"Mon père, de sa voix tonitruante, déclame la bible avec la passion d'un grand acteur. Lavinia pleurniche, Austin ne tient pas en place et moi, je reste béate devant la grandeur des mots. Ils me submergent, embrasent mon imagination."
Parmi les collines, Amherst, dans le Massachusetts, est la ville natale de la jeune Emily Dickinson. Elle y habite avec son frère Austin, sa sœur Lavinia, et leurs parents. Le père lit la Bible. La mère est distante. Emily est comme une intruse dans cette famille austère. Son père lui reproche sa joie de vivre. Elle se tourne alors vers Dieu pour chercher un sens, une reconnaissance. C'est lors d'une escapade en forêt, quelques années plus tard, qu'Emily découvre l'attirance qu'elle a pour ce lieu. Des couleurs qui prennent vie, des arbres qui atteignent les cieux et des feuilles qui luttent contre le vent, des parfums enivrants et des sons mélodieux, la nature séduit la jeune fille. Qu'importent les remontrances de ses parents, Emily va y chercher sa liberté. Ceci n'est que le début de la vie de la poétesse Emily Dickinson qui nous est racontée jusqu’à sa disparition dans cette biographie.
© Gabriele - Des ronds dans l’O
Après celle de Virginia Woolf, la dessinatrice italienne Liuba Gabriele s'attarde sur la vie méconnue de la poétesse américaine Emily Dickinson. Recluse dans son cercle familial puritain en Nouvelle-Angleterre, elle écrivit 1775 poèmes, dont seulement une douzaine seront publiés de son vivant. A la fin de sa vie, elle fut frappée par une série de deuils : son père, sa mère, son neveu, puis son futur époux. Ce n'est que plus tard que sa petite sœur Lavinia retrouvera ses productions. Un recueil posthume sera publié en 1890 quatre ans après sa mort, mais il faudra attendre les années 50 pour une édition complète et respectueuse de l'œuvre.
© Gabriele - Des ronds dans l’O
Dans un trait crayons de couleurs, Liuba Gabriele poétise ses cases et ses planches dans des couleurs pastel. Les intérieurs sont enluminés. Les arbres ont des feuillages inédits, avec des tons bicolores les rendant vivants. Le ciel montre des chemins de liberté pour une fille enfermée dans une culture cloisonnée. Elle le regarde. Il la regarde. L'autrice personnalise la mort dans des scènes poignantes, avec des regards vides ou hagards et une danse funeste, comme si Emily vivait sa fin en poésie. Liuba Gabriele a elle-même publié un recueil de poésies. C'est peut-être pour cela qu'elle a si bien pu et su se mettre dans la peau de celle à qui elle rend un si bel hommage.
© Gabriele - Des ronds dans l’O
Emily Dickinson est plus que jamais sur le devant de la scène. L'écrivain Dominique Fortier a reçu le prix Renaudot Essai pour son livre Les villes de papier, une vie d'Emily Dickinson. Lou Doillon a lu ses poèmes sur scène. Liuba Gabriele invite à se plonger dans son œuvre. La poétesse américaine est mise à l'honneur dans ce biopic dans lequel on flotte comme sur des vers qu'on lit en rebondissant de ligne en ligne.
Laurent Lafourcade
One shot : Emily Dickinson
Genre : Biopic
Scénario, Dessins & Couleurs : Liuba Gabriele
Éditeur : Des ronds dans l’O
ISBN : 9782374181462
Nombre de pages : 144
Prix : 22 €
"-La Gestapo a cerné le centre du village. Ces ordures ont fouillé toutes les maisons ! Il paraît qu'ils retrouvaient les Juifs cachés en demandant aux commerçants les adresses de leur clientèle ! Ils ont embarqué une vingtaine de familles.
-Une vingtaine de familles ?
-Les hommes ont traversé la ville en marchant les bras levés, et les femmes tenaient leur enfant d'une main et leur baluchon de l'autre…
-Mais Henri, où les ont-ils emmenés ?
-Je ne suis sûr de rien. Très probablement au siège de la Gestapo, ou déjà à Drancy… ?
-Que deviennent tous ces pauvres gens ?"
