"-Tu voudrais m'aider, moi ? Je t'en suis très reconnaissant… D'habitude, c'est moi qui viens au secours de tout le monde. C'est agréable d'avoir quelqu'un qui s'inquiète pour moi.
-Oh…
-Mais il n'est plus temps de s'inquiéter pour moi, Fire. Quelque chose de terrible va se dérouler ici.
-Ici…? Mais c'est endroit n'est que…
-Je dois rassembler toute mon énergie photonique pour empêcher ce désastre !"
Les robots ont gagné la grande guerre des espèces vivantes. Atlas dirige l'union robotique qui gouverne le monde. La Team Phoenix compte bien mener la résistance. Alerte générale dans la zone hermétique. Mont Blanc, l'un des sept robots les plus puissants de l'univers commande le Géant doré, un puissant destroyer. A la tête de la Team, Princesse Saphir mène la riposte, ne comptant abandonner personne. Dans le coma depuis cent ans, Atom, qui s'avère être Astro, est relié par implant à Fire par le Docteur Black Jack. Celui que l'on nommait "le petit robot" sera-t-il réveillé à temps pour affronter les robots du commissaire Atlas ?
© Ruiz - Vega Dupuis
© 2023 by Tezuka Productions
"Le manga est comme l'énergie photonique. Si vous le portez dans votre cœur, vous êtes inépuisable." Cette citation de Kenny Ruiz résume un état d'esprit de créateur. La puissance dont il parle est retranscrite à merveille dans Team Phoenix. Ruiz est transcendé par l'esprit de Tezuka. Il y a quelque chose de magique dans Team Phoenix. Clairement, Tezuka est au manga ce que Hergé est à la bande dessinée. Ses personnages traversent les générations et coulent dans nos sangs. Léo, le lion, pillé, plagié par Disney parle aux jeunes comme aux anciens. Princesse Saphir, ou Prince Saphir, quel personnage est autant en avance sur son temps que celui-ci ? Premier héros ou héroïne androgyne du siècle, Tezuka visionnaire. Et que dire de Astro, robot universel, déjà transcendé par Naori Urasawa dans Pluto, série magistrale en huit volumes ? Ruiz s'empare de cet univers, de ces univers pour leur donner une nouvelle jeunesse.
© Ruiz - Vega Dupuis
© 2023 by Tezuka Productions
Graphiquement, Kenny Ruiz parvient encore à surprendre. Oui, c'est possible ! Qui l'eût cru ? Le dessinateur de Télémaque transmet aux lecteurs le plaisir qu'il a eu à dessiner l'aventure. Regardez Mont Blanc chevauchant son destrier. Regardez les regards de détresse de Sharaku. (Tiens, aparté, la case finale fait furieusement penser à la conclusion du deuxième film du Docteur Strange) Regardez la puissance des bottes d'Astro. Si on comparait Astro à Spirou, le Astro de Tezuka serait le Spirou de Jijé, le Astro d'Urasawa serait le Spirou de Franquin, et le Astro de Ruiz serait le Spirou de Tome et Janry. Il y a pire comme analogies, non ?
© Ruiz - Vega Dupuis
© 2023 by Tezuka Productions
Le Phénix est l'animal qui renaît de ses cendres. Kenny Ruiz est en train de construire à la Team Phoenix un brasier qui n'est pas près de finir de se consumer.
Laurent Lafourcade
Série : Team Phoenix
Tome : 3
Genre : Aventure / Manga Shonen
Scénario, Dessins & Couleurs : Kenny Ruiz
D’après : Osamu Tezuka
Éditeur : Vega – Dupuis
ISBN : 9782379501715
Nombre de pages : 192
Prix : 8 €
Fin novembre 2021, à l’occasion de la sortie du tome 2 de « Le Loup m’a dit », nous étions à Muno pour admirer l’exposition « JC Servais dessine Muno ». Au programme, 2-3 reportages dont une capsule de « Derrière la palette … » tournée au domicile même de Jean-Claude.
Parmi les sujets forcément abordés, les futurs projets du moment … Nous avions sous nos yeux les premières planches de l’album en préparation. Planches déjà encrées ou simplement en cours, crayonnées, … Mais unanimement de véritables trésors de détails, de paysages, de portraits. Nous en sommes sortis émerveillés et surtout convaincus de la chance que nous avions d’être « un rien » privilégiés à découvrir ses premières planches de … « Bellem » avec les commentaires, infos, anecdotes de la bouche même de leur créateur. Aujourd’hui, l’album est paru … en couleurs et en version N&B !
