Information générale concernant le monde de la BD
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Une chevauchée fantastique.   Une vie en dessins – Les Tuniques bleues Lambil & Cauvin

 

"Je n'ai jamais cherché à utiliser des ficelles pour m'aider car je préfère me laisser guider par ce que je ressens. Il y a bien sûr des méthodes de narration. Dans la progression des images, il faut  respecter certaines règles, mais je n'ai pas d'autres critères que la lisibilité – et surtout pas la facilité. Si l'image est compliquée, c'est un nouveau défi et je la réalise comme elle l'être, avec le plus de détails possible. S'il s'agit d'une scène de bataille avec des dizaines de personnages, je n'hésiterai pas à les dessiner." (Willy Lambil)

 

 

 

 

 


Avec vingt et un millions d'albums vendus, Les tuniques bleues est une série qui peut se targuer de faire partie du patrimoine de la bande dessinée franco-belge, témoin survivant d'un âge d'or qui a laissé des traces à tout jamais. Créée par Raoul Cauvin et Louis Salvérius, c'est Willy Lambil qui conduira sa chevauchée graphique vers le chemin du succès, suite au décès subit de son dessinateur d'origine au beau milieu de Outlaw, qui deviendra le quatrième album de la série. Récemment, Les cahiers de la bande dessinée ont consacré un hors-série à cette aventure bédessinée. Voici à présent Les Tuniques Bleues dans le plus bel écrin : la collection Une vie en dessins, co-éditée par Dupuis et Champaka.

© Lambil, Cauvin - Dupuis / Champaka

Il ne faut pas oublier qu'au départ, Les Tuniques Bleues est quasiment une série de commande. Lucky Luke et Morris ayant fuit chez l'ennemi (Dargaud), il fallait un western, pas trop ressemblant quand même, dans les pages de Spirou, l'hebdomadaire maison de chez Dupuis. Au départ composée de gags et courts récits humoristiques, la série prend rapidement un virage semi-réaliste, tout en gardant des dialogues savoureux et des côtés à la fois patriotiques et antimilitaristes. Le sergent Chesterfield est le prototype du gradé dévoué, prêt à tout sacrifier pour son pays, obéissant aveuglément aux ordres de la hiérarchie. Le caporal Blutch, lui, cherche constamment à éviter les combats. Il a appris à son cheval Arabesque à faire le mort dès qu'il entend le mot "Chargez !".

© Lambil, Cauvin - Dupuis / Champaka

Le scénariste Raoul Cauvin a choisi de s'attarder sur la guerre de Sécession et base la plupart de ses histoires sur des faits historiques réels. Le duo Cauvin-Lambil a ceci de magique que chacun a nourri l'autre. Issu d'un dessin réaliste avec la trop méconnue série Sandy et Hoppy, Willy Lambil, qui a l'immense Jijé pour modèle, a apporté une certaine rigueur qui ne s'est jamais démentie. Raoul Cauvin lui permet d'assouplir un poil son trait, de le décomplexer. L'alchimie est parfaite. Dans un long texte de préface, Didier Pasamonik montre comment la série s'est développée au fil des années, allant jusqu'à traiter de thèmes d'actualité comme le racisme et l'extrémisme, toujours par le prisme du conflit Nord-Sud, tout en restant une comédie, dramatique certes, mais une comédie. Le bel ouvrage fait ensuite la part belle aux illustrations, planches en noir et blanc, couvertures, aquarelles et cases agrandies, scandées par des citations de Lambil et Cauvin extraites d'interviews.

© Lambil, Cauvin - Dupuis / Champaka

Les auteurs mis à l'honneur dans Une vie en dessins ont tous le point commun que leur travail sert de fondations aux générations suivantes. La carrière de Lambil et Cauvin ne pouvait rêver plus bel écrin que cet ouvrage luxueux et sublime.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Une vie en dessins

Tome : Les Tuniques bleues Lambil & Cauvin

Genre : Artbook

Texte : Didier Pasamonik

Images : Willy Lambil & Raoul Cauvin

Éditeur : Dupuis / Champaka

ISBN : 9782390410409 

Nombre de pages : 256

Prix : 69 €


 



Publié le 23/08/2024.