Janvier 2022, Marion prend un café avec sa tante Lisou, 89 ans. Carnet de notes sur les genoux, Marion l'interroge sur sa vie pendant la Seconde Guerre Mondiale. En juin 1940, la famille juive quitte sa Lorraine pour le sud de la France à cause de l'invasion allemande. Après un passage dans l'Indre, puis à Grenoble, voici Lisou, sa sœur Mylaine et leurs parents réfugiés à Sarcenas, un petit village à douze kilomètres de la préfecture de l'Isère. La chasse aux juifs a commencé, il faut se cacher. Lisou a dix ans et la guerre n'en finit plus de finir. Ils trouvent asile dans un chalet prêté par des amis. Les mois et les saisons se succèdent. Les nazis se déchaînent dans la région. Les rafles font rage. Un jour neigeux de février 1944, alors que les parents sont partis raccompagner des amis jusqu'à l'autocar de Sappey, les deux jeunes filles voient débarquer une automobile noire. Ils recherchent la famille. Mylaine ment sur leur identité et leur indique une maison voisine. Les boches tournent les talons. La grande envoie sa petite sœur prévenir les parents pour qu'ils ne rentrent pas.
© Achard, Galmés - Delcourt
Mylaine sera arrêtée par les nazis, Lisou et ses parents erreront de cachettes en cachettes pour leur échapper. Mylaine et Lisou sont aujourd'hui en vie. Ce sont les tantes de la scénariste Marion Achard. Elle les a longuement interrogées en 2021. A 88 et 98 ans, elles ont apporté leurs témoignages sur cette période barbare d'un siècle faussement civilisé. Elles ont montré à leur nièce les fausses cartes d'identité, les différents courriers conservés, échangés entre eux, ou ceux de dénonciation et de la Gestapo. Marion Achard en a tiré le scénario de ce diptyque inspiré de leurs vies, de leurs destins brisés. La fillette et l'adolescente seront séparées par la tragédie. Cet épisode suit les pas de Lisou. Le second nous emmènera sur les traces de Mylaine et nous fera vivre sa déportation. On sait déjà qu'elles se retrouveront. Ça va légèrement aider à supporter le drame.
© Achard, Galmés - Delcourt
La volonté de Marion, dès le départ, est de s'adresser aux adolescents, parce que l'avenir du monde est dans leurs mains. Il faut se souvenir pour ne pas reproduire les erreurs du passé. C'est tellement bateau, cette phrase, mais c'est tellement vrai, tellement important. Dans un trait tout public arrondi, à la manière d'un Benoît Ers, Toni Galmes dessine l'ensemble avec l'innocence de Lisou toujours en ligne de mire. Ce n'est pas une héroïne, ce n'est pas une observatrice, C'est l'actrice d'une période trouble. Tout au long du récit, on est "elle", au jour le jour.
© Achard, Galmés - Delcourt
A ranger aux côtés des Enfants de la Résistance, Quand la nuit tombe (quel titre efficace !) démontre encore une fois d'une part aux témoins de l'époque que raconter leur histoire est la clef pour que la nuit ne retombe plus, et d'autre part aux lecteurs d'aujourd'hui qu'il est des temps sombres qui ne doivent pas revenir.
Laurent Lafourcade
Série : Quand la nuit tombe
Tome : 1 – Lisou
Genre : Histoire
Scénario : Marion Achard
Dessins & Couleurs : Toni Galmés
Éditeur : Delcourt
Collection : Histoire et histoires
ISBN : 9782413077657
Nombre de pages : 128
Prix : 19,99 €
"-V-vous pouvez me redonner l'adresse ?
-Mama, qu'est-ce qu'il y a ? Mama, où est Licia ?"
Eté 2011, lorsque Joaquim quitta sa petite amie Licia après une dispute, il ne se doutait pas qu'il ne la reverrait jamais. Partie sur un scooter avec une copine, elles seront percutées par un chauffard. Licia laisse ses parents et sa petite sœur Rachel sur leur lieu de vacances, l'endroit des journées ensoleillées, des doucereuses soirées d'été et des premières amours. Dix ans plus tard, la famille organise une réception souvenir en la mémoire de leur fille. Licia aurait eu vingt-six ans. Il est encore difficile d'accepter son absence, mais les siens lui doivent de continuer leurs vies, d'avancer… comme on peut. Rachel y retrouve ses tantes, son cousin Thomas, ainsi que Joaquim. Ils ne s'étaient jamais revus. Ils sont venus sans leurs conjoints. Chacun a fait sa vie. Joaquim est "consultant supply chain", un truc en logistique. Il navigue entre Paris et Rennes. Rachel est consultante en bourgeons, autrement dit fleuriste. Cette commémoration, c'est une volonté des parents de Rachel. Elle, elle aurait préféré penser à sa sœur chez elle, à sa façon, sans tout un tas de pique-assiettes. L'événement aura néanmoins permis aux jeunes adultes de se revoir. Et ça risque bien de bouleverser leurs vies.
