« - Où est le corps, Capitaine ?
- Vous entendez ce grincement métallique ? Il arrive. Le cadavre est à l’intérieur.
- Mais putain, c’est un… C’est un cheval ! »
Saint-Martin-de-Comminges, dans les Pyrénées enneigés. Le commandant Martin Servaz est appelé pour résoudre une étrange affaire. Un cheval, dépecé, sans tête, a été retrouvé au sommet du téléférique. Le propriétaire n’est autre que Eric Lombard, régisseur du centre équestre et milliardaire. Très vite, le cadavre de la bête ne va pas être le seul macchabée de l’affaire. Quelques jours plus tard, le pharmacien de Saint-Martin est retrouvé attaché sous un pont. Les assassinats sont-ils en relation ? Evidemment oui. Il faudra cependant remonter plusieurs années en arrière pour le comprendre et trouver un mobile.
Si certains genres romanesques souffrent de leur adaptation au cinéma ou en bande dessinée, le polar reste un domaine privilégié pour des transcriptions réussis. Cette histoire de Bernard Minier ne déroge pas à la règle. Même si certaines scènes comme les relations de Servaz avec sa famille sont moins détaillées, l’essence de l’enquête est là, avec toute la tension et tout le suspens instillés par Bernard Minier. Au dessin, Mig immerge avec frissons dans les paysages enneigés. Ses personnages anguleux laissent apparaître leurs failles. En particulier, le psychopathe interné Julian Hirtmann est très bien casté.
Moins trash que Chattam, moins torturé que Thilliez, Minier fait du Christie moderne. On a les cadavres, on a les suspects, on a les limiers. On reste dans un réalisme possible, avec des personnages ayant des profils psychologiques explicites. Thirault s’en est emparé avec intelligence et respect, peut-être parce qu’il est lui aussi romancier avant d’être scénariste. Notez que ce n’est pas la première fois que Glacé est adapté. Le roman aux 750 000 exemplaires l’a déjà été en feuilleton télévisé en 2016 avec Charles Berling dans le rôle principal.
Le commandant Servaz est le héros de six autres romans de Bernard Minier. Espérons que les autres vont suivre.
Laurent Lafourcade
One shot : Glacé
Genre : Thriller / Polar
Scénario : Philippe Thirault
D’après : Bernard Minier
Dessins & Couleurs : Mig
Éditeur : Philéas
Nombre de pages : 112
Prix : 19,90 €
« - Regardez-les, ces hommes de guerre ! Ils paradent avec leurs casques à aigrette, mais ils sont incapables de défendre leur cité.
- Assez ! Pas de querelles ! Toi, le fils du pêcheur, que veux-tu ?
- Ce que je veux ? Ce que je veux ?!? Je veux faire ce que n’importe quel guerrier ferait… Trouver le repaire de ces bâtards et brûler leur vaisseau ! »
499 avant Jésus-Christ, une petite île grecque est pillée par des pirates, la détroussant de toutes ses richesses. Sur cette île, habite Philoklès. Le jeune homme n’accepte pas de rester les bras ballants à regarder faire les différentes expéditions barbares qui débarquent. Le fils du pêcheur veut retrouver les assaillants et brûler leur navire. Soit il y parvient et revient avec la volonté de créer une coalition permettant de lutter contre les pillards, soit il mourra au combat. Philoklès ne compte pas passer sa vie à raccommoder des filets. Il embarque donc à bord d’un frêle esquif, seul. Son père lui conseille quand même de faire un petit crochet pour consulter Tirésias, l’oracle, qui va lui indiquer une action à accomplir pour réussir dans sa mission.
© Eacersali, Latapy, Causse - Bamboo
Alors que Serge Le Tendre et Frédéric Peynet adaptent les classiques de la mythologie méditerranéenne, Mark Eacersall et Serge Latapy imaginent l’épopée d’un nouveau héros. Kleos signifie gloire en grec. Philoklès est un nouvel Ulysse. Il quitte son père, son métier, son île pour que son peuple ne vive plus dans la fatalité d’invasions incessantes. Chacun dans leurs catégories, on attendait Mark Eacersall et Amélie Causse au tournant. Le premier sort du scénario impeccable de Tananarive dessiné par Sylvain Vallée. La seconde revient de l’adaptation parfaite de La commode aux tiroirs de couleurs d’Olivia Ruiz. Associés au journaliste spécialiste d’histoire ancienne et de civilisation grecque Latapy, ils transforment leurs essais dans ce coup de maître.
