Nouvelles relatives à la bande-dessinée ou au graphisme
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Le petit livre

Camélia trouve sur un banc un petit livre abandonné. En première page une note manuscrite : « Ce livre est pour la personne qui le trouvera ». Le titre « A l’ombre des grands saules pleureurs » l’interpelle. Elle passe la nuit à lire l’ouvrage qui s’avère passionnant. Son ancien propriétaire a entouré des mots dans les pages du livre. Elle se confie à une amie pour lui dire qu’elle est très perturbée par la démarche de l’inconnu du livre. En achevant sa lecture, elle se met à penser que les mots surlignés ont peut-être un sens particulier et elle décide de procéder à une enquête. Elle prend l’initiative et pour trouver une réponse à une question futile, Camélia va se poser d’autres questions sur le sens de sa vie…

 

 

 

 

L’univers de Jim

L’extraordinaire scénariste Jim, toujours réaliste, nous revient avec une histoire très subtile. Après des histoires très réussies autour du couple mis en danger, il nous sert un récit en apparence plus léger. Cette histoire de livre abandonné, avec un code à l’intérieur, commence comme un jeu. Le personnage féminin voit sa curiosité s’éveiller. Jim va provoquer chez Camélia des tentations, comme si elle était à la recherche du fruit défendu. Jim aime mettre en scène les personnages masculins, mais cette fois, il a choisi une jeune femme. Ce qui compte pourtant c'est que son personnage lui permette de répondre aux questions qu’il se pose. Pour illustrer cette comédie romantique, Mig crée des personnages crédibles et sensibles. Les décors le sont tout autant et les couleurs apportent une note fraîche à l’univers de Jim qui se met en place. L’auteur vient d’ailleurs de réaliser un court-métrage qui a pour nom : « Vous êtes très jolie, mademoiselle ».

Un comédie romantique pleine de fraîcheur…

Jean Jacobs

Un petit livre oublié sur un banc T1 Mig Jim Bamboo

56 pages 16€

ISBN : 4758701465789



Publié le 31/03/2014.


Source : Bd-best


Les gens honnêtes, un tome trois magique.

Philippe Manche, libraire quinqua dans un village paumé du bordelais, mène sa vie entre son magasin et ses états d’âme, entre sa mère qui débarque au village et ses enfants jeunes adultes, entre les souvenirs et l’avenir.

Les gens honnêtes a quelque chose de magique. Subjuguant le lecteur, comme figée dans l’espace-temps, cette chronique villageoise où l’on pourrait penser qu’il ne se passe rien est captivante.

Pourtant, l’histoire racontée ici fait ce type de films somnifères où l’on s’ennuie à en mourir. Par ce formidable média qu’est la bande dessinée, le récit passe comme une lettre à la poste. Et ce n’est pas Philippe Manche qui nous contredira.

La première planche est une bonne synthèse de l’esprit des acteurs. Sur une barque de pêche, Philippe lit à haute voix « Le rouge et le noir » à Ducoussou, le maçon, en train de pêcher à côté de lui. Mais les agissements de Julien Sorel mettent le pêcheur hors de lui si bien qu’il en jeté le livre à la flotte. Passé le choc de l’outrage fait au livre, le lecteur (celui des « Gens honnêtes ») se demandera rapidement : « Mais n’est-ce pas Ducoussou qui aurait tout compris ? »

 

 

 

 

Ode à la vie, au temps après lequel il est inutile de se fatiguer à courir, Les gens honnêtes, titre aussi banal qu’extraordinaire est surtout une ode au livre, définitivement objet le plus précieux du monde.

On se rend compte au fil de la série que le dessinateur Durieux y met de plus en plus de lui par rapport au scénariste Gibrat. Dans cet épisode en particulier, la postface de Christian Durieux explique que tout n’est pas fiction, notamment concernant le voyage d’un ancêtre du village en Asie en compagnie de Paul Nadar, le fils du photographe.

Le rythme de parution de la série est très lent (T.1 août 2008, T.2 septembre 2010 et T.3 mars 2014). Trop lent ? Pas du tout. Nul besoin d’avoir tout lu ou de se rappeler de tout le passé de l’ex-SDF Philippe Manche pour profiter de sa nouvelle vie. On a plaisir à le retrouver comme un vieil ami qu’on n’a pas revu depuis quelques années et avec qui l’on discute comme si on s’était quitté la veille.

