"-Et ils ne sont toujours pas là. Typique.
-Toujours pas le moindre petit message.
-Donnons leur encore un peu de temps. Il arrive fréquemment qu'ils soient trop occupés.
-Trop occupés ?! Ils ont oublié, oui !!! Je prends l'unirail !
-On ferait mieux d'aller avec lui, sinon il va encore se tromper."
Perris 2323, les triplés Emily, Cleo et Alex Moon sont désormais au collège, dans trois classes différentes, afin d'éviter des visites trop fréquentes chez le directeur…comme aujourd'hui. Emily contredit (avec raison) les professeurs pas assez pointilleux. Cleo est plus attentive aux garçons qu'aux leçons et Alex a encore trafiqué les terminaux pour que le professeur reçoive une décharge de 300 volts à travers sa chaise pendant que du cyberporn était projeté sur l'écran. Très intelligents mais souvent livrés à eux-mêmes, les enfants ne sont pas un exemple de discipline. Et pour cause, leurs parents sont souvent absents. Des robots les ont pris en charge. Rick de Ridder et Lynn Moon sont des agents spatio-temporels chargés d'arrêter les criminels qui s'enrichissent en voyageant dans le passé. Mais ça, leurs rejetons l'ignorent…
© Vandevelde, Louwes - Anspach
© 2023 Menlu. All rights reserved
Ça fait trois cent ans qu'une guerre nucléaire mondiale a ravagé la planète. Depuis, la population s'est rassemblée dans des mégapoles construites sur des ruines. Les absences répétées des parents éveillent les soupçons des enfants qui deviennent adolescents. Dans la plus grande discrétion, ils voyagent dans le temps. Leur dernière mission les a menés en 1187 à Jérusalem devant l'armée de Saladin. Ce n'est pas lui leur souci. C'est plutôt un certain croisé qui, comme eux, vient du futur, mais pour faire un trafic d'armes à feu. Après ça, ils vont revenir dîner avec les enfants. Alex a bien l'intention d’en savoir plus et va entraîner ses sœurs là où ils travaillent, au CTC, le mystérieux ministère du contrôle technique et de la certification.
© Vandevelde, Louwes - Anspach
© 2023 Menlu. All rights reserved
Moon est une série de bandes dessinées néérlandaise. Les auteurs invitent les Goonies chez Moebius. Au scénario, Johan Vandevelde pose les bases d'une uchronie tous publics. Les personnages sont rapidement présentés et l'on ne tarde pas à entrer dans le vif du sujet. Influencé par le Griffo de la grande époque, le dessinateur Stephan Louwes adopte un style réaliste souple tout en aplat de noirs et de gris. Hormis pour des raisons économiques, le noir et blanc n'apporte rien de particulier à l'album qui, avec les différentes époques de l'histoire, aurait vraiment gagné à être en couleurs.
© Vandevelde, Louwes - Anspach
© 2023 Menlu. All rights reserved
Les éditions Anspach sont en train de se constituer un catalogue riche et varié. Avec Moon, ils tiennent leur saga de SF familiale tant par ses héros que par son lectorat. De la bonne BD feuilletonnante.
Laurent Lafourcade
Série : Moon
Tome : 1 – Une balle pour un croisé
Genre : Thriller fantastique
Scénario : Johan Vandevelde
Dessins : Stephan Louwes
Traduction : Philippe Nihoul
Éditeur : Anspach
ISBN : 9782931105238
Nombre de pages : 72
Prix : 17,50 €
"-Que tout le monde travaille jusqu'à l'épuisement ! Quoi qu'il arrive, le lancement du service, c'est aujourd'hui ! Mettez-vous dans le crâne que s'il y a ne serait-ce qu'une seule erreur, vous pouvez dire adieu à votre bonus ! Surtout toi, Haruyama ! Si tu ne fais pas ton boulot, tu seras le premier à être viré !
-O… Oui. (Si je n'avais pas besoin de cet argent, ke ne resterais pas ici une seconde de plus."