© Eacersali, Latapy, Causse - Bamboo
Après le renouveau ces dernières années des contes médiévaux, voici la résurrection des tragédies antiques. Le scénario monte en pression, rien n’étant épargné à ce brave et intrépide pêcheur. Acteur d’une époque où la violence ne fait pas de cadeau – d’ailleurs y a-t-il des époques où elle en fait ? -, Philoklès est au cœur de luttes de classes, de tromperies sexuelles, de tueries et de viols. Tout est montré, de manière « souple » certes, mais rien n’est édulcoré. Les dessins et couleurs immergent dans l’ambiance avec quelques images sublimes comme lorsque le héros rêve de l’éclat de sa gloire ou quand il vogue en pleine tempête.
© Eacersali, Latapy, Causse - Bamboo
Philoklès atteindra-t-il « kleos aphtiton », la gloire éternelle ? Plus que quelques mois à attendre pour le savoir dans la fin de ce diptyque, avant tout hommage à l’Illiade et l’Odyssée d’Homère.
Laurent Lafourcade
Série : Kleos, celui qui rêvait de gloire
Tome : 1 – Livre I
Genre : Tragédie antique
Scénario : Mark Eacersall & Serge Latapy
Dessins & Couleurs : Amélie Causse
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Nombre de pages : 64
Prix : 16,90 €
« - C’est la cata, mes folles loveuses ! La grosse méga cata ! Je suis choquée ! Je me suis fait voler mon tél… Avec toute la vie dedans, quoi ! Tout ! On va tout savoir de moi ! Tous mes secrets ! »
Babila est dans tous ses états. La YouTubeuse aux 7 500 450 followers s’est faite voler son téléphone. Tout le monde va tout savoir sur elle. Trop de buzz tue le buzz. Elle n’aura plus de secret pour personne. S’en remettra-t-elle ? Elle trouvera bien la parade pour rester dans les créateurs de contenus les plus influents. Les sponsors ne vont pas la lâcher comme ça.
Babila est l’une des neuf influenceurs et influenceuses caricaturés dans cet album. Côté cuisine, Jean-Miche-Muche essaye la cuisine japonaise sous l’œil bienveillant… ou pas… de son fils qui lui sert de commis. Est-ce que le fils indigne sera à la hauteur de son père ? Jenny Flex est dans le karma family. Si sa famille a tendance à l’énerver, elle se détend dans des postures gymniques. Pendant ce temps-là, Sean Norris fait dans le zen, pas comme sa peste de sœur, qui a quand même un million deux cent mille followers de moins que lui.
Trois duos complètent les nouvelles stars du web présentes ici. Victor et Hector démêlent l’info du faux. Sont-ils les derniers survivalistes de ce monde de complotistes ? Toine et Lily jouent dans le « Do it yourself ». Ils vous apprendront à faire du fromage bio maison, du gel douche, du savon et même des toilettes sèches ! Enfin, Zen et Zazen donnent la recette du bonheur en famille. Ce sont les parents de Jenny, et elle les fait méditer. Niamlatsé, les fidèles !
Louis et Bigarella ont tout compris. Ils prennent le contrepied du pseudo sérieux de ces chercheurs de vues pour faire rire à leurs dépens. Mais après tout ces gens-là ne s’en moquent-ils pas du moment que ça leur fait de la pub ? Au-delà de tout ça, les auteurs raillent un système dont on ne sait pas encore si c’est un phénomène de mode, dont on ne connaît pas encore les limites et dont on ignore l’avenir.
Si les internautes restent souvent passifs devant leurs écrans, ils ne pourront que se marrer de la facette des « créateurs de contenu » que leur offrent les ÏouAuteurs de cette bande dessinée.
Laurent Lafourcade
Série : Ïoutubeurs
Tome : 2 - #Carrément pas !
