En images et en bulles
Flux RSSFlux RSS

1·2·3·4·5·6·7·8·9·10·11·12·13·14·15·16·17·18·19·20


L’avocate qui a dit non.   Gisèle Halimi l’insoumise

 

"-Je serai écrivaine, avocate, ambassadrice, générale, présidente…

-Voyons, Zeiza ! Une femme n’exerce pas ces métiers-là.

-Mais pourquoi ?

-Parce que !"

 

 

 

 

 


                Fille d’un père juif berbère et d’une mère séfarade, Zeiza est née en Tunisie en 1927 à La Goulette. Elle deviendra française quatre ans plus tard lorsque son père parviendra à se faire naturaliser. Très vite, la petite fille pleine de vie se demandera pourquoi elle était obligée de laver le sol alors que ses frères en étaient dispensés. A l’âge de dix ans, elle se rebelle. C’est la première victoire féministe de celle qui deviendra la grande avocate Gisèle Halimi. A la justice de Dieu et à celle des hommes, elle préfèrera une justice égalitaire et emploiera sa vie à défendre des causes qui semblaient perdues d’avance. Elle contribuera à faire évoluer de façon considérable la place de la femme dans la société.

 

© Le Naour, Marko - Dunod Graphic

 

                L’historien Jean-Yves Le Naour raconte la vie d’une femme exceptionnelle qui a largement contribué à faire évoluer les mentalités d’une société machiste et phallocrate. Il lui en aura fallu du courage à Madame Halimi pour faire tomber des murs que d’aucuns soutenaient avec une force empirique. Elle a défendu des victimes innocentes accusées à tort de tentatives d’attentats en Algérie. Elle a permis de redéfinir et condamner le viol, soutenu l’IVG, combattu aux côtés de Simone de Beauvoir et de Simone Veil. Elle a été politiquement trahie par les plus grands noms du système comme François Mitterrand qui se sont servis d’elle comme alibi féminin puis n’ont pas tenu leurs promesses. Le Naour emploie la première personne du singulier, faisant de Gisèle Halimi la narratrice de sa vie. On n’est jamais mieux raconté que par soi-même.

 

© Le Naour, Marko - Dunod Graphic

 

                On n’attendait pas Marko, le dessinateur de La brigade des souvenirs et de Le jour où…, dans un album comme celui-ci. Après A bâbord, toute ! et A tribord, toute !, les histoires de la gauche et de la droite en bande dessinée, Marko et Le Naour en sont à leur troisième collaboration. A la différence des deux premiers livres, très intéressants mais relativement touffus, celui-ci prend son temps pour s’attarder sur chacune des étapes de la vie de l’avocate. Marko se dépasse dans des compositions inattendues. Les expressions de visages sont incroyables. Il y a très peu de décors. Il n’y a pas de couleurs à proprement parler mais des tons, différents selon les ambiances des séquences : du beige, de l’ocre, du gris bleu, du noir, du rouge, le rouge de la violence en Afrique du Nord, le rouge des règles des femmes, le rouge des pourceaux violeurs, le rouge des insultes misogynes. Il faut voir comment Marko montre Gisèle Halimi survolant le monde, de la petite algérienne à la politicienne désenchantée en passant par la militante engagée, avocate ne se laissant rien dicter. Il faut voir comment Marko représente graphiquement les scènes de procès, les manifestations et les discours politiques. Tout ce qui aurait pu, ou même dû, être ennuyeux dans une bande dessinée se trouve passionnant dans le sens étymologique du terme.

 

© Le Naour, Marko - Dunod Graphic

 

                En quelques mois, Gisèle Halimi l’insoumise est le deuxième livre consacré à cette avocate qui voulait changer le monde. Chez Steinkis, Sandrine Revel a adapté avec Sophie Couturier, sous l’œil bienveillant d’Annick Cojean, le livre que cette dernière a co-écrit avec Gisèle Halimi elle-même. Dans un graphisme objectif, dans lequel on ne reconnaît pas son trait du premier coup d’œil, Sandrine Revel propose un album où transparaît le dévouement de Gisèle Halimi pour son travail, sa carrière et ses combats.

 

© Revel, Couturier, Cojean, Lavialle - Steinkis

                Alors que l’essentiel des honneurs concernant l’évolution de la femme dans la société revient à Simone Veil, ce qui n’est pas démérité, il ne faut pas oublier que sans Gisèle Halimi on n’en serait pas arrivé là. Elle fait partie de ces personnalités, que l’on aurait tendance à oublier, mais qui sont des pierres fondatrices de l’émancipation féminine. Heureusement qu’il reste la bande dessinée pour réhabiliter les gens comme elle. Gisèle Halimi l’insoumise, avocate pour changer le monde, est l’un des albums majeurs de l’année.

 

Laurent Lafourcade



One shot : Gisèle Halimi l’insoumise

Genre : Biopic

Scénario : Jean-Yves Le Naour

Dessins & Couleurs : Marko

Éditeur : Dunod  Graphic

ISBN : 9782100840847

Nombre de pages : 128

Prix : 18,90 €

 


 



Publié le 02/10/2023.


Source : Boulevard BD


Le grand retour.   Tintin Le journal des jeunes de 7 à 77 ans Numéro spécial 77 ans

 

"-Nous y sommes enfin, mon bon Minimum !