1750, Bellem, le futur sorcier des Ardennes, se rend avec sa mère, la fée Mélusine, au château de Reinhardstein. En sa possession, une lettre indiquant qui il est ! Et par conséquent, qui est son père !
Dès cet instant, nous voilà transporté dans l’univers féérique et surnaturel du poète gaumais !
© Servais – Raives – Dupuis
« Adopté » par le marquis de Mauban, son père, dont les ancêtres doivent justement leur fortune à la fée, Bellem a néanmoins beaucoup de mal à se plier aux contraintes religieuses de sa nouvelle famille.
Pourtant la présence de la jeune comtesse Marie-Charlotte semble lui apporte plus de douceur que l’eau bénite qui le brûle. Et comme si cela ne suffisait pas pour « inquiéter » ses proches, Bellem montre certains signes de cruauté avérée. Inventif, espiègle, doué en farces lugubres, il ne peut s’adapter aux règles du château …
Avide de liberté, de course à travers les sentiers alentours, il va se découvrir. Et avec lui, cette envie d’en savoir plus sur l’histoire de son ancêtre : Renaud de Lusignan, noble chevalier qui en quête d’aventure pour prouver à son suzerain sa bravoure, sur une barque tirée par un cygne rencontra la fée Mélusine.
© Servais – Raives – Dupuis
Deux manuscrits cachés dans le grenier apporteront-ils les réponses espérées ?
Par contre que retirera-t-il de cette étrange rencontre dans la forêt ?
Philosophique et initiatique, ce nouvel opus du chantre de nos Ardennes nous emmène dans ce château belge des plus prisés : Reinhardstein !
Proche de Malmédy, aux portes des Fagnes, ce château n’est que le décor de ce récit.
Jean-Claude Servais n’a de limites dans ses rêves que celles de son imagination, des légendes ayant bercés sa jeunesse, des contes de sa contrée adorée, à la fois sauvage, farouche et lyriques.
Nul doute qu’il nous offre ici, une fois encore pour notre plus grand plaisir, le voyage féérique dont il tire le secret du fond de sa cabane bleu … et de ce petit livret découvert dans sa bibliothèque : « La vie fantastique de Bellem, sorcier d’Ardenne ». Ecrit en 1974 par le Dr Louis Thiry, il s’en était jusqu’à présent fort peu inspiré.
A cela, il n’hésite pas à ajouter quelques « ingrédients » des légendes ardennaises comme les 4 fils Aymon ou le fameux cheval Bayard.
© Servais – Raives – Dupuis
Un scénario captivant mêlant histoire, légende et imagination … réalité et fantastique … dans une narration claire, lipide. Au gré des pages, tendresse et passion, personnages attachants, un brin de diablerie, le tout saupoudré de cette infatigable touche poétique qui caractérise tous les albums de Jean-Claude Servais.
Comme dans son épilogue si personnel, si « servaisien » !
Mais plus loin que le simple récit, l’idée que toute malédiction peut se perpétuer au travers les siècles et les générations. La vie ne serait-elle qu’un cycle répétitif se jouant des hommes et de leurs passions ?
© Servais – Raives – Dupuis
Le trait réaliste de Servais explose à tel point que la version N&B est clairement un chef-d’œuvre à lui tout seul. Quel régal pour les yeux que ces paysages, cette nature omniprésente à la limite de l’étouffement, ces détails d’architecture, ces façades de vieilles pierres avec ses angles de vue époustouflants, …
Et ce même si le travail de mise en lumière par son éternel complice Raives reste sublime, dans le ton ! Toujours cette magie des jeux d’ombres, des palettes d’ambiance au fur et à mesure des moments de la journée, des scènes d’intérieur, des atmosphères, …
Entre folklore, légendes de chez nous et mythe arthurien, « arnaque » du Malin, un retour aux sources avec cette quête identitaire d’un jeune garçon, fils d’une fée et d’un homme, hésitant encore entre son côté maternel ou au contre sa moitié humaine. Berger et sorcier à la fois … mais nous incitant inlassablement à aller nous-mêmes le chercher … nous perdre dans ses forêts profondes !
© Servais – Raives – Dupuis
Pour celles et ceux qui en aimeraient plus, il existe un tirage de tête avec jaquette spéciale, enrichi par 4 pages de dessins et d’explication en fin d’album. Tiré à 1500 exemplaires avec un frontispice numéroté et signé.
© Servais – Raives – Dupuis
Le plaisir de cet album peut se doubler avec sa version « Work in progress ». Découvrir ou plutôt remonter sa création … Des planches couleur au simple script case par case, nous pouvons admirer tout le travail fourni et les différentes étapes franchies … à reculons !
