Nouvelles relatives à la bande-dessinée ou au graphisme
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La mort vous va si bien.  Les vies de Charlie

 

« - Charlie, Recycle & Ternel, vous mourez, nous recyclons, j’écoute ? Oui… Oui, tout à fait, madame. Nous recyclons les défunts. Le plus souvent, nous le transformons en compost pour y planter un arbre… ou un bonsaï si vous êtes en appartement… Voilà… Quelque chose de symbolique pour donner une seconde vie à votre mari. Comment s’appelait-il ? »

 

 

 

 

 


Charlie, jeune trentenaire citadin, travaille chez Recycle & Ternel. « Vous mourrez, nous recyclons ! » Toute la journée, derrière son téléphone, l’employé explique aux clients endeuillés la meilleure possibilité pour recycler le cadavre de leur proche qui vient de les quitter. Madame Wilmart, sa chef de service, a l’habitude de lui amener des dossiers difficiles pour des clients qui ont du mal à faire leur deuil et qui demanderaient à Charlie tout son savoir-faire et toute son empathie. Un jour, Charlie reçoit le coup de fil d’un père veuf et de son fils. Ce dernier n’a pas besoin de savoir ce que va devenir le corps de sa maman. Ce qui l’importe, c’est ce qu’il va advenir de son âme. A son grand désespoir, Charlie n’a pas la réponse. L’employé est désemparé mais il va tout faire pour la trouver.

 

© Toussaint, Guarino - Dupuis

 

Il y a des histoires à suspens et des comédies drôles. Il y a des aventures exotiques et des drames contemporains. Il y a une foultitude de genres en bande dessinée, dont les récits d’émotion. Parmi ces derniers, certains sont tout aussi émouvant qu’ils sont des fell good stories. Les vies de Charlie entre clairement dans cette catégorie. Kid Toussaint a déjà prouvé ce qu’il était capable de faire dans le domaine de l’émotion avec Elles, où il frappait les esprits. Avec ce one shot, il frappe les cœurs. Nul ne peut rester insensible à cette fable sur le devenir des âmes. Le scénariste apporte au héros et aux lecteurs une réponse, avec philosophie et sensibilité.

 

© Toussaint, Guarino - Dupuis

 

Aurélie Guarino porte ce récit avec toute la grâce de son trait. La dessinatrice est dans la catégorie d’un Michel Colline, d’un Hippolyte ou d’une Valérie Vernay. La symbiose avec Kid Toussaint est incroyable. Dans cette histoire, il fallait dessiner des sentiments, des émotions, des âmes. Tout cela transparaît comme par magie. Il est des fusions inexplicables qui marchent plus que l’on ne pourrait imaginer. Peut-être est-ce à cause de la sensibilité du sujet, le résultat est en tous cas incroyable.

 

© Toussaint, Guarino - Dupuis

 

Ces vies de Charlie ne peuvent à présent qu’influer sur les nôtres. Rien ne se finit, surtout pas les histoires comme celle-ci. Merveilleux.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Les vies de Charlie

Genre : Emotion

Scénario : Kid Toussaint

Dessins & Couleurs : Aurélie Guarino

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9791034761234

Nombre de pages : 128

Prix : 26 €

 


 



Publié le 30/04/2023.


Source : Boulevard BD


Voyage au bout de l'enfer. Ginette Kolinka Récit d'une rescapée d'Auschwitz-Birkenau

 

"-Qu'est-ce que… Que se passe-t-il ?

-On vient chercher les juifs.

-Les juifs…? Ah ça non monsieur ! Nous ne sommes pas juifs ! Nous sommes orthodoxes ! Vous faites erreur ! Regardez, mon père a un certificat, il peut vous le montrer !

-Vous avez été dénoncés comme juifs!"

 

 

 

 

 


En rentrant chez elle ce jour de 1944, Ginette Cherkasky ne savait pas qu'elle allait faire un voyage qui allait bouleverser sa vie. Alors qu'ils avaient fui Paris pour se rendre en zone libre à Avignon sous un faux nom, les Cherkasky sont rattrapés par leurs origines. Ils sont juifs. Ils ont été dénoncés. En ce début d'après-midi, par chance, si on peut appeler ça comme ça, toute la famille n'est pas à l'appartement. Seuls s'y trouvent son père, son petit-frère, son neveu et elle, Ginette, 19 ans, qui arrive sur les lieux en pleine rafle. Ses sœurs et sa mère ne sont pas présentes et échappent à l'arrestation. Parqués pire que du bétail dans un train pour l'Allemagne, les voici partis, direction le camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau. Pour bon nombre de voyageurs, il n'y aura pas de retour.

 

© D'Hondt - Des ronds dans l'O

 

Le nom Kolinka vous dit peut-être quelque chose. Richard Kolinka était l'un des quatre membres du groupe de rock Téléphone. Ce que l'on sait moins, ou que l'on savait moins, c'est que sa mère Ginette est une rescapée de l'enfer. Elle l'a longtemps enfoui en elle, par résilience certainement, jusqu'au jour où elle a été convaincue qu'il fallait qu'elle témoigne. Commença alors un périple dans les collèges et les lycées afin de raconter, raconter l'horreur, exposer l'enfer, pour ne pas oublier, pour faire que l'Histoire ne se répète pas. Son histoire à elle, elle l'a subie. Elle a reçu les coups terribles des tortionnaires sur son corps. Elle a senti les odeurs pestilentielles des cadavres. Ginette Cherkasky, matricule 78599, a été déporté de mars 1944 à juin 1945 et en est revenue décharnée, détruite physiquement et moralement, mais vivante. Quand on pense que son cauchemar a débuté cinq mois seulement avant la libération de Paris, et qu'il a continué pendant encore dix mois après, c'est à peine croyable.