Genre : Humour geek
Scénario : Stéphane Louis
Dessins : Ivan Bigarella
Couleurs : Véra Daviet
Collection : Soleil Pop
Éditeur : Soleil
Nombre de pages : 48
Prix : 11,50 €
« - Pourquoi tenez-vous tant à récupérer ce cherish bot, patron ?
- Oh, je ne veux pas le récupérer… Je veux juste le regarder mourir. Beaucoup de cherish bots comme Karel sont morts dans leur 27e année sans que personne comprenne cette anomalie. L’obsolescence programmée de ce modèle va normalement au-delà de 100 ans. Certains collectionneurs paieraient une fortune pour en voir mourir un naturellement. »
La traque est en cours. Alors que Elle et Karel sont en route pour Madrid où ont été conçus les Cherish Bots, Nagai est à leurs trousses. Il veut regarder Karel mourir. Le robot est dans sa vingt-septième année. Son obsolescence programmée lui laisse peu d’espoir, mais Elle ne l’entend pas de cette oreille. L’humaine est amoureuse du robot. Elle compte bien tout faire pour le sauver.
© Kid Toussaint, Garrido Martin - Dupuis
Le triptyque Love Love Love se clôt dans un final hollywwoodien. Les auteurs n’épargnent rien à leurs héros. Pas une seconde de répit dans cette course poursuite au final de blockbuster. Loin d’être conventionnelle, la série pose les bases d’un questionnement sur l’amour au XXIème siècle. Dans une période sombre, où des interdits inexplicables sortent de tous les côtés, où le voisin préfère s’occuper des autres plutôt que de lui, surtout quand ça n’a aucune incidence sur sa vie, cette histoire prouve qu’on peut, non, qu’il faut aimer qui l’on veut. Ce n’est pas aux autres de nous dicter notre comportement. Il faut que les jeunes d’aujourd’hui l’entendent. Ce ne sont pas les politiciens qui vont les y aider. Ce sont des artistes comme les auteurs de ce livre. Dans les périodes les plus troublées de l’histoire de l’humanité, l’Art avec un grand A a joué un rôle déterminant. Plus que jamais, il est l’évasion vers un futur plausible.
© Kid Toussaint, Garrido Martin - Dupuis
C’est un bien grand rôle qui est donné là à une bande dessinée en trois volumes qu’il faut concevoir comme une seule grande histoire. Et pourtant, Love Love Love est un récit qui ne doit pas passer inaperçu. Kid Toussaint et Andrés Garrido s’y attachent mais on ne peut pas dire que l’éditeur ait mis la série en évidence. Sorti en plein mois d’août sans aucun soutien éditorial, Love Love Love n’a pas été « vendue » comme il le fallait. C’est le moins que l’on puisse dire. Seule la réédition en intégrale chez Aire Libre pourrait lui donner la visibilité qu’elle mérite.
© Kid Toussaint, Garrido Martin - Dupuis
L’émotion est le point commun des histoires signées Kid Toussaint. Love, Love, Love ne déroge pas à la règle. Il réussit à insuffler des sentiments à des intelligences artificielles. Karel entrera-t-il dans le fameux et tragique club des 27 ? Un merveilleux conte moderne, violent mais plein d’espoir.
Laurent Lafourcade
Série : Love Love Love
Tome : 3 – Bip Bip Yeah
Genre : Aventure fantastique
Scénario : Kid Toussaint
Dessins & Couleurs : Andrès Garrido Martin
Éditeur : Dupuis
Nombre de pages : 64
Prix : 12,50 €
ISBN : 9791034757763
« - C’est joli, par ici, tu ne trouves pas ?
- Heureusement qu’il est joli, ce monde, parce que j’ai bien peur qu’on doive attendre que Bob nous trouve une solution pour rentrer à la maison…
- Je ne suis pas certaine de ça… »
Benoît et Madeleine sont toujours bloqués dans le monde parallèle de Tralaland. La jeune fille semble avoir trouvé le moyen d’en sortir… grâce à une radio. On vous rassure tout de suite, ça ne va pas marcher. C’est une des histoires de ce cinquième recueil de Tralaland dans lequel on retrouve nos amis accompagnés de Bisou, le loup super sympa en costard et Bob le scientifique sans tête. Ensemble, ils auront à faire à une sorcière optimiste, une route sans fin, des concepteurs de maison, une grotte perdue, une tempête de neige, un casque de réalité virtuelle et une recette de yaourt.
