-Je vous dépose quelque part ?
-Oui, c'est fort probable."
Circulant sur une route pluvieuse de campagne dans sa voiture rouge, Matteo embarque un mystérieux auto-stoppeur. Matteo est mycologue. Il étudie les champignons et se rend à Syracuse pour une conférence. C'est sa ville natale. Il n'y est jamais retourné depuis son adolescence. Le passager lui propose d'emprunter un raccourci pour gagner du temps, puis demande à se faire déposer en plein désert. Ce maudit autostoppeur, maudit dans tous les sens du terme, a dérobé le portefeuille de son conducteur. Ce n'est pas l'argent qui l'intéresse, mais son âme. Désormais, elle lui appartient. Pour Matteo, la suite de la route sera psychédélique. Après un virage raté et une chute dans l'eau, un silure le ramène à la surface. Il regagne la route et cherche un véhicule pour l'emmener jusqu'à destination. Arrivé sur place, il trouve une ville à demi en ruines, son cousin Tancrède, une scientifique hors du temps, à moins que ce ne soit lui qui le soit, ainsi que l'autostoppeur qu'il avait pris, et qui lui avoue être un modeste passeur… de vie à trépas.
© Duffour, Kha - Tanibis
Le voyage concret de Matteo Galleone va se transformer en expédition hors des frontières du temps. L'aventure du professeur de mycologie ressemble à ce genre de rêves que nous faisons tous. On croise des connaissances, famille, collègues ou amis dans des lieux improbables. On passe d'un lieu à l'autre comme s'ils étaient contigus. On flotte dans des situations déjà vécues ou presque. Mais Matteo n'est pas dans un rêve. Il est dans un autre état, que l'on comprend plus qu'on ne le découvre, au fil de l'album, et que la dernière scène ne fait que confirmer, mais toujours à demi-mots, sans l'énoncer.
© Duffour, Kha - Tanibis
Quatre ans après Les passe-tableaux, album paru aux éditions de la Cafetière, quel plaisir de retrouver Jean-Pierre Duffour, accompagné ici du scénariste Alexandre Kha. Ce dessinateur, parmi les fondateurs de l'Association, ayant publié essentiellement chez Rackham, a sorti seulement treize albums en quarante-quatre ans, dans un graphisme qui n'appartient qu'à lui. A ranger avec des auteurs comme Fabrizio Borrini, José Parrondo ou Tofépi, il a un côté Jean-Michel Folon, influence démontrée dès la couverture. Chaque case, chaque planche est un enchantement. Duffour est inclassable et rare. Son œuvre déclenche une impression d'adulte qui se cherche dans une enfance qui a peur de grandir, à la frontière du rêve et de la réalité, entre Ionesco et Boris Vian. Alexandre Kha lui a taillé une histoire sur mesure. On ne voit pas qui d'autre aurait pu la dessiner.
© Duffour, Kha - Tanibis
Les fantômes de Syracuse est une balade sur le sens de la vie. Dans une pure ligne claire, Jean-Pierre Duffour est l'un des piliers d'une intemporelle nouvelle vague.
Laurent Lafourcade
One shot : Les fantômes de Syracuse
Genre : Emotion
Scénario : Alexandre Kha
Dessins & Couleurs : Jean-Pierre Duffour
Éditeur : Tanibis
ISBN : 9782848410791
Nombre de pages : 1116
Prix : 20 €
"-Tu sais c'qu'on raconte sur c'te montagne, dans la région ?
-Ben non.
-Quand y a des nuages comme ça sur la dent du chat, c'est que les cuisiniers de l'enfer ont allumé leurs fourneaux… Même qu'des fois, on aperçoit des lueurs rouges briller dans la nuit, quand les diables font leur banquet infernal !"