© Nfasou, Bibussi - Marabulles
Evidemment, la fleuriste et le consultant ne vont pas en rester là. Leurs quotidiens vont changer de direction. Petit à petit, les fils du passé vont lier leurs destins. Leurs couples respectifs risquent d'en être chamboulés. L'avenir va s'écrire sans précipitation. Les choses qui doivent se faire se feront comme il se doit. Ni l'un ni l'autre ne cherchera à aller plus vite que la musique. On devine que l'amitié devra laisser sa place à de nouveaux sentiments. Y aura-t-il une quelconque concrétisation ? C'est le propos émergent de cette belle histoire d'amours, avec un "s", amour d'adolescence qui ne s'oublie jamais, amour sororal même si l'une des sœurs n'est plus physiquement présente, amour entre adultes, Rachel et Yann, Joaquim et Amélie, … et les conséquences collatérales. Mais si ce propos est émergent, c'est un autre sujet qui donne toute sa force au récit.
© Nfasou, Bibussi - Marabulles
Les autrices Laura Nsafou et Reine Dibussi mettent en scène l'une des histoires les plus poignantes du moment. Bien plus qu'une histoire d'amour, elles abordent le douloureux sujet du deuil et de la place de ceux qui restent. Les parents de Licia ne se sont jamais remis de la tragédie. D'ailleurs, comment pourrait-on s'en relever ? Il n'y a rien de plus douloureux que la perte d'un enfant, de son enfant. Pourtant, c'est Rachel qui va avoir l'héritage le plus lourd à porter, celui du fait que tout le monde veuille qu'elle vive la vie qu'aurait dû vivre sa grande sœur. Sans l'oublier, elle va devoir s'émanciper, apprendre à agir pour elle-même, en tant que Rachel. Joaquim, lui, va-t-il se remettre du jour de la dispute où il a vu Licia pour la dernière fois, quand ils se sont quittés fâchés ?
© Nfasou, Bibussi - Marabulles
Reine Dibussi met en scène le théâtre de la vie avec une délicatesse, une pudeur et une sensibilité émouvantes. Les couleurs vont toujours par deux, selon les chapitres, pastellisées pour mettre en valeur les personnages. Il est juste dommage que le lettrage informatisé donne de la distance. Heureusement, on est si vite emporté par le récit qu'on l'oublie, parce que l'on s'est insinué entre Rachel et Joaquim.
"Personne ne devrait mourir en été…" Et pourtant… Magnifique regard sur le sens de la vie, histoire de reconstruction, "Quand vient l'été" aurait pu s'appeler "Ceux qui restent". L'album restera en tous cas dans toutes les bibliothèques de ceux qui l'ouvriront.
Laurent Lafourcade
One shot : Quand vient l'été
Genre : Emotion
Scénario : Laura Nsafou
Dessins & Couleurs : Reine Dibussi
Éditeur : Marabulles
ISBN : 9782501163293
Nombre de pages : 224
Prix : 25,90 €
"-On m'a cambriolé ! Hé là ! Au voleur ! Arrêtez-le ! Le voleur est là ! Juste en bas ! Allez, les gars !
-Arrêtez-vous !!... Quoi ?!
-Dépêchez-vous de descendre à cette corde et de le rattraper !!!
-Mais Sire, c'est trop haut.
-Bon ! Je vais y aller moi-même ! Je n'ai plus vingt ans mais j'ai encore du cran, moi !"
De retour au château après une soirée à la taverne d'Anne, le Roi regagne ses appartements. Stupeur ! Il a été cambriolé ! Le voleur est en train de s'échapper avec le fruit de son larcin. Il réussit à fuir. Quelques jours plus tard, un client paye Anne avec un bijou. Diantre ! C'est la bague du Roi. La tavernière fait mine de rien et s'empresse de demander conseil au Père Albert pour savoir comment confondre le brigand. Ceci est la première histoire de ce recueil du Royaume composé de récits courts et de gags.