 

© D'Hondt - Des ronds dans l'O

 

Ginette est aujourd'hui l'une des dernières survivantes de la Shoah. Lorsqu'Aurore D'Hondt l'entend témoigner devant sa promotion de l'ISEN, une école d'ingénierie du numérique, elle a le même âge que Ginette lors de son arrestation. En parallèle à ses études, l'autrice décide de raconter en images, avec son accord, la vie de la rescapée. Dans un graphisme à la Marjane Satrapi, Aurore D'Hondt a tenu à rester la plus fidèle possible à la vie de Ginette. Les personnages sont dans un trait rond, presqu'enfantin, comme ceux de David Evrard sur Irena et Simone. On ressent toute la naïveté de Ginette qui se transforme en dureté au fur et à mesure qu'elle se construit une carapace indispensable à sa survie. L'album est traité dans un noir et blanc plus noir que blanc dans les chapitres allant de la déportation jusqu'au retour des camps. La dessinatrice arrache des larmes, des larmes de faux espoir quand le wagon s'ouvre et que les martyrs sentent le vent frais, des larmes d'une émotion incroyable lorsque Ginette serre sa mère dans ses bras à son retour à Paris.

 

© D'Hondt - Des ronds dans l'O

 

On aurait aimé ne jamais avoir eu à lire des livres comme celui-ci. Ça aurait voulu dire que rien de cela n'était arrivé. Mais, pour paraphraser Ginette Kolinka, "Voilà où mène la haine !". Aurore D'Hondt apporte sa pierre à l'édifice du devoir de mémoire avec un album bouleversant, tant sur le fond que dans la forme.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Ginette Kolinka Récit d'une rescapée d'Auschwitz-Birkenau

Genre : Biopic

Scénario & Dessin : Aurore D'Hondt

Éditeur : Des ronds dans l'O

ISBN : 9782374181325

Nombre de pages : 240

Prix : 25 €

 


 



Publié le 12/04/2023.


Source : Boulevard BD


Le temps des fables existe encore. Armelle & Mirko 1 – L'étincelle

 

"-Armelle ! Réveille-toi !

-Grandes sœurs ? C'est vous ?

-Ha ha ha ha ha ha

-Thérèse ? Sylvie ? Sortez-moi de là, j'ai peur !"

 

 

 

 

 

 

                Armelle est une tortue froussarde. Depuis que, petite, ses sœurs l'ont enfermée sous un seau pendant qu'elle faisait la sieste, elle a peur du noir. Les heures sombres sont pour elles cruelles. Armelle souffre d'achluophobie. Elle a une peur panique de se retrouver privée de lumière. Elle est peureuse et peu heureuse. Elle lutte pour ne pas s'endormir. Chaque bruit de la forêt est un cauchemar qui fait un nœud dans ses entrailles. Et le jour, elle s'ennuie, quelque soit la saison. En plus de ça, lorsqu'elle a une frayeur, elle ne peut même pas se recroqueviller dans sa carapace puisqu'il y fait tout noir. Un beau jour pourtant, Armelle va rencontrer Mirko, un petit être volant et fort élégant, avec de belles antennes courbées qui font le tour de nos cœurs, une tête rouge prompte à chasser les idées noires, de longues ailes pour les courtes distances, et portant sur son dos l'instrument de la mélodie du bonheur. Mirko réussira-t-il à apaiser les souffrances d'Armelle ?

 

© Clément, Montel, Arnal - Delcourt

 

                On avait l'habitude de voir Loïc Clément écrire pour Anne Montel. Les complices se sont ici associés pour offrir une magnifique histoire aux pinceaux merveilleux de Julien Arnal. Les auteurs du temps des mitaines lui ont concocté une fable, pas aux accents politiques comme celles de La Fontaine, mais emplie d'émotion, une histoire qui aurait très bien pu intégrer la collection des Complaintes des cœurs brisés, scénarisées par le même Loïc Clément. Deux êtres qui auraient pu ne jamais se rencontrer vont nouer une amitié à l'abri de toutes épreuves. Chaque planche de Julien Arnal est un petit tableau. De saison en saison, il nous invite dans une forêt aux milles couleurs du temps. Et lorsque vous aurez terminé l'histoire, regardez en détail les pages de garde, différentes au début et à la fin. Ne les détaillez pas avant. Vous comprendrez pourquoi.

