Information générale concernant le monde de la BD
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A new promised neverland.   La bulle 1 - Bienvenue sur Adenaom

 

"-Toi aussi tu viens d’un orphelinat privé d’excellence ?

-Oui, celui de Leceister.

-Tu as une idée de pourquoi ils nous ont réunis ici ?

-Je sais pas mais à mon avis c’est pas bon signe.

-Pourquoi ?

-S’il nous arrive quelque chose, y aura pas grand monde pour pleurer."

 

 

 

 

 


                Welling et Moé, une adolescente et son petit frère, se réveillent dans un appartement qu’ils ne connaissent pas. Les enfants en sortent et rencontrent d’autres gamins qui sont dans la même situation qu’eux. Ils sont tous orphelins et étaient placés dans divers OPE, des orphelinats privés d’excellence. Un message vidéo sur un écran va leur en apprendre un peu plus sur le mystère qui les entoure. Ce message, il est signé Ido Stavanger, fondateur de ces fameux OPE. Il leur apprend qu’ils sont sur Adenaom, une île en plein océan Pacifique. Ils sont les derniers survivants d’un monde qui n’existe plus. Une catastrophe géopolitique a entraîné la quasi-destruction de la planète. Les espèces végétales et animales ont été anéanties. Adenaom est une île préservée protégée par un dôme. Les enfants ont été transférés en ce lieu avant les bombardements. Stavanger a sélectionné les orphelins les plus compétents physiquement et mentalement pour construire une nouvelle société « aussi parfaite que possible ».

 

© Gaillard, Bagnoli, Degreff - Auzou

 

                Evidemment, tout ne va pas se passer comme prévu. Le paradis va montrer ses limites. Entre les bons petits soldats exécutant les activités commanditées, toujours avec cette bonne vieille bienveillance, par des écrans disséminés en tous lieux, et les rebelles qui souhaitent garder leur libre arbitre, le torchon ne va pas tarder à brûler. La belle harmonie des premiers jours va rapidement voler en éclats. Dans quels camps vont se ranger les divers protagonistes que nous suivons ? Entre secrets et trahisons, il ne faut faire confiance en personne.

 

© Gaillard, Bagnoli, Degreff - Auzou

 

                La bulle est une série d’anticipation qui se range dans la grande catégorie des dystopies. Pas de jeu du cirque à la Hunger Games, mais des orphelins à la Promised Neverland, sauf qu’ici, aucun adulte ne les encadre, et ils ne sont manifestement pas là pour servir de nourriture. Le mystère reste total quant aux intentions de ceux qui les ont réunis. Le message du directeur des établissements dont ils proviennent est-il seulement véridique ? Seul l’avenir le dira. On est dans un décor similaire à celui du film The Island. On va y fuir aussi, mais pas la même chose que dans le long métrage. Le graphisme rassurant de Gabriele Bagnoli, avec quelques accents mangas, contraste avec l’ambiance anxiogène créée par Aurelle Gaillard. On met plusieurs pages à réaliser que Welling, au prénom indéfini, est une fille. Sa coupe à la garçonne prête à confusion et aucun indice ne permet de prouver le contraire avant un bon moment. Dans le même ordre d’idées, les enfants parlent des OPE avant que l’on ne nous explique bien plus tard de ce qu’il s’agit. Attention donc aux auteurs de bien se mettre à la place des lecteurs.

 

© Gaillard, Bagnoli, Degreff - Auzou

 

                Le suspense est à son comble. Les auteurs ne traînent pas pour immerger le lecteur au cœur de l’intrigue. Il n’y a aucune longueur. Sans être d’une originalité folle, cette bulle est redoutablement efficace.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : La bulle

Tome : 1 - Bienvenue sur Adenaom

Genre : Anticipation

Scénario : Aurelle Gaillard

Dessins : Gabriele Bagnoli

Couleurs : Sandrine Degreff

Éditeur : Auzou

ISBN : 9791039513500

Nombre de pages : 80

Prix : 13,95 €

 


 



Publié le 02/10/2023.


Source : Boulevard BD


Duel new-yorkais.   Les omniscients 4 - Affrontements

 

"-Regardez ça ! La porte d’entrée de Tazmèdia, l’ancienne citée tazmède, a été remise sur pieds !

-La vaaache !

-Je savais que c’était le bon moment. D’habitude, les new-yorkais se bousculent en masse dans Central Park pour venir la voir !

-Ça a dû leur ficher un coup de découvrir que leur sous-sol cachait une civilisation inconnue !

-Et encore plus de savoir qu’elle avait été rayée du monde par un gigantesque séisme !"

 

 

 

 

 

 


James, Jessica, Ambèr, Albert et Diego sont cinq adolescents omniscients. Diana, Eduardo, Evelyn, Kate et Jimmy son cinq adolescents iconoclastes. Ces deux groupes d’adolescents atypiques sont au cœur des préoccupations, non seulement des chercheurs, mais surtout à présent des politiciens, d’autant plus que Giulia Growth vient d’accéder au poste suprême, celui de Présidente des Etats-Unis, la plus grande puissance mondiale. Pour se mettre les omniscients dans la poche, la nouvelle élue cherche à faire acquérir à Diego la nationalité américaine. A Central Park, la remise sur pied de la porte d’entrée de Tazmèdia, l’ancienne citée tazmède, est le nouveau point de départ de la compétition qui oppose omniscients et iconoclastes.

