Mademoiselle J. reporter de guerre
Mademoiselle J., vous savez, celle qui avait rencontré le groom Ptirou, est de retour. Nous la retrouvons en pleine seconde guerre mondiale. Les nazis ont envahi Paris. La maison de Juliette est réquisitionnée pour y loger des officiers. Juliette tente de convaincre une famille de se cacher alors que les juifs sont traqués. Côté récit complet, nouvel épisode de la très originale Agence Casting BD.
Pendant ce temps, les abonnés profitent d'un stripbook bien rigolo avec un marchand de sable qui ne va pas vous endormir… à force de rire.
Spirou, ami, partout, toujours.
© Cerq, Mouk– Dupuis
Histoires à suivre :
Cavaliers de l'apocadispe (Les) font un voyage scolaire |
Libon |
Lieutenant Bertillon : Amotken |
Pomès / Barth / Drac |
Mademoiselle J. : 1946 Jusqu'au bout du monde |
Verron /Sente / Rabarot |
Tuniques bleues (Les) : Du feu sur la glace |
Lambil / Kris / Leonardo |
Récit complet :
Agence Casting BD (L') |
Hamo |
Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :
Antre case (L') (La pause-cartoon) |
Waltch / Derache |
Boule et Bill |
Bastide / Cazenove |
Brad Rock |
Jilème / David |
Capitaine Anchois |
Floris |
Crapule (La pause-cartoon) |
Deglin |
Dad |
Nob |
Des gens et inversement (La pause-cartoon) |
Berth |
Edito (L’) |
Erre / Fabcaro / Greff |
Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon) |
Lécroart |
Game over |
Midam / Adam / Patelin / BenBK |
Gaston |
Delaf / Benbk |
Happy Calypse |
Gyom / Laulau |
Nelson |
Bertschy |
Petit Spirou (Le) |
Janry / Cerise |
Spoirou & Fantasperge (Marges) |
Sti |
Strip dont vous êtes la star (Le) |
Libon / Salma |
Titan inc. |
Martin / Boisteau |
Rubriques :
3 infos 2 vraies 1 fausse |
Bercovici / Bernstein |
Coin des lecteurs (Le) : Les BD de ma vie |
Feroumont |
En direct du futur : Dix Dad ! |
Nob |
Interview |
Sente / Verron |
Jeux : Panique à l'Ouest |
Lerouge |
Leçon de BD (La) |
Laurel |
Supplément abonnés :
Stripbook : Le marchand de sable |
Cerq /Mouk |
En kiosques et librairies le 20 septembre 2023
3,20 €
Laurent Lafourcade
"-Alors qu’est-ce que c’est que ce projet ? C’est un tout de Belgique à vélo et en BD. Mais pourquoi le vélo ? Parce que j’adore ça. Tout ce qu’il y a avant… Tout ce qu’il y a pendant… Tout ce qu’il y a après..."
Fan de vélo, Monsieur Iou se lance dans un road trip à vélo en Belgique. Comme le lui dit le roi Philippe, c’est pas très grand la Belgique. Mais le but de Monsieur Iou n’est pas d’aller vite. Il ne cherche nullement la performance et privilégie les paysages, les rencontres, l’humain. Il veut participer au folklore local, se mélanger aux gens, sans forcément se « bourrer la gueule ». Il prévoit dans son agenda culturel d’aller des cocotiers flamands au Manhattan de Bruxelles, des Woodstocks de Wallonie au carnaval de Binche. Le coureur est fin prêt. Le tour de Belgique peut commencer.
© Monsieur Iou - Rue de l’échiquier
Au carnaval de Binche, patrimoine culturel immatériel de l’humanité, Monsieur Iou va rencontrer des personnages iconoclastes. Il ne verra pas de Gilles parce qu’ils ne sortent que le Mardi. Ça ne l’empêchera pas de prendre un verre de peket, alcool aromatisé aux baies de genévrier. Iou se rend ensuite au Moresnet, territoire triangulaire neutre contesté de 1816 à 1919 entre la Hollande et la Prusse et devenu belge par la suite. Une visite à Malines montre l’ambiance particulière de la banlieue bruxelloise. C’est le lieu d’un pique-nique et d’une sympathique rencontre. Notre cycliste assiste ensuite au tour des Flandres avant de participer au championnat cycliste de Wondelgen. Arrêtons-nous un instant à Bruxelles pour la vélorution universelle visant à se réapproprier l’espace urbain avec tout un tas de bénévoles à l’organisation, l’entraide étant le maître-mot.