-Snirfl ! Fichu rhube ! Non ! Baudit rhube !

-Mon pauvre ami !... Dis donc, il a l'air joli, ce village !

-Joli ?!... Chlorophylle, je te rappelle que le plus important est de trouver à banger !

-Ne sois pas si ronchon ! On m'a dit que c'était l'abondance, là-bas ! D'ailleurs, nous y sommes ! C'est à cette adresse que ça se passe !

-Peuh ! Il n'y a rien dans ce potager ! Pas même des légumes d'hiver !

-C'est que le trésor se trouve à l'intérieur. Passons par la grange !"

 

 

 

 

 


                Chlorophylle et Minimum sont à la recherche d'un précieux trésor qui leur permettrait de se sustenter. Mais qu'est-ce donc ? On le découvrira en relisant l'hommage de la série mythique de Raymond Macherot signé Ers et Dugomier et qui fit pendant des années les beaux jours du Journal Tintin. Comme Chlorophylle, de nombreux héros emblématiques de l'hebdomadaire sont de retour sous la plume et le crayon de leurs admirateurs pour la plupart ou de leurs auteurs d'origine pour quelques-uns d'entre eux dans ce numéro spécial de 400 pages pour fêter les 77 ans du lancement du journal et des éditions du Lombard.

 

© Le Lombard / Moulinsart

 

                Michel Vaillant participe à une course de Formule 1 en 1980, écrite par son scénariste actuel Denis Lapière et dessinée par Vincent Dutreuil. Dimitri Armand rejoue à nouveau avec un Bob Morane qu'on lui a injustement retiré. Hermann retrouve Comanche, Cosey Jonathan, Crisse Nahomi et Derib Buddy Longway. Grâce à Boucq, Jérôme Moucherot rencontre Modeste et Pompon, Ric Hochet, Bernard Prince, Thorgal et Séraphin Lampion. Rousseau est de nouveau à la reprise de Vasco et Rodrigue à celle de Cubitus. Certains auteurs créent la surprise comme Clarke avec Simon du Fleuve, Turk, Falzar et Zidrou avec un Luc Orient décalé ou encore Aurélie Guarino et Kid Toussaint avec une émouvante Prudence Petitpas.

Quelques héros sont servis plusieurs fois comme Bob et Bobette, Ric Hochet, Thorgal, Blake et Mortimer, … D'autres sont injustement oubliés comme Chick Bill, Jari, Ian Kalédine, Capitaine Sabre, Barelli, Martin Milan, Rataplan, Strapontin, Taka Takata, Victor Sackville et d'autres, heureusement rassemblés dans un trombinoscope final. Il est vrai qu'il n'était pas possible de faire de la place pour tous, mais limiter les hommages à un par série aurait permis d'en accueillir certain d'entre eux. Ceci dit, quand on se demande qu'est-ce qu'il aurait fallu supprimer pour leur faire de la place, il est impossible de choisir.

 

© Le Lombard / Moulinsart

 

                Quatre articles éditoriaux agrémentent l'ouvrage pour en faire une vraie revue. Daniel Couvreur ouvre le bal, positionnant Tintin comme le plus grand influenceur de la bande dessinée contemporaine parce que "Le monde de Tintin s'enrichit du temps qui passe." Des personnalités du cinéma, de la littérature, de la chanson ou autres arts présentent leurs cases fétiches. Si Patrice Leconte s'arrête sur la momie de Rascar Capac entrant par la fenêtre, Eric Fottorino est subjugué par l'ultime vignette de Tintin au Tibet. Cédric Klapish, lui, a été marqué par Tintin accroché au mur d'un building de Chicago, pendant que Richard Gotainer se marre des cheveux longs et colorés des Dupondt dans la fusée.

                Jérôme Dupuis (tiens, Dupuis pour Le Lombard, c'est rigolo) s'attache au volet de l'histoire du journal, avec ses hauts et ses bas. Anne-Claire Norot parle du rôle des femmes, qu'elles soient autrices ou héroïnes avec notamment des interviews d'Alix Garin, trop jeune pour avoir participé au journal, et de Magda, qui y publia avec Lamquet les aventures de Gilles Roux et Marie Meuse, une des premières séries ouvertement écologiques. Enfin, dans Tintin ou la multiplication des genres, Julien Bisson revient sur les genres narratifs qui se côtoyaient dans l'hebdomadaire : l'aventure avec Corentin ou Dan Cooper, l'histoire avec Le chevalier blanc, la science-fiction avec Rork, le western sérieux comme dans Comanche ou humoristique comme dans Chick Bill, l'un des héros à la carrière la plus longue dans le journal, tout comme Ric Hochet dans le polar. C'est l'occasion pour rendre hommage à Tibet, un des auteurs majeurs et dont on parle trop peu.  

 

© Le Lombard / Moulinsart

 

                En coédition avec les éditions Moulinsart, Le Lombard offre déjà le plus beau des cadeaux de Noël qui soit. Cet imposant journal, ce pavé, est une somme d'humour et d'émotion. Il ferait même parfois verser des petites larmes de souvenirs. Reviens toutes les semaines, journal Tintin ! On va bien s'occuper de toi. Tout le monde t'attend impatiemment.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Tintin Le journal des jeunes de 7 à 77 ans

Genre : Multi-genres

Scénario, Dessins & Couleurs : Collectif

Éditeur : Le Lombard / Moulinsart

ISBN : 9782808210218

Nombre de pages : 296

Prix : 29,90 €

 

 



Publié le 02/10/2023.