Source : Boulevard BD


KawaĂŻ bestiole.   Hamster et boule de gomme

 

"-J'accueille enfin chez moi un petit hamster tout mignon ! Je vais pouvoir l'observer tous les jours ! Il ne se montre pas… Il faut attendre qu'il prenne ses marques. C'est long ! Mais ce sont des animaux farouches. On n'a pas le choix…"

 

 

 

 

 


Quand on accueille un petit hamster comme Ham, tout mignon, chez soi, il ne faut pas s'attendre à une révolution les premiers jours. Au début, la bête se planque. Il va lui falloir dix jours environ pour qu'il pointe son museau. On peut alors l'observer tenir sa nourriture entre des deux pattes, entre les quatorze heures de dodo quotidiennes qu'il se paye. Les hamsters sont des animaux très propres. Ils ne prennent pas de bain et pourtant ils sentent bon. Il est tellement souple qu'il peut se laver partout. Si on lui donne des friandises qu'il n'aime pas, il le fera savoir en la bazardant ou en la recouvrant de paille et en tambourinant pour montrer son drôle de petit caractère. Il est même capable de faire pipi dessus.

© 2023 Kadokawa corporation, Tokyo
© 2024 Bamboo édition

Les graines de tournesol, c'est bon ça, jusqu'à se fourrer tout entier dans le paquet. Le riz aussi, c'est délicieux, à s'en remplir les bajoues. Gare aux mille-pattes qui s'aventureraient trop près, les hamsters se nourrissent aussi d'insectes, enfin, surtout les sauvages. Ham aime bien se promener et si le téléphone vibre, c'est si rigolo de se mettre dessus. Quand on le caresse, le hamster pas le téléphone, c'est une vraie petite chaufferette. Il soigne aussi les insomnies. Entendre sa roue une nuit où l'on n'arrive pas à dormir parce qu'on a regardé un film d'horreur, c'est rassurant. En effet, c'est dans l'obscurité que la bestiole fait son sport quotidien. Qu'est-ce qu'il peut bien s'imaginer en galopant comme un mustang sauvage ?

© 2023 Kadokawa corporation, Tokyo
© 2024 Bamboo édition

Le nettoyage de sa cage peut le mettre très en colère. Il va croire qu'on lui détruit tout et peut se montrer agressif et mordre. C'est comme l'été, la chaleur le rend mal à l'aise. Ham a les yeux extrêmement expressifs. Qu'il ait sommeil, qu'il soit content, qu'il se régale ou qu'il soit terrorisé, tout passe par le regard. Le mangaka Hamuhamu s'est inspiré de deux hamsters qui ont partagé sa vie pour écrire ce manga composé d'instants de vie : Perle, tout d'abord, buté mais attachant, puis Sable, qui mangeait de tout et détestait les balades. Les séquences sont un brin répétitives, mais éducatives, et tellement feel-good que ça fait du bien.

© 2023 Kadokawa corporation, Tokyo
© 2024 Bamboo édition

Hamster et boules de gomme est de ces mangas kawaï comme Hachi & Maruru, chats des rues ou La gameuse et son chat. Il rappellera aux jeunes adultes Hamtaro, petits hamsters, grandes aventures, grand succès mondial au début des années 2000. Impossible de ne pas tomber sous le charme de Ham.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Hamster et boule de gomme

Genre : Kawaï

Scénario & Dessins : Hamuhamu

Éditeur : Bamboo

Collection : Doki Doki

ISBN : 9782818997697

Nombre de pages : 130

Prix : 7,95 €


 



Publié le 23/08/2024.


Source : Boulevard BD


Réhabilitation d'un pilier de Pif Gadget.    Horace, cheval de l'Ouest Intégrale 1

 

"-Je cherche la monture de mes rêves…

-Je suis une monture de rêve !...

-Qu'est-ce que tu sais faire ?

-Je sais compter jusqu'à quatre.

-Pas terrible, moi je compte jusqu'à dix…

-Oui mais moi je n'ai que quatre sabots ! A part ça, j'ai une éducation littéraire assez poussée…

-…Tes conditions ?

-Une mangeoire pleine deux fois par jour…

-Ça va de soi…"

 

 

 

 

 


                Le jour où Horace s'est fait embaucher comme monture de rêve, ses exigences ne se sont pas faites attendre. Dur en affaire, le bestiau. La liste est longue et se termine par un jour de repos hebdomadaire. C'est pour ça que quand le cow-boy d'Horace cherche à travailler au Pony Express, lorsqu'il s'agit de négocier le salaire, c'est le cheval qui prend les choses en main… et ainsi embaucher du personnel. Il faut dire que Horace est un brin roublard, un poil flemmard, mais relativement ingénieux. Lorsque le cow-boy est défié à la pêche par un indien, le visage pâle sera amené à la victoire par sa bête. Tous les poncifs de l'Ouest passent à la moulinette Poirier: bisons, pétrole, duels (au soleil de préférence), shérifs et hors-la-loi, indiens et tuniques bleues.