© Libon - BD Kids
Dans la dangereuse forêt du Grand Nord, c’est mercredi, soir des contes du Petit Duc. Glouton est féru des histoires que ce hibou raconte au monde réuni sous le grand mélèze. L’histoire de cette semaine va donner envie à Glouton de manger de la chair humaine pour devenir vraiment plus fort. Ça ne coûte rien d’essayer. En discutant avec Mèdor, il apprend que celui-ci a été chien de traîneau et qu’il mangeait trois fois par jour. Glouton décide donc de renoncer à la viande humaine et de se faire embaucher comme chien de traîneau.
© B-Gnet - BD Kids
Libon pour Tralaland et B-Gnet pour Glouton sont deux monstres de la BD humoristique complètement déjantée et décalée. Si l’un nous embarque dans un monde parallèle où tout est possible, l’autre reste dans un univers réaliste… Non, on plaisante. C’est pas parce qu’on est dans les forêts glacées que tout ce qu’il s’y passe c’est du reportage. Glouton est un animal subversif, brut de décoffrage, qui risque de renvoyer Leonardo di Caprio dans The revenant à la cueillette de cèpes.
© Libon - BD Kids
On ne dira jamais assez tout le bien de la collection BD Kids. Ces petits albums souples à rabats ont lancé la mode d’un nouveau format copié aujourd’hui par d’autres maisons d’éditions. Le seul point qui serait à revoir serait dans la maquette des couvertures présentant les héros, sans décor. Ça permet peut-être plus de visibilité mais c’est moins joli qu’un dessin complet. M’enfin, ça ne va pas nous empêcher de nous marrer avec Tralaland et Glouton. N’est-ce pas l’essentiel ?
Laurent Lafourcade
Série : Tralaland
Tome : 5 – Court-circuit
Genre : Humour psychédélique
Scénario, Dessins & Couleurs : Libon
Éditeur : BD Kids
Nombre de pages : 80
Prix : 10,50 €
ISBN : 9791036346071
Série : Glouton
Tome : 5 – La ruée vers l’homme
Genre : Nature sauvage
Scénario, Dessins & Couleurs : B-Gnet
Éditeur : BD Kids
Nombre de pages : 64
Prix : 10,50 €
ISBN : 9782408036805
« - Hé, gamin ! Touche pas à cette carcasse de monstre ! Ça reste une relique du vieux monde. Je devrais pouvoir en tirer de quoi me payer au moins un repas. Pose ce flingue et fous-moi le camp !
- Non, il est à moi !
- Petit merdeux !
- Je deviendrai chasseur, moi aussi… Et je ferai tout pour sortir de la pauvreté ! »
La cité de Kugamayama est protégée de la zone de danger qu’on appelle « Les terres dévastées » par une énorme muraille derrière laquelle vivent les gens fortunés. Dans ces fameuses terres dévastées, vivent les pauvres, comme Akira. Pour s’en échapper, pas d’autre moyen que d’arriver à gagner assez d’argent. Pour cela, il faut devenir chasseur. Il faut se rendre au-delà de ces terres, jusqu’aux vestiges du vieux monde pour y trouver des reliques qui se revendent à prix d’or, afin de pouvoir habiter derrière la muraille. Dans les ruines du district de Kuzusuhara, Akira vient d’acquérir son permis de chasser. Mais dans cette jungle urbaine, il ne va pas être simple pour lui de faire sa place. Il va trouver en Alpha, forme de réalité augmentée et technologie du vieux monde, une alliée de choc et de charme qui va l’y aider.