Source : Boulevard BD


Nos désirs font désordre.    Eddie & Noé 2 - Les agitateurs

 

"-Hello !

-Prêt pour la rentrée ?

-J’en reviens pas ! On est de retour ici !"

 

 

 

 

 


Alors qu’ils avaient été virés de leur lycée, voici Noé et ses camarades réintégrés à l'Athénée Dirk Frimout. Grâce à leurs actions en faveur de l’environnement, un programme de recyclage a été mis en place. Quant au directeur, il a été remercié. Les élèves ne vont pas forcément gagner au change. L’établissement est à présent dirigé par Madame Waffelman, leur professeur d’histoire, qui assure l’intérim. Le retour des quatre agitateurs n’est pas de son goût. Un des parents des élèves du groupe a, selon elle, « acheté » le conseil d’administration en finançant des travaux et la mise en place du recyclage. Les rebelles seraient donc de retour grâce à cette soi-disant corruption. L’enseignante les prend en grippe dès le départ. Plus grave, elle a des réflexions racistes et des méthodes reprochables.

 

© Piette, de Radiguès - Sarbacane

 

Second volet du diptyque Eddie et Noé, Les agitateurs est un album dans l’air du temps répondant aux préoccupations des ados d’aujourd’hui, génération Greta Thunberg. On ne va pas se laisser dicter les lois par des adultes répréhensibles. Madame Waffelman va l’apprendre à ses dépens. Il faut dire que ses propos xénophobes sont choquants. Elle s’adresse à Sarah en l’appelant tee-shirt jaune, comme à l’époque coloniale où les noirs étaient réduits à l’état d’ustensiles par l’envahisseur. On vous laisse découvrir la réaction de masse qui en découlera. Alors que Sarah était le troisième élément du duo Eddie & Noé, c’est ici Nora qui vient s’intercaler entre les deux personnages. On comprend mieux le titre de la série par rapport à son concept et contexte. Nora arrive de Bruxelles. Son père est diplomate. Elle a pas mal bougé : Londres, Lagos, Kinshasa, Montréal. La voici à Bruxelles. Elle a tapé dans l’œil d’Eddie et de Noé qui, pour éviter qu’il leur arrive la même chose qu’avec Sarah, signent un pacte de non agression… ou de non conclusion plutôt. Sera-t-il respecté ?

 

© Piette, de Radiguès - Sarbacane

 

Cette deuxième partie met l’accent sur un phénomène malheureusement dans l’actualité : le harcèlement scolaire. Sauf qu’ici… Sauf qu’ici… il s’agit de harcèlement entre professeur et élèves, fait beaucoup moins traité que celui entre élèves. La nouvelle directrice est plus que tyrannique et n’est pas du tout dans l’empathie ni le dialogue. Mais, ne sait-elle pas à qui elle a à faire ? Elle n’a pas lu le tome 1 ? Les adolescents de l’Athénée, s’ils sont capables de s’attaquer au climat, ne vont pas se laisser dicter leurs lois par une chef d’établissement détestable et surtout condamnable. Hugo Piette et Max de Radiguès concluent leur diptyque tendre, émouvant et réaliste en démontrant aux jeunes que l’avenir a besoin d’eux. On est non seulement dans une problématique politique, mais aussi de choix de vie et d’orientation sexuelle. Il serait enfin temps que sur tous ces sujets les adultes, tous les adultes, ouvrent leurs esprits, pour le bien être des générations qui suivent. Une série comme Eddie & Noé y contribue fortement.

 

© Piette, de Radiguès - Sarbacane

 

Ado, on a envie d’être pote avec Eddie et Noé. Adulte, on a envie de les avoir pour enfants. Ces fers de lance de la génération XXème siècle mériteraient de revenir pour d’autres aventures afin d’enfoncer le clou sur des préoccupations légitimes. A mettre dans toutes les bibliothèques de collèges, lycées et athénées.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Eddie & Noé

Tome : 2 - Les agitateurs

Genre : Adolescence engagée

Scénario : Max de Radiguès

Dessins & Couleurs : Hugo Piette 

Éditeur : Sarbacane

ISBN : 9782377318513

Nombre de pages : 76

Prix : 14,90 €

 


 



Publié le 02/10/2023.


Source : Boulevard BD


Spirou 4459 – 27 septembre 2023

 

 

 

 

Crash Tex Double impact !

 

 

 

 

 

 

 

 

            Tex est de retour pour une couv' et une double dose de gag. Il va en prendre plein la tête. Ça va faire mal. C'est ça qui nous plaît ! Fin d'escorte pour les Tuniques bleues dont la grande aventure se clôt cette semaine. Voyage préhistorique en récit complet avec au scénario, gage de qualité, le grand Joris Chamblain.

 

            Pendant ce temps, les abonnés vont pouvoir construire la troisième mini-bibliothèque destinée à accueillir les mini-récits, qu'on voudrait plus souvent en supplément, et avec des héros récurrents.