© Poirier – Revival

                Dans la série de Poirier, on se demande qui de l'homme ou du cheval est le maître de l'autre. Horace s'anthorpomorphisme au fil des planches. Pas question pour lui d'avoir une selle sur le dos. Il lui arrive même parfois de chevaucher son cow-boy bêta. Si graphiquement Poirier est souvent comparé à Jacovitti, lui s'en moque en se revendiquant du Caravage et de Vermeer. Est-ce si ridicule que ça ? Pas tellement quand on parle de volume et d'équilibre. Chez Poirier, il n'y a pas que les êtres vivants qui le soient. La moindre baraque, le moindre rocher semblent respirer. Il y a quelque chose de magique. Dans Horace, Poirier joue avec tous les codes du western cinéma, du générique aux cadrages. L'auteur fait aussi du Ionesco, nous emmenant parfois dans du théâtre de l'absurde, les personnages interrogeant leur condition de héros de papier,

© Poirier – Revival

                Comme Supermatou, Horace a fait les beaux-jours de Pif Gadget dans les années 70. Hormis un album publié aux éditions du Kangourou en 1975 et une intégrale pirate, la série n'avait jamais eu l'honneur d'une édition chronologique. On apprend dans la préface que Poirier avait déjà créé en 1963 un cheval commentant les actions de son humain, le cow-boy Joë Bridgers, pour l'éphémère magazine Pschitt Junior. Autre incursion dans le western avec Jacques Lob au scénario pour les aventures de Cactus-Papa, un ex-shérif ami d'un indien qui vivent dans le désert, pour le magazine Record. C'est en Juin 1970 que Horace débarque sous forme de gags dans les pages de Pif Gadget. Moins d'un an après, il passe en récits complets avant d'avoir sa première couverture dès février 1972, présentant le mythique gadget de la semaine : un "pop-colt".

© Poirier – Revival

                Les éditions Revival devraient être sanctifiées. On attend les tomes 2 de Supermatou et de Horace cheval de l'Ouest, et après ça, de quoi pourrions-nous rêver ?

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Horace cheval de l'Ouest

Tome : Intégrale 1

Genre : Western humoristique

Scénario & Dessins : Jean-Claude Poirier

Couleurs : Bilitis Poirier et son équipe

Éditeur : Revival

ISBN : 9791096119790

Nombre de pages : 264

Prix : 39 €


 



Publié le 23/08/2024.


Source : Boulevard BD


Danse féline.   The world is dancing 3

 

"-Zôjirô, tu as dit que j'étais votre compagnon de route.

-Bien sûr, ici, nous sommes tous au service des arts vivants… N'est-ce pas ? Mais nous seuls survivrons. Tu ne me vaincras pas. Si tu ne veux pas essuyer la honte, retourne sur ta montagne, petit singe."

-Ha ha ha ha !

-C'est ça ! Espèce de singe !

-Rentre dans ta campagne !

-Je… Je suis Oniyasha, acteur de Sarugaku de la compagnoe Kanze de Yamato ! Je Relève solennellement le défi !"

 

 

 

 

 


                Japon, XIVème siècle. Oniyasha, acteur de Sarugaku de la compagnie Kanze de Yamato, relève le défi de danse lancé par Zôjirô, de la compagnie Shinza, qui le prend pour un singe. Il est monté sur la grande scène d'Imakumano. Alors, il peut être en capacité d'affronter le comédien. Si ce dernier sait comment Oniyasha danse, lui, aimerait bien voir son adversaire danser. Perdre serait synonyme de honte pour la compagnie Kanze. Dégouté par le comportement de Zôjirô, Kogane, qui semble en avoir souffert, ne veux plus danser. Il dit avoir eu à faire à des sauvages. Il donne cependant à Oniyasha un moyen d'observer son ennemi en cachette. C'est là qu'il se rend compte qu'il s'est fait dérober sa chorégraphie.

