"-Il est lourd !
-Je voulais juste lui faire un bisou.
-Ben oui. Mais faut pas."
Titeuf vient de se prendre une belle baffe par Nadia. Il voulait juste lui faire un bisou. Mais comme lui dit Manu, il faut toujours demander le consentement, c'est-à-dire qu'il faut savoir ce que l'autre veut aussi. Titeuf le prend au pied de la lettre. S'il faut un consentement pour un bisou, il en faut aussi un pour une beigne. Titeuf est de retour pour une dix-huitième fournée de gags, à la fois drôles, tendres, mais toujours dans l'air du temps. Et quand on parle d'air, ça ne sent pas bon pour le gamin à la mèche quand il se trouve dans les toilettes de l'école, après avoir fait sa commission, et qu'il se rend compte qu'il n'y a plus de papier. Là aussi, il s'agit de ne pas faire n'importe quoi.
© Zep - Glénat
Pour en revenir aux bisous, Hugo, qui a l'air d'en connaître un rayon, explique qu'il faut savoir embrasser, sinon on peut s'étouffer avec la salive de l'autre. Quand Titeuf raconte s'entraîner devant son miroir, un débat sur la sexualité s'engage. Homosexuel, autosexuel, doublosexuel, réflexosexuel, il est quoi alors, Titeuf ? Titeuf et ses potes ont l'âge des découvertes. Ils sont les meilleurs intermédiaires pour aborder des sujets que les mêmes n'osent pas aborder avec leurs parents, ni même avec leurs professeurs. Les gags à fonds éducatifs alternent avec des situations légères, avec le rire pour rire sans se prendre la tête comme une promenade à trottinette, les extra-terrestres, la proutologie ou bien d'autres sujets.
© Zep - Glénat
Apparue dans la galaxie Titeuf au tome 12, puis dans le film, partie en colo dans l'album précédent, une petite fille aux cheveux roses met Titeuf dans tous ses états. C'est Thérèse. Elle le rend dingue, pas d'amour, d'énervement. La gamine ne serait-elle pas un petit peu amoureuse de lui ? Pour Titeuf, elle a perdu son cerveau. Qu'elle aille voir dans les toilettes s'il n'y est pas ! Il se rendra compte plus tard qu'elle a un pouvoir extraordinaire : c'est quel croit au merveilleux. Son monde n'est-il pas plus enviable que la réalité ?
© Zep - Glénat
Zep est au meilleur de sa forme. Titeuf est comme un bon vin de grande qualité : il s'améliore en vieillissant. On n'est pas près de lui lâcher le slip !
Laurent Lafourcade
Série : Titeuf
Tome : 18 – Suivez la mèche
Genre : Humour
Scénario, Dessins & Couleurs : Zep
Éditeur : Glénat
ISBN : 9782344057773
Nombre de pages : 48
Prix : 11,50 €
« - Les jeunes, de toute façon, ils ne lisent plus Bob Morane mais SAS. Les gamins de douze ans lisent SAS, aujourd'hui. Mais moi, je ne peux pas me mettre à faire des Bob Morane érotiques. » Henri Vernes
De Henri Vernes, on ne retient à tort que Bob Morane. Et pourtant, l'écrivain a signé bien d'autres romans. Les éditions du Tiroir s'attèlent à leurs rééditions, illustrées par des auteurs maison.
Le désir rôde est un roman léger datant de 1950. Le mari, la femme, l'amant. Un homme est plongé dans la lecture d'un magazine, tout en mangeant. La femme à ses côtés s'ennuie ferme et semble en quête de conquêtes pour satisfaire ses désirs que son époux ne peut plus assumer. John Saunders le lit dans son regard. Il entame alors une parade érotique dont l'issue risque d'être torride. Alain Poncelet, qui a participé il y a quelques années à une version érotique de l'Odyssée d'Ulysse, signe les illustrations non équivoques du roman.