 

© Dugomier, Castellani, Bekaert - Le Lombard

 

Si les premiers encouragent la collecte du savoir absolu, les autres militent pour son arrêt. Si les premiers ont sauvé la bibliothèque de la fin du monde, les autres ne baissent pas les bras. Le duel va se jouer à présent autour de fouilles tazmèdes, entre Ambèr, qui retrouve des connaissances perdues en voyageant dans le passé par la pensée, et Jimmy, qui détecte des choses enfouies dans les sols. Avec ce quatrième épisode, la série des Omniscients prend une nouvelle direction. Objets de toutes les convoitises, les adolescents prennent les choses en main. Ils ne se contentent plus de se préoccuper de leurs propres conditions, ne sont plus de simples « jouets » d’observation. Ils deviennent des cartes politiques. Mais alors que le pouvoir suprême pense encore les maîtriser, ils ne seront plus des pions.

 

© Dugomier, Castellani, Bekaert - Le Lombard

 

Renata Castellani et Vincent Dugomier font passer leur série d’une histoire d’espionnage-anticipation à une réflexion philosophique sur la marche du monde. En ce seul album, les auteurs traitent de politique migratoire, de préservation du patrimoine et d’embrigadement des foules, qui se laissent soit aveuglées, soit agissent comme des moutons de Panurge. Au fur et à mesure des duels, des bâtiments de la ville, certains eux-mêmes anciens, sont détruits. Lorsque les agents du Secret Service viennent annoncer à Diego l’accélération du processus de son admission à la nationalité américaine parce qu’il est un symbole du mérite, Jessica rétorque : « Ah bon, il faudra dorénavant un super-pouvoir aux migrants pour devenir américains ?! ». Si ça, ce n’est pas une réplique engagée… C’est assez rare dans la bande dessinée que l’on peut qualifier de classique franco-(italo-)belge pour le souligner.

 

© Dugomier, Castellani, Bekaert - Le Lombard

 

On parle tout le temps, et à juste titre, des Enfants de la Résistance. D’aussi bonne qualité, Les Omniscients se positionne définitivement en Adolescents de la Résistance pour un futur contrôlé. A suivre de près.

 

Laurent Lafourcade

 


 

Série : Les omniscients

Tome : 4 - Affrontements

Genre : Thriller fantastique

Scénario : Vincent Dugomier

Dessins : Renata Castellani

Couleurs : Benoît Bekaert

Éditeur : Le Lombard

ISBN : 9782808210232 

Nombre de pages : 48

Prix : 12,95 €

 

 



Publié le 02/10/2023.


Source : Boulevard BD


Invasions multiples.    Kaïju n°8    9

 

"-Vous imaginez pas le souci qu’on s’est fait pour vous !

-Désolé. Il s’est passé tellement de trucs que… En fait, j’avais la trouille. Je craignais de ne plus être accepté au sein de la 3ème unité. Après avoir découvert que j’étais le n°8,  je pensais que tout le monde allait avoir peur de moi."

 

 

 

 

 


Après son entraînement, Kafka Hibino vient de récupérer son téléphone que lui avait confisqué le vice-commandant Hasegawa qui le lui rend. C’est l’occasion pour lui de recontacter après deux mois ses anciens compagnons. Quelle opinion auront-ils de lui à présent qu’ils savent qu’il est le n°8 ? Les centaines de messages qu’il a en attente lui laissent craindre le pire, et, avant qu’il n’ait eu le temps d’appeler qui que ce soit, Reno Ichikawa lui téléphone. Kafka est rapidement rassuré lorsqu’il apprend que ses camarades l’ont vu se mettre en danger pour défendre la base. Ils ont tous assisté à la scène et le considèrent à présent comme un des leurs. Plus de temps à perdre. Le combat ne va pas tarder à reprendre. Partout dans le pays, des Kaïjus apparaissent.

 

KAIJU 8 GO © 2020 by Naoya Matsumoto All rights reserved
© Matsumoto - Crunchyroll

 

Dans une zone montagneuse dans le département de Gunma, un chasseur a croisé un gigantesque Kaïju blanc. A Ageo, un conducteur de train a vu un mystérieux monolithe flotter au-dessus de la voie puis disparaître. A Tokyo, au beau milieu d’un carrefoour, un Kaïju humanoïde a effrayé la population au milieu d’un carrefour. Dans le département de Kanagawa, un autre Kaïju a aspiré une colonne de poissons tombés du ciel. Depuis le mois dernier, quatorze Kaïjus sont apparus de manières inexpliquées. Ils ont disparu avant toutes interventions. Ils ont l’air dotés d’une intelligence supérieure. Ce phénomène est-il un signe avant-coureur du cataclysme que le numéro 9 s’apprêterait à déclencher ? C’est ce que pensent en tous cas les pouvoirs politiques du pays.

