« - N’approchez pas ! Le trottoir s’est effondré…
- Whâââ… C’est profond…
- Reculez, s’il vous plaît. Il peut y avoir un autre affaissement de terrain.
- Ah, oui… Vous aussi vous devriez vous éloigner…
- Merci, mais je dois sécuriser les abords. Le devoir avant tout. »
Un trou béant est apparu sur le trottoir. Ce trou va entraîner Lapinot et Richard dans une grande mini-aventure en deux parties : Sous le trottoir, puis Ultrasecret. Nos deux amis vont être embarqués malgré eux dans une histoire d’espionnage, au grand dam de ceux qui vont croiser leur route. Lewis Trondheim présente le récit sous forme de strips avec chute à chaque page. C’est dramatiquement drôle. L’auteur a créé le concept au moment du premier confinement en postant quotidiennement sur Twitter un strip en trois cases dont les lecteurs devaient deviner la chute pour en faire une quatrième. Ceux qui la devinaient gagnaient une carte postale de l’auteur. Lewis Trondheim est définitivement le plus grand agitateur d’idées.
© Trondheim – L’association
Cinq autres Pattes de Mouche toutes plus différentes les unes que les autres complètent la fournée.
Dans Fumier !, Etienne Lécroart, autre agitateur d’idées, pièce maîtresse de l’Oubapo, ouvroir de bande dessinée potentielle, se met en abime face à une journaliste qui lui pose une question toute simple : « Depuis quand faites-vous de la merde ? ». La conversation entre les deux interlocuteurs va rester sérieuse et philosophique pendant que les dessins du petit livre vont au fur et à mesure se dégrader.
© Lécroart – L’association
La roue sans merci est une émouvante histoire d’amour écrite et dessinée par Léopold Prudon dans un noir et blanc mêlé à des ombres chinoises. Tout commence en bord de Loire dans une belle matinée d’été. Un couple de personnes âgées marche le long du fleuve. La grande roue tourne. L’homme fait un malaise. Puis elle se met à tourner dans l’autre sens. C’est le moment de remonter le temps et de se rappeler d’une rencontre.
© Prudon – L’association
Marc-Antoine Mathieu signe le livre illustré L’œuvre-piège. L’auteur de Julius Corentin Acquefacques, le prisonnier des rêves, raconte l’histoire d’un écrivain maudit qui n’arrive pas à se faire éditer. L’illustré fait place à la BD pour trois pages de dialogues entre l’auteur et un autre individu.
© Mathieu – L’association
Pointillés dans la nuit est une fable psychédélique signée Carola Caggiano et Baladi. Au bord du lac de Stechlinsee, à Brandeburg en Allemagne, deux campeurs admirent le ciel. « La première quinzaine d’août, c’est parfait pour voir les étoiles filantes ! » Mais quand Elon Musk offre à l’humanité internet sur toute la planète grâce à ses 12000 satellites, c’est une autre paire de manche pour les observer. Foi de Callixte …
© Caggiano, Baladi – L’association
Tartlepy est une relecture de Bartleby, le scribe d’Herman Melville, par Vincent Vanoli. Un homme vient vérifier les travaux de Tartlepy mais celui-ci a disparu. Vanoli transforme l’histoire d’un copiste méticuleux qui ne peut pas quitter la route sous peine de voir sa vie bouleversée en celle d’un homme qui cherche celui qui semble être son employé et qui se retrouve embarqué dans un cycle surréaliste.
© Vanoli – L’association
La mythique collection Patte de mouche de L’association confirme son retour gagnant. Chacune est une leçon de construction autant scénaristique que graphique.
Laurent Lafourcade
Série : Les nouvelles aventures de Lapinot
Tome : Sous le trottoir
Genre : Humour déconfiné
Scénario & Dessins : Lewis Trondheim
Éditeur : L’association
Nombre de pages : 24
Prix : 3 €
ISBN : 978284414
Série : Les nouvelles aventures de Lapinot
Tome : Ultrasecret
Genre : Humour d’espionnage
Scénario & Dessins : Lewis Trondheim
Éditeur : L’association
Nombre de pages : 24
Prix : 3 €
ISBN : 978284414
Titre : Fumier !
