Comme de nombreuses personnes, vous avez été agréablement surpris par l’apparition tardive de la neige dans les nombreuses rues et parcs de notre royaume. En même temps que cette apparition, de drôles de silhouettes rodaient dans les allées du parc royal, situé face au Palais-Royal, en plein centre de Bruxelles. En effet, un matou connu des amateurs de Bd a profité de ces conditions climatiques inattendues pour prendre ses quartiers dans le parc de Bruxelles.
L'exposition « Le Chat déambule » de Philippe Geluck était ce mercredi matin couverte d’un magnifique manteau de neige. Cette exposition, composée de 22 œuvres, sera visible et accessible gratuitement au public à partir du 10 mars jusqu’au 30 juin 2023.
Si comme moi, vous l’avez loupée sur les Champs Élysées à Paris, à Bordeaux, Caen, Genève, Monaco, elle vient de quitter Montreux fin février 2023 pour prendre place dans la capitale de l’Europe. À ce jour, elle a déjà attiré plus de 6 millions de visiteurs. Vous trouverez ci-dessous, en guise de hors-œuvre, quelques photographies prises ce matin. Également disponible une capsule "Derrière le masque" tournée en octobre 2021 et restée inédite jusqu'à présent.
Les photographies sont © StudioFiftyFifty.
Intreview : Thierry Ligot
Mise en ligne : Alain Haubruge
Naissance d'une vocation ! Dans les yeux de Ziad
Le métier le plus dangereux du monde est déjà de retour. On va suivre les mêmes événements et d'autres mais du point de vue de Ziad, le frère de Louna. Les deux albums vont bientôt sortir simultanément et peuvent se lire indépendamment ou pas et dans l'ordre qu'on veut. Olivier Bocquet réalise une petite curiosité scénaristique, dynamiquement mise en scène par Fabio Lai.
Pendant ce temps, les abonnés vont jouer en fabricant le jeu Poptastic Le trésor du dragon, signé Quentin Vijoux.
Spirou, ami, partout, toujours.
© Vijoux – Dupuis
Histoires à suivre :
A-Lan : Inside the darknet |
Labourot / BeKa |
Métier le plus dangereux du monde (Le) : Ziad |
Lia/Bocquet / Alquier |
Récits complets :
En route pour les examens ! |
Tofy / Guisquier |
Marc & Pep : Road tripes |
Nicoby / Ory |
Mégacompta |
Buche / Cerq |
Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :
Antre case (L') (La pause-cartoon) |
Waltch / Derache |
Capitaine Anchois |
Floris |
Coach (Le) |
Bercovici / Bernstein / Le Gall |
Dad |
Nob |
Denise & Charles, chasseurs de créatures |
Waltch / Gorobei / Ced |
Des gens et inversement (La pause-cartoon) |
Berth |
Edito (L’) |
Erre / Fabcaro / Greff |
Elliot au collège |
Grosjean / Riccobono |
Fifiches du professeur (Les) (La pause-cartoon) |
Lécroart |
Game over |
Midam / Adam / Benz / Angèle |
Harry |
Benus |
Katz |
Dairin / Del |
Kid Paddle |
Midam / Dairin / Angèle |
Minions (Les) |
Collin / Lapuss' |
Nelson |
Bertschy |
Otaku |
Maria-Paz / Nena |
Passe-moi l'ciel ! |
Janry / Cerise |
Pernille |
Trichet / Dav / Esteban |
Spoirou & Fantasperge (Marges) |
Sti |
Strip dont vous êtes la star (Le) |
Libon / Salma |
Tash & Trash (La pause-cartoon) |
Dino |
Rubriques :
Coin des lecteurs (Le) : Les BD de ma vie |
Véro Cazot |
Concours de Noël (Le) : les lauréats |
|
Interview |
Bocquet / Lai |
Jeux : Un kebab ! Et qu'ça sauce !!! |
Tyst |
Spirou et moi |
Benéteau |
Supplément abonnés :
Jeu : Le trésor du dragon |
Vijoux |
En kiosques et librairies le 8 mars 2023
2,70 €
Laurent Lafourcade
"-Allô, chérie ? Ecoute, je vais devoir partir pour un rendez-vous…
-Sur le continent ? Combien de temps ?