© Vernes, Poncelet - Editions du Tiroir
La porte ouverte est le tout premier roman d'Henri Vernes. Il l'a écrit pendant l'Occupation, où, comme il le dit, le mot "liberté" n'avait plus de sens. Ce livre symbolisait pour lui cette liberté, la liberté d'écrire ce qu'il avait envie, sans aucune contrainte. Il raconte l'histoire de Fred, lui-même épris de liberté, mais d'une liberté qu'il n'arrive pas à saisir. Cette histoire est un voyage démontrant que l'on peut vouloir tout quitter et le faire, puis ressentir un sentiment de besoin de retour inexorable. Lâcher la proie pour l'ombre, même si elle semble lumineuse, n'est jamais la solution. Le canadien Louis Paradis est aux dessins. Il reste dans des portraits, s'attachant aux personnages, disant tout par des regards, même s'ils sont parfois fermés.
© Vernes, Paradis - Editions du Tiroir
Don est le héros dans lequel se reconnaît le plus Henri Vernes. C'est qu'il n'a pas dû s'ennuyer dans la vie, le bougre. Linda Dupont-Blair avait tout pour être heureuse. Belle et riche, elle est à bord d'un yatch sur la mer des Caraïbes, avec deux étalons chargés de l'occuper. Dans une chambre miteuse de Kingstom, Don, petit fils du grand chef de la mafia, le capo di tutti capi, se cache des tueurs à ses trousses. C'est en fuyant vers le port qu'il va se retrouver sur Lesbos, le bateau de Linda. André Taymans, fidèle ami d'Henri Vernes, illustre ce roman d'aventures exotico-érotiques, ou érotico-exotiques.
© Vernes, Taymans - Editions du Tiroir
Henri Vernes a écrit de nombreux autres romans, outre ceux présentés ici et les Bob Morane. Il en sortait un tous les deux mois. Don a été le héros de onze romans. Il y a encore de la lecture à venir aux éditions du Tiroir. Les fans d'aventures sans concessions vont être ravis.
Laurent Lafourcade
Série : Henri Vernes les romans
Tomes : 5 – Le désir rôde / 6 – La porte ouverte / 7 – Don : Café no ! Marimba si !
Genres : Aventures et polars
Auteur : Henri Vernes
Illustrateurs : Alain Poncelet (5) / Louis Paradis (6) / André Taymans (7)
Éditeur : Editions du Tiroir
ISBN : 9782931027691 / 9782931027707 / 9782931027974
Nombre de pages : 176 / 224 / 224
Prix : 18 € chacun
"-Salut, Sébastien !
-Salut la Couâne, bonjour Marinette ! Il y a un problème ?!
-Un problème ?! Un crime, tu veux dire !"
Mais que se passe-t-il donc à la ferme de la Garuche, gîte rural, tenu par Marinette, la maman de la Couâne ? Il ne lui reste plus que deux coqs : Dupont et Ntamack. Elle les élève pour qu'ils deviennent les mascottes officielles du XV de France, tradition familiale. Depuis quelques nuits, ils disparaissent mystérieusement les uns après les autres. Elle a déjà perdu Moscato, Betsen, Blanco, Ibanez, Clerc et à présent Jean-Pierre Rives. Il est impossible que ce soit un prédateur qui les chasse. Le chien Spanghero aurait aboyé. C'est forcément quelqu'un qui loge au gîte. Le fiston et Sébastien Chabal vont devoir trouver qui et pourquoi kidnappe les bestiaux ? Entre l'italien Ricardo Sinonrien, la maorie Tahu Tathané, l'anglais Ivy Hopeub et l'argentine Maria Labrez, les suspects sont lâchés. L'intrigue autour de ces "mascocottes" s'étale sur douze planches en ouverture d'album, avant que les gags ne s'alignent comme des joueurs s'entraînant à la passe en arrière.
© BeKa, Poupard, Cosson - Bamboo
Les rugbymen vont avoir à faire avec l'officiel de la fédé qui vient expliquer les changements de règle en pleine saison, avec le chien de l'entraîneur, une aide à la motivation, avec les ballons qui ne sont pas tous de la même marque, avec l'instit qui est devenu arbitre ou encore les drones reliés aux engins automatisés. Rassurez-vous, on n'échappera pas aux troisièmes mi-temps, surtout l'Anesthésiste qui a le malheur d'avoir une voiture 100 % électrique totalement intelligente, mais aussi complètement traître.