Genre : Pas merde
Scénario & Dessins : Etienne Lécroart
Éditeur : L’association
Nombre de pages : 24
Prix : 3 €
ISBN : 978284414
Titre : La roue sans merci
Genre : Emotion
Scénario & Dessins : Léopold Prudon
Éditeur : L’association
Nombre de pages : 24
Prix : 3 €
ISBN : 978284414
Titre : L’œuvre-piège
Genre : Littérature
Scénario & Dessins : Marc-Antoine Mathieu
Éditeur : L’association
Nombre de pages : 24
Prix : 3 €
ISBN : 978284414
Titre : Pointillés dans la nuit
Genre : Etrange
Scénario & Dessins : Carola Caggiano & Baladi
Éditeur : L’association
Nombre de pages : 24
Prix : 3 €
ISBN : 978284414
Titre : Tartlepy
Genre : Etrange
Scénario & Dessins : Vanoli
Éditeur : L’association
Nombre de pages : 24
Prix : 3 €
ISBN : 978284414
« - Bien installé ? Bien dormi ?
- Tout est parfait, merci…
- Dites, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas… mais « Ange Pizarti », ça sonne bien de chez nous…
- Oui… Mon grand-père Dominique était corse. Il est parti dans les années 30, depuis, ma famille n’a plus vraiment eu de lien avec l’île… Tenez, moi, c’est la première fois que j’y mets les pieds ! »
Ange Pizarti, la trentaine, met pour la première fois les pieds en Corse. Pourtant, ses ancêtres sont originaires de l’île de Beauté. Passionné de vieilles publications, Ange tombe chez un bouquiniste parisien sur un illustré consacré à la Corse. De l’intérieur, un dessin s’en échappe. Il représente une femme en bord de mer. Au fond, une tour génoise et un navire, accompagné de ces mots : « Djemnah, je t’imagine au pied de la tour génoise. Tant de mystère et un trésor en toi. Protège-le. 7 juillet 1918. » Cent quatre ans plus tard, il est temps de lever le voile sur cette énigme. Elle va amener l’enquêteur aux origines non seulement de la jeunesse de la jolie dame représentée, mais aussi à celles d’Ange lui-même, ainsi qu’à celles de tractations politiques à l’époque napoléonienne.
© Donadille, Réglat-Vizzavona - Delcourt
Philippe Donadille écrit une chasse au trésor en Corse sur fond d’histoire de famille. Il emmène son héros, « simple » passionné de livres anciens, dans des lieux où il était plus que temps qu’il aille : la Corse. C’est de là que viennent ses ancêtres. Croyant découvrir la vie d’une femme, il va en rencontrer une autre, bien vivante celle-ci, et qui va le guider sur les pas de ses aïeux. Donadille fait d’Ange Pizarti un Tintin après l’heure. Ces ombres corses sont plus qu’un hommage appuyé au Secret de la Licorne. Les tintinophiles apprécieront le parallèle qu’il y a avec cette aventure précise du reporter.
Donadille mêle la grande et la petite histoire. La navigation, les villas américaines, la religion, Napoléon Bonaparte et Pascal Paoli, Ogliastro et le Cap Corse, le voyage spatio-temporel est éblouissant.
© Donadille, Réglat-Vizzavona - Delcourt
Eblouissant également est le traitement graphique de Patrice Réglat-Vizzavona. Comme Ange, le dessinateur est d’origine corse. Comme Ange, il n’y avait jamais mis les pieds. Il y est allé pour la première fois à l’occasion de repérages pour cet album. Il réussit à dégager toute l’essence de l’île de Beauté. On sent la népéta et les herbes du maquis. On entend l’eau des rivières couler entre les cases. On voit la lumière du soleil filtrer entre les feuillages et on écoute la neige crisser sous les pieds des personnages. Une fusion incroyable s’est créée entre le dessinateur et son œuvre. Il y a quelque chose de magique qui s’est passé, comme s’il n’y avait que quelqu’un avec du sang corse qui pouvait traduire ainsi en dessin cette histoire.
Une couleur directe colorée pour les scènes contemporaines, un traitement sépia pour les flash-backs et un traitement type gravures pour les scènes historiques, des pages de garde comme une tapisserie d’Aubusson corse et une double couverture envoûtante : Réglat-Vizzavona impressionne dans tous les sens du terme.
© Donadille, Réglat-Vizzavona - Delcourt
On a l’habitude de dire : « Quand on a fini de lire Tintin, on peut recommencer à lire Tintin. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau. ». On peut y ajouter : Quand on a mis les pieds en Corse, on pourra toujours y retourner. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau. Alors, à défaut de pouvoir y aller pour certains, lisez la Corse. Avec Djemnah, les ombres corses, c’est comme si on y était.