-Mais il fallait aussi que je te dise…
-Attends j’ai un double appel.
-Maman, ma carte passe plus !
-Enfin c’est impossible, tu n’as pas de plafond ! Et maintenant on sonne à la porte. Je ne suis même pas prête… »
Marie-Ange Bughjardelli vit dans le luxe et dans une riche villa corse. Elle fête ses trente ans de mariage avec son mari Jean-Marc. Ils ont deux grands enfants, Baptiste et Valérie. Tout semble aller pour le mieux dans les meilleurs des mondes… jusqu’au lendemain. L’époux en question a filé sur le continent jusqu’à une date indéterminée. La carte bleue du fiston ne passe plus. Cerise sur le gâteau, les huissiers sonnent à la porte. Jean-Marc s’est enfui avec des dettes. La maison est saisie, ainsi que son contenu. Il va falloir aller s’installer au village d’où est originaire Marie-Ange. Son frère Pierre-Jean habite toujours là-bas. Les ex-riches citadins vont devoir apprendre à vivre à la campagne.
© Maurizi – Corsica Comix Editions
Avec Back to paese, Léa Maurizi traite de la lutte des classes, de la différence entre les prolétaires et les usuriers, de la finance opposée au labeur. Stop, ne partez pas ! C’est pour rire. L’autrice corse signe l’une des histoires les plus drôles en se moquant gentiment des « montasega », autrement dit de ceux qui « se la pètent » en ville avec leurs beaux bijoux et leurs belles tenues, leur champagne et leur voiture de sport, et qui ne savent pas ce que c’est que de mettre un pied dans la boue. Et pourtant, elle est où la vraie vie ? Marie-Ange, Baptiste et Valérie vont le découvrir à leurs dépens. Bon, du moment qu’il y a la 4G et qu’on peut continuer à alimenter ses réseaux sociaux, l’essentiel pour la survie est préservé.
© Maurizi – Corsica Comix Editions
En Corse, il y a la plaine ou la montagne. Un corse né en montagne peut très bien aller travailler ou vivre la semaine en plaine. Son cœur restera toujours au village, où il se rendra tous les week-ends ou presque. Le touriste qui n’a vu qu’Ajaccio, Saint-Florent, Bonifacio ou Portovecchio ne connaît rien des beautés de l’île. Bastia reste une ville un peu à part qui a gardé une certaine authenticité. Léa Maurizi rend un vibrant et magnifique hommage à cet esprit villageois où est ancrée l’âme corse.
© Maurizi – Corsica Comix Editions
Bien sûr, si l’on est corse ou que l’on vit avec eux, l’album est deux fois plus rigolo. Pour ceux qui veulent découvrir l’esprit corse, le vrai, pas celui des « Montasega », le livre est un excellent guide du routard. On n’a qu’une envie : voir Back to paese adapté au cinéma par Eric Fraticelli. Ça ne devrait pas être triste.
Laurent Lafourcade
Série : Back to paese
Tome : 1
Genre : Humour
Scénario, Dessin & Couleurs : Léa Maurizi
Éditeur : Corsica Comix Editions
Collection : BDLire
ISBN : 9791092481181
Nombre de pages : 168
Prix : 15 €
"-Bouhouou Bouhouhouhouuuuu… Bouh… Pourquoi m'as-tu abandonné ?.... Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?! Comme je regrette d'avoir été dur avec toi, de t'avoir exploité jusqu'à la fin de ta viiiie !... Si c'était à refaire, je partagerais tout avec toi ! Tu ne manquerais de rien ! Je te rendrais heureux !!