Dans une cité moyenâgeuse, un groupe d'orphelins tente de glaner ce qu'il trouve pour arriver à se sustenter. Pas facile d'arriver tous les jours à manger à sa faim. Quelques légumes oubliés feront une soupe qui permettra de se remplir un peu l'estomac. Mais d'autres qu'eux cherchent à se remplir la panse, et avec des enfants. Un croquemitaine ne cesse d'en capturer, pour les amener aux ogres. Le jour, ou plutôt la nuit, où les compagnons de Trois-fois-morte vont se faire attraper, la gamine va ameuter le quartier pour alerter la population. Le chevalier de Sainte-Ombre la fait grimper sur la croupe de son cheval au galop pour rattraper le ravisseur et ses otages pris dans le sac. Ils ne vont réussir qu'à sa faire attraper eux-aussi. Direction La cuisine des ogres, pour se faire croquer. Mais ça, c'est sans compter sur la détermination de Trois-fois-morte.
© Vehlmann, Andreae – Rue de Sèvres
Comme son nom l'indique, déjà morte trois fois, que pourrait bien craindre notre orpheline ? Dès leur arrivée chez les ogres, ils sont vendus. Certains sont tout de suite mis au court-bouillon, d'autres sont engraissés quelques mois et les derniers sont destinés au hachoir, avec les quartiers d'aurochs marinés au vin de cassis. C'est justement le cas de notre héroïne qui va réussir à échapper au carnage. Va commencer alors pour elle une grande aventure dans les bas-fonds de l'antre des ogres. Entre fantômes, kraken et chèvres, Trois-fois-mortes va devoir user d'alliances, de stratégies et de négociations pour éviter à ses compagnons de devenir les ingrédients d'une recette gastronomique.
Fabien Vehlmann retrouve sa veine de conteur de Jolies ténèbres. Il se rapproche des poncifs originels chers à Charles Perrault et aux frères Grimm, qui sous-couvert d'histoires édulcorées au fil des réécritures et adaptations, traitaient de thèmes dramatiques aussi graves que l'abandon, l'inceste, la culpabilité ou l'emprise. La cuisine des ogres ne déroge pas à la règle. Le final hors du commun repousse les limites du concept en rebattant les cartes entre les personnages pour une éventuelle suite qui pourrait amener vers un nouveau point de vue.
© Vehlmann, Andreae – Rue de Sèvres
Au dessin, Jean-Baptiste Andreae poursuit sa carrière sans faute. Il soigne chacun de ses albums, chacune de ses planches, chacune de ses cases avec un respect du lecteur qui fait de lui l'un des meilleurs dessinateurs de sa génération. Depuis Mangecoeur au début des années 90, il développe des univers fantastiques mêlant humains et animaux et créatures fantastiques, privilégiant toujours la qualité par rapport à la quantité. Ici, des scènes remarquables sur le lac montrent quelques cases exceptionnelles tant par leurs cadrages que par leurs exécutions, comme cette image en plongée où le kraken glisse sous l'embarcation des personnages, ou cette autre vue de côté sous l'eau lorsqu'un éléphant pousse la saucière sur laquelle a pris place Trois-fois-morte.
© Vehlmann, Andreae – Rue de Sèvres
A mettre dans les mains de tous ceux qui aiment frissonner, La cuisine des ogres est l'un des événements tout autant scénaristique que graphique de l'année. Immanquable.
Laurent Lafourcade
Série : La cuisine des ogres
Tome : Trois-fois-morte
Genre : Conte cruel
Scénario : Fabien Vehlmann
Dessins & Couleurs : Jean-Baptiste Andreae
Éditeur : Rue de Sèvres
ISBN : 9782810202683
Nombre de pages : 80
Prix : 20 €
"-Mais elle est horrible l'histoire de ce soir ! Urania, t'as pas peur d'habiter à côté du marais ?!!
-Personne n'ose s'approcher de moi, même pas le Grifenfer, mon petit Snow ! Avec ma vieille carcasse, il se casserait les crocs !
-Hey, au fait, pourquoi tu vis toute seule dans cette maison ? Tu pourrais habiter au village avec nous, non ?"
En plein cœur de la forêt sombre, se tient la masure de la sorcière Urania. La vieille lapine raconte aux enfants les légendes du marais. Ceux-ci adorent frissonner à la lumière de la chandelle et du feu qui crépite sous la marmite dans l'âtre. Si les gamins adorent la compagnie d'Urania, c'est loin d'être le cas de leurs parents. Ces cornichons d'adultes la trouvent effrayante. Pour Winter, si elle reste dans son antre, c'est aussi parce qu'elle veut garder le secret de la porte, qu'il rêve d'ouvrir. Pourtant, personne n'a le droit de s'en approcher. Il y a derrière des souvenirs qu'il ne faut pas réveiller.