Katsumi Haruyama est un jeune informaticien dans une boîte qui développe des jeux vidéos en ligne. Aujourd'hui, le patron est énervé. Un nouveau jeu, "Re world", s'apprête à sortir mais une montagne de bugs affecte son bon fonctionnement. S'il reste des erreurs au lancement du service, Katsumi sera viré sur le champ. C'est une lourde charge à porter pour ce garçon fraîchement diplômé. Afin de réduire les coûts, il est le seul employé pour corriger tous les bugs. Dans cette entreprise mal famée, il se fait exploiter. Impossible de tout réparer. C'est pour cela qu'il transforme certains bugs en gimmicks, c’est-à-dire qu'il dissimule les problèmes en fonctionnalités cachées. Ce n'est pas du goût du patron qui lui ordonne des corrections propres, ni de ses collègues, qui le déconsidèrent.
© Tony - Dupuis
Six mois plus tard, c'est l'heure du verdict, le lancement du jeu. Katsumi a fait ce qu'il a pu, mais des gimmicks, il en a laissé. C'est alors qu'un séisme secoue le bâtiment. Un flash éclaire le ciel. Le concepteur s'effondre, avant d'être réveillé quelques instants plus tard par une voix disant : "Bienvenue dans le mmporg "Re world". Amusez-vous bien." C'est comme si la virtualité était devenue une nouvelle réalité. Le monde est devenu un jeu de rôle en ligne massivement multi-joueurs. Katsumi a été transporté dans l'interface système du jeu et va vite se rendre compte qu'il n'est le seul : ses collègues de bureau sont entraînés dans la même mésaventure. Il n'a pas d'autre choix que de vivre la vie d'un personnage du jeu. Il a une heure pour "survivre" jusqu'à la fin du temps. Si un monstre le tue, son personnage disparaîtra.
© Tony - Dupuis
Une histoire de joueur pris au piège à l'intérieur d'un jeu, l'idée n'est pas d'aujourd'hui. En 1982, dans le film Tron, produit par les studios Disney, Kevin Flynn, programmeur de jeux vidéos, est dématérialisé dans le système informatique d'un jeu de motos futuristes. Le film aura une suite en 2010. Si, en 1995, Robin Williams se retrouve prisonnier d'un jeu de société dans Jumanji, dans le reboot de 2017 et sa suite, les héros sont propulsés dans un jeu vidéo. Ce sont certainement les deux exemples les plus célèbres en la matière. Avec Le roi des bugs, Tony joue encore plus profondément avec le concept. On est entre les exemples cités et les aventures type histoires dont vous êtes le héros. Au fur et à mesure de ses rencontres et de ses exploits, Katsumi voit ses compétences développées, acquiert des objets, se voit proposer des choix. Entre lui et ses camarades de bureau, les cartes sont redistribuées.
© Tony - Dupuis
Le roi des bugs est issu d'un webtoon que l'on peut lire sur Piccoma. Le rythme de lecture est rapide. On est dans du manga colorisé. Tony abuse un poil des flous artistiques. Si ça peut passer correctement sur écran, sur papier, c'est vite lassant. Voici une limite de l'édition physique de ce qui est conçu pour smartphone. Il n'en reste pas moins que l'on se prend vite au jeu avec Katsumi, qui vit une quête de soi montrant au lecteur que l'on a toujours une place à prendre dans la société.
Laurent Lafourcade
Série : Le roi des bugs
Tome : 1
Genre : Fantastique
Scénario, Dessins & Couleurs : Tony
Éditeur : Dupuis
Collection : K Factory
ISBN : 9782808505314
Nombre de pages : 288
Prix : 15 €
5 juin 1944, 21 h 15, la BBC diffuse depuis Londres la seconde strophe du poème de Paul Verlaine donnant le signal aux résistants de l’imminence du débarquement sur les côtes normandes. 80 ans plus tard, les éditions Casterman rééditent trois albums consacrés à cet événement ayant pour but de débarrasser l’Europe de la domination nazie.
Disponible dans la série « Airborne 44 », l’éditeur nous propose l’intégrale des tomes 3 & 4 réunis pour la première fois ensemble agrémentée d’un dossier de 16 pages sur le débarquement et la libération de la France. Ce dernier a été co-écrit par Sophie Huynh-Duc & Philippe Jarbinet.