(…)
-Quel spectacle déchirant !... Au fait… Qui est-ce ?...
-C'est un dessinateur qui vient d'enterrer son scénariste…"
Pierre Tombal est le fossoyeur le plus célèbre de la bande dessinée. Né en 1983 dans les pages du journal Spirou, l'homme à la pelle a plus de trente albums à son actif. Celui-ci n'a pas la même saveur que les autres. C'est un hommage à Raoul Cauvin, son scénariste disparu. Il compile les meilleurs gags de la série, dont ceux mettant en scène l'un des plus grands scénaristes d'humour de la BD franco-belge.
© Hardy, Cauvin – Noir dessin production
En écrivant le cinquantième gag, qui ouvre ce florilège, Cauvin se moquait d'une situation qui résonne aujourd'hui comme une mise en abyme, l'humour en plus. Un dessinateur pleure la mort de son scénariste qu'il négligeait. Ce n'était pas le cas de Hardy et Cauvin qui étaient complices. Le scénariste à la moustache déambule dans les allées du cimetière de son personnage. Il meurt en soufflant ses bougies d'anniversaire. Il hante les pages de garde, défiant la Mort à tout jamais.
© Hardy, Cauvin – Noir dessin production
Peut-on rire de la mort ? C'était un sacré pari dans un magazine jeunesse il y a une quarantaine d'années. Hardy et Cauvin l'ont relevé, écrasant tous les tabous sur le sujet, riant de la Mort, jouant avec elle, comme pour mieux exorciser la fatalité. Et la sauce a pris tout de suite. Si quelques parents ont pu être heurtés, jamais ce ne fut le cas des jeunes lecteurs. Des squelettes qui parlent, des fossoyeurs qui se font de la concurrence sur la façon de réaliser des obsèques, quelques fantômes, une dame à la faux qui effraie les vivants, des visiteurs interrogateurs, voilà le petit monde de Pierre Tombal, tout autant croque-mort que philosophe. Orchestré par Marc Hardy, les éditions Noir Dessin Production proposent cet hommage à Cauvin, tout aussi émouvant qu'amusant. Quoi de mieux pour le remercier des centaines de planches de bonheur qu'il nous a offertes ?
© Hardy, Cauvin – Noir dessin production
Le scénariste a passé pas loin de quarante ans à se moquer de la mort et du commerce fait autour d'elle. Il nous a aidé et nous aide encore à supporter celle de nos proches. Merci encore Raoul ! On lira Pierre Tombal jusqu'à la mort, et au-delà… dans l'au-delà.
Laurent Lafourcade
Série : Pierre Tombal
Tome : Os ! Mâge Cauvin
Genre : Humour
Scénario : Raoul Cauvin
Dessins : Marc Hardy
Éditeur : Noir dessin production
ISBN : 9782873513894
Nombre de pages : 48
Prix : 17 €
« A mon 261ème projet refusé, je dégustais une barre chocolatée à la fenêtre et je me disais que c'était tout de même un beau métier… même si le champagne, c'était pas pour tout de suite. C'était l'heure de la récré et j'écoutais les enfants crier, deux étages au dessous. Pôv' connard du cul ! et toi, t'es un pourri du zizi à la crotte de nez !"
Janvier 1992. L'atelier de Zep surplombe une cour de récréation. L'auteur enchaîne les projets refusés, vivote d'illustrations en mangeant des conserves. C'est en observant et écoutant les enfants jouer dans la cour que Zep se retrouve projeté dix-huit ans plus tôt. Il a 7 ans, prépare son cartable et s'apprête à aller boule au ventre à l'école. Zep note tout. En quelques heures, Titeuf est né.