© Monsieur Iou - Rue de l’échiquier
Monsieur Iou propose un voyage à travers le plat pays. Ce n’est pas une aventure, ce n’est pas une histoire, c’est une chronique. Ce n’est ni un guide du routard ni un catalogue de sorties, c’est une balade. Après chaque étape, l’auteur rentre chez lui et repart lorsqu’il en a envie. Il a réparti ses étapes tout au long d’une année, en partant tous les deux ou trois week-ends. Il termine dans les Hautes Fagnes par une émouvante rencontre avec Eddy Merckx, immense champion cycliste belge au palmarès incomparable. Graphiquement, l’album est superbe. Chapitré, en bichromies et couleurs en aplats, Iou créé des ambiances. Notons que cette nouvelle édition est enrichie d’un chapitre supplémentaire.
© Monsieur Iou - Rue de l’échiquier
Ode au vélo, ode à la Belgique, ce tour du Pays est une invitation au calme, à la volupté et à la simplicité. Il y a du Sempé là-dedans. Poétique et apaisant.
Laurent Lafourcade
One shot : Le Tour de Belgique de Monsieur Iou
Genre : Contemplation vélocipédique
Scénario, Dessins & Couleurs : Monsieur Iou
Éditeur : Rue de l’échiquier
ISBN : 9782374253626
Nombre de pages : 128
"-Bonjour professeur Dudico !
-Appelez-moi Robert !
-Pouvez-vous raconter à nos lecteurs de « Dinos et d’os » cette grande aventure des dinosaures ?
-Ah mais, oui ! Vous êtes tombé sur le spécialiste ! Les dinos, c’est Ducico !"
Paris, Muséum d’Histoire naturelle, le professeur Robert Dudico est interpellé par une journaliste pour qu’il raconte aux lecteurs la grande aventure des dinosaures. C’est ce qui aurait dû se passer avant que, d’un geste maladroit, le professeur ne bouscule un squelette dont un os arrive sur sa tête. A moitié gaga, le scientifique ne peut plus assurer son exposé. Heureusement que le jeune Archibald traîne dans le coin. Comme d’habitude, il va prendre les choses en main afin d’aider la reporter du magazine « Dinos et d’os » à rédiger son article. Retour 13,8 milliards d’années en arrière, lors de la formation de l’univers, pour tout comprendre, en s’attardant vers 230 millions d’années avant, à l’ère des dinosaures. Celle-ci prendra fin il y a 66 millions d’années. La période est vaste à explorer.
© Audouin – Nathan bande dessinée
Archibald revient donc au Big Bang, puis à l’apparition des premières formes de vies pour arriver aux trois périodes de domination des dinosaures : le trias, le jurassique et le crétacé, ou autrement dit le début, le milieu et la fin. Le trias a été dominé par les reptiles marins, aériens et terrestres, qui seront donc les premiers dinosaures. C’est au jurassique que les plus grands d’entre eux domineront la planète. On apprend que le fameux mot « dinosaure » a été inventé par le paléontologue Richard Owen en 1842 à partir des mots grecs deinos, terriblement grand, et saurus, lézard. S’ils avaient su qu’ils finiraient dans Jurassic Park. Ils sont devenus si grands pour attraper la haute végétation d’une part, et pour se préserver des prédateurs de l’autre. Au fil du temps, les continents se sont formés et déplacés. Les dinosaures vivaient heureux, enfin, certains plus que d’autres, jusqu’à l’arrivée d’une fameuse météorite qui anéanti tous ceux d’entre eux qui ne volaient pas. Archibald expose ensuite les différentes races de dinosaures, démontre qu’il aurait été compliqué pour l’homme de cohabiter avec eux, puis explique comment les paléontologues font avancer la science.
© Audouin – Nathan bande dessinée
Avec les DingoDocus BD, Laurent Audouin signe une instructive et drôlissime collection documentaire. Après Les pirates et Les égyptiens, Les dinosaures est le troisième petit précis historique, scientifique et vraiment poilant dans la collection. L’auteur parle avec des mots simples et dans un graphisme volontairement pseudo-enfantin. Le but est atteint aussi bien chez le jeune public ciblé que chez leurs parents ou enseignants. On retient des choses, alors, pari gagné.
© Audouin – Nathan bande dessinée
Après ce voyage dans le temps, les dinosaures n’auront plus aucun secret pour vous. Vous ne regarderez plus Jurassic Park du même œil. Vivement le prochain DingoDocu BD !