© 2022 Kazuto Mihara. All rights reserved.
© Vega Dupuis

                Pendant ce temps, le seigneur Yoshimitsu fait placarder une annonce : le thème du tournoi de danse du 1er août entre la compagnie Shinza et la compagnie Kanze sera la danse du lion. Nous sommes le 25 juillet 1375. C'est dans sept jours. Il n'y a pas de temps à perdre. Le thème est confortable pour Zôjirô, beaucoup moins pour Oniyasha qui n'a jamais pratiqué cette danse. C'est là que l'inimaginable se produit. L'ennemi lui propose de la lui apprendre. Ce serait dommage qu'il gâche tout avec un numéro maladroit. Oniyasha est trop fier pour accepter et refuse la proposition. La danse du lion emprunte la force spirituelle d'un animal pour chasser les mauvais esprits et laisser place au bonheur. C'est seul qu'il ira chercher cette puissance.

© 2022 Kazuto Mihara. All rights reserved.
© Vega Dupuis

                 Pour ce troisième épisode de The world is dancing, série qui immerge aux sources de la création du théâtre Nô, le mangaka Kazuto Mihara met à l'honneur les animaux. C'est par l'observation qu'Oniyasha va apprendre. Le mangaka offre des planches félines magnifiques, où l'on passe de case en case avec la délicatesse des coussinets d'un chat. Oniyasha ira même jusqu'à observer un félin folklorique. En postface, Katsuyuki Shimizu revient sur Zeami, fondateur du théâtre nô tel qu'inscrit dans les livres scolaires. Les documents historiques le décrivent comme un joli garçon lunaire et attachant, de petit gabarit et qui créait des rythmes avec ses propres gestes grâce à son entraînement artistique. L'acteur de théâtre nô Kôhei Kawaguchi, figure incontournable de la scène contemporaine, supervise l'écriture de Mihara. Il raconte son art en deuxième partie de postface, avec notamment un focus sur les masques.

© 2022 Kazuto Mihara. All rights reserved.
© Vega Dupuis

                Contemplation, Délicatesse, harmonie, l'art du manga et l'art de la danse théâtralisée se croisent dans "The world is dancing".

 

Laurent Lafourcade

 


Série : The world is dancing

Tome : 3

Genre : Emotion

Scénario & Dessins : Kazuto Mihara

Éditeur : Vega – Dupuis

ISBN : 9782379504549

Nombre de pages : 192

Prix : 11 €


 



Publié le 23/08/2024.


Source : Boulevard BD


Garfield ne se serre pas la ceinture.   Garfield – Poids lourd 23

 

"-Je sais qu'elle est là. Je peux sentir sa présence. Pas moyen d'y échapper. Une fois qu'elle t'a attrapé, tu es fichu ! Suave-toi, Garfield ! La revoici ! Tu devras te battre pour m'avoir. Arrrgh !

-Victime d'une attaque de sieste."

 

 

 

 

 


La bouffe, la sieste, la télé, voici la trinité de Garfield. La compilation ne déroge pas à la règle. Côté bouffe, lorsque Garfield engloutit une pomme, il ressort un trognon, lorsqu'il gobe un poisson, il ressort les arrêtes et quand il avale un donut, il recrache le trou. La nourriture, c'est la vie. Comme de la purée de pommes de terre, elle est pleine de grumeaux, surtout dans la tête d'Odie. Comme un soda à la cerise quand tu trouves les fruits, la vie n'a plus de goût quand le pétillant est parti. La vie est comme une dinde. Tu peux la trancher dans n'importe quel sens, c'est toujours une dinde. Si Garfield cherche la signification de la vie, Jon, son maître, l'a peut-être déjà trouvée avec ses chaussons lapin, les pieds sur la table.

© Davis – Presses aventures
© PAWNS

Côté sieste, Garfield peut se poser n'importe où, dans son lit, sur une table ou sur le fauteuil de Jon. Le fauteuil, tiens, quel terrain de jeux avec son repose-pieds éjecteur d'Odie et son dossier éjecteur de chat. Le canapé, lui, va plutôt servir à regarder la télévision. Un débat sur l'intelligence du chien et du chat va même mettre Odie et Garfield d'accord. A part ça, comme tous les chats, le plus flemmard de tous adore les sacs en papier, mais le seul chien du monde qui les aime aussi habite la même maison. Y a-t-il de la place pour deux ?