© Zep - Glénat
La suite, on la connaît mieux, mais on ne se doute pas que le projet a été refusé par plusieurs éditeurs avant d'être accepté par Jean-Claude Camano pour les éditions Glénat. En janvier 93, Dieu, le sexe et les bretelles, premier album de Titeuf, est publié en noir et blanc, tiré à 7000 exemplaires. Il faudra attendre C'est pô juste, le quatrième album, pour atteindre le statut de best-seller et un tirage initial à 25000. Entretemps, Titeuf aura été remarqué par Hallmark, qui l'utilise pour ses cartes postales. Puis, tout s'enchaîne très vite. Le tome 5 reçoit le prix du meilleur album jeunesse à Angoulême en 96. Six mois après, le tome 6 sort à 80000 exemplaires ! Le magazine Tchô voit le jour. Le guide du zizi sexuel fait un carton. Traductions à l'étranger, jeux vidéos, expositions, timbres, fresque, série animée, long métrage,… Rien n'arrête Titeuf et Zep.
© Zep - Glénat
2023. Zep a cinquante-cinq ans et Titeuf en a trente. C'est l'occasion pour les éditions Glénat de célébrer l'événement avec ce magnifique livre d'or, cent soixante pages d'illustrations, d'extraits d'interviews, de récapitulatif chronologique de la carrière du gamin à la houppe. On peut profiter de tous les travaux parallèles aux albums qu'a réalisé l'auteur : affiches de festivals, causes humanitaires, hommages à d'autres séries. Un des plus beaux dessins est celui réalisé en hommage à Tintin pour la librairie L'oreille cassée en 2006, où Titeuf est sur la pirogue de la couverture à la place du reporter… à la houppe, comme lui.
© Zep - Glénat
© Zep - Glénat
Titeuf a révolutionné l'humour jeunesse en mettant un coup de pied dans la fourmilière et en adoptant, pour la première fois, le véritable langage des gamins des cours de récré, celui qu'ils emploient sans que leurs parents ne le sachent. Zep l'ancre et l'encre dans son temps avec tendresse et rigolade. Il fait partie des classiques, sauf que lui n'est pas près de devenir poussiéreux.
Laurent Lafourcade
Série : Titeuf
Tome : Le livre d'or
Genre : Humour
Scénario, Dessins & Couleurs : Zep
Éditeur : Glénat
ISBN : 9782344055830
Nombre de pages : 160
Prix : 25 €
"-Le type que tu m'as décrit, ce ne serait pas… Sho Tenkubashi, de Seconde A ?
-Qui ?
-Lui, là !
-Si, c'est bien lui… J'en étais sûr !"
Avez-vous déjà rencontré un extra-terrestre ? Parce que Akira Gunji, oui. Ce lycéen vient d'assister à une scène surréaliste. Attaqué par une vieille dame aux tentacules dans le dos dans le train, Akira se voit sauvé par Sho Tenkubashi. Leur rencontre va être déterminante. Akira est recruté par l'AMO, Alien Management Organization, une brigade d'intervention spéciale. C'est le début de ce qui s'annonce être une longue collaboration pour surveiller les extra-terrestres sur Terre.
© 2021 Naoe / Square Enic Co., ltd
© KANA 2022
C'est Reiji Amemiya, énigmatique borgne, qui a fait le recrutement. Le choix s'est porté sur Akira car les scanners de la ville ne détectent pas sa présence. Et comment se fait-il qu'il ait réussi à monter dans un wagon du train réservé aux extra-terrestres ? Il semble habité par quelque chose. Serait-il infecté par un parasite venu d’ailleurs ? Y a-t-il un rapport avec son père Akio, décédé, et qui travaillait déjà pour l'organisation secrète ?
© 2021 Naoe / Square Enic Co., ltd
© KANA 2022
Tokyo Aliens est la deuxième série de la mangaka Naoe, mais la première traduite en français. Naoe démarre une série d'action aux effluves de Men in Black. Alors que les hommes en noir du Comics étaient des chasseurs d'extra-terrestres comme tout un chacun, ou presque, les personnages de Naoe sont beaucoup plus ambigus. Ils ont un passé ou des origines mystérieux. Akira ne sait même pas tout de lui-même. Le jeune héros est en pamoison devant son mentor Sho, si bien qu'on se demande si les sentiments qu'il a pour lui ne seraient pas d'ordre amoureux.