© BeKa, Poupard, Cosson - Bamboo
La série aux 3,2 millions d'exemplaires vendus est de retour. Que demander de mieux en plein lancement de la coupe du monde de rugby en France ? Les éditions Bamboo en profitent pour mettre les bouchées doubles. Il y a évidemment des goodies en pagaille, distribués avec les ligues régionales et les écoles de la FFR. Station de métro Auber à Paris, est installé un rugby park, avec activités, quizz, expositions et dédicaces. Signalons également quelques ouvrages parallèles dans l'univers créé par BeKa et Poupard : le livret de l'écorugbyman, les petits rugbymen en vacances (cahier de découverte, jeux et apprentissage), un autre cahier d'activité Monde, les mêmes petits rugbymen dans une intégrale de Contes inédits, puis le livre des règles du rugby, édition 2023, ce qui fera plaisir à l'officiel de la fédé.
© BeKa, Poupard, Cosson - Bamboo
C'est parti, on est tous prêts pour la mêlée ! Allez la France ! Allez surtout les Rugbymen du club de Paillar !
Laurent Lafourcade
Série : Les Rugbymen
Tome : 21 - On est chez nous, alors d'entrée on joue chez eux !
Genre : Humour plaqué
Scénario : BeKa
Dessins : Poupard
Couleurs : Maëla Cosson
Éditeur : Bamboo
Nombre de pages : 48
Prix : 11,90 €
"-Salut à vous ! Êtes-vous avec Sir Ouranos ?
-Attendez, vous n'êtes pas Sir Ouranos ? C'est quoi cette embrouille ?
-Réunir les talents nécessaires pour réussir une mission impossible dans un lieu qui n'éveillera pas les soupçons, dénué de tout passé religieux, ce sont les raisons pour lesquelles nous nous retrouvons tous les quatre ici, dans ces ruines Xomaefeb."
Xia et Little Mercur sont deux chasseurs de reliques. Elle est humaine, lui est de race indéterminée. Ils forment l'un des meilleurs duos de chasseurs de reliques en activité ces dernières années. Vitellius, humain lui aussi, est un ex-centurion du panthéon, chassé de la légion divine pour avoir dilapidé ses soldes en dettes de jeu. Il a décidé de se reconvertir dans la chasse aux reliques. Ces trois individus sont réunis par Sir Ouranos, représenté pour des raisons de sécurité par un droïde. Il charge le trio de retrouver une relique liée à une religion alien vénérant la déesse Eleusys.
© Grun, Runberg - Daniel Maghen
Le droïde fournit aux aventuriers un holo-parchemin indiquant un système solaire aux multiples planètes où se trouve l'objet de la quête. La zone est dangereuse. L'autorité des légions panthéistes y est minime face aux cultures belliqueuses peuplant ces endroits hostiles. Les aventuriers vont devoir se promettre respect et solidarité s'ils veulent réussir cette mission. L'univers est dirigé par le Grand Quatuor, un groupe de quatre dieux. Ils ont mis en place des légions visant à faire respecter l'ordre, interdisant dans une répression violente les religions autres que celles vouées à leur propre culte. Charon, Aresia, Jupiter et Vénus ont chargé la générale Merti Ziscarod d'enquêter sur les désertions dans les légions et de lutter contre le trafic de reliques interdites.
© Grun, Runberg - Daniel Maghen
Après le fort réussi "La vengeance de Zaroff", le scénariste Sylvain Runberg se (re-)lance dans la grande aventure spatiale. Il construit son récit comme une superproduction hollywoodienne. La scène introductive a tout d'un pré-générique à la James Bond. On est tout de suite dans l'action. On apprendra très bientôt qui est qui. Le système permet d'accrocher immédiatement l'attention, de happer le lecteur pour ne plus le lâcher. Runberg retrouve Grun, son complice de la trilogie On Mars. La richesse de l'univers permet à Grun de laisser éclater son talent, avec un soin particulier pour les grandes cases aux décors particulièrement soignés. Il créé également un bestiaire n'ayant rien à envier à celui d'un Mézières. Les chasseurs de reliques auraient d'ailleurs très bien pu rencontrer Valérian.
© Grun, Runberg - Daniel Maghen
Une louche d'Indiana Jones, une autre de Star Wars, voici la synthèse rapide de Space relic hunters. Les fans de l'un de ces univers comme ceux de l'autre y trouveront leur compte dans ce space opera sans temps mort. Space relic hunters a tout pour devenir une franchise.