© Servais – Raives – Dupuis
Magique !
Thiery Ligot
Titre : Bellem / Bellem Work in progress / Bellem TT
Éditeur : Dupuis
Collection : Air Libre
Scénario : Jean Claude Servais
Dessin : Jean Claude Servais
Couleurs : Raives
Nombre de pages : 76 / 88 / 75
Prix : 18,95 € / 30,00 € / 70,00 €
ISBN : 9791034763092 / 9791034770694 / 9791034763108
"-Sorcier ! Aide-moi ! Bintou doit vivre !
-Es-tu prête à en assumer le prix ?
-Il doit vivre !
-Bien. Je savais qu'en te choisissant, je faisais le bon choix, Itomë… Toi et moi, nous allons faire de grandes choses ensemble !"
Poursuivie par une horde de Dents-Limées, la jeune Itomë, de la tribu des Blancs-visages, se cache au milieu d'ossements, le visage dissimulé sous un masque qu'elle vient de trouver et qu'elle n'aurait jamais dû porter. Elle devient l'otage d'un sorcier du monde des esprits. Si cela va ce jour-là lui sauver la vie, puis ramener son frère à la sienne, ça ne va pas être du tout du goût des sages du village qui vont la bannir pour sorcellerie. Toujours sous l'emprise du masque, va-t-elle réussir à s'en émanciper ? Commence pour elle un long voyage dans les terres d'Ogon où les rencontres seront nombreuses, amicales ou hostiles.
© Jarry, Istin, Sierra, Nanjan - Soleil
A côté de ce deuxième one shot sur les terres d'Ogon, voisines des terres d'Arran sur lesquelles elfes, nains, orcs, gobelins et mages se partagent les territoires, Guerres d'Arran est une série crossover rassemblant quelques-uns des personnages mythiques de la collection démarrée il y a plus de dix ans. La veuve noire est une alliance qui cherche à droguer les races pour les anéantir. Afin de lutter contre cette mauvaise engeance, l'orc Dunnrak créé la compagnie des bannis. Il s'entoure de l'elfe Ilaw'yn, des nains Oboron et Dröh, de l'elfe Sykill qui vient de Lutannie, du gobelin Hidden et du mage Altherat. Les guerres sont jeux de dupes et de trahisons. Celles d'Arran risquent d'être fatales pour de nombreux combattants.
© Cossu, Istin, Bordier, Nanjan - Soleil
C'est désormais sous le titre générique des mondes d'Aquilon que se classent les séries d'heroïc-fantasy créées par Jean-Luc Istin. Les terres d'Ogon prenant place aux côtés de celles d'Arran, le titre Les terres d'Arran devenait trop étroit. Les terres d'Ogon se définit comme la première BD de fantasy africaine au monde. Au dessin de ce deuxième épisode Alex Sierra s'affirme en dessinateur majeur, dans un style s'apparentant aux débuts de Nicolas Keramidas sur Luuna, avec un côté un peu moins Disney quand même. Là où l'on voit que la "marque" Aquilon est plus forte que ses auteurs, c'est que ces derniers n'en sont malheureusement pas les vedettes et voient leurs noms s'effacer, ou plutôt se confondre dans l'univers. Pour la collection, c'est un signe de succès, mais attention à ne pas négliger le talent d'un auteur phare en devenir comme Sierra, ou autres Duarte sur d'autres épisodes.
© Jarry, Istin, Sierra, Nanjan - Soleil
A l'inverse, c'est un auteur au talent confirmé qui est invité sur les Guerres d'Arran. Fort des succès de Frnck et du coup de maître Goldorak, Brice Cossu débarque, non pas en conquérant, mais avec respect et humilité dans un univers créé de toutes pièces et où on lui demande de donner vie à des personnages ayant déjà eu une vie et un passé dans d'autres aventures. Les spécialistes reconnaîtront son trait, mais la force de l'univers fera le reste en gardant le leadership. Tout comme l'on va au cinéma pour voir un film Marvel plutôt que l'œuvre d'un réalisateur, on lit le Monde d'Aquilon pour ses héros plutôt que pour ses auteurs qui ont compris que les têtes d'affiches étaient les personnages et les décors.
© Cossu, Istin, Bordier, Nanjan - Soleil
L'Aquilonverse est un univers en pleine expansion. Il semblerait que l'heroïc-fantasy ne se soit jamais aussi bien portée.