© Sacré, Canepa, Halard, Rigano - Oxymore
La bande d'enfants d'Au chant des grenouilles a ceci d'atypique qu'elle est composée de divers animaux des bois et des sous-bois. Il y a les lapereaux blancs Snow et Winter, Honey le renardeau, Shadow l'araignée, Vanille la chouette et Moon la chauve-souris. A part leur raconter des histoires, Urania leur apprend également les recettes à base de plantes comme celles qui soignent le mal de dents, les secrets de la nature, côté faune et côté flore. Quel bonheur de passer ses journées à découvrir tant de choses. Pourvu qu'on n'y croise pas le Grifenfer !
© Sacré, Canepa, Halard, Rigano - Oxymore
La collection Métamorphose accueille une nouvelle série concept feel good empreinte de poésie, à la croisée de Mauve Bergamote et du Vent dans les saules, un Winnie l'ourson 3.0. Dirigée par Barbara Canepa, elle nous invite dans un univers anthropomorphique enchanteur. Les planches de ce premier volume co-scénarisé par Barbera Canepa et Anaïs Halard et dessiné par Florent Sacré à un niveau de graphisme hallucinant alternent avec quelques pages encyclopédiques, sur des thèmes cités plus haut, mises en scène par Giovanni Rigano. La série est prévue en six volumes, chacun dessiné par un auteur différent. Devraient s'y succéder tous les semestres Almanza, Rigano, Kerascoët, Quignon et Nesme. Il y a pire comme programme. Après ce premier volume, sans vraiment d'intrigue mais présentant l'univers, un concours culinaire est prévu pour le deuxième épisode.
© Sacré, Canepa, Halard, Rigano - Oxymore
Dans un monde perturbé comme le nôtre, les évasions salutaires au son du chant des grenouilles comme celles-ci sont salutaires. La poésie, ça se lit, ça s'écoute, ça se dessine. Un enchantement.
Laurent Lafourcade
Série : Au chant des grenouilles
Tome : 1 – Urania, la sorcière
Genre : Bucolisme
Scénario : Barbara Canepa et Anaïs Halard
Dessins : Florent Sacré (et Giovanni Rigano)
Couleurs : Barbara Canepa, Florent Sacré et Giovanni Rigano
Éditeur : Oxymore
Collection : Métamorphose
ISBN : 9782385610180
Nombre de pages : 48
Prix : 14,95 €
"-Ne parlons pas d'argent, Monsieur Caruso… Nous avons juste besoin de quelques menus services.
-Combien ?
-Cinq petits services. C'est fort peu pour avoir l'assurance de retrouver un peu de tendresse loin des pressions de la scène.
-De quoi parlez-vous, au juste ?
-D'un colis… D'un simple colis parmi vos bagages… que vous acheminerez, pour nous, vers notre Nouveau Monde… La côte Ouest."
Avril 1906. Enrico Caruso est un célèbre ténor italien. Il ne sait pas encore qu'il sera considéré plus tard comme l'un des plus grands chanteurs d'opéra de tous les temps. Pour l'instant, il a traversé l'Atlantique pour se produire aux Etats-Unis. Ce mois-ci, il est à San Francisco. On lui a demandé de transporter un colis supplémentaire dans ses bagages. Poussé par la curiosité, Judith, une femme de chambre, ouvre le mystérieux paquet et découvre un tableau. Surprise par deux gangsters, ceux-ci l'embarquent avec ce colis qu'ils venaient récupérer. A la faveur d'une rixe entre bandes rivales, elle parvient à s'enfuir avec le tableau, pour le rendre à son propriétaire. Tout semblait rentrer dans l'ordre jusqu'à ce qu'un tremblement de terre se déclenche.