Laurent Lafourcade
One shot : Djemnah, les ombres corses
Genre : Emotion
Scénario : Philippe Donadille
Dessins & couleurs : Patrice Réglat-Vizzavona
Éditeur : Delcourt
Nombre de pages : 104
Prix : 24,95 €
ISBN : 9782413039082
« - On s’ennuie encore plus que d’habitude aujourd’hui.
- Patron… Vous n’êtes pas au courant ? On parle beaucoup d’un animal dont le sourire apporterait de la chance et du bonheur aux gens… C’est un quokka vendeur ambulants de vélos. Il est actuellement juste à côté.
- Quoi ?! »
Y’a d’la concurrence dans l’air pour Gédéon, le patron du Strade Bianche. Un quokka vendeur de vélos a installé son camion ambulant juste à côté de la boutique. Aujourd’hui, il a apporté un nouveau modèle pour combler ses clients aussi bien pour les balades en ville que pour les excursions à la campagne. Un cadre très léger, des pneus spéciaux, un mini-antivol offert en cadeau, plusieurs tailles disponibles : le public est conquis. Mais le jour où il va falloir faire des réparations et que le quokka et son camion ne seront plus là, sur qui va-t-il falloir compter ? Gédéon bien sûr !
© 2022 Keiko Koyama
Edition française © Komikku éditions 2022
Dix-neuf petites histoires de cyclisme kawaï composent ce dixième tome des petits vélos, certaines s’étalant sur deux épisodes. Gédéon Véloutre se démène pour faire marcher sa boutique de vélos. Les coursiers de Chat-va-vite inaugurent un nouveau design pour leurs uniformes de travail mais le boss n’est pas convaincu. Un train spécial est affrété pour amener des vélos à la campagne. Les cyclistes partagent leurs vidéos sur Miaoutube, site pour lequel tous les enfants rêvent un jour de travailler. Mademoiselle Yôko s’entraîne pour rester en parfaite condition physique. Et cette revisite des trois petits cochons qui veulent savoir qui est le meilleur au vélo ? Une petite perle.
© 2022 Keiko Koyama
Edition française © Komikku éditions 2022
Il y a quelques années Chi, l’adorable petit chaton, était la star du manga pour les plus jeunes lecteurs. Les petits vélos est la série idéale à lire ensuite. Keiko Koyama tient là une recette délicieuse. Pas besoin d’être fan de vélo. Y’a du Yakari là dedans avec ces animaux qui ont des caractères similaires à ceux des castors dans la série de Derib. Ici, les animaux sont humanisés. Il y a des personnages plus sympathiques que d’autres mais il n’y a pas une once de méchanceté en eux. Ces histoires feel good fond du bien et ce dixième volume est malheureusement le dernier.
© 2022 Keiko Koyama
Edition française © Komikku éditions 2022
Les petits vélos est une série kawaïssime pour les jeunes lecteurs de mangas et ceux qui le sont restés. A lire en dégustant un délicieux burger au poisson-chat !
Laurent Lafourcade
Série : Les petits vélos
Tome : 10
Genre : Cyclisme kawaï
Scénario & Dessins : Keiko Koyama
Éditeur : Komikku
Nombre de pages : 192
Prix : 7,99 €
ISBN : 9782372876148
« - Hé ! Toi, là-bas !
- Moi ?
- Ouais ! T’es un minéralogiste, non ?! Un éboulement s’est produit dans une des galeries !! Aide-nous, s’il te plaît ! »
Akeboshi est minéralogiste. Il vient d’arriver au village souterrain de Hagi. Son métier est de transformer tout ce qui est d’origine minérale et d’en améliorer les propriétés. Les gemmes ont des pouvoirs étranges que ne possèdent pas les minéraux les plus communs. Kai est un garçon du village. Sa famille a été pétrifiée par un minéralogiste avec une pierre rouge en forme d’étoile accrochée à son oreille. Lui-même a été atteint mais l’agresseur ne lui a pétrifié qu’une jambe avant de s’enfuir. Après avoir confondu Akeboshi avec l’assassin, Kai demande au minéralogiste de devenir son élève. Ensemble, vont-ils retrouver le coupable ? Réussiront-ils à redonner vie aux victimes pétrifiées ?