© Davis – Presses aventures
© PAWNS

Comme chaque opus Garfield poids lourd, les strips et planches dominicales sont intercalées avec des citations, devinettes et aphorismes du chat. Justement, savez-vous ce qu'est un poids lourd ? Un haricot qui a trop mangé. Pourquoi Garfield aime-t-il regarder le Super Bowl ? Parce qu'un super bol, c'est mieux qu'un bol tout court ! Pourquoi Garfield garde-t-il si bien les secrets ? Il ne crache jamais le morceau !

© Davis – Presses aventures
© PAWNS

Mais quel est donc le secret de la longévité de Garfield ? Depuis 1978, le chat perd ses poils et vide ses gamelles sans interruption et sans lassitude pour le lecteur qui, inévitablement, doit se reconnaître dans la bestiole, encore plus que dans son humain. Avec Charles Schultz et quelques autres génies du genre, Jim Davis a trouvé la recette magique du strip intemporel.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Garfield

Tome : Poids lourd 23

Genre : Humour félin

Scénario & Dessins : Jim Davis 

Éditeur : Presses aventure

ISBN : 9782898450228

Nombre de pages : 256 

Prix : 14,90 €


 



Publié le 23/08/2024.


Source : Boulevard BD


Amour possible.    Les cœurs de ferraille 3 - Sans penser à demain

 

"-A l’usine ?! Une émeute !?

-Oui. Une bagarre a dégénéré. Toute la production est à l’arrêt.

-Ooooh ! J’espère que ce ne sont pas des robots qui…

-Si. Enfin non… C’est compliqué. Ecoute, je n’ai pas le temps de t’expliquer. Tout ce que je te demande, c’est que Naiad ne sorte pas de la maison !" 

 

 

 

 

 


                Dans une usine, un ouvrier, Pat, dit Le Rouquin, a refusé d’obéir aux ordres d’un robot qui voulait que le rythme de la chaîne de production ne faiblisse pas. Entraîné par la réflexion d’une collègue qui lui reprochait de se laisser commander, il massacre le robot à coups de clef à molette. Le patron de cette usine est dépêché sur les lieux pour gérer la crise. Avant cela, il demande à Marceau, un petit robot domestique, d’empêcher sa fille Naiad, dont il s’occupe, de quitter la maison pour qu’elle reste à l’abri. Échappant à la vigilance de son gardien, Naiad s’infiltre dans l’usine et assiste en cachette à une nouvelle rixe. La cohabitation entre les races semble bien complexe. Là où les choses vont se complexifier, c’est lorsque Naiad va inviter à la maison le robot limier qui a empêché de commettre un nouveau drame. Ce n’est pas tout à fait du goût de son père.

© Munuera, Sedyas, BeKa - Dupuis

                Troisième acte de la série d’anthologie des BeKa et de Munuera, Sans penser à demain est le nouvel épisode des Cœurs de ferraille. Naiad, environ dix-sept ans, a jusqu’à présent vécu dans l’opulence et l’ignorance d’un monde d’adultes dont elle n’a jamais eu à se préoccuper. Elle va non seulement prendre conscience de la réalité, mais, oh malheur, tomber amoureuse d’un robot limier, qui ne sont pas les robots d’ordinaire les plus sympathiques. Dans cet univers steampunk à l’époque de la Sécession, bien qu’étant dans le Nord des Etats-Unis, le racisme est latent. Ici, c’est entre humains et robots, ou même entre robots entre eux.  Le décor industriel ancre le récit dans une ambiance ouvrière. On pense bien sûr à la Révolution industrielle qui a vu quelques riches patrons s’engraisser pendant que trimaient pour eux des centaines d’ouvriers, s’épuisant à ramener un maigre salaire pour nourrir leurs familles.

© Munuera, Sedyas, BeKa - Dupuis

                Dans notre XXIème siècle anxiogène, Les cœurs de ferraille ramènent à la fois aux vraies valeurs et aux sources des soucis technologiques actuels. L’industrialisation est la base de la technologie qui a entraîné vers notre monde présent où chacun est isolé les yeux rivés sur son écran. Si les BeKa analysent la situation jusqu’à son paroxysme dans A-Lan, sur dessins de Thomas Labourot, avec Les cœurs de ferraille, accompagnés au scénario par le dessinateur de l'histoire, ils humanisent les robots pour en faire, non pas des substituts de l’homme, mais une communauté parallèle, presque comme une race à part entière. Dans la série, il est question de rivalités (entre hommes et machines), de tolérance, de racisme. Naiad est une représentation de l’adolescente qui ne rêve que d’harmonie. Sera-t-elle plus tard dans la désillusion et la fatalité ? Elle symbolise en tous cas toute la force de l’adolescence qui croît en un monde meilleur. Et il faut y croire. Sinon, à quoi bon continuer d’avancer ? José-Luis Munuera met tant d’émotion dans les visages sans pupilles des robots que ça semble incroyable. Ce n’est pas parce qu’on est prolifique qu’on ne fait pas partie des meilleurs dessinateurs du monde. Ce n’est pas parce que Les cœurs de ferraille est une série qu’elle n’a pas la puissance des one shot.