© 2021 Naoe / Square Enic Co., ltd
© KANA 2022
Les éditions Kana parient fort sur ce nouveau Shonen d'action. Les deux premiers tomes paraissent simultanément. Sous couvert d'une cohabitation avec les aliens, le véritable sujet de la série est évidemment le vivre ensemble, la tolérance, le respect des sentiments et de la différence.
Laurent Lafourcade
Série : Tokyo Aliens
Tome : 1 & 2
Genre : Fantastique
Scénario & Dessins : Naoe
Éditeur : Kana
Collection : Dark Kana
ISBN : 9782505113898 / 9782505113904
Nombre de pages : 194/162
Prix : 7,55 €
« Je voudrais avant tout raconter des aventures dans la grande tradition de la série, en mélangeant action et humour, mais sans faire nostalgique. L'aventure, de nos jours, est forcément moins ingénue que dans les années 1960. La narration graphique a évidemment évolué et il faut en tenir compte (…). Je voudrais aussi trouver ma place au sein de tous les autres auteurs qui ont touché à la série. Il faut être totalement honnête et sincère pour réussir… La grande leçon qu'on apprend avec "Spirou", c'est qu'il faut être soi-même, avec tous ses défauts, au lieu de rester dans l'ombre d'un grand maître." José-Luis Munuera
Quatre aventures de Spirou & Fantasio composent le dix-septième volume de l'intégrale du fer de lance des éditions Dupuis. Dessinées par José-Luis Munuera, avec son style hyper-dynamique, sans jamais chercher à copier qui que ce soit, et scénarisées par Jean-David Morvan, avec la participation de Yann pour le dernier, elles ont été publiées entre 2004 et 2008. Ça faisait six ans que Spirou était absent des pages de l'hebdomadaire éponyme, depuis Machine qui rêve, dernier album de Tome et Janry, qui faisait l'effet d'un jouet cassé par ses propriétaires. C'est dire si la nouvelle équipe était attendue avec espoir.
Paris sous-Seine ouvre le bal. Apparemment, l'invention du Comte de Champignac pour irriguer les déserts fait des envieux. Pacôme est enlevé avec sa création par des robots. Le rapt est fomenté par Miss Flanner, une ancienne camarade d'études du Comte. Spirou et Fantasio cherchent à retrouver leur ami pendant que Paris est envahie par les flots.
Dans L'homme qui ne voulait pas mourir, Fantasio hérite de la maison de son oncle Tanzafio, squattée par son méchant cousin Zantafio, cherchant à échapper à la mafia russe. Le vieil oncle n'est en fait pas mort. Il est centenaire, grâce à une eau de jouvence dont la source va être convoitée. Direction la jungle du Guaracha pour tenter de la dénicher.
Spirou à Tokyo remet sur le devant de la scène le japonais Itoh Kata, créé par Fournier. Le magicien demande à ses amis de retrouver Loon et Kow, deux enfants aux pouvoirs paranormaux enlevés par des yakuzas. Morvan est passionné de culture nippone et cela transparaît dans ce récit, accompagné ici d'une courte histoire au format manga dessiné par Hiroyuki Ooshima.
Alors qu'on a failli leur retirer la série des mains, Morvan et Munuera s'accrochent et signent le cinquantième album : Aux sources du Z, avec la complicité de Yann au scénario. Miss Flanner est mourante. Avec Zorglub et le Comte, lorsqu'ils étaient étudiants, elle avait inventé un pistolet temporel. Le savant fou propose à Spirou de remonter le temps pour sauver Miss Flanner. C'est l'occasion pour les auteurs de revenir sur quelques instants mythiques des aventures du plus célèbre groom du monde.