© Philippe Jarbinet - Casterman
Également disponible à la fin de cette intégrale, en petit format, douze planches issues du découpage dessiné et dialogué qui ont été nécessaire à l’auteur afin d’avancer sans se disperser, pages elles-mêmes créées à partir du découpage écrit préalablement.
© Philippe Jarbinet - Casterman
1938, Gavin, un jeune franco-américain de 17 ans séjourne avec ses parents sur la côte normande. Il y rencontre Joanne, une jeune française et en tombe amoureux. En sa compagnie, il va vivre le plus bel été de son existence. Six ans plus tard, Gavin s’apprête à remettre les pieds sur le sol normand, au sein de la première vague d’assaut en passe de débarquer à Omaha Beach. Son esprit est plein du souvenir de Joanne, avec qui il a correspondu des années durant. Mais depuis avril 1944, il n’a plus aucune nouvelle de la jeune femme. Pour elle, Gavin va s’efforcer de survivre à cette enfer…
© Philippe Jarbinet - Casterman
Qui mieux que l’auteur (Philippe Jarbinet) peut partager sa propre vision : « Il est extrêmement compliqué d’avoir, en bande dessinée, une approche exhaustive sur une période aussi riche en événements dramatiques, sauf à choisir une voie didactique et probablement plus rigide.
Quand je me suis attaqué à ce projet, je voulais, au contraire, que le récit soit aussi incarné et émouvant que possible, tout en y ajoutant le maximum d’éléments historiques utiles à tout qui voulait le relire deux ou trois fois, posément.
C’est pourquoi je me suis offert le luxe de dessiner des détails qui n’apparaissent que rarement - voire jamais - dans les films.
C’est aussi pour apporter un éclairage supplémentaire que j’ai ajouté des commentaires persos sur certaines cases spécifiques où la documentation a joué un grand rôle. Nombre d’entre elles ont été dessinées sur la base des photos que j’ai prises au cours des quatre voyages que j’ai faits en Normandie pour écrire cette histoire. Certaines autres proviennent du site internet immensément riche d’Yves Cordelle, qui m’a emmené sur le terrain en juin 2010. Je ne l’en remercierai jamais assez ».
© Philippe Jarbinet - Casterman
L’occasion également pour les lecteurs ne connaissant pas la série d’en découvrir la richesse en plongeant dans les huit autres albums, composant 4 autres dyptiques. A placer dans toutes les mains, alors que l’histoire semble une fois de plus se répéter, nous servant les plats identiques (crise boursière, montée politique des extrémistes et des nationalistes) aboutissant à l’ouverture de guerre dans différentes régions du globe.
Haubruge Alain
Titre : D-Day Intégrale débarquement Vol. 3 & 4
Série : Airborne 44
Genre : Histoire
Éditeur : Casterman
Scénario : Philippe Jarbinet
Dessin : Philippe Jarbinet
Couleurs : Philippe Jarbinet
Nombre de pages : 128
Tirage : 6000 exemplaires
Date de parution : 15-05-2024 Dyptique Vol. 3 & 4
Prix : 23,00 €
ISBN : 9782203283862
5 juin 1944, 21 h 15, la BBC diffuse depuis Londres la seconde strophe du poème de Paul Verlaine donnant le signal aux résistants de l’imminence du débarquement sur les côtes normandes. 80 ans plus tard, les éditions Casterman rééditent trois albums consacrés à cet événement ayant pour but de débarrasser l’Europe de la domination nazie.
Édité dans le cadre des "Aventures de Lefranc", le second d'entre eux aborde plus particulièrement le « débarquement de Normandie ». Élaboré par les alliés pour créer un second front à la demande de Staline, cette bande dessinée didactique est basée plus particulièrement sur la journée du 6 juin 1944.
© Jacques Martin – Olivier Weinberg -Isabelle Bournier - Casterman
Isabelle Bournier (directrice culturelle et pédagogique au Mémorial de Caen) et Olivier Weinberg nous entraînent à l’aide de divers tableaux accompagnés d’une très bonne documentation à la découverte de ce « D.Day » qui va changer le cours de la Seconde Guerre mondiale. Les photos d’époque ainsi que la narration de cette journée passée sur les différentes plages du débarquement font de ce livre le reportage idéal qu’aurait pu diffuser une chaîne d’information télévisée si celle-ci avait existé. Des rubriques annexes nous apportent un complément d’information sur le matériel et les uniformes rencontrés à l’époque.