© Meddour, Marie- Bamboo
La petite histoire entre dans la grande. Avec San Francisco 1906, les auteurs mélangent personnages de fictions et personnages réels, histoire inventée et événement authentique. Caruso a réellement fait une tournée aux Etats-Unis au début du XXème siècle et était effectivement présent le jour du séisme à San Francisco. Le tableau est une œuvre de Gustav Klimt, peintre autrichien, chantre de l'Art Nouveau. Le tableau dont il est question est basé sur la légende de Judith et Holopherne, général décapité par sa séductrice. C'est d'ailleurs la séquence qui ouvre l'album.
© Meddour, Marie- Bamboo
Pour découvrir la genèse de l'histoire, il faut remonter en 2004 lorsqu'Eric Hérenguel et Damien Marie réalisent que le centenaire du tremblement de terre dévastateur de San Francisco approche. Il aura fallu quinze ans de maturation pour que le scénario voit enfin le jour. Damien Marie retrouve l'Amérique d'Après l'enfer, quelques années plus tard, et son complice Fabrice Meddour. Ce dernier réalise ici des prouesses. Tout en prenant quelques libertés, il dépeint un San Francisco pré et post drame avec la même intensité, sans pour autant en rajouter, ne cherchant jamais à faire du spectaculaire. Les couleurs sépias, grisées lors du tremblement, contribuent au voyage dans le temps. Meddour étonne, mais aussi Meddour détonne, avec une reproduction incroyable du tableau de Klimt.
© Meddour, Marie- Bamboo
Gustav Klimt aurait peint trois toiles avec Judith. Deux sont avérés, la troisième est supposée. Avec une femme de chambre, Damien Marie et Fabrice Meddour s'assurent de l'existence de la Judith qui complète les deux premières. Parmi elles, qui sortira indemne du tremblement de terre de San Francisco ?
Laurent Lafourcade
Série : San Francisco 1906
Tome : 1 – Les trois Judith
Genre : Drame
Scénario : Damien Marie
Dessins & Couleurs : Fabrice Meddour
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
ISBN : 9782818980033
Nombre de pages : 72
Prix : 16,90 €
"-Bonjour, c'est bien vous qui m'avez contactée ?
-Tout à fait.
-Alors dites-moi ce qui s'est passé avec mon père ?
-Rien du tout.
-Attendez, vous m'avez fait revenir ici pour quoi, alors ?
- Qui me dit que vous êtes Mona ? Monsieur Fauconnier m'a toujours dit que sa fille était brune.
-On change vous savez, et puis mon père ne m'a pas vue depuis sept ans !"
Le jour du printemps est le jour de l'espoir, l'espoir d'une renaissance, quand la nature refleurit, les jours rallongent conséquemment et les températures s'élèvent. Pour Mona Fauconnier, cette année, c'est aussi le jour où elle apprend la disparition de son père Serge. C'est pour ça qu'elle rentre à Paris. Elle est attendue dans l'appartement de cet homme qu'elle n'a pas vu depuis sept ans, depuis la mort de sa mère. Celui-ci est un scientifique, chercheur parcourant le monde. Il est paléontologue très exactement. Ça fait un mois qu'il aurait dû être rentré. La gardienne de l'immeuble lui ouvre les lieux. Elle n'y rentre que pour nourrir Viktor, un magnifique ara bleu, qui semble inquiet de ne pas avoir de nouvelles de son maître. A-t-il vu quelque chose avant son départ ?
© Nocq – Daniel Maghen
Mona prévient les autorités de la disparition de son père, puis débute ses recherches en commençant par l'ordinateur du paternel. Elle tombe alors sur un dossier nommé Octopolis, mais celui-ci est protégé par un mot de passe. Pas question de dormir là. Le soir tombant, Mona décide de regagner son pied à terre parisien, le studio photo d'Evi, une copine, actuellement en déplacement à Oslo. Le lendemain, rendez-vous au Muséum où travaille son père pour y rencontrer Laure Caplan, qui travaillait avec lui sur un projet appelé Octopolis, autour des 500 millions d'années d'évolution des céphalopodes. La chercheuse reste très évasive, plus préoccupée par la paléontologie que par la disparition de son collègue. De retour chez son père, Mona découvre que le perroquet n'est plus là et que la concierge tombée dans l'escalier, comme c'est étrange, est embarquée par le SAMU. Par un coup de bol miraculeux, Mona rallume l'ordinateur et trouve le mot de passe protégeant le dossier Octopolis, un essai sur l'évolution du vivant dans l'océan et l'intelligence des poulpes. Jusqu'où sera menée Mona sur les traces de son père, passionné de plongée sous-marine ?