Laurent Lafourcade
Série : Les DingoDocus BD
Tome : 3 - Les dinosaures
Genre : Documentaire humoristique
Scénario, Dessins & Couleurs : Laurent Audouin
Éditeur : Nathan bande dessinée
Nombre de pages : 48
Prix : 12,95 €
"-C’était notre dernière piste.
-Non, Dull ! Tu peux encore te souvenir.
-Non ! Je n’y arrive pas ! Je ne vois que ses yeux et ses sourcils brûlés, tu comprends ?"
Colorado, 1877. Dull est un jeune indien qui a été recueilli par Oscar, un photographe. Il est portraitiste et dessine des images de suspects selon les indications qu’on lui donne. En quelques jours, ils préparent des affiches Wanted qui sont placardées dans les villes. En quelques traits, Dull est capable de reproduire le visage de n’importe quel malfrat. Mais il souhaiterait en dessiner un dont il ne se rappelle que des yeux, celui qui, quelques années plus tôt, avec un groupe d’hommes armés, a massacré sa tribu. De surcroît, grâce à quelques incantations cheyennes, les portraits de Dull s’animent pour indiquer la direction dans laquelle se trouvent les personnes recherchées. C’est pour cela qu’il voudrait réussir à rassembler ses souvenirs d’enfant, pour venger les siens. La route de Dull et Oscar va croiser celle de Rose, chasseuse de primes noire, à la recherche de son frère.
© Dhondt, Boriau - Bamboo
On pourrait s’étonner de voir Wanted édité dans la collection Drakoo. C’est tout simplement à cause de son petit côté fantastique. Mais que les réfractaires au genre ne soient pas rebutés. Il est si léger qu’il peut passer pour un côté chamanique, ce qui est d’ailleurs le cas. Wanted est avant tout et tout simplement un western, genre si efficace en bande dessinée. Celui-ci ne déroge pas à la règle. David Boriau signe une histoire de vengeance impitoyable, faisant fi des gentils qui ne font que blesser des bandits avant de les conduire au bagne. Ici, pas de sentiment, d’un côté, comme de l’autre. Les esprits de Quentin Tarantino et de Sergio Leone planent sur ce récit violent et décalé. Chacun des trois personnages principaux possède ses caractéristiques propres dans lesquelles Boriau a rebattu les cartes. Ici, le stéréotype blanc est incarné par Oscar qui tient presque un rôle de faire-valoir. Ce n’est pas lui qui dirige et influence l’action, mais son rôle d’acolyte reste primordial. Dull, le cheyenne, et Silent Rose, femme noire à la gâchette silencieuse anachronique, sont les véritables maîtres du jeu, ou du moins tentent de le devenir.
© Dhondt, Boriau - Bamboo
C’est Steven Dhondt qui a demandé à son ami scénariste un western aéré aux accents de manga. De l’espace, de l’action et du rythme. Grâce à son trait semi-réaliste, l’ultra-violence de certaines scènes prend un côté, non pas comique, mais forcément plus léger. On revient là encore à Tarantino qui sait si bien faire ça au cinéma. Contrairement à la couverture qui ne le laisse pas penser, Dhondt est dans la mouvance Loisel-Alary-Mallié. Ici, son trait aurait gagné à être imprimé dans un format légèrement plus petit, taille Comics à l’américaine car certaines scènes d’ensemble, si grandes, manquent de finesse dans les détails. Les gros plans sont quant à eux on ne peut plus expressifs. On gagne d’un côté ce que l’on a un petit peu perdu de l’autre. L’ensemble reste solide.
© Dhondt, Boriau - Bamboo
Avec son angle inédit et sa narration originale, Wanted - Portrait de sang est un one shot pop-corn avec toute la noblesse du genre. Espérons que ceci ne soit que les bases de ce qui ne demande qu’à devenir une série.
Laurent Lafourcade
One shot : Wanted - Portrait de sang
Genre : Western
Scénario : David Boriau
Dessins & Couleurs : Steven Dhondt
Éditeur : Bamboo
Collection : Drakoo
ISBN : 9782382331385
Nombre de pages : 104
Prix : 18,90 €
"-Attends, frérot. Cet arbre est trop jeune. Choisis-en plutôt un vieux.
-Compris !
BRRM
-Le ciel gronde alors qu’il est dégagé. Vraiment étrange…
-On est convoqués au bureau de police.
-Quoi, encore ? Ils nous enquiquinent avec leurs réunions. Peut-être qu’il y aura à manger ! Ha ha ha !"