© Jacques Martin – Olivier Weinberg -Isabelle Bournier - Casterman
Un album hommage pour ne jamais oublier le sacrifice effectué par ces jeunes gens afin de libérer l’Europe de la botte nazie. A lire absolument car l’histoire semble une fois de plus se répéter, nous servant les plats identiques (crise boursière, montée politique des extrémistes et des nationalistes) aboutissant à l’ouverture de ce conflit mondial.
Haubruge Alain
Titre : Le débarquement
Série : Les reportages de Lefranc
Genre : Histoire
Éditeur : Casterman
Scénario : Jacques Martin – Olivier Weinberg – Isabelle Bournier
Dessin : Olivier Weinberg
Couleurs : Bruno Weisel
Nombre de pages : 56
Date de parution : Nouvelle édition 2024 (07-05-2014)
Prix : 14,50 €
ISBN : 9782203047761
Il revient en 1961 !
Si Hibernatus endormi depuis les années 60 se réveillait cette semaine, il n'aurait pas été dépaysé en allant chez son marchand de journaux. Pour fêter l'arrivée de la nouvelle série spin off de Spirou et Fantasio située justement dans les années 60, l'hebdomadaire a eu l'excellente idée de se mettre aux couleurs de l'époque avec la même maquette : demie-planche de la série vedette en bas de couv' et sous le titre une illustration, dont le regretté Roba se chargeait à l'époque. Côté récit complet, Zabus nous offre un nouveau petit métier méconnu, avec Christian Cailleaux au dessin.
Pendant ce temps, les abonnés vont tout comprendre au Parlement européen grâce à la petite Lucie de Joan en mini-BD.
Spirou, ami, partout, toujours.
© Joan - Dupuis
Histoires à suivre :
Lieutenant Bertillon : Sedna |
Pomès /Barth / Drac |
Métier le plus dangereux du monde (Le) : Le temps suspendu |
Lai / Bocquet / Alquier |
Spirou et Fantasio : La baie des cochons |
Elric / Lemoine / Baril |
Récit complet :
Les petits métiers méconnus |
Cailleaux / Zabus |
Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :
Annabelle pirate rebelle |
Ghorbani / Sti / Cerise |
Boule & Bill |
Cazenove / Bastide / Pedriset |
Brad Rock |
Jilème / David |
Capitaine Anchois |
Floris |
Dad |
Nob |
Des gens et inversement (La pause-cartoon) |
Berth |
Edito (L’) |
Erre / Fabcaro / Greff |
Elliot au collège |
Grosjean / Riccobono |
Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon) |
Lécroart |
Fish n chips (La pause-cartoon) |
Tom |
Game over |
Midam / Adam / Patelin / BenBK |
Kid Paddle |
Midam / Adam / Venet / Angèle |
Méthode Raowl (La) |
Tebo |
Pernille |
Trichet / Dav / Esteban |
Psychotine |
Zimra / Pujol |
Spoirou & Fantasperge (Marges) |
Sti |
Strip dont vous êtes la star (Le) |
Libon / Salma |
Tash & Trash (La pause-cartoon) |
Dino |
Titan Inc. |
Boisteau / Martin |
Rubriques :
3 infos 2 vraies 1 fausse |
Bercovici / Bernstein / Le Gall |
Coin des lecteurs (Le) : Les BD de ma vie |
Boisvert |
En direct du futur : Un quadra nommé XIII |
|
Interview |
Baril / Lemoine |
Jeux : Los cigarros de La Habana |
Casters |
Spirou et moi |
Le Huche |
En kiosques et librairies le 8 Mai 2024
3,20 €
Laurent Lafourcade
5 juin 1944, 21 h 15, la BBC diffuse depuis Londres la seconde strophe du poème de Paul Verlaine donnant le signal aux résistants de l’imminence du débarquement sur les côtes normandes. 80 ans plus tard, les éditions Casterman rééditent trois albums consacrés à cet événement ayant pour but de débarrasser l’Europe de la domination nazie.