Laurent Lafourcade
One shot : Space relic hunters
Genre : Science-fiction
Scénario : Sylvain Runberg
Dessins & Couleurs : Grun
Éditeur : Daniel Maghen
Nombre de pages : 112
Prix : 23 €
ISBN : 9782356741516
"-Ça vous dit de venir prendre le thé chez moi dimanche vers 17 h ?
-Oui, avec plaisir.
-Oui, mais je croyais que tu devais voir ta nièce ce week-end ?
-Elle préfère rester avec son petit copain… Avant, on jouait beaucoup ensemble. Maintenant, elle ne veut plus et ça me manque…"
Une vieille tatie isolée regrette les instants de jeux avec sa nièce qui grandit et a maintenant un petit copain. Clémentine ne sait pas si elle saurait toujours jouer. Elle va faire appel à ses souvenirs pour réapprendre ces moments d'innocence que lui rappellera son elle-enfant, pour illuminer les dimanches sombres de la dame. Un écho entre les moments de vie de Clémentine résonne dans tout un tas d'instants suspendus. L'enfant allongée sur un banc s'imagine Aurore dans La Belle au bois dormant, attendant le baiser d'un prince charmant. La même en adulte revient sur les saisons de sa vie, sur les chemins parcourus et sur ceux à parcourir. Plus loin, un père absent, mais présent dans la maison comme une ombre silencieuse, puis l'enterrement d'un grand-père qui rappelle la désunion, et cet instant précieux entre amis qui font se sentir en famille.
© BeKa, Poupard, Cosson - Bamboo
"La vie est le lien. Ce lien [tissé] avec tous les êtres qu'elle rencontre – homme, femme, chat, chien, pierre, herbe, oiseaux – visibles ou invisibles." C'est ainsi que Laurence Nobécourt explique que le but de l'homme est l'amour, toujours plus d'amour, dans son livre La clôture des merveilles. Les BeKa reprennent ce précepte dans ce septième tome de la série feel good Le jour où… Au travers de Clémentine, la Clémentine adulte et la Clémentine enfant, on voit ces liens s'écrire et se dessiner sous le pinceau de Marko. L'album est lumineux, l'album est riche, riche d'amour. Ça sent bon les placards à gâteaux et le thé qui infuse.
© BeKa, Poupard, Cosson - Bamboo
Dans sa préface, l'hypnothérapeute Sandy Vendrely, formatrice en thérapie du lien et des mondes relationnels, explique que, quelque soit le chemin que nous prenons, nous sommes au plus profond de notre individu des êtres de liens. Ces liens sont le seul moyen de guérir les blessures les plus profondes, jour après jour, rencontre après rencontre. Notre véritable nature s'exprime dans le verbe AIMER. C'est ce qui est démontré dans cet album où, au fil des pages, une main est là sur laquelle poser la nôtre. On ne peut que se reconnaître dans l'un où l'autre passage de l'album, et réaliser l'importance de certains moments de nos vies que l'on croyait futiles, ou encore comprendre aussi comment on est aidé sans que l'on s'en rende compte dans les moments difficiles de nos existences.
© BeKa, Poupard, Cosson - Bamboo
Le contact d'une main, la douceur d'une parole, un sourire, un moment complice, la beauté du monde, … L'histoire de Clémentine montre comment offrir ces cadeaux et les recevoir. Le jour où… propose une philosophie de vie invitant à partager le temps.
Laurent Lafourcade
Série : Le jour où…
Tome : 7 – Le jour où les liens se tissent
Genre : Emotion
Scénario : BeKa
Dessins : Marko
Couleurs : Maëla Cosson
Éditeur : Bamboo
Nombre de pages : 48
Prix : 11,90 €
La princesse et le petit barbare se baladent sur une plage. Pour passer inaperçus aux yeux des Borks, ils boivent une potion qui les transforme en seau pour l'une et en pelle pour l'autre. Au premier passage, ça marche nickel. Au second, c'est une bébé Blork qui arrive. Elle joue à taper comme une forcenée avec la pelle sur le seau. Game over.