© Feroumont, Mazaurette, Cuadrado - Dupuis
Dans "Le mal du siècle", le Roi s'avère être plutôt entreprenant avec Louise, une masseuse venue lui soulager son mal de dos. Il fait des allusions. Louise est dans la mouise. Elle doit se tirer de cette situation avant que ça ne dégénère. Heureusement, elle a des copines sur qui compter. Sauront-elles lui donner les bons conseils ? Ce récit datant de 2014 parle déjà d'abus de pouvoir et de consentement. On est dans une série humoristique, alors ça reste léger, mais il n'empêche que les choses sont posées. On revient à la comédie pure avec "L'écu d'or", histoire d'une pièce qui va de mains en mains, sans pouvoir être saisie et qui finit dans un endroit inattendu. François le forgeron est la vedette du dernier grand chapitre dans "A vos ordres, Capitaine !". Il y est devenu Capitaine de la garde royale dans laquelle est embauchée Sophie Bellesec. Une femme dans la garde royale ! Ça va secouer le cocotier.
© Feroumont, Mazaurette, Cuadrado - Dupuis
Près de dix ans séparent les différentes histoires de cet album, et pourtant, elles restent d'une incroyable unité. Deux co-scénaristes viennent épauler Benoît Féroumont. Si Maïa Mazaurette n'intervient que sur un seul gag, Clara Cuadrado s'installe en tant que co-autrice. Elle donne à Anne un côté encore plus fort et indépendant. Le personnage est féministe avant l'heure. Sachant ce qu'elle veut, et ce qu'elle ne veut pas, elle impressionne dans une époque et un monde machos. Même s'ils sont plus discrets, les oiseaux bavards sont toujours là avec leurs commentaires et leurs réflexions toujours bonnes à dire, même si ça ne fait pas toujours plaisir à tout le monde.
© Feroumont, Mazaurette, Cuadrado - Dupuis
Le Royaume est devenu une série incontournable. C'est drôle, c'est frais, c'est moderne. Féroumont et Cuadrado sont déjà au travail sur le prochain tome qui sera une grande histoire. Espérons que le dessinateur ne soit pas trop accaparé par son autre vie dans le domaine du dessin animé. Tiens ? Cette série ferait justement un merveilleux dessin animé, aussi bien en série qu'en long métrage.
Laurent Lafourcade
Série : Le Royaume
Tome : 8 – La Reine du balai
Genre : Humour médiéval
Scénario : Benoît Feroumont, Maïa Mazaurette & Clara Cuadrado
Dessins : Benoît Feroumont
Couleurs : Christelle Coopman & Sarah Marchand
Éditeur : Dupuis
Nombre de pages : 56
© Duhamel, Sivan - Bamboo
© Duhamel, Sivan - Bamboo
© Duhamel, Sivan - Bamboo
Laurent Lafourcade
One shot : Deux soeurs
Genre : Chronique de la vie
Scénario : Isabelle Sivan
Dessins & Couleurs : Bruno Duhamel
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Nombre de pages : 72
Prix : 16,90 €
"-Vous vous foutez de moi ?! Comment peut-on laisser filer un meurtrier sur quelques étages d'une tour ?! Et vous ! Vous faisiez quoi, cette nuit, pour ne rien voir et ne rien entendre ?!
-Baaah…
-C'est le troisième meurtre… Le troisième ! Bon sang !!!
-Fallait pas construire cette monstruosité…"
Quelle idée de construire une tour de ferraille en plein cœur de la capitale ? Il ne faut pas aller chercher plus loin les causes des meurtres perpétrés à la Tour Eiffel : c'est la malédiction de la Grande Dame de Paris ! Enfin, ce n'est pas l'avis de tout le monde. Nous sommes en 1889. Les projecteurs sont dirigés vers la capitale de la France à l'occasion de l'exposition universelle. L'inspectrice Eléonore Kowalski est chargée de retrouver l'assassin. Le Maire a prévenu la police. Au prochain incident, ils devront interdire la Tour et annuler l'Exposition. Ce serait dramatique pour l'image de la France. Epaulée par son nouveau collègue Jules Castignac, Kowalski va tout mettre en œuvre pour empêcher le coupable de récidiver et faire main basse sur lui.
© Sentenac, Cossu, L'Hermenier, Hamilton - Dupuis
Des rues de la capitale jusqu'au bordel Au jardin d'Eden, de la Cathédrale Notre-Dame jusqu'aux sous-sols carnavalesques, l'enquête va mener le duo fraîchement nommé dans tous les recoins de Paris. On croisera Buffalo Bill et on passera devant la Boucherie Sanzot. Dans une histoire de faux-semblants et un jeu de dupes, Kowalski et Castignac vont parfois avancer main dans la main, d'autres fois, au contraire, il y aura des changements de directions. Entre fausses pistes et chausse-trappes, l'enquête va s'avérer plus complexe qu'en apparence, et plus personnelle pour certains.