Aragane No Ko © 2020 by Nao Sasaki
© KANA 2022
Diamond in the rough est un manga en noir et blanc qui brille par ses couleurs. Le rubis a la couleur du feu et brille au contact de la chaleur. Il renferme le pouvoir des flammes. Le Lapis-Lazuli a la couleur du ciel et l’aigue-marine celle de la mer. Les tourmalines ont des teintes qui n’appartiennent qu’à elles. Tout au long de l’intrigue, les pierres tiennent des rôles stratégiques. Une fois le manga terminé, on n’a qu’une envie : en voir des vraies.
Aragane No Ko © 2020 by Nao Sasaki
© KANA 2022
Nao Sasaki place son manga dans une ambiance jusqu’à présent inédite. On avait lu des mangas sur le tennis, sur le vin, sur le chocolat, sur l’aéromodélisme. Ici, l’histoire tourne autour des pierres précieuses. Mais là où d’autres séries se veulent didactiques, avec en filigrane rien de plus au mieux qu’une bluette, Sasaki propose un véritable thriller. Les plus jeunes lecteurs s’assimileront à Kai, voulant en apprendre un maximum en gemmologie pour mieux confondre le coupable. Les plus grands se verront en Akeboshi, jeune adulte cultivé et combattif, prêt à tout pour aider Kai.
Aragane No Ko © 2020 by Nao Sasaki
© KANA 2022
Il y a quelques années un certain alchimiste de métal nous entraînait dans sa quête. Celle de ces minéralogistes est à classer juste à côté. Diamond in the rough s’annonce comme le nouveau Full Metal Alchemist. Très prometteur.
Laurent Lafourcade
Série : Diamond in the rough
Tome : 1 & 2
Genre : Fantastique
Scénario & Dessins : Nao Sasaki
Éditeur : Kana
Nombre de pages : 204
Prix : 7,55 €
ISBN : 9782505113836 / 9782505113843
« - Pygmalion, te voilà maintenant un homme, il est grand temps d’envisager ton avenir. Que penses-tu de la petite Agapé, la fille de notre voisin Bolos ?
- Je ne suis pas amoureux d’elle. Si c’est ce à quoi tu penses ?
- Qui te parle d’amour ? Par contre, je sais de source sûre qu’Agapé n’est pas indifférente à ta personne. Son père est négociant et sa dot sera conséquente. Pygmalion, tu m’écoutes ? Tu as quelqu’un d’autre en vue ?
- Non. Personne. (…)
- Sérieusement. Quels sont tes projets ? Rester célibataire toute ta vie ?
- Sculpteur. Je veux devenir sculpteur. »
A Chypre, dans la cité d’Amathous, le bateau d’Anthéos a pris la mer sans autorisation. Pour les propétides, les prostitués sacrées gardiennes des traditions, c’est une provocation envers Poséidon. A bord du frêle esquif, Anthéos a embarqué son fils Pygmalion pour lui parler de son avenir. Il faudrait qu’il se marie, mais le jeune homme ne voit son destin que dans la passion de son métier : la sculpture. La sortie en mer vire au drame pour Anthéos lorsqu’un dragon des mers surgit de l’eau. Alors que le père a rendez-vous sur le Styx, le fils survit. La belle Agapé est amoureuse de lui. Il la prend comme modèle mais ne ressent pas de sentiments pour la belle. Il est en quête d’une sculpture de perfection. Elève du sculpteur Copias, Pygmalion dépassera-t-il son maître ? Pour peu qu’Aphrodite s’en mêle…
© Peynet, Le Tendre—Dargaud
Il est humain, il est une bête, et pourtant, il n’est aucun des deux. C’est Astérios, le Minotaure. Il détient un homme en otage : Thésée. La créature s’est acharnée sur les siens comme s’ils étaient des quartiers de viande, les a dépecés et a sucé leurs os. Leurs dépouilles sont encore dans le labyrinthe. Chaque année, Athènes est contrainte de sacrifier des jeunes gens dans le repaire du Minotaure, ce labyrinthe construit par Dédale sous les ordres du Roi Minos. Quelles sont les origines de ce rituel barbare ? L’homme-taureau les raconte à son otage.