Fier de lui, le petit barbare trône sur la tête d'un Blork qu'il vient d'occire. Ses entrailles coulent au sol, sur les pieds de la princesse, mais elles semblent plus que nocives. Comme d'habitude et comme dans toutes les planches de l'album, on se doute qu'ils n'en sortiront pas vivant. C'est comme dans ce gag où la belle confond une clef avec la goupille d'une grenade, ou bien cet autre dans lequel un arbre ressemble à un cocotier, sauf que ce n'est pas un cocotier. Les transformations en animaux ne vont pas arranger les choses pour nos deux compères. Devenir un rhinocéros, oui, un insecte bien que cornu, c'est tout de suite moins fun. Et quant à être transformé en guêpe, il ne faut pas oublier de se prosterner devant la Reine.
© Midam, Adam, Patelin, Ben BK - Dupuis
Dans les couloirs souterrains, la situation n'est pas plus reluisante. Si des portes exit permettent de claquer le museau d'un ennemi, il ne va pas falloir vexer la princesse avec un geste malheureux par la suite. Quand des masses d'arme sont à disposition, quelqu'un, ou plutôt quelqu'une, pourrait les prendre pour des bilboquets. Quand un cadavre gît sur le sol, il faut prendre garde aux pièges qu'il pourrait y avoir aux alentours. Mais le danger ne vient jamais de là où l'on s'attend.
© Midam, Adam, Patelin, Ben BK - Dupuis
Midam et Adam sont toujours aux manettes côté dessin. L'alternance des scénaristes se poursuit avec le retour de Patelin qui signe mine de rien son huitième album. Le public n'y voit que du feu entre les différents chefs d'orchestre. C'est là que l'on voit que le concept est plus fort que ses auteurs, sans y échapper pour autant. C'est incroyable. Un jeu concours accompagne la sortie de l'album. Une chasse au trésor peut permettre de gagner une statue de Blork argentée de 40 cm de haut et d'une valeur de 4000 €. A vous de trouver les chiffres cachés dans l'album et de résoudre les énigmes associées.
© Midam, Adam, Patelin, Ben BK - Dupuis
Les héros meurent et on se marre. Jamais on n'aura été aussi heureux de voir la locution Game Over apparaître.
Laurent Lafourcade
Série : Game over
Tome : 22 – Road tripes
Genre : Humour geek
Dessins : Midam & Adam
Scénario : Midam & Patelin
Couleurs : Ben BK
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9791034768752
Nombre de pages : 48
Prix : 12,50 €
"-Kunlin…
-Ashe, maman, restez ici. Je vais voir où il l'emmène.
-Kuntsan, prends garde à toi ! Un enfant si sage… Quel crime a-t-il commis pour être traîné ainsi comme un chien ?"
10 septembre 1950. Kunlin Tsai est arrêté alors qu'il effectuait de simples tâches administratives à la mairie. Qu'a-il fait de si mal ? Il a tout simplement participé au club de lecture du lycée. Si n'importe où, c'est anodin, à Taïwan, c'est passible de prison. Pour l'instant, il ignore pourquoi il est appréhendé ni où on l'emmène. Il n'a pas pu dire au revoir à sa famille, il n'a pas encore déclaré sa flamme à Piju Yang, la jeune fille qu'il aime. Il va rapidement apprendre qu'il est accusé de complotisme communiste. La police le torture et lui fait signer de faux aveux. La conséquence sera terrible : 10 ans de prison, d'abord dans des cellules exiguës, à plusieurs dans un confort sordide, puis en plein air sur l'Île Verte, pour y être rééduqué.
© 2020 Yu Pei-Yun, Zhou Jian-Xin, original edition published by Slowork PublishingCo Ltd (Taïwan)
© Pei-Yun, Jian-Xin – Kana 2023
10 septembre 1960. Kunlin Tsai est de retour à Taïwan. Son frère Kunchang l'héberge à Taipei. Il apprend qu'un an après son arrestation son père s'est suicidé. Il va lui falloir maintenant trouver du travail. Un éditeur a besoin d'un assistant pour traduire ses articles du japonais en chinois. Kunlin accepte le poste. Il sera également chargé de faire des livraisons à l'imprimerie et de collecter des paiements. Kunlin va retrouver Piju Yang. Le destin attendait pour les lier. Ensemble, ils vont se faire leur place dans le monde de l'édition de manhuas, allant jusqu'à créer un magazine jeunesse en 1966.