A très bientôt, Philippe, pour le dernier chapitre de ton histoire. Mais tu peux revenir plusieurs fois si tu veux. Il y aura toujours un bon verre et un bon livre à la maison.


Laurent Lafourcade

Les gens Honnêtes par Durieux & Gibrat.

Dupuis, 15.50 €, 72 pages.

ISBN : 9782800150581



Publié le 26/03/2014.


Source : Bd-best


Coup de coeur : Perico tome 1

Ce premier épisode de Perico s'ouvre sur le meurtre d'un Américain à la sortie d'un casino de La Havane, à Cuba. L'incident met le chef de la pègre locale, Santo Trafficante, et le président Batista sur les dents... Et le jeune Joaquin comprend rapidement que, ayant voulu aider son frère, il trempe désormais dans une bien vilaine histoire ! Reste à comprendre pourquoi cet assassinat crée tant d'agitation dans un pays où les règlements de comptes sont monnaie courante...

 

 

 

 

 

Un reportage détaillé.

Tout le monde connaît Philippe Berthet et son extraordinaire talent pour magnifier par ses dessins inimitables les années 30-40-50 du siècle dernier dans une Amérique qu'il aime par-dessus tout.
Il a un don particulier pour nous plonger dans l’atmosphère noire de cette époque. Après "pin-up", il poursuit sur sa lancée en donnant encore dans le roman noir. Par un très bon scénario de Régis Hautière, Berthet nous guide dans les années noires ou nous croisons les "pin-ups" pulpeuses et sensuelles dont nous sommes gratifiés depuis des années au travers de ses dessins. Ici, pour toute personne ayant visité Cuba et sa capitale la Havane, les cases représentant certains quartiers sont absolument criantes de vérité.

C'est un reportage journalistique très détaillé, un voyage dans le temps digne de H G Wells. Nous sommes plongés dans le cuba cher à Hemingway ou s'affrontent les Barbudos de Castro qui veulent prendre le pouvoir et renverser Batista. Trafics et belles pépées au cœur d'une belle intrigue historique. La ligne claire parfaitement maîtrisée et la qualité de la colorisation font de cette BD encore un chef d'Oeuvre. Berthet nous livre ici un récit ou transpire la lourdeur et la moiteur de Miami. Une aventure qui ne lasse pas, au contraire celle-ci nous donne envie d'être devant le tome 2 au plus tôt. On aime et on en redemande.


Un coup de cœur  qui n'aura certainement pas besoin de beaucoup de soutien médiatique pour faire un ...carton.  

 

Perico, tome 1 par Hautière & Berthet, 64 pages au prix de 13.99 € édité chez Dargaud.

ISBN : 9782505019268



Publié le 18/02/2014.


Source : Bd-best


Coup de coeur : Ennemis de sang Tome 1 : Les moissons funestes

 

Belgique, Flandre occidentale, 1896. Maria et Frans Desmet, un couple de paysans, perdent leur bébé dans des circonstances tragiques. Effondrée, Maria dissimule le drame jusqu'au jour où, poussée par une pulsion incontrôlable, elle enlève de son landau l'un des jumeaux de la riche famille des Van Tongen, qu'elle élèvera comme son propre fils. Séparés, les deux frères grandiront dans des milieux que le destin a choisi d'opposer : Omer Desmet dans la rudesse et le labeur des familles pauvres, Oscar Van Tongen dans le luxe et l'aisance de la grande bourgeoisie.

 

Après la fin de sa série précédente, nous attendions impatiemment le nouveau projet de Francis Carin. Patience récompensée ici par la naissance de cette splendide BD .
L'attente en valait vraiment la peine, quelle régal que de lire cette magnifique histoire, une vraie surprise dans le monde de la BD ou on croise tout et n'importe quoi en se demandant comment peut on publier certaines BD .