Alors qu’ils s’apprêtaient à rentrer chez eux après avoir glané du bois dans la forêt, ces deux frères ne se doutaient pas qu’elle serait leur tombeau. Ils sont convoqués par la police et ne s’inquiètent plus que ça. Et pourtant… Nous sommes en Corée du Sud en 1950. Les autorités sont en train d’organiser la plus grande épuration depuis la déportation des juifs pendant la Seconde guerre mondiale. Le témoin de ce drame va être un jeune frêne qui pousse en bas de la vallée. L’arbre va voir arriver, jour après jour, des colonnes de prisonniers enlacés aux mains ou aux pieds par des fils de fer barbelés, encadrés par des soldats en arme. Jour après jour, par groupes de centaines, ils seront exécutés, comme du vulgaire bétail à l’abattoir. Le frêne assiste aux massacres, commentant, impuissant et de manière objective, l’arrivée des condamnés, les supplications, les fusillades, les décompositions des corps et la découverte du charnier.
© Park Kun-woong - Rue de l’échiquier
Park Kun-woong adapte une nouvelle inédite en français de l’écrivain coréen Choi Yong-tak. Dans un noir et blanc implacable, l’auteur montre le sang sans aucune tache de rouge. Rarement l’horreur a été montrée de façon aussi poignante. On souffre, on pleure, on prie, avec les victimes innocentes d’un scandale national. Longtemps la Corée du Sud a dissimulé les plaies qu’elle a causées. Le massacre de la ligue Bodo, raconté dans ce livre, est la liquidation de dizaines de milliers de civils, sympathisants ou opposants politiques, pour éviter la propagation du communisme. Il faudra attendre quarante ans et les années 90, avec la découverte de charniers, pour que les exécutants des tueries de masse témoignent, et que la Corée du Sud assume ses crimes internes. « J’espère que cet ouvrage rappellera à chacun combien il est important de se souvenir et de témoigner. » Par ces mots, Park Kun-woong montre ses intentions et fait œuvre d’utilité publique.
© Park Kun-woong - Rue de l’échiquier
Que le sujet ô combien historique et dramatique n’occulte pas les qualités graphiques de l’album et l’originalité de l’angle choisi par l’intermédiaire de l’arbre. Lorsque l’officier ordonne l’exécution, la montagne, noire sur une case, s’illumine des éclats des tirs de fusils. Lorsque les pauvres gens sont tués, les hurlements et les coups de feu entonnent une gigantesque symphonie. Les victimes agonisantes sont représentées sur une portée musicale. Et que dire des insectes et des oiseaux qui s’acharnent sur les corps disloqués. « C’était une belle nuit. » dit le frêne… Quand on regarde le sublime ciel étoilé, le point de vue est tout autre.
© Park Kun-woong - Rue de l’échiquier
Dénonciation d’un massacre politique étouffé, Mémoires d’un frêne est un album dont on ne se remet pas indemne. Dur, violent, réaliste, émouvant, le livre trouvera sa meilleure place dans les bibliothèques aux côtés de l’indispensable Maus d’Art Spiegelman.
Laurent Lafourcade
One shot : Mémoires d’un frêne
Genre : Tragédie historique
Scénario & Dessins : Park Kun-woong
Éditeur : Rue de l’échiquier
ISBN : 9782374251028
Nombre de pages : 304
Prix : 21,90 €
"-Bonjour Momo. Viens t’asseoir avec nous, mon grand. Il y a des choses dont on doit parler ensemble.
-Bonjour, Madame.
-J’ai tenu à voir tes parents pour parler de ton avenir.
-C’est… C’est-à-dire ?
-J’ai préparé, pour toi, une liste de livres à lire cet été. Tu pourras tous les trouver à la bibliothèque."
Cité des Bleuets, début de l’été. Si la directrice vient rendre visite à Momo et à ses parents, dans leur appartement de banlieue, c’est pour conseiller une série de livres à l’élève de son école passionné de lecture. Elle est convaincue qu’il peut faire de belles et grandes études. Elle a retrouvé en lui les qualités qu’elle avait déjà vues chez sa sœur Fatima. La famille de Momo n’est pas riche, mais ils vont faire le maximum pour que Momo y arrive. Il existe des aides et des bourses. Bref, on verra ça plus tard. Pour l’instant, direction la bibliothèque municipale du quartier pour emprunter quelques-uns des livres qu’il a choisis. Entre Le Petit Prince, Vendredi ou la vie sauvage, L’île au trésor et autres Histoires pressées, il n’y a que l’embarras du choix. Un jour, sur un banc en bas de son immeuble, Momo va rencontrer Monsieur Edouard, ancien instituteur à la retraite, avec qui va se nouer une amitié indéfectible.