 

© Clément, Montel, Arnal - Delcourt

 

                En filigrane de cette fable bucolique, les auteurs traitent d'un sujet complexe, qui touche de plus en plus de monde, de plus en plus de jeunes, avec des éléments déclencheurs qui peuvent être divers et variés. Ce mot est un gros mot, un mot que l'on n'ose pas prononcer mais qui doit l'être car il n'y a aucune raison de s'en cacher, et il n'y a pas à en avoir honte. Ce mot qui touche Armelle parce qu'il ne se voit pas et que c'est pour cela que souvent il n'est pas compris par les autres, ce mot, ce mal des maux, c'est la dépression. Alors que de nombreux médecins sont infoutus de soigner ce cancer de l'âme, Loïc Clément et Anne Montel apportent un formidable message d'espoir, une lumière vers la guérison, une étincelle. Si vous avez donc chez vous une tortue comme Armelle, lisez avec elle cette histoire, et faites-lui comprendre qu'il faut être patiente et attendre l'arrivée de Mirko, parce qu'il y a toujours un Mirko qui va venir, c'est forcé, c'est comme ça. Ça peut prendre du temps mais il va arriver.

 

© Clément, Montel, Arnal - Delcourt

 

                Je n'ai plus de tortue chez moi parce que je n'ai pas eu ce livre entre les mains assez tôt. Alors n'attendez pas. Pour ceux non concernés par le sujet sous-jacent, ce conte est à mettre entre toutes les mains, dès le plus jeune âge. Le talent des grands auteurs est de proposer différents niveaux de lecture et c'est le cas ici. Armelle et Mirko est d'une beauté sublime qui aide à faire briller les étoiles, sur la Terre comme au ciel.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Armelle & Mirko

Tome : 1 – L'étincelle

Genre : Fable poétique

Scénario : Loïc Clément & Anne Montel

Dessins & Couleurs : Julien Arnal

Éditeur : Delcourt

ISBN : 9782413045045

Nombre de pages : 32

Prix : 15,95 €


 

 



Publié le 30/03/2023.


Source : Boulevard BD


Une maîtresse pas comme les autres. Mademoiselle Sophie, ou la fable du lion et de l'hippopotame

 

"-Hé hé !

-Je crois que le cours est pas près de commencer les gars.

-Hi hi.

-Hé patate !

-Bouboule !

-Grosse vache !

-T'aurais pas des punaises ? Pour mettre sur sa chaise…

-Qu'elle éclate !"

 

 

 

 

 


Romain, 11 ans, bientôt 12, ne supporte plus que ses camarades de classe se moquent de la maîtresse. Mademoiselle Sophie a toujours été grosse, mais depuis les vacances, en quinze jours, elle a énormément pris. Elle s'essouffle en montant les escaliers et doit subir les lazzis et quolibets des élèves qui se cachent à peine pour se moquer d'elle. Elle est si gentille. Jamais elle ne crie sur quelqu'un qui ne comprend pas. Elle aime tous les élèves. Elle a toujours pris la défense des opprimés. Aujourd'hui, elle a besoin de Romain. Le garçon voudrait bien, tel un super héros, rabattre le caquet des méchants, mais la dure réalité le rappelle à l'ordre. Romain se confie à sa grande sœur. Pourquoi Mademoiselle Sophie s'enferme à clef le midi dans sa classe ? Romain va n'avoir désormais qu'un seul but : découvrir les nuances derrière les apparences. Il veut comprendre qui elle est vraiment et savoir ce qui lui arrive.

 

© Hippolyte, Zabus - Delcourt

 

La fable du lion et de l'hippopotame, c'est l'histoire d'un petit garçon qui devient adolescent et d'une dame obèse, mal dans sa peau, mal dans son âme, parce que son corps est devenu un fardeau. La fable du lion et de l'hippopotame, c'est l'histoire d'un petit garçon qui met un pied, puis l'autre, dans un monde d'adulte et qui essaye de comprendre comment ça se passe chez eux. La fable du lion et de l'hippopotame, c'est une histoire d'amour, ou plutôt d'amours, avec un "s" : l'amour que l'on croît impossible parce qu'on ne se voit pas comme les autres nous voient, l'amour que l'on voit passer devant soi sans qu'il ne s'arrête et qui se met en place entre deux personnes, mais pas pour soi, l'amour d'un élève pour sa maîtresse envers qui il est si reconnaissant qu'il est hors de question pour lui qu'il la laisse se détruire.

 

© Hippolyte, Zabus - Delcourt

 

Vincent Zabus est le Ionesco de la bande dessinée. Passionné de théâtre, le scénariste livre une histoire qui n'aurait peut-être pas existé sous cette forme si Rhinocéros n'était pas passé par là. Zabus ne pousse pas l'absurde aussi loin que le maître du genre mais joue comme lui avec ce parallèle entre l'espèce humaine et le monde animal. Romain préfèrerait rester petit à jamais, ce serait rassurant, rassurant et terriblement ennuyeux. C'est impossible. Le lionceau doit laisser sa crinière pousser pour devenir un lion. Rhinocéros était une satire sur la montée des totalitarismes et les dangers du conformisme avec la perte de la pensée individuelle. Les élèves de la classe de Mademoiselle Sophie ressemblent à cette meute qui avance d'un même pas et s'entraîne dans une méchanceté dangereuse car globale.

Après Les ombres et Incroyable !, Hippolyte retrouve son complice Zabus pour un conte merveilleux, qui arrache des larmes, ouvre les cœurs et réchauffe les âmes. Hippolyte ne met que les traits nécessaires à l'émotion dans un graphisme à la Sempé qui aurait rencontré Quentin Blake.