© Kirihito Ayamura 2019
© Nahuse 2019
© 2023, Editions Dupuis, pour l’édition française
Le mangaka Kirihito Ayamura s’entoure d’une large équipe pour concevoir ce survival. Trois designers se sont chargés l’un de l’univers, l’autre des personnages et le dernier des machines. Est construit ainsi un monde puissant et cohérent. Ce tome introductif va directement à l’essentiel. En quelques planches, tout est posé : la problématique et les personnages principaux. Ayamura ne perd pas le lecteur dans des détails inutiles et ne le trompe pas sur la marchandise. On veut de l’action ? On en a d’emblée. On veut du sexy ? Il y en a aussi. Dans ce monde de mecha-violence, une dose de fantastique apportée par Alpha, cette entité que seul Akira peu voir, élargit le spectre des possibles.
© Kirihito Ayamura 2019
© Nahuse 2019
© 2023, Editions Dupuis, pour l’édition française
Décidemment, Akira est un prénom à la mode chez les mangakas, peut-être parce que c’est celui d’un héros mythique du genre. Toujours est-il qu’après 100 bucket list of the dead, le héros de Rebuild the world porte aussi ce prénom. Adaptée d’un roman publié sur le net, la série s’annonce au long cours. Ce premier tome ne porte pas le numéro 1 mais le numéro 001. Si les lecteurs de la version originelle connaissent l’univers, Ayamura confesse prendre une direction légèrement différente qui les intéressera, tout comme le manga pourra donner au public l’envie de lire le roman de Nahuse.
© Kirihito Ayamura 2019
© Nahuse 2019
© 2023, Editions Dupuis, pour l’édition française
Le monde est dévasté. Il va falloir tout reconstruire, comme Akira veut construire son avenir. Les embûches risquent d’être nombreuses. Ça nous promet quelques heures de lecture haletantes.
Laurent Lafourcade
Série : Rebuild the world
Tome : 1
Genre : Shonen Survival
Roman d’origine : Nahuse
Dessins : Kirihito Ayamura
Design des personnages : Gin
Design de l’univers : Yish
Design des machines : Cell
Éditeur : Vega Dupuis
Nombre de pages : 162
Prix : 8 €
ISBN : 9782379502071
Junk food : régime alimentaire néfaste pour l’organisme consistant à manger des aliments à fort apport calorique (sucres et graisses) mais à faible valeur nutritive.
Notre mode de vie actuel nous confronte à manger rapidement : c’est le règne des fast-foods et des plats industriels préparés. Sans forcément s’en rendre compte, nous détruisons notre santé en consommant ces drogues quotidiennes proposées par les industries agroalimentaires. Actuellement, l’obésité et le diabète du type 2 tuent 11 millions de personnes par an. L’impact du sucre sur la santé mentale est encore très largement sous-estimé. L’addiction alimentaire n’est malheureusement pas encore reconnue comme une maladie et est un phénomène concernant le monde entier, que l’on soit adulte ou pas, maigre ou gros, riche ou pauvre.
© Arthur Croque – Émilie Gleason - Casterman
Émilie Gleason nous fait découvrir à travers les yeux de Zazou (inspirée par le témoignage d’une petite française), une boulimique XXS de 19 ans, les multiples dangers de cette malbouffe. Pour cela, elle a accumulé, tout autour de la planète, de nombreux témoignages de personnes confrontées à ces addictions. On y croisera Winnie la bingeuse compulsive, Némo le mangeur émotionnel, Clodette l’accro au sexe et au sucre, chacun d’entre eux illustrant une facette de cette addiction aux mille nuances.
© Arthur Croque – Émilie Gleason - Casterman
Aidée par Arthur Croque, elle retranscrit au moyen de la BD le combat des accros de ces drogues quotidiennes surchargées en sucre et en graisse. Son dessin est direct, brut voir même parfois violent à l’égal des dangers de ce mode d’alimentation qui nous est imposée par de nombreuses industries agroalimentaires dénuées de tous scrupules.
© Arthur Croque – Émilie Gleason - Casterman
- Mangez 5 fruits et légumes par jour
- Limitez l’ajout de sucre et de sel
- Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé …
Ces messages censés guider notre conduite alimentaire sont-ils efficaces ?
Avec plus de 8 millions de personnes obèses en France, on peut en douter. Des pays situés aux quatre coins du monde commencent à prendre des mesures draconiennes pour endiguer ce fléau. Au Mexique, certains états ont interdit la vente de soda et de sucreries aux mineurs, instaurant sur ces denrées des taxes élevées.