Édité dans le cadre des "Reportages de Lefranc", le premier d'entre eux aborde plus particulièrement le « Mur de l'Atlantique ». Conçu par l’Allemagne nazie pour empêcher une invasion des côtes ouest françaises, la construction de cet immense système défensif a mobilisé plusieurs milliers d’hommes travaillant à son édification lors de la Seconde Guerre mondiale. Olivier Weinberg (dessinateur) nous délivre un travail basé sur de nombreuses recherches documentaires. Il nous présente l’historique des fortifications, les détails de sa construction, mais également le quotidien des hommes qui y vivaient et y travaillaient.
© Jacques Martin – Olivier Weinberg - Casterman
© Jacques Martin – Olivier Weinberg - Casterman
Haubruge Alain
Titre : Le Mur de l’Atlantique
Série : Les reportages de Lefranc
Genre : Histoire
Éditeur : Casterman
Scénario : Jacques Martin – Olivier Weinberg
Dessin : Olivier Weinberg
Nombre de pages : 56
Date de parution : Nouvelle édition 2024 (27-04-2011)
Prix : 14,50 €
ISBN : 9782203021358
"-Du coup, qu'est-ce qu'on a ?
-Je l'ignore encore, mais cet homme n'est pas mort de façon naturelle… La rigidité cadavérique a été tellement rapide qu'il n'a même pas eu le temps de tomber au sol.
-Eh bien, Inspecteur, croyez-moi je m'y connais, vu la position du corps, l'angle que font les bras, mais surtout ce coup de couteau très ingénieusement placé (touchant plein d'organes vitaux) et qui est à coup sûr la cause de la mort, je peux vous dire que nous ne sommes pas prêts de trouver le coupable."
Dans une ville gangrénée par la haine et le mal absolu, se cache un homme qui, pour échapper à la police, tisse mille stratagèmes dans son esprit malade. Un individu vient d'être poignardé. Le corps n'a même pas eu le temps de toucher le sol. Le médecin légiste est formel. L'autopsie démontre que le couteau n'a touché aucun organe vital. La victime, Monsieur Gabriel Berthier, 38 ans, est décédé d'une réaction allergique à un antibiotique : l'uximasco… l'iscamoxil… l'amoxicilline. Un commissaire et un inspecteur vont mener l'enquête, avec tout le sérieux et toute la sagacité dévolues à leurs fonctions.
© Oiseau, Rambaud - Delcourt
Si vous désirez suivre une investigation policière pointue avec ses hypothèses et ses analyses toutes plus pertinentes les unes que les autres et faisant avancer l'intrigue dans un suspense certain, L'énorme enquête n'est peut-être pas faite pour vous. Si vous êtes adeptes de l'humour Canal à la grande époque des Nuls et de Groland, là, vous risquez d'être clients. Les flics de ce livre pourraient s'appeler Richard Bullit et Douglas Riper, alias Kad Merad et Olivier Baroux dans Pamela Rose. Cet album marche sur les traces de leur continuité. Le commissaire préfère regarder des vidéos sur YouTube plutôt que de réfléchir. Pour y cacher de discrets micros d'écoute, l'inspecteur transforme l'intérieur de la voiture du suspecté tueur en discothèque avec sono et boule à facettes. Et pour faire le point, il faudra qu'ils chuchotent entre eux : les murs ont des oreilles ! Ajoutons à tout cela une fusée, une tique géante et un avion publicitaire, … Bref… Tout est normal.
© Oiseau, Rambaud - Delcourt
Le scénariste Lorrain Oiseau invite Ionesco chez Columbo. Ce n'est pas grave si l'on ne comprend rien à l'enquête. L'important n'est pas le but, mais le chemin. Les situations sont totalement foutraques et déjantées. Le dessinateur Yann Rambaud prend le contrepied avec un graphisme réaliste, à la manière d'Emmanuel Reuzé dans sa série Faut pas prendre les cons pour des gens. Cette énorme enquête aurait presque pu être un long épisode de cette collection. L'album a reçu le prix Meurtre d'or 2024 au concours général criminel organisé par le Ministère du crime et des plaies ouvertes. Non… Ça aussi, c'est pour déconner.