 

KAIJU 8 GO © 2020 by Naoya Matsumoto All rights reserved
© Matsumoto - Crunchyroll

 

Ashiro, Narumi, Kafka mi-homme mi-Kaïju, ainsi que toutes les jeunes recrues, sont les seuls espoirs pour sauver le pays. Le manga de Naoya Matsumoto prend une dimension redoutable. Comme quand l’ensemble des forces de Vega attaquaient la Terre dans le final de Goldorak, avec plusieurs Golgoths,  les Kaïjus frappent en nombre. L’auteur nous gratifie d’une scène de mariage mémorable. Du grand cinéma comme on ne peut en faire qu’en bande dessinée ou en manga. Comme dans de nombreux mangas de monstres, on y lit en filigrane l’histoire mouvementée du Japon avec les cicatrices des bombes atomiques.

 

KAIJU 8 GO © 2020 by Naoya Matsumoto All rights reserved
© Matsumoto - Crunchyroll

 

Kaïju n°8 est LA série blockbuster du moment. Matsumoto nous gratifie d’un grand spectacle haletant qui ravira aussi bien les amateurs de classique façon Tezuka que de moderne façon le trop rare D-Gray Man d’Hoshino.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Kaïju n°8

Tome : 9

Genre : Shonen

Scénario & Dessins : Naoya Matsumoto

Éditeur : Crunchyroll

ISBN : 9782820346216

Nombre de pages : 192

Prix : 6,99 €

 

 



Publié le 02/10/2023.


Source : Boulevard BD


By jove, revoilà Blake, Mortimer &… Jacobs.    Les amis de Jacobs 33 - Juin 2023

 

"-By jove ! Bell, quel prodigieux spectacle ! Regardez donc ici !...

-Oui, oui, mais ne vous approchez pas trop !..."

 

 

 

 

 

 

 


Lorsque Jack Harper prononce l'interjection "By jove !", page 43 de la deuxième partie du Secret de l'Espadon, il ne se doute pas que l'expression allait devenir emblématique de la série dans laquelle il tient un rôle, à savoir : Blake et Mortimer. Dans les huit histoires signées Jacobs, elle sera prononcée 39 fois par Mortimer et 17 fois par Blake. C'est ce que l'on apprend dans l'article que consacre Guido Vogliotti à l'expression dans le trente-troisième numéro de la revue Les amis de Jacobs réservée aux membres de l'association éponyme. On pourrait traduire "By Jove" en français avec "Par Jupiter". William Shakespeare fut l'un des premiers à la populariser. Vogliotti recense la plupart des auteurs l'ayant utilisé, d'Herbert George Wells à Agatha Christie.

 

© Editions Blake & Mortimer / Studio Jacobs n.v. (Dargaud-Lombard s.a.)

© Les Amis de Jacobs

 

Avant cela, le magazine démarre par un éditorial de Christian Viard, co-directeur de la publication. Il revient sur le trafic de planches originales de Jacobs, sur les éditions bibliophiles et, surtout, dévoile le projet qu'ont les amis de Jacobs de rééditer La marque jaune avec les couleurs inégalées de l'édition belge, les couvertures d'origine et d'un format un peu plus grand que l'album original. Revenons aux articles de la revue. Jean-Marc Thévenet offre un entretien avec Jacobs, chez lui, au Bois des Pauvres, revenant du Salon du Livre de Paris où il dédicaçait son livre Un opéra de papier. Ambiance Centaur Club ensuite dans les rues de Londres, avec comparaison entre photos et cases.

 

© Editions Blake & Mortimer / Studio Jacobs n.v. (Dargaud-Lombard s.a.)
© Les Amis de Jacobs

 

Les lecteurs adhérents relancent des débats dans leurs courriers, puis on peut lire des lettres d'admirateurs, avec des annotations de Jacobs. Une curiosité. Plus loin, une photo nous montre l'auteur recevant le prix Saint-Michel à la foire du livre de Bruxelles, puis on lit la décision du Roi Baudouin, roi des belges, de le décorer. Jessica Kohn propose un extrait de sa thèse sur les dessinateurs-illustrateurs en France et en Belgique entre 1945 et 1968. On finira dans une tour de contrôle, puis autour de l'autopsie d'une momie dans un article de Jean Fontaine, ainsi qu'avec quelques dessins inédits issus de la Fondation Jacobs. Bref, comme les précédents, ce numéro 33 est en tous points passionnant. Juste un mot sur l'exceptionnelle qualité d'impression et sur la sublime couverture

 

© Editions Blake & Mortimer / Studio Jacobs n.v. (Dargaud-Lombard s.a.)
© Les Amis de Jacobs

 

Les amis de Jacobs est une association visant à promouvoir la connaissance ou la découverte de l'œuvre d'Edgar Pierre Jacobs et sa continuité par les nouveaux auteurs et scénaristes. Pour 35 € annuels, les adhérents reçoivent deux numéros des Amis de Jacobs, revue imprimée sur un papier de grande qualité et emplie d’articles d’une richesse incroyable. Toutes les informations pour adhérer et commander, entre autres, d’anciens numéros sont sur le site www.amisdejacobs.org.

On le dit pour Tintin, mais on peut aussi le dire pour eux. Quand on a fini de lire Blake & Mortimer, on peut recommencer à lire Blake & Mortimer. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau. La revue des amis de Jacobs le prouve depuis déjà 33 numéros !