Laurent Lafourcade
Série : Terres d'Ogon
Tome : 2 – Blancs-visages
Genre : Héroïc-Fantasy
Scénario : Nicolas Jarry
D'après une histoire de : Nicolas Jarry & Jean-Luc Istin
Dessins : Alex Sierra
Couleurs : J.Nanjan
Éditeur : Soleil
ISBN : 9782302091405
Nombre de pages : 64
Prix : 15,95 €
Série : Guerres d'Arran
Tome : 1 – La compagnie des bannis
Genre : Héroïc-Fantasy
Scénario : Jean-Luc Istin
Dessins : Brice Cossu
Participation au storyboard : Jean-Paul Bordier
Couleurs : J.Nanjan
Éditeur : Soleil
ISBN : 9782302092129
Nombre de pages : 76
Prix : 16,95 €
"-Bonjour, Docteur.
-Asseyez-vous, jeune homme. Qu'est-ce qui vous amène ?
-Alors voilà, l'autre jour je me baladais en forêt. C'était calme, apaisant… Quand tout à coup BAAOUM !!! Un truc s'est écrasé par terre ! Au fond du cratère brillait une magnifique pierre multicolore. Trop belle. Je n'ai pas pu m'empêcher de la toucher du bout du doigt douuuuuuuuuuucement. Et là, flash ! Un éclair de lumière ultraviolent m'aveugle. Aaaaahhh ! Et depuis cet évènement, je me réveille tous les matins avec un pouvoir différent."
Au collège Les Amandiers, il y a un élève qui n'est pas comme les autres. C'est Sacha, quatorze ans. Depuis qu'il a touché un fragment de météorite, tous les jours, il se réveille avec un super pouvoir différent. Tout le monde en rêverait… Enfin, c'est facile à dire quand ça arrive aux autres. Mais quand ça arrive à soi, ce n'est pas tous les jours facile à vivre. C'est vraiment galère. N'est-ce pas Sacha ? Si c'est rigolo d'avoir un don d'invisibilité ou de se transformer en asperge pour marquer des paniers de basket, faire entendre toutes ses pensées ou devenir géant avant de quitter sa chambre, c'est beaucoup moins fun. Ne parlons pas du jour où Sacha a eu un ventre qui parlait. Bref, de jours funs en jours fades, le quotidien de Sacha va devenir tout sauf ennuyeux. "A chaque jour suffit sa peine.", disait l'autre. "A chaque jour suffit son pouvoir.", peut rétorquer Sacha.
© Thitaume, Lory - Milan
Scénariste des Lapins crétins et de Game over, puis de Balez et Malina en collaboration avec Romain Pujol et de Mélie et le monster maker club co-écrit avec Carbone, Thitaume signe avec Sacha sa première véritable création en scénariste solo. Il part d'un principe positif pour le transformer en handicap. Alors que Sacha devrait pouvoir profiter d'un don que tout un chacun pourrait lui envier, l'ado le porte comme un fardeau. En effet, rares sont les jours où il peut tirer un bénéfice de son atout. Et c'est cela qui créé des situations cocasses et drôles. Voir à travers les habits, c'est marrant. Mais quand papi et mamie débarquent à la maison, vois le moment gênance ! Au delà du rire, la série est aussi sur la thématique de l’adolescence, période charnière qui voit les corps se transformer.
© Thitaume, Lory - Milan
L'ensemble est vraiment très drôle et les quelques gags un peu plus faibles que les autres sont rattrapés par le dessin drôlissime de Stella Lory. La jeune dessinatrice d'origine franco-égyptienne joue avec Sacha comme un ventriloque avec sa marionnette avec une telle fusion que l'on pourrait se demander qui dirige l'autre. Le gag où Sacha se promène tout nu dans la rue croyant être invisible est graphiquement à mourir de rire, tout comme celui de la photo de classe.
© Thitaume, Lory - Milan
Bande d'ados est la collection qui monte en puissance chez Milan. La série de Thitaume et Lory assume son côté potache avec fraîcheur et sincérité. Sacha est dans tous ses états, et vive les pouvoirs qui l'y mettent.