© Arthur Croque – Émilie Gleason - Casterman
À la fois documentaire et fiction, ce roman graphique souligne les dangers de la surconsommation de la malbouffe et du sucre, la première drogue consommée au monde. Rédigé en mode rapport, ce livre qui ne peut laisser indifférent une fois la dernière page tournée. Beaucoup de lecteurs iront ensuite chercher des informations complémentaires en consultant notamment les différentes sources et titres d’ouvrages laissés en fin de livre..
Alain Haubruge
Titre : Junk Food
Genre : Documentaire – Alimentation - Société
Éditeur : Casterman
Scénario : Arthur Croque
Dessin : Émilie Gleason
Nombre de pages : 223
Prix : 21,00 €
ISBN : 9782203203303
« Avant, je pensais comme toi, que les mortels étaient des larves tout en bas de la hiérarchie cosmique, si loin des dieux, demi-dieux et démons … mais mon séjour sur terre m’a appris que les humains ont nombre de qualités, telles que l’amour, la compassion, l’amitié, l’honneur … la vie »
Le démon Beset a trouvé une candidate à son projet « Désespoir » ! Une jeune femme qui vient à peine de se suicider dans son bain, encore vivante … mais déjà maudite ! Vulcain se charge alors de la « transformer » en parfaite héraldesse du combat de Besset. Elle s’appellera Mizery ! Sa première mission sera de retourner dans le « monde d’en haut » et d’y collecter un maximum d’âmes innocentes !
© Collectif – Tabou
Grâce à cela, Beset et Vulcain sont convaincus de pouvoir ouvrir les scellés sacrés du Paradis ! Armée de Despair, une épée buvant les âmes comme Bacchus du vin, forgée par Vulcain, Mizery s’abandonne alors aux délices de la damnation … sur terre !
Mais sur leur chemin, les Lookers, Tania et Michelle aidée par Pandora pour l’occasion se feront une joie de remettre de l’ordre dans cette invasion de morts-vivants !
© Collectif – Tabou
Tel est le pitch du 1er récit de ce recueil qui en regroupe 6, de dessinateurs différents. Entre action, sexe et violence, nos 2 héroïnes se défoncent sans compter !
Que ce soit dans les milieux des « snuff movie », d’une bacchanale infernale ou à la recherche d’un grimoire ancien volé par les Sœurs de Sainte-Gertrude, rien ne pourra les arrêter.
Un graphisme, ou plutôt des graphismes où l’érotisme est à l’honneur, notamment dans la surprenante « Galerie des couvertures ». Imaginez des couvertures « décentes », puis leur version « moins sage » … Un régal d’imagination visuelle.
© Collectif – Tabou
Bref, un peu de légèreté déjantée pour cette rentrée ! Et maintenant, n’hésitez pas à vous plonger dans la suite des aventures de « Lookers & Ember ».
Thierry Ligot
Titre : Lookers Origines
Éditeur : Tabou
Scénario : Doug Miers
Dessin : Jeremy Rock, Patrick Fillion, Tim Seeley, Ivan Abrani, Albert Holoso
Nombre de pages : 240
Prix : 22,00 €
ISBN : Évide
Autre manga culte repris pour un one-shot, « trilogique » ici, le plus célèbre pirate balafré de l’espace réapparaissait sur nos écrans radar en 2019-2020.
Relu à l’occasion des fêtes de fin d’année, la série « Capitaine Albator, Mémoire de l’Arcadia » relevait au départ plus du pari insensé que du succès garanti.
Reprendre le héros du maître Leiji Matsumoto pouvait paraître une gageure ! Le faire dans un format franco-belge pour un lectorat européen encore plus ! Le manga cultissime à la sauce européenne … Mais la formule fonctionne et ce dernier tome de la trilogie « Albator, Mémoire de l’Arcadia » le prouve. Et ce n’est pas non plus le succès énorme du « Goldorak » de Xavier Dorison, Denis Bajram, Brice Cossu et Alexis Sentenac qui nous contredira !