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les amis de Jacobs

Tome : 33 - Juin 2023

Genre : Revue d’étude

Directeurs de publication : Christian Viard et Didier Bruimaud

Éditeur : Les amis de Jacobs

Nombre de pages : 40

Prix : 15 €

 



Publié le 02/10/2023.


Source : Boulevard BD


L’avocate qui a dit non.   Gisèle Halimi l’insoumise

 

"-Je serai écrivaine, avocate, ambassadrice, générale, présidente…

-Voyons, Zeiza ! Une femme n’exerce pas ces métiers-là.

-Mais pourquoi ?

-Parce que !"

 

 

 

 

 


                Fille d’un père juif berbère et d’une mère séfarade, Zeiza est née en Tunisie en 1927 à La Goulette. Elle deviendra française quatre ans plus tard lorsque son père parviendra à se faire naturaliser. Très vite, la petite fille pleine de vie se demandera pourquoi elle était obligée de laver le sol alors que ses frères en étaient dispensés. A l’âge de dix ans, elle se rebelle. C’est la première victoire féministe de celle qui deviendra la grande avocate Gisèle Halimi. A la justice de Dieu et à celle des hommes, elle préfèrera une justice égalitaire et emploiera sa vie à défendre des causes qui semblaient perdues d’avance. Elle contribuera à faire évoluer de façon considérable la place de la femme dans la société.

 

© Le Naour, Marko - Dunod Graphic

 

                L’historien Jean-Yves Le Naour raconte la vie d’une femme exceptionnelle qui a largement contribué à faire évoluer les mentalités d’une société machiste et phallocrate. Il lui en aura fallu du courage à Madame Halimi pour faire tomber des murs que d’aucuns soutenaient avec une force empirique. Elle a défendu des victimes innocentes accusées à tort de tentatives d’attentats en Algérie. Elle a permis de redéfinir et condamner le viol, soutenu l’IVG, combattu aux côtés de Simone de Beauvoir et de Simone Veil. Elle a été politiquement trahie par les plus grands noms du système comme François Mitterrand qui se sont servis d’elle comme alibi féminin puis n’ont pas tenu leurs promesses. Le Naour emploie la première personne du singulier, faisant de Gisèle Halimi la narratrice de sa vie. On n’est jamais mieux raconté que par soi-même.

 

© Le Naour, Marko - Dunod Graphic

 

                On n’attendait pas Marko, le dessinateur de La brigade des souvenirs et de Le jour où…, dans un album comme celui-ci. Après A bâbord, toute ! et A tribord, toute !, les histoires de la gauche et de la droite en bande dessinée, Marko et Le Naour en sont à leur troisième collaboration. A la différence des deux premiers livres, très intéressants mais relativement touffus, celui-ci prend son temps pour s’attarder sur chacune des étapes de la vie de l’avocate. Marko se dépasse dans des compositions inattendues. Les expressions de visages sont incroyables. Il y a très peu de décors. Il n’y a pas de couleurs à proprement parler mais des tons, différents selon les ambiances des séquences : du beige, de l’ocre, du gris bleu, du noir, du rouge, le rouge de la violence en Afrique du Nord, le rouge des règles des femmes, le rouge des pourceaux violeurs, le rouge des insultes misogynes. Il faut voir comment Marko montre Gisèle Halimi survolant le monde, de la petite algérienne à la politicienne désenchantée en passant par la militante engagée, avocate ne se laissant rien dicter. Il faut voir comment Marko représente graphiquement les scènes de procès, les manifestations et les discours politiques. Tout ce qui aurait pu, ou même dû, être ennuyeux dans une bande dessinée se trouve passionnant dans le sens étymologique du terme.

 

© Le Naour, Marko - Dunod Graphic

 

                En quelques mois, Gisèle Halimi l’insoumise est le deuxième livre consacré à cette avocate qui voulait changer le monde. Chez Steinkis, Sandrine Revel a adapté avec Sophie Couturier, sous l’œil bienveillant d’Annick Cojean, le livre que cette dernière a co-écrit avec Gisèle Halimi elle-même. Dans un graphisme objectif, dans lequel on ne reconnaît pas son trait du premier coup d’œil, Sandrine Revel propose un album où transparaît le dévouement de Gisèle Halimi pour son travail, sa carrière et ses combats.

 

© Revel, Couturier, Cojean, Lavialle - Steinkis

                Alors que l’essentiel des honneurs concernant l’évolution de la femme dans la société revient à Simone Veil, ce qui n’est pas démérité, il ne faut pas oublier que sans Gisèle Halimi on n’en serait pas arrivé là. Elle fait partie de ces personnalités, que l’on aurait tendance à oublier, mais qui sont des pierres fondatrices de l’émancipation féminine. Heureusement qu’il reste la bande dessinée pour réhabiliter les gens comme elle. Gisèle Halimi l’insoumise, avocate pour changer le monde, est l’un des albums majeurs de l’année.

 

Laurent Lafourcade



One shot : Gisèle Halimi l’insoumise

Genre : Biopic

Scénario : Jean-Yves Le Naour

Dessins & Couleurs : Marko

Éditeur : Dunod  Graphic

ISBN : 9782100840847

Nombre de pages : 128

Prix : 18,90 €

 


 



Publié le 02/10/2023.