Laurent Lafourcade
Série : Sacha
Titre : 1 – Dans tous ses états
Genre : Humour
Scénario : Thitaume
Dessins & Couleurs : Stella Lory
Éditeur : Milan
Collection : Bande d'ados
ISBN : 9782408044053
Nombre de pages : 56
Prix : 12,90 €
« - Charlie, Recycle & Ternel, vous mourez, nous recyclons, j’écoute ? Oui… Oui, tout à fait, madame. Nous recyclons les défunts. Le plus souvent, nous le transformons en compost pour y planter un arbre… ou un bonsaï si vous êtes en appartement… Voilà… Quelque chose de symbolique pour donner une seconde vie à votre mari. Comment s’appelait-il ? »
Charlie, jeune trentenaire citadin, travaille chez Recycle & Ternel. « Vous mourrez, nous recyclons ! » Toute la journée, derrière son téléphone, l’employé explique aux clients endeuillés la meilleure possibilité pour recycler le cadavre de leur proche qui vient de les quitter. Madame Wilmart, sa chef de service, a l’habitude de lui amener des dossiers difficiles pour des clients qui ont du mal à faire leur deuil et qui demanderaient à Charlie tout son savoir-faire et toute son empathie. Un jour, Charlie reçoit le coup de fil d’un père veuf et de son fils. Ce dernier n’a pas besoin de savoir ce que va devenir le corps de sa maman. Ce qui l’importe, c’est ce qu’il va advenir de son âme. A son grand désespoir, Charlie n’a pas la réponse. L’employé est désemparé mais il va tout faire pour la trouver.
© Toussaint, Guarino - Dupuis
Il y a des histoires à suspens et des comédies drôles. Il y a des aventures exotiques et des drames contemporains. Il y a une foultitude de genres en bande dessinée, dont les récits d’émotion. Parmi ces derniers, certains sont tout aussi émouvant qu’ils sont des fell good stories. Les vies de Charlie entre clairement dans cette catégorie. Kid Toussaint a déjà prouvé ce qu’il était capable de faire dans le domaine de l’émotion avec Elles, où il frappait les esprits. Avec ce one shot, il frappe les cœurs. Nul ne peut rester insensible à cette fable sur le devenir des âmes. Le scénariste apporte au héros et aux lecteurs une réponse, avec philosophie et sensibilité.
© Toussaint, Guarino - Dupuis
Aurélie Guarino porte ce récit avec toute la grâce de son trait. La dessinatrice est dans la catégorie d’un Michel Colline, d’un Hippolyte ou d’une Valérie Vernay. La symbiose avec Kid Toussaint est incroyable. Dans cette histoire, il fallait dessiner des sentiments, des émotions, des âmes. Tout cela transparaît comme par magie. Il est des fusions inexplicables qui marchent plus que l’on ne pourrait imaginer. Peut-être est-ce à cause de la sensibilité du sujet, le résultat est en tous cas incroyable.
© Toussaint, Guarino - Dupuis
Ces vies de Charlie ne peuvent à présent qu’influer sur les nôtres. Rien ne se finit, surtout pas les histoires comme celle-ci. Merveilleux.
Laurent Lafourcade
One shot : Les vies de Charlie
Genre : Emotion
Scénario : Kid Toussaint
Dessins & Couleurs : Aurélie Guarino
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9791034761234
Nombre de pages : 128
Prix : 26 €
"-Mousquetaires ! A vos épées ! Hors du fourreau ! Prêts ?
-Un pour tous…
-Tous…
-Pour un !
-Et la saucisse."
Les trois Mousquetaires et d'Artagnan sont fins prêts à ferrailler… Enfin, dès qu'ils auront fini de faire griller leurs saucisses au bout de leurs épées. Ce n'est pas Alexandre Dumas, en plein dans les affres de la création, qui dira le contraire. Il leur a trouvé un slogan à ces valeureux, un cri de ralliement, un uppercut verbal, parce que c'est son projet. "Un pour tous, tous pour un", voilà la phrase qui scellera le succès des mousquetaires du Roi. Aramis, le prêtre, Porthos, le gourmand, et Athos, le dandy, vont accompagner le futur Vicomte de Bragelonne dans sa lutte pour la justice et ses conflits avec les gardes du cardinal.
© Erre, Rochier, Greff - Casterman
Vous comptiez lire une énième adaptation plus ou moins fidèle du roman d'Alexandre Dumas ? Il y en a d'excellentes. Mais si vous voulez aussi rire avec la même gorge déployée que Porthos dégustant un jambon, ruez-vous sur celle signée Gilles Rochier et Fabrice Erre. Les deux auteurs se sont lancés dans une parodie complètement déjantée, n'hésitant pas à faire des clins d'œil anachroniques au Hip-Hop, à Emmanuel Macron, à Star Wars ou au Yoga. D'Artagnan devra également prendre garde au #MeToo que pourrait bien lui dégainer Constance de Bonacieux.
© Erre, Rochier, Greff - Casterman
La sortie de l'album accompagne celle du film éponyme réalisé par Martin Bourboulon, superproduction française au casting de luxe : François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris et Pio Marmaï, faisant face à une Eva Green en Milady. Alors que les éditions Plein Vent jouent la transposition fidèle, Casterman tente l'originalité avec d'une part cette adaptation humoristique, succession de gags sans réel fil rouge, et d'autre part une version manga scénarisée par Néjib et dessinée par Cédric Tchao dans laquelle les scènes de combat sont virevoltantes.