 

© Hippolyte, Zabus - Delcourt

 

La Fontaine a écrit les plus belles fables. Il en manquait une, celle d'un lion et d'un hippopotame. Zabus et Hippolyte l'ont rédigé et dessiné, avec la même force et la même grâce que leur prédécesseur. Indispensable.

 

Laurent Lafourcade

 


 

One shot : Mademoiselle Sophie, ou la fable du lion et de l'hippopotame

Genre : Emotion

Scénario : Vincent Zabus

Dessins & Couleurs : Hippolyte

Éditeur : Dargaud

ISBN : 9782205089851

Nombre de pages : 168

Prix : 23 €


 

 

 



Publié le 16/03/2023.


Source : Boulevard BD


Visages - Ceux que nous sommes 1 – Derrière les signes ennemis

 

"-Ben moi, mon père, c'était un héros de guerre !

-Le mien, il a tué au moins 1000 français !

-Ben le mien, il est même pas mort… Et il va bientôt venir me chercher avec ma mère !

(…)

-Bonjour, ma sœur… Pourquoi personne ne veut me parler ?"

 

 

 

 

 

 

1927. Dans un orphelinat catholique du Sud de l'Allemagne, Georg, un jeune garçon est bien esseulé. Personne ne veut lui parler, aucun de ses camarades. Lorsqu'il en demande la raison à une religieuse de l'institution, il n'a pour réponse qu'une gifle et une insulte : "Bastard !!!". La nuit suivante, il entre par effraction dans le bureau où sont rangés les dossiers de chacun des orphelins pour consulter le sien. Il en a la confirmation. Il est un bâtard, comme on le disait vulgairement. Son père est français, sa mère est allemande. Il subtilise un médaillon dans lequel il y a une photo de chacun d'entre eux. Il n'a pas l'intention d'attendre qu'ils viennent le chercher. Georg s'enfuit. Il compte les retrouver. Dans quelques années, il sera sur le front. Lors de la guerre précédente, ce sont ses parents qui y étaient, lui, poilu dans l'armée française, elle, infirmière allemande. Comment se sont-ils rencontrés ? Comment est née leur histoire d'amour ?

 

© Ponsard-Gutknecht, Beausang-O'Griafa, Morinière - Glénat

 

"L'Histoire est le visage de l'aventure humaine." Si tout un chacun tente d'écrire l'histoire de sa vie, le XXème siècle l'a fait à la place de millions d'hommes et de femmes. De 1900 à 1954, les auteurs de la série concept Visages - Ceux que nous sommes racontent sur trois générations la destinée de cinq membres d'une même famille. Les scénaristes Nathalie Ponsard-Gutknecht et Miceal Beausang-O'Griafa ne choisissent pas une narration linéaire mais passent d'une époque à l'autre sans jamais perdre le lecteur. On commence en 1927, on poursuit en 1940, on continue en 1914 pour aller jusqu'en 1918. Les auteurs nous plongent au cœur de la Grande Guerre avec pour toile de fond l'histoire d'amour entre Lieselotte Ruf et Louis Kerbraz.

Toutes les histoires sont des histoires d'amour, même les histoires de guerre. Visages-Ceux que nous sommes, c'est tout cela tout en allant bien plus loin. Une citation de Gauguin, titre de l'un de ses tableaux les plus fameux, l'annonce en préambule : "D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?". Georg cherche ses origines, qui il est et la façon dont il peut, dont il doit prendre en mains son destin avec le poids de sa généalogie. Mais si c'est bien lui qui lance la saga, ce sont bel et bien ses parents qui sont au cœur de ce premier épisode. Leur rencontre était si improbable qu'elle s'est produite. Et, comme pour faire un pied de nez à Gauguin, c'est l'art qui les réunit. Si elle est photographe, lui est un dessinateur mais aussi un artisan qui transforme les douilles en bijoux. Les auteurs posent également la question de la croyance et de la religion, sans en parler, en organisant la rencontre entre Lieselotte et Louis dans une église à moitié détruite. Quand l'on fait face à un drame, les rapports avec le divin s'en trouvent bouleversés, dans un sens comme dans l'autre.

 

© Ponsard-Gutknecht, Beausang-O'Griafa, Morinière - Glénat

 

Le dessinateur Aurélien Morinière n'avait rien publié depuis près de trois ans avec le thriller L'homme bouc. Et pour cause. Il était occupé sur cette nouvelle série dont les quatre volumes sont annoncés pour cette année. Il fallait donc prendre un peu d'avance. Morinière dépeint la violence des sentiments avec force et celle de la guerre avec une cruauté froide. Il démontre que quelque soit leur camp les soldats n'avaient pas d'autre choix que de tuer, soit pour survivre, soit parce qu'ils étaient emportés par la meute. Ses grandes cases sont majestueuses, que ce soit ces soldats marchant dans la forêt des Ardennes, ou bien le lieu de culte dans lequel se fait la rencontre qui scellera le destin du futur Georg.