Source : Boulevard BD


Le grand retour.   Tintin Le journal des jeunes de 7 à 77 ans Numéro spécial 77 ans

 

"-Nous y sommes enfin, mon bon Minimum !

-Snirfl ! Fichu rhube ! Non ! Baudit rhube !

-Mon pauvre ami !... Dis donc, il a l'air joli, ce village !

-Joli ?!... Chlorophylle, je te rappelle que le plus important est de trouver à banger !

-Ne sois pas si ronchon ! On m'a dit que c'était l'abondance, là-bas ! D'ailleurs, nous y sommes ! C'est à cette adresse que ça se passe !

-Peuh ! Il n'y a rien dans ce potager ! Pas même des légumes d'hiver !

-C'est que le trésor se trouve à l'intérieur. Passons par la grange !"

 

 

 

 

 


                Chlorophylle et Minimum sont à la recherche d'un précieux trésor qui leur permettrait de se sustenter. Mais qu'est-ce donc ? On le découvrira en relisant l'hommage de la série mythique de Raymond Macherot signé Ers et Dugomier et qui fit pendant des années les beaux jours du Journal Tintin. Comme Chlorophylle, de nombreux héros emblématiques de l'hebdomadaire sont de retour sous la plume et le crayon de leurs admirateurs pour la plupart ou de leurs auteurs d'origine pour quelques-uns d'entre eux dans ce numéro spécial de 400 pages pour fêter les 77 ans du lancement du journal et des éditions du Lombard.

 

© Le Lombard / Moulinsart

 

                Michel Vaillant participe à une course de Formule 1 en 1980, écrite par son scénariste actuel Denis Lapière et dessinée par Vincent Dutreuil. Dimitri Armand rejoue à nouveau avec un Bob Morane qu'on lui a injustement retiré. Hermann retrouve Comanche, Cosey Jonathan, Crisse Nahomi et Derib Buddy Longway. Grâce à Boucq, Jérôme Moucherot rencontre Modeste et Pompon, Ric Hochet, Bernard Prince, Thorgal et Séraphin Lampion. Rousseau est de nouveau à la reprise de Vasco et Rodrigue à celle de Cubitus. Certains auteurs créent la surprise comme Clarke avec Simon du Fleuve, Turk, Falzar et Zidrou avec un Luc Orient décalé ou encore Aurélie Guarino et Kid Toussaint avec une émouvante Prudence Petitpas.

Quelques héros sont servis plusieurs fois comme Bob et Bobette, Ric Hochet, Thorgal, Blake et Mortimer, … D'autres sont injustement oubliés comme Chick Bill, Jari, Ian Kalédine, Capitaine Sabre, Barelli, Martin Milan, Rataplan, Strapontin, Taka Takata, Victor Sackville et d'autres, heureusement rassemblés dans un trombinoscope final. Il est vrai qu'il n'était pas possible de faire de la place pour tous, mais limiter les hommages à un par série aurait permis d'en accueillir certain d'entre eux. Ceci dit, quand on se demande qu'est-ce qu'il aurait fallu supprimer pour leur faire de la place, il est impossible de choisir.

 

© Le Lombard / Moulinsart

 

                Quatre articles éditoriaux agrémentent l'ouvrage pour en faire une vraie revue. Daniel Couvreur ouvre le bal, positionnant Tintin comme le plus grand influenceur de la bande dessinée contemporaine parce que "Le monde de Tintin s'enrichit du temps qui passe." Des personnalités du cinéma, de la littérature, de la chanson ou autres arts présentent leurs cases fétiches. Si Patrice Leconte s'arrête sur la momie de Rascar Capac entrant par la fenêtre, Eric Fottorino est subjugué par l'ultime vignette de Tintin au Tibet. Cédric Klapish, lui, a été marqué par Tintin accroché au mur d'un building de Chicago, pendant que Richard Gotainer se marre des cheveux longs et colorés des Dupondt dans la fusée.

                Jérôme Dupuis (tiens, Dupuis pour Le Lombard, c'est rigolo) s'attache au volet de l'histoire du journal, avec ses hauts et ses bas. Anne-Claire Norot parle du rôle des femmes, qu'elles soient autrices ou héroïnes avec notamment des interviews d'Alix Garin, trop jeune pour avoir participé au journal, et de Magda, qui y publia avec Lamquet les aventures de Gilles Roux et Marie Meuse, une des premières séries ouvertement écologiques. Enfin, dans Tintin ou la multiplication des genres, Julien Bisson revient sur les genres narratifs qui se côtoyaient dans l'hebdomadaire : l'aventure avec Corentin ou Dan Cooper, l'histoire avec Le chevalier blanc, la science-fiction avec Rork, le western sérieux comme dans Comanche ou humoristique comme dans Chick Bill, l'un des héros à la carrière la plus longue dans le journal, tout comme Ric Hochet dans le polar. C'est l'occasion pour rendre hommage à Tibet, un des auteurs majeurs et dont on parle trop peu.  