© Munuera, Sedyas, BeKa - Dupuis

                Hymne à la tolérance, Les cœurs de ferraille est une série exceptionnelle. Dessinée par un auteur remarquable, elle est l’œuvre majeure du couple BeKa qui signent avec ce troisième volume l’un des meilleurs albums de l’année. Ne passez pas à côté.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les cœurs de ferraille

Tome : 3 - Sans penser à demain

Genre : Aventure

Scénario : BeKa & José-Luis Munuera

Dessins : José-Luis Munuera

Couleurs : Sedyas

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9782808504966

Nombre de pages : 72

Prix : 14,50 €


 



Publié le 23/08/2024.


Source : Boulevard BD


Sur les pas de l'enfance.   Les crayons

 

"-Qui va me lire la phrase ? Toi, Frédéric ? Frédéric ? On t'écoute !"

 

 

 

 

 

 

 


Frédéric Bihel revient avec sa mère dans le village de son enfance. Ensemble, ils redécouvrent Château-Chervix dans le Limousin. Après deux bières au Café de la Tour, le bar-supérette-relais postal, ils arpentent les rues du village, appareils photographiques en mains. La Mairie, la première école et sa petite cour, les lieux font émerger les souvenirs. Ça y est. Nous sommes au début des années 70. Frédéric a six ans. C'est sa première année d'école. Ils viennent d'emménager dans le hameau voisin. Un petit fourgon fait le ramassage scolaire. C'est le temps de l'apprentissage de la lecture, les aventures avec Michel, le meilleur copain. Avant de savoir complètement lire, il regarde les albums de Mickey à travers les siècles et les magazines Pif Gadget.

© Bihel - Futuropolis

A l'école, ce ne seront pas que des bons souvenirs avec le bégaiement et les moqueries des camarades. Plus tard, les parents se séparent. Frédéric emménage en ville avec maman dans un appartement. Un jour, au lieu d'aller à l'école, il monte au grenier. Il y retournera plusieurs fois. Il y retrouvera une petite fille, quelques années de moins que lui, à qui il fera des dessins, le bateau d'Ulysse et autres extraits du livre d'Homère qui le passionne. Il va lui offrir une boîte, une boîte de crayons de couleurs.

© Bihel - Futuropolis

Dans un dessin crayonné en niveaux de gris, Bihel choisit quelques éléments à mettre en couleurs comme le bus de ramassage scolaire, la voiture de son père ou le pull de la petite fille, les illustrés, un bateau en plastique, une gomme et les crayons de couleurs. On comprend au fil de l'histoire que c'est tout ce qui a pour lui valeur d'émotion, en rapport avec des blessures ou ce qui a aidé à une certaine résilience. Après le cœur de l'album, deux très courts chapitres et un épilogue concluent l'histoire. L'antépénultième partie est toute en couleurs. Impossible d'expliquer pourquoi sans déflorer le propos, mais c'est là que l'ensemble du traitement graphique de l'album prend tout son sens.

© Bihel - Futuropolis

Après l'excellent A la recherche de l'homme sauvage, hommage appuyé à Tintin au Tibet, Frédéric Bihel poursuit le virage intime de sa biographie. Les crayons est son album le plus personnel et le plus marquant, le plus abouti aussi, celui avec lequel il passe du statut d'auteur de bandes dessinées à celui d'artiste.

"J'ai commencé tôt la nostalgie.", chantait Barbara dans Mendelson, en 1983. Frédéric Bihel nous invite dans la sienne en signant le plus vibrant hommage qu'il pouvait faire à un membre de sa famille. Emouvant.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Les crayons

Genre : Emotion

Scénario, Dessin & Couleurs : Frédéric Bihel

Éditeur : Futuropolis

ISBN : 9782754834711

Nombre de pages : 120

Prix : 23 €


 



Publié le 23/08/2024.


Source : Boulevard BD


Le manga qui incite Ă  s'en passer.   Tokyo Cannabis 2

 

"-Un cercle d'amateurs de cannabis ?