© Nocq – Daniel Maghen
Après Les grands cerfs, Gaétan Nocq signe un nouveau pavé bleuté, cette fois pas une adaptation mais un scénario original. La première partie de l'album alterne l'enquête de Mona avec des disgressions sous-marines sur les animaux multicellulaires qui évoluent sous l'eau. Le cténophore, l'anolamocaris et le trilobite, entre autres, dévoilent leurs secrets. L'évolution des céphalopodes est aussi à l'ordre du jour. Dans une deuxième partie, suite à l'invitation d'un plongeur, on va pénétrer dans les fonds marins méditerranéens avec Mona, d'abord avec des bouteilles en Méditerranée, ensuite dans un petit bathyscaphe, dans l'océan Pacifique de Clipperton.
© Nocq – Daniel Maghen
Le bleu Nocq laisse parfois place à d'autres couleurs, souvent pastels, parfois du noir quand on descend dans les abysses. Ces tons correspondent également aux émotions, qu'elles soient aquatiques ou familiales. Si le décor marin, scientifique tant dans la flore que dans la faune, est finement représenté, le récit est avant tout une histoire d'héritage, celui laissé par des parents qui ont forgé une enfant, celui laissé par des générations pour des générations futures. Ce n'est pas un hasard si l'on va passer par la grande galerie de l'évolution du Museum d'Histoire Naturelle. Sans jamais donner de leçons, Gaétan Nocq livre un album écologique engagé, tout en finesse et poésie, un moment suspendu dans notre monde excité.
Gaétan Nocq n'est pas loin d'être un lanceur d'alertes. Octopolis est une fable qui subjugue par sa beauté tout en portant à réflexion sur la préservation des océans...et des rapports familiaux.
Laurent Lafourcade
One shot : Octopolis
Genre : Emotion
Scénario, Dessins & Couleurs : Gaétan Nocq
Éditeur : Daniel Maghen
ISBN : 9782356741523
Nombre de pages : 280
Prix : 30 €
"-Je suis Raowl, le sauveur de princesses en détresse. Sauf que mon boulot, il est plus trop à la mode…
-Les princesses, elles sont plus en détresse !
-On se débrouille toutes seules maintenant.
-Un sauveur de princesses qui n'a plus de princesses à sauver, il se retrouve au chômage. Alors je me suis trouvé une nouvelle occupation : donner des conseils !"
Il est le plus balèze des cinq royaumes. Il a réponse a tout. Qui mieux que lui pourrait prodiguer des conseils sur tout et n'importe quoi ? Personne. Les princesses en détresse devenant rares à sauver, Raowl s'est reconverti et est là pour vous donner ses trucs et astuces. Avec la participation aimable et exclusive des enfants de Tebo : Capucine, César et Raphaël, auteur du livre que l'on va dénoncer à la DASS pour exploitation de mineurs. L'ouvrage didactique et pédagogique commence par, justement, un cas d'école : comment faire ses devoirs en trente secondes ? Il suffit juste de repérer un élève pas trop mauvais, shooter dans son cartable et inverser ses propres cahiers avec ceux de la victime. C'est plus facile à dire qu'à faire.
© Tebo – Dupuis
Pêle-mêle, Raowl aide à se sortir de situations plus ou moins périlleuses. Comment être un bon méchant ? En faisant des prouts avec ses dessous de bras ? Pas vraiment. Attaquer avec des escargots de l'enfer ? Faites-nous rire ! De toutes façons, face à la massue de Raowl, tous les méchants sont nuls. Nous allons apprendre à faire des armes avec des objets du quotidien : un slip, une pince à épiler, des mouchoirs en papier farcis de morve, du PQ, des chaussettes sales et même un frigo. Mais attention de ne pas se faire mettre game over par le rejeton de l'auteur. On va savoir comment préparer un repas romantique, comment frimer avec des rollers ou encore se débarrasser de ses angoisses.