 

© Le Lombard / Moulinsart

 

                En coédition avec les éditions Moulinsart, Le Lombard offre déjà le plus beau des cadeaux de Noël qui soit. Cet imposant journal, ce pavé, est une somme d'humour et d'émotion. Il ferait même parfois verser des petites larmes de souvenirs. Reviens toutes les semaines, journal Tintin ! On va bien s'occuper de toi. Tout le monde t'attend impatiemment.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Tintin Le journal des jeunes de 7 à 77 ans

Genre : Multi-genres

Scénario, Dessins & Couleurs : Collectif

Éditeur : Le Lombard / Moulinsart

ISBN : 9782808210218

Nombre de pages : 296

Prix : 29,90 €

 

 



Publié le 02/10/2023.


Source : Boulevard BD


Nos désirs font désordre.    Eddie & Noé 2 - Les agitateurs

 

"-Hello !

-Prêt pour la rentrée ?

-J’en reviens pas ! On est de retour ici !"

 

 

 

 

 


Alors qu’ils avaient été virés de leur lycée, voici Noé et ses camarades réintégrés à l'Athénée Dirk Frimout. Grâce à leurs actions en faveur de l’environnement, un programme de recyclage a été mis en place. Quant au directeur, il a été remercié. Les élèves ne vont pas forcément gagner au change. L’établissement est à présent dirigé par Madame Waffelman, leur professeur d’histoire, qui assure l’intérim. Le retour des quatre agitateurs n’est pas de son goût. Un des parents des élèves du groupe a, selon elle, « acheté » le conseil d’administration en finançant des travaux et la mise en place du recyclage. Les rebelles seraient donc de retour grâce à cette soi-disant corruption. L’enseignante les prend en grippe dès le départ. Plus grave, elle a des réflexions racistes et des méthodes reprochables.

 

© Piette, de Radiguès - Sarbacane

 

Second volet du diptyque Eddie et Noé, Les agitateurs est un album dans l’air du temps répondant aux préoccupations des ados d’aujourd’hui, génération Greta Thunberg. On ne va pas se laisser dicter les lois par des adultes répréhensibles. Madame Waffelman va l’apprendre à ses dépens. Il faut dire que ses propos xénophobes sont choquants. Elle s’adresse à Sarah en l’appelant tee-shirt jaune, comme à l’époque coloniale où les noirs étaient réduits à l’état d’ustensiles par l’envahisseur. On vous laisse découvrir la réaction de masse qui en découlera. Alors que Sarah était le troisième élément du duo Eddie & Noé, c’est ici Nora qui vient s’intercaler entre les deux personnages. On comprend mieux le titre de la série par rapport à son concept et contexte. Nora arrive de Bruxelles. Son père est diplomate. Elle a pas mal bougé : Londres, Lagos, Kinshasa, Montréal. La voici à Bruxelles. Elle a tapé dans l’œil d’Eddie et de Noé qui, pour éviter qu’il leur arrive la même chose qu’avec Sarah, signent un pacte de non agression… ou de non conclusion plutôt. Sera-t-il respecté ?

 

© Piette, de Radiguès - Sarbacane

 

Cette deuxième partie met l’accent sur un phénomène malheureusement dans l’actualité : le harcèlement scolaire. Sauf qu’ici… Sauf qu’ici… il s’agit de harcèlement entre professeur et élèves, fait beaucoup moins traité que celui entre élèves. La nouvelle directrice est plus que tyrannique et n’est pas du tout dans l’empathie ni le dialogue. Mais, ne sait-elle pas à qui elle a à faire ? Elle n’a pas lu le tome 1 ? Les adolescents de l’Athénée, s’ils sont capables de s’attaquer au climat, ne vont pas se laisser dicter leurs lois par une chef d’établissement détestable et surtout condamnable. Hugo Piette et Max de Radiguès concluent leur diptyque tendre, émouvant et réaliste en démontrant aux jeunes que l’avenir a besoin d’eux. On est non seulement dans une problématique politique, mais aussi de choix de vie et d’orientation sexuelle. Il serait enfin temps que sur tous ces sujets les adultes, tous les adultes, ouvrent leurs esprits, pour le bien être des générations qui suivent. Une série comme Eddie & Noé y contribue fortement.

 

© Piette, de Radiguès - Sarbacane

 

Ado, on a envie d’être pote avec Eddie et Noé. Adulte, on a envie de les avoir pour enfants. Ces fers de lance de la génération XXème siècle mériteraient de revenir pour d’autres aventures afin d’enfoncer le clou sur des préoccupations légitimes. A mettre dans toutes les bibliothèques de collèges, lycées et athénées.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Eddie & Noé

Tome : 2 - Les agitateurs

Genre : Adolescence engagée

Scénario : Max de Radiguès

Dessins & Couleurs : Hugo Piette 

Éditeur : Sarbacane

ISBN : 9782377318513

Nombre de pages : 76

Prix : 14,90 €

 


 



Publié le 02/10/2023.


Source : Boulevard BD


Spirou 4459 – 27 septembre 2023

 

 

 

 

Crash Tex Double impact !