-Ouais, on appelle ça "un fleuriste". C'est là où nous allons. Parle moins fort.

-Des amateurs de cannabis… ?!

-Le chanvre cloné que tu fais pousser va nous permettre de récolter un paquet d'épis qui auront tous la même qualité. C'est "une bonne herbe". Maintenant, reste à savoir ce qu'est "une excellente herbe". C'est ce qu'on va leur demander."

 

 

 

 

 


Morio et Kagayama rejoignent un cercle d'amateurs de cannabis, un groupe de testeurs en quelques sortes. Le but est de créer un cannabis haut de gamme en croisant des plants cultivés à partir de certaines graines. Tels de fins gastronomes, ils analysent les effets que procure la drogue. Pour l'un d'entre eux, si le goût est primordial, le plus important est l'extase qui découle de la fumette et la teneur en THC est un point crucial. Les ressentis peuvent varier d'une personne à l'autre en raison de toutes les substances chimiques contenues dans la plante. Pour un autre, pas la peine de se lancer dans des justificatifs scientifiques, pourvu qu'on ait la cervelle défoncée, qu'on soit complétement déchiré et propulsé dans la stratosphère en moins de deux. Morio va ainsi développer des plants d'une qualité exceptionnelle qui vont susciter la convoitise de toute la mafia du coin.

© 2022 by Yuto Inai / Coamix
© Inai – Kana 2024

Dès ce deuxième tome, la série passe à la vitesse supérieure. En voulant financer les conséquences de l'accident de circulation de sa femme, le fleuriste à la main verte, si verte qu'elle en serait presque dorée, a mis les mains dans un engrenage bien dangereux. A la proposition d'un sacré lascar, il s'est vu invité à produire des plants de cannabis pour de grosses sommes d'argent. Aujourd'hui, ce fameux lascar, Kagayama, se voit rattrapé par une autre bande de mafieux à qui il a voulu la mettre à l'envers, comme on dit. Morio va-t-il échapper à la vengeance et la revanche de la concurrence ? Va-t-il pouvoir continuer ses activités illicites ? En tous cas, en face, ils ont l'air très très énervés.

© 2022 by Yuto Inai / Coamix
© Inai – Kana 2024

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le mangaka Yûto Inai ne perd pas de temps. A la manière de Naoki Yamakawa et Masashi Asaki dans My home hero, il place son héros dans un engrenage d'où il semble impossible de sortir. Alors que Tetsuo Tosu a tué un yakuza pour sauver sa fille dans My home hero, et se retrouve avec la bande de la victime à ses trousses, Morio Chitô, dans Tokyo Cannabis, se trouve dans une situation financière qui l'oblige à continuer ses activités illicites sans être repéré par ses adversaires. Dans les deux situations, ces héros, qui n'étaient en aucun cas destinés à l'être, défient l'impossible, à savoir des organisations criminelles impitoyables. Pour en rester sur Tokyo Cannabis, Yûto Inai montre la violence sans émotion des barons de la drogue, tant et si bien qu'on aurait presque pitié pour les bandits qui sont eux-mêmes martyrisés. Le cliffhanger final sonne comme un défi. Pas question d'en dire plus pour maintenir un suspens qui monte crescendo.

© 2022 by Yuto Inai / Coamix
© Inai – Kana 2024

Rares sont les séries qui démarrent ainsi sur les chapeaux de roues. Tokyo Cannabis est un exemple de construction narrative addictive. Planant.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Tokyo Cannabis

Tome : 2

Genre : Shonen

Scénario & Dessins : Yûto Inai

Éditeur : Kana

ISBN : 9782505122760

Nombre de pages : 160

Prix : 7,70 €


 



Publié le 23/08/2024.


Source : Boulevard BD


Spirou 4506 – 21 Août 2024

 

 

Nouvelle mission pour les Tuniques Bleues

 

 

 

 

 

 

 

Nouveau scénariste, même dessinateur, les Tuniques Bleues sont de retour dans De l'or pour les bleus. Avec Roger Leloup, Willy Lambil fait partie des derniers dinosaures que l'on retrouve toujours avec une émotion incommensurable, même si le poids des années se ressent dans son trait. Le dessinateur semble employer la méthode Morris après la disparition de René Goscinny. Après Kris, il change donc de scénariste, montrant qu'il est seul maître à bord. Contrairement à Lucky Luke, les histoires post-Cauvin restent toutes d'un excellent niveau. Celle-ci démarre fort bien.