© Tebo – Dupuis
Tebo écrit et dessine un album hilarant, crétin à souhait, avec des masses d'arme, du caca, des monstres et des chaussettes sales. Deux histoires courtes s'insèrent au milieu des gags. Dans l'une, Raowl vient à la rescousse d'une petite princesse qui n'a pas de tenue originale pour aller au bal du printemps. Qu'à cela ne tienne, on va essayer de capturer une robe sauvage. L'autre récit est une compétition pour définir qui est le meilleur sauveur de princesses en détresse. Alors, c'est le chat botté, Peter Pan, Aladin ou Raowl ? Tebo entraîne ses personnages dans la mission dans de superbes planches destructurées hors du commun. Quand la technique narrative est à ce point au service de l'histoire, on est au climax de ce qui peut se faire en BD. By jove ! N'oublions pas Blake et Mortimer qui font en milieu d'album une petite apparition qui restera dans les annales.
© Tebo – Dupuis
Has been, le manuel des Castors Juniors. La méthode Raowl est la nouvelle référence en matière de survie. Alors, merci qui ? Merci Raowl !
Laurent Lafourcade
Série : La méthode Raowl
Tome : 2
Genre : Ouvrage didactique… enfin…
Scénario, Dessins & Couleurs : Tebo
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9791034768783
Nombre de pages : 48
Prix : 12,50 €
"-Restez où vous êtes ! Ne bougez plus, c'est un ordre.
-On fait rien de mal. On le jure !
-Ouais ! On voulait juste se rafraîchir un peu !
-D'où vous sortez ?
-On vient d'une bulle, une île artificielle appelée Adenaom ! C'est grâce à elle qu'on a survécu à la catastrophe !
-Suivez-nous."
Welling et Moé, une adolescente et son petit frère, sont partis d'Adenaom avec quelques amis, cette île d'apparence idyllique en plein pacifique peuplée d'orphelins comme eux et dirigée par un certain Ido Stavanger. A l'extérieur, ils découvrent un monde post-apocalyptique dans lequel il va leur falloir survivre. Le lapin attrapé à la fronde, ce n'est pas si mauvais. La fronde, ça sert aussi à chasser les loups. En quittant la ville anéantie et après avoir franchi un pont surplombant une rivière verte à l'eau irradiée, les enfants découvrent une nature plus luxuriante où ils vont être recueillis par une autre bande venue elle d'une autre île que la Bulle où ils étaient. Tous ces enfants perdus vivront-ils en totale harmonie ? Entre rivalités et séduction, rien n'est moins sûr. Mais face à une nouvelle adversité, il va falloir se serrer les coudes.
© Gaillard, Bagnoli, Degreff - Auzou
La série d'anticipation La bulle poursuit son exploration des relations humaines dans une dystopie qui ne laisse pas le temps de souffler. Les adolescents font leurs expériences de vie dans un monde qu'ils ne maîtrisent pas. Ils découvrent à la fois de nouveaux sentiments comme l'amour, parce qu'il y aura du flirt, mais il y aura également du deuil. L'adolescence est la période de découverte, de prise en compte et en conscience de ces nouveaux sentiments. En plus d'avoir le corps qui change, ça fait beaucoup de choses à gérer. Alors, quand on évolue en et en dehors d'un monde comme celui de la bulle, les difficultés sont puissance dix.
© Gaillard, Bagnoli, Degreff - Auzou
Les autrices Aurelle Gaillard et Gabriele Bagnoli bousculent les lecteurs. Avec un graphisme tout public, on ne s'attend pas forcément à de telles perturbations, comme celles auxquelles les acteurs de l'histoire sont confrontées. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles ne prennent pas leurs jeunes lecteurs pour des crétins. Elles les aideraient même à grandir. La tension monte crescendo et le cliffhanger final laisse augurer d'un troisième tome encore plus haletant.
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L'opération survie est lancée. Pour les jeunes évadés de la bulle, la coupe est pleine. Pas question de se laisser dicter leurs destins.