© 2020 Yu Pei-Yun, Zhou Jian-Xin, original edition published by Slowork PublishingCo Ltd (Taïwan)
© Pei-Yun, Jian-Xin – Kana 2023
Yu Pei-Yun etZhou Jian-Xin poursuivent l'histoire de la vie du taïwanais Kunlin Tsai qu'ils ont démarré dans sa prime enfance. Après sa jeunesse dans le premier volume, voici les années noires et les années espoir. 10 ans de prison sont racontés dans le tome 2, avant les années de résurrection du tome 3. Kunlin Tsai a bel et bien existé. La scénariste Yu Pei-Yun l'a rencontré en 2016. Le dessinateur Zhou Jian-Xin poursuit l'incroyable récit dans des styles graphiques évoluant, différents pour chaque album. Si le tome 1 était dans un style ligne claire presque jeunesse, le trait du tome 2 devient plus rude, comme ce qu'il s'y passe, dans un gris vert triste qui s'éclaircit vers la fin. Un ciel Van Gogh montre comment le prisonnier s'évadait des souffrances en se concentrant sur son travail sans relâche, comme un art salvateur. Dans un jaune orangé de renaissance, de lumière qui se rallume, le trait du tome 3 fait un pas de plus vers un dessin réaliste encore plus adulte.
© 2020 Yu Pei-Yun, Zhou Jian-Xin, original edition published by Slowork PublishingCo Ltd (Taïwan)
© Pei-Yun, Jian-Xin – Kana 2023
Manhua documentaire décrivant le développement historique d'une île du Pacifique, le fils de Taïwan narre la vie d'une victime politique. Quatre-vingt-dix ans d'histoire se racontent dans l'un des événements de la bande dessinée asiatique de l'année en Europe.
Laurent Lafourcade
Série : Le fils de Taïwan
Tomes : 2 & 3
Genre : Histoire
Scénario : Yu Pei-Yun
Dessins & Couleurs : Zhou Jian-Xin
Éditeur : Kana
Collection : Made in
ISBN : 9782505115878 / 9782505115885
Nombre de pages : 192
Prix : 18,50 €
"-Lise tu as bien grandi. Je ne t'aurais pas reconnue… Et toi, tu dois être la petite Ana ?
-Bonjour Martin.
-Bonjour !
-Bonjour, moi c'est Milo et lui, c'est We…
-Stop ! Je ne sais pas ce que ton père t'a promis, mais je ne te garderai pas avec moi.
-Mais bon dieu, Lise ?... Qu'est-ce que tu…
-Dès demain matin, tu iras à l'orphelinat. Quant à cette bête, sa place est dans un cirque, certainement pas auprès de ma fille !"
Dans une paisible vallée montagnarde, le petit Milo vit avec son grand-père. Il a un ours de compagnie, Welles, que jadis son papi a sauvé. Enfin… il vivait. Le grand-père succombe à une attaque cardiaque. Avant de pousser son dernier soupir, il annonce à Milo qu'il a une fille, une tante de l'enfant donc, qui s'appelle Lise et qui viendra s'occuper de lui. Il lui donne une clef à remettre à la tatie qui lui permettra d'ouvrir un petit coffre enfermant "la carte des pirates qui mènera l'or à Lise". Quelques jours plus tard, Lise débarque avec sa fille Ana. Pour elle, la place de l'ours est dans un cirque et celle de l'enfant à l'orphelinat. Milo n'a pas du tout l'intention que ça se passe ainsi. Il profite de la nuit pour s'enfuir avec son ours… et sa cousine.
© Sabatier - Michel Lafon
La vallée des lucioles est un bien joli conte aux accents d'antan, avec des préoccupations d'aujourd'hui. Milo est un petit garçon orphelin qui va voir sa vie bouleversée par la perte du seul repère humain qu'il avait, à savoir son grand-père. Avant même te tenter de vivre avec lui, sa nouvelle famille ne veut pas en entendre parler. Il n'est même plus ici question de famille recomposée, mais de rejet familial. Certains enfants se reconnaîtront certainement dans l'histoire de Milo dont le courage et la détermination vont être un exemple. Milo montre que chacun peut trouver la force en soi.