Réalisé par les scénaristes de la série, un cahier documentaire complète l'album. Il y est question du Hartmannswillerkopf, éperon rocheux sur lequel ont péri ou ont été blessés 30000 soldats, de la Prusse, de l'Allemagne, de Versailles et de son traité, du vote des femmes en Allemagne, dès 1919, de l'artisanat des tranchées, dont il est fortement question dans l'album. On y parle également de la bataille de l'Yser, de celle de Dixmude et du 87ème régiment de fusiliers marins bretons. Tout cela serait incomplet sans l'exposition Visages. ceux que nous sommes au Goethe-Institut de Paris jusqu'au 11 mars. Au cours d’un parcours pensé pour les scolaires et pour le tout public, les visiteurs et visiteuses découvriront la saga tourmentée de cette famille déchirée sur trois générations. Sur un fond historique authentique, de 1900 à 1954, ils suivront la destinée de ces quatre personnages de nationalités et de générations différentes. Des visites pour groupes scolaires, de durées flexibles, sont également possibles. L'exposition voyagera ensuite dans les différents Goethe-Instituts de France.

 

© Ponsard-Gutknecht, Beausang-O'Griafa, Morinière - Glénat

 

Le vingtième siècle est certainement l'un des plus sombres de l'Histoire de l'humanité. "D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?". Accompagnons Georg pour trouver la réponse à ces questions. Si tant est qu'il y en ait une.

 

Laurent Lafourcade


Série : Visages - Ceux que nous sommes

Tome : 1 – Derrière les signes ennemis

Genre : Histoire

Scénario : Nathalie Ponsard-Gutknecht & Miceal Beausang-O'Griafa

Dessins & Couleurs : Aurélien Morinière 

Éditeur : Glénat

ISBN : 9782344022924

Nombre de pages : 56

 



Publié le 23/02/2023.


Source : Boulevard BD


Brancusi contre Etats-Unis Qu'est-ce qui est

 

"-Mon cher Duchamp, vous direz à Monsieur Brancusi que la Brummer Gallery est réellement très honoré d'exposer ses œuvres l'hiver prochain. Comment est-ce que vous voyez les choses ?

-Selon les plans de Brancusi, il serait possible d'installer 42 sculptures, 27 dessins et une peinture.

-Mmmh.

-Je m'occuperai de faire venir par bateau les œuvres qui sont encore en Europe."

 

 

 

 

 


1926, le sculpteur Constantin Brancusi s'apprête à exposer ses œuvres pour la première fois aux Etats-Unis. Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur du monde. Marcel Duchamp en personne s'occupe de la logistique. Parmi ces œuvres, se trouve l'oiseau, une sculpture en bronze. Mais le zèle des douaniers va faire que tout ne va pas se passer comme prévu. Les agents saisissent l'objet effilé d'1m40 de haut sous prétexte que pour eux il ne s'agit pas d'une œuvre d'art mais d'un objet manufacturé. Il va donc falloir appliquer les droits de douane correspondant à 40 % de la valeur de l'objet, soit 4000 $ de l'époque. Brancusi et Duchamp protestent, ainsi qu'Edward Steichen, photographe américain à qui est destinée l'œuvre après l'exposition. Le sculpteur d'origine roumaine décide d'intenter un procès contre l'état américain afin de réhabiliter son art.

 

© Nebbache - Dargaud


L'objet en bronze désigné l'"oiseau" est-il ou pas une statue originale ? Les avocats de la défense devront démontrer à la cour qu'il s'agit d'une fonte originale produite par un sculpteur professionnel. Le procès va se transformer en joute ubuesque sur l'art. A propos d'une sculpture, quel est le lien entre son titre et sa forme ? Cet oiseau serait-il considéré autrement si on voyait sur lui des plumes ou une tête de volatile ? A partir de combien de copies une œuvre est-elle considérée comme une production industrielle et non plus comme une œuvre d'art ? L'artiste a-t-il effectivement tout réalisé de ses propres mains sans utiliser de polisseur ou autre outil industriel ? Pour Duchamp, le débat ne va pas dans le bon sens. Peu importe qu'il s'agisse ou pas d'un oiseau. Si les premiers peintres se sont attachés à la nature, les suivants n'ont pas été arrêtés dans leurs volontés de se diversifier. Ils sont libres. "La valeur réaliste d'une œuvre est indépendante de toute qualité imitative." C'est cela qui doit être prouvé. Pendant que les avocats s'affrontent sur le sujet, en Europe, Brancusi doute de son art.

 

© Nebbache - Dargaud


Après avoir travaillé dans l'illustration et la littérature jeunesse, Arnaud Nebbache publie sa première bande dessinée et en tant que coup d'essai réalise un coup de maître aussi bien scénaristique que graphique. Quoi de plus compliqué que de parler d'un art dans un autre art comme moyen d'expression ? Quoi de plus ennuyeux que les histoires de procès, joutes oratoires auxquelles le dessin n'aurait rien à apporter ? Nebbache se sort de toutes les chausse-trappes possibles et imaginables dans lesquels il aurait pu tomber. Dans un style graphique en aplats de couleurs, sans contours, avec peu de tons, il alterne les scènes au tribunal avec celles de Brancusi face à ses œuvres ou en proie à ses doutes. Les dialogues subtils, précis et argumentées offrent une appréhension de l'art de toute beauté.