© Sentenac, Cossu, L'Hermenier, Hamilton - Dupuis
Dans un univers aux frontières du Steampunk, sans vraiment y tomber complètement, Maxe L'Hermenier offre un terrain de jeu d'époque à Brice Cossu et Alexis Sentenac. Le dessinateur de Frnck retrouve Alexis Sentenac, son complice du Triomphe de Zorglub. L'alchimie est parfaite entre ces deux dessinateurs qui semblent ne pas avoir besoin de se parler pour se comprendre. Plongées et contre-plongées dynamisent un récit sans temps mort. Quelques codes mangas dans les visages et attitudes mettent un soupçon d'humour dans une histoire dramatique de serial killer. La résolution de la problématique, inattendue, n'est pas conventionnelle. Ne vous attendez pas à un happy end classique. Le récit est conçu comme un one shot, mais laisse une porte ouverte sur une éventuelle suite, vers de nouveaux horizons.
© Sentenac, Cossu, L'Hermenier, Hamilton - Dupuis
Le Wahkan est un phénix noir surgit du ciel chevauché par un homme. Il fera renaître de leurs cendres les fidèles qui lui auront consacré leur vie. Ça, c'est la légende. Qu'en sera-t-il de la réalité ? Les vivants et les morts ne sont pas toujours qui l'ont croît. Derrière et devant les masques, il faudra se méfier des identités.
Laurent Lafourcade
One shot : Wahkan
Genre : Polar
Scénario : Maxe L'Hermenier
Dessins : Alexis Sentenac & Brice Cossu
Couleurs : Piky Hamilton
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9791034768899
Nombre de pages : 72
Prix : 15,50 €
"-Demain c'est la Saint-Valentin. Je n'ai toujours pas réussi à faire savoir à Chen que j'en suis bleu et que plus tard je veux me marier avec elle.
-Ce n'est pourtant pas si compliqué. Il te suffit de poster un message sur Tiktagram. Elle ne pourra pas passer à côté.
-Tu rigoles ? Chen ne va pratiquement jamais sur les réseaux sociaux. Je serai aussi vieux que mon pépé quand elle lira mon message."
Cédric arrivera-t-il un jour à déclarer son amour à Chen ? Non seulement, elle n'est pas adepte des réseaux sociaux et il faut trouver d'autres stratégies pour l'aborder (merci, Christian !), mais elle ne fait pas partie de la même classe sociale. Ça fait de la concurrence accrue avec Nicolas d'Aulnay des Charentes du Ventou. Côté nouvelles technologies, Pépé, par contre, il est plus à la page. Pas froussard pour deux sous, pourquoi n'essaierait-il pas la trottinette électrique ? Il n'y en avait pas de son temps. Le voici embarqué avec Cédric, Chen et Nicolas, à quatre sur le destrier et à la vitesse d'un cheval au galop. Il y a un frein dessus ? A la maison, il y a du changement côté courrier. Le mythique bulletin de notes n'arrive plus par la poste mais est à consulter sur le site de l'école. Encore faut-il avoir les codes. Ça laisse un temps de répit.
© Laudec, Leonardo - Dupuis
Une qui n'en a pas, de répit, c'est maman. A peine rentrée du boulot – elle est vendeuse dans une boulangerie -, elle est assaillie de "Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?". Allez, hop ! Plus personne dans la cuisine jusqu'à l'heure du repas ! Quelques minutes plus tard, on ne peut pas dire que le repas annoncé ravisse les foules : soupe de pain rassis aux croûtons de lard, épluchures de pommes de terre, radis, fanes de carottes et autres légumes, lasagnes blettes épinards à la béchamel de maïs et pesto à l'ail des ours. Avant l'annonce du dessert, ces félons de garçons, Pépé, Papa et Cédric, sont tous les trois partis au food truck Frites Kox.
© Laudec, Leonardo - Dupuis
Qu'il est émouvant, ce nouvel album de Cédric, émouvant dans tous les sens du terme. D'abord, parce que ça fait déjà deux ans que l'album précédent est paru, puis parce que c'est le premier album réalisé par Laudec tout seul, depuis la disparition de l'immense scénariste Raoul Cauvin. Le dessinateur, devenu auteur complet, s'en sort de main de maître. Il signe de courtes histoires pétries de tendresse et d'humour. Tout doucement, Laudec fait évoluer les personnages, sans les faire grandir bien sûr, mais en bougeant légèrement quelques lignes, comme cela avait été amorcé avec Raoul. Chen n'est plus vietnamienne mais chinoise, volonté du scénariste originel qui ne voulait que l'on puisse penser qu'elle était issue d'une famille de réfugiés de guerre. Papa n'est plus "vendeur de carpettes" mais travaille dans un bureau de la même fabrique. Quant à Pépé, double de Cauvin, il a bien fallu que Laudec imagine au plus près les façons dont il aurait réagi dans telle ou telle situation.