Christelle Pissavy-Yvernault rédige le comme toujours merveilleux dossier introductif. Soixante pages d'illustrations et d'histoire de création constituent ce chapitre. On y suit le parcours chaotique d'une reprise pour laquelle les éditeurs n'ont pas vraiment eu la tâche rendue facile. Quelques récits complets des mêmes auteurs, parus dans l'hebdomadaire Spirou, ainsi que le calendrier 2007, parachèvent l'ouvrage.
Morvan et Munuera ont relevé le gant avec talent, même si les auteurs n'ont pas été reconnus à leur juste valeur. Cette intégrale remet leur travail au premier plan et réhabilite une quadrilogie d'albums meilleurs que certains de leurs prédécesseurs et de leurs successeurs.
Laurent Lafourcade
Série : Spirou & Fantasio
Tome : Intégrale 17 / 2004-2008
Genre : Aventure
Scénario : Jean-David Morvan & Yann
Dessins : José-Luis Munuera
Couleurs : Lerolle
Dossier introductif : Christelle Pissavy-Yvernault
Collection : Dupuis Patrimoine
Éditeur : Dupuis
ISBN : 9791034766581
Nombre de pages : 336
Prix : 35 €
"Difficile et périlleuse mission que celle de concevoir seul une revue complète, mais la lecture d'un petit livre est souvent le déclencheur d'une grande étude. C'est le cas de Tintin et les vinyles, par Manuel decker, en 2019; il répertoriait aussi quelques Blake et Mortimer. Je les ai recherchés, et en tirant sur la ficelle, j'ai découvert une multitude de disques différents…" Christian Viard
Collectionneur depuis les années 60, Christian Viard recense l'ensemble des disques 33 tours, 25 et 30 cm, consacrés à Blake et Mortimer. Après quelques anecdotes et un bref historique du monde du disque en général, l'auteur détaille chacun des enregistrements sur l'univers de Jacobs. Ça n'a pas été chose simple, mais cela offre un catalogue quasi-exhaustif de ce qui a été fait.
© Editions Blake & Mortimer / Studio Jacobs n.v. (Dargaud-Lombard s.a.)
© Les Amis de Jacobs
L'histoire commence le 21 mars 1955 à 9h, dans un studio d'enregistrement. Jean Maurel est le réalisateur et le récitant de cette Marque Jaune qui recevra le grand prix du disque de l'Académie Charles Cros. Jean Topart, sociétaire de la Comédie Française, joue le rôle de Blake, Yves Brainville celui de Mortimer, Jacques Aslan est la fameuse Marque et Nasir. Dans les seconds rôles, le célèbre Roger Carel donne sa voix à Steve et au Docteur Grossgrabenstein. On remarque que sur la pochette, Blake tient son revolver en main, conformément au dessin original avant qu'il ne soit censuré par Hergé. Le premier pressage du disque sort en 1956.
© Editions Blake & Mortimer / Studio Jacobs n.v. (Dargaud-Lombard s.a.)
© Les Amis de Jacobs
Sera ensuite enregistré Le mystère de la grande pyramide. Christian Viard note toutes les petites curiosités, comme cette faute d'orthographe sur deux noms au dos de la pochette : Olrik est écrit Olrick et Nasir est orthographié avec un z à la place du s. les rôles principaux sont tenus par les mêmes comédiens. Ce ne sera pas le cas du Secret de l'Espadon quelques temps plus tard. Le célèbre Bruno Crémer joue Mortimer. Henri Guisol tient le rôle du Capitaine Blake, Jean Servais est Olrik et le fameux Henri Virlojeux est Nasir.
© Editions Blake & Mortimer / Studio Jacobs n.v. (Dargaud-Lombard s.a.)
© Les Amis de Jacobs
Tous ces disques seront plusieurs fois réédités. Le mot de la fin est consacré à Huit heures à Berlin, dernier album de Blake et Mortimer en date, scénarisé par Bocquet et Fromental et dessiné par le talentueux Antoine Aubin qui offre aux lecteurs de la revue un sublime dessin original.