© Lizano, Hassan - Nathan bande dessinée
Marc Lizano adapte en toute liberté le premier roman d’une trilogie de l’autrice Yaël Hassan, vendue à 350 000 exemplaires. Le dessinateur a pris des libertés avec l’histoire originelle, ôtant ou ajoutant des scènes, tout en gardant l’essence même de cette ode à la lecture. Adapter en bande dessinée un livre qui donne envie de lire, le pari n’était pas gagné d’avance. Et pourtant, on n’a qu’une hâte une fois l’album refermé, c’est de se jeter sur L’aiguille creuse de Gaston Leroux, L’œil du loup de Daniel Pennac ou Le journal d’Anne Frank. Momo apprend à ses lecteurs à voyager avec les livres, ne voyant pas le temps passer lorsqu’il est plongé dans ses lectures. Si Monsieur Edouard est parfois triste de finir un livre et de quitter ses personnages, Momo, lui, s’en réjouit parce que c’est signe pour lui qu’il va commencer une nouvelle aventure.
© Lizano, Hassan - Nathan bande dessinée
Les personnages aux têtes hypertrophiées sont la marque de fabrique de Marc Lizano. Le dessinateur de La petite famille, série magnifique en trois tomes avec Loïc Dauvilliers au scénario, met une incroyable dose d’émotion dans chacun de ses acteurs. Comment ne pas être émerveillé par les yeux de lecteur de Momo ? Comment ne pas être ému par les rides de Monsieur Edouard qui en disent si long sur son vécu ? Comment ne pas déceler l’amitié amoureuse dans les sourires en coin d’Emilie ? En fin d’album, Marc Lizano raconte la genèse de l’adaptation et expose sa façon de travailler.
© Lizano, Hassan - Nathan bande dessinée
Yaël Hassan a écrit deux autres livres avec Momo comme héros. Espérons que ce petit prince des Bleuets rencontre un succès suffisant pour qu’on lise en BD « Des lauriers pour Momo » et « Momo des coquelicots ». En attendant, les trois romans et une intégrale sont disponibles aux éditions Syros. En roman ou en BD, lisez Momo, il vous fera lire encore plus.
Laurent Lafourcade
One shot : Momo Petit prince des Bleuets
Genre : Littérature
Scénario, Dessins & Couleurs : Marc Lizano
D’après le roman de : Yaël Hassan
Éditeur : Nathan bande dessinée
ISBN : 9782095003302
Nombre de pages : 96
Prix : 14,95 €
"-Mais alors, tu as déjà un partenaire ?
-… J’ai donc décidé de devenir humoriste en formant un duo avec ce garçon. C’est bon, ne t’en fais pas.
-Ah ! Je te demande pardon !
-A cause d’une maladie. Il est mort. Je veux créer une gigantesque vague de rires… C’est pour ça que j’ai décidé de poursuiivre son rêve. Il rêvait de remporter le grand prix d’humour Warai pour le meilleur duo comique et l’UCB."
Azemichi Shijima est un jeune lycéen timide caché derrière ses grandes lunettes. Pourtant, sous le pseudo d’Everyday Shhijimi, il envoie des punchlines dans les émissions radio et télé. S’il s’est réfugié ainsi dans l’humour, c’est parce que quelques années auparavant il n’a pas su répondre à la demande d’une amie qui lui demandait un truc marrant avant qu’elle ne déménage et ne change de région. Aujourd’hui, Taiyô Higashikata a besoin de lui. Le lycéen de Seconde est inscrit au spectacle comique du festival de la culture du lycée qui aura lieu le mois prochain. Il lui faudrait un co-auteur pour que ses gags soit drôles. Plus que d’être un co-auteur, Taiyô va pousser Azemichi à devenir son partenaire de scène. Réussiront-ils à provoquer des vagues de rire dans les différents festivals ? Toujours est-il qu’avant cela, l’apprenti comédien va devoir convaincre sa famille. Et ça, c’est une autre paire de manches.
Show-Ha Shoten ! © 2021 by Akinari Asakura, Takeshi Obata
© Akinari, Takeshi – Kana 2023
Akinari Asakura est un jeune scénariste qui rêvait de devenir mangaka ou humoriste. Avec Show-Ha Shoten !, il conjugue ses deux espoirs. Etant lui-même monté sur scène lors de sa sixième année d’école primaire lors d’un festival de la culture avec un camarade de classe, il sait de quoi il parle. Cette première expérience ne fut apparemment pas glorieuse. Dans ce manga, il prend le risque de traiter d’humour et de l’afficher. On ne peut pas dire que ce que l’on lit des interventions scéniques de Taiyô et Azemichi soit drôle, mais Asakura le justifie remarquablement. Un gag dépend du contexte et du public ciblé. Il se préserve ainsi de critiques. La série n’est pas un manga pour faire rire mais un manga pour comprendre un processus de création et ensuite d’exposition. C’est beaucoup plus malin qu’au premier abord.