 

 

 

 

Magnifique dans tous les sens du terme,un scénario soutenu qui nous transporte à l'époque de la révolution industrielle dans nos contrées ou les patrons ne faisaient pas beaucoup de cadeaux à leurs ouvriers. Ici on nous conte les destins croisés d'une vie volée . Et si cela arrivait vraiment. Changer le destin d'un enfant dont la vie devait être riche et dans la "belle société" en l'enlevant et en l'élevant dans une famille pauvre en fuite de ce méfait.
Une femme désireuse de materné capable de voler un enfant et de tout quitter pour poursuivre son idéal. Les dessins de Carin expriment parfaitement la perception que nous nous faisons de cette époque ou les inégalités sociales étaient présentes dans toutes les sociétés.Révolution industrielle, combats syndicaux,justice des riches .... bref un monde ou il ne fait pas bon être miséreux.parfois une lueur d'espoir surgit par la bonté d'un patron qui comprends que le personnel bien traité aura un meilleur rendement.
Une saisissante représentation de la descente d'un cheval pour travailler dans le fond de la mine nous est délivrée dans une case ou l'on perçoit la dureté de ce monde noir. Il existe encore d'ancien mineurs qui témoignent de ce dur travail avec les chevaux dans le fond des mines ,chose qui nous semble totalement incroyable actuellement , et pourtant !!!


Un dessin de belle facture renforcé par une magnifique colorisation. Soulignons au passage que certaines cases sont tout simplement dignes de photo-journalisme tant le détail est réel. Pour tous ceux qui connaissent le palais de justice de Lièges, ils auront tout de suite reconnu la magnifique représentation de la cour d'assise et des couloirs intérieurs du palais.


La lecture de ce tome 1 nous a tout simplement régalé.

 

Erick Dewit

 

Ennemis de sang, Tome 1 : Les moissons funestes par Francis Carin  & David Caryn, 48 pages au prix de 13.90 € édité par Glénat dans la collection "Caractère".

EAN : 9782723492713

 

 

 



Publié le 17/02/2014.


Source : Bd-best


La princesse des glaces : L’enquête

Erica Falck s’est choisi pour métier l’écriture de biographies. Elle revient dans son village natal, Fjällbacka sur la côte suédoise. C’est là qu’elle trouve le cadavre d’Alexandra Wijkner, son amie, dans une baignoire les poignets tailladés. Les parents d’Alexandra, Birgit et Karl-Erik Carlgren proposent à Erica d’écrire un article sur sa vie pour le publier dans le journal local. Ils ne croient  pas au suicide d’Alexandra. Sans le vouloir Erica plonge au cœur de  l’enquête. Dans un premier temps, elle interroge le mari d’Alexandra, Henrik Wijkner. Elle se familiarise avec la vie quotidienne d’Alexandra : sa galerie d’œuvres d’art réputée, ses parents et sa sœur Julia avec lesquels elle avait des rapports bizarres. L’inspecteur Patrik Hedström, un ami d’enfance d’Erica, toujours un peu amoureux d’elle, partage son avis sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Quels secrets haïssables cache ce village qui pourraient aboutir à une conclusion sordide ?

 

 

 

 

Grand prix

La Suède ne possède pas seulement, dans le genre polar, Stieg Larsson qui  a écrit le roman à succès « Millenium » (fort bien adapté en BD). Elle possède également Camilla Läckberg qui a créé une série policière avec le personnage d’Erica Falck enquêtant dans sa ville natale. « La Princesse des glaces » (Alex) a obtenu le Grand prix de la littérature policière et est son premier roman paru en France. Erica Falck a déjà été adaptée à la télévision. Plusieurs autres polars ont suivi et le prochain sera La Faiseuse d’Anges. Le scénariste Olivier Bocquet effectue un travail d’adaptation qui respecte le roman original (« La Princesse des glaces ») tout en apportant sa touche personnelle. Bocquet (« La colère de Fantômas ») reprend l’idée originale pour donner une grande facilité de lecture. Il exploite le sens dramatique pour faire vivre au lecteur une enquête palpitante qui nous emmène de façon naturelle au dénouement. On retrouve la même fluidité dans le graphisme de Léonie Bischoof. Son trait fin et subtil va au fond des choses dans un récit semé de secrets et de faux-semblants. Pour l’enquête, elle a choisi des couleurs sombres. Pour l’enfance d’Erica des flash-back de couleurs chaudes. Son dessin nous laisse des indices sur la psychologie de la victime. Les deux auteurs ont passé une semaine en Suède pour poser les bases de leur adaptation. Ils projettent d’adapter deux autres romans avec Erica : Le Prédicateur et Le Tailleur de pierre…

Une enquête passionnante à découvrir absolument…

Jean Jacobs

La princesse des glaces Läckberg Bischoof Bocquet Casterman

126pages 17 ISBN : 9782203060777



Publié le 06/02/2014.