© Peynet, Le Tendre—Dargaud
Après La gloire d’Héra et Tirésias, dessinés par Christian Rossi dans les années 90, Serge Le Tendre revient à ses amours mythologiques sous le crayon de Frédéric Peynet. Passionné par le genre depuis l’enfance, Le Tendre se rêvait compagnon de voyage de ces héros éternels. Quand Le Tendre adulte a découvert la richesse de l’univers, il s’en est emparé pour montrer la part d’humanité de chacun de ces héros dont les dieux de l’Olympe se jouaient. Ce sont donc deux récits qui rejoignent cette année ceux signés Rossi. Et l’aventure ne va certainement pas s’arrêter là puisque le scénariste annonce déjà d’autres récits qui verront s’affronter mythes anciens et modernes.
© Peynet, Le Tendre—Dargaud
Frédéric Peynet semble trouver un style naturel. La finesse alliée à un certain clacissisme du graphisme du dessinateur du Feul et de Phoenix se complète avec une souplesse et une chaleur nouvelle en harmonie avec les tons de ces légendes universelles. On ne peut rester insensible au charme de sa Galatée. On ne peut qu’être attendri lorsque le Minotaure hume le parfum d’une fleur.
© Peynet, Le Tendre—Dargaud
Pygmalion et Asterios, le sculpteur et le taureau, on connaissait tous leurs destins. On les retrouve grâce aux talents de deux conteurs envoûtants. Comme quoi, on a beau connaître des histoires, il y a toujours un moyen de les redécouvrir de façon nouvelle.
Laurent Lafourcade
Série : Mythologies
Tomes : Pygmalion et la vierge d’ivoire / Asterios le minotaure
Genre : Mythologie
Scénario : Serge Le Tendre
Dessins & Couleurs : Frédéric Peynet
Éditeur : Dargaud
Nombre de pages : 80/72
Prix : 16,50 €
ISBN : 9782205082111 / 9782205088946
Suite et fin de cette odyssée qui mena « La Belgica » et son équipage dans sa plus glorieuse aventure en Antarctique. Entre espoir, désespoir, chagrin et mort certaine, chacun des protagonistes, à bord ou à Ostende, se retrouvera face à lui-même pour donner, enfin, un sens à sa propre existence !
En route vers l’Antarctique, la Belgica poursuit son périple semé d’embûches tant naturelles qu’humaines. Entre tempêtes et rumeurs de mutinerie, le Commandant Adrien de Gerlache devra puiser dans toute son expérience et sa sagesse pour maintenir l’ordre et la discipline à bord.
Témoin accidentel de ces événements, Jean Janssen doit se faire une place parmi l’équipage. Passager clandestin au départ, devenu marin par la force des choses, il se retrouve plonger dans ce voyage vers l’extrême où seuls froid polaire, solitude et désespoir semblent les attendre.
Les tensions entre tous s’accentuent au fur et à mesure que le Commandant s’obstine à aller plus loin et encore plus loin dans cette quête qu’il s’est fixée. Cela mènera la Belgica et son équipage (ou du moins ce qu’il en reste) à se faire emprisonner par les glaces. Un long et glacial hiver polaire débute à partir de mars 1898 … il va garder sa proie durant 13 mois !
L’espoir qui garde notre héros en vie est de pouvoir rentrer à Ostende revoir sa douce Elke.
© Toni Bruno – Édition Anspach
Cette dernière ayant quasi perdu tout espoir de revoir son fiancé se console en se lançant dans la lutte sociale ! Les femmes n’ont aucun droit au XIXe siècle. Elle rejoint ainsi la Ligue Belge des Droits des Femmes et mettra à son service toute sa hargne, son courage et son intelligence. Le mouvement féministe, tout comme la quête d’Adrien de Gerlache, croisera bien des embûches et devra surmonter de multiples obstacles pour vaincre et s’imposer.
© Toni Bruno – Édition Anspach
Il est d’ailleurs intéressant de comparer le cheminement de Jean et d’Elke, luttant chacun pour sa survie, son épanouissement contre un adversaire semblant tellement puissant que rien ne pourrait le vaincre ! Dame Nature d’un côté, le poids d’une société patriarcale de l’autre !
Et pourtant, rien n’est jamais perdu à l’avance ! Tout est question de volonté et de courage … voire d’espoir d’une récompense ou d’un avenir meilleur !
D’un côté un passager clandestin dont le nom n’est repris nulle part dans les annales d’une expédition légendaire ; de l’autre, une anonyme dont l’Histoire du féminisme oubliera le nom au moment de les graver pour la postérité.