© Sabatier - Michel Lafon
Boris Sabatier est un graphiste illustrateur qui signe son premier album de bande dessinée solo. On découvre sur son site un projet datant de 2017 intitulé Le cœur de l'ours qui n'a jamais vu le jour, avec le scénariste Pog. Avec La vallée des lucioles, Sabatier réussit à nous offrir une autre histoire d'ours et de petit garçon, avec un grand-père également, mais les similitudes s'arrêtent là. L'auteur écrit et dessine une aventure aux accents de Heidi, de Rox et Rouky, de Bouba et de toutes ces sortes d'histoires. Sabatier met en place dès l'introduction un vrai rôle de méchant, comme dans les meilleures productions Disney, et que l'on retrouvera plus tard dans l'album. Dans un graphisme rond, attendrissant et rassurant, mais inquiétant quand il le faut, il nous amène dans une fuite en avant avec en point d'orgue une sublime arrivée dans la fameuse vallée des lucioles.
© Sabatier - Michel Lafon
Fuis, Milo, fuis ! Accomplis ta quête qui, peut-être grâce aux lucioles, permettra à des cœurs de s'épanouir, de s'ouvrir comme des fleurs. La vallée des lucioles est un conte lumineux.
Laurent Lafourcade
One shot : La vallée des lucioles
Genre : Conte
Scénario, Dessins & couleurs : Boris Sabatier
Éditeur : Michel Lafon
ISBN : 9782749950877
Nombre de pages : 64
Prix : 20 €
"-On se fait un ciné ?
-Oh la barbe ! J'en ai fait trois fois cette semaine.
-Il y a un concert à la Sirène.
-Paye ta place.
-La flemme de faire deux heures trente de bagnole aller-retour.
-Vous faites chier ! Au lieu de râler, on a qu'à en faire nous des événements. C'est bien beau de refaire le monde en paroles. Si ce n'est pas suivi d'actes, ça ne sert à rien !"
Accéder à la culture en milieu rural, ce n'est pas ce qui est le plus commode. En Charentes, un groupe d'amis décide de monter une structure associative pour pallier à cette difficulté. Les compagnons ont d'abord monté une association demandant aux mairies de leur prêter des salles en échange d'organisation d'événements culturels. Le fonctionnement a rapidement montré ses limites. Quelques temps plus tard, ils parviennent à se faire prêter l'ancien local des pompiers par la ville de Marennes. Il va falloir remonter ses manches et le retaper. C'est ainsi que naît en 2010 le concept de La Bigaille, bar autogéré par des bénévoles, lieu de soirées festives, de spectacles et de concerts pour toutes les générations.
© Lambert - Des ronds dans l’O
Thibaut Lambert recueille le témoignage de nombreux participants pour raconter à travers eux l'histoire de La Bigaille. Aujourd'hui, l'association "La Grande Echelle", forte de 433 adhérents, gère les lieux, avec une organisation en gouvernance associative sans hiérarchie, chaque membre du bureau décisionnaire ne pouvant pas y rester plus de trois ans. Chaque adhérent est ainsi acteur du lieu. Sans négliger l'aspect économique, qui permet entre autres de payer les artistes, le but premier n'est pas de faire des bénéfices. Bien sûr, la vie d'une telle structure n'est pas un long fleuve tranquille. Le livre le montre bien. Les membres sont tuteurs les uns des autres. Il y a un fort concept de transmission. Cette BD reportage explique avec précision toute l'histoire du lieu, de sa genèse à son avenir, qui ne dépend que de la relève.
© Lambert - Des ronds dans l’O
Mais d'où vient ce mot "bigaille" ? A l'origine, une bigaille est un terme générique désignant un petit insecte volant comme une mouche ou un moustique. En argot, c'est du menu fretin, de la petite monnaie. Les charentais ont mixé ces deux définitions. Ils s'agitent comme des insectes, comme les moustiques qu'ils ont dans la région, pour faire vivre leur lieu. Le côté petite monnaie et quincaillerie symbolise le côté artisanal qu'il est nécessaire de préserver.