Source : Bd-best


Station 16  : L’apocalypse

1997, en Nouvelle-Zemble, archipel russe de l’océan arctique, au-delà du 60e parallèle. Deux îles principales, une poignée d’habitants, un climat polaire… Et une patrouille militaire russe qui surveille mollement les limites de ce petit territoire interdit aux civils. Jusqu’au jour où un appel de détresse est émis par la station météo arctique 16, pourtant totalement abandonnée depuis la mort de Staline. Un appel au secours qui va bouleverser à jamais la vie de Grichka, Durak, Valentin, Sasha et du « bleu » Grigor Grigorievitch Galitsine. Que s’est-il passé dans cette station 16, où des organes humains, des yeux surtout, sont conservés dans des bocaux ? Exercice militaire, laboratoire secret, base expérimentale ?

 

 

 

 

 

Un voyage fantastique

Yves H. signe ici dans la collection Signé, qui fête ses vingt ans, un thriller fantastique aux confins de l’horreur et de l’océan arctique, bourré d’action, de suspense, d’explosions atomiques et de paradoxes spatio-temporels ! Il donne naissance à un scénario particulièrement abouti et haletant. Un voyage fantastique et de tous les extrêmes, pourtant fondé sur des faits on ne peut plus réels… Yves H. n’a pas puisé que dans son imagination pour écrire Station 16 : la Nouvelle-Zemble fut le théâtre de 1955 à 1990, de 135 explosions nucléaires soviétiques, dont 87 dans l’atmosphère. Ce bout de territoire arctique devint le « polygone nucléaire russe », où fut testée, le 30 octobre 1961, « Tsar Bomba », une bombe à hydrogène de 57 mégatonnes, la plus puissante jamais conçue : 1400 fois la puissance de l’attaque sur Hiroshima et Nagasaki, avec un champignon nucléaire culminant à plus de 64 kilomètres dans notre atmosphère… La station arctique décrite par Yves H. existe elle aussi. Le scénariste fait une extrapolation des conséquences de tels essais nucléaires ainsi que des horreurs de la dictature stalinienne, capable de mettre leur base secrète au service d’un Docteur Mengele local. Au dessin, Hermann atteint d’époustouflants sommets graphiques. Près de 50 ans de carrière et Hermann nous surprend encore. Lui qui explore depuis longtemps le monde post-apocalyptique avec Jeremiah, n’avait pas encore eu l’occasion de saisir l’apocalypse elle-même… C’est désormais chose faite avec Station 16, qui lui offre un incroyable terrain de jeu graphique, où ses couleurs directes et son trait si personnel atteignent des sommets : aurores boréales et explosions atomiques en double page, attaque d’ours blanc, vol en hélicoptère, batailles rangées, hommes sans yeux… La plume de l’auteur ardennais n’a jamais été aussi spectaculaire et acérée.

Attention les yeux !

Jean Jacobs

Station 16 Hermann Yves H. Le Lombard Collection Signé

58 pages 16 ISBN : 9782203060777



Publié le 05/02/2014.


Source : Bd-best


Coup de coeur : Violette Nozière-Vilaine Chérie

Octobre 1934. Assise sur un banc, noyée dans un immense couloir du Palais de justice de Paris, Violette Nozière, 19 ans, toute de noir vêtue, a les yeux perdus dans le vide. Elle attend que son procès reprenne et songe à ce qui l’a conduit ici. Celle que l’on surnomme alors « l’empoisonneuse de la rue de Madagascar » ou la « parricide monstrueuse » laisse ses pensées remonter le temps… Issue d’un milieu populaire, Violette rêvait d’une autre existence. Mais, rétive au travail comme aux études, elle préférera la vie facile. Prostitution, fêtes, mais aussi mensonges à répétition, manipulation et vol de ses propres parents, jusqu’au point de non-retour : elle finit par les empoisonner.


Une redoutable mytho

Fait divers scandaleux, le crime de Violette Nozière a secoué la France des années trente, et son procès retentissant est resté l’une des plus célèbres affaires judiciaires de l’époque. Pour traiter de ce parcours de vie exceptionnel, déjà évoqué au cinéma par Claude Chabrol ou en littérature par les surréalistes, le tandem Camille Benyamina / Eddy Simon a préféré laisser de côté l’aspect policier et judiciaire pour se concentrer sur un étonnant portrait de jeune fille, parfois poétique, parfois mystérieux. De quoi nous rendre presque attachante cette personnalité pourtant volage, frivole, inconséquente, manipulatrice, et poser la question du poids de la psychiatrie dans les parcours criminels

 

 