 

© Nebbache - Dargaud


Il y a un an, Abdel de Bruxelles signait le merveilleux Tanger sous la pluie racontant le séjour du peintre Henri Matisse au Maroc. C'était l'un des premiers chocs de l'année 2022. Les éditions Dargaud rééditent l'exploit avec Brancusi contre Etats-Unis qui devient à son tour le premier choc de l'année 2023. Sublime.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Brancusi contre Etats-Unis

Genre : Biographie

Scénario, Dessins & Couleurs : Arnaud Nebbache

Éditeur : Dargaud

ISBN : 9782205202342

Nombre de pages : 128

Prix : 23 €

 

 



Publié le 22/02/2023.


Source : Boulevard BD


Il est encore possible d’inventer des tragédies antiques.  Kleos, celui qui rêvait de gloire 1 – Livre I

 

« - Regardez-les, ces hommes de guerre ! Ils paradent avec leurs casques à aigrette, mais ils sont incapables de défendre leur cité.

-   Assez ! Pas de querelles ! Toi, le fils du pêcheur, que veux-tu ?

-   Ce que je veux ? Ce que je veux ?!? Je veux faire ce que n’importe quel guerrier ferait… Trouver le repaire de ces bâtards et brûler leur vaisseau ! »

 

 

 

 

 

 

 

 499 avant Jésus-Christ, une petite île grecque est pillée par des pirates, la détroussant de toutes ses richesses. Sur cette île, habite Philoklès. Le jeune homme n’accepte pas de rester les bras ballants à regarder faire les différentes expéditions barbares qui débarquent. Le fils du pêcheur veut retrouver les assaillants et brûler leur navire. Soit il y parvient et revient avec la volonté de créer une coalition permettant de lutter contre les pillards, soit il mourra au combat. Philoklès ne compte pas passer sa vie à raccommoder des filets. Il embarque donc à bord d’un frêle esquif, seul. Son père lui conseille quand même de faire un petit crochet pour consulter Tirésias, l’oracle, qui va lui indiquer une action à accomplir pour réussir dans sa mission.

 

 

 

 

© Eacersali, Latapy, Causse - Bamboo

 

 

Alors que Serge Le Tendre et Frédéric Peynet adaptent les classiques de la mythologie méditerranéenne, Mark Eacersall et Serge Latapy imaginent l’épopée d’un nouveau héros. Kleos signifie gloire en grec. Philoklès est un nouvel Ulysse. Il quitte son père, son métier, son île pour que son peuple ne vive plus dans la fatalité d’invasions incessantes. Chacun dans leurs catégories, on attendait Mark Eacersall et Amélie Causse au tournant. Le premier sort du scénario impeccable de Tananarive dessiné par Sylvain Vallée. La seconde revient de l’adaptation parfaite de La commode aux tiroirs de couleurs d’Olivia Ruiz. Associés au journaliste spécialiste d’histoire ancienne et de civilisation grecque Latapy, ils transforment leurs essais dans ce coup de maître.

 

 

 

 

© Eacersali, Latapy, Causse - Bamboo

 

 

Après le renouveau ces dernières années des contes médiévaux, voici la résurrection des tragédies antiques. Le scénario monte en pression, rien n’étant épargné à ce brave et intrépide pêcheur. Acteur d’une époque où la violence ne fait pas de cadeau – d’ailleurs y a-t-il des époques où elle en fait ? -, Philoklès est au cœur de luttes de classes, de tromperies sexuelles, de tueries et de viols. Tout est montré, de manière « souple » certes, mais rien n’est édulcoré. Les dessins et couleurs immergent dans l’ambiance avec quelques images sublimes comme lorsque le héros rêve de l’éclat de sa gloire ou quand il vogue en pleine tempête.

 

 

 

 

© Eacersali, Latapy, Causse - Bamboo

 

 

Philoklès atteindra-t-il « kleos aphtiton », la gloire éternelle ? Plus que quelques mois à attendre pour le savoir dans la fin de ce diptyque, avant tout hommage à l’Illiade et l’Odyssée d’Homère.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 


 

Série : Kleos, celui qui rêvait de gloire

 

Tome : 1 – Livre I

 

Genre : Tragédie antique 

 

Scénario : Mark Eacersall & Serge Latapy 

 

Dessins & Couleurs : Amélie Causse 

 

Éditeur : Bamboo

 

Collection : Grand Angle 

 

Nombre de pages : 64 

 

Prix : 16,90 €

 

ISBN : 9782818979198

 



Publié le 11/01/2023.


Source : Boulevard BD


Prends garde à toi, Yakari !  Marilou 1 - La magie de la campagne !

 

 

«  - Alors, tu as bien dormi, ma puce ?

- Grmbbll

- Eh ben figure toi que moi non plus. J’ai entendu une chouette hululer toute la nuit !

- Ha, moi j’ai été réveillé à quatre heures par le chant du coq.

- Vous voyez, même vous, vous n’aimez pas ici !!!

- Au contraire.

- C’est la magie de la campagne !