Show-Ha Shoten ! © 2021 by Akinari Asakura, Takeshi Obata
© Akinari, Takeshi – Kana 2023
Au dessin, on retrouve l’un des mangakas les plus en vue du moment. Si l’on vous dit Death Note, Bakuman et Platinum End, pour ne citer que ceux-là ? La réponse est Takeshi Obata. On le savait capable de grandes envolées dramatiques et lyriques, on le retrouve se mettant en danger dans une série qui n’est ni d’action, ni fantastique. Comme dans Bakuman, un manga sur les mangakas, Takeshi fait du quotidien contemporain. C’est peut-être ce qu’il y a de plus difficile. Il parvient à faire d’une simple scène théâtrale un ring où tous les coups sont permis. Mais ça, les deux héros l’apprendront en toute fin de ce tome 1.
Show-Ha Shoten ! © 2021 by Akinari Asakura, Takeshi Obata
© Akinari, Takeshi – Kana 2023
La scène est à vous. Le rideau n’a plus qu’à s’ouvrir. Attention, le public peut être intransigeant. Deux lycéens qui ne font pas ça par hasard sont prêts à tout pour recevoir les applaudissements. Pas de sang, pas de meurtres, mais un suspens bien présent. Inattendu.
Laurent Lafourcade
Série : Show-Ha Shoten !
Tome : 1
Genre : Shonen
Scénario : Akinari Asakura
Dessins : Takeshi Obata
Éditeur : Kana
ISBN : 9782505119227
Nombre de pages : 188
Prix : 7,10 €
Les cavaliers de l'apocadispe en route pour la découverte du poney
On est à peine rentré que les cavaliers de l'apocadispe partent déjà en voyage scolaire. Pour une fois, ce ne sera pas dans une histoire courte, mais dans un récit à suivre qui va durer cinq semaines. Pour Kyle Travel, c'est fin de récit. On ne vous cache pas qu'on reste en plein suspense. Leçon de philosophie avec Cédric et Pépé. Vous apprendrez s'il faut longtemps pour devenir vieux.
Pendant ce temps, les abonnés terminent le feuilleton de l'été avec, en mini-BD, l'épisode 9, le dernier, de la deuxième partie de La bête, l'histoire du Marsupilami signée Zidrou & Frank Pé.
Spirou, ami, partout, toujours.
© Pé, Zidrou, De Cock– Dupuis
Histoires à suivre :
Cavaliers de l'apocadispe (Les) font un voyage scolaire |
Libon |
Kyle Travel : La fleur du souvenir |
Zonno / Russo / Pinelli |
Lieutenant Bertillon : Amotken |
Pomès / Barth / Drac |
Tuniques bleues (Les) : Du feu sur la glace |
Lambil / Kris / Leonardo |
Récits complets :
Cédric |
Laudec / Leonardo |
Happy Calypse |
Gyom / Laulau |
Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :
Antre case (L') (La pause-cartoon) |
Waltch / Derache |
Boule et Bill |
Bastide / Cazenove |
Crapule (La pause-cartoon) |
Deglin |
Dad |
Nob |
Des gens et inversement (La pause-cartoon) |
Berth |
Edito (L’) |
Erre / Fabcaro / Greff |
Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon) |
Lécroart |
Game over |
Midam / Adam / Patelin / BenBK |
Gaston |
Delaf / Benbk |
Kid Paddle |
Midam / Dairin / Patelin / Angèle |
Nelson |
Bertschy |
Petit Spirou (Le) |
Janry / Cerise |
Spoirou & Fantasperge (Marges) |
Sti |
Strip dont vous êtes la star (Le) |
Libon / Salma |
Titan inc. |
Martin / Boisteau |
Willy Woob |
Moog / Bernstein |
Rubriques :
3 infos 2 vraies 1 fausse |
Bercovici / Bernstein |
Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans mon atelier ! |
Toulmé |
En direct du futur : Un cow-boy et des kids ! |
Blutch |
Interview |
Libon |
Jeux : Apocadispe sur la plage |
Antoine & Morin |
Spirou et moi |
Mouk |
Supplément abonnés :
Mini BD : Marsupilami : La bête 2 (Livret 9/9) |
Frank Pé / Zidrou / De Cock |
En kiosques et librairies le 13 septembre 2023
3,20 €
Laurent Lafourcade
De ce vendredi 8 au dimanche 10 septembre, le BD Comic Strip Festival de Bruxelles se tenait pour la seconde fois dans la superbe Gare Maritime, près du canal à Bruxelles.