Avec la revue des Amis de Jacobs, Christian Viard fait un travail de mémoire hallucinant, permettant de maintenir au premier plan l'un des plus grands auteurs de l'histoire de la bande dessinée : l'immense Edgar P. Jacobs.
Laurent Lafourcade
Série : Les amis de Jacobs
Tome : 32 – Décembre 2022
Genre : Revue d’étude
Directeurs de publication : Christian Viard et Didier Bruimaud
Éditeur : Les amis de Jacobs
Nombre de pages : 52
Prix : 15 €
"-Tu as l'air bien songeur, Georges ?
-Non, non, père… Juste que je pensais à ta question… Le métier que je ferai…
-Ah ! Et Alors ?
-Il y en a un autre que j'aimerais bien… C'est écrire des livres, inventer des histoires..."
Liège 1915. Le jeune Georges Simenon joue aux soldats de plomb dans l'appartement familial. Il aime bien ces soldats mais ne souhaite pas pour autant être militaire. Sa mère voudrait qu'il soit prêtre mais il trouve le métier trop solitaire, sans femme. Ce que Georges aime par-dessus tout, c'est lire. Des Trois Mousquetaires à David Copperfield, il dévore tout ce qui lui tombe sous les yeux. Il n'en fallait pas moins pour déclencher une vocation, il sera raconteur d'histoires, il sera écrivain. Son père est assureur, sa mère, issue d'un milieu bourgeois, rêve d'une meilleure condition sociale. Georges grandit. Il fait l'enfant de chœur et baguenaude dans les pâturages, pour ne pas dire plus.
© Maucler, Rodolphe - Philéas
Plus tard, son père tombe malade. Il va falloir travailler. En 1918, il devient apprenti pâtissier (Bof !), puis commis chez un libraire (Ha !). Mais tout ne se passe pas comme prévu. Le jeune homme décide de pousser les portes de La Gazette et demande à son directeur un poste de reporter. C'est ainsi qu'il commence aux faits divers, puis se voit rapidement confier un billet d'humeur. Georges a trouvé sa place dans la société. Il s'épanouit dans son métier et il aime les femmes. Il aime beaucoup les femmes. En 1919, il débarque à Paris. Il écrit ses premiers romans, rencontre Joséphine Baker. 1929 sera une année charnière. Il créé un personnage qui deviendra emblématique, un certain Jules Maigret.
© Maucler, Rodolphe - Philéas
Rodolphe et Maucler n'en sont pas à leur première collaboration, Maucler ayant succédé à Jacques Ferrandez sur les enquêtes du Commissaire Raffini, qui avaient débuté avec L'homme au bigos. Les deux compères signeront neuf albums ensemble, de 94 à 2018. Ils se retrouvent aujourd'hui sur la vie de Georges Simenon, ou plutôt sur le roman d'une vie. En effet, l'homme aux 193 romans avaient une vie qui en était un. Et ça, Rodolphe l'a parfaitement compris. En scénariste méticuleux, il reste objectif quant au parcours du père de Maigret, homme aux penchants libertins et aux multiples conquêtes. Pour autant, cet aspect, bien que présent, reste au second plan derrière l'intérêt et l'objectif du futur romancier à succès, à savoir écrire des livres. Maucler joue sur le même tableau, avec toujours un maximum de respect pour Simenon. Soulignons le traitement bichromique très original de l'album en couleur chair se détachant de niveaux de gris.
© Maucler, Rodolphe - Philéas
Si la vie de chacun est un roman, celle de Simenon s'est écrite tout au long du XXème siècle. Rodolphe et Maucler arrêtent leur album au tout début de sa gloire comme pour mieux nous dire : "On vous a raconté l'essentiel, maintenant, lisez ses livres." Une biographie bien troussée.