 

Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 

 

© Dupuis

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Cavaliers de l'apocadispe (Les) font un voyage scolaire

Libon

Lieutenant Bertillon : Amotken

Pomès / Barth / Drac

Mademoiselle J. : 1946 Jusqu'au bout du monde

Verron /Sente / Rabarot

Tuniques bleues (Les) : Du feu sur la glace

Lambil / Kris / Leonardo

 

 

Récit complet :

 

La dernière Atlante

Ampreh / Chamblain

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

100 instruments

Thiriet

Boule et Bill

Bastide / Cazenove

Capitaine Anchois

Floris

Crapule (La pause-cartoon)

Deglin

Crash Tex (x2)

Dab's / Gom

Dad

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Game over

Midam / Adam / Patelin / BenBK

Gaston

Delaf / Benbk

Happy Calypse

Gyom / Laulau

Nelson

Bertschy

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

 

 

Rubriques :

 

3 infos 2 vraies 1 fausse

Bercovici / Bernstein

Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans ma bibliothèque

Jacques Louis

En direct du futur : L'or du royaume

Feroumont

Jeux : Le rencard mystérieux

Waltch

Spirou et moi

Stella Lory

 

 

Supplément abonnés :

 

Mini-bibliothèque pour Mini-récits

 

 

 

 

En kiosques et librairies le 27 septembre 2023

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 



Publié le 27/09/2023.


Source : Boulevard BD


Avant-dernier acte de la série de l'année.    Visages - Ceux que nous sommes 3 – Vers la fontaine ardente

 

"-Qui est ma mère ? Est-elle toujours en vie ? Si oui, où est-elle ?!

-Ta mère s'était engagée comme infirmière sur le front. On s'est rencontrés, par accident, derrière les lignes. C'était une très belle femme, volontaire et courageuse… une artiste aussi.

-Et une allemande !

-Je l'aimais, la guerre, c'est compliqué, Georg…"

 

 

 

 

 


                Vitry-le-François, juin 1940. A l'intérieur d'une église à demi-détruite, Georg et Sheila, "l'enfant de la honte" et la snipeuse irlandaise qui l'a formé, tombent nez à nez avec Louis Kerbraz. Le soldat français fait face à deux personnes en uniformes allemands. Le père a retrouvé son fils, ou plutôt le fils a retrouvé son père. La ressemblance est frappante. Louis ne savait même pas que Lieselotte, l'infirmière allemande qu'il a aimée, était enceinte. A présent, Georg veut retrouver sa mère. La seule piste qu'il a est celle d'un certain Docteur Mühle, le médecin-chef sous les ordres duquel elle a travaillé lors de la guerre de 14 et qu'elle avait sollicité pour son accouchement. Ça ne va pas être simple. Lieselotte a quitté Berlin. Croyant son fils et Louis morts, elle a tourné la page. Journaliste, elle enquête sur ces camps qui s'ouvrent un peu partout, en Allemagne, en Pologne, et qui accueillent des prisonniers.

 

© Ponsard-Gutknecht, Beausang-O'Griafa, Morinière - Glénat

 

Troisième épisode de la saga familiale Visages, Vers la fontaine ardente poursuit l'histoire de Louis, Lieselotte et Georg. Les scénaristes Nathalie Ponsard-Gutknecht et Miceal Beausang-O'Griafa mènent cet épisode pivot en évitant tous les pièges manichéens dans lesquels ils auraient pu tomber. L'école réduit trop souvent ce conflit mondial à une guerre entre les méchants allemands contre les bons français, aidés par les gentils américains. Les auteurs donnent un coup de pied dans ce précepte et justifient par là-même le titre de la série: Visages – Ceux que nous sommes. Dans cet avant-dernier acte, on va découvrir qui sont Louis d'un côté et Lieselotte de l'autre. Georg se cherche encore; il faut en garder pour le final. Les engagements journalistiques de Lieselotte démontrent son objectivité. Une scène cruciale entre Louis et un Oberstleutnant témoigne d'un instant déterminant pour la suite. On fait parfois des gestes, guidé par son instinct, ou tout simplement par son moi-profond. "Oublions la guerre un instant… et trinquons aux idéaux qui font de nous les hommes que nous sommes."

 

© Ponsard-Gutknecht, Beausang-O'Griafa, Morinière - Glénat

 

Le dessinateur Aurélien Morinière poursuit son travail exceptionnel, se remettant sans cesse en question, osant encore des découpages incroyablement efficaces et rarement vus. Pour ceux qui ont l'album sous les yeux, voir les planches 21-22 avec l'enquête de Lieselotte au village de Chetmno, ou les planches 26-27 avec la roulette russe. Il serait enfin temps que des auteurs comme lui soient primés.

Réalisé par les scénaristes de la série, un cahier documentaire complète l'album. Parmi de nombreux sujets, on en apprend plus sur les changements de nationalité imposés aux alsaciens et aux mosellans, sur la bataille de Stalingrad et la fontaine aux enfants, sur le "Belfast Blitz", le régime de Vichy et la répression nazie dans les camps, sur la résistance allemande et le groupe de la Rose blanche.