Une 2e édition dans ce lieu qui petit à petit voit ses rénovations s'achever. Mais une édition chaude chaude chaude dans tous les sens du terme !
Il en a fallu du courage ... et des litres d'eau pour l'ensemble des exposants, éditeurs, vendeurs, animateurs, organisateurs, ... mais surtout autrices/auteurs qu'elles/ils soient dessinatrices/dessinateurs - scénaristes - coloristes fées de la lumière !
Entre conférences, animations, rencontres, expositions, événements, anniversaire, remise des Prix Atomium, les séances de dédicaces ont à nouveau rassemblé quelque 60.000 fans ... assoiffés de moments privilégiés avec leurs auteurs préférés. Les files ont souvent été aussi longues que les langues qui pendaient jusqu'à terre !
En parlant des prix Atomium, le palmarés cette année est plus que passionnant ... A vous d'en juger !
© BD Comic Strip Festival 2023
Pour celles et ceux qui y étaient, quelques bribes de souvenirs et pour les autres ... quelques instants que vous avez ratés !
© Axelle Coenen - Thierry Ligot - 2023
Maintenant, soyons également un peu critique et objectif. Ce n'est malheureusement pas l'édition du siècle ! Pour une fête de la BD (ce nom résonne mieux bien que trop "francophone" et pas assez "international" aux oreilles de certaines âmes bien-pensantes !), ce n'était pas l'édition du siècle !
Si certains grands éditeurs étaient bel et bien présents, certains semblaient carrément absents ! Raison ? Place ? Dimensions et prix des emplacements ?
Car reconnaissons-le, fourrer certaines "petites" librairies, galeries, revendeurs ou petits marchands (sans aucun jugement de valeur de ma part, mais c'est un peu l'impression que cela donnait !) dans les allées extérieures, pas très classe, ni évident pour les trouver ! Heureusement qu'il y avait un plan ! Enfin si nous pouvons parler d'un plan ! Car en fait, il était plutôt succinct ! Juste la liste des exposants renseignés approximativement dans des zones ... à vous de vous y retrouver et de les trouver !
© BD Comic Strip Festival 2023
Mais voyons le bon côté, une météo plus que favorable, des buvettes accueillantes et toutes de même côté (bonjour les kilométres), comme la dizaines de toilettes ... un endroit architecturalement parlant superbe et parfaitement adapté ... à la chaleur ! Non, là je blague ! Une chaleur étouffante et pas de courant d'air frais à l'intérieur, un service Croix-Rouge obligé d'intervenir plusieurs fois pour des malaises dus à la chaleur ... pas normal !
Bref, si les éditeurs, galeristes, exposants ont tout fait pour que cela soit un succès, liste de leurs auteurs, animations, conférences intéressantes, bonne humour et ambiance conviviale, ... nous sommes malheureusement fort loin du côté "ouvert à tous et populaire" que nous avions au parc Royal !
Mais je serais mauvaise langue si j'omettais l'excellente soirée "walking diner" de samedi offerte par l'organisation aux auteurs, éditeurs, exposants, ... Notamment grâce à cette météo plus qu'estivale, elle s'est prolongée à l'extérieur jusque tard dans la nuit ! Mais là chut ! Pas de photo, ni de compte-rendu ... c'était amitié et détende pure !
Espérons que certains points organisationnels seront revus pour la prochaine édition ! Tout n'est-il toujours améliorable, paraît-il !
© Th. Ligot - 2023
Ceci dit, dans l'ensemble, nous nous sommes bien amusés, sommes largement satisfaits de la disponibilité, de la volonté de chacun (auteurs, éditeurs, attachées de presse, exposants, ...) de faire plaisir aux visiteurs, des rencontres faites, des échanges et petits scoops ici et là, des sorties et avant-premières offertes au public présent, ...
Le petit monde du 9e Art reste bien une grande famille vivant d'une passion dévorante commune !
Donc à l'an prochain !
Thierry Ligot
Nous avons bon nous intéresser à tout ce qui est 9e Art, image et graphisme en général, nous pouvons parfois passer à côté d’un énorme phénomène de société.