© Laudec, Leonardo - Dupuis
On parle tout le temps de Titeuf et du Petit Spirou, mais il y a aussi Cédric, qui, sans vulgarité aucune, raconte la vie quotidienne à hauteur des 8 ans. Cédric, c’est un bon moment de complicité avec une série familiale dans laquelle il y a un peu de chacun d’entre nous et d’entre les nôtres.
Laurent Lafourcade
Série : Cédric
Tome : 36 – Transport à risques
Genre : Humour familial
Scénario & Dessins : Tony Laudec
Couleurs : Leonardo
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9791034762958
Nombre de pages : 48
Prix : 12,50 €
Entre Jack l'Éventreur, le Yéti ou encore Nessie, voici un mystère mêlant thriller et créature mystérieuse. Plus qu'une simple légende ... un mythe toujours irrésolu !
30 juin 1764, la jeune Jeanne Boulet, 14 ans, bergère, est retrouvée morte par son père, atrocement mutilée. Un loup errant ?
Mais rapidement et malgré de nombreuses battues, le nombre de victimes de la Bête augmente ! Enfants, femmes, hommes, personne ne semble être à l'abri de celle que l'on surnommera bientôt la Malbête !
Et pourtant, ce ne sont pas les efforts qui manqueront pour la traquer et l'éradiquer. Paysans et habitants dans un premier temps. S'ensuivront les tentatives infructueuses de "grands". Comme ce 7 février 1765 où le capitaine Duhamel, à la tête de son régiment et des habitants, soit plus de 30.000 hommes, organisa la plus grande chasse jamais vue en France ... Pour rentrer finalement bredouille !
Ou encore du plus célèbre louvetier de France, Jean-Charles d'Enneval, qui accompagné de son fils, de piqueurs et de six chiens se vanta de pouvoir débusquer ce loup. Et qui finit par ravaler son orgueil face à son échec cuisant.
Cela va jusqu'à porter préjudice au Roi de France qui se retrouve moqué dans toute l'Europe pour être incapable de résoudre ce mystère du loup ... de la Malbête !
Mais sa réputation ne peut être entachée ! C'est le Roi, il est de droit divin !
Une prime de plus de 10.000 livres attire chasseurs, traqueurs et autres aventuriers ... Pourtant, la Malbête reste introuvable ... et continue à faire des victimes par dizaines !
La rumeur s'amplifie avec la diffusion de représentations terrifiantes de la bête !
© Runberg - Poupard - Glénat 2024
Agacé par la situation, Louis XV décide alors d'envoyer son Porte-Arquebuse personnel, François Antoine résoudre le problème !
Accompagné de son fils cadet, Robert-François, de 2 louvetiers, de 14 gardes-chasses et de 5 chiens, il arrive le 20 juin 1765 à Saint-Flour. On dénombre à ce moment 59 personnes atrocement tuées et une trentaine de blessées grièvement !
Acclamé par la foule, voyant en lui leur "sauveur", reçu en grande pompe par le Comte de Moncan. Parmi les autres notables venus l'accueillir, citons Etienne Lafont, Syndic du diocèse de Mende, le marquis Pierre-Charles de Morangiès et son fils, le Comte Jean-François-Charles de Morangiès ainsi que le louvetier d'Enneval, furieux de son échec et blessé dans son orgueil !
Très vite, lors de ses premières chasses, l'envoyé du Roi ressent la jalousie, la résistance, voire une certaine opposition de quelques-uns.
Ceci n'empêchant en rien les massacres de se poursuivre, au point de se poser d'inquiétantes questions quant à la nature exacte de la Malbête ! En effet, voilà subitement qu'elle commence à trancher certains membres de ses victimes. Têtes, bras ou autres qu'elle semble emporter avec elle ...