Mais revenons-en à Albator. Conçu dans l’esprit de la série BD originale, où il s’intègre entre les épisodes 17 et 18, moment où l’Arcadia quitte la Terre pour foncer vers le combat final avec la Reine des Sylvidres.
© Alquié Jérôme - Kana
En quelques mots, en l’an de grâce 2977, les humains ont laissé mourir leur planète, asséché les océans et épuisé à l’extrême les ressources naturelles, inconscients et insouciants de la menace qui plane sur eux. Car du fond de l’univers, le peuple sylvidre, qui avait colonisé la Terre 300 millions plus tôt est en route pour en reprendre possession. C’est une question de survie pour lui. A cet effet, leur reine y a envoyé une sphère noire chargée de 3 missions : les guider vers leur destination, réveiller ses sœurs restées sur Terre pour y préparer l’invasion et provoquer une immense tempête glaciale afin de tout immobiliser. Mais cela, tout fan de la série le sait déjà !
C’est ici que débute cet inédit. Une équipe de scientifiques découvre sur Terre un mausolée sylvidre. Le professeur Reiji, le docteur Imer et son assistante Talika y entrent pour trouver une sylvidre géante endormie. Responsable de cette glaciation soudaine, Talika la réveille contre la volonté d’Imer. Mais pourquoi ? Quel est ce mystère ? Quelle est la motivation qui pousse Talika à mettre la Terre en péril ?
© Alquié Jérôme - Kana
Ce 3e tome va voir l’ultime confrontation entre Albator et Talika.
Nous y découvrons la raison pour laquelle cette dernière, rongée par la vengeance, est prête à tout pour détruire partout et définitivement les Sylvidres. Une vengeance où la destruction de la Terre et la disparition de humains ne sont que des dégâts collatéraux secondaires et ainsi acceptables.
Si le second opus marquait clairement un tournant dans la compréhension psychologique de la trame, ce dernier nous offre une apothéose en crescendo d’émotions et d’alliances contre nature.
Les humains restent en grande partie ce qu’ils sont. Pourtant, certains, tel le docteur Imer, auraient pu, en rendant un brin d’humanité à Talika, changer les choses.
Toujours est-il que cette dernière libèrera les 3 Sylvidres pionnières. Ensemble, elles pourraient rendre leurs sœurs immortelles ou au contraire les détruire à tout jamais ! Manipulées par Talika, comment Albator réussira-t-il à contrecarrer ce dessein ?
© Alquié Jérôme - Kana
Mais le plus de cette trilogie est avant tout dans le fait que Jérôme Alquié, avec l’accord et l’assentiment de Leiji Matsumoto, fournit ici enfin les réponses à bien des questions concernant Albator, ses amis, ses ennemis, … laissées en suspens par leur créateur. Un certain nombre de clins d’œil et hommages, notamment à ce dernier, se retrouvent également dans ces albums.
Pour rappel, et comme toujours avec des franchises de mangas japonais, pas une étape de celle-ci n’a pas été, avant réalisation, approuvée par le Maître en personne.
Scénario, dessin, couleurs, et même l’esprit de la série « Albator 78 » y sont scrupuleusement respectés. L’aspect écologique n’est pas non plus bradé.
© Alquié Jérôme - Kana
Enfin, la psychologie des personnages leur donne une réelle consistance. Rien n’est gratuit dans leurs agissements, y compris parfois leur sacrifice ultime. La reine des Sylvidres, elle-même, n’est pas épargnée dans le don de sa propre personne. Ce qui la guide n’est-il pas son désir sincère de sauver son propre peuple de l’extinction en l’installant durablement sur Terre ? Dès lors, nous entrons dans leurs pensées intimes, dans ce qui pourrait aisément les faire tomber en désespoir ou au contraire les sauver. Un subtil jeu d’influences qui secoue chacun mais tellement humain finalement !
Jérôme Alquié a donc bien réalisé un exploit de bout en bout. La trilogie parfaite du célèbre capitaine pirate de l’espace ! Aucun fan, ancien ou nouveau, ne pourra la décrier ou hurler à la trahison en la dévorant.