© Lambert - Des ronds dans l’O
En quelques albums, Thibaut Lambert est devenu l'un des piliers des éditions Des ronds dans l'O. Du tendre et drôle L'amour n'a pas d'âge à l'exceptionnel Si je reviens un jour…, les lettres retrouvées de Louise Pikovsky, déportée à Auschwitz, sa bibliographie est aussi éclectique que sensible. Le mot "ensemble" pourrait en servir de titre. La Bigaille y a sa place de choix.
Laurent Lafourcade
One shot : La Bigaille
Genre : Reportage
Scénario & Dessins : Thibaut Lambert
Éditeur : Des ronds dans l’O
ISBN : 9782374181264
Nombre de pages : 124
Prix : 21 €
"-Madame ! Madame ! J'ai trouvé un trèfle à quatre feuilles !
-Moi aussi !
-Moi aussi !
-Bravo les enfants.
-Alors tu trouves pas de trèfle à quatre feuilles ? Moi j'en ai deux. Ça veut dire que tu n'auras jamais de chance dans la vie. Et que tu vas finir en clochard qui pue."
Jonathan Munoz est un petit garçon comme les autres. Il est né en 1984 et se remémore ses souvenirs d'enfance, de ses trois ans jusqu'à ses onze ans, en 1995. Avant, il n'y avait rien, ou du moins ce dont se souvient sa mère, à savoir qu'il est né par le siège et qu'il avait une grosse boule sur les couilles. 1987, c'est le plus vieux souvenir du petit Jonathan. Il chouine pour une peluche. Sa mère craque et la lui paye. Trois ans, c'est le temps des premières fois, les premiers traumatismes, les premières rencontres avec des cons. 1988, ses parents divorcent. C'est le temps du "Tu préfères… ?". Chaque année de l'enfance du gamin est ainsi racontée sur trois ou quatre planches. Avec Jonathan, on enterrera des insectes, on regardera l'âge qu'on a au fond des verres Duralex, on profitera à fond de notre imagination d'enfant.
© Munoz, Thibaut-Jouvray – Fluide glacial
Jonathan Munoz est auteur de bande dessinée. Il est né en 1984 et se remémore ses souvenirs d'enfance, de ses trois ans jusqu'à ses onze ans, en 1995. C'est lui-même qui raconte sa propre vie en bande dessinée. Avec humour et émotion, il se replonge dans ses vertes années dans lesquelles, chaque lecteur, quel que soit son âge, y lira un écho des siennes. La Marraine offre une Game Boy. Un copain relou sonne aux portes en rentrant de l'école et s'enfuit en courant. Qui donc se fait choper ? Les premières amours entérinées par une feuille morte symbolisant les unions, les fausses notes dans la flûte à bec, le pipi au lit chez les copains, c'est du vécu. Tout ça ne peut pas s'inventer.
© Munoz, Thibaut-Jouvray – Fluide glacial
Munoz fait partie du renouveau Fluide glacial qui vit en ce moment sa meilleure vie depuis l'époque Diament-Delpierre dans les années 80-90. C'est peut-être parce que ce dernier est revenu aux manettes. Bref, Munoz est un auteur lyonnais. Ce petit journal est déjà son cinquième album publié chez Fluide, après des débuts chez Glénat. Ce petit journal est drôle certes, mais est surtout un petit bijou d'émotion. La couverture est tout un symbole. Voyez le regard attendrissant de l'auteur observant son moi enfant qui éclot d'une coquille d'œuf sur sa table à dessins. Le concept de l'album y est résumé aux côtés d'un Rubik's cube, d'une cassette audio et d'un jeu électronique de poche.
© Munoz, Thibaut-Jouvray – Fluide glacial
Grandir, c'est ne plus avoir d'imagination. Ce serait à ce moment que l'on perd son âme d'enfant. Pourtant, quelques chanceux parviennent à y échapper et à la conserver. C'est le cas de Jonathan Munoz qui le prouve dans cette merveilleuse tragi-comédie de l'enfance.
Laurent Lafourcade
One shot : Petit journal d'un gros fragile
Genre : Humour émotion
Scénario & Dessins : Jonathan Munoz
Couleurs : Anne-Claire Thibaut-Jouvray
Éditeur : Fluide glacial
ISBN : 9791038206052
Nombre de pages : 56
Prix : 13,90 €
![]() |
©BD-Best v3.5 / 2023 | ![]() |
![]() |