© Erre, Rochier, Greff - Casterman
2023 est l'année Mousquetaires. Gaffe aux pigeons de ne pas trop s'approcher de Porthos. Pour le reste, un pour tous, tous pour un, et vaille que vaille ! D'Artagnan est dans la place pour le meilleur et pour le rire. Yo, mec !
Laurent Lafourcade
Série : Les trois mousquetaires
Titre : 1 – D'Artagnan dans la place
Genre : Histoire et parodie
Scénario : Gilles Rochier
Dessins : Fabrice Erre
Couleurs : Sandrine Greff
Éditeur : Casterman
ISBN : 9782203242289
Nombre de pages : 48
Prix : 9,95 €
En 1982, avec Le Réseau Madou, Alain Goffin réinvente - dans la lignée des Floc’h, Ted Benoît et autre Chaland - la ligne claire hergéenne. Sept ans plus tard, sur un scénario de Benoît Peeters et François Schuiten, Plagiat ! (Les Humanoïdes Associés) lui permet de rencontrer un public plus adulte. Cette fable féroce met en scène un peintre contemporain qui, plagié, connaîtra une véritable descente aux enfers. Un mariage diabolique entre Ligne claire et Art moderne.
Une œuvre mythique dont les auteurs viennent de publier une nouvelle version (éd. Anspach) dont les planches ont été retracées, relettrées et remises en couleur par Goffin. En 1992 et 1997, dans la même optique alliant élégance et intelligence, paraissent Le Théorème de Morcom (Les Humanoïdes associés) et Northreed Project (Dargaud), sur un scénario de Benoît Peeters. La galerie Champaka a le grand privilège d’exposer des originaux de qualité issus de ces trois albums, ainsi que des illustrations de Retour à la Rapée (éd. Arboris) paru en 1993. Cerise sur le gâteau : deux peintures de Stefan de Jaeger et une photographie de Marie-Françoise Plissart, liées à l’univers de Plagiat !, complèteront cette exposition exceptionnelle ! Autant de témoignages que ces univers signés Goffin n’ont pas pris une ride !
© Goffin - Schuiten - Peeters - Anspach
Exposition du 27/04 au 13/05/23 à la Galerie Champaka
Texte © Galerie Champaka
Images : Axelle Coenen & Thierry Ligot
"-C'est bon. On va remonter le courant au moins sur deux miles et trouver un passage à gué pour traverser la rivière. Puis, plein Nord sur trois miles pour arriver à la crête. On y va, sur la berge. Dix pieds d'écart entre chaque homme.
-Sergent ! Regardez !
-Un Loach ?
-Qu'est-ce qu'il fout là ?
-On dirait qu'il cherche à se poser.
-Où ? Il n'y a rien là-bas…"
Sud-Vietnam, 1965, vallée de la Drang, une troupe de GI avance dans la jungle asiatique. Entre les pluies diluviennes et les fleuves à traverser, le Sergent Tyler et son groupe sont les acteurs d'un conflit sanglant ne laissant aucune place à la pitié. Un hélicoptère se pose dans une clairière et repart aussitôt ; il vient de déposer Huyn Than My, un journaliste de l'associated press. Les directives de McNamara sont claires : les restrictions faites aux médias sur les zones de combat doivent être dimininuées. Le journaliste remarque rapidement une statuette accrochée au barda de Powell, un membre du commando. C'est Latah, un mystère de la culture orientale qui frappe les personnes ayant souffert ou ayant subi un choc, les rendant incontrôlables, erratiques et les transformant physiquement. La malédiction ne va pas tarder à s'abattre sur les GI qui vont devoir se battre contre un ennemi hors du commun. Tout a une cause. Latah ne frappe pas sans raison.
© Legrain, Mikl – Le Lombard
Thomas Legrain se lance pour la première fois en solo. Après Sisco et The Regiment, l'auteur mêle récit de guerre et survival dans un blockbuster terrifiant. Plus angoissant que Voyage au bout de l'enfer, aussi patriotique que Platoon, aussi dramatique que Full Metal Jacket, tout autant implacable que Apocalypse Now, Latah a un côté allégorique qui donne vie à l'horreur de la guerre par le biais d'une entité qui décime les soldats américains. On ne la voit quasiment pas. On aperçoit son ombre. La tension monte crescendo. Les GI font figure de "petits nègres" face à un Predator d'un autre genre. Ici, l'ennemi ne vient pas de l'espace mais de la mythologie locale. Laissera-t-il des survivants ?