 

© Ponsard-Gutknecht, Beausang-O'Griafa, Morinière - Glénat

 

Vers la fontaine ardente est un titre oxymore. L'eau de la source serait-elle prête à brûler ? le titre est en fait issu de "Si je mourais là-bas", un poème d'Apollinaire, mort à la guerre de 14. La fontaine ardente est le sang. Il le dit à Lou, son unique amour et sa grande folie :

Lou si je meurs là-bas souvenir qu’on oublie

— Souviens-t’en quelquefois aux instants de folie

De jeunesse et d’amour et d’éclatante ardeur —

Mon sang c’est la fontaine ardente du bonheur

Et sois la plus heureuse étant la plus jolie

Il va de soi que l'amour entre Lieselotte et Louis, lorsqu'ils se sont rencontrés, était de la même intensité que celui entre Apollinaire et sa promise. Le quatrième et ultime tome, prévu dès le mois prochain, rallumera-t-il la flamme des amants désunis ?

Une série d'entretiens avec les auteurs est disponible sur la chaîne YouTube Boulevard BD. Histoire de guerres, histoire des arts, mais avant tout histoire de personnes, avec un type de narration inédit, osé et efficace, Visages – Ceux que nous sommes est LA série événement de cette année.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Visages - Ceux que nous sommes

Tome : 3 – Vers la fontaine ardente

Genre : Histoire

Scénario : Nathalie Ponsard-Gutknecht & Miceal Beausang-O'Griafa

Dessins & Couleurs : Aurélien Morinière 

Éditeur : Glénat

ISBN : 9782344032893

Nombre de pages : 56

Prix : 15,50 €

 

 



Publié le 24/09/2023.


Source : Boulevard BD


Le retour du club des 6.  La clique 3 - La clique prend la pose

 

"-Pfff, je te raconte même pas ce matin, à la maison, c’était « Youhou, c’est la rentrée ! », « Trop bien, les vacances sont finies ! », le tout accompagné de cris de joie et de petits sauts de cabri !!!

-Ah oui ? Ton frère Jojo est à ce point content de revenir ?

-Ah non là, je te parle pas de Jojo, mais de mes parents."

 

 

 

 

 


                Après être passée à l’attaque et avoir cassé la baraque, les enfants de la clique prennent la pose pour la rentrée scolaire. Max, Tim, La Zouille, Nénette, Jojo et Téa sont fins prêts, cartables au dos, pour attaquer l’école. Sept chapitres scandent l’année. On retrouve à la rentrée un Max éploré, tout triste de devoir y aller. C’est pas comme les parents de Téa et Jojo, ravis de se débarrasser du petit dernier. Vient rapidement la période d’Halloween où l’estomac de La Zouille est comblé, entre les bonbons et, pourquoi pas, les pizzas. Sinon, c’est un sort ! Tim devrait faire attention de ne pas faire trop de bêtises à l’approche de Noël. On peut feuilleter dans ce chapitre le catalogue impermarché des jouets qui claquent de la clique. Poupée parlante Téa ou poupée Jojo qui fait pipi ? Puzzle 3D de Gruik le cochon ou cahiers de coloriage déjà remplis pour être sûr de ne pas dépasser ? Il y a du choix pour tout le monde.

 

© Sti, Eparvier - Glénat

 

                Qui aura la fève pour l’Epiphanie ? Encore une période faste pour La Zouille qui va vite plier ses cinq fruits et légumes par jour pour plusieurs jours afin d’avoir de la place dans l’estomac pour la… non… les galettes des Rois.  Elle ne va pas s’arrêter en si bon chemin parce que vient vite le temps de la Chandeleur. Quand c’est Téa qui fait sauter les crêpes, on n’est pas garantis qu’elles reviennent dans la poêle. Pâques, c’est bien, et pas seulement grâce aux chocolats. On arrive au changement d’heure, ce qui rapproche des grandes vacances. Oui, d’accord, Max, on recule les montres, mais il n’empêche que ça commence à sentir la fin. Et la fin de l’année, c’est activités ! Karaté, karaoké, et surtout, voici venue la kermesse de l’école avec ses stands et son traditionnel spectacle !

 

© Sti, Eparvier - Glénat

 

                La clique remplit à fond son cahier des charges : proposer une BD pour les petits, premiers lecteurs, avec simplicité et intelligence. Hervé Eparvier leur parle de leurs préoccupations, les immerge dans leur propre vie, celle des enfants. A cet âge là, c’est bien ça qui les préoccupe. Les gags sont simples et font mouche. Dans une pure ligne claire gros nez, Sti leur fait prendre la pose tout au long d’une année scolaire. Pour une fois, le gagman se fait porter par le scénario de quelqu’un d’autre. Bien évidemment, on n’est pas dans le même genre d’humour que les séries qu’il scénarise (Les profs, Les runners,…), mais il faut se mettre à la place du public ciblé et ça fonctionne à merveille.

 

© Sti, Eparvier - Glénat

 

                Pour une première BD à offrir, La clique est idéale. Changez de Mortelle Adèle ! Elle n’a pas besoin de vous. On attend déjà impatiemment le retour de La Clique pour un nouveau tour de fanfare.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : La clique

Tome : 3 - La clique prend la pose

Genre : Humour

Scénario : Hervé Eparvier

Dessins & couleurs : Sti

Éditeur : Glénat

Collection : La collec’

ISBN : 9782344056370

Nombre de pages : 80

Prix : 9,90 €

 


 



Publié le 24/09/2023.