Thierry Ligot
Série : Capitaine Albator Mémoire de l’Arcadia
Éditeur : Kana
Collection : Classics
Scénario : Alquié Jérôme
Dessin : Alquié Jérôme
Couleurs : Alquié Jérôme
Adapté de l’œuvre de Matsumoto Leiji
Tome 1
Titre : Les doigts glacés de l’oubli
Nombre de pages : 54
Prix : 11,99 €
ISBN : 9782505070511
Tome 2
Titre : Les ténèbres abyssales de l’âme
Nombres de pages : 46
Prix : 11,99 €
ISBN : 9782505070528
Tome 3
Titre : Des cœurs brûlants d’amour
Nombre de pages : 59
Prix : 12,99 €
ISBN : 9782505070535
« - Tu cherches quelque chose ?
- Hmm… Nan, c’est un réflexe. Mon père est conducteur de métro et parfois on s’amuse à dégommer quelques rats au lance-pierre. Alors, je guette.
- Il n’y a pas de rats au Louvre !
- Mais des souris, si ! C’est à cause de l’une d’elles que j’en suis là. J’ai une vengeance à prendre ! »
Aujourd’hui, c’est mardi, jour de fermeture, le jour des tournages de clips et de cinéma, des défilés de mode et des soirées privées. Bastien est au Louvre pour préparer un exposé. C’est la punition qu’il a eue. Il prétend ne pas aimer les Musées. Son copain Milo, que l’on connaît bien, lui assure le contraire : Bastien aime les Musées mais il ne le sait pas encore. Du côté des souris égyptiennes qui fréquentent les parties cachées du Louvre, Esope est désespéré. Il les a toutes faites : la couronne-reliquaire, celle de Charlemagne, de Louis XV, de l’impératrice Eugénie, même la couronne de fleurs et de fruits. Rien ! Pas la moindre trace d’un « clan de la couronne » au Musée du Louvre. Isis voudrait comprendre ce qui est arrivé à son père, vizir du clan égyptien, et prévenir Pharaon. Ça semble peine perdue…jusqu’à ce qu’ils rencontrent un gratteur d’or, ancien soldat de l’armée de Xanthos.
© Chamblain, Goalec, Drac - Delcourt
Pour cette quatrième incursion dans les coursives du plus célèbre Musée du monde, on retrouve évidemment Milo, le petit garçon, gardien du cercle dont une des missions est de protéger les œuvres, ainsi qu’Esope et Isis, les souris antiques, qui sont dans un bien mauvais pas. Alors que les bestioles étaient vraiment au premier plan du tome précédent, les auteurs rétablissent l’équilibre avec les humains dans celui-ci. Les uns vont être au service des autres, que ce soit pour un sauvetage ou une rédemption.
© Chamblain, Goalec, Drac - Delcourt
Sous le graphisme fort agréable de Sandrine Goalec, Joris Chamblain profite de l’aventure pour donner quelques clefs et secrets du Louvre. On apprend ainsi, dans la fluidité de l’histoire, qu’un tableau n’est pas placardé sur un mur. Il s’agit de David tuant Goliath de Daniele da Volterra, qui est un double-tableau en champ-contrechamp, avec des différences donnant une impression de mouvement. On découvre aussi l’existence d’une galerie tactile pour les visiteurs non-voyants ou les curieux désireux d’apprendre et de comprendre une autre façon d’appréhender l’art. Un supplément final, signé Fabrice Douar, invite à visiter la galerie d’Apollon dans laquelle est exposée la collection de gemmes de Louis XIV.
© Chamblain, Goalec, Drac - Delcourt
En plus d’offrir une aventure à suspens, la série donne envie de mettre les pieds au Musée. Après avoir lu Les souris du Louvre, jamais plus vous ne visiterez un tel lieu sans regarder dans les moindres recoins au cas où vous en verriez passer une ou deux… si ce n’est une armée.
Laurent Lafourcade
Série : Les souris du Louvre
Tome : 4 – Le clan de la couronne
Genre : Aventure fantastique
Scénario : Joris Chamblain
Dessins : Sandrine Goalec
Couleurs : Drac
Éditeur : Delcourt
Nombre de pages : 32
Prix : 11,50 €
ISBN : 9782413048404
![]() |
©BD-Best v3.5 / 2023 | ![]() |
![]() |