- Un tour de magie bien raté alors !!! »

 

 

 

 

 

© Dutto, Toulmé, BenBK - Delcourt

 

 

                Marilou et ses parents ont quitté la ville pour la campagne. Quand on est parents et qu’on n’en peut plus de l’agitation urbaine, c’est facile. Mais quand on est une gamine ultra connectée et qu’on a tous ses potes à portée de rue, c’est un peu plus compliquée. Non seulement, Marilou perd ses repères, mais elle se retrouve en milieu hostile. La gamine a une frousse bleue des limaces, fourmis et autres araignées. Elle cherche par tous les moyens à re-déménager dans l’autre sens, mais cela semble peine perdue. Le jour où Marilou va rencontrer un âne et un rouge-gorge qui parlent, ses principes risquent fort d’être remis en question.

 

 

 

 

© Dutto, Toulmé, BenBK - Delcourt

 

 

                L’un s’appelle Gédéon, l’autre n’a pas encore de nom. Georges, ça lui irait bien. Ce sont un âne et un rouge-gorge et ils sont à mourir de rire. Tous deux vont initier Marilou aux joies de la campagne. Seront-ils suffisamment convaincants ? Et les parents dans tout ça, vont-ils croire aux affabulations de leur gamine ? Est-ce qu’une simple plume arrachée du derrière d’un oiseau, au prix d’une larme à l’œil, suffira à prouver qu’ils existent pour de vrai ? Fabien Toulmé, que l’on n’attendait pas là, écrit un conte campagnard. Comme Yakari, Marilou parle aux animaux. La comparaison s’arrêtera là. Enfin, ce sont plutôt les animaux qui lui parlent, et essentiellement deux d’entre eux. Avec humour mais aussi émotion, Toulmé parle des bouleversements dans l’enfance de façon pas si anodine que ça.

 

 

 

 

© Dutto, Toulmé, BenBK - Delcourt

 

 

                Aux dessins et aux couleurs, on retrouve respectivement Olivier Dutto et Ben BK, duo dessinateur-coloriste indissociable des P’tits diables. Tom et Nina laissent ici place à une gamine qui pourrait être une de leurs amies. Grâce à Marilou, Dutto élargit son champ des possibles en représentant la campagne sous toutes ses coutures. La double page sur les saisons est remarquable de simplicité, de limpidité et d’efficacité. On est émerveillé dans la caverne derrière la chute d’eau. On y est bien, comme dans les planquettes quand on joue à cache-cache et qu’on a envie de faire pipi au moment où il ne faut pas. Quant à Gédéon, Gédéon-licorne pour être précis, il fait déjà, en un album, partie des personnages inoubliables de la BD une fois qu’on les a rencontrés.

 

                On avait l’habitude d’avoir deux fournée des P’tits diables par an et on se demande comment on pourrait s’en passer. Si c’est n’en avoir qu’une pour laisser vivre Marilou, on signe tout de suite.

 

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

Série : Marilou

 

Tome : 1 - La magie de la campagne ! 

 

Genre : Aventures humoristiques 

 

Scénario : Fabien Toulmé 

 

Dessins : Olivier Dutto

 

Couleurs : BenBK 

 

Éditeur : Delcourt

 

Nombre de pages : 120

 

Prix : 10,50 €

 

ISBN : 9782413044918

 



Publié le 24/11/2022.


Source : Boulevard BD


La joyeuse mélancolie.  La vie me fait peur

 

« - Et elle va marcher ta machine, papa ?

- Plus que marcher, mon petit ! Elle va rouler ! C’est une idée qui vient d’Amérique, ils appellent ça le camping-caravaning.

- Mais celle-là, c’est toi qui l’a inventée ?

- Oui, mon gars ! Les meilleures carrossiers et les meilleurs ébénistes ont fait les finitions… Mais les plans, c’est Bibi ! Et je vais commercialiser ce modèle, ça va être une révolution ! Neuville, c’est un sacré nom pour une marque, tu ne trouves pas, Marie ? Ça  sent tout de suite la maison sérieuse…

- Mais tu t’es demandé à qui tu pourrais bien les vendre, tes remorques ? On n’est pas en Amérique, ici ! Cite-moi un seul de tes amis qui pourrait en acheter…

- Jean !

- Jean ! Il est encore plus cinglé que toi ! »

 

 

 

 

 

 


                Paul, la trentaine, vient de se faire virer de l’entreprise familiale par sa femme. C’est l’occasion pour lui de revenir sur sa vie. Entre un père fantasque et une mère très terre-à-terre qui disparaîtra dans un étonnant accident de la route, le petit Paul a toujours eu du mal à trouver sa place. Ce phénomène le poursuivra toute sa vie. Que s’est-il passé entre son enfance et maintenant pour que celle qui était devenue son épouse se retrouve à diriger l’entreprise de tondeuses autoportées créée par son père et le mette à la porte ?

 

 

 

 

© Durieux, Tronchet - Futuropolis

 

 

                Plus que l’histoire de Paul, « La vie me fait peur » est avant tout l’histoire de Raoul, son père, meurtri par le deuil d’un enfant, Romain, le frère de Paul, mort à deux jours. La perte d’un enfant quel que soit son âge étant la plus grande douleur qu’un parent puisse vivre, il n’est pas étonnant que Raoul en ait des séquelles. C’est certainement pour cela qu’il n’habite plus le même monde que ses contemporains. Fantasque, immature, il vit pour son entreprise, ses loisirs et son ami Jean, doux dingue. Paul aura toujours du mal à intégrer cette dimension parallèle dans laquelle erre son père et dont la mort de sa femme l’enfonce encore plus dans cet espace entre la vraie vie et le désir d’une autre réalité.