© Oiseau, Rambaud - Delcourt
La collection Pataquès s'enrichit d'une nouvelle petite curiosité éditoriale. A défaut de vous faire frémir, l'énorme enquête vous fera certainement bien marrer.
Laurent Lafourcade
One shot : L'énorme enquête
Genre : Humour & polar
Scénario : Lorrain Oiseau
Dessins & Couleurs : Yann Rambaud
Éditeur : Delcourt
Collection : Pataquès
ISBN : 978241307842
Nombre de pages : 64
Prix : 13,50 €
"-C'est donc ainsi que ma vie s'achève ? Mangé par un choupisson au petit matin, alors que je n'ai pas pris de petit-déjeuner…
-Moi aussi je cherche un petit-déjeuner. Tu sais où je peux trouver un "vert" de terre ?
-Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Nan, mais tu te fiches de moi là ?
-Bah non, il paraît que c'est mon repas préféré et je ne sais pas à quoi ça ressemble…"
Une maison au bord d'un étang, un jardin potager, le coin est bucolique. De grands arbres bordent la petite maison en bois. Pendant qu'une chenille se repaît d'une succulente feuille d'un légume, un hérisson sort de sa tanière située sous deux marches en béton menant à la porte d'entrée. Les yeux mi-clos, il renifle les odeurs du matin. Atchoum ! Un escargot le fait éternuer. Le gastéropode craint de se faire croquer. Il n'en sera rien. Il n'est pas très appétissant avec ses yeux globuleux. Ça tombe bien pour lui. Il conseille au hérisson de se nourrir de vers, sauf qu'il ne sait pas à quoi cela ressemble. Alors que le choupisson tombe nez à nez avec l'un de ces individus, le ver, comprenant la problématique, ne révèle pas son identité et lui propose de l'aider à en trouver un. Il va évidemment l'amener sur de fausses pistes.
© Périmony - La Gouttière
Après les muets Billy Symphony et Birdy Mélody, David Périmony se lance dans un univers animalier avec paroles. Paillasson est un choupisson. Alors qu'on pouvait penser ce mot inventé par l'auteur, il n'en est rien. Le choupisson est l'autre nom du hérissonneau, le petit du hérisson. Périmony a un graphisme qui fait penser aux dessins animés américains des années 40 et 50. Le trait est bien arrondi, les couleurs sont douces. Avec juste quelques traits, le ver de terre est d'un dynamisme exemplaire. Sans accessoire, sans fioritures, l'auteur parvient à lui insuffler une vivacité hors du commun avec une théâtralité exemplaire.
© Périmony - La Gouttière
Choupisson rejoint la collection de bandes dessinées pour les plus jeunes des éditions de La Gouttière. On peut déjà y lire Lili Crochette et Monsieur Mouche d'Olivier Supiot et de l'épatant scénariste Joris Chamblain, la sublime série Sous les arbres, quatre saisons revisitées en forêt par Dav, l'émouvant et tendre Emouvantail de Renaud Dillies, et tout récemment Anya, conte de l'est signé Crisse. Il y a pire comme compagnons de catalogue. Ces petits formats à l'italienne sont une transition idéale après les albums jeunesse pour mener les primo-lecteurs vers la bande dessinée classique, et intéressera tout autant les plus grands, même les adultes qui ne pourront qu'être séduits par la qualité des productions.
© Périmony - La Gouttière
Avec Choupisson, bienvenue pour voir la vie en ver et en vert ! David Périmony tient là un univers qui pourrait bien devenir l'un des classiques de demain.
Laurent Lafourcade
Série : Choupisson
Tome : 1 – La vie en ver
Genre : Emotion
Scénario, Dessins & Couleurs : David Périmony
Éditeur : La Gouttière
ISBN : 9782357961043
Nombre de pages : 32
"-Madame Pembleton, c'est un honneur de vous rencontrer !