Laurent Lafourcade
Série : La bulle
Tome : 2 – Les survivants
Genre : Anticipation
Scénario : Aurelle Gaillard
Dessins : Gabriele Bagnoli
Couleurs : Sandrine Degreff
Éditeur : Auzou
ISBN : 9791039528511
Nombre de pages : 64
Prix : 13,95 €
"-Aujourd'hui, nous accueillons également un nouveau membre. Dédé. Dédé ? Tu veux bien te présenter et nous dire ce qui t'a décidé à rejoindre notre groupe ?
-Eh bien tout d'abord, bonjour…
-Bonjour Dédéééé…
-Bonjour Dédéééé…
-Donc, je m'appelle Dédé et…
-Alerte ! Alerte ! Y a un jeune en bas !
-Un jeune ? Un matin avant midi ? Où ça ?
-Là.
-Quelle horreur !
-Vivant ?
-Hey !!! Toi, le jeune !! Tu veux que j't'aide à t'droguer en écoutant du rap ?"
Dans un univers post-apocalyptique dévasté, la guerre est déclarée entre deux types d'humains : des vieux et des jeunes. Entre ces deux communautés, c'est un conflit de territoires qui fait rage. Depuis la grande révolte des jeunes consécutive au retrait des trottinettes en libre-service, la vie des vieux s'est considérablement compliquée. C'est pour cela qu'aujourd'hui les membres de la section Michel Drucker du quatrième district partent faire des commissions armés jusqu'aux dents. Ils sortent toujours avant 16 h, car à ce moment là les jeunes dorment encore et profitent ainsi de la grande surface en toute sécurité. Toute sécurité ? Des quinquas ou des quadras pourraient traîner. C'est un gibier à chasser.
© Mo/CDM – Fluide glacial
Les jeunes détestent le savon et se réunissent en bande chez Mc Donald's. Les vieux détestent le rap et doivent fréquemment s'arrêter pour des pauses pipi, pauses tension ou pauses nourrissage de pigeons. Les vieux ont une problématique : renouveler leurs troupes. Car les vieux, ça meurt. Il faut donc capturer des jeunes pour les faire vieillir. Reste plus que le problème de la fécondation. Quand les jeunes vont tenter d'infiltrer la zone tenue par les vieux, ces derniers vont devoir déjouer leurs pièges. Et pour une autre frange de la population, il peut y avoir un problème de positionnement. Cette frange, ce sont les vieunes, trop vieux pour être jeunes et trop jeunes pour être vieux. Ceux qui veulent devenir vieux trop vite, parfois, ils rechutent. Le club des jeunistes anonymes pourra les aider à se soigner. Jeunes, prenez donc garde à ne pas aimer trop vite les légumes verts et les chansons de Jean Ferrat.
© Mo/CDM – Fluide glacial
Jeunes versus Vieux. Rassurez-vous, Mo/CDM ne vous demande pas de vous positionner. Skate, jogging, casquette à l'envers versus déambulateurs, tricot de corps et couches-confiance. La section Call of duty s'oppose à la section Michel Drucker. Violence, action, corps de rêve, suspense, sentiments et émotion composent ce diptyque dystopique à mourir de vieillesse… non de rire. Le premier tome est une refonte de Geek War paru en 2013. Mo/CDM a réécrit et raccourci les dialogues, refait les couleurs et supprimé des histoires. Le second est composé d'histoires totalement inédites en album. Fluide promet une saga d'anticipation post-apocalyptique qui tiendra en haleine toutes les générations de lecteurs. Qui vivra en dehors d'un ehpad verra !
© Mo/CDM – Fluide glacial
Jeune ? Vieux ?... Choisis ton camp ! Le plus simple est de rentrer dans celui dirigé par Mo/CDM. C'est l'assurance d'aimer les burgers même avec un appareil dentaire. C'est la certitude de se faire une compil avec aussi bien du Jul que du Michel Sardou, de lire aussi bien Notre temps que Fluide glacial.
Laurent Lafourcade
Série : Gen War La guerre des générations
Titres : Level 1 / Level 2
Genre : Humour
Scénario, Dessins & Couleurs : Mo/CDM
Éditeur : Fluide glacial
ISBN : 9791038207004 / 9791038206533
Nombre de pages : 56
Prix : 9,90 € / 15,90 €
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