© Toni Bruno – Édition Anspach
Un second tome où le crayon de Toni Bruno est aussi tranchant que les épreuves que ses personnages traversent. Même les instants de tendresse et d’espoir semblent trahis par la dureté de la réalité de l’histoire. Son trait est aussi violent que sa narration est cinglante, voire épique. Le choix de certains découpages, cadrages amplifie la tension des sentiments et l’atmosphère de scènes relatées.
© Toni Bruno – Édition Anspach
Une épopée humaine et sociale qui voit deux destins promis à s’unir, s’éloigner lentement, inévitablement l’un de l’autre. L’un se perdra dans un univers de glace, l’autre explosera dans un monde en fusion.
Thierry Ligot
Titre : La mélodie des glaces.
Série : La Belgica
Tome : 2
Genre : Aventure historique
Éditeur : Éditions Anspach
Scénario : Toni Bruno
Dessin :Toni Bruno
Nombre de pages : 176 ( 156 BD + dossier graphique 16 pages)
Prix : 23,00 €
ISBN : 9782931105108
Marcinelle, mercredi 8 août 1956 8h09, l’alarme du charbonnage du Bois du Cazier résonne. Une épaisse colonne de fumée noire s’élève au-dessus du carreau de mine. Un incendie s’est déclaré au niveau 975 (mètres sous terre). A cet instant, 276 hommes se trouvaient dans la fosse. Seuls, treize remonteront vivants !
Avant de parler plus en détail de cette BD, certains me diront que ce sujet a déjà été traité ! Effectivement, mais pas de la façon dont Sergio Salma (scénariste, et qui plus est un enfant de la région) nous le délivre. En effet, en lieu et place d’un narrateur humain, c’est le lieu lui-même qui va nous guider tout au long de sa propre histoire. De plus, Sergio Salma profite de ce guide plus qu’inattendu pour nous expliquer l’importance économique internationale de l’extraction du charbon dans la région lors de la fin du XIXe et début du XXe siècle. Les illustrations reflètent parfaitement le sujet tout en étant accessibles à un large public. Les couleurs, confiées à Amélia Navarro, immergent dans l'ambiance. A signaler la présence d'un livret pédagogique en fin de livre.
© Sergio Salma – Amélia Navarro - Kennes éditions
À l’époque, les services de secours mettront toute leur énergie afin de retrouver des survivants. Angelo Galvan, surnommé le renard du Bois du Cazier, a risqué sa vie pour remonter ses camarades à la surface. L'après-midi du 8 août, il descend en compagnie d’ Adolphe Calicis (l'ingénieur du corps des mines) au niveau 715 (mètres sous terre). C’est à cette profondeur qu’ils retrouvent trois rescapés qui s'étaient mis à l'abri sous un chariot renversé ( Frans Lowie, Alfons Verheecken et Alfons Van de Plas). Trois autres hommes seront sauvés au niveau 765 (Albert Peers, Louis Saluyts et Karel Wuyts). Le 23 août, à trois heures du matin, Angelo Berto, un sauveteur remonte en surface depuis le niveau 1035 et s’écrie désespéré en italien « Tutti cadaveri » !
© Sergio Salma – Amélia Navarro - Kennes éditions
Le dernier corps ne sera remonté qu'en décembre 1957. En tout, l'accident aura fait 262 morts de douze nationalités différentes (136 Italiens, 95 Belges, …). Avec ce drame, l’opinion publique va découvrir les conditions de vie déplorables de l’immigration italienne. Logé dans les baraquements en bois abritant avant eux les prisonniers allemands ayant été libérés fin 1949. Cette catastrophe mettra un terme officiel aux accords charbon, conclus entre la Belgique et l'Italie. La plus grande catastrophe minière de Belgique aura au moins permis la mise en place d'une réglementation plus stricte de la sécurité dans les mines.
© Sergio Salma – Amélia Navarro - Kennes éditions
Les poursuites judiciaires… Beaucoup d'attente par rapport au procès qui devait être, sur fond de lutte syndicale et de prise de conscience de la condition des ouvriers miniers, non seulement celui d'individus, mais également celui d'un système.
Il débuta le 6 mai 1959 en première instance devant la 7e chambre correctionnelle de Charleroi. Lors du verdict rendu, le 1er octobre 1959, les cinq prévenus ont été acquittés. On parla alors de « justice de classe ». Le ministère public et les parties civiles interjetèrent un appel devant la cour d'appel de Bruxelles. Après une quarantaine d'audiences, le 28 janvier 1961, la cour d'appel condamna le seul Adolphe Calicis à six mois de réclusion avec sursis, relaxant les autres prévenus.