-Monsieur Lefort, vous voulez me faire rougir. Même si je n'ai plus l'âge de recevoir de tels compliments de la gent masculine, je suis heureuse de voir que le charme français opère toujours ! Entrez, je vous prie. Allons nous installer sur la terrasse ! Attention de ne pas vous cogner à tous ces souvenirs : il y en a beaucoup dans cette demeure, et ils pèsent aussi lourd que les années qui passent."
1985, l’écrivain Roger Lefort débarque à New-York. Il a déjà rédigé une dizaine de biographies. Aujourd'hui, il vient rencontrer Louise Pembleton. Créatrice de mode, illustratrice, journaliste, photographe, actrice, féministe engagée, elle a vécu plusieurs vies en une seule. Pendant trois mois, il va séjourner dans l'hôtel de son neveu Thomas à quelques kilomètres de chez elle, à Cape May dans le New Jersey. Ils ont prévu de se rencontrer tous les après-midis, du lundi au vendredi. A 84 ans, c'est la première fois que Louise accepte de faire l'objet d'une biographie, peut-être parce que c'est à l'initiative d'un éditeur français, pays où elle a vécu. Une fois installé dans sa chambre d'hôtel, l'écrivain rejoint le chauffeur qui vient d'arriver. Direction 208 Atlantic Boulevard, une grande maison en bois sur le front de mer.
© Djief, Prieur - Les sculpteurs de bulles
Louise Pembleton accueille chaleureusement son hôte et l'emmène avec elle dans ses souvenirs. Tout commence en 1908, pour son anniversaire, ses 7 ans, ses parents lui offrent une boîte de crayons de couleurs. Ce sera le dernier anniversaire qu'elle fêtera avec son père, emporté dans l'année par une maladie grave. Sa mère du prendre un travail administratif pour subvenir aux frais de la famille. Son frère commença à travailler dans l'hôtellerie pendant que Louise et sa sœur allaient encore à l'école. A partir de 17 ans, ce furent cinq années d'école d'art à Philadelphie. Mai 1925, Louise arrive à New-York. C'est une nouvelle vie qui commence. Elle a rendez-vous à la rédaction d'un magazine féminin relancé par Richard Maxwell pour y être embauchée comme graphiste.
© Djief, Prieur - Les sculpteurs de bulles
Ben Prieur narre le destin d'une enfant du XXème siècle. A travers le parcours professionnel d'une jeune fille qui deviendra une célèbre graphiste dans le milieu de la mode, il raconte l'histoire d'une ville : New-York, Big Apple, la ville qui ne dort jamais. A l'instar de ce qu'a fait Armistead Maupin avec Les chroniques de San Francisco pour cette ville de l'Ouest, livres adaptés en bande dessinée par Isabelle Bauthian et Sandrine Revel, Ben Prieur se sert de personnages pour raconter New-York. Vue l'époque, il va bien sûr être question de prohibition, mais aussi de féminisme. Les pensionnaires de Miss Daisy sont toutes des filles qui prennent leurs destins en main, en particulier bien sûr Louise.
© Djief, Prieur - Les sculpteurs de bulles
On n'attendait pas Djief ici. Le dessinateur de Créatures montre un pan méconnu de son talent. Dans une unité de tons sépia, il se fait le graphiste de la vie d'une graphiste. Son trait et ses couleurs sont d'une délicatesse incroyable. La semaine sans paroles avec uniquement des images et une planche par jour est une prouesse de mise en scène.
Il fallait bien un éditeur particulier comme Les sculpteurs de bulle pour mettre en valeur une telle petite pépite. On ne peut pas être aussi bien défendu chez un gros éditeur qui surproduit. Les sculpteurs font le pari de se passer au maximum des librairies pour des raisons économiques justifiées. On peut se procurer l'album en ligne.
© Djief, Prieur - Les sculpteurs de bulles
"La pension de Miss Daisy" est le premier tome du premier diptyque des chroniques de Louise Pembleton. Immersion dans le New-York des années 20, on y découvre comment une ville et une jeune femme se sont rencontrées pour un destin lié. Fascinant. On a l'impression de lire un film avec Audrey Hepburn.