© Legrain, Mikl – Le Lombard
Legrain réussit une immersion totale dans un paysage finement détaillé. On doit pousser les feuillages pour passer d'une case à l'autre. On a la sensation d'avoir les pieds mouillés lorsque l'on franchit une rivière. On tremble en tirant vers un ennemi que l'on ne voit pas. On est le dixième membre de la troupe du Sergent Tyler comme dans ces mythiques livres dont vous êtes le héros. Thomas Legrain ne laisse aucun répit, ni à ses personnages, ni à ses lecteurs. Il y a des respirations dans l'histoire, certes, mais on ne sait jamais quand la mort va frapper. Le "page turner" est à son paroxysme.
© Legrain, Mikl – Le Lombard
La collection Signé est au Lombard ce que Aire Libre est à Dupuis : un concentré d'albums indispensables aux signatures prestigieuses, qu'elles soient déjà fort reconnues ou en passe de le devenir. Latah et Legrain y ont tous les deux leur place légitime.
Laurent Lafourcade
One shot : Latah
Genre : Guerre
Scénario & Dessins : Thomas Legrain
Couleurs : Mikl
Éditeur : Le Lombard
Collection : Signé
ISBN : 9782808205146
Nombre de pages : 128
Prix : 23,50 €
Cette superbe voûte étoilée, sous laquelle nous revînmes hier, et qui semblait nous garantir un beau jour, ne nous a pas tenu parole. »
Diderot, « Supplément au Voyage de Bougainville »
Il est parfois intéressant d’aller traîner dans des foires du livre ou autres festivals ayant l’excellente idée d’inviter des pays, régions hors frontières.
Le visiteur a alors l’occasion de découvrir parfois des éditeurs inconnus « ici » car n’étant pas réellement distribués à grande échelle, voire y compris dans nos librairies BD spécialisées préférées.
C’est ainsi que lors de la dernière « Foire du Livre » de Bruxelles, en avril dernier, les régions de France étaient à l’honneur. Dans les travées de la Gare maritime, nos regards ont été attirés par le stand d’un éditeur breton, Locus Solus.
Romans, livres de voyage, pour enfants et jeunesse au sens large, … sans oublier bandes dessinées ! Et parmi elles, le très bel ouvrage « Méridien » !
© Le Gouëfflec – Queillé – Locus Solus
Nous sommes au XVIIIe siècle, un groupe de savants français partent en expédition en Amérique du Sud, en Equateur plus exactement. Leur mission : mesurer les méridiens et déterminer la forme de la Terre ! Est-elle bien ronde ?
Un périple ordonné par le Roi de France plein de dangers … tant par les risques inhérents au milieu naturel hostile que par les personnalités de 4 scientifiques embarqués dans cette odyssée. Nous y comptons Charles-Marie de La Condamine (1701-1774), ambitieux géographe, Pierre Bouguer (1698-1758), austère mathématicien, Louis Godin (1704-1760), astronome curieux de tout et particulièrement des femmes créoles, et enfin Joseph de Jussieu (1704-1779), médecin rigoureux et herboriste amateur, …
© Le Gouëfflec – Queillé – Locus Sol
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Mais dans un pays colonisé par l’Espagne, évangélisé de force, connaissant des épidémies de variole décimant les populations indiennes locales, rien n’est simple !
Loin des théories bien-pensantes des Lumières, cette exploration de la Connaissance en terre sauvage se transforme rapidement en expédition de vie, de survie.
Face à cette réalité brutale, les véritables visages de ces savants bien éduqués et poudrés se déchirent pour laisser apparaître leur véritable nature, leurs ambitions secrètes et une morale « primaire » au besoin. Entre détresse profonde et détermination infinie, nous découvrons chacun des protagonistes dans leur être profond, conscience et inconscience leur dictant leurs actions dans cet environnement « naturel ».
Inspiré de faits réels, historiques, ce récit a lui-même connu bien des péripéties avant de voir le jour et d’être enfin édité … pour notre plus grand plaisir ! Puisque pas moins de 6 années furent nécessaires pour le faire éclore.
© Le Gouëfflec – Queillé – Locus Solus
Arnaud Le Gouëfflec met ici tout son talent de romancier et de scénariste afin de donner vie à cette épopée scientifique d’un côté et humaine de l’autre.