Un autre retour est à remarquer. Mais on ne peut pas dire qui car c'est à la toute fin d'un récit complet qu'on l'apprend. Si ça pouvait être le galop d'essai d'un véritable Revival, ce serait génial.

 

Pendant ce temps, les abonnés n'ont à profiter de rien de plus. Les suppléments s'espacent de plus en plus. Vivement la nomination d'un nouveau rédacteur en chef pour relancer la machine.

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 

© Erre, Fabcaro Dupuis 

 

 

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Poltron Minet : Le protocole Seth

Mad / Mayen

Sœurs Grémillet (Les) : La villa des mystères

Barbucci / Di Gregorio

Spirou et Fantasio : La mémoire du futur

Schwartz / Abitan / Guerrive / Doucet

Tuniques Bleues (Les) : De l'or pour les bleus

Lambil / Neidhardt / Leonardo

 

 

Récit complet :

 

Prisonnier des Florkiens

Hofmann / Ced

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

Annabelle pirate rebelle

Ghorbani / Sti / Cerise

Capitaine Anchois

Floris

Dad Flashbacks

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Fish n chips (La pause-cartoon)

Tom

Game over

Midam / Adam / Benz / Angèle

Gary C.Nell, mon papy à l'Ouest

Gorobei / Ced

Kid Paddle

Midam / Dairin / Pujol / Angèle

Léon & Lena

Cerq / Clémence / Alizon

Nelson

Bertschy

Petit Spirou (Le)

Janry / Cerise

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

Willy Woob

Moog / Bernstein

 

 

Rubriques :

 

Coin des lecteurs (Le) : Les BD de ma vie

Guerrive

En direct du futur : Rentrée des classes

 

Interview

Neidhardt / Lambil

Jeux : Run, Blutch, run !

Berkati

Spirou et moi

Elric

 

 

En kiosques et librairies le 21 Août 2024

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 



Publié le 23/08/2024.


Source : Boulevard BD


Spirou 4505 – 14 Août 2024

 

 

Dernières schtroumpfs de vacances !

 

 

 

 

 

 

 

Les Schtroumpfs en couverture de Spirou, ce n'est pas tous les jours qu'on voit ça. On les avait déjà vus revenir dans des jeux. Les voici dans une histoire complète… en attendant qui sait que leurs aventures à suivre soient aussi prépubliées dans l'hebdomadaire. Mais il serait enfin temps que les studios Peyo ne cachent plus les auteurs y travaillant sous le seul copyright de Peyo. Même chez Disney scénaristes et dessinateurs ont droit de citer.

 

Pendant ce temps, les abonnés et les autres vont confectionner et lire un sympathique mini-récit comme on en voudrait plus souvent.

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 

© Oiseau, Nabati - Dupuis

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Poltron Minet : Le protocole Seth

Mad / Mayen

Sœurs Grémillet (Les) : La villa des mystères

Barbucci / Di Gregorio

Spirou et Fantasio : La mémoire du futur

Schwartz / Abitan / Guerrive / Doucet

 

 

Récit complet :

 

Les Schtroumpfs : Les Schtroumpfs et Robinson

Studio Peyo

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

Brad Rock

Jilème / David

Crash Tex

Dab's / Gom

Dad Flashbacks

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Fish n chips (La pause-cartoon)

Tom

Game over

Midam / Adam / Benz / Angèle

Gary C.Nell, mon papy à l'Ouest

Gorobei / Ced

Léon & Lena

Cerq / Clémence / Alizon

Méthode Raowl (La)

Tebo

Nelson

Bertschy

Pernille (x 2)

Trichet / Dav / Esteban

Petit Spirou (Le)

Janry / Cerise

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

Titan Inc.

Boisteau / Martin

 

 

Rubriques :

 

3 infos 2 vraies 1 fausse

Bercovici / Bernstein  / Le Gall

Coin des lecteurs (Le) : Les BD de ma vie

Gorobei

Concours : dessinez l'indessinable avec Le Petit Spirou

 

Jeux : Les Schtroumpfs

Studio Peyo

Tuto dessiné : Pernille

Trichet

 

 

Supplément :

 

Mini-récit : Bienvenue à Terminax Conquis

Oiseau / Nabati

 

 

En kiosques et librairies le 14 Août 2024

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 



Publié le 23/08/2024.


Source : Boulevard BD


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