 

 

 

 

 

 

 

 

            Tex est de retour pour une couv' et une double dose de gag. Il va en prendre plein la tête. Ça va faire mal. C'est ça qui nous plaît ! Fin d'escorte pour les Tuniques bleues dont la grande aventure se clôt cette semaine. Voyage préhistorique en récit complet avec au scénario, gage de qualité, le grand Joris Chamblain.

 

            Pendant ce temps, les abonnés vont pouvoir construire la troisième mini-bibliothèque destinée à accueillir les mini-récits, qu'on voudrait plus souvent en supplément, et avec des héros récurrents.

 

Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 

 

© Dupuis

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Cavaliers de l'apocadispe (Les) font un voyage scolaire

Libon

Lieutenant Bertillon : Amotken

Pomès / Barth / Drac

Mademoiselle J. : 1946 Jusqu'au bout du monde

Verron /Sente / Rabarot

Tuniques bleues (Les) : Du feu sur la glace

Lambil / Kris / Leonardo

 

 

Récit complet :

 

La dernière Atlante

Ampreh / Chamblain

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

100 instruments

Thiriet

Boule et Bill

Bastide / Cazenove

Capitaine Anchois

Floris

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En kiosques et librairies le 27 septembre 2023

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 



Publié le 27/09/2023.


Source : Boulevard BD


Avant-dernier acte de la série de l'année.    Visages - Ceux que nous sommes 3 – Vers la fontaine ardente

 

"-Qui est ma mère ? Est-elle toujours en vie ? Si oui, où est-elle ?!

-Ta mère s'était engagée comme infirmière sur le front. On s'est rencontrés, par accident, derrière les lignes. C'était une très belle femme, volontaire et courageuse… une artiste aussi.

-Et une allemande !

-Je l'aimais, la guerre, c'est compliqué, Georg…"

 

 

 

 

 


                Vitry-le-François, juin 1940. A l'intérieur d'une église à demi-détruite, Georg et Sheila, "l'enfant de la honte" et la snipeuse irlandaise qui l'a formé, tombent nez à nez avec Louis Kerbraz. Le soldat français fait face à deux personnes en uniformes allemands. Le père a retrouvé son fils, ou plutôt le fils a retrouvé son père. La ressemblance est frappante. Louis ne savait même pas que Lieselotte, l'infirmière allemande qu'il a aimée, était enceinte. A présent, Georg veut retrouver sa mère. La seule piste qu'il a est celle d'un certain Docteur Mühle, le médecin-chef sous les ordres duquel elle a travaillé lors de la guerre de 14 et qu'elle avait sollicité pour son accouchement. Ça ne va pas être simple. Lieselotte a quitté Berlin. Croyant son fils et Louis morts, elle a tourné la page. Journaliste, elle enquête sur ces camps qui s'ouvrent un peu partout, en Allemagne, en Pologne, et qui accueillent des prisonniers.

 

© Ponsard-Gutknecht, Beausang-O'Griafa, Morinière - Glénat

 

Troisième épisode de la saga familiale Visages, Vers la fontaine ardente poursuit l'histoire de Louis, Lieselotte et Georg. Les scénaristes Nathalie Ponsard-Gutknecht et Miceal Beausang-O'Griafa mènent cet épisode pivot en évitant tous les pièges manichéens dans lesquels ils auraient pu tomber. L'école réduit trop souvent ce conflit mondial à une guerre entre les méchants allemands contre les bons français, aidés par les gentils américains. Les auteurs donnent un coup de pied dans ce précepte et justifient par là-même le titre de la série: Visages – Ceux que nous sommes. Dans cet avant-dernier acte, on va découvrir qui sont Louis d'un côté et Lieselotte de l'autre. Georg se cherche encore; il faut en garder pour le final. Les engagements journalistiques de Lieselotte démontrent son objectivité. Une scène cruciale entre Louis et un Oberstleutnant témoigne d'un instant déterminant pour la suite. On fait parfois des gestes, guidé par son instinct, ou tout simplement par son moi-profond. "Oublions la guerre un instant… et trinquons aux idéaux qui font de nous les hommes que nous sommes."

 

© Ponsard-Gutknecht, Beausang-O'Griafa, Morinière - Glénat

 

Le dessinateur Aurélien Morinière poursuit son travail exceptionnel, se remettant sans cesse en question, osant encore des découpages incroyablement efficaces et rarement vus. Pour ceux qui ont l'album sous les yeux, voir les planches 21-22 avec l'enquête de Lieselotte au village de Chetmno, ou les planches 26-27 avec la roulette russe. Il serait enfin temps que des auteurs comme lui soient primés.

Réalisé par les scénaristes de la série, un cahier documentaire complète l'album. Parmi de nombreux sujets, on en apprend plus sur les changements de nationalité imposés aux alsaciens et aux mosellans, sur la bataille de Stalingrad et la fontaine aux enfants, sur le "Belfast Blitz", le régime de Vichy et la répression nazie dans les camps, sur la résistance allemande et le groupe de la Rose blanche.