Laurent Lafourcade
Série : Les chroniques de Louise Pembleton
Tome : 1 – La pension de Miss Daisy
Genre : Emotion
Scénario : Ben Prieur
Dessins : Djief
Éditeur : Les sculpteurs de bulles
Collection : Empreintes
ISBN : 9791092486742
Nombre de pages : 64
Prix : 30 €
« -Hé, les enfants, vous m’entendez ? Je sais où on est ! C’est New-York ! On est devant le City Hall ! On a bougé dans le temps ! Les bâtiments sont encore tous debout, on est avant la première grande nuit ! Mais en quelle année on a atterri ?
-Hé, vous vous croyez où à hurler comme ça ?! Descendez de là, vous allez vous rompre le cou !
-C’est mon pépé, Monsieur l’agent, il s’est perdu… Il n’a pas toute sa tête…
-En quelle année on est ? »
C’est en 1928 à New-York que viennent de débarquer Gros Taré, son petit-fils Sean, dit La Taupe, et ses compagnons. La ville est intacte. C’est avant la Grande Nuit, cet événement qui a plongé la grosse pomme, de nos jours, dans une torpeur qui a transformé les adultes en zombies affamés de sucre. L’organisme de Yog-Sothoth dirige ces dégénérés et contrôle la ville. D’après Minus, c’est Bogeyman, l’homme de ses cauchemars, qui tire les ficelles. Il s’appellerait en réalité Howard Phillips Lovecraft et serait un romancier du siècle dernier. C’est en pénétrant grâce à une capsule dans le corps de Yog que nos héros ont fait un voyage de près d’un siècle dans le temps. A Providence, ils vont rencontrer ce fameux écrivain dont tout semble sortir de l’imagination. Dans d’autres temps et en d’autres lieux, dans une région désertique, un vieil explorateur descend dans les entrailles de la Terre après avoir dit au revoir et peut-être adieu à sa compagne de recherches.
© Djief, Betbeder – Dupuis
S’il y a une série dont on ne pouvait pas prévoir la direction qu’elle prendrait, c’est bien Créatures. La quadrilogie est en fait un hommage à Lovecraft, référence de la nouvelle fantastique, et en particulier à son histoire « L’affaire Charles Dexter Ward », où il y est question de démence, d’archéologie et de généalogie. C’est là que l’auteur fait pour la première fois référence à Yog-Sothoth, créature difforme, d’une centaine de mètres de diamètres, définie comme tout en un et un en tout, clé de la porte vers d’autres dimensions dont il est le gardien. Il est maître de l’espace-temps : passé, présent et futur n’y font qu’un. Quand on prononce son nom, il faut s’attendre à un hideux bouleversement. En rencontrant Lovecraft, Gros Taré réussira-t-il à convaincre l’écrivain de trouver un consensus permettant de libérer le futur sans dénaturer son œuvre ?
© Djief, Betbeder – Dupuis
Stéphane Betbeder a savamment construit l’aventure Créatures. Alors que le tome 1 laissait augurer d’une saga fantastique classique d’une bande de mômes dans un monde post-apocalyptique, le scénariste a petit à petit levé le voile d’un récit puisant ses sources dans les prémisses d’une littérature qui a traversé les générations. Lovecraft, c’est un peu l’auteur que tout le monde connaît de réputation mais que peu de gens ont réellement lu. Grâce à Betbeder, on découvre un large spectre de l’homme et de son œuvre. On connaissait le goût du scénariste pour le fantastique intelligent depuis ses débuts en bande dessinée avec notamment Alister Kayne, chasseur de fantômes, dessiné par Eric Henninot.
© Djief, Betbeder – Dupuis
Ici, le dessinateur Djief clôt la saga avec maestria. Les créatures surnaturelles sèment une panique du diable dans des planches ne laissant aucune respiration aux protagonistes.
Créatures est une série qui gagne à être lue d’un trait. Ce rendez-vous avec le Bogeyman clôt une aventure originale qui donne envie de lire les nouvelles de Lovecraft.
Laurent Lafourcade
Série : Créatures
Tome : 4 - Rendez-vous avec le Bogeyman
Genre : Aventure fantastique
Scénario : Betbeder
Dessins & Couleurs : Djief
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9791034761012
Nombre de pages : 72
Prix : 12,95 €
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