« Pour avoir « (...) par défaut de prévoyance ou de précaution, mais sans intention d’attenter à la personne d’autrui, involontairement causé la mort de 262 personnes (...), [et] porté des coups ou fait des blessures à 6 autres (...) ».»
Les parties civiles se sont pourvues en cassation qui rendit son arrêt le 26 février 1962, cassant l’arrêt de la cour d'appel, l’affaire étant renvoyée devant la cour d’appel de Liège. Souhaitant mettre un terme aux poursuites judiciaires, les dirigeants de la mine, réglèrent à l'amiable leur différend avec les parties civiles en octroyant la somme de 3 000 francs belges (75 euros) par victime. L’extraction du charbon pris fin au Cazier en décembre 1967.
NB : À signaler pour les habitants de la région du centre, la tenue d’une exposition d'une vingtaine de planches et un wagonnet de mine du Bois du Cazier dans le centre de Rive Gauche dès ce jeudi 13 octobre.
© Sergio Salma – Amélia Navarro - Kennes éditions
Présentation du livre à la télévision locale Télésambre
© Sergio Salma – Amélia Navarro - Kennes éditions
Alain Haubruge
Titre : Pays Noir Bois du Cazier, mémoires d'un charbonnage.
Genre : Tout public
Éditeur : Kennes
Scénario : Sergio Salma
Dessin : Sergio Salma
Couleurs : Amélia Navarro
Nombre de pages : 56
Prix : 16,95 €
ISBN : 9782380757699
« - Maître Hokage !!!
- Qu’y a-t-il ? C’est encore ce vaurien de Naruto qui fait des siennes ?
- Tout juste ! Il est en train de recouvrir de graffitis les portraits sculptés de nos maîtres ancestraux !
- Et cette fois, c’est carrément à la peinture qu’il les barbouille !!!
- Naruto ! Quand cesseras-tu de faire des bêtises ?!
- Chaque jour c’est la même chose ! Ça commence à bien faire !!
- Quel sale garnement ! »
Le village de Konoha abrite une école de ninjas. Parmi eux, Naruto, douze ans. Le jeune homme est orphelin. Ses parents sont morts le jour de sa naissance. Son rêve est de devenir Hokage, le plus fort de tous les ninjas, mais aussi de vaincre Sasuke, son plus grand rival à l’école des combattants. Un beau jour, Naruto dérobe le rouleau des techniques secrètes au Maître Hokage. Il se cache dans la forêt mais celle-ci abrite un ennemi redoutable. Le ninja s’apprête à vivre son premier combat. Saura-t-il appliquer l’une des techniques du rouleau pour le vaincre ?
NARUTO © 1999 by Masashi Kishimoto / SHUEISHA Inc.
Naruto, Sasuke et Sakura forment l’équipe 7, avec comme maître Kakashi. Sasuke est le rival qui permet à Naruto de se dépasser. Les deux ninjas sont sans cesse en compétition pour savoir qui est le meilleur. Sakura est le troisième élément qui permet l’équilibre du trio. Elle n’a d’yeux que pour Sasuke mais cet amour n’est pas réciproque. Naruto, lui, est fou d’elle mais c’est elle qui n’en a que faire.
NARUTO © 1999 by Masashi Kishimoto / SHUEISHA Inc.
1999-2014, quinze ans, soixante-douze volumes, c’est ce qu’il aura fallu au manga de Masashi Kishimoto pour devenir l’une des meilleures ventes du monde. 2002, Naruto débarque en France. C’est un raz-de-marée. Les éditions Kana célèbrent les vingt ans de la publication de Naruto en français avec une édition de luxe, exclusivité mondiale. Le format plus grand permet de mieux apprécier le dessin de Kishimoto. On retrouve les pages en couleurs telles qu’elles ont été publiées dans le mythique Weekly Shonen Jump. Ajoutons à cela des bonus inédits comme des interviews ou encore un chapitre pilote, et nous voilà bien dans une édition Hokage indispensable à tous les vrais fans du ninja, comme à ceux qui voudraient profiter de l’occasion pour le découvrir. D’une pagination plus importante que l’édition classique, la collection complète comptera trente-six volumes.