 

 

 

 

© Durieux, Tronchet - Futuropolis

 

 

                Didier Tronchet aime raconter des parcours de vie. C’est peut-être parce que lui-même a beaucoup bourlingué, de Madagascar à l’Amérique du Sud. De L’homme qui ne disait jamais non au Chanteur perdu, ou plus humoristiquement de Jean-Claude Tergal à Raymond Calbuth, l’auteur retrace des parcours singuliers de personnages en marge d’une société qui ne va pas à la même vitesse qu’eux. C’est certainement pour cela qu’il a souhaité s’emparer du roman éponyme de Jean-Paul Dubois paru au Seuil en 1994, pour en offrir une nouvelle structure. Au dessin, Christian Durieux retrouve l’ambiance des Gens honnêtes qu’il a signé chez Aire Libre sur un scénario de Jean-Pierre Gibrat.

 

 

 

 

© Durieux, Tronchet - Futuropolis

 

 

                Les aléas de la vie peuvent transformer un être du jour au lendemain. Avec La vie me fait peur, les auteurs démontrent qu’il y a toujours une raison d’avancer et qu’un jour on devient le magicien de quelqu’un. Moment fort de cette fin d’année BD, si « La vie me fait peur » peut aider à avoir moins peur d’elle, le contrat est rempli. Incontestablement, il l’est.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

 

One shot : La vie me fait peur 

 

Genre : Emotion

 

Scénario : Didier Tronchet 

 

D’après : Jean-Paul Dubois 

 

Dessins & Couleurs : Christian Durieux

 

Éditeur : Futuropolis

 

Nombre de pages : 80

 

Prix : 16 €

 

ISBN : 9782754829014

 



Publié le 15/11/2022.


Source : Boulevard BD


La puissance des ricochets.  Les contes des cœurs perdus 7 - Merlin

 

« - Merlin… Je sais !

- Tu sais quoi ?

- Si t’es dans la lune, c’est pas seulement à cause de ta maman… Il y a une fille là-dessous... »

 

 

 

 

 

 

 

 

                Josette, dite Chaussette, vient de mettre en rogne Merlin, l’ado, fils de ses voisins Esther et Pierre. S’il est dans les nuages, selon elle, c’est parce qu’il est amoureux. Ce n’est pas toujours facile, les premières amours. Surtout qu’en ce moment, sa maman est malade. Elle a un très sérieux problème de santé. Alors, pour changer les idées à Merlin et à son petit frère Perceval, Chaussette et Jeannot les amènent souvent en balade en forêt, pour une partie de pêche et quelques ricochets.

 

 

 

 

© Maurel, Clément – Delcourt

 

 

                Chaussette, Jeannot et Merlin sont trois contes des cœurs perdus indépendants, signés Loïc Clément, mais qui forment une trilogie fort émouvante. Le premier a été dessiné par Anne Montel, les deux suivants par Carole Maurel. Le premier raconte l’histoire de Chaussette et son corgi, une mamie du quartier, narrée par Merlin. Le troisième est consacré à Merlin par le prisme de Chaussette. L’adolescent se cherche, perturbé par la maladie de sa mère et vivant son premier flirt. Un clin d’œil à Totoro vient en décupler l’émotion. Ce conte moderne est de ces récits où il ne se passe rien mais il se dit tout, où la force des sentiments est décuplée. Loïc Clément explique la genèse de ce triptyque en postface et l’on y découvre qu’elle ne date pas d’hier.

 

 

 

 

© Maurel, Clément – Delcourt

 

 

                Carole Maurel dessine et peint cet album avec délicatesse. Les éclairages de mi-saisons apportent des impressions de chaleur doucereuse. Elle joue avec les yeux des personnages et les lunettes de ceux qui en ont pour traduire les sentiments d’incertitude, d’interrogation, de surprise, d’inquiétude ou d’amour et d’amitié des différents protagonistes. Aidée par les textes de son scénariste, Carole Maurel donne de la vie à la nature et transforme des ricochets en instants d’éternité. En quelques albums, choisissant ses scenarii avec cohérence, Carole Maurel est devenue l’une des dessinatrices majeures du moment.

 

 

 

 

© Maurel, Clément – Delcourt

 

 

                « L’avantage avec les problèmes, c’est qu’ils ont toujours une solution ! » dit Chaussette à Merlin. L’avantage avec les contes de Loïc Clément, c’est qu’ils aident à comprendre les peines et contribuent, de ce fait, à les soigner à défaut de pouvoir les guérir.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

Série : Les contes des cœurs perdus

 

Tome : 7 - Merlin

 

Genre : Histoire d’amour

 

Scénario : Loïc Clément

 

Librement inspiré d’une nouvelle de : Sabine Suchet

 

Dessins & Couleurs : Carole Maurel

 

Éditeur : Delcourt

 

Collection : Jeunesse

 

Nombre de pages : 40

 

Prix : 11,50 €

 

ISBN : 9782413038849

 



Publié le 09/11/2022.


Source : Boulevard BD


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