Pour avoir, en son temps, chassé le Pokémon à travers les rues et quartiers de ma région, de mon pays, voire à l’étranger en fonction de nos séjours, il ne m’était pas venu à l’idée de recommencer une chasse … d’une autre nature … sur les murs de nos cités.
Quel plaisir alors d’en découvrir une nouvelle sous la guidance de Nicolas Kéramidas !
« Invader », vous connaissez ? Certains diront « oui » mais une majorité, en fonction peut-être de l’âge et d’autres « critères » risquent de se dire « non, pas vraiment ! »
Alors pour les premiers, ce « Chasseur d’Invader » va vous immerger dans la naissance de ce fabuleux chasseur qu’est devenu Nicolas ! Pour les seconds, suivez le guide !
© Nicolas Kéramidas – Casterman 2023
En environ 300 pages, ou comment découvrir et devenir addict de cette nouvelle chasse. D’accord, « nouvelle » n’est probablement pas le mot juste car c’est en 1996 (déjà) qu’apparaît le premier « Space Invader » (SI) dans la région parisienne. Depuis, il a envahi plus de 150 villes, et pas qu’en France. Vous en trouvez également à Tokyo, Vienne, Amsterdam, Londres, Barcelone, Berne, Bâle, Charleroi (évidemment), …
Bref dans 83 « territoires » répartis sur tous les continents, voire sous l’eau, comme dans la baie de Cancun. Pour les plus accrocs, le plus difficile à capturer se trouve dans la station ISS.
© Nicolas Kéramidas – Casterman 2023
C’est donc sa propre passion, ses propres chasses que Nicolas Kéramidas met en scène et relate dans ce « guide ». Parallèlement à cette quête pop art, c’est l’occasion de découvrir le patrimoine, qu’il soit urbain, industriel, haut lieu touristique ou au contraire, petit coin perdu. Une plongée dans un univers propre à son créateur. Loin d’être figé, l’art d’Invader évolue et s’accommode des cultures et mentalités locales. Artiste anonyme et mystérieux, son parcours fascine autant qu’il passionne ses admirateurs … ses flasheurs !
Ces derniers courent, courent à travers le monde afin de collectionner virtuellement ses petites mosaïques disséminées parfois là où vous ne vous y attentez pas !
© Nicolas Kéramidas – Casterman 2023
Et pour les aider à les situer, une application à télécharger, une communauté active où chacun possède son surnom, ses infos, ses conseils, … Car il n’est pas toujours évident de croiser ses SI dans une ville que l’on ne connaît pas ! Flasher pourra ainsi se faire en groupe ! Et voilà comment organiser des flashtours !
Aujourd’hui, plus de 300.000 joueurs et 20 millions de flash à travers le monde ! Un raz-de-marée qui modifie plus que le regard que nous avons sur notre environnement urbain … il crée un lien entre des gens qui ne se connaissent pas, les rassemble autour d’un art de rue universel.
© Nicolas Kéramidas – Casterman 2023
Deuxième album « personnel » et intime de Nicolas, après « A cœur ouvert » en 2021, son dernier-né est plus qu’un simple carnet de voyage. Une véritable déclaration d’amour pour ce street art, « ces mosaïques qui ont changé sa vision du monde » !
Passion chronophage, c’est en la vivant intensément tous les jours qu’il constate rapidement qu’il a assez de matière pour en faire un roman-graphique de 200 d’abord, puis de 300 pages finalement ! Cri du cœur, c’est avec ses entrailles qu’il nous entraîne sur ses pas.
Alors attention à vous qui allez le lire ! Ce livre est « dangereux » car impossible de ne pas y sentir toute l’addiction de son auteur pour son sujet … Le pire, c’est que c’est carrément contagieux ! Le lire et plus jamais vous ne vous trouverez dans une ville de la même manière qu’avant. Je le sais, il m’a contaminé et désormais, il m’arrive de regarder en l’air, les murs au cas où je croiserais également un de ces fameux « Space Invader » !
Télécharger cette fameuse application, « FlashInvaders » … et vous serez définitivement « perdus » !
Thierry Ligot
Titre : Chasseur d’Invader – Comment des mosaïques ont changé ma vision du monde
Scénario / dessin / couleurs : Nicolas Kéramidas
Editeur : Casterman
Genre : roman graphique
Thème : carnet de voyage – découverte pop culture
Parution : 6 septembre 2023
Pagination : 318
Format : 15,5 x 22,2 cm
ISBN : 978-2-203-24852-6
Prix : 28 €
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