 

© Ponsard-Gutknecht, Beausang-O'Griafa, Morinière - Glénat

 

Vers la fontaine ardente est un titre oxymore. L'eau de la source serait-elle prête à brûler ? le titre est en fait issu de "Si je mourais là-bas", un poème d'Apollinaire, mort à la guerre de 14. La fontaine ardente est le sang. Il le dit à Lou, son unique amour et sa grande folie :

Lou si je meurs là-bas souvenir qu’on oublie

— Souviens-t’en quelquefois aux instants de folie

De jeunesse et d’amour et d’éclatante ardeur —

Mon sang c’est la fontaine ardente du bonheur

Et sois la plus heureuse étant la plus jolie

Il va de soi que l'amour entre Lieselotte et Louis, lorsqu'ils se sont rencontrés, était de la même intensité que celui entre Apollinaire et sa promise. Le quatrième et ultime tome, prévu dès le mois prochain, rallumera-t-il la flamme des amants désunis ?

Une série d'entretiens avec les auteurs est disponible sur la chaîne YouTube Boulevard BD. Histoire de guerres, histoire des arts, mais avant tout histoire de personnes, avec un type de narration inédit, osé et efficace, Visages – Ceux que nous sommes est LA série événement de cette année.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Visages - Ceux que nous sommes

Tome : 3 – Vers la fontaine ardente

Genre : Histoire

Scénario : Nathalie Ponsard-Gutknecht & Miceal Beausang-O'Griafa

Dessins & Couleurs : Aurélien Morinière 

Éditeur : Glénat

ISBN : 9782344032893

Nombre de pages : 56

Prix : 15,50 €

 

 



Publié le 24/09/2023.


Source : Boulevard BD


Le retour du club des 6.  La clique 3 - La clique prend la pose

 

"-Pfff, je te raconte même pas ce matin, à la maison, c’était « Youhou, c’est la rentrée ! », « Trop bien, les vacances sont finies ! », le tout accompagné de cris de joie et de petits sauts de cabri !!!

-Ah oui ? Ton frère Jojo est à ce point content de revenir ?

-Ah non là, je te parle pas de Jojo, mais de mes parents."

 

 

 

 

 


                Après être passée à l’attaque et avoir cassé la baraque, les enfants de la clique prennent la pose pour la rentrée scolaire. Max, Tim, La Zouille, Nénette, Jojo et Téa sont fins prêts, cartables au dos, pour attaquer l’école. Sept chapitres scandent l’année. On retrouve à la rentrée un Max éploré, tout triste de devoir y aller. C’est pas comme les parents de Téa et Jojo, ravis de se débarrasser du petit dernier. Vient rapidement la période d’Halloween où l’estomac de La Zouille est comblé, entre les bonbons et, pourquoi pas, les pizzas. Sinon, c’est un sort ! Tim devrait faire attention de ne pas faire trop de bêtises à l’approche de Noël. On peut feuilleter dans ce chapitre le catalogue impermarché des jouets qui claquent de la clique. Poupée parlante Téa ou poupée Jojo qui fait pipi ? Puzzle 3D de Gruik le cochon ou cahiers de coloriage déjà remplis pour être sûr de ne pas dépasser ? Il y a du choix pour tout le monde.

 

© Sti, Eparvier - Glénat

 

                Qui aura la fève pour l’Epiphanie ? Encore une période faste pour La Zouille qui va vite plier ses cinq fruits et légumes par jour pour plusieurs jours afin d’avoir de la place dans l’estomac pour la… non… les galettes des Rois.  Elle ne va pas s’arrêter en si bon chemin parce que vient vite le temps de la Chandeleur. Quand c’est Téa qui fait sauter les crêpes, on n’est pas garantis qu’elles reviennent dans la poêle. Pâques, c’est bien, et pas seulement grâce aux chocolats. On arrive au changement d’heure, ce qui rapproche des grandes vacances. Oui, d’accord, Max, on recule les montres, mais il n’empêche que ça commence à sentir la fin. Et la fin de l’année, c’est activités ! Karaté, karaoké, et surtout, voici venue la kermesse de l’école avec ses stands et son traditionnel spectacle !

 

© Sti, Eparvier - Glénat

 

                La clique remplit à fond son cahier des charges : proposer une BD pour les petits, premiers lecteurs, avec simplicité et intelligence. Hervé Eparvier leur parle de leurs préoccupations, les immerge dans leur propre vie, celle des enfants. A cet âge là, c’est bien ça qui les préoccupe. Les gags sont simples et font mouche. Dans une pure ligne claire gros nez, Sti leur fait prendre la pose tout au long d’une année scolaire. Pour une fois, le gagman se fait porter par le scénario de quelqu’un d’autre. Bien évidemment, on n’est pas dans le même genre d’humour que les séries qu’il scénarise (Les profs, Les runners,…), mais il faut se mettre à la place du public ciblé et ça fonctionne à merveille.

 

© Sti, Eparvier - Glénat

 

                Pour une première BD à offrir, La clique est idéale. Changez de Mortelle Adèle ! Elle n’a pas besoin de vous. On attend déjà impatiemment le retour de La Clique pour un nouveau tour de fanfare.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : La clique

Tome : 3 - La clique prend la pose

Genre : Humour

Scénario : Hervé Eparvier

Dessins & couleurs : Sti

Éditeur : Glénat

Collection : La collec’

ISBN : 9782344056370

Nombre de pages : 80

Prix : 9,90 €

 


 



Publié le 24/09/2023.


Source : Boulevard BD


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