© Runberg - Poupard - Glénat 2024
J'ai découvert ce mystère étant jeune grâce à une lecture qui m'avait fort marqué à l'époque. Il s'agissait de "La Bête du Gévaudan" d'Abel Chevalley, chez "J'ai lu", collection "L'Aventure mystérieuse". Attiré par la couverture, je m'étais alors plongé avec avidité dans ce mystère ... sans réponse. Cette couverture rouge foncé avec le dessin sombre et inquiétant de la Bête, le titre ressortant en blanc ! Bref une couverture qui frappait l'imagination.
Comme pour la couverture de cet album ! Une Bête, mi-loup mi-iguane, aux contours flous, baignée par une brume matinale, proche d'un calvaire à moitié pourri, surplombant la vallée où se noie un village. Une composition remarquable synthétisant tous les ingrédients et l'atmosphère de ce premier tome.
Créature terrifiante, indéfinissable pour les habitants qui rapidement imaginent loup-garou, envoyé du Diable ou fléau commandité par Dieu pour tel ou tel péché, les interprétations sont nombreuses et aucune ne trouve de réponse "logique", rassurante ... D'ailleurs quel animal décapiterait, démembrerait voire déshabillerait carrément ses proies ?
La Malbête ne serait-elle pas un "peu" humaine ?
Que de pistes ... à éviter de creuser pour éviter la panique, la contagion et rapidement étouffer cette affaire ... pour le plus grand "bien" du Roi !
© Runberg - Poupard - Glénat 2024
Jean-Charles Poupard apporte au récit son style réaliste soucieux du détail tant dans les décors, paysages, costumes, ... Fidèle à son dessin comme dans les séries "Jack l'Éventreur" (tiens un autre mystère sanguinaire irrésolu !), "Orcs et Gobelins" ou encore "les Maîtres Inquisiteurs", il apporte un soin tout particulier aux visages, à leurs expressions. Émotions et sentiments s'impriment à chaque case, rendant la narration plus prenante, vivante ... mais plus sombre et dramatique également ! Un savant dosage graphique en parfaite symbiose avec ce scénario haletant.
Tout ce talent au service du scénario imaginé par Sylvain Runberg, très en verve en se basant sur des faits historiques réels. Une légende déjà maintes fois racontée mais qui sous sa plume, réussit encore scotcher ! Une insertion fiction - réalité dans laquelle on se laisse emporter dès les premières planches.
Le choix de la focalisation interne nous permet de rentrer à l'intérieur même de l'intrigue par le regard d'un témoin de premier ordre !
© Runberg - Poupard - Glénat 2024
Entre superstitions, croyances, espoirs et désespoirs d'une population qui ne sait plus que croire ou espérer. Entre chasseurs, traqueurs et nobles de la région, la "nécessité" de satisfaire le désir du Roi de voir ce mystère résolu et la vérité, la solution ne se trouverait-elle pas plutôt cachée dans les entrailles d'un château ?
C'est tout cela qui transpire au fur et à mesure des pages de ce premier tome ...
Bref, une narration rythmée, soutenant un suspense ne faisant d'augmenter par le regard du narrateur, témoin privilégié de cette chasse.
Un premier tome spectaculaire, haut en couleurs et surtout en hypothèses en devenir ... plus que prometteur pour la suite et fin.
A noter, ce dossier de quelques pages, richement illustré de dessins et croquis d'époque, qui clôture l'album ... Semant encore plus le doute, il jette sur cette fiction angoissante un regard plus "réfléchi", tout en jouant sur le trouble d'un mystère jamais résolu ... car n'oublions pas ! ceci n'est pas une légende !
Du grand art !!!!!
Thierry Ligot
________________________________________________________________________________________
Série : Les Griffes du Gévaudan
Tome : 1/2
Scénario : Sylvain Runberg
Dessin et couleurs : Jean-Charles Poupard
Editeur : Glénat
Public : ado - adultes
Genre : histoire - thriller - suspense
Parution : 10 janvier 2024
Page : 64
Format : 24 x 32 x 1,2 cm
ISBN : 978-2-344-03231-2
Prix : 15,5 €
Main verte et diablotin orange
Avec le printemps, Nelson se met au jardinage. Fidèle à lui-même, quand le diablotin prend des outils en main, il faut s'attendre à tout. Il ne faudra donc pas s'étonner à voir ses arbustes taillés à l'effigie du démon de Julie. Côté récits à suivre, c'est le grand final de Frnck, totalement inattendu. Sa vie ne sera plus jamais comme avant. Côté récit complet, voici venir Annabelle, une petite pirate rebelle, signée Ghorbani et Sti, qui rappellera aux nostalgiques une certaine Marine.
Pendant ce temps, les abonnés vont coller des autocollants Mort et déterré en mode automobile !