 

 

 

L'affaire Violette Nozière dépasse le simple qualificatif « fait divers ». Par sa médiatisation et son impact jusqu'à nos jours, les controverses suscitées, la naissance d'un mythe, ce fait divers devient fait de société. Anne-Emmanuelle Demartini de l'Université Paris VII - Diderot, précise « que c'est aussi par la petite histoire que s'engouffre la grande ». Nous pourrions intituler « l'affaire Violette Nozière, sans Violette Nozière ». Les surréalistes voient dans cette affaire, l'occasion de fustiger la société et soutiennent Violette Nozière. Le réalisateur Claude Chabrol avec son film « Violette Nozière », perpétue cette image de muse se dressant contre une société bourgeoise.

 

Eddy Simon prend donc le parti de l'adaptation en BD de cette affaire qui défraya la chronique dans les années 30. Il nous décrit cette mythomane assassine mangeuse d'hommes avec justesse. Le récit proprement dit est prolongé par un dossier de 8 pages illustré de photos d’archives.

Graphiquement cet album est agrémenté du dessin velouté de Camille Benyamina. Et en parlant de velours, la couverture de l'album n'est pas en reste et offre justement une sensation de douceur feutrée au toucher. Mis à part ce détail technique, Violette Nozière est l’agréable surprise de ce début 2014 et sera fort probablement et je dirais sans nul doute l'un des best of de cette année.

 

F.Matagne

 

VIOLETTE NOZIERE - VILAINE CHÉRIE par Eddy Simon & Camille Benyamina, 96 pages au prix de 20 € paru chez Casterman

ISBN : 9782203038547



Publié le 30/01/2014.


Source : Bd-best


Coup de coeur : King Richard

Max Vier, jeune auteur Suisse autodidacte ayant un parcours atypique qui passe par le cinéma en Grande Bretagne nous livre ici une BD qui au départ me semblait banale. Que nenni, pour ma part je considère ce livre comme une très belle œuvre très proche d'idéaux que nous avons tous eu un jour en nous.


Le rêve d'Icare !!!

Qui n'a jamais eu envie de voler, se rapprocher du ciel ou des étoiles et réaliser le fantasme de tous les enfants et des grands enfants que nous sommes ?
Icare ce fils de Dédale, architecte et d'une esclave crétoise nommée Naupacté dans la mythologie Grecque, nous savons tous qu'il se brula les ailes en se rapprochant trop près du soleil.
L'adaptation de Max Vier est assez géniale parce-que tellement étonnante et différente de ce qu'on nous sert habituellement. Une adaptation sur le thème d'un homme estropié tant sur le plan physique que moral et n'ayant qu'un désir obsessionnel, faire évoluer le monde de l'aviation en construisant un appareil par tous les moyens possible, même en passant par l'ennemi .

 

 

 

 

Il va tout rater. De sa vie sentimentale en passant par tellement de passages ubuesques que cela en devient un monsieur guigne.
La fin du récit n'est pas une fin en soi mais une belle interrogation sur l'idée du "mal acquit ne profite guère",b asé sur l'aspect moral de l'équilibre fragile entre bien et mal.


Techniquement, j'aime bien le découpage et la colorisation. Les personnages manquent un peu d'égalité et de traitement sur le plan du dessin entre les femmes et les hommes. Peut être que Max Vier a beaucoup de propension à dessiner une femme plutôt qu'un homme et cela se ressent. Les femmes sont plus fouillées et plus gracieuses mais les hommes ont des expressions bien marquées.
J'apprécie beaucoup les cases ou l'auteur mêle Icare et les rêves du personnage central. Les visions délirantes qui mènent le "héro" malheureux vers son handicap et sa perte de contenance face à la réalité sont assez prenantes .
Nous vivons dans un "no man's land "  du début à la fin de ce récit.
Les éditions Paquet ont misé sur un excellent "cheval" en la personne de max Vier. Un récit divertissant, attachant et prenant.
Décidément, l'aviation inspire beaucoup cette maison d'édition avec un choix très fin pour ma part.

 

E. Leblanc

 

King Richard par Max Vier, 112 pages au prix de 16.50 € édité chez Paquet. ISBN : 9782888906049



Publié le 12/12/2013.