Source : Boulevard BD


Une quĂŞte initiatique interstellaire.   Kyle Travel 1 - La fleur du souvenir

 

 

"-Kyle… C-C’est quoi cette lumière ? Frérot… Réponds-moi ! KYYYLE !"

 

 

 

 

 

 

 


               Une lueur aveuglante déchirant le ciel, un rai de lumière, puis un cri dans la nuit. C’est celui de Selen, la petite sœur de Kyle, qui vient d’assister impuissante, depuis la fenêtre de sa chambre, à la disparition de son frère. Kyle, un ado qui n’a pas vraiment d’amis, a été « enlevé » par des extra-terrestres. Il se retrouve avec plusieurs autres jeunes venus de différentes planètes. Ils ont pour mission de neutraliser le dévoreur, un être abominable et effrayant, surpuissant, qui a pompé l’énergie vitale de planètes entières. Une école de formation a donc été créée pour l’anéantir. De cette institution, sortira vainqueur d’un tournoi celui qui aura la lourde tâche d’administrer une planète afin de la fortifier et de la préparer au mieux à la venue du démon. Yxol-Vog, planète à la luxuriante végétation sauvage, sera le lieu désigné. Les perdants du tournoi ne seront pas oubliés et formeront la grande armée qi défendra l’univers. Kyle en sera-t-il le commandant ?

 

© Russo, Zonno, Pinelli - Dupuis

 

                C’est à une quête initiatique que nous invitent les auteurs de Kyle Travel au travers du destin de leur personnage, adolescent de l’âge de leurs lecteurs, qui n’a pour « simple mission » que de sauver des planètes. Le scénario de Marco Russo est avant tout une histoire de famille. Les liens entre Kyle et Selen sont centraux. Kyle a le sens de la justice. Il est fidèle et loyal. Il a quelque chose de Valérian, confirmé par le décor spatial. La série traite également de sujets d’actualité comme le harcèlement et la solitude de l’adolescent qui doit se transformer en adulte et trouver sa place dans la société.

 

© Russo, Zonno, Pinelli - Dupuis

 

                Grands amateurs de comics et de mangas, fans d’animés, Marco Russo et Alessio Zonno réunissent leurs influences pour créer une aventure aux confluents de leurs sources et de la bande dessinée européenne. Ces auteurs italiens, biberonnés aux fumettis de chez Bonelli comme Dylan Dog, Tex ou Diabolik, ainsi qu’aux productions nationales Disney, peut-être les meilleures du monde, ont vécu l’arrivée du manga dans la Botte. Ils font partie de cette nouvelle génération pluri-culturelle. La gageure était de faire rentrer un scénario au punch et au dynamisme du manga dans un format européen. C’est plutôt réussi. On y arrivera complètement le jour où la capacité de production se rapprochera de ce qui se fait au Japon. Au niveau graphique, Zonno s’adresse aussi aux enfants. Son trait fonctionne à merveille dans les gros plans et les scènes d’action, mais reste épais dans l’ensemble de l’album. Il n’y a pas la finesse et les détails qui étaient nécessaires pour être publié dans les années 80. C’est une question de génération, mais il est peut-être temps pour les éditeurs de se rendre compte que ce n’est pas parce que le lectorat visé est jeune que l’on ne doit pas leur proposer des graphismes de haute valeur, à l’égal d’un Mézières pour rester dans l’ambiance.

 

© Russo, Zonno, Pinelli - Dupuis

 

                Kyle Travel est une série de bonne facture qui a un potentiel à développer. Annoncée comme une trilogie, de la même façon que le héros, Kyle, doit se découvrir pour réussir sa mission, cette aventure peut permettre à ses auteurs de faire leurs preuves.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Kyle Travel

Tome : 1 - La fleur du souvenir

Genre : Aventure animalière

Scénario : Marco Russo

Dessins : Alessio Zonno

Couleurs : Pinelli

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9791034762361

Nombre de pages : 56

Prix : 12,95 €

 

 



Publié le 24/09/2023.


Source : Boulevard BD


Tout ce qu’il faut savoir pour devenir un champion.   L’encyclopédie du tennis

 

"-Papa ! Un jour, je serai n°1 mondial de tennis.

-Trèèès bien, Marcel.

-Moi quand je serai grand, je serai le numéro 1255 mondial.

-Et moi le 535.

-Ben moi je s’rai numéro 1 !"

 

 

 

 

 


Marcel Costé rêve depuis tout petit d’être numéro 1 mondial de tennis, dès sa plus tendre enfance. Le numéro en lui-même le fascinait. Il a suivi un entraînement intensif avec un maître de tennis Sensei au Japon. Il a grandi là-bas, est devenu adulte, et est devenu professionnel, jusqu’au jour, où, sur un cours en gazon, après une balle de match gagnée, il est devenu n°1. 6-7; 6-1; 6-7; 6-4; K.-O. dans la tête de l’adversaire. Marcel est allongé sur le dos, le visage dans ses mains. Il n’arrive pas à y croire; il a gagné ! « C’est donc ça le bonheur ! »

 

© Panaccione – Fluide glacial

 

A travers l’histoire de Marcel Costé, Grégory Panaccione raconte celle du tennis. Les origines et les techniques du sport alternent avec des moments de la vie du sportif. On apprend que le sport a été inventé par les hommes préhistoriques, comme le ping-pong et le foot. Les premiers courts viendront plus tard sur des terrains de montagne en pente. C’était au départ une pratique de défense, puis de combat, avant d’évoluer vers un jeu grâce aux pommes qui ont remplacé les cailloux. Les cow-boys en ont fait une pratique insolite avec des duels à cheval. Ce n’est que des années plus tard que Marcel Costé pratiquera le tennis-car. C’est la même chose mais en voiture.