Spirou, ami, partout, toujours.
© Colpron, Boisvert - Dupuis
Histoires à suivre :
Black Squaw : Secret Six |
Henriet / Yann / Usagi |
Créatures : Rendez-vous avec le Bogeyman |
Djief / Betbeder |
Frnck : Apocalypse |
Cossu / Bocquet / Guillo |
Yoko Tsuno : L'aigle des Highlands |
Leloup / Leonardo |
Récit complet :
Annabelle pirate rebelle |
Ghorbani / Sti / Cerise |
Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :
100 instruments |
Thiriet / Duhoo |
Boule & Bill |
Cazenove / Bastide / Pedriset |
Capitaine Anchois |
Floris |
Des gens et inversement (La pause-cartoon) |
Berth |
Edito (L’) |
Erre / Fabcaro / Greff |
Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon) |
Lécroart |
Fish n chips (La pause-cartoon) |
Tom |
Game over |
Midam / Adam / Patelin / BenBK |
Gaston |
Delaf / Benbk |
Happycalypse |
Gyom / Laulau |
Kid Paddle |
Midam / Dairin / Pujol / Angèle |
Nelson (x 3) |
Bertschy |
Pernille |
Trichet / Dav / Esteban |
Spoirou & Fantasperge (Marges) |
Sti |
Strip dont vous êtes la star (Le) |
Libon / Salma |
Tash & Trash (La pause-cartoon) |
Dino |
Titan Inc. |
Boisteau / Martin |
Rubriques :
3 infos 2 vraies 1 fausse |
Bercovici / Bernstein / Le Gall |
Coin des lecteurs (Le) :Les BD de ma vie |
Henriet |
En direct du futur : Spirou vs Cyanure |
Schwartz |
Jeux : Happycalypse |
Gyom |
Spirou et moi |
Girard |
Supplément abonnés :
Autocollants Mort et déterré |
Colpron / Boisvert |
En kiosques et librairies le 17 avril 2024
3,20 €
Laurent Lafourcade
Crash Tex au cœur du problème !
Dab's, le Tex Avery de la BD, fait la couverture du magazine avec Crash Tex, le héros qui a plus d'os brisés qu'un vase de Chine tombé d'un immeuble. Ses mésaventures sont à mourir de rire. Si ça pouvait décider Dupuis à sortir un album, ce serait formidable. Côté récit complet, on retrouve les bestioles de Tofy. A l'instar de La clairière s'amuse, ça démontre que la BD animalière peut encore se renouveler
Pendant ce temps, les abonnés vont découper un Flexagone de Créatures.
Spirou, ami, partout, toujours.
© Mathieu, Djief, Betbeder - Dupuis
Histoires à suivre :
Black Squaw : Secret Six |
Henriet / Yann / Usagi |
Créatures : Rendez-vous avec le Bogeyman |
Djief / Betbeder |
Frnck : Apocalypse |
Cossu / Bocquet / Guillo |
Royaume (Le) : Le voleur |
Feroumont / Cuadrado / Marchand |
Yoko Tsuno : L'aigle des Highlands |
Leloup / Leonardo |
Récit complet :
Epreuve du feu |
Tofy / Cosson |
Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :
Boule & Bill |
Cazenove / Bastide / Pedriset |
Crash Tex (x 3) |
Dab's / Gom |
Des gens et inversement (La pause-cartoon) |
Berth |
Edito (L’) |
Erre / Fabcaro / Greff |
Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon) |
Lécroart |
Fish n chips (La pause-cartoon) |
Tom |
Game over |
Midam / Adam / Patelin / BenBK |
Gaston |
Delaf / Benbk |
Méthode Raowl (La) |
Tebo |
Otaku |
Nena / Maria-Paz |
Spoirou & Fantasperge (Marges) |
Sti |
Strip dont vous êtes la star (Le) |
Libon / Salma |
Tash & Trash (La pause-cartoon) |
Dino |
Rubriques :
3 infos 2 vraies 1 fausse |
Bercovici / Bernstein / Le Gall |
Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans notre atelier ! |
Atelier Sentô |
En direct du futur : SOS Superhéros, Le métier le plus dangereux du monde |
Bocquet |
Jeux : Jeux de Pâques |
Rich |
Tuto dessiné : Le Marsupilami |
Batem |
En kiosques et librairies le 3 avril 2024
3,20 €
Laurent Lafourcade
![]() |
©BD-Best v3.5 / 2025 | ![]() |
![]() |