Nous connaissions ses qualités scénaristiques au travers des BD aussi différentes que « Mondo Reverso », « Le frère de Göring », « Lino Ventura & l’œil de verre » ou encore « Tati » et « Mystère et Boule de Gomme », nous voici désormais avec ce conte humaniste confronté à l’Enfer Vert. Une petite comédie humaine, en un seul volume, que Balzac n’aurait pas renié !
Trait de génie pour ne pas s’enfermer dans un récit de voyage trop rigide au niveau de la narration, Arnaud Le Gouëfflec utilise les oiseaux, perroquets curieux et compagnie pour lier ses séquences et épisodes. Astuce qui donne un peu de légèreté et de liberté structurelle au récit …
© Le Gouëfflec – Queillé – Locus Solus
Loin des codes de la BD de masses actuelle, moderne, « commerciale », le trait unique de Briac Queillé donne une saveur exceptionnelle au récit. Expressionnisme graphique mêlant pastel, acrylique, … , usant avec brio d’angles de vue et d’effets saisissants, il nous entraîne dans son univers de couleurs, dans ses ambiances équatoriales chaudes mais également sombres et inquiétantes. Un dessin complexe, travaillé, gratté qui donné comme du relief à celui-ci si bien que certaines planches sont de véritables tableaux ! Jouant sur les teintes et atmosphères, chaque séquence est « personnalisée » et unique.
Bref un petit chef-d’œuvre poétique mais qui ne sera probablement pas à la portée de tous les lecteurs tant sa sophistication le rend parfois inaccessible !
Thierry Ligot
Titre : Méridien
Éditeur : Locus Solus
Scénario : Arnaud Le Gouëfflec
Dessin : Briac Queillé
Couleurs : Briac Queillé
Nombre de pages : 144 – 8 pages cahier documentaire et graphique
Prix : 29 €
ISBN : 9782368333624
LOCUS SOLUS
1 ZA de Run ar Puns
29150 CHATEAULIN
Bretagne - France
Tel +33 02 98 81 70 56
20 ans de Nelson ! devinez qui a oublié de souffler les bougies ?
Il est orange et sème la panique. Partout où il passe, les problèmes repoussent toujours. C'est Nelson, le diablotin orange. Julie et Floyd sont plus que furax. Apparemment, Nelson vient de mettre le feu à l'appartement. Les pompiers et les forces de l'ordre sont réquisitionnés. Vingt ans ! Déjà vingt ans que le héros de Bertschy met le souk pour notre plus grand plaisir. Et comme le bon vin, il s'améliore en vieillissant. Pour l'occasion, Bertschy répond à vingt questions essentielles, inattendues ou drôles.
Pendant ce temps, les abonnés vont coller des stickers à l'effigie du héros de la semaine. Des emojis Nelson donnent envie d'avoir les mêmes dans son smartphone.
Spirou, ami, partout, toujours.
© Bertschy – Dupuis
Histoires à suivre :
Cœurs de ferraille (Les) : L’inspiration |
Munuera / BeKa / Sedyas |
Métier le plus dangereux du monde (Le) : Ziad |
Lai / Bocquet / Alquier |
Schtroumpfs (Les) : Qui est ce Schtroumpf ? |
Tebo |
Soda : Le pasteur sanglant |
Gazzotti / Bocquet / Usagi |
Récits complets :
Comix remix spécial : Diablotin sur canapé |
Bourhis |
Family life |
Louis |
Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :
Antre case (L') (La pause-cartoon) |
Waltch / Derache |
Coach (Le) |
Bercovici / Bernstein / Le Gall |
Dad |
Nob |
Des gens et inversement (La pause-cartoon) |
Berth |
Edito (L’) |
Erre / Fabcaro / Greff |
Fifiches du professeur (Les) (La pause-cartoon) |
Lécroart |
Nelson & Cie |
Zep / Buche / De Pins / Jilème |
Nelson (x3) |
Bertschy |
Quand ça ne veut pas ! |
Boudebesse |
Spoirou & Fantasperge (Marges) |
Sti |
Strip dont vous êtes la star (Le) |
Libon / Salma |
Tash & Trash (La pause-cartoon) |
Dino |
Willy Woob |
Moog / Bernstein |
Rubriques :
Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans mon atelier ! |
Di Gregorio |
En direct du futur : Profession gagman |
Midam |
Interview |
Bertschy |
Jeux : Vacances à la neige pour 20 ans de Nelson |
Joan |
Tuto dessiné : Floyd et Nelson |
Bertschy |
Supplément abonnés :
Autocollants : Nelson |
Bertschy |
En kiosques et librairies le 26 avril 2023
2,70 €
Laurent Lafourcade
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©BD-Best v3.5 / 2023 | ![]() |
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