 

© Panaccione – Fluide glacial

 

On verra comment Marcel est arrivé à bout d’adversaires grâce à son cri, le Ki, provenant d’une contraction du ventre alliée à une réverbération contre le sternum. Marcel nous apprendra comment optimiser les temps de pause grâce à l’alcool, une cigarette et pourquoi pas un p’tit café. Il explicitera son sport sur la mythique scène de l’Olympia et donnera en vidéo tous les conseils d’un champion. Service, coup droit, revers, amorti et volée n’auront plus de secret pour personne. Marcel revient également sur la difficile période du confinement, qui ne l’a pourtant pas empêché de taper dans la balle. On assiste à un exceptionnel match en appartement. Les lecteurs les plus assidus se rappelleront que Marcel Costé a déjà été le héros d’un album sur le tennis. Il s’agissait de Match, par le même auteur, paru chez Delcourt en 2014.

 

© Panaccione – Fluide glacial

Grégory Panaccione est un vrai passionné de tennis. Il y a du Goossens dans le fond et dans la forme de cet album. Parodie, hommage, et au final véritable ode à ce sport de raquette, cette encyclopédie est une petite pépite d’humour absurde.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : L’encyclopédie du tennis

Genre : Humour

Scénario, Dessins & Couleurs : Grégory Panaccione

Éditeur : Fluide glacial

ISBN : 9791038206212

Nombre de pages : 56

 



Publié le 24/09/2023.


Source : Boulevard BD


La guitare et le crayon.   Brassens et Tintin Deux mondes parallèles

 

"Hergé et Brassens réconcilient les élites avec la culture populaire, on ne compte plus le nombre d’écrits et travaux universitaires qui leur sont dédiés. Tous deux touchent le grand public mais sont aussi les alliés des lettrés. " Renaud Nattiez

 

 

 

 

 

 

 


Comment peut-on imaginer un jour faire un parallèle entre l’œuvre d’un auteur-compositeur et celle d’un dessinateur-scénariste ? Pour Renaud Nattiez, passionné d’Hergé et de Brassens, ça semblait évident. Il le prouve dans un ouvrage fascinant qui réunit les puristes de l’un et les exégètes de l’autre, sans qu’un intérêt commun pour l’un et pour l’autre ne soit nécessaire. Au contraire, les tintinophiles écouteront Brassens d’une oreille curieuse pendant que les brassensophiles liront Tintin d’un œil pétillant. En quatre chapitres, Renaud Nattiez met en évidence les points communs et différences entre les deux œuvres.

 

© Les impressions nouvelles

 

Le livre s’intitule Brassens et Tintin Deux mondes parallèles, et non pas Brassens et Hergé Deux mondes parallèles. Le choix n’est pas innocent. Hergé n’a pas écrit et dessiné que Tintin, mais c’est seulement de cette série dont il va être question. Les aventures de Tintin comme les chansons de Brassens racontent des histoires en créant des mondes. Pour l’un, elles sont habillées de musique. Pour l’autre, elles bénéficient d’une ligne directrice qui précède les premiers crayonnés. A la manière de Balzac, ils ont créé leurs comédies humaines, avec de tendres caricatures, que ce soit un curé chez l’un ou une cantatrice chez l’autre. Un gorille les réunit, sans souci du qu’en-dira-t-on pour l’un, sur une île noire pour l’autre.

 

© Les impressions nouvelles

 

Brassens et Hergé approchent la réalité de manière nuancée dans des visions où « rien n’est important mais où tout est dramatique ».  Du guano sur les chapeaux des Dupondt dans Le temple du soleil ou un coup de pied au derrière d’un cul-terreux dans La mauvaise réputation, les auteurs font rire. Ce rire peut devenir acide au travers de certaines de leurs représentations, comme quand Brassens demande de la place dans le caveau familial dans Supplique pour être enterré à la plage de Sète ou quand la cleptomanie d’Aristide Filoselle le rend incorrigible. Les choix de vie rapprochent les deux œuvres dans des visions de la société comparables quant aux thèmes de la liberté, de la méfiance des institutions ou du refus de l’engagement. Tintin est un électron libre, tout comme Brassens dans ses chansons. Tous deux sont détachés des soucis matériels. Par ailleurs, Hergé et Brassens sont emplis de doutes. Ils refusent les mystifications et gardent leur libre-arbitre. Un clivage se fait lorsqu’il s’agit des femmes et de l’amour. Brassens fait fi de la morale et chante parfois cru. Chez Tintin, les femmes sont rares et l’amour inexistant, si ce n’est un béguin de Tournesol pour le Rossignol Milanais dans Les bijoux de la Castafiore.