NARUTO © 1999 by Masashi Kishimoto / SHUEISHA Inc.
Au même titre que One Piece, Naruto est une pièce maîtresse de l’histoire du Manga avec un grand M. Au même titre que le pirate, personne ne pourra oublier le ninja. Les siècles s’en rappelleront.
Anton & Laurent Lafourcade
Série : Naruto Edition Hokage
Tome : 1
Genre : Aventure
Scénario & Dessins : Masashi Kishimoto
Éditeur : Kana
Nombre de pages : 440
Prix : 15 €
ISBN : 9782505114741
« - Elle te manque donc tant que ça, la petite Aaricia ? Désolé d’interrompre ta songerie, Thorgal, mais un viking qui rêve est un viking bientôt mort !
- Si Njord nous reste favorable, nous arriverons à Haithabu d’ici quelques jours !
- Ça nous laisse le temps de nous échauffer ! Mes muscles se sont rouillés à force d’inaction… Et il vaut mieux se préparer au pire !
- Comment ça… au pire ? Je croyais que ce voyage ne présenterait aucun danger ! »
Embarqué avec Sveynn à bord d’un drakkar, Thorgal a quitté son village et Aaricia pour se rendre à Haithabu. Sveynn avoue à Thorgal que le roi Harald la dent bleue a péri de ses mains. Le viking, descendant du souverain, compte bien récupérer la couronne. Il craint les contestations violentes et compte bien aussi aller imposer son autorité. Sveynn a besoin de Thorgal pour contenir les éventuels rebelles. Ce dont il ne se doute pas, c’est que dans la ville portuaire d’Haithabu règne une despote d’une dizaine d’année, Sydönia, fille d’Harald et dont la détermination n’a d’égale que la cruauté. Et ce n’est pas sa mère qui va l’empêcher de faire ce qu’elle veut. Sydönia est possédée par l’esprit de la Flygja, incarnation de l’esprit de la noble lignée de Gormssön, qui la guide depuis la peau d’ourse blanche tuée par son père.
© Surzhenko, Yann—Le Lombard
Yann continue à torturer Thorgal en poursuivant le cycle consacré à la lutte pour le trône d’Harald la dent bleue. Le scénariste construit un récit à la Game of Thrones avec sa dose de combats, de fantastique et ses luttes familiales. Il garde tout l’ADN de la série mère de Van Hamme et Rosinski. On y retrouve une Nixe, esprit perfide et farceur déjà rencontré dans l’album Aaricia. En offrant à Sydönia un rôle d’enfant tyrannique, impitoyable et cruel, on pense tout de suite à l’angoisse suscitée jadis par un personnage comme Alinoë. Dans la mythologie thorgalienne, les enfants ne seraient-ils pas plus vicieux et intransigeants que les adultes ?
© Surzhenko, Yann—Le Lombard
Le dessinateur russe Roman Surzhenko maîtrise le monde de Thorgal, égalant le maître Rosinski à tous les points de vue. On l’a déjà dit et redit : qu’on laisse enfin Surzhenko réaliser les couvertures. Des intrigues de cours aux combats aux corps à corps, son trait se confond avec celui du polonais. Même si les spécialistes trouveront de petites divergences, on peut mettre au défi le profane de faire des distinctions de traits entre les deux auteurs.
© Surzhenko, Yann—Le Lombard
Un trône est-il trop haut pour une enfant ? Une couronne est-elle trop lourde pour sa tête ? Rien ne semble inaccessible pour Sydönia. Thorgal ressortira-t-il indemne ce cet affrontement contre des ennemis dont on ne s’attend pas forcément à la direction de laquelle peuvent venir les coups ?
Laurent Lafourcade
Série : La jeunesse de Thorgal
Tome : 10 - Sydönia
Genre : Heroïc Fantasy
Scénario : Yann
Dessins & Couleurs : Roman Surzhenko
Couverture : Rosinski
Éditeur : Le Lombard
Nombre de pages : 48
Prix : 12,45 €
ISBN : 9782808204828
Capsule Bd Best « Derrière la palette » réalisée lors du BDCSF 2022 avec comme invité le scénariste-dessinateur Jacq, auteur de « Ger Monastry » paru aux Éditions du Tiroir.
Lien vers la chronique Bd Best de Ger Monastry
c Jacq - Éditions du Tiroir
Inteview : Thierry Ligot
Images : Axelle Coenen
Mise en ligne : Alain Haubruge
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