Source : Bd-best


Coup de coeur : François Schuiten, l'horloger du rêve

 

François Schuiten est une référence dans le monde du neuvième art. Connu pour avoir crée les Cités Obscures avec Benoît Peeters et d'être aussi l'instigateur du renouveau de la Maison Autrique. Le journaliste de la RTBF spécialisé en bande dessinée, Thierry Bellefroid, nous propose un étonnant voyage qui nous emmène des Cités Obscures aux collaborations cinématographiques les plus variées de l'auteur. Plus de 400 pages et 500 illustrations dont un nombre non négligeable de dessins inédits composent cet écrin décliné en version classique et de Luxe.

 

Cet imposant recueil nous explique en détail la technique de mise en scène de Schuiten et ce sur autant de disciplines aussi antagonistes les unes par rapport aux autres. Il est un de ces artistes aux multiples talents et méritait donc que l'on y consacre un important volume.

En résumé, ce grand album propose un panorama complet du travail de François Schuiten : scénographie, architecture, peinture, interventions urbaines, travuax d'opéra, spectacle de musique contemporaine, etc.

 

 

 

 

 

Depuis quarante ans, François Schuiten construit une œuvre singulière et polymorphe. Elle s’est d’abord déclinée en bande dessinée, culminant avec succès dans la série Les Cités Obscures en compagnie de Benoît Peeters. Mais cet horloger du rêve a très vite tissé des liens avec le cinéma, les arts de la scène et la muséographie.
Architecte de l’événement, intervenant dans la ville autant que dans la vie, Schuiten a réalisé d’immenses scénographies comme A planet of visions à l’Exposition Universelle d’Hanovre (cinq millions de visiteurs en 2000), du design urbain (la station de métro des Arts et Métiers à Paris, la Dentelle Stellaire à Lille), de la conception de décors et de costumes pour l’opéra comme pour le cinéma, ou encore l’aménagement de lieux prestigieux (la Maison Autrique et le futur Train World à Bruxelles, la Maison Jules Verne à Amiens).
Quant aux projets qui sont restés des utopies de papier, ce livre les révèle dans toute leur ampleur…

 

François Schuiten, l'horloger du rêve

Par Thierry Bellefroid

Collection : Univers d'auteurs
400 pages
Prix : 59,00 € en version classique et 150 € pour la version Luxe augmentée de 32 pages (avec 30 pages de bd et de dessins inédits).

EAN : 9782203063051



Publié le 15/11/2013.


Source : Bd-best


Une quête initiatique

 

Le soir tombe sur la ville basse. Comme de coutume, les enfants du pensionnat et leurs animaux se retrouvent sous un grand arbre pour écouter les histoires que leur racontent les pies… Mais, ce soir Nel refuse de les entendre parler de Circé la magicienne. Cette histoire-là, elle la connaît ! Avec Ulysse, son sanglier blanc et Electre, sa meilleure amie, elle réclame quelque chose de nouveau, quelque chose qui sorte de l’ordinaire…Tout à coup, une louve se met à grogner et à mordre un enfant. Elle s’enfuit. Et, cette fuite annonce la venue du chasseur. Lequel viendra enlever les enfants qui finiront de grandir dans la ville haute, au royaume de Circé. Nel est capturée et le chasseur tire une flèche sur Ulysse. Que vont-ils devenir ?

 

 

 

 

 

La dramaturgie

Auteure complète, Daria Schmitt s’est adjoint les services du scénariste Vincent Zabus. Il s’est emparé de son univers avec finesse pour créer une dramaturgie particulière. Ce one-shot raconte la résistance de Nel qui refuse de devenir adulte. Mais, c’est avant tout l’histoire d’un retour impossible. Schmitt a voulu que ce récit emprunte à l’univers des contes, une dimension graphique et visuelle, avec l’emploi de couleurs tendres et douces comme dans un livre d’images, ainsi que des références mêlées (l’Odyssée, Pinocchio, Blanche-neige), réinterprétées, comme dans un souvenir, mais qui s’estompent dans une atmosphère fantastique et un climat d’inquiétude permanent. Après Aqua Alta où la ville tenait le premier rôle, elle a eu envie de travailler à une échelle différente. Ici, l’héroïne est la mesure, et le récit est construit autour de ses émotions et de sa subjectivité. Le graphisme est superbe tant pour les décors que pour les personnages.

 

Un conte fabuleux qu’on lit d’un trait…

 

Jean Jacobs

 

L’Arbre aux Pies Schmitt Zabus Casterman

72 pages 13,75 ISBN : 978220305295



Publié le 13/11/2013.


Source : Bd-best


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