Laurent Lafourcade
One shot : Simenon Le roman d'une vie
Genre : Biopic
Scénario : Rodolphe
Dessins & Couleurs : Christian Maucler
Éditeur : Philéas
ISBN : 9782491467173
Nombre de pages : 120
Prix : 20,90 €
"-Bonjour, je m'appelle Angela Davis… Je viens d'arriver à San Diego pour étudier la philosophie à l'université. J'ai étudié à l'étranger ces deux dernières années, et aujourd'hui je veux contribuer au mouvement de défense de la cause noire ici… On m'a donné ton numéro… Allô ? Allô ?.... Allô, oui, ça a dû coup… Bien, bien, j'ai compris ! Pff !"
1967. C'est le début de l'année universitaire à San Diego. Parmi les étudiantes, une jeune femme revient aux Etats-Unis après avoir étudié à l'étranger. Pleine de ressources et de bonne volonté, Angela Davis, afro-américaine, compte s'impliquer dans la défense de la cause noire. Il va lui falloir bien du courage et de la détermination pour mener un combat pour lequel tout semblait perdu d'avance. Quelques années plus tard, en 1971, c'est dans une prison de Californie qu'elle apprendra l'assassinat de son compagnon George Jackson, tué par un gardien de prison. Elle se remémore sa vie de militante et n'a pas l'intention de cesser le combat.
© Zohar, Pesce - Des ronds dans l'O
A la fin des années 60, ce qui distingue Angela Davis de la majorité de ses compatriotes, c'est son pacifisme. Elle sait que la lutte pour la libération des noirs ne peut se faire dans la haine de tous les blancs. Elle est communiste, marxiste même, et pense qu'il faut s'inscrire dans un mouvement révolutionnaire de tous les prolétaires, dirigé par les noirs. Ce ne sont pas des manifestations épisodiques qui feront effet. Angela devra déployer des efforts considérables pour se faire entendre, tout d'abord parmi les siens qui ne partageaient pas tous sa méthode, notamment au sein des Black Panthers. Elle deviendra professeure de philosophie et écrivaine. Elle sera emprisonnée abusivement. Pourra-t-elle continuer à faire entendre sa voix ?
© Zohar, Pesce - Des ronds dans l'O
Avec ce biopic d'Angela Davis, les autrices italiennes Mariapaola Pesce et Mel Zohar racontent un pan de l'histoire des droits civiques aux Etats-Unis dans les années 70. Au même titre que Colette Colvin ou Rosa Parks, elle fait partie de ces femmes qui ont changé la face de l'Amérique, et par ricochet la face du monde. Angela Davis a été chanté par les Rolling Stones, John Lennon, Daniel Balavoine, Pierre Perret Yannick Noah, Juliette, Grand corps malade et bien d'autres. Elle a eu les honneurs du cinéma. Elle a des établissements scolaires à son nom. Mariapaola Pesce signe cet hommage argumenté. Mel Zohar dessine dans un sépia très seventies au format comics. On est dans l'Amérique, celle de la beat generation, de la Motown, de la guerre du Vietnam. Les autrices restent centrées sur Angela, sans jamais chercher le sensationnalisme, respectant ainsi la méthode de son combat. La couverture, formidable, donne le ton, montrant Angela Davis, debout, les bras croisés, les jambes bien raides, devant un point fermé.
© Zohar, Pesce - Des ronds dans l'O
Quand tout le monde comprendra qu'en s'unissant on a moins peur des loups qui guettent le trappeur, la face du monde changera peut-être. Angela Davis a aujourd'hui 79 ans. Noire, lesbienne, vegan, elle continue de lutter contre les injustices et démontre que la tolérance est la première solution vers la paix et le vivre-ensemble. J'en connais une à qui cet album aurait énormément plu.
Laurent Lafourcade
One shot : Angela Davis
Genre : Biopic
Scénario : Mariapaola Pesce
Dessin & Couleurs : Mel Zohar
Éditeur : Des ronds dans l'O
ISBN : 9782374181332
Nombre de pages : 144
Prix : 22 €
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