 

© Les impressions nouvelles

 

Le dernier chapitre s’attarde sur la religion. Si Brassens s’avoue athée, on l’entend souvent aborder le sujet divin. Comme Hergé, il doute. Il est en tous cas anticlérical alors que le début de la carrière d’Hergé a été fortement influencée par l’Abbé Wallez. Dieu reste pourtant absent des aventures de Tintin. Brassens et Hergé ont des valeurs humanistes chrétiennes. Brassens est un épicurien, tout comme Haddock qui pourrait être un personnage de ses chansons. Dans son livre, Renaud Nattiez démontre tout simplement que les personnages des deux Georges sont des philosophes de vie.

Quand on a fini d’écouter Brassens, on peut recommencer à écouter Brassens. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau. Quand on a fini de lire Tintin, on peut recommencer à lire Tintin. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Brassens et Tintin Deux mondes parallèles

Genre : Ouvrage d’étude

Auteur : Renaud Nattiez

Éditeur : Les impressions nouvelles

ISBN : 9782874497476

Nombre de pages : 192

Prix : 17 €

 

 



Publié le 21/09/2023.


Source : Boulevard BD


Souvenirs de jeunesse.   L’été de mes 17 ans

 

"-Ça fait un bail dis donc !

-Bof. Pas tant que ça.

-Bah ! 20 ans quand même !

-19 ans.

-Oui, boh…

-19.

-Oui, mais…

-Dix-neuf.

-Y a pas à pinailler, t’es vieille, t’es vieille, c’est tout.

-Regardons de plus prêt dans ma mémoire… (Faites pas attention au désordre) C’est marrant les souvenirs… On voit bien que certaines périodes prennent beaucoup plus de place que d’autres !"

 

 

 

 

 


                Parmi tous les souvenirs d’enfance de Lucile Gomez, ce sont clairement les étés les plus volumineux. Normal, parce que l’été, c’était les grandes vacances, le temps qu’on ne compte pas, les découvertes, le mouvement, la liberté, avec un goût d’éternité. En 1998, Lucile Gomez a dix-sept ans. Elle vient de décrocher son bac. C’est son dernier réel été de loisirs. L’année prochaine, elle aura dix-huit ans et devra faire des petits boulots si elle veut se mettre un peu d’argent de côté. Sorties, premier carnet de croquis, photo marrante avec une planche à repasser, … Lucile raconte tout et délivre aux lecteurs un message d’émancipation et de confiance en soi.

 

© Bouzard - Bayard Graphic

 

                Treize autres auteurs racontent l’été de leurs dix-sept ans. Commandés par le magazine Phosphore, ces récits sont réunis dans cet album collectif qui sent bon les odeurs estivales et fait entendre le chant des cigales… ou pas pour certains, comme Bouzard qui a passé son été dans un abattoir. Il y a plus glamour, ça a été long, on ne s’est pas trop s’il s’est marré, mais nous oui en le lisant. Lisa Mandel découvre ses premiers émois sexuels, tout comme Pochep, à une époque où tout était moins facile que maintenant. Jul nous amène en vacances en Grèce et Trondheim en Norvège. Ceux qui ne le savaient pas encore apprennent comment il a trouvé son pseudonyme. Alix Garin écrit une petite poésie graphique sur le vide qui s’ouvre à soi après la fin du lycée.

 

© Bouzard - Bayard Graphic

 

                Kim Consigny doit quitter provisoirement son petit ami pour partir en vacances en Ecosse avec son père, sa mère, son frère et sa sœur. Oh, oh ! Sera-ce le bonheur ? Guillaume Long démontre que l’on peut se reprendre ses mensonges en pleine poire. Il raconte sa première expérience et invite sa mère à ne pas lire son histoire. Invitée par une amie en Espagne, Leslie Plée raconte les déconvenues du meilleur et du pire été de sa vie. Fabrice Erre donne la recette d’un été réussi : le look, la guitare et the place to be. Appliquez tout ses conseils si comme lui vous passez l’été à Argelès ou aux alentours. Claire Fauvel attend de savoir dans quelle école elle sera prise pendant que l’artiste sensible, sombre et romantique qu’est Rudy Spiessert s’angoisse des tests des « trois jours » qui duraient une journée pour connaître son aptitude au service militaire. Elisa Marraudino quant à elle donne rendez-vous à « l’appart à la mer » de Ginosa Marina, quartier général de la famille.

 

© Bouzard - Bayard Graphic

 

                Une nouvelle nouvelle vague d’auteurs et d’autrices côtoie une maintenant ancienne nouvelle vague, comme un passage de relais. La parité hommes/femmes est parfaitement respectée. C’est un bien bel album collectif, cohérent, drôle et émouvant, proposé dans la toute jeune collection Bayard Graphic’ pour accompagner les après-midis sur la plage et les soirées étoilées.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : L’été de mes 17 ans

Genre : Souvenirs

Scénario, Dessins & Couleurs : Bouzard, Kim Consigny, Fabrice Erre, Claire Fauvel, Alix Garin, Lcile Gomez, Jul, Guillaume Long, Lisa Mandel, Elisa Marraudino, Leslie Plée, Pochep, Rudy Spiessert, Lewis Trondheim

Éditeur : Bayard Graphic

ISBN : 9782413046684

Nombre de pages : 120

Prix : 22 €


 



Publié le 21/09/2023.


Source : Boulevard BD


1·2·3·4·5·6·7·8·9·10·11·12·13·14·15·16·17·18·19·20


©BD-Best v3.5 / 2023